EIPA CAF Presentation
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l’expérience du CAF1
L
a création de l’IEAP en 1981 coïncide, à peu de chose près, avec le début
des réunions régulières des Directeurs généraux de la Fonction publique.
Ces derniers sont généralement en charge des modalités d’organisation et
de réglementation de l’administration publique et de la gestion générale des
personnels, d’une part; et de programmes visant à l’amélioration de la gestion
publique et de sa modernisation d’autre part.
Il était donc logique que les Directeurs généraux s’intéressent au partage de
leurs expériences respectives dans ces deux grands domaines de la gestion
administrative2.
C’est dans ce contexte de partage d’expériences en matière de modernisation
de la gestion des administrations publiques que s’est développé l’échange de
bonnes pratiques, et tout particulièrement le développement en commun d’un
instrument de gestion publique: le Common Assessment Framework ou Cadre
d’Auto-évaluation des Fonctions publiques, aujourd’hui communément appelé
par son acronyme: le CAF.
Comme nous le préciserons plus loin, le développement du CAF fut suivi de
sa mise en œuvre dans de nombreux pays européens, et même de l’exportation
de cet instrument à l’extérieur de l’Union européenne3.
Le CAF a été conçu pour être utilisé dans tous les domaines du secteur public,
qu’il s’agisse de l’administration publique au niveau national/fédéral, régional
ou local. Il peut être également utilisé dans une large gamme de contextes: par
exemple en tant que partie d’un programme de réforme systématique ou
comme base pour des efforts d’amélioration ciblés dans des organisations de
service public. Dans certains cas, et spécialement dans de très grandes
organisations, une auto-évaluation peut aussi être entreprise dans une partie de
l’organisation, une unité ou un département sélectionné.
Discussion sur les expériences du CAF au Centre CAF à
Tampere (Finlande), lors de la 4ème Conférence Qualité
Depuis lors, la troisième version du CAF a été finalisée à la lumière des
pour les administrations publiques de l’Union expériences menées par plus de 900 utilisateurs du CAF. La version 2006 du
européenne qui s’est tenue du 27 au 29 septembre 2006. CAF fut présentée officiellement et diffusée à la quatrième Conférence européenne
de la qualité, à Tampere (Finlande) en septembre 2006. Comme l’utilisation du
CAF a continué à s’étendre partout en Europe, un intérêt croissant pour une
connaissance approfondie du CAF, de son utilisation et des résultats qu’il permet
d’atteindre se développe également. À cet effet, une nouvelle publication
intitulée: “Comment fonctionne le CAF – De meilleurs résultats pour les citoyens
par l’utilisation du CAF” vient de paraître6. Celle-ci vise à:
• Rendre vivante la méthode d’auto-évaluation du CAF en montrant les
résultats spécifiques et concrets que cette méthode permet d’atteindre;
• Diffuser le CAF en tant qu’instrument de gestion de la qualité dans toutes les
organisations du secteur public en Europe;
• Développer l’apprentissage mutuel par le partage des expériences entre
utilisateurs du CAF.
Pour la première fois, une information circonstanciée est fournie quant aux
résultats concrets, pour les citoyens et pour les acteurs de la société, de
l’utilisation du CAF et des actions d’amélioration qu’il a induites et qui ont mené
à de meilleures performances des organisations publiques utilisatrices de
l’instrument.
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L’échange de bonnes pratiques: l’expérience du CAF
Coopération Public-Privé
Nous avons indiqué déjà que, dès l’origine du projet CAF, les experts publics
avaient recouru à l’expertise de l’EFQM dont la longue expérience en la matière
représentait un atout considérable. Cette expérience était fondée principalement
sur les développements en cours dans le secteur privé et l’économie marchande,
bien qu’un développement significatif dans le secteur public s’était déjà produit,
en particulier dans le sous-secteur des entreprises publiques, intermédiaire
entre les particularités du secteur marchand privé et de l’administration
publique.
Dans ce contexte, les concepts clés du modèle EFQM ont été revisités,
notamment sur la base de l’expérience de l’Académie de Speyer et des pays
germanophones, ainsi que de l’expertise des membres du groupe de travail
technique précité en matière de gestion publique. Parmi ces concepts clés, nous
citerons notamment:
• Le “Leadership” qui, dans le domaine de l’administration publique, implique
le jeu subtil et démocratique de l’attelage politico-administratif;
• Le concept “Stratégie et planification” qui implique à nouveau cette coopération
sensible entre les objectifs du pouvoir politique souvent soucieux de résultats
à court terme (le temps de la législature) et ceux du management public –
les hauts fonctionnaires – conscients de la faisabilité et soucieux de continuité
et d’effet à long terme;
• La “Satisfaction du client” du modèle EFQM qui est devenue les “Résultats
Le développement du CAF s’est aussi inscrit dans une coopération active entre
praticiens – tant du secteur privé que de l’administration publique comme
rappelé ci-dessus – et experts du monde académique, en l’occurrence ceux de
l’Académie de Speyer et ceux de l’Institut européen d’administration publique
(IEAP), de Maastricht. Cette coopération a aussi donné à ce projet de long terme
la cohérence et la solidité méthodologique nécessaires à son succès, ainsi que
les moyens nécessaires à son actualisation continue. Rappelons que cette année
2006 a vu apparaître la version 3 de l’instrument d’auto-évaluation.
Synergie multisectorielle
Bien que le réseau EPAN soit constitué des seules administrations en charge de
la fonction publique et de sa modernisation, ses responsables ont eu à cœur de
mettre l’instrument développé par elles au service de l’ensemble des
administrations ministérielles, des agences publiques, voire du secteur public
tout entier. La mise en place d’une banque de données CAF centralisant les
résultats de l’application du CAF rend possibles des comparaisons sectorielles
et des mises en relation entre services de divers pays ou secteurs souhaitant
partager leurs expériences et apprendre les uns des autres.
Signalons à cet égard que cette base de données, gérée par le Centre de
ressources CAF de l’IEAP, permet d’opérer des comparaisons entre “Types
d’organisation” (ministères, agences, etc.), entre “Niveaux d’organisation”
(national, régional ou local) et entre secteurs d’activité (justice, affaires intérieures,
économie, etc.).
Nous terminerons ce rapide examen en soulignant deux facteurs qui à nos yeux
ont été déterminants pour le succès de cette expérience CAF, unique en matière
de coopération administrative transnationale.
Le premier facteur fut et demeure le rôle moteur et dirigeant de l’opération
joué par le réseau des Directeurs généraux de la Fonction publique. Par la
fixation des objectifs du projet, par la libération et l’affectation des moyens
nécessaires à sa conduite, par l’évaluation continue des progrès et l’assignation
de nouveaux objectifs, les Directeurs généraux ont assuré dès le lancement du
projet et de manière continue et soutenue la direction du CAF et de sa mise en
œuvre. Ils ont aussi veillé à obtenir en permanence le soutien des autorités
politiques au projet.
Le second facteur de succès réside, nous semble-t-il, dans le rôle
d’accompagnement du projet, nécessaire à la continuité à long terme d’un tel
projet. Ce rôle fut et reste assumé par l’IEAP auquel le réseau EPAN a demandé
la mise en place, en son sein, d’un Centre de ressources CAF, coordonné dès
sa mise en place par un expert national détaché d’une administration d’un Etat
membre de l’Union européenne.
L’échange de bonnes pratiques est, sans nul doute, un excellent moyen de
faire progresser toutes les administrations publiques en Europe. L’efficacité d’un
tel échange requiert, sur la base de l’expérience du CAF, la continuité de sa
direction d’une part, celle de sa gestion quotidienne et permanente d’autre part.
Souhaitons que de nouveaux projets d’une telle ampleur puissent se
développer encore dans le réseau EPAN afin que la gestion administrative
publique serve toujours mieux les intérêts des citoyens, de l’économie des pays
de l’Union, et de l’Europe elle-même. ::
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L’échange de bonnes pratiques: l’expérience du CAF
Notes
Le groupe d’experts CAF après une journée d’intenses discussions visant à revoir
le modèle CAF, Vienne, avril 2006.