Succes Masra PM
Succes Masra PM
Succes Masra PM
Pourtant, par un décret signé le premier jour de l’an 2024, Dr Succès MASRA est
nommé Premier ministre, chef du gouvernement de transition. Le fait pour lui d’accepter ce
poste signifie que la politique n’est nullement un tabernacle des Saints ; on ne peut simplement
jamais dire jamais en politique... Malgré cette déclaration à l’allure de profession de foi, il a
fallu à Succès MASRA accepter cette dure réalité pour espérer réaliser probablement ses
ambitions politiques, lui qu’on n’imaginait guère dans la configuration ou le rôle d’un homme
politique complaisant ou conciliant, même sous le règne du défunt Maréchal Idriss DEBY
ITNO. Le plus difficile pour lui reste à savoir s’il va véritablement s’illustrer comme un
« chef de gouvernement » comme les autres, c’est-à-dire être considéré simplement le premier
des ministres par ordre d’arrivée ou à l’échelle protocolaire.
On estimait que les anciens Premiers ministres étaient simplement les courtisans du
pouvoir, sans possibilité réelle d’apporter des changements escomptés au bénéfice du peuple
tchadien. La plupart des Premiers ministres ont été émasculés par des ministres plus puissants
qu’eux. Avec Dr Succès MASRA comme Premier ministre, on verra bien si l’hôpital ne va pas
se moquer de la charité … Mais ses attributions seront celles qui lui seront dévolues par la
Constitution. Wait to see… !
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Mahmat DEBY-Succès MASRA : Un duo décisif ou accessoire ?
L’article 85 de la Constitution souligne que : « Le Président de la République nomme le
Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du
gouvernement ». Cette disposition signifie littéralement que le Premier ministre ne peut
normalement être démis de ses fonctions par l’unique volonté du Président. Mais la coutume
constitutionnelle ou conventions de la Constitution sont telles le Président de la République
dispose d’un large éventail des possibilités juridiques et politiques pour le faire partir :
dissolution du gouvernement, motion de défiance, démission en blanc, démission volontaire,
etc.
C’est dire que Succès MASRA ne sera un véritable Premier ministre que s’il a la
confiance totale et entière du Président de la République. Dans l’optique d’une vision partagée
ou commune entre ces deux figures de l’exécutif, le Premier n’aura pas de grandes difficultés à
traduire dans les faits ses actions et engagements politiques. A défaut, il sera isolé, méprisé et
politiquement envoyé à la vindicte populaire des Tchadiens car il n’aura pas réussi à porter
leurs espérances. Dans ce cas, Mahamat DEBY ITNO sera le solo décisif et Succès MASRA le
solo accessoire.
Seront-ils candidats… ?
L’une des interrogations majeures qui demeure après le référendum constituant du 17
décembre 2024, est l’éligibilité de Mahamat DEBY ITNO, une autorité de transition. Si cette
question a fait l’objet d’un débat ardu lors du Dialogue national inclusif et souverain, elle reste
toujours en suspens car, jusque-là, on ne connait pas clairement les ambitions ou intentions du
tout-puissant tchadien souvent paré du « boubou blanc ».
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En balayant les dispositions de la nouvelle Constitution, Mahamat DEBY ITNO tout
comme le Premier ministre, Dr Succès MASRA, remplissent les conditions d’éligibilité … En
effet, les autorités de transition ne sont pas normalement éligibles en vertu de l’article 4 de la
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Mais la probable candidature de ces deux
challengers pourrait être considérée comme le « moindre mal », le « moins-disant » de l’offre
politique sur l’échiquier socio-politique qui connaitrait moins de contestation. Dans ce cas,
l’Union africaine n’aura pas d’autre choix que de se « taire » pour pacifier ou faciliter le retour
à l’ordre constitutionnel au Tchad en termes de temps. Bref, la candidature probable de Succès
MASRA peut être considérée comme une caution pour l’éligibilité de Mahamat IDRISS DEBY
ITNO. C’est un bon duo, deux pièces-maitresse de la politique tchadienne aux yeux de la
communauté internationale… C’est un enjeu majeur pour le leader des Transformateurs car il
peut être probablement évincé de la prochaine échéance électorale s’il demeure Premier
ministre et que le MPS positionne un autre cheval autre que Mahamat DEBY ITNO. Mais ce
dernier scénario est improbable car le jeune Président de la transition a pris gout aux délices du
pouvoir…
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Pour le cas tchadien, la communauté internationale se serait-elle vraiment décidée à
asseoir une fois pour toutes le Tchad sur les rails de la démocratie et de la légitimité politique ?
A dire vrai, la future échéance présidentielle mobilisera toute l’attention de la communauté
internationale car les enjeux politiques (alternance ou non) et stratégiques (la continuité des
relations avec l’ancienne colonie ou non) sont énormes. La crédibilité des partenaires du Tchad
dépendra également de leur diligence dans la gestion des élections futures.
NB : Les dispositions constitutionnelles relevées dans cette analyse sont puisées du projet de Constitution soumis
au référendum du 17 décembre 2024.