Pediatrie Prof TADY ET JBM NOUVEAU
Pediatrie Prof TADY ET JBM NOUVEAU
Pediatrie Prof TADY ET JBM NOUVEAU
AVANT PROPOS
L’idée de faire de la pédiatrie une fille de la médecine interne doit être considérée
comme révolue : la complexité de la pédiatrie tient au fait qu’elle s’adresse à un être humain
en pleine croissance. Chaque étape de cette croissance a sa pathologie propre dont les
expressions clinique et biologique peuvent être bien différentes chez les nouveau-nés et chez les
enfants.
Plan du cours
Introduction
INTRODUCTION
OBJECTIFS DU COURS DE NEONATOLOGIE
ETAPES DE LA CROISSANCE
Les différentes périodes de la vie sont :
I. PERIODE PRENATALE
- LA CONCEPTION
- LA PERIODE EMBRYONNAIRE : C’est celle couvrant les 60 premiers jours post-
conceptionnels, correspondant à l’embryogenèse, à l’organogenèse et à la morphogenèse.
- LA PERIODE FŒTALE : Elle vient après la période d’embryogenèse et s’étend du 3e au
9e mois de grossesse. Durant cette période, on observe 2 processus : la croissance et la
maturation.
Après la naissance, ces processus peuvent se poursuivre pendant longtemps selon les organes.
La durée d’une gestation normale est de 40 semaines comptés à partir du 1 er jour des dernières
règles normales.
Il est difficile de faire coïncider la classification des pédiatres avec celle des
épidémiologistes ; ces derniers parlent en période précisément définie à 1 jour près, les
premiers parlent en physiologistes et en médecins, prenant comme critères les étapes de la
maturation ou de l’adaptation sociale.
PATHOLOGIE NEONATALE
Les grandes préoccupations de la néonatologie se regroupent en 4 rubriques ou 4
groupes pathologiques.
1. Les anomalies de l’âge gestationnel (prématurité, post-maturité) et du poids de
naissance (dysmaturité, macrosomie)
2. Les infections
3. Les souffrances périnatales
4. Les malformations
DEFINITIONS
2. Nouveau-né de faible poids de naissance : C’est tout enfant dont le poids de naissance
est inférieur à 2500gr. Dans les pays en voie de développement, c’est le poids de
2250gr qui devrait être pris en compte.
3. Prématurité : Est prématuré, tout nouveau-né dont l’âge gestationnel ou clinique est
inférieur à 37 semaines révolues ou inférieur à 259 jours comptés à partir du 1er jour des
dernières règles normales.
4. Dysmaturité : Est dysmature, hypotrophique, atteint de retard de croissance intra-utérin
(RCIU),nouveau-né avec restriction de croissance intra-utérine, tout nouveau-né dont le
poids de naissance est inférieur au 10è percentile (ou-2 DS de la courbe de référence).
Le dysmature est aussi appelé « Small for dates » = petit pour l’âge ou « light for
dates » léger pour l’âge.
6. Dysmature à terme (DT) : C’est tout nouveau-né dont l’âge gestationnel ou clinique est
situé entre 37 et 42 semaines révolues et dont le poids de naissance (PN) est inférieur au
10e percentile ou à la 2e déviation standard de la courbe de référence.
7. Prématuré vrai (PV) : C’est tout nouveau-né dont l’âge gestationnel ou clinique est
inférieur à 37 semaines révolues et dont le PN est normal pour l’âge (≥P10 ou ≥-2DS)
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8. Prématurissime : C’est un prématuré dont l’âge gestationnel est inférieur à 32 semaines
révolues. Il est prématuré vrai ou dysmature.
10. Nouveau-né macrosome : C’est un enfant dont le poids de naissance est supérieur au P90
ou à la 2e déviation standard de la courbe de référence (> + 2DS).
REMARQUES
- Les faibles poids de naissance comprennent :
i. Les dysmatures à terme (DT)
ii. Les dysmatures post-matures (DPM)
iii. Les prématurés dysmatures (PD)
iv. Certains prématurés vrais (PV)
Prématurité : Elle est marquée par l’immaturité des systèmes et donc par une mortalité
particulièrement accrue.
L’interrogatoire compte :
- L’histoire de la maladie
- Les antécédents personnels
- Les antécédents familiaux
- Inscrire en tête de l’observation : T°, poids, Taille, et aspect général (bon,
mauvais, maigre, obèse, agité, calme, conscient, obnubilé).
(Voir Tableaux)
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Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3
VOMISSEMENT DU NOUVEAU-NE
(Comment conduire l’anamnèse ?)
1.2.2. Posture
En présentation céphalique, l’enfant est enroulé, le cou est court, le menton sur le
manubrium sternal, les bras sont en adduction, flexion et rotation interne, les jambes fléchies
sur les cuisses et les cuisses fléchies sur le bassin, les pieds en forte dorsiflexion. Les jambes
sont légèrement incurvées, à concavité interne.
La bosse séro-sanguine est généralement occipitale.
- Si la présentation est de face, la tête est rejetée en arrière
- Si la présentation est de siège, la flexion des membres inférieurs est moins marquée, les
jambes sont souvent étendues sur les cuisses, la bosse séro-sanguine se situe dans la
région fessière.
Dossier Médical
L’examen clinique du NNT.
PEAU
- VERNIX CASEOSA : Une sorte de boue (rôle dans la thermorégulation).
- CYANOSE DES EXTREMITES : Elle est normale au cours des premiers jours de la vie
post-natale.
- SYNDROME D’ARLEQUIN : C’est un trouble vasomoteur : un hémicorps est rouge,
l’autre est pâle. Le syndrome d’ARLEQUIN signe la présence d’une SFA ou néonatale.
Mais il peut être noté chez le nouveau-né parfaitement normal.
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- ECCHYMOSES : Elles sont assez fréquentes et se situent à n’importe qu’elle partie du
corps.
- TACHES MONGOLOIDES (région lombo-sacrée) : Elles sont bleu-ardoisé.
- NAEVI MATERNI : Ce sont des petits angiomes plans discrets (au niveau des paupières,
de la racine du nez, de la nuque…).Ils disparaissent spontanément entre 2 et 6 ans.
- INDURATION CUTANEE CURABLE DE MARFAN : C’est une stéatonécrose du tissu
cellulaire sous cutané. Elle signe une asphyxie périnatale.
- ERYTHEME TOXI-ALLERGIQUE : Macules ou maculo-papules, d’aspect urticarien,
fugace, variable, banal : pas observé avant 12 h. Maximum aux 2 e et 3 e jours (Tronc). Il
n’a pas de signification pathologique.
- GLANDES SEBACEES : Ce sont des grains blancs miliaires sur les ailes du nez et les
joues (Milium).
- SUDAMINA : Dans les parties découvertes (origine sudoripare)
CRANE ET FACE
- CHEVAUCHEMENT DES SUTURES (surtout chez le dysmature)
- CRANIOTABES : Physiologique ; Le crâne du post-mature est plutôt dur.
- LA DEFORMATION DU CRANE
(Parfois du nez) est en rapport avec la présentation céphalique. Le lit déforme
Le crâne du prématuré (Tête scaphoïde).
- Le nouveau-né respire par le nez, bouche fermée. Le micrognatisme est habituel.
YEUX
- On note parfois de l’œdème palpébral (souvent après le CREDE) : Il est banal.
- Conjonctivite chimique peut survenir (2e Ŕ 3e jour de vie) après un CREDE
- L’Hémorragie sous-conjonctivale : Elle est notée chez 20% des nouveau-nés normaux.
Elle disparaît en quelques jours.
- La Sécrétion lacrymale : Elle est nulle le 1er jour de vie postnatale.
- L’Epicanthus : Il est souvent surestimé en période néonatale.
- L’Hypertélorisme est une constatation souvent subjective chez le nouveau-né.
- Les mouvements incoordonnés des yeux (globes) sont fréquents les premiers jours de
même qu’un nystagmus horizontal.
- La Sensibilité à la lumière est présente dès la naissance.
BOUCHE
- On peut noter de petits kystes d’un blanc nacré de la taille d’une tête d’épingle, sur les
gencives ou sur le palais, le long du raphé médian (parfois dans la partie postérieure du
voile du palais).
- Frein de la langue : peut être étendu.
- Anomalies morphologiques mineures : voûte palatine trop creuse, ogivale.
- Langue faussement volumineuse : petitesse de la bouche.
OREILLE
Elle peut-être bas implantée : Tête en position verticale stricte : le point de rencontre de
l’hélix et du crâne doit se situer au-dessus de la ligne horizontale qui par de l’angle orbitaire
(externe) Taille et forme de l’oreille : oreille de fauve ? Situation du CAE.
COU
- Il y a physiologiquement une brièveté du cou chez le nouveau-né.
- Il faut toujours palper les muscles sterno-cléido-mastoïdiens à la recherche d’un hématome.
- Chercher également une fistule ou des kystes du cou. Ils sont toujours latéraux.
THORAX
Il est arrondi.
Le 3e jour de vie postnatale, il y a souvent une poussée mammaire (lait vers la fin de la
première semaine).
Il ne faut pas exprimer ces seins, car ce geste peut conduire à une mammite et une
Abcédation.
La respiration est essentiellement abdominale, de type diaphragmatique.
Les intercostaux sont moins mis en jeu.
Les râles de déplissement alvéolaire sont transitoires aux bases.
Un souffle cardiaque en rapport avec une malformation cardiaque peut n’apparaître que
des semaines voire des mois après.
Le rythme cardiaque est de 140-180/min à la naissance, puis il se fixe autour de 130/min.
Les pouls artériels doivent être recherchés (les fémoraux ne sont pas faciles à
Palper les 1ers jours).
La TA au flush est entre 6 et 8 cmHg.
ABDOMEN
- Les 2 reins, surtout le gauche, sont physiologiquement accessibles à la palpation :
Soit en palpant les fosses lombaires qui sont prises entre les 2 mains, soit par un palper
profond des 2 mains sur la face ventrale de l’abdomen en descendant le long de l’axe
aortique.
VISCERES
L’estomac est gonflé d’air dès le 1er cri.
La chute du cordon a lieu entre le 4e et le 6e jour.
La hauteur hépatique est de 2 cm sur la ligne mamelonnaire.
Le pôle de la rate est souvent palpable.
EMISSION
Selles méconiales normales : leur aspect est brun-verdâtre presque noir, visqueux, filant,
collant.
L’émission des 1ères selles intervient dans les premières 24h (jusqu’au 2e-3e jour chez
certains enfants normaux).
Un retard d’élimination du méconium fait penser à la MUCOVISCIDOSE (iléus méconial).
Les selles de transition sont normalement notées à partir du 3e ou 4e jour.
Les urines : la quantité émise est de 20-50cc le 1er jour
L’émission est retardée parfois de 24h voire 48h.
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Les urines du nouveau-né normal sont parfois troubles, foncées, riches en urates.
Le Phimosis est physiologique à la naissance (seul le méat est visible). Chez la fille, la
crise génitale se traduit par une leucorrhée, une hémorragie.
L’imperforation de l’hymen entraîne l’HYDROMETROCOLPOS. La hernie de l’ovaire
doit être opérée (pas de disparition systématique).
GLANDES MAMMAIRES
MAMMITE DU NOUVEAU-NE : C’est au cours de la 1ère semaine (dans les 2 sexes).
C’est une crise génitale. Sa régression est lente.
On peut noter la présence d’un mamelon surnuméraire au-dessus ou au-dessous du
mamelon normal. Il est uni ou bilatéral.
Il comprend 3 dimensions et est réalisé quand l’enfant est en état d’éveil (stade 3 ou
mieux 4).
1.2.6.1. L’observation :
- Attitude (posture et activité spontanée)
- Comportement et vigilance
- Cri
1.2.6.2. Tonus :
- Composante passive
- Composante active (redressement de la tête, manœuvre tiré-assis, redressement
global, tonus axial).
1.2.6.1.2. Comportement
a) Motilité spontanée : le nouveau-né à terme a une motilité spontanée normale
Pathologie : - motilité spontanée excessive
- motilité spontanée insuffisante
b) Cri : - tonalité
- fréquence
- durée
Nouveau-né à terme : cri vigoureux
E. L’angle du poignet :
C’est l’angle formé par la paume de la main et la face antérieure de l’avant-bras. Il
est de 0 chez le nouveau-né à terme.
C. la manœuvre du « TIRE-ASSIS »
Pour évaluer les fléchisseurs du cou, l’enfant est en décubitus dorsal,
L’examinateur empaume les épaules de l’enfant et amène celui-ci à la position
assise.
Les fléchisseurs entraînent le passage de la tête en avant. Ce passage actif de la tête
survient avant que le tronc n’ait atteint la position verticale.
La tête se maintient ainsi quelques secondes dans l’axe du tronc, avant de tomber en
avant.
La manœuvre inversée évalue les extenseurs du cou : l’enfant est assis penché
En avant, la tête pendant sur la poitrine. L’observateur le tient par les épaules et
l’amène vers l’arrière.
D. REDRESSEMENT DE LA TETE.
L’enfant est couché (en décubitus ventral), tête et nez enfouis dans le plan du lit, cette attitude
gène la respiration normale de l’enfant qui tente de se dégager en soulevant la tête.
Il y a 3 éventualités possibles :
- L’enfant ne soulève pas du tout la tête et ne dégage pas le nez du plan du lit (hypotonie
importante)
- L’enfant dégage le nez mais la tête n’est pas soulevée (hypotonie modérée).
- L’enfant soulève la tête ; bon tonus (situation du nouveau-né à terme).
REFLEX D’ATTRACTION
a) Succion-déglutition :
D’apparition précoce pendant la vie intra-utérine (4e mois de gestation), ce réflexe a
2 composantes : la succion et la déglutition. Il doit exister une coordination entre la succion
et la déglutition chez le nouveau-né mature. Il est recherché à la tétine ou à l’auriculaire qu’on
introduit dans la bouche du bébé. Parfois, il faut bouger le doigt ou la tétine dans la bouche du
nouveau-né pour déclencher la succion-déglutition.
b) Réflexe des points cardinaux :
- Le nouveau-né étant en décubitus dorsal, ce réflexe est obtenu par stimulation au doigt des
commissures et des zones médianes des lèvres de la bouche.
- la réponse est bonne si la langue se dirige vers le stimulus. Cette réponse est très bonne si
la langue et la tête s’orientent du coté de la stimulation.
REFLEXES DE REDRESSEMENT
A. Réflexe de Moro :
Il peut être obtenu par différentes stimulations : auditives (Bruit de la porte qui
claque à la suite d’un coup de vent), nociceptive (en pinçant l’enfant), vestibulaires, en
ramenant brusquement la tête dans le même plan que le tronc après l’avoir soulevée par les
mains ou les poignets.
Ce réflexe comporte trois temps pour les uns : extension des avant-bras sur les bras,
ouverture des mains en éventail (c’est le 2e temps qui est le plus important), embrassement («3e
temps qui a donné le nom au réflexe). Le cri qui suit immédiatement l’embrassement dénote la
qualité du Moro. Pour d’autres, le Moro ne comporte que 2 temps : l’ouverture des mains et
l’embrassement. L’extension et l’ouverture des membres supérieurs concernés étant très
rapides ces 2 temps se confondent généralement lors de leur évaluation.
B. Le Grasping réflexe
L’enfant est en décubitus dorsal. Le Grasping est obtenu par excitation tactile de la
paume. L’enfant saisit l’examinateur avec les paumes des mains en s’agrippant sur les pouces
de lui-ci.
Le réflexe tonique des fléchisseurs des doigts entraînant une forte contraction de
tous les fléchisseurs du bras et de l’épaule, permet de soulever l’enfant du plan de l’examen.
C. La marche automatique
L’enfant est maintenu en position debout sur un plan dur, le tronc légèrement
incliné en avant. L’examinateur le tient avec des mains placées au niveau des creux axillaires.
Le contact du plan d’examen déclenche la marche.
D. L’enjambement
L’enfant est tenu debout comme pour la marche automatique. Il doit franchir un
obstacle (escalier) en soulevant une jambe puis l’autre (préalablement stimulées au niveau de la
face antérieure).
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REFLEXES D’EVITEMENT
A. Le réflexe d’extension croisée (d’allongement croisée)
Le nouveau-né étant en cubitus dorsal, un pied est stimulé par frottement de la
plante de pied, le membre inférieur étant maintenu en extension. La réponse à cette stimulation
est observée au niveau de l’autre membre inférieur :
1. Extension après un rapide mouvement de retrait en flexion
2. Eventail des orteils
3. Adduction portant le pied libre sur le pied stimulé.
B. Le réflexe de galant
L’enfant étant en décubitus dorsal, la stimulation de la plante du pied libre, (le membre
inférieur opposé étant bloqué préalablement au niveau du genou) déclenche un mouvement de
retrait de la jambe libre.
Groupes
étiologiques
Facteurs obstétricaux - Grossesse multiple
- Placenta prævia
- Malformations utérines congénitales
- Béance cervico-isthmique
Facteurs maternels - Infections générales : Listériose, MICM
- Infections urinaires
- Infections cervico-vaginales avec atteinte immédiate de
l’œuf (streptocoque B)
- Diabète
- Toxémie gravidique
- Allo-immunisation (facteur rhésus)
-Antécédent prématurité
Facteurs socio- - Primiparité
économiques - Multiparité > 4
- Grossesse illégitime
- Conditions défavorables de travail et de transport
- Age de la mère < 18 ans, >35 ans
- Classe socio-économique basse (mauvaise surveillance)
Causes fœtales - Malformations chromosomiques, fœtopathies
- Autres anomalies congénitales
Prématurité - Iatrogène
La graisse brune est très riche en mitochondries et en vacuoles lipidiques. Elle est
richement perfusée et innervée par un réseau dense de fibres sympathiques. La libération
d’adrénaline au niveau des terminaisons sympathiques déclenche l’hydrolyse rapide des
triglycérides avec combustion des acides gras libres et libération de la chaleur.
La thermogenèse est donc la réponse de la graisse brune.
La thermolyse chez le prématuré est importante (respiration, surface cutanée)
La surface cutanée du nouveau-né est 3-4 fois supérieure à celle de l’adulte (si l’on
exprime par unité de poids).
2.2. LE DYSMATURE
2.2.1. Fréquence :
- Elle représente le 1/3 des faibles poids de naissance dans les pays équipés et la 2/3 des
faibles poids de naissance dans le tiers monde.
- Quand l’atteinte ne concerne que le poids, le dysmature est dit disharmonieux ;
l’atteinte du poids, de la taille et du périmètre crânien à la fin, aboutit au dysmature
harmonieux.
- Si le dysmature est prématuré, il a tous les attributs du prématuré de son âge maturatifs,
avec cependant plus de risques des troubles métaboliques (hypoglycémies…).
2.2.2. Etiologies
- Il y a 2 groupes étiologiques :
2.2.2.1. Hypotrophie d’origine nutritionnelle par une insuffisance d’apport.
2.2.2.2. Hypotrophie hypoplastique : d’origine fœtale (rubéole, toxoplasmose,
aberrations chromosomiques…) Le tableau 5 reprend les différentes étiologies.
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- Malformations
Causes fœtales - Anomalies caryotypiques
- Infections virales ou bactériennes
- Grossesses multiples
- Toxémie gravidique, HTA chronique
Tabagisme, Intoxications chroniques, sous nutritions, Anémie,
Causes Hémorragies, Pathologies maternelles chroniques, Fibrome Utérine,
maternelles Malformations utérines, certains médicaments ; Facteurs liés à
l’environnement (haute altitude, conditions de vie), Age maternel
(avant 16 ans, après 35 ans).
2.2.2. Clinique
- D’une façon générale, un dysmature est maigre, sec, sans pannicule adipeux. La peau
est lâche et grise (parfois on note de larges desquamations).
- Le ventre est creux, les cotes trop visibles.
- La tête paraît trop grosse et les membres sont très grêles.
- Les masses musculaires sont très réduites.
- Les dysmatures (surtout à terme) sont vigoureux et actif, assez agités par la
- Faim. Le comportement neurologique est en relation avec leur âge gestationnel.
L’atteinte hépatique (hypotrophie) explique en grande partie les hypoglycémies. Le
cerveau est atteint plus tard.
N.B. Le dysmature dont l’atteinte concerne le poids de naissance, la taille et périmètre crânien
est appelé dysmature harmonieux ou nouveau-né atteint de retard de croissance intra-utérin
(RCIU) ou encore "nouveau-né avec restriction de croissance in utero".
2.2. MACROSOME
Tout nouveau-né dont le poids de naissance est > au P90 est un macrosome ; un
nouveau-né de 4 Kg est forcément un macrosome, car ce poids est > au P90 dans la quasi-
totalité des courbes de référence.
La macrosomie constitutionnelle est la plus habituelle dans notre milieu, mais celle
d’origine diabétique semble gagner du terrain. Le nouveau-né est obèse alors que sa taille est
compatible avec l’âge gestationnel. Le faciès a un aspect cushingoïde.
Le rapport PC/PT est intéressant pour repérer les macrosomes de mères diabétiques
ou intolérantes au glucose. Ce rapport est inférieur ou égale à 1 alors que dans la macrosomie
d’origine constitutionnelle ou en situation normale ce rapport est supérieur à 1.
Les risques liés à la macrosomie ont été évoqués lors de la définition de ce type de nouveau-
né. Il sont essentiellement d’ordre obstétrical (traumatisme) et métabolique.
Contact : +243850005002 Jbm production Page 21
22 Eléments de Néonatologie
L’âge gestationnel peut être calculé à partir des dernières règles (DR). Mais le
calcul est souvent difficile (15% des mères ne connaissent pas la date des DR (ignorance ou
non-retour des couches).
L’âge peut être donné également par l’évaluation échographique (aux alentours de
12-14 semaines de gestation ; en tous cas avant 20 semaines de gestation (mesure du BIP).
En dehors des méthodes obstétricales, la clinique peut être exploitée par le Pédiatre.
Il existe : des critères neurologiques (CI. AMIEL-TISON)
des critères morphologiques (FINNSTROM)
des critères combinés (DUBOWTZ avec 11 critères neurologiques et 10 critères
morphologiques ; BALLARD avec 12 critères dont 6 neurologiques et 6
morphologiques).
Une mention spéciale aux critères de NKIDIAKA adaptés à l’enfant noir : il utilise
des critères simplifiés et plus pratiques que BALLARD et DUBOWTZ.
Remarques : Quand on évalue un nouveau-né malade (APGAR déprimé dans les états de mort
apparente) le tableau neurologique est souvent perturbé et seuls les critères morphologiques
sont valables.
L’âge osseux peut être intéressant : la présence du noyau fémoral inférieur ou noyau
de BECLARD signe un âge situé entre 35 et 37 semaines alors que le tibial supérieur ou noyau
de TODD est signalé entre 37 et 38 semaines de grossesse.
VI. ONGLES
1. N’atteignent pas l’extrémité
2. Atteignent l’extrémité Ongles
3. Durs et atteignent ou dépassent les Minimum 1
extrémités Maximum 3
Critères 0 1 2 3 4
40-41
neurologiques <32 semaines 34 semaines 36 semaines 38 semaines
semaines
Début Flexion nette
Hypotonie Flexion des
Posture flexion des membres Hypertonie
complète 4 membres
cuisse inférieurs
Angle du
90° 60° 45° 30° 0°
poignet
Retour en
flexion
180° 100-180° 90 Ŕ 100° <90°
Avant - bras
Angle poplité 180° 160° 130° 110° ≤ 90°
Coude entre
Coude sur la
la ligne
ligne Coude sur la Coude en
Signe du axillaire
Complet axillaire ligne deçà de la
foulard antérieure
antérieure médiane ligne médiane
opposée et la
opposée
ligne médiane
Résistance
Discrète Extension Extension
Manœuvre Aucune modérée,
flexion de la difficile de la impossible de
talon oreille résistance début flexion
jambe jambe la jambe
jambe
Critères
morphologique 0 1 2 3 4
s
Parcheminée,
Gélatineuse Desquamations Craquelée rose
Molle, rose, épaisse,
rouge, superficielles, pâle, veines
Peau veines visibles craquelée, pas
transparente peu de veines rares
de veines, fripée
Lanugo Inexistant abondant Clairsemé Aires dégarnies Absent
Quelques Transverses Sur toute la
Plis plantaires Pas de plis
marques rouges antérieurs Sur 2/3 plante
Aréole plate, Légère
Taille du Bourgeon 3-4 Bourgeon 5-10
Pas perceptible pas de surélévation : 1-
mamelon mm mm
bourgeon 2 mm
Bien recourbée,
Fine, lisse et
Consistance Fine, plate et lisse Bien formée, épaisse,
plus ou moins
oreille et forme molle suffisamment ferme, incurvée cartilagineuse
ferme
repliée
Testicule en Testicules
Bourses vides, Testicule
Organes génitaux voie de descendus,
scrotum non pendant, plis
masculins descente, important
plissé profonds
quelques plis plissement
Organes génitaux Clitoris et
Grandes lèvres Grandes lèvres
féminins petites lèvres
Clitoris et lèvres et petites lèvres larges, petites
recouverts par
proéminents proéminentes à lèvres
les grandes
égalité minuscules
lèvres
Professeur TADY 25
TABLEAU 8
TABLEAU 9 / CAFNS
FICHE TECHNIQUE NEONATOLOGIE (PEDIATRIE)
D’IDENTIFICATION…………
ENFANT DE …...…POSTNOM…………… MATRICULE MERE : …………
ADRESSE…………………………………… MATRICULE ENFANT……….
NE LE……/……/…..CAFNS…………… AGE GEST………….PN……….
a) MORPHOLOGIQUES b) NEUROLOGIQUES
Minimum = 1 Minimum = 1
Maximum = 3 Maximum = 3
1. TEXTURE DES CHEVEUX 1. SUCCION - DEGLUTITION
0=Absence de cheveux 0=Absente
1=Cheveux fins, difficiles à démêler 1=faible, non synchronisée avec la
2=Cheveux laineux ou agglomérés déglutition
3=Cheveux épais, soyeux et facile à démêler 2=Forte et synchronisée avec la
2. SILLONS OU PLIS PLANTAIRES déglutition
0=Pas de sillons ou plis 3=Parfaite
1=Sillons (plis) sur 1/3 antérieur
2=Sillons (plis) sur 2/3 antérieurs 2. MORO
3=Sillons (plis) sur toute la plante de pied 0=Absent
3. ORGANES GENITAUX EXTERNES 1=Abduction des membres supérieurs
MASCULINS 2=Abduction des membres supérieurs
0=Absence des testicules et de rides scrotales + doigts en éventail
1=testicules dans le canal inguinal, scrotum petit, lisse 3=Abduction des membres supérieurs,
2=Testicules dans les bourses, scrotum avec +/- des doigts en éventail, adduction des
rides membres supérieurs + cri
3=Testicules dans les bourses pleines des rides
4. ORGANES GENITAUX EXTERNES FEMININS 3. ATTITUDE SPONTANEE ou
0=Lèvres et clitoris non évidents POSTURE
1=Lèvres séparées, clitoris saillant 0= Complètement hypotonique
2=Grandes lèvres recouvrent petites lèvres, clitoris 1=Grenouille (Batracien)
saillant 2=Hypertonie + flexion des 4 membres
3.1. DEFINITION
Une souffrance périnatale peut débuter bien avant le début du travail. Elle est alors
qualifiée de chronique. Elle n’entraînera pas souvent la mort du fœtus mais engendre un retard
de croissance intra-utérin. L’obstétricien note un, assourdissement des bruits cardiaques
fœtaux, une bradycardie ou une tachycardie.
TA
Redistribution du débit
cardiaque au bénéfice du
cerveau, du cœur et de
surrénales
Perte de
l’autorégulation
vasculaire cérébrale
Choc
cardiogénique
Débit sanguin
cérébral
Hémorragies
cérébro-
méningées
L’asphyxie fœtale ou néonatale est donc liée à l’absence d’échanges gazeux entre la
mère et le fœtus ou entre le milieu externe et le nouveau-né au niveau des poumons. Si
l’hypoxie ainsi créée se prolonge les mécanismes anaérobies se mettent en marche d’où
l’élévation accrue d’acide lactique qui aggrave l’acidose.
N.B. ; Les lésions du tissu cérébral résultent de la modification des récepteurs NMDA au
niveau des canaux ioniques et de leur site de modulation. L’hypoxie augmente l’affinité des
canaux ioniques et du site de glutamate.
L’acide glutamique est cytotoxique pour les neurones. Les cellules nerveuses qui
produisent le glutamate sont activées pendant l’hypoxie par l’entrée du Ca dans la cellule et par
la dépolarisation de ces cellules.
3.6. CLINIQUE
A la naissance :
Souffrances périnatales
Caractérisée par :
- La torpeur ou le coma
- Une hypotonie musculaire
- L’absence des réflexes primaires
3.7.3. Biologie
Marqueurs Extra-Cérébraux
- Hypoxanthine
- Erythropoïétine (elle augmente >> dans les hypoxies, secrétée par les cells
paratubulaires)
AUTRES MARQUEURS
- ATP Intra-érythrocytaire
- Arginine vasopressine sérique
- Acides organiques urinaires.
Les souffrances étant souvent associées à beaucoup d’entités pathologiques dont elles
constituent l’une des manifestations, c’est généralement le traitement étiologique qui doit être
préconisé.
SCORE D’APGAR
Le score d’APGAR ne doit pas être pris comme critère pour prendre les décisions
adéquates en vue d’une réanimation.
Néanmoins, il constitue un bon moyen d’évaluer l’efficacité de la réanimation. Les cotations
doivent être pratiquées toutes les 5’ jusqu’à la 20e minute ou jusqu’à ce que le score soit égal
ou supérieur à 8.
RAPPELS THEORIQUES
- assurer une ventilation alvéolaire efficace après désobstruction des voies aériennes
supérieures
- maintenir un minimum vital circulatoire (massage cardiaque)
- éviter le refroidissement (T° ambiante proche de la neutralité)
- lutter contre l’acidose métabolique.
ETAPES DE LA REANIMATION
GESTES INITIAUX :
- Ausculter le cœur
- Si le cœur ne bat pas : de façon simultanée et coordonnée, désobstruer les voies
aériennes supérieures, d’abord l’oropharynx.
EVALUER L’APGAR A LA 1ère MINUTE
Conduite : une simple aspiration suffit. Celle-ci permet par la même occasion de
diagnostiquer des atrésies :
- APGAR entre 4 et 6 : nouveau-né ne crie pas, il est souvent inerte, le rythme cardiaque
est > 100/minute. Conduite : désobstruction pharyngée, courte ventilation au masque
avec 1 ballon (nouveau-né>32 semaines).
Conduite :
- ventilation au masque relayée (après 1 minute d’insuccès) par l’intubation (après
aspiration trachéale)
- massage cardiaque externe.
N.B. :
- Théophylline 4,5 mg/Kg
- Aminophylline 5,5 mg/Kg (contenant 80% de théophylline)
- Voie métabolique propre du nouveau-né : Méthylation de la théophylline
- en caféine (nouveau-né n’ayant reçu que la théophylline).
- Demi-vie de la théophylline : plus de 30 h.
- Demi-vie de la caféine 80h.
Professeur TADY 35
Réanimation du prématuré
Origine :
- Rupture d’une veine cérébrale superficielle
- Rupture de la grande veine de Trolard qui se jette dans le sinus longitudinal
- Rupture de la veine de LABBE qui se jette dans le sinus postérieur transverse
- Rupture de plus petites veines accessoires.
Ces ruptures surviennent suite à des forces opposées appliquées sur la tête fœtale
lors du passage dans la filière génitale.
Dans les formes hémorragiques pures (hémorragie isolée) le tableau peut bien
évoluer dans la suite.
Le diagnostic est posé par l’échographie transfontanellaire et la T.D.M (meilleure).
En effet, l’écho ne peut montrer que les collections importantes ; dans 10%
d’autopsies chez les prématurés, on relève les H.S.D.
Il y a souvent une hémorragie arachnoïdienne associée.
4.2.2. Clinique :
- Hyperexcitabilité
- Cri aigu, prolongé, mal supporté
- Instabilité vaso-motrice
- Accès de cyanose
- Altération variée du tonus musculaire
- Suture et fontanelle normale
- Vigilance souvent conservée
- Réflexes primaires normaux
Professeur TADY 37
4.2.3. Diagnostic Paraclinique
PL : LCR = rosé et sous pression. Dans la majorité des cas, ces signes disparaissent en
quelques jours même sans traitement.
En cas d’hémorragie arachnoïdienne, le nombre d’hématies = supérieur à
3000/mm3 dans le LCR. Il faut signaler que chez le prématuré, le LCR peut contenir plusieurs
centaines d’hématies en situation normale. Un surnageant xantrohronique ou la présence
d’hématies crénelées plaide pour une hémorragie vraie (et non d’un traumatisme). Dans
certains cas, le tissu cérébral sous-jacent est le siège d’un infarctus ischémique et/ou
hémorragique.
Il est difficile de distinguer un hématome sous-dural d’un hématome arachnoïdien à la T.D.M.
4.3. HEMORRAGIES PERI ET INTRAVENTRICULAIRES
Elles surviennent précocement dans les 3 premiers jours de vie.
Elles peuvent être anténatales. Mais on peut (rarement) les signaler après 5-6 jours de vie. Des
cas ont été décrits après 2 semaines de vie.
Les hémorragies péri et intraventriculaires se voient surtout chez les nouveau-nés très
immatures (35% pour les PN ≤ 1500g ; plus de 60% avant 28 semaines d’âge gestationnel).
CLINIQUE : Stéréotypée.
L’abduction :
o la rotation externe de l’épaule
o la flexion du coude
o la supination de l’avant-bras
o l’extension de poignet
Les détresses respiratoires s’intègrent dans les souffrances néonatales dont elles
constituent l’une des expressions cliniques.
Après la naissance, la circulation est en série, c’est-à-dire que chacun des ventricules
éjecte la totalité du débit cardiaque ; chez le fœtus, la circulation est en parallèle, c’est-à-dire
qu’il existe des communications entre les 2 circulations et le débit éjecté par les 2 ventricules
est différent.
Chez les fœtus, le débit pulmonaire est très faible, car l’hématose est assurée par le
placenta.
Plusieurs facteurs ± intriqués sont impliqués dans la chute des résistances pulmonaires
Les prostaglandines ont un rôle certain, car l’indométacine bloque la 2 e phase lente
de la chute des résistances pulmonaires.
Les PGE1 et E2 ont une action vasodilatatrice de la ventilation, sous l’action de la
bradykinine et de l’angiotensine II.
La PGD2, synthétisée par les mastocytes, est vasodilatatrice pulmonaire spécifique du nouveau-
né.
L’histamine, qui est également vasodilatatrice pulmonaire chez le nouveau-né, est
libérée par les mastocytes.
Le passage à la vie extra-utérine s’accompagne du passage d’une vasoconstriction
active des artérioles pulmonaires due aux leucotriènes à une vasodilatation.
Le métabolisme de l’acide arachidonique conduit à la synthèse de prostaglandines.
Les hormones tyroïdiennes augmentent le nombre ou l’activité des récepteurs bêta-
Adrénergiques du myocarde. D’où le rôle important leur reconnu dans le maintien du débit
cardiaque correct.
5.1.1.1. Circonstances :
5.1.1.2. Physiopathologie
Il s’agit de la résorption incomplète du liquide alvéolaire. Ce liquide est de 3
provenances :
- transfert d’eau et d’électrolytes à partir des capillaires pulmonaires
- liquide inhalé lors des grasps profonds (souffrances)
- secrétions par les alvéoles.
Professeur TADY 41
5.1.1.3. Clinique
5.2.1.4. Radiologie
1ère description (en 1971 par SUNDELL) : Image de granités alvéolaires + stase
interstitielle et surtout engorgement lymphatique responsable de la ligne scissurale entre le lobe
moyen et le lobe inférieur droit et de la ligne bordante. Parfois on a un épanchement pleural.
5.2.1.5. Biologie
5.2.1.7. Traitement
5.2.2.1. Circonstances :
- Prématuré de 30-32 semaines (surtout garçon). Elle est rare après 37 semaines de
gestation
- Nouveau-né de mère diabétique
- Nouveau-né dont la mère a saigné pendant ou avant l’accouchement (Placenta
prævia…)
- Asphyxie périnatale
- Hypothermie néonatale.
5.2.2.2. Etiologies :
5.2.2.5. Diagnostic
- Clinique : l’intervalle libre est de quelques heures (premiers signes cliniques avant la
6e heure)
La clinique est faite essentiellement de polypnée avec :
o Cyanose.
o signe de rétraction (indice de Silverman > 4).
o geignements expiratoires (GRUNT).
o battement des ailes du nez.
- Biologie : voir tableau de souffrance. Il y a un déséquilibre acido basique important
et une hypoxie +/- profonde.
- Paraclinique : Radiographie (Rx Poumons) : il y a association d’un réticulo-granité
diffus avec un bronchogramme aérien.
Stade I : Granité fin, peu dense, à la limite de la visibilité, sans diminution de la transparence
pulmonaire.
Bronchogramme net.
Stade III : Granité grossier, confluent avec baisse franche de la transparence pulmonaire noyant
le contour du cœur et le bronchogramme est plus net.
Stade IV : Disparition totale de la transparence pulmonaire masquant totalement l’ombre
cardiaque. Le bronchogramme aérien reste visible.
- NECROPSIE
Macroscopiquement, les poumons sont dilatés au niveau des espaces aériens, des
bronchioles et des alvéoles. Il y a congestion des capillaires et de l’œdème pulmonaire.
Il y a plusieurs formes d’inhalations amniotiques dont celles à liquide clair avec une
détresse respiratoire du nouveau-né cliniquement minime, et celle avec un liquide méconial
(forme sévère survenant dans un contexte de souffrance néonatale (ou périnatale).
5.2.3.1. Clinique
Dans les formes minimes, la détresse dure 24-48 heures et le diagnostic différentiel
est discuté avec la détresse transitoire.
Le volume pulmonaire est augmenté de façon globale. L’on note des infiltrats
bilatéraux en traînées à gros grains entremêlées de petites zones d’hyperaération lobulaires
(images en gâteau de miel).
N.B. :La présence de méconium dans la trachée favorise le développement d’une infection à
E.Coli (autopsie) : C’est le signe d’inhalation et d’infection. D’où la nécessité de
prescrire les antibiotiques. Il faut combattre également la pneumonie d’origine chimique,
en mettant l’enfant sous corticoïdes.
5.2.4. Apnée du nouveau-Né
5.2.4.1. Définition :
C’est une interruption du cycle ventilatoire.
Une apnée dure plus de 15 à 20 secondes et peut, en cas de répétition, compromettre le devenir
psychomoteur.
5.2.4.2. Rappel Physiologique
Le centre respiratoire est situé au niveau du tronc cérébral constitué du Bulbe et de la
Protubérance.
Le rythme ventilatoire dépend :
- de l’activité des centres respiratoires (BULBE et PROTUBERANCE)
- de l’effecteur mécanique :
Cage thoracique
Poumons
Muscles respiratoires.
Ce rythme est modulé (et maintenu) grâce :
- aux afférences provenant du cortex cérébral
- aux afférences provenant des poumons (nerf pneumogastrique)
- aux chémorécepteurs artériels et centraux.
Il y a une maturation progressive des potentiels évoqués du tronc cérébral. Du fait
de l’immaturité chez le nouveau-né, le maintien du rythme respiratoire régulier nécessite un
niveau plus élevé de stimulation afférente.
REGULATION CHIMIQUE
La PaCO2 stimule les chémorécepteurs centraux. Mais l’augmentation du rythme
respiratoire en réponse à une augmentation de la paCO2 est plus faible chez le prématuré.
La sensibilité faible au CO2 chez le prématuré est d’origine centrale.
Les récepteurs à la distension sont à l’origine du réflexe de HERING-BREUER.
Ce réflexe intervient dans le maintien de l’activité rythmique respiratoire normale
du nouveau-né, il est également un moyen de défense dans les situations accidentelles
(obstruction des voies respiratoires supérieures).
Autres afférences
Stimulation des zones innervées par le Trijumeau et autres :
- la face (N. Trijumeau)
- la muqueuse nasale interrompt ou stimule la ventilation ; l’air froid sur la face
déprime (N. Trijumeau).
De même l’aspiration pharyngienne déprime (afférences d’origine glosso-
pharyngienne). La température ambiante trop élevée ou trop basse déprime (N. Triprimeau).
L’idéal est de rester dans la neutralité thermique.
Les afférences vestibulaires stimulent la respiration (Application : matelas d’eau oscillant).
5.2.4.3. Clinique :
Arrêt respiratoire pouvant s’accompagner d’une bradycardie < 80/min et d’une
cyanose (=signes de gravité).
Il existe des apnées obstructives difficiles à diagnostiquer, car les mouvements
respiratoires ne sont pas mis en cause. Seuls les échanges 02-CO2 sont interrompus et seul
l’enregistrement par technique polygraphique permet le diagnostic des apnées obstructives.
Professeur TADY 45
5.2.4.4. Etiologies des Apnées :
- La prématurité.
- Les causes mécaniques (chez les prématurés surtout) : obstruction nasale,
ballonnement abdominal.
- Les causes cardiovasculaires : hypoxémie, anémie, persistance du canal artériel.
- Les causes infectieuses : méningites et autres infections.
- Les causes métaboliques :
Hypoglycémie
Hypocalcémie
Hyperbilirubinémie
- Les causes cérébrales : hémorragie cérébro-méningée
- Les causes cérébrales : hémorragie cérébro-méningée,
- Les souffrances fœtales aiguës
- Les causes endocriniennes : Insuffisance thyroïdienne.
- Les causes toxiques (Drogues par la mère (Diazépam)
Si l’apnée est grave, de plus de 20 secondes avec bradycardie < ou égal 80/min et
cyanose : traitement immédiat (ventilation mécanique (V.M) et chercher la cause.
Surveillance systématique par monitorage cardio-respiratoire.
Transfusion sanguine en cas d’anémie.
Prévenir le reflux gastro œsophagien.
PO2 transcutanée entre 50 et 60 mmHg.
Accroître l’activité des centres respiratoires : stimulations cutanées et mouvements de flexion-
extension de la cuisse sur le bassin.
En cas d’apnées graves : l’utilisation des méthylxanthines. La caféine est utilisée à
la dose de 20 mg/Kg/j en 1 x en IM ou IVD.
N.B. : La ½ vie de la caféine est de 80 heures. Une seule dose quotidienne est suffisante.
Le diagnostic est posé lors de la pose d’une sonde naso-gastrique. Celle-ci ne passe
pas à l’estomac. On bute contre une structure anatomique.
- L’épreuve au miroir (buée sur le miroir placé devant la narine normale ou absence de
buée en cas d’atrésie).
- Instillation nasale du bleu de méthylène.
- Epreuve à la mèche : mouvement de la mèche lors de l’expiration.
5.3.1.2. Traitement
5.3.2.1. Embryologie :
Plusieurs types anatomiques de malformation sont décrits, mais deux types sont les
plus fréquents (figure 3)
90% 7%
Le bout distal communique avec la trachée - Pas de fistule oeso-trachéale.
ou avec une bronche souche par une fistule. - Les 2 bouts sont très distants l’un de l’autre.
Il y a l’air +/- abondant dans l’abdomen - L’abdomen est opaque.
(Rx abdomen à blanc)
5.3.2.2. Diagnostic :
5.3.3.2. Diagnostic :
5.3.3.3. Traitement :
Les méningites sont encore fréquentes dans le monde et 0,5 à 2% des naissances
présentent le tableau d’infection materno-fœtale.
L’infection représente l’une des pathologies les plus fréquentes dans le 1/3 monde et
la mortalité qu’elle entraîne est très importante.
D’après l’OMS et la Banque Mondiale, l’infection frappe 426.000 enfants de moins
de 5 ans et conduits à la mort de 85.000 d’entre eux. L’incidence de l’infection materno-fœtale
dans le monde est de 8 à 10‰ des naissances vivantes
6.2. EPIDEMIOLOGIE :
18e semaine : Les lymphocytes T sont deux principales sous-populations CD4 et CD8 dont le
taux est presque égal à celui des adultes.
24e Ŕ26e semaine : les lymphocytes T sont capables de réponse (prolifération contre le virus de
la rubéole ou toxoplasmose en cas d’infection par ceux-ci).
Le défi principal concerne la production des lymphokines surtout :
- dans l’activation des macrophages
- dans la réaction d’hypersensibilité retardée.
Lymphocytes B dans le sang : dès la 18e semaine (comme pour les T) et ont acquis
l’essentiel des marqueurs membranaires des lymphocytes B présents à l’âge adulte (IgM, IgD,
marqueurs CD19, CD20, CD24 etc…). Ils sont en grand nombre jusqu’à la naissance.
Les lymphocytes B sont isolés du sang fœtal vers la 24e et 25e semaine et sont
capables de produire les IgM en présence des lymphocytes T et après stimulation polyclonale.
L’apparition d’IgG sérique est plus lente. Le taux d’adulte (2g/l) est atteint vers 4
ans. Cela est dû à un peuplement retardé des muqueuses par les lymphocytes B producteurs
d’IgA puisque ces cellules sont absentes de l’intestin à la naissance et apparaissent
progressivement au cours des 6 premiers mois de la vie post-natale.
Les IgG ont une demi-vie de 21 jours. Il y a un relais progressif (production propre
de l’enfant). Les cellules productrices de ces IgA proviennent du système immunitaire associé
à l’intestin de la mère et sont donc spécifiques des micro-organismes présents à ce niveau. Les
IgA migrent dans la glande mammaire où elles sont déversées dans le lait.
Professeur TADY 51
Les IgA agissent par neutralisation des bactéries, des toxines bactériennes et des
virus au niveau du mucus recouvrant l’épithélium intestinal. Elles inhibent la fixation des
entérobactéries par leur Pili à l’épithélium.
La production d’Ac contre les polysaccharides est défectueuse pendant les deux
premières années de vie. C’est surtout la constitution de la réponse anamnestique (mémoire)
qui est complètement absente et qui est la marque de cette immaturité. Toute réponse immune
du nouveau-né ou du jeune nourrisson est de type primaire, c’est à dire retardée de quelques
jours et relativement intense.
Les polynucléaires neutrophiles sont présents en faibles quantité dans le sang fœtal.
Leur nombre passe à 10.000/mm3 chez le nouveau-né à terme.
La fonction de ces cellules et des monocytes est déficitaire comparée aux cellules
phagocytaires de l’adulte (défaut de migration des cellules phagocytaires du nouveau-né).
Il y a en effet une moins bonne fixation des facteurs chimiotactiques, un défaut
d’adhérence des cellules, une diminution de la capacité de déformation et un mouvement
ralenti vers les agents chimiotactiques (moindre expression du récepteur CR3 d’adhérence à la
surface des polynucléaires).
Par contre : les fonctions phagocytaires et la bactéricidie intrinsèque sont normales.
Les réserves en précurseurs des polynucléaires de la moelle osseuse sont vite épuisées en cas
d’infection néonatale.
Le nombre de macrophages dans le tissu est réduit (macrophages alvéolaires par
exemple). D’où la susceptibilité aux infections à streptocoque du groupe B. C’est plus
remarqué chez le prématuré.
6.3.3. Le Complément
Le composant C3b se fixe spécifiquement sur les polynucléaires et macrophages, en
activant la phagocytose. C’est le phénomène d’opsonisation.
Les composants C3b, C3a sont chimiotactiques.
Les protéines du complément sont essentiellement produites par les hépatocytes.
A la naissance, la concentration sérique est presque la ½ des valeurs de l’adulte.
Le plasma frais, l’exsanguino-transfusion sont efficaces dans les infections parce
qu’ils apportent les protéines du complément.
La virulence des germes pathogènes est liée à leur capsule polysaccaridique et aux
constituants de leurs membranes cellulaires.
GRAM négatif : E.Coli (par ex.) : Endotoxine Lipopolysaccharidique (LPS)
Pneumocoque : le constituant majeur de la paroi, ce sont les Acides téichoïques.
Tous les germes communs pathogènes pour les méninges sont encapsulés. La
capsule polysaccaridique les protège contre l’opsonisation qui déclenche en principe la voie
classique du complément et s’oppose ainsi à la phagocytose. Cette propriété peut-être
neutralisée par certains mécanismes de défense de l’hôte. (S. Pneumoniae active la voie alterne
du complément : il y a fixation de la fraction C3b à la surface bactérienne).
Le LPS et les autres constituants des membranes cellulaires libérés pendant la
croissance et particulièrement la lyse des bactéries provoquent une inflammation sous-
arachnoïdienne liée à la production locale des médiateurs inflammatoires : les cytokines sont
des protéines de petit poids moléculaire qui se lient à leurs récepteurs à la manière des
hormones.
Le TNF-alpha
IL-1 Bêta, IL-6 Augmentent lors des phases initiales des méningites
IL-8, IL-10 bactériennes.
TNF, IL-1
PAF
Lésions endothéliales
Microinfarctus
Lésion neuronale
Professeur TADY 53
6.5. CLINIQUE :
3 Tableaux cliniques :
1er Tableau :
3e Tableau
Nouveau-né souvent prématuré, avec un examen clinique pour le moment normal,
mais dont les éléments de suspicion sont anamnestique : infection maternelle (infection
materno-fœtale probable).
L’infection est possible si en dehors d’une clinique normale, on note chez la mère
ou chez le nouveau-né une rupture de la poche des eaux de plus de 12 heures, une infection
urinaire et génitale dans le mois précédent, un liquide teinté sans explication obstétricale ou
fœtale (hypotrophie), une naissance prématurée inexpliquée, des anomalies de la vitalité
fœtale sans raison obstétricale.
N.B. KIETA dans une étude réalisée aux Cliniques Universitaires de Kinshasa trouve qu’une
rupture prématurée des membranes de plus de 24h est hautement significative.
b) Risque mineur :
- RPM > 12 h
- Travail prolongé
- Contact suspect d’infection etc…
En cas de risque mineur, c’est l’expectative armée. Mais faire le bilan approprié.
Examens Sanguins :
Professeur TADY 55
Ag solubles : (signe indirect spécifique) surtout l’Ag polysaccharidique capsulaire
des streptocoques B (contre-immunoélectrophorèse ou agglutination de particules de latex
sensibilisées dans les urines ou dans n’importe quel liquide biologique).
La VS est un paramètre intéressant (surtout la mini-VS) ; mais elle est liée aux
Fibrinogènes et est inversement corrélé à l’Ht. L’élévation de la VS est tardive au cours de
l’infection.
Les risques infectieux sont d’autant plus importants que plusieurs signes
anamnestiques coexistent. Cette anamnèse permet de définir 3 situations :
- Absence de tout argument infectieux : ¼ des infections en manquent ;
- Risque élevé d’infection materno-foetale imposant les AB mais qui seront arrêtés au bout
de 3 4 jours si les bilans sont négatifs.
N.B. : La gentamicine est prescrite chez le nouveau-né pour une durée de 7 jours.
6.9 1. Cliniques
6.9.2. Biologie
o Intolérance glucidique très fréquente (Dextro)
o Acidose métabolique
o CRP normale ou augmentée
o Hyperleucocytose ou leucopénie
o Thrombopénie
o Hyponatrémie
6.9.3. Paraclinique
Rx abdomen sans préparation (ASP) de thorax face :
- Distension digestive, impression d’anse figée.
- Pneumatose habituellement colique (parfois du grêle).
- Pneumatose partale
- Pneumopéritoine (profil)
- Ascite
- Taille du cœur (volémie)
6.9.4. Signes de Gravite de l’eun
- Leucopénie, Thrombopénie, acidémie (acidose métabolique)
- Hyponatrémie
- Pneumatose du grêle
- Pneumopéritoine (Perforation).
6.9.5. Classification de bell
Stade I : Suspicion d’EUN (Pas de Pneumatose)
- Signes cliniques d’infection :
o Léthargie
o Apnée, bradycardie
o Tachycardie, Intolérance glucidique
- Signe digestifs :
- Syndrome occlusif, résidus parfois bilieux
- Douleurs abdominales
- Selles glairo-sanglantes
Stade II : Forme confirmée.
Stade IIA : C’est le stade I + Pneumatose intestinale
Stade IIB : C’est le stade IIA + Pneumatose partale + infiltration, flammèches
pariétales.
Stade III : Formes compliquées
Stade IIIA : Stade II +
- Détresse respiratoire
- Coagulopathie intravasculaire disséminée (CIVD)
- Etat de choc réfractaire)
Stade IIIB = Stade IIIA + Pneumopéritoine
N.B : Dans le stade III (forme très sévère), c’est l’état de choc qui prédomine.
Il existe des formes frustes d’EUN où seuls les résidus gastriques (importants)
constituent le signe d’appel.
6.9.6. Traitement
- Il comprend deux volets :
1. La Réanimation
2. La Chirurgie
6.9.6.1. Réanimation
o Remplissage
o Antibiotiques (tant que la stase digestive persiste)
Professeur TADY 59
o Aspiration digestive
o Nutrition parentérale (rien per os)
Destruction GR
Hb (85%)
Globine
Hème
Hème- Fe+3
oxygénase
Biliverdine
Biliverdine
réductase
Bilirubine
(Bil libre,non-conjuguée) Cycle entéro-hépatique
β-glycuronidase
Plasma
Bilir libre(non-conjuguée) Tube digestif
Bilir liée (non-conjuguée) Foie (Duodénum, colon)
bilir conj
Glycuronyl-transférase
Stércobiline
Dans la bilirubine indirecte, la fraction libre ne doit pas atteindre 0,2-0,3 mg% qui est la cote
d’alerte.
Professeur TADY 61
Le rôle des histones est de maintenir la structure quaternaire des acides nucléiques.
L’accumulation de la bilirubine dans le milieu intracellulaire notamment dans le
noyau entraîne une baisse de la biosynthèse protéique et une altération du DNA.
7.4.2.1. Hépatites :
- Virales
- Bactériennes
- Parasitaires
- Toxiques
- Cholestatiques (obstruction des voies biliaires).
N.B. : les ictères métaboliques sont tous ceux qui sont de causes enzymatiques (glycuronyl-
transférase).
Professeur TADY 63
7.5. PHYSIOPATHOLOGIE DES ICTERES NEONATALS
PHOSPHO-ENOLPYRIVATE
ADP
PYRIVATE-KINASE
ADPH
PYRUVATE
NADPH
DESHYDROGENASE LACTOSE
NADP
LACTASE
7.5.4. Erythropathie
7.5.9. Hypothyroïdie
Il y a ralentissement du métabolisme et surtout baisse d’activité enzymatique.
L’hormone thyroïdienne contribue à la conjugaison de la bilirubine au niveau de l’hépatocyte.
Dans les conditions normales, seules les IgG traversent la barrière placentaire (à
partir du 3è mois). L’Ag Rh est situé au niveau du GR.
Professeur TADY 65
Le passage des GR fœtaux du groupe A ou B chez une mère du groupe O lors d’une
effraction ou d’un avortement peut constituer le point de départ.
● MODE D’ACTION
Les réactions AC-Ag se déroulent non seulement sur les GR, mais aussi en dehors
de celui-ci, loin de lui. C’est ce qui explique en grande partie la faible gravité de la maladie
hémolytique du nouveau-né dans ce système.
● CLINIQUE
La négativité du coombs direct n’exclut donc pas une maladie hémolytique par
incompatibilité ABO.
● DIAGNOSTIC OBJECTIF :
L’on assiste, vers le 3ème Ŕ 4ème jour de son évolution, à des signes digestifs tels que
les vomissements bilieux répétés avec météorisme abdominal réalisant parfois le syndrome de
stase pyloro-duodénale. Le syndrome se confondra avec une occlusion chirurgicale.
Quelle que soit son étiologie, l’hépatite néonatale pose un problème sérieux de
diagnostic différentiel avec une obstruction des voies biliaires. Dans la plupart des cas seuls la
biopsie hépatique devra trancher.
● CLINIQUE
On peut assister :
- Au tableau clinique d’un ictère suraigu avec des troubles digestifs (diarrhée +
vomissement) un syndrome hémorragique et une atteinte profonde de l’état général ;
- Au tableau clinique d’un ictère aigu d’apparition souvent précoce. Il s’accompagne souvent
d’hépatosplénomégalie. Son évolution est favorable ;
- Au tableau clinique d’un ictère de type catarrhal dont les signes pathologiques sont
minimes.
BIOLOGIE
Les tests hépatiques sont perturbés mais ce sont surtout les tests de rétention. Il y a
donc augmentation des transaminases et des phosphatases alcalines.
HISTOLOGIE
Dans les autres formes, il y a des signes de souffrance cellulaire qui se traduisent
par la clarification, la vacuolisation et l’anisocytose des cellules hépatiques.
N.B. :L’hépatite néonatale a quelques particularités qui la distinguent de celle du grand enfant :
c’est la tendance à la chronicité (cholostase) et la progression vers la cirrhose, puis vers la mort
par insuffisance hépatique.
● Forme septicémique comme dans l’hépatite à pyogènes. Parmi les signes cliniques, il
faut ajouter les adénopathies périphériques et l’éruption maculo-papuleuse.
● Forme neurologique pure :
- Hydrocéphalie, microcéphalie
- Convulsions -Trouble du tonus
- Paralysies diverses, retard psychomotrices
● Forme viscérale : hépatite.
● Forme ophtalmique : Chrorio-rétinite.
● Forme asymptomatique (la plus fréquente)
Le diagnostic de la toxoplasmose est essentiellement biologique (voir chapitre sur
les infections néonatales). Du point de vue radiologique, on peut noter des calcifications intra-
craniennes arciformes périventriculaires (au niveau des plexus choroïdes).
Le diagnostic différentiel de la toxoplasmose est établi avec celui de la Rubéole
congénitale, de la maladie des inclusions cytomégaliques et de la syphilis congénitale.
L’ictère apparaît dans les heures qui suivent la naissance ; mais son apparition peut
être tardive (temps de latence entre trois et plusieurs semaines).
Les selles d’abord normales, deviennent très vite verdâtres et totalement décolorées.
Le foie est de volume normal d’abord, puis il augmente de volume pour devenir un
foie de cholostase. La rate est normale.
b) BIOLOGIQUE
C) ECHOGRAPHIE HEPATIQUE
D) HISTOLOGIE (Biopsie)
L’examen histologique met en évidence des Thrombi biliaires dans les espaces
portes (avec obstruction des voies biliaires extrahépatiques) ; les canaux biliaires de l’espace,
plus ou moins dilatés, ont leur lumière obstruée par un gros bloc de bile. Il y a des signes de
souffrance cellulaire (clarification du cytoplasme et altération nucléaire).
7.7.1.2. L’albuminothérapie :
1g d’albumine fixe 17 mg de bilirubine (théoriquement). En réalité, l’albumine
n’est pas liée à la bilirubine dans le rapport 2/2, mais bien dans le rapport 1/1, car l’une des deux
liaisons se réalise de façon irréversible. Ainsi donc 1g d’Albumine fixe en fait 8-9mg de
bilirubine. La dose préconisée est de 1g/kg à administrer pendant 1heure en attendant
l’exsanguino-transfusion. L’Albumine est placée dans une solution de sérum glucosé dans la
proportion de 1/6 d’albumine et 5/6 de sérum glucosé à 5%).
Mais l’albuminothérapie n’est pas un traitement de routine vu le coût de ce produit
et certains rôles négatifs lui attribués
En effet, l’albumine est nettement plus cher comme préparation (bien avant le sang
total et le plasma frais congelés) et serait comme les autres solutés macromoléculaires à
l’origine de la libération de l’histamine et de l’augmentation de l’eau intra-pulmonaire.
7.7.1.3. La Photothérapie.
La photothérapie fonctionne sous trois régimes possibles :
1) la photothérapie modérée
2) la photothérapie standard
3) la photothérapie intensive
Les appareils de photothérapie « modérée » sont les fibres optiques (peu utilisées),
soit BILIBED.
Ces appareils n’irradient qu’une faible surface cutanée, mais sont placés très près de
la peau. La mère reste près du bébé et on n’a pas besoin d’une protection oculaire. Leur action
est faible (Décroissance de la bilirubine autour de 10% en 24h en cas d’ictère non
hémolytique).
Les appareils « Standard » donnent une photothérapie « classique » et l’éclairement
énergétique est de 1-1,5mw/cm2).
La moitié de la surface cutanée est exposée.
La décroissance de la bilirubine est de 30-40%/24h.
Les appareils de photothérapie intensive permettent un éclairement énergétique de l’ordre
de 3mw/cm2 sur toute la surface cutanée. Ils ont un dispositif en tunnel des tubes lumineux ou
un système de réflexion.
Baisse de la bilirubine totale de 35 à 40% en 6h pour le tunnel et la bilirubine non conjuguée
liposoluble de 45-50%.
Leur action est encore forte sur les ictères hémolytiques type ABO. C’est à dire de l’ordre
de 30% sur la bilirubine totale et de 40% sur la bilirubine non conjuguée liposoluble en 6h.
La photothérapie se fait de façon continue sauf pendant les soins et l’alimentation.
Pendant la photothérapie, il faut augmenter la ration hydrique de 15 à 20%.
L’albumine humaine associée à la photothérapie intensive, a une action immédiate.
La photothérapie standard est suffisante pour l’hyperbilirubinémie des hémolyses
constitutionnelles. C’est le plus souvent aussi le cas des incompatibilités AO et BO.
La photothérapie intense a pratiquement supprimé les exsanguino-transfusions dans
les incompatibilités AO et BO et considérablement diminué leur nombre dans les
incompatibilités rhésus.
c) CAS PARTCULIERS
Si le taux d’Hb est très bas (anémie grave) chez un nouveau-né avec une maladie
hémolytique par incompatibilité ABO.
L’exsanguino-transfusion est indiquée quel que soit le taux de bilirubine, en cas de sepsis.
7.7.1.5.2. Choix du sang
Le sang du donneur doit être compatible avec le sérum de la mère. En cas de
maladie hémolytique du nouveau-né par incompatibilité Rh, on donne du sang iso-groupe de
l’enfant, mais rhésus négatif.
En cas d’incompatibilité ABO, on donne du sang du groupe O auquel on ajoute la
substance de Witebsky pour neutraliser les anticorps naturels anti-A et anti-B. En cas de
double incompatibilité, on donne du sang du groupe O, rhésus négatif.
En dehors de toute incompatibilité, on donne du sang iso-groupe de l’enfant.
7.7.5.1.3. Quantité de Sang
Le double de la masse sanguine, soit 2 x 85cc/kg.
7.7.5.1.4. Durée de l’exsanguino-transfusion
1 à 1 heures 30’.
7.7.2. Traitement Etiologique Des Ictères.
7.7.2.1. Méningites Bactériennes et Sepsis
Ière Intention : Aminoside (Gentamycine) + Bêta-lactamine (Ampicilline ou
Amoxicilline)
- Ampicilline 200mg/kg en IVD (en 3-4 fois).
- Gentamicine 3 mg/kg en IM (en 2-3 fois)
ème
2 Intention :
- 1 Céphalosporine de 3è génération associée ou à la Gentamicine
Le Claforan est utilisé à la dose de 100-200mg/kg/24h en IVD ou en IM (en 2-3 fois).
La durée du traitement : 2-3 semaines. Pour le prématuré, donner la ½ de la dose de
céphalosporine.
Remarques :
● On peut utiliser le ZINACEF (2è génération) mais associé à la Gentamicine.
● Les infections materno-transmises (Entéro-bactéries) ne répondent pas à l’association
Ampi-Genta. Ce sont les infections des trois premiers jours de vie post-natale. Il faut
d’emblée passer aux Céphalospirines.
La trithérapie (aminoside-bêta lactamine-métronidazole) est particulièrement indiquée si l’on
suspecte une infection à anaérobies ou en cas d’entérocolite ulcéro-nécrosante »
7.8.2.2. Infections Urinaires
Tenir compte de l’Antibiogramme
Traitement pendant 10 jours
● DEFINITION :
La définition de l’hypoglycémie n’est pas admise de façon univoque par tous les
auteurs.
La majorité des auteurs acceptent que le taux de glycémie pathologique est celui
situé entre 20 et 30 mg/dl ou moins. Ainsi donc, si l’on tient compte de la conception actuelle,
la glycémie normale doit être d’au moins 40 mg/dl.
N.B. : En unité internationale, l’on définit l’hypoglycémie par une glycémie veineuse inférieure
à 2,6 mmol/l.
● CLINIQUE
Dans la majorité des cas, l’hypoglycémie néonatale est asymptômatique ; Dans les
formes symptômatiques, les signes cliniques sont non-spécifiques : Léthargie, apathie, apnée,
coma, anorexie, vomissement, trémulations, irritabilité.
● ETIOLOGIE
- L’hyperinsulinisme
- L’Erythroblastose fœtale (hyperplasie des ilôts de Langerhans)
- Syndrome de Wiedemann-Beckwth
- Tumeurs productrices de l’insuline
- Traitement tocolytique maternel avec bêta-sympatomimétiques
- Traitement maternel avec Diabinèse
- Arrêt brusque d’une perfusion glucosée
- Au décours d’une exsanguino-transfusion
- Production insuffisante (réserves glucose) chez le prématuré et chez le Dysmature
- Endocrinopathie : (Déficience hypothalamique, Déficience en glucagon, Déficience en
épinéphrine, hypopituitarisme congénital)
- Amino-acidopathies
- Polycythémie
- Traitement maternel par propranolol.
Professeur TADY 73
N.B. Cinquante à soixante-dix-sept p100 des nouveau-nés de mères diabétiques sont
concernés ; 25% des nouveau-nés des mères traitées pour diabète gestationnel sont
exposées.
La glycémie des nouveau-nés de mères diabétiques hyperinsuliniques chute de
façon plus précoce et plus prolongée que normalement, phénomène aggravé par une immaturité
des hormones de contre-régulation.
Traitement curatif
L’enfant sera de préférence transféré au Centre néonatal pour corriger
l’hypoglycémie (sans traîner).
L’infusion gastrique continue d’un lait enrichi en TCM doit débuter sans délai.
Ajouter dans le lait un polymère de glucose (CALOREEN) à la concentration de 5% : ceci est
possible si pas de contre-indication d’une alimentation entérale.
L’injection IV lente de 2-3 ml/kg de sérum glucosé à10% est nécessaire si la
glycémie est inférieure à 20-25 mg/dl.
(le sérum glucosé à 30% n’est pas recommandé). Après cette injection, placer la perfusion
continue avec du glucosé : débuter avec 0,36g/kg/h de glucose (pouvant être porté à 0,50 ou
même 1g/kg/h en mélangeant en propositions adéquates du sérum glucosé à 10% et du sérum à
30% pour 1 volume total de 100-120ml/kg/h.
Si la glycémie est > 20-25 mg/dl et qu’il est difficile de placer une perfusion
périphérique, placer une infusion gastrique continue d’un soluté à haute teneur glucidique
(Caloreen ou Dextrine-maltose (1g ≃ 1 m0smol), à la concentration de 20-25% dans de l’eau
minérale.
Usage de Caloreen se fait comme suit : 20ml d’eau + 4g de Caloreen (½ dose pour
un poids de naissance < 2000g) à administrer en infusion gastrique continue pendant 3 heures.
La calcitonine s’élève pour atteindre les valeurs normales (le pic est atteint à la 24 h
de vie). Ensuite, elle baisse pour atteindre les valeurs normales à la fin de la 1ère semaine.
Forme latente
Elle n’a aucune expression clinique. L’hypocalcémie est notée lors du dosage de la
calcémie. C’est la forme la plus courante.
Forme patente
Les signes d’appel sont très variés.
Signes neuromusculaires
Trémulations répétées (spontanées ou provoquées)
Agitation
Hypertonie ou hypotonie
Convulsions
Réflexes archaïques vifs
Hyperexcitabilités
Signe de CHVOSTEK ou de TROUSSEAU positif.
Signes respiratoires
Tachypnée superficielle
Apnée avec accès de cyanose
Laryngo-spasme (rare chez les nouveau-nés)
Signes Cardio-vasculaires
Oedèmes
Tachycardie
Allongement de l’intervalle QT (ECG)
8.2.2. Traitement de l’Hypocalcemie Néonatale
Traitement préventif
Supplément en vitamine D + Calcium dès le 1er jour de vie chez les nouveau-nés à
risque élevé.
Alimentation lactée : dès le 1er jour de vie, donner si possible le LM enrichi en
phosphore pour les prématurés et/ou les hypotrophiques (10 mg de Phosphore/100 ml de lait
féminin).
Calcium per os (prématuré, hypotrophe, macrosome de mère diabétique).
Calcium SANDOZ : 1 ml = 9 mg de Ca++, donner per os 1 ml x 8/24h (2 ml x 8 si la calcémie
est < 2,10 mmol).
Traitement curatif
Hypocalcémie précoce
Apport continu de calcium en IV (40 mg/kg/j) ou par voie orale à 1 dose double. On
utilise le lactate de calcium à 6% ou le gluconate de calcium à 10% + vit D à la dose
de 1500U/j.
Hypocalcémie tardive
Le passage à la forme per os se fait sous forme d’un apport de 80 à 100 mg/kg/j en
plusieurs prises. La supplémentation calcique = poursuivie pendant un mois.
Il faut donner un lait pauvre en phosphore (avec un rapport Ca/phosphore > 2).
Poursuivre la vit D à la dose de 1000 à 2000 U/j.
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