Livre-Blanc Logistique Fev2023
Livre-Blanc Logistique Fev2023
Livre-Blanc Logistique Fev2023
LA LOGISTIQUE
PHARMACEUTIQUE
HOSPITALIERE
SOMMAIRE
PRÉFACE 3
LE CONTEXTE 4
LE CONSTAT 6
LES ENJEUX 11
LES RECOMMANDATIONS 14
Réception / Stockage 18
Dispensation 20
Transport 25
CONCLUSION 29
DOCUMENTS UTILES 31
3
PRÉFACE
Outre un rôle central dans la représentation statutaire et la défense des adhérents qui
constituent une part essentielle de son action, le Synprefh a également pour mission
et vocation de participer activement à l’évolution des pratiques professionnelles en
pharmacie hospitalière.
Depuis ces vingt dernières années, les activités confiées aux pharmaciens
hospitaliers se sont accrues tant en termes de volume (augmentation de l’activité clinique,
diminution de la durée moyenne de séjour, …), que de diversification (nouvelles activités
pharmaceutiques spécialisées, arrivée de médicaments et dispositifs médicaux innovants,
…) et d’évolutions réglementaires (arrêté du 6 avril 2011, développement des exigences de
qualité et gestion des risques, réforme en profondeur du droit applicable aux PUI, …).
Pour autant, les missions de gestion, d’approvisionnement, de préparation, de détention et
de dispensation restent la pierre angulaire des missions des PUI.
Fort de son expérience et de sa proximité immédiate avec ses adhérents, le Synprefh s’est
fixé comme objectif de travailler sur la logistique pharmaceutique hospitalière. Le travail
s’articule autour de 4 axes :
Comme point de départ à ce travail, le comité de pilotage s’est attaché à définir le périmètre
de ce que pourrait être la logistique pharmaceutique hospitalière de demain.
Mutualiser Redéployer
Les missions pharmaceutiques. Vers les patient et les soins.
LE CONTEXTE
5
Réglementation
Tâches à
valeur Ruptures
ajouté
BON PRODUIT
Gestion
des flux BON MOMENT Sécurisation
BON PATIENT
Systeme
Automatisation
d’information
LE CONSTAT
6
Délivrance globale
Réactivité QVT
Capacité de stockage
Délivrance nominative
LE CONSTAT
9
Opportunités - Menaces
OPPORTUNITÉS ...
De nombreux plans et lois se sont succédés durant les dernières décennies, conduisant
les établissements de santé à rechercher de l’efficience dans les fonctions logistiques.
L’objectif est d’améliorer le service rendu aux patients par une meilleure maîtrise des
approvisionnements, des flux et de la gestion des stocks.
En parallèle, l’évolution réglementaire et la constitution des GHT ont ouvert des pistes de
coopérations et mutualisations entre les établissements, conduisant à des rapprochements,
initialement autour de la fonction achat et dorénavant pour la fonction logistique.
En effet, la règlementation permet désormais une coopération entre PUI pour l’ensemble
des missions et donc également sur les fonctions d’approvisionnement.
Les tensions sur l’approvisionnement des produits de santé se sont accrues. De nouveaux
circuits ont alors été ouverts conduisant à des remaniements forts au sein des PUI. Ils se
sont accompagnés de changement de comportement de la part des acteurs, médecins et
soignants notamment.
La crise Covid a accentué la pression sur les soignants, mettant en évidence une recherche
de santé et de qualité de vie au travail ( QVT ). Le recentrage sur le cœur de métier des
soignants revient comme un élément fort à prendre en compte intégrant l’impact de la
gestion des produits de santé dans les unités de soins.
Les systèmes d’information autour des produits de santé évoluent vers une meilleure
communication entre les acteurs. Les solutions technologiques ont également accompagné
ces évolutions et de nouvelles solutions sont dorénavant disponibles pour optimiser les
circuits logistiques hospitaliers des produits de santé.
OPPORTUNITÉS
MENACES ...
La réglementation sur les GHT est venue impacter les organisations existantes et a
parfois soulevé des oppositions dans les équipes. Malgré les accompagnements mis en
place, la coopération peut rester difficile et être interprétée comme un passage en force,
potentiellement source de rejet. De nombreuses pressions s’exercent sur les établissements
(PAAT : Plan d’Actions Achats Territorial) pour intégrer ces changements de paradigme
et génèrent des réactions de forte opposition, néfaste pour le bon fonctionnement des
équipes.
La pharmacie clinique a été intégrée dans les missions des PUI depuis le décret de 2019
mais les moyens mis à disposition pour développer cette activité sont encore insuffisants
malgré l’appétence de plus en plus forte des nouvelles générations de pharmaciens.
Les ressources dédiées à la fonction logistique peuvent dans certains cas souffrir d’une
redistribution des effectifs et des centres d’intérêt des jeunes pharmaciens au profit des
activités cliniques.
La prise en charge par les PUI d’une partie des process d’approvisionnement des unités
de soins pour décharger les soignants de ces tâches nécessiteraient des ressources
pharmaceutiques et/ou de préparateurs hospitaliers supplémentaires engendrant des
difficultés de recrutement au regard des difficultés financières des établissements de
santé et du déficit de formation de ce type de professionnel.
Des acteurs notamment privés déjà présents ou à venir peuvent voir le marché hospitalier
comme une extension de leur activité actuelle. L’absence d’évolution de nos process actuels
pourrait aboutir à une externalisation vers ces acteurs.
Les locaux dédiés aux PUI et les restructurations architecturales des établissements
conduisent à des modalités de stockage dans les PUI et dans les unités de soins
inadaptées. Elles sont sources de mauvaises conditions de travail et génératrice d’erreurs
médicamenteuses potentiellement graves.
MENACES
1 Concilier les nouvelles missions des PUI, notamment autour de la pharmacie clinique,
tout en optimisant la qualité des missions socle de la pharmacie hospitalière.
Un effort considérable a été mené sur le territoire national pour optimiser la fonction achat,
notamment des produits de santé. Pour cela sont apparues des structures spécialisées
(UniHA, Resah, groupements d’achat régionaux) et, sous la contrainte réglementaire,
la fonction achat des établissements publics de santé s’est structurée autour de
l’établissement support de chaque GHT. Ainsi, les gains initiaux obtenus sur cette fonction
achat ont été importants et les marges de manœuvre d’optimisation sur cette seule fonction
s’amenuisent désormais.
Une réflexion similaire peut être portée sur la fonction approvisionnement, stockage par
les PUI et dans les unités de soins.
LES ENJEUX
12
L’article L.5126-5 précise que la PUI « est chargée de répondre aux besoins pharmaceutiques
de l’établissement » et en particulier qu’elle doit
« assurer, dans le respect des règles qui régissent le fonctionnement de l’établissement,
la gestion, l’approvisionnement, la préparation, le contrôle, la détention et la dispensation
des médicaments, produits ou objets mentionnés à l’article L. 4211-1 ainsi que les
dispositifs médicaux stériles et, le cas échéant, des médicaments expérimentaux tels que
définis à l’article L. 5121-1-1 et d’en assurer la qualité ».
Commandes
fournisseurs
Réception
Stockage
Dispensation
1 étape intermédiaire :
• Transport des produits de santé
Chaque étape de ce processus peut être déclinée en multiples sous-processus qui sont
potentiellement sujets à de nombreuses organisations ou propositions d’optimisation.
16
Commandes vers les fournisseurs
Etape initiale du processus, les commandes la valeur des produits de santé gérés par
fournisseurs doivent répondre à plusieurs les PUI et des situations économiques
exigences qui peuvent paraître quelques souvent complexes des établissements
fois contradictoires. de santé, il est nécessaire de tenir compte
• Assurer la disponibilité d’un stock en de cet élément dans un objectif de bonne
produits de santé suffisant au regard des gestion financière,
besoins des patients et des professionnels • Rationnaliser le nombre de
de santé de l’établissement et garantir le commandes : chaque commande engendre
respect des caractéristiques spécifiques un coût administratif (passation, liquidation,
de chaque produit, gestion des litiges, mandatement) mais
• Maîtriser la valeur du stock détenu : aussi en ressources humaines lié à la
au regard de la variété très importante de réception des produits de santé.
Recommandation 1
Recommandation 2
Recommandation 3
Depuis le 9 février 2019, dans le cadre de la lutte contre la falsification des médicaments,
la sérialisation doit être effectuée pour tous les médicaments éligibles. Ce système
correspond à la vérification de l’authenticité d’un médicament entre sa mise en distribution
et sa délivrance au patient.
Recommandation 4
Les PUI doivent bénéficier de ces ressources pour pouvoir répondre à ces
exigences.
Le stockage au sein de la PUI doit tenir compte des nombreuses spécificités liées aux
caractéristiques des produits de santé comme :
• Dispositifs de stockage réfrigérés ou congelés pour les produits
thermosensibles
• Coffre sécurisé pour les produits répondant à la réglementation des
stupéfiants
• Etagères ou tiroirs ou autres dispositifs pour les produits non volumineux
• Rayonnages à palettes pour les produits volumineux
Chaque emplacement de stockage doit permettre une bonne maîtrise des conditions de
conservation des médicaments et DMS (température et hygrométrie) et permettre de
réduire le risque de confusion lors de la délivrance.
Recommandation 5
La mise en place d’une Préparation des Doses à Administrer (PDA) devra tenir compte de
plusieurs éléments : nombre de patients pris en charge, durée moyenne de séjour, spécialités
intégrées ou exclues de la PDA, problématique de stabilité en cas de déconditionnement,
conservation de l’identification des médicaments jusqu’à l’administration, organisation
du processus, système de management de la qualité avec une gestion des risques à
priori fine, dimensionnement de l’équipe, formation du personnel, locaux dédiés à la PDA,
équipements, systèmes d’information.
Automate de sur-conditionnement
○ Avantages
• Maintien de l’intégrité du conditionnement primaire : date de
péremption conservée, pas de risque de contaminations croisées
• Prise en compte de plusieurs formes galéniques notamment
injectables, lyocs, anticancéreux per os (avec limites par rapport à la taille pour les
injectables ou la présentation des blisters)
• Retours sécurisés possibles des prises non administrées
• Message de bon usage sur chaque sachet (ex : ne pas écraser, ne pas
ouvrir la gélule, …)
• Traçabilité à la dose
○ Inconvénients
• Montant d’investissement et coût des consommables élevés
• Maintenance coûteuse
• Superficie importante nécessaire
• Contrainte supplémentaire lors des changements de marchés
• Génération importante d’emballage supplémentaire
• Double emballage à ouvrir pour les IDE
DISPENSATION
22
○ Avantages
• Montant investissement accessible
• Superficie nécessaire réduite
• Un seul emballage à ouvrir par l’IDE
• Présentation du rouleau des doses à administrer dans le même ordre
que la prescription : plus facile pour le contrôle par l’IDE de la conformité de la
production à la prescription
• Message de bon usage sur chaque sachet (ex : ne pas écraser, ne pas
ouvrir la gélule…)
• Médicament écrasable dans le sachet
• Traçabilité à la dose
○ Inconvénients
• Nécessité de déconditionnement avec date de péremption réduite
• Temps nécessaire au deconditionnement
• Perte d’identification visuelle de la spécialité initiale
• Exclusion de certaines formes et type de spécialités
• Risque de contaminations croisées entre médicaments dans les
trémies de l’automate
• Retours des prises non administrées impossibles
• Contrainte supplémentaire lors des changements de marchés
DISPENSATION
23
Les armoires sécurisées peuvent répondre à des besoins spécifiques des unités de soins tout
en garantissant un niveau de sécurité et de traçabilité très élevé.
○ Avantages
• Stockage sécurisé des médicaments avec identification des
intervenants via un code utilisateur
• Prélèvements sécurisés par interface avec la prescription qui garantit
que le médicament prélevé est le bon
• Liste de réassort de dotation générée automatiquement à partir
des quantités prélevées en fonction des seuils d’urgence, mini et maxi selon un
calendrier établi => moins de risques de rupture grâce à la gestion en temps réel
des dotations
• Sécurisation du remplissage avec voyant lumineux et/ou ouverture
du casier ad hoc
• Lutte contre le coulage
• Prêts entre service tracés
• Suivi des péremptions possibles pour les médicaments dont le turn-
over est long (médicaments d’urgence)
• Pas d’étiquetage nécessaire = gain de temps à la mise en place, aux
modifications de dotations et aux changements de marchés
• Stupéfiants :
► Sécurisation du stockage
► Inventaire à chaque prélèvement avec alerte auprès du
cadre si discordances dans les quantités
► Génération automatisée d’un relevé des administrations
et du récapitulatif de la dotation pour besoins urgents pour renouvellement des
dotations
• Permet la mise en place d’un stock d’urgence sécurisé pour les
astreintes pharmaceutiques
○ Inconvénients
• Nécessite une rigueur des utilisateurs qui doivent déclarer les
quantités réellement prélevées
• Temps PPH pour effectuer le réassort des armoires
• Coût important avec retour sur investissement sur 3 à 4 ans selon les
études
Recommandation 6
Recommandation 7
Les médicaments sont détenus dans des locaux, armoires ou autres dispositifs de
rangement fermés à clef ou disposant d’un mode de fermeture assurant la même
sécurité et des conditions de conservation garantissant l’intégrité du médicament.
4° Le pharmacien ou toute personne désignée par lui doit notamment contrôler les
quantités au regard des prescriptions faites, le mode de détention et le respect des
règles d’étiquetage et de conservation des médicaments ;
- le dosage exprimé en quantité et/ou en concentration ;
- la forme pharmaceutique ;
- la voie d’administration ;
- la date de péremption.
DANS LES UNITÉS DE SOINS
27
Recommandation
8
Les enjeux sont nombreux en terme d’organisation de nos structures, de gestion des
ressources humaines mais aussi de santé et qualité de vie au travail des personnels
pharmaceutiques ou d’impacts environnementaux.
L’objectif de ce travail est de rappeler les éléments fondamentaux qui doivent être maitrisés
quelles que soient les organisations adoptées mais surtout de proposer les évolutions vers
lesquelles nous devons tendre selon 3 axes principaux.
Le 1er axe porte sur l’optimisation des systèmes d’information et l’incitation à l’utilisation
d’outils d’aide à la décision pertinents dans la gestion des commandes (outils de pilotage
et de préconisation).
Le 2ème axe passe par la nécessité d’investissement des établissements de santé dans
l’automatisation et la robotisation des activités de stockage et de dispensation, élément
indispensable au développement à plus grande échelle de la dispensation à délivrance
nominative notamment et plus globalement à la sécurisation du circuit des produits de
santé. Ce point central doit s’intégrer dans une réflexion territoriale approfondie et
concertée des acteurs pharmaceutiques au sein des projets pharmaceutiques de territoire,
en tenant compte des spécificités de chaque situation.
Enfin, nous soutenons l’évolution vers un 3ème axe par une participation pharmaceutique
continue dans les unités de soins pour la gestion des produits de santé afin de libérer le
temps des soignants au profit des patients. Mais cette évolution devra nécessairement
s’accompagner d’une évolution règlementaire en vue d’envisager les adaptations
permettant de mieux définir et encadrer les responsabilités respectives de chaque acteur.
D’autre part, elle devra également être soutenue d’une évolution des ressources humaines
allouées aux PUI pour assurer ces missions.
Ce Livre Blanc est le fruit d’un travail collectif permettant de synthétiser la volonté
des pharmaciens hospitaliers de renforcer la maitrise et l’efficience des processus
d’approvisionnement pharmaceutiques et celle du Synprefh d’accompagner ces évolutions
dans les années à venir.
CONCLUSION
30
Assurer une gestion optimisée du fichier Assurer une gestion optimale des passations
produit intégrant l’ensemble des éléments de commandes auprès des fournisseurs :
d’identification et de caractérisation modalités de déclenchement, ajustement
des produits de santé et permettre des quantités commandées, suivi des
une interopérabilité avec les systèmes indicateurs de performance, grâce à des
d’information internes et externes. outils de pilotage et d’aide à la décision.
ANS : Référentiel unique d’interopérabilité PHAST : CIOdc : Une réponse aux exigences
du médicament réglementaires
https://esante.gouv.fr/espace-presse/vers- https://www.phast.fr/wp-content/
le-referentiel-unique-dinteroperabilite-du- u p l o a d s / 2 0 2 2 / 0 7 / Fo r m a t i o n _ M OA _
medicament?position&keys=referenteil%20 CIOdc_05072022.pdf
medicament%20&pageNumber=1
https://ressources.anap.fr/pharma-bio-ste/ http://occurrence.fr/livre-blanc-pallier-
publication-download/2663 manque-sauver-vies/
http://www.omedit-idf.fr/wp-content/
uploads/2019/06/Guide-mise-en-oeuvre-
automatisation-2019.pdf
http://www.omedit-idf.fr/wp-content/
uploads/2019/08/Revue_biblio_
automatisation_OMEDITV9.pdf
http://www.omedit-idf.fr/wp-content/
uploads/2019/06/Solutions-
automatisation-VF.pdf
Mise en page réalisée par HATEYA Production.