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Correction des exercices du chapitre 4

Correction n°19 : Écoulement induit par une plaque oscillante


L’origine du mouvement étant selon #»
𝑢 𝑥 , et avec l’invariance par translation dans les directions 𝑥 et 𝑦, on est
amenés à chercher le champ de vitesses sous la forme #» 𝑣 = 𝑣𝑥 (𝑧) #»
𝑢 𝑥 . On projette l’équation de Navier-Stokes

selon 𝑢 𝑥 pour obtenir :
𝜕𝑣𝑥 𝜕𝑝 𝜕 2 𝑣𝑥
𝜌 =− +𝜂 2 .
𝜕𝑡 𝜕𝑥 𝜕𝑧
Du fait de l’invariance par translation selon 𝑥, 𝜕𝑝 /𝜕𝑥 = 0. On obtient ainsi une équation de diffusion pour la
vitesse
𝜕𝑣𝑥 𝜕 2 𝑣𝑥
=𝜈 2 .
𝜕𝑡 𝜕𝑧
Comme suggéré par l’énoncé, on cherche des solutions en notation complexe sous la forme 𝑣𝑥 (𝑧, 𝑡) = 𝑓 (𝑧)𝑒 𝑗𝜔𝑡 .
Injecté dans l’équation il vient :
𝑗𝜔
𝑗𝜔𝑓 (𝑧) = 𝜈𝑓 ′′ (𝑧) ⇒ 𝑓 ′′ (𝑧) = 𝑓 (𝑧) .
𝜈
Il faut déjà extraire la racine carré de 𝑗. En passant en notation exponentielle,
√ 𝑗 = 𝑒 𝑗𝜋 /2 dont la racine est
immédiatement 𝑒 𝑗𝜋 /4 qui s’écrit, en repassant en notation usuelle (1 + 𝑗)/ 2 . Les solutions pour la fonction
𝑓 s’écrivent donc : √
𝑧 𝑧 2𝜈
𝑓 (𝑧) = 𝐴 exp((1 + 𝑗) ) + 𝐵 exp(−(1 + 𝑗) ) avec 𝛿= ,
𝛿 𝛿 𝜔
homogène à une distance. Cependant, le milieu est semi-infini dans la direction 𝑧, on doit donc rejeter la
solution en exp( 𝑧 /𝛿 ) qui diverge pour 𝑧 → +∞ donc 𝐴 = 0. On obtient finalement en notation réelle, en
prenant en compte que 𝑣𝑥 (𝑧 = 0) = 𝑣0 cos(𝜔𝑡) :
𝑧
𝑣𝑥 (𝑧) = 𝑣0 𝑒 −𝑧/𝛿 cos(𝜔𝑡 − ) .
𝛿
On a donc une propagation d’onde atténuée sur une longueur typique 𝛿. On peut faire un parallèle avec le
phénomène d’ondes thermiques en thermodynamique, ou l’effet de peau en électromagnétisme. On obtient
d’ailleurs des expressions similaires pour les distances 𝛿.

Correction n°20 : Écoulement de Poiseuille cylindrique


1. On pose le nombre de Reynolds Re = (2𝑎𝑈 )/𝜈, où 𝑈 est la vitesse moyenne et 𝜈 la viscosité cinématique du
fluide. La loi de Poiseuille est valide jusqu’à un nombre de Reynolds d’environ 2 000.
2. Comme l’écoulement est parallèle, 𝑣𝑧 ne dépend pas de 𝑧. Par invariance selon 𝜃, 𝑣𝑧 ne dépend pas de 𝜃
(cette symétrie est respectée car il s’agit d’un écoulement à faible nombre de Reynolds où les équations sont
linéaires). La vitesse ne dépend que de 𝑟.

115
116 BIBLIOGRAPHIE

3. Les composantes selon #» 𝑢 𝑟 et #»


𝑢 𝜃 de l’équation de Navier-Stokes en cylindrique (voir annexe du chapitre
précédent) enseignent que 𝑝 ne dépend ni de 𝑟 ni de 𝜃, car 𝑣𝑟 = 𝑣𝜃 = 0. En utilisant que 𝑣𝑧 ne dépend que de
𝑧, la troisième équation de Stokes donne :
𝜕𝑝 1 𝜕
− +𝜂 =0 (9.15)
𝜕𝑧 𝑟 𝜕𝑟
Si on dérive cette équation par rapport à 𝑧, en intervertissant les dérivées par rapport aux différentes variables :

𝜕2𝑝 1 𝜕
2
=𝜂 =0 (9.16)
𝜕𝑧 𝑟 𝜕𝑟
𝜕𝑝
car 𝑣𝑧 ne dépend pas de 𝑧. 𝜕𝑧 est bien indépendant de 𝑧 et vaut :

𝜕𝑝 𝑃2 − 𝑃1
= (9.17)
𝜕𝑧 𝐿
4. On intègre l’équation (9.15).
𝜕𝑣𝑧 1 𝑃2 − 𝑃1 𝑟 2
𝑟 = +𝐾 (9.18)
𝜕𝑟 𝜂 𝐿 2
avec 𝐾 = 0 obtenu en 𝑟 = 0. On intègre une fois de plus :

1 𝑃2 − 𝑃1 𝑟 2 − 𝑎 2
𝑣𝑧 = (9.19)
𝜂 𝐿 4

où on a utilisé la condition de non-glissement en 𝑟 = 𝑎.


5. Le débit volumique s’écrit :
𝑎
1 𝑃2 − 𝑃1 𝑟 2 − 𝑎2
𝑄 = ∫ 𝑟 d𝑟 d𝜃 𝑣𝑧 (𝑟) = 2𝜋 ∫ 𝑟 d𝑟
0 𝜂 𝐿 4
𝑎
𝜋 𝑃2 − 𝑃1 𝑟 4 𝑟2
= − 𝑎2
2𝜂 𝐿 [ 4 2 ]0
𝜋 𝑃2 − 𝑃1 4
𝑄= 𝑎 .
8𝜂 𝐿

Correction n°21 : Viscosimètre de Ubbelohde


1. On appelle 𝑉 la vitesse moyenne de l’écoulement dans une section. L’écoulement est un écoulement de
Poiseuille dans tout le tube si le nombre de Reynolds associé Re = 𝑉 2𝑅 /𝜈 < 1, avec 𝜈 = 𝜂/𝜌 .
2. Montrons qu’on peut conserver la formule de Poiseuille au prix d’une petite modification. L’écoulement est
considéré comme parallèle et permanent, donc on a l’équation (dite équation de Stokes)
#» # »
0 = −grad (𝑝) + 𝜌 #»
𝑔 + 𝜂Δ #»
𝑣.
La projection sur les axes #»
𝑒 𝑟 et #»
𝑒 𝜃 donne 𝜕𝑝 /𝜕𝑟 = 0 et 𝜕𝑝 /𝜕𝜃 = 0, donc la pression ne dépend que de 𝑧. De

plus, la projection selon 𝑒 𝑧 donne (l’expression du laplacien en cylindrique serait rappelée)
𝜕𝑝 𝜂 𝜕 𝜕𝑣𝑧
0=− − 𝜌𝑔 + 𝑟 .
𝜕𝑧 𝑟 𝜕𝑟 ( 𝜕𝑟 )
On peut intégrer le terme de pesanteur dans la dérivée verticale, et ainsi réécrire
𝜕(𝑝 + 𝜌𝑔𝑧) 𝜂 𝜕 𝜕𝑣𝑧
= 𝑟 .
𝜕𝑧 𝑟 𝜕𝑟 ( 𝜕𝑟 )
BIBLIOGRAPHIE 117

On a à gauche une fonction de 𝑧 seulement tandis que le terme de droite ne dépend que de 𝑟, les deux sont donc
constants. Le problème est donc exactement le même que l’écoulement de Poiseuille cylindrique horizontal, à
condition de remplacer 𝑝 par la pression dynamique ou motrice 𝑝 + 𝜌𝑔𝑧. La constante est prise égale à

𝑝0 + 𝜌𝑔 × 0 − (𝑝𝐴 − 𝜌𝑔𝐻 ) 𝑝0 − 𝑝𝐴 + 𝜌𝑔𝐻


= ,
𝐻 𝐻
gradient linéaire de la pression motrice entre le point d’altitude 0 et celui d’altitude −𝐻 .
On suppose par ailleurs que dans le cylindre du haut le débit est suffisamment faible (section importante), de
sorte qu’on peut supposer que la surface ne se déforme pas et appliquer la loi barométrique pour obtenir que
𝑝0 = 𝑝𝐴 + 𝜌𝑔ℎ(𝑡). Le gradient linéaire s’écrit donc finalement 𝜌𝑔(𝐻 + ℎ(𝑡))/𝐻 .
𝑝2 − 𝑝1 𝜌𝑔(𝐻 + ℎ(𝑡))
3. Dès lors, on peut reprendre la formule du débit de Poiseuille en remplaçant par , ce qui
𝐿 𝐻
donne
𝜋𝑅 4 𝜌𝑔(𝐻 + ℎ(𝑡))
𝑄= .
8𝜂 𝐻
Ce débit doit être égal à la variation de volume dans le récipient supérieur, on a donc

𝑑𝑉 𝑑ℎ
𝑄= = −𝑆ℎ , le moins tenant compte du fait que ℎ diminue.
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Finalement, l’équation différentielle qui régit l’évolution de la hauteur ℎ(𝑡) s’écrit

dℎ 𝜋𝑅 4 𝜌𝑔(𝐻 + ℎ) ℎ+𝐻 𝜋𝑅 4
=− =− où on a noté 𝜏 = .
d𝑡 8𝜂𝑆ℎ 𝐻 𝜏 8𝜂𝑆ℎ 𝐻
𝑡
La solution de l’équation homogène est 𝐴 exp(− ), la solution particulière −𝐻 , et avec la condition initiale
𝜏
ℎ = ℎ0 , on a finalement
𝑡
ℎ(𝑡) = (ℎ0 + 𝐻 ) exp (− ) − 𝐻 .
𝜏
4. Dès lors, on peut estimer le temps de vidage Δ𝑡 tel que

8𝐻 𝑆ℎ ℎ0
ℎ(Δ𝑡) = 0 ⇒ Δ𝑡 = ln 1 + 𝜈.
𝜋𝑔𝑅 4 ( 𝐻)

On pose 𝑝0 la pression en 𝑧 = 0 dans le liquide. La pression motrice en haut du tube vaut 𝑝ℎ = 𝑝0 + 𝜌𝑔ℎ, et
celle en bas du tube : 𝑝𝑏 = 𝑝0 − 𝜌𝑔𝐻 .
5. On a pour l’eau :
𝜈 10−6
Δ𝑡 = = = 330 s (9.20)
𝐾 3 × 10−3 × (10−3 )2
6. Une méthode pour mesurer une viscosité est d’utiliser un viscosimètre de Couette comme présenté au
cours du chapitre. On place un fluide entre deux cylindres de rayons assez proches, on impose la vitesse de
rotation d’un des cylindres et on mesure le couple sur l’autre (immobile). Ce couple est proportionnel à la
viscosité dynamique du fluide. Cette méthode est précise, fiable, mais nécessite un appareil coûteux. Il s’agit
de la méthode de référence de mesure de viscosités.
Une autre méthode est de mesurer le temps de chute d’une bille dans un canal, et de comparer le résultat avec
les résultats de calibration. Cette méthode est moyennement chère, difficile à interfacer et peu précise. Elle
tend clairement à disparaître.
Les viscosimètres de Ubbelohde sont peu chers, difficile à interfacer et moyennement précis. Il s’agit d’une
méthode encore couramment utilisée.
118 BIBLIOGRAPHIE

Correction n°22 : Écoulement d’un fluide visqueux sur un plan incliné

1. On définit le nombre de Reynolds par Re = 𝜇𝑈 ℎ/𝜂 , où 𝑈 est la vitesse moyenne.


2. Comme le nombre de Reynolds associé à l’écoulement est faible, l’écoulement possède les mêmes symétries
que la géométrie. L’écoulement est donc parallèle : #»
𝑣 = 𝑣𝑥 #»
𝑒 𝑥 . Vu l’équation d’incompressibilité, 𝑣𝑥 ne dépend
que de 𝑧.
3. L’écoulement est incompressible :
div ( #»
𝑣) = 0 (9.21)
L’écoulement est stationnaire et à faible nombre de Reynolds, il vérifie ainsi l’équation de Stokes :
# » #»
𝜂Δ #»
𝑣 − grad (𝑝) + 𝜇 #»
𝑔 = 0 (9.22)

4. La condition de non-glissement à la paroi solide s’écrit :


#» #»
𝑣 (𝑧 = 0) = 0 (9.23)

L’interface entre le liquide et l’air est plane, et la pression dans l’air est supposée uniforme de valeur 𝑝0 . D’où :

𝑝(𝑧 = ℎ− ) = 𝑝0 (9.24)

La condition sur les contraintes à l’interface liquide-air s’écrit :


𝜕𝑣 || 𝜕𝑣 ||
𝜂 | = 𝜂air (9.25)
𝜕𝑧 |𝑧=ℎ− 𝜕𝑧 ||𝑧=ℎ+
La viscosité dynamique de l’air est supposée faible devant celle du liquide, et la condition précédente se réduit
à:
𝜕𝑣 ||
𝜂 =0 (9.26)
𝜕𝑧 ||𝑧=ℎ−
Remarque : cette simplification n’est pas évidente, mais un calcul plus complet montre que 𝜕𝑣
𝜕𝑧 |𝑧=ℎ
+ ne diverge
pas lorsque 𝜂air tend vers 0.
5. L’équation (9.22) projetée selon 𝑧 donne :
𝜕𝑝
− − 𝜇𝑔 cos(𝛼) = 0 (9.27)
𝜕𝑧
où on a utilisé #»
𝑣 = 𝑣𝑥 (𝑧) #»
𝑒 𝑥 . En utilisant l’équation (9.24), il vient :

𝑝 = 𝑝0 + 𝜇𝑔(ℎ − 𝑧) cos(𝛼) (9.28)

L’équation (9.22) projetée selon 𝑥 donne :

𝜕 2 𝑣𝑥 𝜕𝑝
𝜂 − + 𝜇𝑔 sin(𝛼) = 0 (9.29)
𝜕𝑧 2 𝜕𝑥
𝜕𝑝
D’après l’équation (9.28), 𝜕𝑥 = 0. En intégrant et en utilisant (9.26) :
𝜕𝑣𝑥 𝜇𝑔
= − sin(𝛼)(𝑧 − ℎ) (9.30)
𝜕𝑧 𝜂
En intégrant une fois de plus, et en utilisant la condition aux limites (9.23) :

𝜇𝑔 𝑧2
𝑣𝑥 = − sin(𝛼) − ℎ𝑧 (9.31)
𝜂 (2 )
BIBLIOGRAPHIE 119

il s’agit d’un profil parabolique («demi-Poiseuille»).


6. Le débit 𝑞2𝐷 par unité de longueur vaut :

𝑞2𝐷 = ∫ 𝑣𝑥 d𝑧
0

𝜇𝑔 𝑧2
= − sin(𝛼) ∫ − ℎ𝑧 d𝑧
𝜂 0 ( 2 )

𝜇𝑔 𝑧 3 ℎ𝑧 2
= − sin(𝛼) −
𝜂 [6 2 ]0
1 𝜇𝑔
= sin(𝛼)ℎ3 (9.32)
3 𝜂

Correction n°23 : Écoulements dans le système artériel

Étage Aorte Grosses Branches ar- Artérioles Capillaires


artères térielles
Re 1 400 110 8, 3 1, 1 × 10−2 7, 1 × 10−4
Δ𝑃(Pa) 7, 6 7, 8 1, 4 × 10 3 1, 0 × 103 2, 4 × 102
Résultats pour les différents étages.

1. On note 𝑈 la vitesse moyenne dans les vaisseaux d’un étage. On pose Re le nombre de Reynolds, et 𝜈 la
viscosité cinématique. On a :
𝑈𝑑 𝑄 𝑑 4𝑄
Re = = 2
= (9.33)
𝜈 𝜋(𝑑/2) 𝑛 𝜈 𝜋𝑛𝑑𝜈
Résultats : voir tableau.
2. On note Δ𝑃 la perte de charge dans un étage. Tous les vaisseaux d’un étage sont en parallèle. En utilisant
la loi de Poiseuille :
𝑄 𝜋 Δ𝑃 4
= 𝑑 (9.34)
𝑛 128𝜂 𝐿
soit :
𝑄 𝐿 128𝜂
Δ𝑃 = (9.35)
𝑛 𝑑4 𝜋
Résultats : voir tableau.
3. La modélisation est approximative parce que 1) l’écoulement est pulsé, 2) Re ≫ 1 dans l’aorte, il y des effets
inertiels à cause du caractère pulsé de l’écoulement et dans les bifurcations avec les grosses artères, 3) les
vaisseaux sont élastiques, 4) le sang est non-newtonien, 5) le diamètre des globules rouges vaut environ 7 µm,
ce qui est comparable au diamètre des capillaires : le sang ne peut plus être vu comme un fluide homogène à
cette échelle.
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