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TFE Final

Ce résumé présente une situation où une étudiante infirmière rencontre un enfant de 4 ans, Yoann, et sa famille aux urgences pédiatriques de nuit. Yoann a de la fièvre depuis plus de 48 heures malgré la prise d'antalgiques. L'étudiante doit évaluer l'enfant et décider des soins à apporter.

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Ce résumé présente une situation où une étudiante infirmière rencontre un enfant de 4 ans, Yoann, et sa famille aux urgences pédiatriques de nuit. Yoann a de la fièvre depuis plus de 48 heures malgré la prise d'antalgiques. L'étudiante doit évaluer l'enfant et décider des soins à apporter.

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Mémoire de fin d’études

UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et


professionnelles

« La place du jeu dans le soin invasif infirmier »

PESNEL Camille
Promotion 2017-2020
Travail remis le 15 juin 2020

Institut de formation en soins infirmiers de Coulommiers

Sous la direction de : WONGERMEZ Claudine, formatrice en soins infirmiers


J’ai choisi l’illustration de ma page de couverture sur le site : https://www.monpediatre.net/
soulager-douleur-de-prise-de-sang-enfant/ .
Dans cet article, la distraction durant les soins chez l’enfant est évoquée comme lors de mon
travail de fin d’études. Cette image représente un doudou, des tubes de bilans sanguins ainsi
qu’un garrot. J’ai trouvé intéressant d’imager ma page de couverture avec cette photographie
car elle représente bien mon travail et ma situation que je présenterai ci-dessous.
Note aux lecteurs

« Il s’agit d’un travail personnel et il ne peut faire l’objet d’une publication en tout ou partie
sans l’accord de son auteur ».

Remerciements :
Je tiens à remercier ma tutrice de mémoire Mme WONGERMEZ Claudine pour sa guidance,
son accompagnement et sa bienveillance.
Mes remerciements s’adressent aussi à ma mère pour son soutien, ses encouragements et son
aide précieuse durant ces trois années de formation.
Je remercie également Mme Claire Ange R. et Hélène T. infirmière puéricultrice cadre de
santé pour leurs regards professionnels dans l’élaboration de ce mémoire.
À notre trio, Jasmine, Doriane merci d’avoir toujours été là et pour m’avoir aiguillé dans ce
travail qui marque la fin de nos études.
Enfin, je tiens à dire un grand merci à tous mes formateurs de ces trois années d’études pour
leurs encouragements et leurs soutiens.
Sommaire :
I - Introduction 1

1) Thématique de recherche 1

2) Intérêts professionnels / pratiques professionnelles 2

3) Motivations personnelles 2

II - Présentation de la situation d’appel 3

III - Questionnement 6

IV - Question de départ 6

V - Cadre de référence 7

1 - L’enfant 7

1. a) Le développement moteur et sensoriel 8

1. b) Le développement cognitif 9

1. c) Le développement langagier 11

1. d) Le développement psycho-social 13

2 - Une prise en soins particulière 16

2. a) La peur 16

2. a. 1 ) La peur à son arrivée 17

2. a. 2 ) La peur de l’inconnu 17

2. a. 3 ) La peur du soin 18

2. b) La douleur 19

2. c) Les soins infirmiers 20

2. d) La place des parents 23

3 - Le jeu 24
3. a) Histoire et définition du jeu 24

3. b) Le jeu, un besoin fondamental pour l’enfant 25

3. c) Une distraction des soins invasifs par le jeu : médiation thérapeutique 27

VI - Enquête 30

1) Intérêts des questions du Guide d’Entretien 31

VII - Conclusion 33

VIII - Bibliographie et sitographie 35

Annexe I : Lexique 1

Annexe II : Biographies 3

Annexe III : Charte de l’enfant hospitalisé 7

Annexe IV : Echelle des visages 8

Annexe V : Guide d’entretien 9


UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

I - Introduction
Pour les parents et les enfants, une hospitalisation ou une simple consultation est
souvent synonyme de crainte, pouvant parfois entrainer une non acceptation des soins. Par
ailleurs, bien que les soins n'entraînent pas tous une douleur, ils procurent pour la plupart une
angoisse.
L’infirmière doit savoir individualiser et adapter la prise en soins d’un enfant dans sa globalité
avec ses sentiments, ses émotions et son développement personnel. Elle doit tout mettre en
oeuvre pour que les séjours à l’hôpital soient établis dans les meilleures conditions et soient
les moins désagréables possible pour l’enfant.
Tout enfant, quelque soit son âge aime jouer. De nombreux auteurs tels que Winnicott1 ou
encore Piaget2 ont écrit sur l’importance du jeu chez l’enfant. Le jeu est partout dans la vie de
l’enfant, dans les crèches, à la maison, à la maternelle, l’école primaire ou encore les salles
d’attente…
Je vais d’abord vous présenter ma thématique suivi de mes intérêts professionnels et de mes
motivations personnelles pour ce travail. Ensuite, j’exposerai ma situation qui m’a amené à
mon questionnement et à ma question de départ. J’aborderai les différents types de
développements ainsi que la prise en soin particulière chez l’enfant et enfin le jeu. Enfin je
terminerai par mon enquête et les intérêts de mon guide d’entretien.

1) Thématique de recherche
Concernant l’élaboration de mon mémoire, j’ai fait le choix de travailler sur la
médiation dans les soins. Pour cela, mon travail de fin d’études portera sur : « La place du jeu
dans le soin infirmier ». J’ai choisi de cibler une tranche d’âge entre 2 à 4 ans car c’est à cet
âge ci que l’enfant acquiert des aptitudes et des habiletés intellectuelles. Durant cette période
de leur vie, l’enfant commence à jouer en groupe et comprend de mieux en mieux le monde
qui l’entoure. A cet âge, il commence à poser une multitude de questions sur tout ce qu’il voit,
ressent et s’intéresse à tout. Il a accès à la communication verbale, c’est la phase
d’exploration. C’est pour ces raisons qu’il m’a semblé intéressant de cibler ces âges.

1 Cf Annexe II
2
Cf Annexe II

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 1


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2) Intérêts professionnels / pratiques professionnelles


Le jeu existe depuis le début de la civilisation, aujourd'hui de nombreux auteurs tels
que Winnicott ou Piaget affirment que le jeu est un besoin fondamental de l’enfant. Mais que
permet le jeu dans le domaine paramédical ? Selon moi, il facilite la prise en soin de l’enfant,
il permet d’établir une relation privilégiée entre le soignant et le soigné. Il instaure un climat
de confiance entre le soignant et l’enfant. Par le jeu, l’enfant peut parfois montrer ses
émotions indirectement, qu’il n’arrive pas à exprimer. Le jeu permet de diminuer
l’appréhension et la peur de l’enfant, de lui redonner le sourire ou simplement le distraire
durant ce moment qui peut être pénible ou douloureux pour lui. Il peut permettre de visualiser
le soin en amont comme dans la situation présentée ci dessous.

3) Motivations personnelles
Tout d’abord le domaine des soins chez l’enfant me passionne. Ayant pour projet
professionnel de devenir infirmière puéricultrice en passant le concours cette année,
j’aborderai ce thème qui est d’actualité en service de pédiatrie. Le jeu me permettra d’avoir
une meilleure communication avec les enfants, de diminuer leur anxiété face à un soin,
d’obtenir une meilleure capacité relationnelle et donc de faciliter la prise en soins d’un enfant.
Durant mes stages, j’ai pu éprouver des difficultés face à un soin avec un enfant. Grâce à la
mise en place du jeu, j’ai pu m’extraire de plusieurs situations compliquées et réaliser mes
soins avec plus de sérénité et de confort pour l’enfant et pour moi-même. Quelle satisfaction
personnelles quand le soin peut se réaliser sans crainte ni douleur et que l’enfant s’apaise. Un
soin réalisé avec le sourire de l’enfant est plus agréable pour le soignant et le soigné, qu’un
enfant qui pleure et qui se débat. Mon stage en pédiatrie m’a conforté dans mon idée de
thématique.

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II - Présentation de la situation d’appel


Dans ma situation, on appellera le patient « Yoann ».

Etudiante infirmière en 3ème année, j’effectue mon stage 5 aux urgences pédiatriques
de nuit dans un hôpital de Seine et Marne.
Nous sommes le lundi 16 septembre 2019, il est 00h40 quand un garçon de 4 ans, Yoann B se
présente avec ses parents à l’accueil des urgences.
Une fois assis, je leur demande la raison de leur venue. La maman prend la parole et me dit
qu’ils viennent car Yoann a de l’hyperthermie 3 depuis plus de 48h. Il a reçu au domicile un
antalgique4 de palier I (300mg en sachet) afin d’essayer de faire diminuer la fièvre qui était de
39°C (dernière prise de température) mais sans succès. Je demande à la maman l’heure du
dernier antalgique, elle me répond : « à 20h ». Je prends les constantes du garçon : saturation
en oxygène : 100%5 , fréquence cardiaque : 103 battements / min6 et une température qui était
de 38.6°C. Par la suite, je donne à la maman un paquet de compresses imbibées d’Amukine 7
ainsi qu’un pot à urine afin de réaliser une bandelette urinaire et / ou un ECBU8. Entre temps,
l’interne m’interpelle pour installer Yoann et ses parents dans une salle d’examen.
L’interne du service nous a prescrit un bilan sanguin à effectuer avec : NFS 9 plaquettes,
Ionogramme sanguin10, CRP11 et hémoculture12.

3 Cf Annexe I
4 Cf Annexe I
5 Cf Annexe I
6 Cf Annexe I
7 Cf Annexe I
8 Cf Annexe I

9 Cf Annexe I
10
Cf Annexe I
11 Cf Annexe I
12
Cf Annexe I

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 3


UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

Je rentre dans la salle d’examen où le garçon et ses parents étaient installés pour préparer et
effectuer le bilan. Je sors tout le matériel dont j’ai besoin : compresses, hibiscrub 13, sérum
physiologique, chlorexidine14, cathéter 22G15, Q-syte extension (prolongateur), gants,
tegaderm16, pansements de maintien, garrot, tubes, bande. La poubelle et la boîte à aiguilles se
trouvent déjà sur le charriot.
Afin d’optimiser la prise en soins, l’infirmière me demande d’utiliser un masque avec du
MEOPA afin de soulager Yoann. D’après sa définition, le MEOPA est un mélange équimolaire
oxygène et protoxyde d’azote. C’est une gaz incolore et inodore agissant par inhalation. Le
MEOPA est un mélange anxiolytique et procure une analgésie de surface.
Je sors alors le masque facial, un filtre, un ballon, un raccord et une bouteille de MEOPA.
Devant le masque, le garçon se met à pleurer et le refuse. Je décide tout doucement
d’approcher le masque pour lui faire sentir la fraise contenu dans celui ci, de lui expliquer à
quoi il sert et comment le soin allait se dérouler. Mais rien n’y fait : il continu de pleurer alors
j’essaye de le rassurer. Je lui dis que c’est pour son bien, que cela va l’aider à moins sentir la
piqûre et qu’il va être soulagé. Je lui explique qu’il a juste à respirer dans le masque, mais
Yoann continue à verser des larmes. Je sens ce garçon très apeuré, il grimace, pleure et
cherche le réconfort de sa maman qui parlait avec l’interne. Son papa était sorti de la salle de
soin pour téléphoner. L’infirmière prend alors le ballon du masque et y dessine un chien avec
le prénom de Yoann. Elle avait pris exemple sur son doudou qui est une peluche d’un petit
chien. C’est une technique qu’elle utilise souvent avec les enfants de cet âge-là, car elle
permet de porter l’attention sur autre chose que le soin. Yoann arrête de pleurer, mais continue
d’avoir peur, son attention commence à se porter sur le dessin que l’infirmière vient de faire.
Je demande ensuite à Yoann si je peux prendre sa peluche pour lui montrer comment mettre le
masque. Il hésite mais fini par accepter. J’approche le masque du petit chien et commence à
« jouer » avec son doudou pour apaiser l’enfant. Je prends son doudou comme modèle pour
essayer de soulager le petit garçon.

13 Cf Annexe I
14
Cf Annexe I
15 Cf Annexe I
16
Cf Annexe I

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 4


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Ensuite, Yoann prend le ballon et son doudou et commence à sourire, à s’ouvrir, à être moins
renfermé sur lui-même et ne semble plus avoir peur. Je réitère ma demande de lui faire porter
le masque c’est alors qu’il accepte. Par la suite, je réalise le bilan sanguin sans difficulté en lui
laissant le cathéter à la demande de l’interne.
A la fin, le petit garçon me fait part qu’il est rassuré car qu’il n’a rien senti. La maman me
remercie du soin effectué à son fils.
J’ai été très touchée de voir que ce dessin et son doudou avait pu calmer cet enfant qui était
pourtant très angoissé et apeuré au départ. Lui redonner le sourire m’a également permis de
réaliser plus aisément mon bilan, dans le calme. Comme évoqué dans mes motivations, le jeu
(dessin et doudou de Yoann) m’a permis d’avoir une meilleure communication / relation avec
lui et de diminuer son anxiété. Un climat de confiance s’était instauré entre nous, ce qui m’a
permis d’être plus sereine avant la réalisation du bilan. Cette situation a soulevé de
nombreuses questions quant à la prise en soin de Yoann. Ainsi je souhaite l’analyser afin de
trouver des éléments de réponses.

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III - Questionnement
Au regard de cette situation, diverses questions surviennent :
- Qu’est-ce qu’un soin invasif ?
- Comment faut-il expliquer un soin à un enfant ?
- Comment décrypter les pleurs d’un enfant ? refus ou appréhension ?
- Existe t-il un lien entre la peur et l’appréhension ?
- Quels types de jeux sont adaptés à chaque enfant pour servir de médiation sans gêner le
soin ?
- Comment adapter les soins selon l’âge de l’enfant ?
- Le jeu permet-il de dépasser les angoisses et les peurs ? aurais-je une meilleure
communication avec les enfants ?
- Comment puis-je adapter l’outil de communication à chaque enfant ?
- Le jeu permet-il de soulager ou seulement de distraire l’enfant ?
- Comment puis-je établir une relation de confiance avec un enfant apeuré ?
- Comment interpréter le non-verbale d’un enfant et sa douleur ?
- Comment puis-je rassurer l’enfant ?
- En quoi l’utilisation du jeu a-t-il un impact sur le vécu du soin de l’enfant de 2 à 4 ans ?
- Comment le jeu peut-il me faciliter la réalisation des soins invasifs infirmiers chez l’enfant
de 2 à 4 ans?
- Quels sont les besoins de l’enfant ?
- Quelle est la place des parents lors d’un soin ?
- Quels sont les stades du développement de l’enfant ?
- Le jeu me facilitera t-il une meilleure prise en soins de l’enfant ?

IV - Question de départ
Après mettre posée ces différentes questions, cela m’a permis de construire ma
question de départ qui est la suivante :

Dans le cadre des soins invasifs infirmiers, comment le jeu permet-il d’établir une relation
de confiance entre le soignant et l’enfant de 2 à 4 ans ?

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 6


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V - Cadre de référence

1 - L’enfant

Depuis le siècle dernier, les chercheurs tels que Wallon, Vygotsky, Piaget ou Bruner ont mis
en évidence des repères dans le développement de l’enfant. Tout d’abord il est important de
comprendre ce qu’est un enfant :

« L’enfant est un être humain de sa naissance à son adolescence »17. L’enfant est donc dans
une période qui précède l’âge adulte, on ne peut donc pas le considérer comme un adulte. Il
est donc nécessaire de comprendre les spécificités de l’enfant.

Il se développe constamment : « L’enfant est un être en croissance et en devenir


permanent »18. Ce développement se fait sur le plan moteur et sensoriel, cognitif, langagier
ainsi que sur le plan social et affectif. Ce développement peut être découpé en plusieurs
phases: « Le nouveau-né va de la naissance à 1 mois, le nourrisson va d’ un mois à un an, la
petite enfance va de 2 ans à 4 ans, l'enfance moyenne va de 5 ans à 10 ans et l'adolescence va
de 11 ans à 17 ans »19. Néanmoins, le développement varie selon les enfants qui évoluent à
leur rythme. Chaque enfant est différent : « Chaque enfant a son propre rythme, il n’évoluera
jamais selon un barème bien établi »20 de par sa culture, son entourage, son caractère etc.

Les travaux de recherches en psychologie de J. Piaget, S. Freud, D.W. Winnicott, J. Bowlby


ou encore M. Klein ont reconnu l’importance de la petite enfance, de l’enfance et de
l’adolescence dans la structuration de l’individu.

Mes recherches seront orientées sur la petite enfance (2 à 4 ans) car c’est la tranche d’âge
choisie pour ce travail. Elles seront inspirées de différents livres, articles et sites comme le
ministère de l’éducation nationale, les stades du développement infantile de Jean Piaget…

17 Marguerite Potier - Dictionnaire encyclopédique des soins infirmiers


18
Jacqueline Gassier, Colette Saint-Sauveur - Le guide de la puériculture - page 331
19 Vulguaris médical - http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/pediatrie-8067.html
20
Jacqueline Gassier - Manuel du développement psycho-moteur de l’enfant - page X

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1. a) Le développement moteur et sensoriel

Le développement sensoriel :

Dès la vie foetale, les organes sensoriels entrent en fonctions comme le toucher, les
saveurs, l’audition ou encore les odeurs. A la naissance, la vue n’est pas un sens tout à fait
abouti. C’est durant les deux premières années de sa vie qu’elle évolue. La vision des couleurs
sera dépistée vers l’âge de 4 ans notamment par l’infirmière scolaire au cours des visites
médicales obligatoires.

Le développement moteur :

Le développement moteur est indissociable du développement sensoriel. Ce


développement correspond à l’acquisition de mouvements, de coordination mais également à
une prise de contrôle de son système musculaire, avec des mouvements volontaires et
autonomes. Même si l’ordre d’apparition de ses actions reste semblable pour tous, chaque
enfant avance à son rythme. Les périodes d’acquisition restent quant à elles subjectives.
Différents facteurs extérieurs, tels que l'environnement familial et la vie relationnelle
influencent l'activité motrice et son développement.

Entre 0 à 2 ans le bébé commence à attraper et manipuler des objets, à se redresser et se


déplacer petit à petit … Il sait coordonner plusieurs actions à la fois. Un examen du tonus
musculaire (maintien de la tête), des réflexes du nouveau-né (succion, agrippement), des
postures (assis, debout), de la marche (quatre pattes, marche tout seul) et des acquisitions
constitue un élément du suivi pédiatrique. Ses mouvements restent involontaires et ses
réflexes archaïques jusque ses 6 mois.

À l’âge de 2 ans l’enfant apprend à monter les escaliers, à courir… Sa motricité manuelle
s’améliore afin de laisser place aux gribouillis. Ses mouvements ne sont pas encore tout à fait
maitrisés.

À ses 3 ans, l’enfant augmente sa capacité à tenir en équilibre, il saute, il commence à


s’habiller seul ou encore à faire du tricycle. Sa coordination devient plus fluide, il dessine des
formes (carré, rectangle, cercle..), des bonhommes. C’est également à cet âge-ci qu’il apprend
la propreté et devient continent nuit et jour.

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Enfin à partir de ses 4 ans l’enfant montre une préférence pour une latéralisation soit à droite
ou bien à gauche. Il commence aussi à faire du vélo sans petites roulettes et perfectionne donc
son équilibre. Ses gestes sont de plus en plus précis et son attention plus longue.

1. b) Le développement cognitif

Le développement cognitif est défini comme l’évolution des grandes fonctions telles que
l’intelligence, la mémoire, le langage, la numération, etc.

Le développement moteur va contribuer au développement cognitif, les activités


motrices peuvent aider à developper son intelligence. Ces deux développements sont
interconnectés, l’enfant acquiert des capacités intellectuelles grâce à la motricité mais à
contrario il apprend à marcher grâce aux développements de son système nerveux central.
Contrairement aux animaux, l’humain nait très prématurément. En effet, son cerveau est
encore immature, ce qui lui permet par la suite d’acquérir un grand nombre de connexions en
dehors de l’utérus et durant toute son enfance. D’après Josette Serres (Docteur en psychologie
du développement), durant les premières années, le bébé reçoit des milliers d’informations et
son cerveau les traite à une très grande vitesse. Le cerveau du bébé, c’est 2 millions de
connexions par minute entre 0 et 2 ans.

L’étude du développement de l’enfant permet de situer les grandes étapes de son évolution et
de diagnostiquer d’éventuels problèmes, comme des troubles de l’apprentissage. De jour en
jour, l’enfant fait de nouvelles acquisitions de savoir. Il évolue et se construit petit à petit.

La définition de l’intelligence varie selon les auteurs. Piaget a lui, défini ce


développement en quatre stades :

o L’intelligence sensori-motrice (0 à 2 ans) : C’est un stade centré sur la perception et l’action.


L’enfant manipule, fait des expériences et apprend les limites de son corps. Il acquiert la
permanence de l’objet et commence à faire des liens de cause à effet entre ses actions et leurs
résultats.

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 9


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Ses conduites faites à partir de réflexes simples et d’habitudes acquises, sont de plus en plus
structurées. Ce stade se caractérise par la présence continue des personnes de relation, par la
création d'un environnement rassurant et l'utilisation de l'objet transitionnel.

o L’intelligence pré-opératoire (2 à 6-7 ans) : L’enfant commence à faire le lien entre l’objet et
le symbole. C’est le stade du développement du langage, de l’imitation, du dessin. Cette étape
se caractérise par l'arrivée des notions de quantité, d'espace, de temps, du langage, etc... La vie
imaginaire tient une grande place dans la vie de l’enfant. Les enfants jouent à des situations de
la vie (jouer au docteur, à la maitresse,…). Par ailleurs, c’est à cet âge-ci qu’apparait
l’angoisse de la séparation et de l’inconnu mais également de la mutilation corporelle.

o L’intelligence des opérations concrètes (7 à 11-12 ans) : C’est le stade de la pensée logique.

o L’intelligence des opérations formelles (à partir de 11-12 ans) : L’adolescent réfléchi à des
choses abstraites (l’art, l’amour, la mort, la religion) et peut adopter temporairement l’avis
d’un autre, c’est le début de l’autocritique.

Au départ, le développement cognitif a été exploré à travers les activités motrices du bébé en
oubliant les capacités cognitives précoces. Or, le bébé nait déjà avec une intelligence lui
permettant de différencier les sons, les images, les odeurs… Il distingue les visages d’une
personne à une autre, d’un sexe masculin à un visage d’un sexe féminin. C’est après plusieurs
expériences que les neuroscientifiques ont confirmé cette intelligence dès la naissance. Mais
les capacités intellectuelles des petits ne se développent pas toutes seules et de façon linéaire.

Résumons désormais quelques étapes du développement cognitif :

Entre 0 et 2 ans, le bébé devient attentif aux stimulis visuels ou auditifs. Il commence à suivre
du regard les trajectoires, à reproduire des expressions faciales. Petit à petit il donne des
caractéristiques à ce qu’il voit (volume, formes, poids..). Vers 1 an il commence à identifier
chaque parties de son corps, les reconnait quand elles sont nommées.

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 10


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Entre sa 2ème et 3ème années de vie, l’enfant commence à reconnaitre des objets pour leur
usage, s’intéresse à l’avis d’autrui. Il sait nommer les couleurs et sait les reconnaitre sur les
objets. C’est à 3 ans que l’enfant commence à connaitre plusieurs comptines/chansons.

Enfin à ses 4 ans, l’enfant apprend les lettres de l’alphabet, à compter, à acquérir la notion
d’espace, de temps et de quantité. Petit à petit il commence à savoir écrire son prénom ou
encore celui de papa et de maman. L’école développe chez lui une grande capacité
d’apprentissage et son vocabulaire se diversifie davantage. L’enfant devient de plus en plus
curieux et pose un tas de questions sur tout et n’importe quoi.

L’imagination a pendant très longtemps été considérée pour l’enfant comme une pensée
abstraite, déconnectée de la réalité, mais elle apparaît aujourd'hui comme une aide au
développement cognitif et affectif de l'enfant : elle aide à connaître le réel et permet de penser
logiquement sur d'autres pensées (pensée contrefactuelle). C’est notamment grâce au jeu
symbolique que sollicite l’enfant, qu’il comprend la relation de cause à effet : action / résultat.

1. c) Le développement langagier

Le développement langagier est en étroite collaboration avec le développement cognitif. Plus


le développement cognitif est avancé plus l’enfant pourra développer son langage.

Le langage permet de communiquer avec autrui (entourage, inconnu..), d'échanger des


pensées et de s’exprimer verbalement. Son acquisition représente une conquête fondamentale
de l’enfance au cours de laquelle un enfant passe de la communication non verbale aux mots
isolés et à la capacité de créer des phrases et des dialogues avec les personnes qui l’entourent.
Grâce à son entourage et les interactions de la vie quotidienne, l’enfant est stimulé
constamment et développe son langage. C’est d’ailleurs grâce à l’entourage que les enfants
développent leur langage plus ou moins vite. C’est selon moi le développement qui varie le
plus selon les enfants. Chaque enfant apprend à parler à son rythme, en fonction de son
développement cognitif, de la culture dans laquelle il nait, de son entourage (stimulations) les
différences interindividuelles sont nombreuses et observables dès les premiers mois.

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 11


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Certains enfants sont considérés très jeune comme des interlocuteurs par les adultes qui les
encouragent souvent à s'exprimer verbalement et prennent le temps de leur répondre, alors
que d'autres ont une expérience plus limitée21.

De la naissance à ses premiers mois : le bébé produit des cris différents selon les stimulations,
les rires, l’humeur. Le nouveau né montre une préférence pour la voix de ses proches (souvent
la mère ou le père) que celle d’un inconnu. Puis il commence les gazouillis et enfin les
babillages. Il produit plusieurs syllabes, chantonne et comprend certains mots dans leur
contexte.

Étapes de 1 à 4 ans :

- 1 an, il produit ses premiers mots (maman, papa), tente de nommer certains objets montrés
par l’adulte.

- 2 ans : premiers mots utilisés seul puis dans des phrases courtes, acquisition de pronoms,
de déterminants (la, le, les..). Il comprend les mots familiers (bonjour, merci…) et
développe du lexique (20 à 200 mots).

- 3 ans : Augmentation du vocabulaire (200 à 300 mots), il comprend les demandes de


l’adulte et sait demander selon ses envies. Commence à utiliser le « je » pour parler de lui
(avant ça, il utilisait la troisième personne du singulier).

- 4 ans : l’enfant fait des phrases courtes, peut suivre une conversation. Il connait la plupart
des noms d’animaux, des lettres de l’alphabet, des couleurs etc… C’est à cet âge que
l’explosion de questions commencent notamment le « pourquoi ? ».

21
https://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-circos/ienbriey/sites/ienbriey/IMG/pdf/cole_maternelle_-
_Le_developpement_de_l_enfant_-_Eduscol.pdf

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 12


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1. d) Le développement psycho-social

Les enfants expriment leurs émotions et tissent des liens avec toutes les personnes qui
s’occupent d’eux dès leur naissance.

Ce développement passe notamment par les émotions (cri, rire, peur..). Ses émotions
deviennent transmissibles à celle de son entourage grâce aux réactions qu’elles suscitent. Les
premières émotions sont la joie, la colère, la peur et le dégoût et c’est à partir de ses 2 ans que
l’enfant ajoute à celles-ci le sentiment de honte, de fierté et de culpabilité. Dès la naissance le
sentiment d’attachement est présent surtout avec les personnes proches et qui s’occupent le
plus de lui (sentiment de reconnaissance). L’attachement contribue au développement social et
cognitif de l’enfant car il va apporter à celui ci de la sécurité afin de s’ouvrir au monde qui
l’entoure. Plus les mois vont passer, plus leur cercle de liens va s’élargir, leurs relations aux
autres vont s’agrandir et les liens d’amitiés vont se créer avec les enfants qu’il va rencontrer.

De la naissance jusque ses 2 ans, l’enfant va développer des mimiques de joie (sourire), de
surprise, de colère (cris, pleurs)… Il différencie beaucoup les proches avec qui il va être
davantage ouvert, que les inconnus où le sentiment d’insécurité sera plus présent. Il comprend
les expressions faciales sur les visages de son entourage et apparait une réciprocité dans les
échanges.

De ses 2 à 4 ans, l’enfant prend estime de soi, il se reconnait dans un miroir. Il s’ouvre aux
autres, s’attachent aux personnes, aime aider et se rendre utile. C’est également à cet âge que
commence la critique d’autrui.

Les représentations de soi :

La conscience de soi est progressive, il apprend à délimiter son corps, reconnait les
différentes parties et les nomme. L’enfant apprend à dire « je » pour parler de lui, il apprend à
se différencier des autres par ses goûts, son physique et son prénom et l’autocritique
commence. C’est la période d’identification.

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Le « non » :

Entre 2 et 4 ans, c’est la période d’opposition. L’enfant utilise le « non » afin de tester la
personne en face de lui. Il va attendre de l’interlocuteur des explications sur les demandes
qu’il reçoit, de premier abord c’est le « non » qui prime.

Selon la théorie de Freud, il existe 4 stades au développement psycho-affectif :

- Le stade prégénitaux avec :

* Stade oral : Qui va de la naissance à ses 1 an : zone orale prédominante (succion), c’est la
principale source de plaisir du bébé.

* Stade anal de 1 à 3 ans : Lié au plaisir de contrôler ses voies d’excrétions, notion de
pouvoir.

* Stade phallique autour de 3 ans : Il se centre autour de la thématique du sexe, du plaisir et


de la curiosité qu’il engendre (chez les garçons présence du pénis). C’est l’affirmation de
soi. Ce stade est aussi celui du contrôle du sphincter vésical (surestimation narcissique).

- Le stade du complexe d’Oedipe entre 4 et 7 ans : Selon cette théorie, le complexe


d’Oedipe se manifeste par une passion que démontre un enfant pour son parent de sexe
opposé.

- La période de latence entre 7 et 12 ans : Déclin des stades précédents.

- La puberté et l’adolescence de 12 ans jusque l’âge majeur : Crise de l’adolescence (crise


narcissique et d’identification), modifications physiques, réactivation de la
problématique oedipienne avec déplacement sur des substituts idéalisés (artistes,
acteur..), réactivation des problématiques pré-génitales notamment orales (anorexie
mentale, alcool, tabac…).

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La psychologue et auteur Mia Kellmer Pringle a décrit quatre besoins de base de l’enfant :

- Le besoin d’éloge et d’estime,

- Le besoin d’amour de de sécurité,

- Le besoin de nouvelles expériences,

- Le besoin de responsabilités.

La présence de figures d’attachement (parents, jouets, doudous..) est indispensable pour que
l’environnement soit sécurisant car ses besoins sont impactés lors d’un séjour à l’hôpital.

Un enfant dont les besoins ne sont pas comblés va chercher à les satisfaire par un autre
moyen. Dans ce cas, il adoptera généralement un comportement inapproprié (pleurs, colères,
cris....). Dans le cas d'un enfant dont les besoins sont satisfaits, celui-ci se sentira en sécurité
et adoptera de ce fait des comportements plus adaptés et coopèrera bien plus facilement.
La prise en soin d’un enfant passe par la prise en compte de ses besoins sociaux et affectifs.

La Charte Européenne des Droits de l'Enfant Hospitalisé22 y fait référence.

22
Cf Annexe III

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2 - Une prise en soins particulière


Je commencerai cette partie par une citation de Richard Hamon : « Chaque enfant est
différent ».23 L’enfant est unique de par sa culture, sa langue, ses habitudes, son entourage
etc. Il a son propre développement, son caractère, sa personnalité… La citation d’Edouard
Claparède « l’enfant n’est pas un adulte en miniature » prend alors tout son sens. 24

Il ne faut pas soigner un enfant comme on soigne un adulte. En France 1 enfant sur 2 est
hospitalisé avant ses 15 ans.25

2. a) La peur

Pour exprimer et définir le concept de peur j’ai choisi de citer deux auteurs. La
première est Monique Formarier qui, dans la revue : Les concepts en sciences infirmières
sortie en 201226 nous parle de la notion de peur.
Dans celle-ci, elle nous explique que la peur fait partie des émotions qui accompagnent la
prise de conscience d’un danger extérieur. Le mot peur est apparu en 1200, c’est issu du latin
pavor qui signifie l’effroi, l’épouvante, la frayeur. Au fil des siècles le terme s’est modifié, a
perdu de son intensité et s’est banalisé. Il peut désormais exprimer une simple crainte ou une
émotion intense. D’après le Robert27 la peur est une émotion qui accompagne la prise de
conscience d'un danger, d'une menace. En psychologie, la peur est définie comme une
émotion déclenchée par une stimulation ayant valeur de danger pour l’organisme.
Contrairement à l’angoisse ou à l’anxiété, la peur a toujours un objet précis et certaines fois,
elle peut être maîtrisable. Quant à elle, Denise Jodelet a donné sa définition de la peur dans la
12ème revue de : Nouvelle revue de psychosociologie sortie en 2011/228 .

23 Richard Hamon – Film : Informer par le jeu à l’hôpital pour préparer les enfants à un soin, un
examen, une opération ....
24 Claparède - La psychologie de l’intelligence

25 http://www.amapti.org/le-pti-chez-l-enfant/si-votre-enfant-est-hospitalise-pensez-a-l-association-
leriremedecin-org
26
https://www.cairn.info/concepts-en-sciences-infirmieres-2eme-edition--9782953331134-
page-236.htm
27 https://dictionnaire.lerobert.com/definition/peur

28
https://www.cairn.info/revue-nouvelle-revue-de-psychosociologie-2011-2-page-239.htm

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Selon elle, c’est un concept « typiquement flou » situé entre l’angoisse, la crainte au plan
individuel et entre la panique et l’épouvante au plan collectif.

2. a. 1 ) La peur à son arrivée


L’arrivée dans un milieu étranger peut être traumatisante pour un enfant. Tout peut lui faire
peur et être menaçant, car c’est un milieu qu’il ne connait pas. Le petit peut avoir l’air timide,
boudeur ou effrayé en s’accrochant à ses parents.
La seule vue de ce milieu étranger peut l’affoler et susciter en lui la crainte d’être séparé de
ses parents, ne serait-ce que pour un moment, même s’ils demeurent à proximité ou de l’autre
côté de la porte d’une salle de soin. Ses parents sont pour lui sa référence et son arrivée à
l’hôpital entraine l’angoisse de séparation. Une autre crainte que subit l’enfant, est la peur
qu’une main étrangère touche à son corps. C’est pourquoi il faut l’apprivoiser notamment par
le jeu pour rentrer dans son univers et de se faire accepter. Tout ce qui est ludique possède la
vertue de le calmer, de le familiariser avec le personnel et avec les lieux. C’est à l’arrivée que
l’enfant anticipe aussi la douleur, la peur d’avoir mal qui est amplifié par son état de santé.
Lorsque des traitements et des examens s’imposent, il est alors important de bien le préparer
par des explications concises et claires, adaptées à son âge et présentées de manière ludique.
Quand il arrive à l’hôpital un grand nombre d’inconnu est présent (autres patients, infirmières,
médecin, agent de service hospitalier, aides-soignantes, auxiliaires de puériculture …) ce qui
entraine chez lui une peur instantanée notamment causée par « la blouse blanche ».

2. a. 2 ) La peur de l’inconnu
L’hôpital est souvent un milieu effrayant qui est accentué par les symptômes de sa
« maladie » et qui entraine un sentiment de peur. L’enfant est déjà fragilisé physiquement et /
ou psychologiquement dû à ses symptômes. Il se trouve donc dans un contexte anxiogène
avant même son arrivée à l’hôpital.

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Comme l’a exprimé l’association Sparadrap29 « Il connaît peu et mal l’environnement de


l’hôpital...on y parle un langage qu’il n’a pas appris, il y découvre des gestes qui peuvent le
surprendre ». L’enfant se retrouve face à un lieu inconnu, avec des personnes qu’il ne connait
pas et du matériel qu’il n’a sans doute jamais vu. J’ai d’ailleurs trouvé deux citations de
Margot Phaneuf30 et de M. Pujol31 très explicite : « Dans le milieu hospitalier... tous ces
nouveaux visages d’infirmières, de médecins et d’autres membres du personnel qui se
succèdent auprès de lui, sont dérangeants et lui font peur », « « Quelque soit son âge, l’enfant
est confronté à un milieu hospitalier où tout l’étonne, l’inquiète, le terrorise : les bruits, les
odeurs, les lieux étranges et impressionnants» ». Il ignore ce qui va lui arriver et peut
s’imaginer toutes sortes de choses. C’est pourquoi, l’information est primordiale. Comme
dans la situation, Yoann se trouvait dans un milieu qui n’était pas le sien, qui lui était
complètement étranger ce qui lui a provoqué cette peur. Je terminerais cette partie par une
citation « Le séjour d’un enfant à l’hôpital n’est jamais anodin ».32

2. a. 3 ) La peur du soin
Parmi toutes les peurs engendrées par l’hôpital et tout ce qui en découle, c’est
certainement la peur du soin qui est la plus intense : la peur d’avoir mal, la peur ce qu’on va
lui faire avec tous ces instruments qu’il ne connait pas et qui font toucher son corps. « Même
si la peur d'avoir mal n'est pas toujours exprimée, elle existe bel et bien chez chaque enfant.
Selon l'âge bien entendu, elle est anticipée de façon différente.»33. Un soin mal vécu, qui l’a
fait souffrir risque de rester ancré en souvenir négatif dans sa mémoire et se réactivera au
cours des soins futurs. C’est pourquoi il faut expliquer à l’enfant le déroulement du soin pour
qu’il se prépare psychologiquement et qu’il anticipe.

29https://www.sparadrap.org/professionnels/eviter-et-soulager-peur-et-douleur/les-inquietudes-de-
lenfant-avant-un-soin-un
30 Margot phaneuf - Les soins de l’enfant et le jeu – page 3
31 M. Pujol – Problèmes psychologiques liées à l’enfant malade
32 Virginie Becourt et Christophe Hontang - Le journal des professionnels de l’enfance - n°36 page 55.
33
https://www.sparadrap.org/professionnels/eviter-et-soulager-peur-et-douleur/les-inquietudes-de-
lenfant-avant-un-soin-un

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L’information du soin est importante car certaines craintes se volatiliseront notamment si


l’information est claire, comprise par l’enfant. Avant les explications nécessaires au bon
déroulement du soin, l’enfant est dans l’appréhension de ce qui va lui arriver. Le Larousse
définit le verbe appréhender comme suivant : « Craindre la réalisation d'une éventualité
fâcheuse ; redouter ». Pourquoi ne pas lui montrer sur quelque choses dont il a confiance :
peluche, doudou, poupées…? En cas de non-compréhension du soin, cette peur sera plus
importante et l’enfant sera dans le refus. Pour le Larousse, le refus est : « Action de refuser ce
qui est offert, proposé, demandé, fourni, etc. ».

Une autre peur est présente, celle des parents. En effet, la crainte des parents va amener celle
de l’enfant : il réagit en miroir.

2. b) La douleur
La douleur et la peur sont intimement liées. En effet, même si la douleur peut être
soulagée par des traitements médicamenteux par exemple, la peur quant à elle ne s’estompera
pas si l’enfant n’est pas en confiance. La peur, peut amener la douleur et inversement. Même
si un soin ou un examen considéré comme a priori non douloureux (exemple : un examen
radiologique, une auscultation des oreilles ou de la gorge…), il peut devenir difficile, voire
douloureux, si l’enfant est très anxieux… La douleur est à la fois une sensation et une
émotion.
Ainsi, la peur augmente la sensation douloureuse et à l’inverse quand on a moins peur on a
moins mal. Placé dans un contexte favorable, le cerveau peut réguler la sensation
douloureuse.

La douleur de l’enfant est un problème de santé publique qui d’ailleurs est de plus en plus pris
en compte. De nombreuses associations ont vu le jour afin de palier à ce problème et aider
aux mieux les soignants et les parents à appréhender l’hospitalisation.
L’association Pediadol par exemple a été créée dans le but de mieux gérer la prise en charge
de la douleur de l’enfant et afin de changer les pratiques soignantes.

Pesnel Camille / IFSI de Coulommiers / 2017-2020 Page 19


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L’association Sparadrap quant à elle vise au mieux-être des enfants hospitalisés et traite divers
sujets comme la douleur : savoir la gérer, savoir l’anticiper etc. Pendant longtemps
l’affirmation « L’enfant a moins mal que l’adulte. » a justifié l’insuffisance de prise en charge
de la douleur chez l’enfant. Plusieurs études ont montré que la prescription d’antalgiques reste
plus faible pour les enfants que pour les adultes pour une même douleur. Même s’il est
démontré que l’enfant récupère plus vite ce n’est pas pour autant qu’il a moins mal.
L’IASP (international association for the study of pain) a quant à elle donné une définition de
la douleur datant de 1979 : « sensation désagréable et une expérience émotionnelle en réponse
à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ». Cette douleur doit être prise en charge
rapidement c’est d’ailleurs souligné dans l’article L1110-5 du Code de la Santé Publique
« toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être
en toute circonstance prévenue, prise en compte et traitée ».
La douleur est une expérience subjective propre à chacun, elle dépend des variations
multidimensionnelles telles que la culture, la signification de la douleur, les expériences
antérieures… Nous savons que chaque soin pratiqué peut donc entrainer une douleur. Le
soignant se doit d’évaluer la douleur et pour cela il dispose d’élément de mesures à adapter
selon l’âge et le type de douleur tel que l’échelle numérique analogique (EVA), ou encore
l’identification des visages 34 .

Plusieurs composantes entre en compte dans la douleur et dans sa perception:


- La composante sensori-discriminative
- La composante émotionnelle
- La composante cognitive
- La composante comportementale
- La composante culturelle

2. c) Les soins infirmiers

34
Cf Annexe IV

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Tout d’abord il est important de comprendre ce qu’est un soin. D’après le Larousse 35, les soins
sont les : « Actes par lesquels on veille au bien-être de quelqu’un, Actes de thérapeutique qui
visent à la santé de quelqu'un, de son corps ». Le soin infirmier peut alors être défini comme :
« les moyens par lesquels on s'efforce de rendre la santé à un malade ». Les soins infirmiers
sont réalisés suite à un processus comprenant l’observation, l’analyse et la concertation de
l’équipe soignante autour des besoins de l’enfant36. Pour l’OMS (organisation mondiale de
santé) « la mission des soins infirmiers dans la société est d’aider les individus, les familles et
les groupes à déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et social et à y
parvenir dans le contexte de l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en
respectant un code de déontologie très strict ».
Le Conseil International des Infirmiers définit quant à lui les soins infirmiers comme « les
soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration, aux individus de tous âges, aux
familles, aux groupes et aux communautés - malade ou bien portant - quel que soit le cadre.37
Ma situation se situe aux urgences pédiatriques il est donc nécessaire de définir ce service.
Pour cela il faut décomposer le terme. Les urgences sont la partie de la médecine qui traite les
maladies ou les accidents qui occasionnent ou risquent d'entraîner rapidement une altération
d'une fonction essentielle ou la mort. La pédiatrie est la partie de la médecine qui étudie les
enfants et leur développement, leurs maladies et les moyens de les soigner. La prise en charge
aux urgences pédiatrique concerne les enfants âgés de 3 jours à 18 ans qui présentent toutes
pathologies dites chroniques et/ou saisonnières.
Chaque enfant étant différent, chaque soin doit être individualisé.

Walter Hesbeen, infirmier et docteur en santé publique, a écrit un livre s’intitulant « prendre
soin à l’hôpital ». Dans celui-ci, l’auteur donne sa perception du soin infirmier et du « prendre
soin ». Tout d’abord il définit « prendre soin » comme une attention porter aux autres ou à soi-
même pour l’aider, participer à son bien-être et promouvoir sa santé. Cela nécessite des
compétences professionnelles telle que l’écoute par exemple.

35
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/soins/73237?q=soins#72407
36 La politique du service de soins infirmier à l’hôpital d’enfant Trousseau - page 8
37
Conseil international des Infirmiers, définition des soins infirmiers, (en ligne), http://www.icn.ch/fr/
about-icn/icn-definition-of-nursing/

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Cette attention particulière consiste à venir en aide, elle est unique, non programmée, ni
répétable. Le « prendre soin » doit être adapté à la personne aidée et évoluer avec elle. Il a
ensuite choisi de définir les soins comme « les actes par lesquels on soigne, on entretient le
corps, les soins portés à la personne ». Viens désormais le concept des soins infirmiers. Selon
Walter Hesbeen, les soins infirmiers sont un art dont l’infirmier a la possibilité d’être proche
du patient. Le soin infirmier relève davantage de l’humain que de la technique car il est
marqué par la subtilité, l’intuition… 38
Pour Jean Watson, les soins infirmiers sont l’ensemble des techniques, des protocoles, des
technologies, des modes d’organisation et des lieux de soins. Ils correspondent aux actes et
activités que les infirmiers font dans leur domaine de compétences, dans une démarche
interprofessionnelle pour « prendre soin » d’une personne. Selon Marie-Francoise Collière,
(infirmière clinicienne) « les soins infirmiers représentent un sujet vaste et d’une grande
complexité. C’est un sujet à caractère universel et multidimensionnel, tout en se singularisant
dans chaque culture, dans chaque système socio-économique, dans chaque situation ».

Bénédicte Lombart, infirmière philosophe a elle aussi décidé de se centrer sur le concept de
soins infirmiers, mais dans le domaine pédiatrique. Selon elle, les soins infirmiers
pédiatriques possèdent les mêmes concepts que les autres soins infirmiers, mais avec une
certaine particularité.
L’enfant a besoin d’attention, qu’on lui prodigue des soins, dans le but de se développer et de
grandir. La conception des soins en pédiatrie sera influencée par des psychanalystes tels que
Françoise Dolto ou encore Donald. W. Winicott.

Adapter le soin à chaque enfant permet d’établir une relation de confiance entre le soignant et
le soigné.
Dans notre situation il est intéressant de savoir ce qu’est un soin invasif. D’après le Larousse,
invasif signifie : « Se dit d'une méthode d'exploration médicale ou de soins nécessitant une
lésion de l’organisme ».

38
Hesbeen, W. Prendre soin à l’hôpital inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante.
Masson. p 64-65

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2. d) La place des parents

L’angoisse de séparation est l’une des émotions les plus intense que peut vivre un
enfant. Ces êtres chers sont pour lui la référence la plus importante.39 Les parents représentent
pour l’enfant un repère, il a besoin de sentir un sentiment sécurisant. Or, les besoins
psychoaffectifs de l’enfant sont perturbés lors de l’entrée à l’hôpital. La présence des parents
au côté de leur enfant hospitalisé s'est imposée petit à petit depuis le début des années quatre-
vingt. Deux articles de la « Charte Européenne des Droits de l'Enfant Hospitalisé » précisent
le droit des enfants à avoir leurs parents auprès d'eux pendant leur hospitalisation.
Cette présence parentale peut faciliter la prise en charge de l'enfant soigné si les parents sont
rendus acteurs et que leur présence est encadrée. Selon Didier Cohen-Salmon, « si les parents
sont présents, il convient de leur proposer un rôle actif : caresser, tenir la main de l'enfant,
compter ou chanter avec lui, l'aider à souffler des bulles »40
Les parents connaissent mieux leur enfant que les soignants, c’est pour cela que lors d’un soin
il est nécessaire que les informations, que donnent les parents sur les habitudes, préférences et
les réactions de leur enfant, doivent être prises en compte. Ces informations permettront
d’installer une relation de confiance pour améliorer la prise en soins de l’enfant malade.
Les parents doivent être partenaires dans les décisions prises pour l’enfant. Il est donc
important d’établir un contact et une communication adaptée avec les parents, de les écouter
et de prendre en considération leurs éventuelles difficultés puisque les réactions de l'enfant
sont conditionnées par son milieu familial.
« Pour accueillir l'enfant et sa famille dans un service de pédiatrie, il est nécessaire de
construire un partenariat entre les parents et les professionnels. Ces derniers doivent être à
l'écoute et s'adapter à chaque situation ». 41

39
Margot Phaneuf - Les soins de l’enfant et le jeu - page 3
40Cohen-Salmon, D., Utilisation des techniques de distraction et de jeu lors des douleurs aiguës
provoquées par les soins chez l'enfant, p.9 [en ligne] http://www.cnrd.fr/Utilisation-des-techniques-
de.html
41
Bourdes, D., Le rôle du cadre de santé et la place des parents en pédiatrie, In Soins pédiatrie/
Puériculture, février 2008, n°240, p.41

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Bénédicte Lombart elle aussi nous parle de l’importance des parents dans le soin pédiatrique.
Pour l’auteur, les parents jouent un rôle primordial dans la guérison et le maintien de la santé
de leur enfant. La relation soigné-parents-enfant est un facteur capital dans la bonne prise en
soin. Dans la majorité des cas, les parents sont présents lors d’un soin. Cependant, une
distribution des rôles entre le soignant et les parents doit se faire avant le soin. L’infirmière
doit proposer aux parents la possibilité d’assister aux soins.

3 - Le jeu
Le jeu n’est-il pas une manière chaleureuse d’établir des contacts et des échanges entre
les adultes et les enfants ?

3. a) Histoire et définition du jeu


D'après le dictionnaire Larousse, le mot « jeu » signifie : « Activité d'ordre physique
ou mental, non imposée, ne visant à aucune fin utilitaire, et à laquelle on s'adonne pour se
divertir, en tirer un plaisir. » 42

« Bien que nous ne disposions d’aucune trace antérieure à l’année 4000 avant J.-C. nous
avons toutes les raisons de croire que la pratique des jeux remonte à l’aube de la

civilisation ». 43 Le jeu a donc certainement existé de tout temps. « Aujourd’hui les jouets se

vendent par millions dans le monde entier »44.

Il est transmis de génération en génération, « Le jeu est une partie de l’héritage de l’humanité,
qui transcende le temps et l’espace ».45

42 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/jeu/44887?q=jeu#44826
43 Albena Ivanovitch-Lair - Soins pédiatrie-puériculture n°238 - page 41.

44 Albena Ivanovitch-Lair - Soins pédiatrie-puériculture n°238 - page 43.

45 Albena Ivanovitch-Lair - Soins pédiatrie-puériculture n°238 - page 41.

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« Mais le mot a-t-il le même sens dans des groupes différents, à des époques distinctes, ou
même simplement pour des individus qui n’ont pas le même âge ou n’appartiennent pas au
même milieu ? »46

Le jeu n’est pas le même, ni perçu de la même façon selon les civilisations. Le jeu diffère
d’une culture à une autre. Chaque pays, chaque civilisations ou peuples ne jouent pas aux
mêmes jeux, ni de la même manière.
« Les jouets changent, mais l’usage qu’en font les enfants reste éternel et universel »47

En réalité le mot « jeu » est tellement complexe qu’on pourrait dire que :
« L’essentiel du jeu ce n’est pas l’activité elle-même mais bien l’attitude qui sous entend cette
activité, l’état d’esprit dans lequel l’enfant le fait, donc l’attitude ludique, si cette attitude là
est présente toutes les activités peuvent devenir un jeu, ... »48. Le jeu est une façon
d’expérimenter les expériences de la vie.
49
Je terminerai cette sous-partie par cette citation d’Huizinga « Tout est jeu » .

3. b) Le jeu, un besoin fondamental pour l’enfant

Aujourd’hui de nombreux auteurs affirment que le jeu est un besoin fondamental pour
l’enfant. L’enfant qu’importe son âge aime jouer, il le fait avec plaisir. Le jeu est un besoin
indispensable au bon développement de l’enfant. « Loin d’être une occupation futile et une
perte de temps, il participe à la structuration de sa personnalité ».50

46 Univers de la psychologie tome IV - p18


47 Albena Ivanovitch-Lair - Soins pédiatrie-puériculture n°238 - page 43.
48 Film : Le jeu c’est génial...pour l’enfant.

49
Johan Huizinga - Homo Ludens - essaie sur la fonction sociale du jeu
50 Claire Alméras - Soins pédiatrie puériculture - n°200 page 15.

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Ivonny Lindquist a dit « Le jeu est à l’enfant ce que le travail est à l’adulte » 51 ce qui
démontre bien que le jeu joue un rôle très important dans la vie de l’enfant.
Futile pour certains, le jeu apparait en réalité comme nécessaire à l’enfant. Nombreux sont les

auteurs qui traitent de l’enfant; ils s’accordent tous à dire que le jeu est essentiel pour le

développement physique, intellectuel, ou affectif ou encore social de l’enfant.


52
Pour J. Chateau, un enfant qui ne joue pas est un adulte qui ne sait pas penser .

On peut dire que le jeu et l’enfant sont indissociables. Il ne faut pas oublier que l’enfant

hospitalisé garde ce besoin fondamental de jouer.

Ce n’est qu’à partir des années 60 que les portes des instituts hospitaliers s’ouvrent au jeu. «
Quelques jeux commencent à entrer...le “doudou” est autorisé ou toléré ».53

Durant ces années là, l’auteur I. Linquist a écrit son livre « la thérapie par le jeu ». Dans celui-
ci, elle nous dit que le jeu guérit les enfants malades et propose le terme de « thérapeute du
jeu ».

Après les années 75-80, seul un ou deux jouets sont autorisés à l’hôpital mais on ne laisse pas
le temps au personnel de jouer avec les enfants.54 Puis des salles de jeux sont installées petit à
petit dans les services et du personnel tel que des éducatrices ou animatrices sont embauchées.

Au sein des services hospitaliers, le jeu peut être utilisé de manières très différentes : outil
informatif, distrayant, éducatif, de communication. « Les enfants...ont le droit de recevoir une
information sur la maladie et les soins, adaptée à leur âge et leur compréhension... »55 . Cette
information doit lui être délivrée de façon individualisée, par exemple en utilisant un contexte
connu de l’enfant : le jeu (doudous, poupées, playmobils...).

51 Ivonny Lindquist – L’enfant à l’hôpital la thérapie par le jeu – page 11.

52 Jean Château – L’enfant et le jeu


53
Nicole Blum-Pinaud - Soins pédiatrie-puériculture n°200 - page 20
54 Nicole Blum-Pinaud - Soins pédiatrie-puériculture n°200 - page 20
55
Charte Européenne des enfants hospitalisés de 1988 – point 4

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UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

En effet selon Mélanie Klein « Le jeu est un moyen pour l’enfant d’intégrer les informations
». Grâce au jeu, l’infirmière peut faire comprendre à l’enfant le soin qu’elle va effectuer. Au
cours du soin, le jeu a plusieurs utilités :

- avant, il sert à informer

- pendant, il sert à divertir

- après, il résout les problèmes émotionnels.

En cas de déficit sensoriel ou du retard de développement de l’enfant, le jeu peut être difficile
à utiliser.

Dans « Le jeu dans le soin pédiatrique » d’Alain Quesney, il est dit qu’en matière de
pathologie aigüe plus précisément infectieuse, « l’observation du jeune enfant et notamment
de sa capacité (ou incapacité) à jouer est un élément déterminant, voire crucial, de
l’évaluation clinique pédiatrique ».

3. c) Une distraction des soins invasifs par le jeu : médiation thérapeutique

Selon le petit Larousse, distraire c’est « Faire passer le temps agréablement à quelqu'un,
l'amuser, le divertir».56 Nous pouvons aussi dire que la distraction est « l’action de détourner
l’esprit d’une occupation ou d’une préoccupation.57

Dans le cadre des soins, distraire un enfant ce n'est pas seulement le faire rire ou le
faire jouer mais c’est détourner son attention de façon à être efficace dans le soin et la prise en
soin de celui-ci. C’est également lui donner la possibilité de trouver de la sérénité et de se
donner du courage. L’enfant n’est pas toujours réceptif, cela demeure son choix.

56 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/distraire/26080?q=distraire#25963
57
Vinciguerra, M., op.cit., p.341.

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La distraction est une médiation éducative, une activité ludique qui permet à l'enfant d'avoir
son attention ailleurs et d'avoir du plaisir qui primera sur l'angoisse ou la douleur. Son intérêt
est d’instaurer un climat de confiance, une relations soignant-soigné de qualité. La distraction
à l’hôpital voit le jour en 1971, avec un médecin, Dr Hunter Adams, qui prône, entre autre, les
vertus thérapeutiques du rire. L'un de ses principes est de réaliser les soins pour procurer du
plaisir et de la joie. Depuis, plusieurs associations, telle que Pediadol, abordent le thème de la
distraction dans les soins. L’infirmière peut utiliser le jeu pour distraire l’enfant afin de
«...défocaliser son attention du soin ». 58 Lorsqu’elle est utilisée dans une situation de soin, la
distraction devient, pour le soignant, un outil de soin au même titre que son matériel (garrot,
compresses, aiguille..). Pour cela il existe de nombreux moyens qui utilisent « ... un ou
plusieurs stimuli sensoriels : la vue, l’audition, le toucher, l’odorat, le goût ».59

La distraction entre dans le rôle propre infirmier comme l'indique l'article R4311-3 du même
décret : « l'infirmier ou l'infirmière a compétence pour prendre les initiatives et accomplir les
soins qu'il juge nécessaires [...] Il identifie les besoins de la personne, [...] met en oeuvre les
actions appropriées et les évalue […] ». 60. Au-delà du simple bon sens qui fait que
spontanément et depuis longtemps certains soignants ou parents, distraient les enfants pendant
les soins (en chantant une berceuse, en racontant une histoire, en parlant de souvenirs de
vacances...), l’efficacité des moyens de distraction est maintenant scientifiquement prouvée.

La distraction doit être une démarche individualisée, le soignant se doit de l’adapter en


fonction de l’âge ou des préférences de l’enfant.

58
Bénédicte Lombart - Cahiers de la puériculture - n°236 page 26
59Sparadrap - http://www.sparadrap.org/Presse/Communiques/Distraire-pour-limiter-la-douleur-des-
enfants-Remise-des-prix-aux-5-equipes-soignantes-laureates-du-concours-national-sur-la-distraction-
lors- des-soins-douloureux.
60
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?
idArticle=JORFARTI000002432470&cidTexte=LEGITEXT000005822264&categorieLien=id

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Il existe deux moyens de distractions :

- la distraction active : implication de l’enfant. Elle doit être attractive pour lui. Exemple :
jeux, poupées, doudou, chant…

- la distraction passive : éléments extérieurs à l’enfant. Exemple : chanson calme,


télévision, éclairages particuliers, habillages du matériel ou des lieux…

Cette distraction va permettre à l’enfant d’être acteur de son soin, de dépasser ses angoisses.
Par la distraction , l’enfant va être distrait, il va se détendre. C’est également un outil pour
expliquer le soin à l’enfant qui grâce à quoi, le soignant pourra réaliser l’acte dans de
meilleures conditions sans devoir contenir l’enfant pour ne pas qu’il se débatte de peur. Lors
d’une IRM61 par exemple, le jeu est utilisé pour éviter la sédation de l’enfant.

Dans l’article d’Alain Quesney « Le jeu dans le soin pédiatrique », il est dit qu’il est plus
facile de pratiquer l’auscultation du doudou au préalable de celle du jeune enfant.

Le jeu va alors avoir une dimension relationnelle : c’est la médiation thérapeutique.

Philippe Gabbai, neuropsychiatre aborde le sujet dans la revue santé mentale. Il l’a défini
comme « une pratique qui vise non pas à arbitrer un conflit, mais à proposer une solution
acceptable pour tous ». 62

Anne Brun (psychologue et psychanalyste), elle, nous définit la médiation thérapeutique


comme étant « des cadres de dispositif thérapeutiques, articulés autour d’un médium
malléable, comme la terre, la peinture, le jeu, la musique, l’écriture .. ».63

Lorsque la médiation est efficace, l’enfant est calme, coopère et adhère aux soins. Le jeu peut
être alors sécurisant.

61
Imagerie par résonance magnétique
62 Gabbai, P. Les médiations thérapeutiques. Santé mentale. Octobre 2006. N°111, p 24.
63 Anne Brun. Dunod (en ligne). 17 janvier 2013. Disponible à l’adresse : http://www.dunod.com/
interview/les-médiations-thérapeutiques

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Pour Winnicott, le jeu ou médiateur doit être donné à l’enfant à un moment précis pour qu’il
détienne toutes ses qualités. Le jeu n’est pas toujours efficace. Il faut savoir identifier les
situations propices.

Quand l’objet devient une médiation thérapeutique, le soin devient plus fluide, plus simple et
une relation de confiance entre le soignant et le soigné peut ainsi s’installer : comme est
expliqué dans l’article de Dominique Quélin-Souligoux « De l’objet à la médiation » dans la
revue « revue de psychothérapie psychanalytique de groupe » publié en 2003.64

VI - Enquête
Suite à mon analyse théorique, je devais réaliser une enquête de terrain auprès de
professionnels de santé. Dans l’idéal, j’aurais souhaité interroger 3 infirmières et 2
puéricultrices de service de pédiatrie ou des urgences pédiatriques afin de recueillir leurs avis
et la réalité du terrain. Il me semblait intéressant de questionner des infirmières puéricultrices
afin de savoir si leur formation et leur spécialisation auprès des enfants leur ont permis
d’acquérir davantage de connaissances et de pratiques dans la distraction lors des soins
invasifs.
Le but était de recueillir différentes méthodes de travail et leurs représentations de mon sujet
(la place du jeu dans le soins invasifs infirmiers) afin de me positionner en tant que future
infirmière.
Cela m’aurait permis d’obtenir des informations sur leurs expériences et de m’enrichir de
connaissances professionnelles. Je pensais mener mon enquête grâce à des entretiens semi-
directifs à l’aide de mon guide d’entretien (cf Annexe V) et disposer de plusieurs avis tout en
étant guidée. Les questions semi-ouvertes me semblaient les plus appropriées, car elles offrent
une grande liberté d’expression tout en restant dans un cadre.

64
Dominique Quélin-Soulignoux. Cairn (en ligne). Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2005. Rédigé
en 2003. Disponible à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-de-psychotherapie-psychanalytique-de-
groupe-2003-2-page-29.htm

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J’aurais pu confronter les différents avis des professionnels interrogés, recueillir des exemples
de situations ou approfondir mon analyse en comparant le théorique de mon cadre de
référence aux pratiques réelles sur le terrain.

1) Intérêts des questions du Guide d’Entretien


Je présente en annexe V, mon guide d’entretien. Il m’aurait servi de support pour mes
5 entretiens avec les professionnels de santé et ainsi d’établir un cadre spécifique pour rester
dans ma thématique de recherche.

Je vais désormais exposer l’intérêt de chaque question de mon guide d’entretien.


Question 1 : Cette question me permet de connaitre le professionnel de santé que j’interroge.
Question 2 : Cela me permet de savoir si les années d’expériences changent la pratique du
professionnel.
Question 3 : L’ancienneté d’un poste permet-elle de changer sa pratique professionnelle ?
Question 4 : Cette question me permet de savoir si l’expérience professionnelle acquise dans
divers services changent la pratique du soignant.
Question 5 : Le but de cette question était d’avoir différents exemples d’expérience pour m’en
inspirer et améliorer ma pratique professionnelle future.
Question 6 : Cela m’aurait permis de faire une comparaison entre la théorie et la pratique sur
le terrain et de les mettre en oeuvre une fois diplômée.
Question 7 : J’aurais aimé connaitre les différents outils que l’on peut mettre en place pour
soulager la douleur chez l’enfant et de pouvoir comparer avec ma partie théorique sur la
douleur.
Question 8 : Les diverses réponses m’auraient permis d’avoir des techniques pour distraire
l’enfant et de pouvoir les mettre en oeuvre dans le futur. Aussi, cela m’aurait permis d’étayer
ma théorie sur « la distraction pendant le soin invasif ».
Question 9 : Cette question me permettra de me positionner en tant que future infirmière et de
faire un lien avec ma partie sur la place des parents lors d’un soin invasif
Question 10 : L’interêt de cette question est la même que celle précédente

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Question 11 : Cette double question fait un lien avec ma partie sur la distraction des soins
invasif par le jeu et me permettra de savoir si cette médiation thérapeutique peut être mise en
place avec un enfant de n’importe quel âge.
Question 12 : Cette question va me permettre de savoir si le jeu va créer une relation de
confiance comme je l’ai exprimé lors de mon analyse, elle servira à confirmer la théorie.
Question 13 : Cette question me servira pour ma future expérience professionnelle en sachant
quels types de jeux je pourrai utiliser pendant les soins pour apaiser l’enfant.
Question 14 : Cette question va me permettre de savoir si la médiation thérapeutique avec le
jeu est utilisé dans la prise en charge de l’enfant.
Question 15 : Cela me permettra d’évaluer si je pourrais utiliser le jeu dans le soin avec
n’importe quel enfant.
Question 16 : Cette question me permettra de savoir si les hôpitaux sont équipés pour la
distraction par le jeu.
Question 17 : Cette question rejoint la question précédente.

Suite aux entretiens avec les professionnels de santé (infirmiers et puéricultrices), j’aurais
enregistré, sur autorisation, puis synthétisé les réponses à mes questions afin de les analyser.
Les synthèses seraient apparues en annexe à la suite de mon guide d’entretien. Cela m’aurait
permis de comparer la réalité du terrain à mes recherches théoriques que j’ai fait en amont. Le
but étant de savoir si le jeu dans le soin invasif infirmier est utilisé comme distraction et si oui
avec des enfants de quels âges, mais également de quels types de jeux. Les entretiens auraient
pu me faire découvrir les différentes expériences vécues les soignants et auraient pu me servir
d’exemple pour ma future carrière. Les professionnels de santé auraient pu enrichir ma
réflexion et compléter mon analyse de recherche.
Au vu de la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a débuté en mars 2020, ces événements m’ont
empêché de réaliser mes entretiens auprès des professionnels de santé. Suite aux annonces du
chef d’état, et au confinement qui a été décrété, l’Institut de Formation en Soins Infirmiers et
l’Agence Régionale de la Santé ont fait des réclamations et ont pensé préférable d’annuler les
enquêtes prévues. Les soignants étant surmenés et pour mettre les étudiants infirmiers en
sécurité il n’y aura donc ni entretiens ni analyses approfondies des réponses.

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VII - Conclusion
Ce travail de fin d’études a été très enrichissant et complexe, au vu de la crise sanitaire
dont nous faisons face je n’ai pu aboutir ce mémoire comme je l’aurais souhaité avec les avis
des différents professionnels de santé. Les restrictions sanitaires et les recommandations de
l’Agence Régionale de la Santé ne m’ont pas permise de mener à bien mes entretiens.
Cependant, mes recherches personnelles et les différents articles, livres et sites que j’ai
pu lire m’ont permis de comprendre ce qu’est la médiation thérapeutique, connaitre et
d’approfondir les différents stades de développement d’un enfant. Mais aussi de m’interroger
sur la prise en charge particulière que peut être un enfant : avec ses peurs, sa douleur et la
place des parents. J’ai pu comprendre que le triangle soignant/soigné/parents est primordial
pour établir une relation de confiance et que le jeu peut jouer d’intermédiaire pour aborder
l’enfant et capter son attention.
Voulant devenir infirmière puéricultrice, j’ai pu revoir en détails la Charte de l’enfant
hospitalisé qui m’a servi aussi bien dans l’UE 1.3 Législation, éthique et déontologie que dans
mon futur métier.
Le guide d’entretien que j’ai réalisé m’aurait permis d’avoir plusieurs exemples d’expériences
professionnelles afin de m’en servir lors de mes prochains soins sur des enfants. Cela m’aurait
confronté à la réalité du terrain et j’aurais pu alors comparer avec les recherches théoriques
que j’ai réalisé.
Ce travail de fin d’études a éveillé ma curiosité professionnelle sur ce sujet et me permettra
d’améliorer mes futures prises en soins.
J’ai pu élargir mes connaissances et développer des techniques professionnelles afin de
soulager et d’établir une relation de confiance avec l’enfant mais également avec les parents.
Bien que chaque prise en charge soit individuelle et chaque enfant unique j’ai désormais des
outils pour mieux appréhender mon futur professionnel et améliorer la situation de
« détresse » que j’ai pu vivre.
Au cours de mes recherches, j’ai découvert l’existence de diverses formations sur le jeu dans
la relation de soin. Ma première intention sera de proposer la participation à ces formations
pour toute l’équipe paramédicale et aux animateurs pour sensibiliser les professionnels.

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UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

Je m’appuierai de celles-ci afin de pouvoir former les étudiants que j’encadrerai. La finalité de
cette recherche m’oriente vers une réflexion nouvelle :
Quel est l’impact de la présence des parents sur l’anxiété de l’enfant lors des soins ?

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VIII - Bibliographie et sitographie

Articles :

- QUELIN-SOULIGNOUX, Dominique. De l'objet à la médiation. Cairn.info. 2003. Nº41.


Pages 29 à 39. Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-de-psychotherapie-
psychanalytique-de-groupe-2003-2-page-29.htm#

- QUESNEY, Alain. Le jeu dans le soin pédiatrique. Cairn.info. 2013. N°60. Pages 178 à
183. Disponible sur : https://cairn.info/revue-enfances_et-psy-2013-3-page-178.htm#

- SOULE, Michel. Jeu et soin. Cairn.info. 2001. Nº15. Pages 65 à 71. Disponible sur :
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2001-3-page-65.htm

- DEMARTHES, Régine. Quand un enfant s’ennuie. Cairn.info. 2001. Nº15. Pages 50 à 57.
Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2001-3-page-50.htm

- GABBAI, P. Les médiations thérapeutiques. Santé mentale. Octobre 2006. N°111, p 24.
Disponible sur : https://www.santementale.fr/boutique/acheter-numero/numero-111-
octobre-2006.html

- IVANOVITCH-LAIR, Albena. Soins pédiatriques. Puériculture. N°238. Page 41 et 43.


Disponible sur : https://www.em-consulte.com/revue/SPP/28/238/table-des-matieres/

- COHEN-SALMON, D. Utilisation des techniques de distraction et de jeu lors des douleurs


aiguës provoquées par les soins chez l’enfant. Décembre 2009. Page 9. Disponible sur :
https://pediadol.org/wp-content/uploads/2009/12/U2009_Sparadrap.pdf

- BRUN, Anne. Les médiations thérapeutiques. Cairn.info. 2011. Disponible à l’adresse :


https://www.cairn.info/les-mediations-therapeutiques--9782749214542.htm

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UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

- BOURDES, D. Le rôle du cadre de santé et la place des parents en pédiatrie. Soins


pédiatrie/Puériculture. 2008, n°240, p.41. Disponible à l’adresse : https://www.em-
consulte.com/en/article/158492

- LOMBART, Bénédicte. Cahiers de la puériculture - n°236 page 26. Disponible à


l’adresse : https://www.em-consulte.com/revue/CAHPU/47/236/table-des-matieres/

- ALMERAS, Claire. Soins pédiatrie puériculture. N°200. Disponible à l’adresse : https://


chuangers.centredoc.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=327

- BLUM-PINAUD, Nicole. Soins pédiatrie-puériculture. N°200. Disponible à l’adresse :


http://www.centredoc.chu-tours.fr/index.php?lvl=author_see&id=6262

Livres :

- WINICOTT, Donald. De le pédiatrie à la psychanalyse. Payot, 1989.

- WINICOTT, Donald. Processus de maturation chez l’enfant : Développement affectif et


environnement. Payot, 1957-1963.

- BLAYE A. et LEMAIRE P. Psychologie du développement cognitif de l’enfant. 2007

- CLAPAREDE Edouard et PIAGET Jean. La psychologie de l’intelligence. 1947.

- PHANEUF Margot. Les soins de l’enfant et le jeu. 2003 révisé en 2007.

- PUJOL Mérel. Problèmes psychologiques liées à l’enfant malade. Gironde et collection.


2010

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UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

- HESBEEN, Walter. Prendre soin à l’hôpital : inscrire le soin infirmier dans une
perspective soignante. Masson. 1997.

- LINDQUIST, Ivonny. L’enfant à l’hôpital : la thérapie par le jeu. ESF. 1985.

- CHATEAU Jean. L’enfant et le jeu. Scarabee. 1967.

- HUIZINGA, JOHAN. Homo Ludens : essaie sur la fonction sociale du jeu. Galimard.
1938.

- PELICIER, Yves. Univers de la psychologie. Tome 5. Lidis Paris. 1977.

Sites :

- Ministère de l’éducation nationale. Académie de Nancy-Metz. 2012. (consulté le 13


janvier 2020) Disponible sur : https://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-circos/ienbriey/sites/
ienbriey/IMG/pdf/cole_maternelle_-_Le_developpement_de_l_enfant_-_Eduscol.pdf

- TOGNARELLi, Frédérique. Académie de Grenoble. (Consulté le 15 janvier 2020)


D i s p o n i b l e s u r : h t t p : / / w w w. a c - g r e n o b l e . f r / i e n . g 2 / I M G /
pdf_le_developpement_de_l_enfant.pdf

- LAROUSSE. Disponible à l’adresse : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/jeu/


44887?q=jeu#44826

- Association Sparadrap. Disponible à l’adresse : https://www.sparadrap.org/professionnels/


eviter-et-soulager-peur-et-douleur/les-inquietudes-de-lenfant-avant-un-soin-un

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UE 5.6 S6 : Analyse de la qualité des données scientifiques et professionnelles

- Conseil international des Infirmiers, définition des soins infirmiers, (en ligne). Disponible
à l’adresse : http://www.icn.ch/fr/about-icn/icn-definition-of-nursing/

- Association Sparadrap. Disponible à l’adresse : http://www.sparadrap.org/Presse/


Communiques/Distraire-pour-limiter-la-douleur-des- enfants-Remise-des-prix-aux-5-
equipes-soignantes-laureates-du-concours-national-sur-la-distraction-lors- des-soins-
douloureux.

- ASSOCIATION AMAPTI. Disponible à l’adresse : http://www.amapti.org/le-pti-chez-l-


enfant/si-votre-enfant-est-hospitalise-pensez-a-l-association-leriremedecin-org

Législation :

- Charte Européene des enfants hospitalisés. 1988. Point 4

- Décret n°2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions


réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code.
- Article R. 4311-3. Disponible à l’adresse : https://www.legifrance.gouv.fr/
a f f i c h T e x t e A r t i c l e . d o ?
idArticle=JORFARTI000002432470&cidTexte=LEGITEXT000005822264&categorieLien
=id

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Film :

- Informer par le jeu à l’hôpital pour préparer les enfant à un soin, un examen, une
opération…(film). Réalisé par HAMON Richard. Produit par l’association Sparadrap.
2005.
- Le jeu c’est génial...pour l’enfant (film). Réalisé par Francine FERLAND,

Patrick MAJOR, Richard MARTIN. 2004

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Annexe I : Lexique
(1) Hyperthermie : Une hyperthermie est définie par une température centrale supérieure à
38C°.

(2) Antalgique : Les principaux médicaments antalgiques (anti-douleur) sont divisés en trois
classes en fonction de leur puissance d’action, selon un classement de l’Organisation
mondiale de la santé proposé. Les substances antalgiques de niveau I qui sont destinées
aux douleurs légères à modérées. Les substances antalgiques de niveau II, destinées aux
douleurs modérées ou sévères ou aux douleurs insuffisamment soulagées par les
antalgiques de niveau 1. Les substances antalgiques de niveau III, destinées aux douleurs
intenses qui sont rebelles aux autres antalgiques.

(3) Saturation en oxygène :


entre 94 et 98 %, la saturation en oxygène est bonne ;
entre 90 et 93 %, elle est dite « médiocre » ;
en dessous de 90 %, on parle de désaturation.

(4) Fréquence cardiaque : 2 ans = 100-190 3 ans=60-140bttmts/min.

(5) Amukine : antiseptique local.

(6) ECBU : examen cytobactériologique des urine s, recherche la présence de germes dans
les urines.

(7) NFS : La numération-formule sanguine (NFS) est l’un des examens biologiques les plus
fréquemment prescrits et fournit des renseignements importants sur les types et le nombre
de cellules dans le sang: globules rouges, globules blancs et plaquettes.

(8) Ionogramme sanguins : L'ionogramme est le dosage des principaux constituants ioniques
du sang (potassium, calcium, chlore).

(9) CRP : Protéine C-réactive. La CRP est souvent prescrite chez les patients présentant des
maladies inflammatoires.

(10) Hémoculture : Les hémocultures (= culture du sang) sont réalisées pour détecter et
identifier des bactéries et des levures (un type de champignons) dans le sang.

(11) Hibiscrub : antiseptique local associé à un agent moussant.

(12) Chlorexidine : antiseptique local.

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(13) Cathéter : dispositif médical qui sert à distribuer ou retirer des fluides de l'organisme. Le
cathéter se présente sous la forme d'un tube long et mince inséré dans un vaisseau ou une
cavité du corps.

(14) Tegaderm : Pansement film transparent et semi-perméable en polyuréthane, avec adhésif


acrylique hypoallergénique, sensible à la pression.

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Annexe II : Biographies

Dominique Quélin-Souligoux :
Elle est née en 1944 en France. C’est une psychologue clinicienne et psychothérapeute :
Elle est membre titulaire de la Société Française de Psychiatrie de l'enfant et de l’Adolescent
et membre fondateur de la Société de psychothérapie de groupe d'enfants et d’adolescents.

Donald Winnicott :
Donald Woods Winnicott, né le 7 avril 1896 à Plymouth et mort le 25 janvier 1971 à Londres,
c’est un pédiatre et psychanalyste britannique.

Jean Piaget :
Jean William Fritz Piaget, né le 9 août 1896 à Neuchâtel en Suisse et mort le 16 septembre
1980 à Genève, est un biologiste, psychologue, logicien et épistémologue suisse connu pour
ses travaux en psychologie du développement

Josette Serres :
Josette Serres est docteur en psychologie du développement et formatrice de la petite enfance.

Philippe Gabbaï :
Neuro-psychiatre et ancien Chef de clinique de la Faculté de Médecine de Montpellier.

Anne Brun :
Anne Brun est psychanalyste, professeur de psychologie clinique

Walter Hesbeen :
Walter Hesbeen est infirmier et docteur en santé publique de l'Université catholique de
Louvain (UCL).

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Bénédicte Lombart :
Bénédicte Lombart, infirmière philosophe. Très engagée dans la lutte contre les douleurs de
l'enfant

Françoise Dolto :
Médecin généraliste et pédiatre du 20e siècle, elle se tourne par la suite vers la psychanalyse.

Mélanie Klein :
Melanie Klein (1882-1960) est l’une des figures fondatrices de la psychanalyse. Pionnière de
l’analyse d’enfants

Sigmund Freud :
Sigmund Freud (né Sigismund Schlomo Freud) est un médecin neurologue autrichien,
fondateur de la psychanalyse.

John Bowlby :

C’est un psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la
relation mère-enfant. Pour lui, les besoins fondamentaux du nouveau-né se situent au niveau
des contacts physiques.

Mia Kellmer Pringle :

Psychologue et directrice du bureau national des enfants.

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Edouard Claparède :

Neurologue et psychologue suisse. Ses principaux centres d'intérêt sont la psychologie de


l'enfant, l'enseignement et l'étude de la mémoire, notamment dans le domaine du témoignage.

Monique Formarier :

Monique Formarier, enseignante à l'institut international supérieur de formation des cadres de


santé de Lyon.

Denise Jodelet :

Denise Jodelet est une universitaire française. Elle est docteur d'état, maître de conférence à
l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS), directeur adjoint du laboratoire de
Psychologie sociale. Elle est spécialiste de l'étude de représentations sociales.

Margot Phanoeuf :

Après avoir acquis une formation universitaire en sciences infirmières, Margot Phaneuf
obtient une maîtrise en éducation.

Jean Watson :
Professeure en soins infirmiers, membre de l’Académie américaine de soins infirmiers et est
l'ancienne présidente de la Ligue nationale de soins infirmiers. Jean Watson est connue pour le
concept de soin infirmier « Le Caring » qui a été intégré dans la formation et les soins au
patient dans des centaines d'écoles d'infirmiers à travers le monde.

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Marie Françoise Colliere :
Elle a exercé en tant qu'enseignante à l'École internationale d'enseignement infirmier
supérieur (EIEIS) de Lyon, est connue en France comme au plan international pour être une
pionnière dans l'approche historique de la profession infirmière et l'approche anthropologique
des soins.

Didier Cohen Salmon :


Il est médecin-anesthésiste, hôpital d'enfants Armand Trousseau (Assistance Publique-
Hôpitaux de Paris) et président de l'association SPARADRAP.

Ivonny Lindquist :
Ivonny Lindquist est une pionnière. Institutrice auprès de jeunes enfants en Suède, elle a
exploré le monde des enfants malades à l'hôpital. Elle a découvert que le jeu, connu comme
une activité essentielle pour les enfants bien portants, tenait une place bien particulière pour
les enfants malades et hospitalisés.

Jean Château :
Psychologue et professeur des universités.

Nicole Blum-Pinaud :

Psychanalyste et psychothérapeutique française.

Albena Ivanovitch-Lair :
Auteur bulgare

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Annexe III : Charte de l’enfant hospitalisé

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Annexe IV : Echelle des visages

0 correspond donc à « pas mal du tout » et 10 correspond à « très


très mal ».

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Annexe V : Guide d’entretien

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