Droit Fiscal Général: en Poche
Droit Fiscal Général: en Poche
Droit Fiscal Général: en Poche
GÉNÉRAL
13 FICHES SUR LE DROIT FISCAL
en poche
Définition et fonctions de l’impôt
Les sources juridiques du droit fiscal François GOLIARD
Les grands principes du droit fiscal
La distinction de l’impôt des autres 5e édition 2021
prélèvements
Les classifications des impôts
La procédure d’imposition
L’impôt sur le revenu
À jour de la loi de finances
Les prélèvements sociaux ayant la nature
pour 2021
d’impôts
L’impôt sur les sociétés
L’imposition des transmissions du
patrimoine
L’IFI
La TVA
Les impôts locaux
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ISBN : 978-2-297-13222-0
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DROIT FISCAL
GÉNÉRAL
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6 La procédure d’imposition............................................ 21
Le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques relatives à l’impôt. Il reste à
délimiter la définition même de l’impôt, et à appréhender ses fonctions géné-
rales.
LA DÉFINITION DE L’IMPÔT
Il n’existe pas de définition légale de l’impôt, aucun texte n’ayant jamais expli-
cité précisément ce terme. Il faut donc se reporter aux définitions doctrinales,
qui sont nombreuses. L’impôt est en général présenté comme un prélèvement
de nature pécuniaire, obligatoire, effectué en vertu de prérogatives de puis-
sance publique, à titre définitif et sans contrepartie déterminée, afin de couvrir
les charges publiques.
Au niveau de l’assiette
L’assiette (l’élément retenu pour le calcul de l’impôt) est le plus souvent basée
sur des éléments monétaires : montant du revenu annuel pour l’impôt sur le
revenu, montant des bénéfices pour l’impôt sur les sociétés, etc. Parfois, l’impôt
peut être basé sur des éléments matériels. Par exemple, les droits indirects de
consommation des alcools dépassant un certain pourcentage de titre alcoomé-
trique sont calculés par hectolitre d’alcool.
Au niveau de la liquidation
La liquidation (opération consistant à évaluer l’assiette et à calculer le montant
de l’impôt à payer à partir de l’assiette) est en général effectuée en fonction d’un
pourcentage des revenus, des bénéfices, du chiffre d’affaires, donc d’éléments
là encore monétaires.
Au niveau du recouvrement
Le recouvrement de l’impôt est, quant à lui, assuré en argent (espèces, chèque,
virement à un compte bancaire…). Il existe toutefois des cas particuliers. Par
exemple, les droits de mutation à titre gratuit, l’impôt sur la fortune immobilière
et le droit de partage peuvent, lorsqu’ils dépassent un certain montant (et sous
réserve d’un agrément préalable) être payés par la remise d’œuvres d’art, de
livres, de bois, forêts et espaces naturels, ou de certains immeubles…
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par la Caisse des dépôts, d’une fraction de son résultat net à l’État. La déter-
mination du versement ne pouvant être effectuée sans l’accord de la Caisse, le
versement « n’a pas le caractère d’une imposition »).
Le contribuable peut être contraint à payer sa dette fiscale. Mais, bien sûr, le
caractère unilatéral et contraignant de l’impôt ne justifie pas que celui-ci ne res-
pecte pas certaines règles dans un État de droit. L’impôt ne peut être institué
que par le législateur. À ce propos, le principe de libre consentement à l’impôt,
souligné dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, ne concerne
réellement que le consentement de l’ensemble des citoyens, et non le consen-
tement de chacun des contribuables…
Quelques précisions sur le caractère obligatoire de l’impôt : certaines per-
sonnes, qui entrent normalement dans le champ d’application d’un impôt,
peuvent en être exonérées par une disposition législative. Des exonérations
s’appliquent de plein droit, d’autres sur demande des intéressés.
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2 Les sources juridiques
du droit fiscal
Pour ce qui concerne les sources du droit fiscal, on retrouve la hiérarchie des
normes classiques. Toutefois, il faut souligner, d’une part, que la doctrine admi-
nistrative en matière fiscale occupe une place très particulière, et d’autre part,
que le pouvoir fiscal procède directement de la souveraineté nationale. Le pou-
voir de lever l’impôt constituant un des pouvoirs majeurs d’un État, les sources
du droit fiscal sont essentiellement d’ordre interne. Toutefois, les sources inter-
nationales – et plus spécifiquement le droit de l’Union européenne – occupent
une place substantielle.
Les règlements
Du fait de l’étendue du pouvoir législatif en matière fiscale, le pouvoir réglemen-
taire autonome n’intervient que de manière très limitée, principalement dans les
domaines de l’administration, de la juridiction, de la procédure fiscales.
Pour le reste, le Gouvernement utilise son pouvoir réglementaire d’applica-
tion traditionnel, afin d’assurer la mise en œuvre des textes législatifs, sans
y apporter de modifications. Le Gouvernement ne pourra ainsi pas édicter de
dispositions plus rigoureuses (par exemple, règlement fiscal étendant le champ
d’application d’un impôt ou réduisant le champ d’application d’une exonération
fiscale…) ou plus favorables que celles de la loi (par exemple, création d’une
exonération non prévue par le législateur).
La doctrine administrative
La matière fiscale étant complexe, l’administration fiscale produit une quantité
importante d’instructions, de circulaires, de notes de service… destinées à aider
les agents dans leur compréhension des textes et de la jurisprudence fiscaux.
Les textes rédigés par l’administration à destination de ses agents n’ont pas
de valeur juridique à l’égard des contribuables, car élaborés par des autori-
tés ne disposant pas de pouvoir réglementaire. Il existe toutefois le risque que
les agents du fisc appliquent cette doctrine administrative en lieu et place des
textes fiscaux originaires. Mais il faut rappeler que les circulaires, instructions…
(peu importe leur dénomination) qui modifient un texte – législatif, ou réglemen-
taire – sont illégales. En matière fiscale, l’illégalité d’une circulaire pourra par-
fois aboutir à un rehaussement d’imposition pour le contribuable (lorsqu’elle est
plus favorable que le texte réellement applicable, et que l’administration revient
rétroactivement sur sa position. Le juge confirmera alors l’application du texte
juridiquement applicable…).
Mais le droit fiscal permet, dans des cas précis prévus aux articles L. 80 A et
L. 80 B du LPF, de protéger le contribuable contre les changements de doctrine
administrative.
L’article L. 80 A permet aux contribuables de se prévaloir des interprétations
réalisées par l’administration de textes fiscaux, qu’il s’agisse d’interprétations
de caractère individuel (concernant directement un contribuable) ou général
(comme des circulaires publiées). L’interprétation doit être écrite (lettre adres-
sée à un contribuable, par exemple) ou publiée (dans le cas des interprétations
de caractère général). L’article L. 80 B étend la garantie accordée au contri-
buable aux appréciations par l’administration de situations de fait (et non plus,
comme dans l’alinéa précédent) de textes fiscaux.