Initiation À La Linguistique (S4) - CHALFI-1
Initiation À La Linguistique (S4) - CHALFI-1
Initiation À La Linguistique (S4) - CHALFI-1
Professeur: CHALFI
Année universitaire
2019 /2020
3- Objectifs de la linguistique
Linguistique et grammaire
La linguistique qui est apparue au XVIIe siècle, se distingue clairement
de la grammaire du fait qu'elle est l'étude du langage et la description de son
fonctionnement. A cette époque, elle refusait d'être l'idée selon laquelle la
grammaire latine était la science du langage car, au sens large, la tâche du
linguiste est l'étude des mécanismes du langage qui, de son tour, fait appel à
d'autres sciences.
La linguistique s'oppose à la grammaire puisque cette dernière est normative
et soumise à la conformité de la norme ou du bon usage; elle est également
prescriptive car elle est édictée par des règles qui permettent de distinguer les
bons et mauvais usages. En plus qu'elle est normative et prescriptive, la
grammaire est curative (vient de curare qui signifier soigner), car elle veille au
respect du bon usage en évitant l'emploi de fausses tournures. La linguistique
est donc descriptive, elle étudie la langue telle qu'elle est sans intervenir aux
jugements liés au bon ou mauvais usage, elle ne se préoccupe pas de la norme. Par
Synchronie/diachronie
• Le mot synchronie désigne un état de langue considéré dans son
fonctionnement à un moment du temps. Le mot diachronie renvoie à une phase
d’évolution de la langue, cette opposition, pour Saussure, a un caractère
mythologique, il n’existe pas dans les faits: « à chaque instant le langage implique
à la fois un système établi » (p. 24 de CLG).
C’est une différence de point de vue : soit on adopte un point de vue synchronique
sur la langue, c’est-à-dire qu’on s’applique à décrire des rapports entre des
Syntagme/paradigme
Si, dans la langue, il n’y a que des différences, tout signe linguistique recevra donc
sa valeur de ses relations avec tous les autres signes : ces relations se manifestent
à la fois sur le plan « horizontal » des combinaisons et sur le plan « vertical»
des associations.
Saussure avait mis en évidence, après l’arbitraire du signe linguistique, un second
caractère portant sur la linéarité du signifiant. C’est dire que les unités s’ordonnent
dans la langue les unes à la suite des autres : on ne peut pas prononcer deux
éléments à la fois. Ces combinaisons d’unités successives, Saussure les nomme
syntagmes; le syntagme se compose donc de deux ou plusieurs unités
consécutives.
Indice et signal
La sémiologie est l’étude de tous les systèmes de communication non linguistiques.
Un signe, au sens le plus général, désigne un élément A qui représente un élément
B, ou lui sert de substitut, mais cette représentation ou cette substitution peut
impliquer une intention de communication ou ne pas en impliquer.
Georges MOUNIN donne l’exemple du ciel d’orage: le ciel d’orage n’a pas
l’intention de communiquer avec le météorologiste mais il est cependant l’indice
d’une pluie possible.
Au contraire de l’indice, un certain nombre de signes implique une intention
de communiquer. Ce sont des signaux : le ciel d’orage n’a pas l’intention
d’annoncer le mauvais temps, mais cet indice va conduire le responsable de la
sécurité d’une plage à hisser un drapeau rouge ; ce drapeau est un indice artificiel
produit pour fournir une indication, il relève de la sémiologie et non de la
linguistique.
Signe et symbole
L’intention de communiquer a permis de faire la distinction entre « indice »
et «signal » comme pour le premier cas.
L’examen des liens existant entre A et B permet de faire une deuxième
distinction : un Z sur un panneau routier annonce un tournant ; entre la forme
de l’élément A et l’élément B qui l’indique, il y a un lien ; ce Z est un symbole.
Contexte
Message
Destinateur Destinataire
Contact
Code
Bibliographie
- BENVENISTE, Emile, Problèmes de linguistique générale, Paris, Gallimard,
1966.
- CHISS, Jean-Louis et al. Introduction à la linguistique française, Tome I,
Paris, Hachette, 2001.
- CHOMSKY, Naom, Aspects de la théorie syntaxique, trad. J.C.M., Seuil,
Paris, 1971.
- Dubois Jean et al., Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse, 1973.
- Dubois Jean et al., Linguistique et Sciences du langage, Paris, Larousse,
2007.
- JAKOBSON, Roman, Essais de linguistique générale: les fondations du
langage, Paris, les Editions de Minuit, 1963.
- MARTINET, André, Eléments de linguistique générale, Paris, Colin, 1974.
- SAUSSURE, De Ferdinand, Cours de linguistique générale, 4ème edition,
Paris, Payot, 1995.