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SÉANCE 1
De l’atonalité au dodécaphonisme 69
SÉANCE 2
Objectifs de l’unité
Objectifs de la séance
JE DÉCOUVRE
Unité 07 – Piste 01
La polytonalité
D’autres compositeurs, comme Darius Milhaud (1892-1974), superposent des éléments appartenant à plusieurs
tonalités. Cette écriture est dite « polytonale ».
Écoute, ci-dessous, un extrait du Bœuf sur le toit de Darius Milhaud. En écoutant attentivement, tu peux entendre des
mélodies superposées qui sont construites sur des gammes (ou tonalités) différentes, ce qui peut faire croire que certains
instruments jouent « faux ».
Unité 07 – Piste 02
L’atonalité
Certains compositeurs en arrivent ensuite à renoncer totalement à la tonalité et composent une musique que l'on a
qualifiée d'«atonale» (a : privée de + tonale : tonalité).
Cette écriture est développée par Arnold Schönberg1 (1874 - 1961) qui remet en cause la hiérarchie des degrés
(abandon de la prédominance des Ier et Ve degrés) et l'opposition entre les consonances et les dissonances. Il parle
de « l’illégitimité d’un accord tonal à prétendre dominer tous les autres » et prône une composition où tous les sons
ont la même importance. C’est la fin de la structure de la musique autour de la relation tension/résolution (détente)
et la dissonance est de plus en plus recherchée. Schönberg n'aimait pas le terme d'«atonalité» et préférait parler
de « tonalité suspendue » ou de « pantonalité ».
À l’époque (en 1912), les oreilles du public n’étaient pas préparées à entendre ces nouvelles sonorités et ces nou-
velles mélodies utilisées comme nouveaux moyens de décrire les états d’âme et les pensées. Les repères familiers
de la musique tonale avaient disparu et l’auditeur estimait que cette musique « manquait de musicalité » ou « était
trop dissonante ». Certains n’ont pas hésité à la qualifier de « non-musique ».
JE RETIENS
À partir de 1908, Arnold Schönberg (1874-1951) s’affranchit des lois de la tonalité et compose une nouvelle mu-
sique dite “atonale” où toutes les notes ont la même importance. C’est la fin des notions de tension/résolution,
de hiérarchie entre les degrés, et la dissonance est recherchée.
Avec ses deux élèves, Alban Berg et Anton Webern, Schönberg représente la 2de école de Vienne qui est l’avant-
garde de la musique de ce début du XXe siècle.
J’APPRENDS
Le dodécaphonisme (1923)
L’adjectif « dodécaphonique » est dérivé du grec « dodeka » : 12 et de « phone » : le son.
Après avoir considéré qu’aucune note n’était plus importante qu’une autre, les compositeurs en sont arrivés à com-
poser des thèmes ou des phrases musicales qui ont progressivement comporté les douze sons de la gamme dite
chromatique. Cette gamme est obtenue sur un clavier en jouant successivement les touches blanches et noires. Les
touches noires correspondent aux sons altérés3. Pour rappel, voici le clavier tel que nous l'avions vu dans l'unité 6 :
Après les premières compositions atonales, Schönberg s'est aperçu qu'en abolissant toutes les règles de l'écriture,
il avait créé un chaos qu'il lui fallait réorganiser.
Le dodécaphonisme est une évolution de la musique atonale censée donner des repères thématiques pourtant
bien difficiles à entendre, car un thème dodécaphonique, peu mélodieux, n’est pas facile à isoler, ni à mémoriser.
Ces phrases ou thèmes sont appelés des « séries ». Dans une série, chaque son ne peut être joué qu’une seule
fois. Les 12 sons peuvent se succéder et/ou se superposer. Une fois les 12 sons utilisés, la série est soumise à des
variations que nous étudierons dans la prochaine séance.
Tu peux voir, ci-après, deux séries utilisées par Arnold Schönberg dans la 5e de ses 5 pièces pour piano op. 23. La
première, où toutes les notes sont jouées l’une après l’autre, est exécutée à la main droite, pendant que la deu-
xième, où certaines notes sont jouées en même temps, est exécutée à la main gauche. Observe qu’il y a, à chaque
fois, 12 sons différents. Sous chaque série, tu peux voir les claviers avec l'ordre d'apparition de chaque note dans la
série.
2. La première école de Vienne rassemble les grands compositeurs classiques qui vécurent dans cette ville aux XVIIIe et
XIXe siècles, à savoir : Joseph Haydn (1732-1809), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Ludwig van Beethoven (1770-1827) et,
selon les sources, Franz Schubert (1797-1828). La 1re et la 2de écoles de Vienne ne sont pas des écoles au sens de « lieux
d’enseignement », mais des écoles au sens de « courants artistiques ».
3. Un son est dit « altéré » lorsqu’il est élevé d’un demi-ton par un dièse(#) ou abaissé d’un demi-ton par un bémol (b).
Dans l’œuvre originale, les notes de ces séries sont dispersées sur des octaves (hauteurs) différentes. Tu peux
entendre les deux séries avec leurs hauteurs et leur rythme d'origine, d'abord séparément, puis ensemble. Tu peux
également voir le début de la partition.
Saisis “schönberg suite op 25 präludium” dans un moteur de recherche. Cette courte pièce te permettra d’appré-
cier les nouvelles sonorités et les nouvelles mélodies obtenues par l’écriture dodécaphonique.
Tu peux aussi écouter d’autres œuvres de Schönberg ainsi que des œuvres de ses deux élèves : Alban Berg et
Anton Webern.
JE M’EXERCE
Exercice 1
Tu vas maintenant composer ta propre série dodécaphonique. Pour cela, cherche dans le dossier des sons de l’unité 7,
le fichier Audacity qui s’appelle « Dodecaphonisme » et ouvre-le. L’image suivante doit apparaître sur ton écran :
Rappelle-toi que tu peux jouer plusieurs sons en même temps et que tu dois utiliser une seule fois chacun des
12 sons.
Si tu le souhaites, tu peux allonger ou raccourcir un son que tu auras sélectionné (avec l’outil de sélection) en
choisissant « Changer le tempo » dans le menu « Effets ».
Exercice 2
Place maintenant Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern sur ta frise chronologique.
Tu peux ensuite aller voir l’exemple dans les corrigés.
JE RETIENS
Le dodécaphonisme est une méthode qui permet au compositeur d’organiser la musique atonale en utilisant
des séries composées à partir d’une gamme chromatique dont les 12 sons ne doivent être utilisés qu’une seule
fois, dans n’importe quel ordre, à n'importe quelle hauteur (grave, médium, aigu), en se suivant et/ou en se
superposant.
3. Catherine KINTZLER, Peinture et musique; penser la vision, penser l’audition, Presses Universitaires du Septentrion, 2003.
Objectifs de la séance
JE DÉCOUVRE
Unité 07 – Piste 09
Exercice 3
Phrase a
Cette phrase est répétée par le contre-ténor en même temps qu’un autre contre-ténor chante une 2e phrase (b).
Phrase b
En observant attentivement la partition, on remarque que la phrase b est le renversement de a, créant ainsi un
« effet de miroir », comme un reflet dans l’eau.
Phrase a
Phrase b
En mettant les deux phrases précédentes bout à bout et en supprimant les notes répétées, on obtient la phrase
suivante :
5
fa bécarre1 (fa naturel)
1. Le bécarre est un signe qui annule l’effet du dièse et du bémol. La note jouée est, alors, la note naturelle. Ce signe est utilisé
quand, juste avant, la même note est élevée d’un demi-ton par un dièse ou abaissée d’un demi-ton par un bémol.
Phrase c
La phrase c va être suivie de sa récurrence d
Phrase c Phrase d
(récurrence de c)
Et, afin d’épuiser tous les principes de variation d’une série, le compositeur utilise le renversement des phrases c et
d, créant ainsi « l’effet miroir ». Les phrases e et f sont comme un reflet dans l’eau des phrases c et d.
Phrase e Phrase f
Dans la partition originale, les voix aigües sont attribuées aux voix de femmes soprano et alto et la voix de
soprano, selon les versions, peut également être remplacée par une voix d’enfant ou une voix de contre-ténor.
Tu trouveras de nombreuses interprétations de ce chant sur internet et tu pourras ainsi choisir celles que tu
préfères.
JE RETIENS
La série dodécaphonique créée à partir des 12 sons de la gamme chromatique est soumise à des principes de
variation qui sont, entre autres, sa récurrence, son renversement et la récurrence de son renversement.
Si les principes de variation d’une série laissent peu de place à l’imagination, car ils sont très contraignants, le
compositeur peut, en revanche, mettre beaucoup d’émotions et de sentiments dans la construction de la série,
le choix des timbres, des rythmes, du tempo…
L’extension de la série aux autres paramètres du son – qui sont l’intensité, la durée et le timbre – donne nais-
sance à ce que l’on appelle la “musique sérielle intégrale ». La psychologie et les sentiments n’ont plus guère
de place dans cette musique où presque tous les éléments musicaux sont paramétrés à l’avance. Plus il y a de
contraintes, moins il y a d’espace pour l’imagination, les sentiments, les atmosphères…
Unité 07 – Piste 10
Unité 07 – Piste 11
Le texte
Écrit sur un poème de William Blake (1757-1827), extrait du recueil Songs of innocence paru en 1789 et, comme
dans nombre de ses poèmes, The Lamb a pour thématique le christianisme. Son titre désigne Jésus-Christ, souvent
nommé « l’agneau de Dieu » (« the Lamb of God » en anglais).
Dans la première strophe, le narrateur demande à l’agneau l’identité de son créateur. Dans la seconde strophe,
l’agneau est comparé à l’enfant Jésus ainsi qu’au narrateur.
Little Lamb, God bless thee ! Petit Agneau, que Dieu te bénisse !
Little Lamb, God bless thee ! Petit Agneau, que Dieu te bénisse !
JE M’AUTO-ÉVALUE
Tu peux maintenant faire le bilan de tes compétences pour les séances 1 et 2 grâce à la grille d’auto-évaluation ci-
dessous. En fonction de ce que tu penses avoir acquis, mets une croix dans la colonne TB (très bien), B (bien), AB (assez
bien) ou INS (insuffisant) en face de chaque compétence.