Hydro Geologie
Hydro Geologie
Hydro Geologie
Le cours d' « Hydrogéologie » traite de manière simplifier et sommaire les eaux souterraines,
avec leurs distributions, leurs mouvements, leurs caractères physico-chimiques, .. etc. ainsi
que tous les phénomènes que peuvent subir les fluides dans le milieu souterrain, en fonction
du type de réservoir.
Suite à une présentation du cycle de l'eau et les principaux systèmes hydrogéologiques, le
bilan hydrologique dans un contexte global et ses différentes composantes sont présentés avec
la mise en relief de l'importance des facteurs contrôlant l'infiltration depuis la surface
terrestre jusqu'au niveau de la nappe. Ensuite, les relations étroites entre la roche encaissante
et la ressource hydrique sont exposés et analysés. La dernière partie est consacrée à la
présentation des techniques d'identification et de caractérisation des aquifères, au captage des
nappes et à la gestion des ressources en eau souterraines, y compris les critères d'exploitation
d'une nappe et sa vulnérabilité à la pollution et la surexploitation.
Cet enseignement illustre les étapes à suivre pour arriver à localiser précisément le lieu
d'implantation et la mise en place de puits de captages. En effet, la compréhension du modèle
de fonctionnement hydrodynamique des systèmes aquifères et le sui~ de l'évolution de leurs
caractéristiques physico-chimique et hydrogéologique sont indispensables pour mener à bien
un projet hydrogéologique.
A travers cet enseignement, on montre aux étudiants que la réussite d'une étude
hydrogéologique nécessite aussi le recoupement de plusieurs approches : la partie géologique
du terrain, avec les formations existantes (appelées formations lithostratigraphiques), la partie
hydrodynamique et son aspect physico-chimique. Enfin, la partie pratique 11 in situ",· très
importante pour évaluer les paramètres d'écoulement (pompages d'essài).
Ce cours a pour objectif d'initier les étudiants aux sujets de la gestion intégrée des
ressources en eau. Il vise à donner une formation générale de base sur l'écoulement des eaux
souterraines, préparer l'étudiant pour l'évaluation des caractéristiques des milieux
susceptibles de donner de l'eau souterraine et rendre l'étudiant apte à solutionner des
problèmes généraux touchant les eaux souterraines.
Cours d'Ilvdrogiologie
HYDROGEOLOGIE
Page
CH-1 - LES SYSTEMES HYDROLOGIQUES.............................................. 1
CH - II - LE BILAN HYDROLOGIQUE . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . 5
Bibliographie........................................................................................... 43
Cours d'Hydrogéologie
I- l'hydrologie?
L'hydrologie est la science qui étudie les eaux terrestres, leur origine, leur mouvement
et leur répartition sur notre planète, leurs propriétés physiques et chimiques, leurs interactions
awc l'environnement physique et biologique et leur influence sur les activités humaines.
L'hydrologie est une science extrêmement complexe ; elle fait appel à de nombreuses
disciplines, certaines sont rattachées à la physique du globe telles que la climatologie, la
géologie, la physique, l~ statistiqu!? l'informatique, la géographie, ....etc.
En outre, elle se subdivise en plusieurs branches, suivant le niveau de la biosphère que l'on
emisage:
la limnologie : étude des lacs ;
l'hydrogéologie : étude des eaux souterraines;
la potamologie : étude des eaux de surface (fleuves, rivières, torrents et ruisseaux);
pédohydrologie : étude de l'eau dans la zone aérée du sol;
etc.
Les ressources en eau, tant du point de vue de la qualité que de celui de la quantité, sont l'un
des principaux paramètres à prendre en compte dans l'élaboration d'un projet. Le champ
d'application spécifique de la ressource embrasse tout ce qui a trait aux différents types
d'aménagement et toutes autres activités consommatrices d'eau:
l'alimentation en eau humaine et animale ;
les activités agricoles et industrielles, consommatrices d'eau et/ou ayant incidence sur
la qualité de l'eau.
2- des facteurs anthropiques : qui modifient les conditions naturelles précédentes. C'est
encore, l'intervention de l'homme, directement ou indirectement sur la qualité et la
quantité d'eau (sur-exploitation, urbanisme, pollution, ...... , etc.)
Le cycle de l'eau ou cycle hydrologique est un concept plutôt théorique (Fig. 1). Il englobe les
phénomènes du mouvement, de la perte et du renouvellement des eaux sur la terre. On doit
ainsi préciser que cette définition implique que les mécanismes régissant le cycle
hydrologique ne surviennent pas seulement les uns à la suite des autres, mais sont aussi
concomitants. Pour mieux faire comprendre ceci, la figure 1 illustre de façon qualitative le
cycle de l'eau et les mécanismes le régissant.
L'eau dans la nature suit un vaste cycle sous trois états principaux : gazeux, liquide et solide.
La vapeur d'eau atmosphérique se condense en nuage qui engendre les précipitations (P), sous
forme de pluie, de neige ou de grêle. Parvenue sur le sol, une partie des précipitations
s'écoulent à sa surface vers le réseau hydrographique et les étendues d'eau libres (lacs, mers,
océans) qu'elle alimente: c'est le ruissellement de surface (R) qu'il ne faut pas confondre
avec l'écoulement. Une autre quantité, l'infiltration (1), franchit la surface, pénètre dans le sol
et le sous-sol où elle alimente les eaux souterraines constituant le stock d'eau du sol et les
réserves des nappes aquifères.
Le cycle de l'eau est étudié dans des territoires emboîtés, de tailles décroissantes : globe
terrestre, continents ou océans et systèmes hydrologiques. Dans chaque domaine, deux
aspects sont considérés : la quantité d'eau stockée avec un rôle régulateur et la circulation
d'eau assurant les échanges, c'est à dire le renouvellement.
Quelque soit la représentation quantitative du cycle hydrologique, elle reste toujours
approximative et il ne faudra pas s'étonner de voir certains auteurs proposer des chiffres
différents; cela dépend des modes de calcul utilisés et des pourcentages attribués aux divers
mécanismes de transport de l'eau.
La circulation de l'eau à la surface de la terre (Fig. 1) assure les échanges entre les quantités
d'eau stockées sous 3 états, vapeur, liquide et solide au sein des grands réservoirs que
constituent l'hydrosphère (océans, eaux continentales, glaces), l'atmosphère (vapeur d'eau) et
la biosphère (eau présente chez les êtres vivants). Ce cycle, mis en mouvement par l'énergie
solaire et la force de gravité, s'avère relativement stable dans le temps c'est à dire que toute
perte dans l'un des compartiments terrestres est compensée par un gain dans l'un ou l'autre des
compartiments.
A l'échelle mondiale, les experts estiment que 65 % des précipitations qui arrivent sur la terre
s'évaporent, 24 % ruissellent et 11 % s'infiltrent, chiffres qui vont subir bien évidemment des
variations significatives selon les latitudes
Cours d 'Hydrogéologie
Le cycle de l'eau est planétaire et perpétuel. Pour l'exécution des études hydrogéologiques il
est nécessaire de le fractionner, conventionnellement, en domaines d'espace et en durées
accessibles aux observations, expérimentations et mesures, donc en systèmes hydrologiques.
L'étude du cycle de l'eau situe les systèmes hydrologiques dans leur environnement et permet
d'analyser leur comportement hydrodynamique.
Trois domaines d'espaces interdépendants, emboîtés, peuvent être circonscrits, Ils identifient 3
systèmes hydrologiques, dans l'ordre de grandeur décroissant (Fig. 2):
- le bassin hydrologique
Le bassin hydrologique est circonscrit par les lignes de crêtes topographiques, délimitant le
bassin versant d'un cours d'eau et de ses affluents. Il correspond donc, en surface au bassin
hydrogéographique. Il est admis que ses limites se superposent, au mieux, à celles du bassin
hydrogéologique. Ces conditions sont en général réalisées pour les grandes unités, de l'ordre
de quelques centaines de millier de km2 •
- le bassin hydrogéologique ou des eaux souterraines
Le bassin hydrogéologique est la fraction de l'espace du bassin hydrologique située sous la
surface du sol. C'est le domaine des eaux souterraines. En général, il correspond à un bassin
sédimentaire. Ses limites sont imposées par la structure hydrogéologique.
- l'aquifère avec sa nappe d'eau souterraine
L'aquifère, identifié par la géologie, est l'unité de domaine d'étude des eaux souterraines. Le
bassin hydrogéologique est constitué d'un ou de plusieurs aquifères.
Pour obtenir des données comparables, base de l'évaluation et des prévisions, il est nécessaire
de disposer de références communes, moyennes annuelles et moyennes mensuelles étant le
plus communément retenues. Cet aspect temporel fait également intervenir la notion d'année
hydrologique qui correspond à une période de 12 mois, choisie en fonction des conditions
climatiques régionales. Cette année est fixée pour la Tunisie de septembre à août.
- - - - - - · - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - C o u r s d'Hydrv_o/ogifi
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CH - II - LE BILAN HYDROLOGIQUE
Dans le cycle de l'eau, il y a un transfert incessant entre les différents réservoirs qui
constituent l'hydrosphère : l'océan, les roches continentales, les glaciers polaires, les lacs, les
fleuves et l'atmosphère.
Les volumes disponibles dans le monde ont été estimés comme suit :
• Total hydrosphère: 1358,3 millions de krn3 soit une mince couche d'épaisseur
d'environ 2,7 Km.
• Les océans: 1320 millions de krn3 , soit 97,2 %
• Les eaux continentales: 38,3 millions de krn3 , soit 2,8 %
• Neiges et glaciers : 30 millions de krn3, soit 78,3 % des eaux continentales
• L'eau souterraine à moins de 800 rn: 4 millions de krn3 , soit 10,4 %
• L'eau souterraine à plus de 800 rn : 4 millions de krn3 , soit 10,4 %
• L'humidité du sol : 0,07 millions de km3, soit 0,002 %
• Les lacs d'eau douce : 0,12 millions de k:m3 , soit 0,003 %
• Les lacs d'eau salée : 0, 1 millions de krn3 , soit 0,0026 %
• Les rivières: 0,001 millions de krn3 , soit 0,00003 %
• L'atmosphère : 0,013 millions de krn3, soit 0,0003 %
En examinant les étapes du cycle hydrologique, on se rend compte que l'eau, à l'échelle
du globe, passe par différents « plans » ; ce sont les eaux atmosphériques, les eaux de surface
et les eaux souterraines. Les mécanismes de passage des ressources aquatiques d'une étape à
l'autre sont :
1 - l'évaporation et la transpiration (évapotranspiration) (E);
2 - la précipitation (P);
3 - le ruissellement souterrain et de surface (R);
4 - l'infiltration (1).
A noter que les eaux souterraines s'écoulent, soit en profondeur, soit en surface, vers le réseau
hydrographique et les océans et réapparaissent ainsi dans le cycle de l'eau.
Ainsi le bilan d'eau d'une région donnée peut être décrit par la formule suivante :
P=E+R+I
Le problème est certainement beaucoup plus facile à énoncer qu'à résoudre. C'est à dire que
dans la pratique, on peut envisager une très bonne précision pour le calcul d'un bilan régional,
mais les difficultés des mesures précises de chacun de ces termes sont telles que toutes les
évaluations ne peuvent qu'être approchées.
Le cycle global débute par la transformation, chaque année hydrologique moyenne, de 577
000 Krn 3 d'eau en vapeur sous l'action de l'évaporation (E). La vapeur d'eau s'élève dans
l'atmosphère où elle se condense en nuages, lesquels engendrent les précipitations (P). Le
volume de 577 000 Krn3/an égal à celui de l'évaporation, équilibre le cycle global d'eau.
Il - 1- LES PRECIPITATIONS
Les précipitations groupent toutes les eaux météoriques recueillies par un bassin versant ou
une zone collectrice déterminée. Elles se représentent sous formes liquide (pluie, brouillard,
rosée) ou solide (neige, grêle, givre).
«la précipitation est la quantité d'eau météorique, totale, liquide ou solide, qui tombe sur une
surface horizontale, appelée section pluviométrique. Généralement, c'est la surface
collectrice du pluviomètre ».
La hauteur de précipitation est définie comme la hauteur de la lame d'eau qui s'accumule sur
une surface horizontale, si toutes les précipitations y étaient immobilisées. Elle est assimilée
au volume total d'eau, tombé, en m3 divisé par la section pluviométrique, évaluée en m 2 . La
hauteur de précipitation peut se rappo1ier à divers intervalles de temps Gour, mois, année ... ).
On l'exprime généralement en hauteur de précipitation ou lame d'eau précipitée par unité de
surface horizontale (mm== 1 l/m2). On définit aussi son intensité (mm/h) comme la hauteur
d'eau précipitée par unité de temps.
Les mesures ponctuelles acquises au niveau des pluviomètres ou des pluviographes sont
analysées et soumises à différents traitements statistiques. Les mesures pluviométriques sont
exprimées en hauteur de précipitation journalière ou instantanée exprimée en mm. Cette
dernière représentation est particulière aux pluviomètres enregistreurs ou pluviographes.
L'exploitation des données hydrologiques recueillies par les différentes stations de mesure,
installées sur une section pluviométrique nous conduit à les convertir en données synthétiques
et statistiques :
- tableaux et graphiques chronologiques ;
- courbe des hauteurs de précipitations cumulées ;
- tableaux et données statistiques.
Parmi les méthodes généralement proposées pour calculer la moyenne des pluies à partir de
l'ensemble des mesures ponctuelles obtenues à plusieurs stations pluviométriques sur le bassin
ou à proximité, on distingue la méthode de la moyenne arithmétique, la méthode des
polygones de Thiessen ou l'utilisation d'isohyètes. Le choix de· la méthode dépendra
notamment de la longueur de la série de données dont on dispose, la densité du réseau de
mesure, et la variation du champ pluviométrique.
Les eaux de pluie qui atteignent la surface du sol et qui arrive à échapper à l'infiltration
et à l'évaporation vont donc se déplacer à la surface du sol. Ce mouvement se fait sous forme
de lame d"eau étalée et de faible épaisseur: C'est le ruissellement. Il se fait suivant les pentes
du bassin versant pour atteindre les cours d'eau pour former ensuite la composante
écoulement qui se fait au sein du réseau hydrographique.
Le ruissellement est l'une des composantes hydrologiques les plus difficiles à mesurer. Il
dépend de la pente topographique (relief), de la végétation, de la nature du sol, ... etc.
Les auteurs cherchent toujours à évaluer la composante ruisselée d'une façon indirecte .:t ont
défini le coefficient de ruissellement comme étant le rapport entre la lame d'eau ruisselée (R)
et la lame d'eau précipitée (P), (Cr= RI P).
10
Cours d'Hydrogéologie
Plusieurs études d'estimation réalisées sur différents bassins versants ont permis d'avancer des
valeurs du coefficient de ruissellement selon la nature et le type de surface de ruissellement :
Forêt: Cr= 12% , Prairie: Cr= 6,5% , Sol nu: Cr= 48,8 % ,
Pavés : Cr = 60 % , Macadam: Cr = 90 %
Etant données les difficultés qu'il y a lieu à mesurer la transpiration des végétaux ainsi
que l'évaporation à partir des sols nus, on a groupé ces deux termes en un seul :
évapotranspiration et on désigne par :
- l'évapotranpiration potentielle qui représente la quantité d'eau évapotranspirée si les
réserves en eau étaient suffisantes pour compenser les pertes maximales.
- l 'évapotranspiration rée !le qui représente les pertes d'eau dans les conditions
naturelles d'humidité du sol. C'est à dire la quantité d'eau réellement évaporée compte
tenu de l'eau disponible.
• Si l'eau est disponible en excès, ETR = ETP
• Si l'eau est insuffisante, ETR < ETP.
11-4-INFILTRATION
L'infiltration qualifie le transfert de l'eau à travers les couches superficielles du sol, lorsque
celui-ci reçoit une averse ou s'il est exposé à une submersion. L'estimation de l'importance du
processus d'infiltration permet de déterminer quelle fraction de la pluie va alimenter les
écoulements souterrains et donc aussi participer à la recharge des nappes souterraines. L'eau
d'infiltration remplit en premier lieu les interstices du sol en surface et pénètre par la suite
dans le sol sous l'action de la gravité essentiellement. L'infiltration influence de nombreux
aspects de l'hydrologie, du génie rural ou de l'hydrogéologie. Afin d'appréhender le processus
d'infiltration, on peut définir :
L'infiltration est le volume total d'eau infiltrée pendant une période donnée. Elle est égale à
l'intégrale dans le temps du régime d'infiltration (d'après Musy, Soutter, 1991):
• La conductivité hydraulique à saturation Ks est un paramètre essentiel de l'infiltration.
Il représente la valeur limite du taux d'infiltration si le sol est saturé et homogène. Ce
paramètre entre dans de nombreuses équations pour le calcul de l'infiltration.
• La capacité d'infiltration ou capacité d'absorption (ou encore infiltrabilité) représente
le flux d'eau maximal que le sol est capable d'absorber à travers sa surface, lorsqu'il reçoit une
Cours d'Hydrogéologie
Les relations entre la roche encaissante et l'eau sont de deux natures principales
relevant de deux grandes familles de facteurs :
1 - 1 - Facteurs statiques
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80
~
e·
70
::: 60
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'3 50
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~ 30·
=R 20
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0
2 0.5 0..2 0.1 0,05
diamètre des grains en mm
b - la porosité : Elle traduit le volume du vide contenu dans la roche. Elle est exprimée en %.
- la porosité totale : c'est le rapport entre le volume du vide et le volume total de la roche :
n = Vv / Vt x 100 (%)
- la porosité efficace : elle traduit la partie eau gravifique (libre) qui intéresse l'exploitation :
11e=Ve/Vtx 100(%)
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1 - 2 - Facteurs dynamiques
Le déplacement d'une masse d'eau dans un réservoir est la résultante-d'un certain nombre de
forces agissantes le long de tout le trajet de l'amont vers l'aval. L'eau se déplace des points à
fort potentiel (charge hydraulique) vers les points à faible potentiel.
Les principaux facteurs dynamiques qui agissent sur l'eau sont par ordre d'impo·tance
décroissante :
la gravité : elle gère la presque totalité des eaux en circulation ;
• quelques valeurs de porosité :
îyj)t:.s d-c pOrtl~Îll~ -tJ-t.:S U11Ïitèd,;:nu: .(;l:o-logfqU~!'); (.~} Zll~"ltL':iJhl ~:r.Hmf.l~rP, r'H>n fQMSt)l~dio; (.h) fO-Cht
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1 - 2 - Facteurs dynamiques
Le déplacement d'une masse d'eau dans un réservoir est la résultante· d'un certain nombre de
forces agissantes le long de tout le trajet de l'amont vers l'aval. L'eau se déplace des points à
fort potentiel (charge hydraulique) vers les points à faible potentiel.
Les principaux facteurs dynamiques qui agissent sur l'eau sont par ordre d'impo-tance
décroissante :
la gravité : elle gère la presque totalité des eaux en circulation ;
Cours d 'Hydrogéologie
L'écoulement d'un fluide peut être laminaire ou turbulent. Dans un écoulement laminaire,
chaque particule du fluide se déplace en forme de lame ou couche entre lesquelles il n'y a pas
de mélange, c'est à dire que l'eau se déplace avec la même vitesse et les paramètres de la
nappe sont constants en fonction du temps. Si les vecteurs de vitesse sont parallèles ~
.parall@les en tout point, l'écoulement est dit uniforme. Par contre, si la vitesse et la pression
en un point donné présente des fluctuations aléatoire autour d'une valeur moyenne, le régime
est dans ce cas turbulent.
Si en un point donné du milieu aquifère la vitesse d'écoulement reste constante à tout instant
(en valeur et en direction), l'écoulement est dit permanent, donc un régime d'équilibre. Par
15
-
Cours d'Hydrogéolqgjg_
contre, si cet écoulement est perturbé par des facteurs naturels ou artificiels, ces conditions de
non-équilibre traduisent un écoulement transitoire où la vitesse d'écoulement en un point
donné change, en valeur et/ou en direction, dans le temps.
L'écoulement transitoire peut être laminaire ou turbulent selon les vitesses
d'écoulement et les caractéristiques du milieu.
II - 3 I Perméabilité et Transmissivité
b - la perméabilité (K) d'un matériau représente son aptitude à laisser circuler l'eau à travers
lui. Elle est exprimée en m/s.
d - le coefficient d'emmagasinement (S) est la capacité d'un aquifère à libérer de l'eau sous
l'effet d'un abaissement de la charge hydraulique : c'est le volume d'eau libérée par un
volume unitaire de ce matériau pour une baisse unitaire de charge hydraulique.
S = Volume récupérable I Volume vidangé.
II - 4 /Equation de Darcy
z,
Plan de référence
Q = V S = Ki S avec i = 8H /L
16
Cours d'Hydrogéologie
K =perméabilité de l'aquifère
Q =débit d'écoulement
S =section à travers laquelle passe l'eau
Sur le terrain, on le calcule en plaçant deux piézomètres distants de L mètres. Le gradient est
le rapport entre la différence de niveau dh des piézomètres et la distanèe L (Fig. 8).
piézomètre
1 2
surface
piézométriq
niveau de base
gradient hydraulique: H1 - H2
L
Dans les laboratoires, la perméabilité des roches est étudiée par l'observation de la
filtration de l'eau à travers des échantillons de roches dans des appareils spéciaux. Dans ce but
on utilise largement les appareils appelés perméamètres.
dl: sol
~~:1p:k,i!.Q
-:{~:
----- -~--
-;:,:,::.·:·:·:0::.-:-:·::.·::::·:·:·:·:·:·::_:_:_:_.;:_.:_.:-:,;_:
17
6.1 Perméamètre à charge constante
L'échantillon prélevé est ramené aux dimensions requises pour l'appareil de mesure. Il est
ensuite mis à saturation, puis l'éprouvette est traversée par un fluide de telle façon que la
charge au sommet de l'échantillon soit constante.
La détermination de la perméabilité se fait à partir de la mesure du débit d'écoulement Q et du
gradient hydraulique .JH :
L
L1H Q L
Q= KS-=>K=----- (5.2)
L S !1H
ln -h
(h
J
= -KS
sL
(t - t 0 ) (5.3)
0
L'inconvénient des mesures en laboratoire est d'opérer sur des échantillons trop petits
pour fournir une représentation valable de la perméabilité d'un sol, par suite des hété-
rogénéités locales. Les perméabilités mesurées en laboratoire sont toujours inférieures à celles
mesurées in situ.
In situ il existe plusieurs méthodes pour déterminer la valeur du coefficient de perméabilité,
parmi lesquelles ~exige un régime d'écoulement permanent: c'est l'essai Dupuit.
e_U/.L
7) Ordre de grandeur de la perméabilité
Pour fixer les ordres de grandeur, on rencontre fréquemment les valeurs suivantes:
La plus grande perméabilité appartient aux terrains karstiques à grandes fissures (calcaires,
dolomites) ainsi qu'aux terrains meubles à gros grains (galets, sable). Par contre, les terrains à réseau
Cours d'Hydrogéologie
serré de joints (par exemple schistes argileux) et les terrains meubles composés de fractions fines
(limons sableux et argileux) sont faiblement perméables à l'eau.
De nombreux sols .sédimentaires sont constitués par des couches St1perposées de gra·
nulométries et A!fltltl- de perméabilités variables. La perméabUité est parmi les propriétés des
sols les plus sensibles à l'anisotropie.
SoJt un terrain stratifié d 1 épaisseur H constitué den couches horizontales d1 épaisseur H1
et de perméabilité k 1. On peut définir un terrain fictif homogène q~i, dans tes mêmes conditions
de perte de charge, halsse filtrer le même débit.
{1 Cas d'un écoulement parallèle au plan de stratification
---
-
--
Cours d'Hvdrogép!ogie
Remar:gue : La perméabilité du terrain fictif homogène est beaucoup plus élevée dans le sens
des couches que dans le sens perpendiculaire aux couches. Dans le cas d'un terrain constitué
. k
de deux couches on peut facilement démontrer que -1L > 1 => dans les terrains stratifiés, la
. kv
perméabilité est plus grande parallèlement à la stratification que perpendiculairement.
II -11 Classification des roches en fonction de leur perméabilité
a - les roches aquifères :Âe sont des roches poreuses, perméables, emmagasinent de l'eau et
la laisse circuler. Ces roches forment l'essentiel de nappes d'eau exploitables (Fig. 9).
b - les roches aquicludes : JÇe sont des roches poreuses qui peuvent emmagasiner de l'eau
mais de très faible pennéabilité. L'eau y circule très difficilement. Ces roches sont semi-
perméables ou intercalaires.
c - les roches aquifuges: be sont des roches où l'eau ne circule pas du tout.Ji:e sont des
roches imperméables.
Une formation lithostratigraphique est constituée par un corps de terrain de nature homogène :
sable, calcaire, grès, granite, argile, gypse, etc. Elle est désignée par le nom de la région (ou
de la localité) où elle a été observée et décrite ou par un terme d'étage. Exemples : calcaire de
Champigny, alluvions de la Crau, sables albiens du bassin de Paris.
Elle est identifiée par 3 ensembles de données fixes : surfaces limites, localisation dans le
sous-sol et structure.
21
-
Cours d'Hydrogéo~ogj&
Lorsqu'un matériau aquifère n'est pas recouvert par un autre matériau ""fnoin~ .
perméable, ce matériau constitue alors un aquifère libre. Lorsque le matériau aquifère est
recouvert d'un matériau imperméable, il constitue un aquifère captif. Si le matériau sus-jacent
est moins perméable, mais sans pouvoir être considéré imperméable, alors le matériau
aquifère constitue un aquifère semi-captif.
La définition des aquifères libre, captif et semi-captif peut aussi être approchée au
moyen des conditions de recharge verticale de l'aquifère. Lorsque l'infiltration des
précipitations entraîne une recharge verticale directe de l'aquifère, alors celui-ci constitue un
aquifère libre. Lorsque les précipitations ne peuvent s'écouler verticalement de manière à
recharger librement l'aquifère, celui-ci est qualifié d'aquifère captif. Lorsque cette recharge est
partielle, l'aquifère est dit semi-captif.
La nappe d'eau souterraine représente spécifiquement la partie saturée en eau du
matériau aquifère. Les qualificatifs " libre, captif et semi-captif " s'appliquent aussi pour
caractériser les nappes.
Lorsque la surface de la nappe d'eau souterraine (ou la surface de l'eau de la nappe
souterraine) fluctue librement dans le temps, cette nappe est qualifiée de nappe libre (ou de
nappe à surface libre). Lorsque la position de la surface de la nappe ne peut pas varier, la
nappe est captive ou semi-captive. La nappe captive ou semi-captive est une nappe sans
surface libre. Le degré de captivité de la nappe est déterminé par le contraste de perméabilité
des matériaux.
On parle de nappe libre lorsque l'altitude de l'eau dans le puits con-espond toujours à la
charge hydraulique de l'eau dans la nappe, comme à celle dans la frange capillaire. Mais, si la
surface d'une nappe libre est proche de la surface du sol (généralement à quelques mètres ou
quelques dizaines de mètres de profondeur), alors cette nappe est appelée une nappe
phréatique (Fig. 10). En effet, ce sont ces nappes phréatiques qui étaient généralement les
seules exploitées par des puits de surface. Les caractéristiques physiques et hydrodynamiques
de ces nappes sont identiques à celles des autres nappes libres. Leur spécificité provient plutôt
de la proximité de leur surface libre avec la surface du sol, permettant un prélèvement
important par les végétaux, des possibilités d'évaporation directe ou ·reliée avec la remontée
capillaire, et des conditions de recharge rapide.
1'. Parfois, localement ou temporairement, ces nappes deviennent affleurantes, c'est-à-
dire que leur surface atteint la surface du sol ou même la dépasse. Cela se manifeste alors par
la présence de zones humides, de marais et même de lacs et on aura des échanges entre les
eaux superficielles et souterraines.
Certaines nappes beaucoup plus limitées latéralement constituent des nappes perchées,
suspendues au-dessus de la nappe libre régionale. Fréquemment, ces nappes perchées
présentent un" débordement" constituant une alimentation verticale à la nappe libre sous-
jacente.
Les nappes libres sont principalement alimentées (rechargées) par l'infiltration
verticale des précipitations depuis la surface du sol, par des échanges avec les écoulements de
surface et par des apports latéraux aux limites de ces nappes provenant d'autres nappes.
22
Cours d'Hydrogéologie
Les nappes captives sont des nappes encadrées par deux niveaux imperméables
constituant le toit et le mur de l'aquifère. L'alimentation de ces nappes captives ne peut donc
avoir lieu que latéralement. Leur alimentation, de même que leur mise en charge, provient
donc de lieux parfois très distants du lieu d'exploitation de l'eau. La zone d'alimentation, c'est-
à-dire la zone de recharge de l'aquifère, est nécessairement en un point plus élevé que celui de
son exploitation. Dans cette zone, la nappe est généralement libre, ou du moins semi-captive.
Dans le secteur amont, l'alimentation provient, comme pour toute nappe libre, de l'infiltration
des précipitations depuis la surface du sol, des échanges avec les écoulements de surface et
des apports latéraux aux limites. C'est l'altitude de la surface de la nappe libre dans ce secteur
qui engendre les charges hydrauliques observables en aval dans les secteurs captifs (Fig. 11 ).
Parfois, dans certaines nappes captives, la charge hydraulique est supérieure à la surface du
sol. Ainsi, si un puits est réalisé dans cette nappe, l'eau y jaillit naturellement du sol et la
nappe est dite artésienne. Ce type de nappes sont parfois qualifiées de nappes jaillissantes.
Lorsque le toit de l'aquifère ne peut être considérée comme imperméable, bien que nettement
moins perméable que l'aquifère lui-même, alors un échange peut avoir lieu entre cet aquifère
et son toit. Une telle nappe est dite semi-captive. Un écoulement vertical ascendant ou
descendant aura lieu selon la charge hydraulique de cette nappe soit supérieure ou inférieur à
celle sus-jacentes (Fig. 12).
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La surface piézométrique des nappes est déterminée par les caractéristiques de leur
écoulement qui, dans les conditions naturelles de gisement les eaux souterraines, dépendent
de différents facteurs :
- les conditions géomorphologiques et stmcturales régionales qui imposent :
- le niveau et la pression piézométriques;
- le type de nappe et son profil de dépression ;
- les caractéristiques de la couche aquifère: lithologie (perméabilité), section et substratum ;
- les conditions d'alimentation et de drainage.
Dans le puits, nous pouvons mesurer la hauteur d'eau h, distance comprise entre la surface de
l'eau et le terrain naturel.
• La pression piézométrique H, exprimée en hauteur d'eau, est : H = z - h (en m)
z, étant l'altitude du terrain naturel par rapport au niveau de la mer.
• On appelle piézomètres des puits artificiels, en général de faible diamètre, forés dans la
couche aquifère, pour mesurer le niveau piézométrique.
• La pression piézométrique est donc exprimée par la hauteur d'eau en mètres correspondant
à l'altitude du niveau piézométrique.
• Pour une source, le niveau piézométrique est la cote de l'émergence naturelle : H = z
• Dans le cas d'une nappe captive, la pression ou niveau piézométrique est : H = z + h
IV-2- Types de nappes
Dans une nappe libre en écoulement, le lieu des points d'application des pressions
piézométriques est la surface piézométrique. Celle-ci s'identifie approximativement avec la
surface libre des eaux souterraines, limite supérieure de la zone de saturation. Les pressions
piézométriques étant, par suite des pertes de charge, décroissantes dans le sens de
l'écoulement.
Dans l'écoulement en régime laminaire, les filets liquides sont parallèles entre eux et à
l'axe d'écoulement. Les filets liquides supérieurs constituent la surface piézométrique. Un plan
vertical passant par un des filets liquides de la surface piézométrique détermine le profil de
dépression.
Les nappes cylindriques ou plates sont caractérisées par une surface piézométrique
cylindrique dont les génératrices sont horizontales et perpendiculaires aux filets liquides, donc
à l'axe du courant. Dans la nappe cylindrique tous les profils de dépression sont identiques
(Fig. 13).
V- CARTOGRAPHIE DE L'AQUIFERE
i = (Hl -H2) / L
or V = k i on aura ainsi Q = S1 k1 i1 = S2 k2 b
Sur les cartes en courbes isopièzes apparaissent des zones où les structures
hydrologiques sont homogènes : ce sont les nappes régulières qui peuvent être étudiées par
l'examen de trois caractéristiques des courbes :
Les dépressions dans la surface piézométrique peuvent être dues à des pertes
profondes, à des diminutions locales de la perméabilité (lentilles imperméables), à une
dépression du substratum imperméable et plus fréquemment à l'action d'un pompage
important ( cône de dépression) (Fig. 18).
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Les seuils hydrauliques apparaissent sur les cartes hydrologiques par des courbes
isopièzes brusquement rapprochées, très serrées, marquant donc une chute rapide de la pente
de la surface libre de la nappe et par des alignements de sources artésiennes. Ces structures
aquifères sont dues à des conditions géologiques particulières, liées à d'importantes fractures
profondes intéressant le substratum et le complexe aquifère. Ici la faille joue le rôle d'un
barrage souterrain naturel, par la mise en contact de couches de perméabilité différentes
(Fig. 18).
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