CentraleSupélec 2021 PC Mathématiques 2 e
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2021
PC
4 heures Calculatrice autorisée
Dans tout ce sujet, 𝐼 est un intervalle de ℝ d’intérieur non vide et 𝑤 est une fonction continue et strictement
positive de 𝐼 dans ℝ ; on dit que 𝑤 est un poids sur 𝐼.
Étant donnée une fonction continue 𝑓 : 𝐼 → ℝ telle que 𝑓𝑤 est intégrable sur 𝐼, on cherche à approcher l’intégrale
∫ 𝑓(𝑥)𝑤(𝑥) d𝑥 par une expression de la forme
𝐼
𝑛
𝐼𝑛 (𝑓) = ∑ 𝜆𝑗 𝑓(𝑥𝑗 ),
𝑗=0
l’erreur de quadrature associée. On remarque que 𝑒 est une forme linéaire sur l’espace vectoriel des fonctions 𝑓
de 𝐼 dans ℝ telles que 𝑓𝑤 est intégrable sur 𝐼.
On rappelle qu’un polynôme est dit unitaire si son coefficient dominant est 1.
Étant donné un entier 𝑚 ∈ ℕ, on note ℝ𝑚 [𝑋] l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels de degré
inférieur ou égal à 𝑚. On dit qu’une formule de quadrature 𝐼𝑛 (𝑓) est exacte sur ℝ𝑚 [𝑋] si,
∀𝑃 ∈ ℝ𝑚 [𝑋], 𝑒(𝑃 ) = 0,
Enfin, on appelle ordre d’une formule de quadrature 𝐼𝑛 (𝑓) le plus grand entier 𝑚 ∈ ℕ pour lequel la formule de
quadrature 𝐼𝑛 (𝑓) est exacte sur ℝ𝑚 [𝑋].
Les parties II et III s’appuient sur la partie I et sont indépendantes entre elles.
Dans cette sous-partie, on se place dans le cas 𝐼 = [0, 1] et ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑤(𝑥) = 1. On cherche donc à approcher
1
0 si 𝑗 ≠ 𝑖,
∀𝑗 ∈ ⟦0, 𝑛⟧, 𝐿𝑖 (𝑥𝑗 ) = {
1 si 𝑗 = 𝑖.
Q 8. On se place dans le cas 𝐼 = [0, 1] et ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑤(𝑥) = 1. Déterminer la base de Lagrange associée aux
points (0, 1/2, 1) et retrouver ainsi les coefficients de la formule de quadrature 𝐼2 (𝑓) de la question 3.
Dans cette sous-partie, on suppose que l’intervalle 𝐼 est un segment : 𝐼 = [𝑎, 𝑏], avec 𝑎 < 𝑏.
Pour tout entier naturel 𝑚, on considère la fonction 𝜑𝑚 : ℝ2 → ℝ définie par
(𝑥 − 𝑡)𝑚 si 𝑥 ⩾ 𝑡,
∀(𝑥, 𝑡) ∈ ℝ2 , 𝜑𝑚 (𝑥, 𝑡) = {
0 si 𝑥 < 𝑡.
On pourra utiliser le résultat admis suivant : pour toute fonction continue 𝑔 : [𝑎, 𝑏]2 → ℝ, on a
𝑏 𝑏 𝑏 𝑏
On se place maintenant dans le cas d’un segment quelconque 𝐼 = [𝑎, 𝑏] (avec 𝑎 < 𝑏), qu’on subdivise en 𝑛 + 1
points 𝑎0 , …, 𝑎𝑛 équidistants :
∀𝑖 ∈ ⟦0, 𝑛⟧, 𝑎𝑖 = 𝑎 + 𝑖ℎ,
𝑏−𝑎
où ℎ = est le pas de la subdivision.
𝑛
On considère alors la formule de quadrature
𝑏 − 𝑎 𝑛−1
𝑒𝑛 (𝑓) = ∑ 𝑒(𝑔𝑖 ),
𝑛 𝑖=0
où 𝑒 est l’erreur associée à la formule de quadrature 𝐼1 étudiée à la question 11 et les 𝑔𝑖 : [0, 1] → ℝ sont des
fonctions à préciser.
Q 14. En déduire la majoration d’erreur
(𝑏 − 𝑎)3
|𝑒𝑛 (𝑓)| ⩽ sup |𝑓″(𝑥)|.
12𝑛2 𝑥∈[𝑎,𝑏]
Q 15. Montrer que, pour toutes fonctions 𝑓 et 𝑔 de 𝐸, le produit 𝑓𝑔 𝑤 est intégrable sur 𝐼.
On pourra utiliser l’inégalité ∀(𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 , |𝑎𝑏| ⩽ 12 (𝑎2 + 𝑏2 ), après l’avoir justifiée.
Q 16. Montrer que 𝐸 est un ℝ-espace vectoriel.
Pour toutes fonctions 𝑓 et 𝑔 de 𝐸, on pose
On suppose que, pour tout entier 𝑘 ∈ ℕ, la fonction 𝑥 ↦ 𝑥𝑘 𝑤(𝑥) est intégrable sur 𝐼. Cela entraine par linéarité
de l’intégrale que 𝐸 contient toutes les fonctions polynomiales.
On admet qu’il existe une unique suite de polynômes (𝑝𝑛 )𝑛∈ℕ telle que
(a) pour tout 𝑛 ∈ ℕ, 𝑝𝑛 est unitaire,
(b) pour tout 𝑛 ∈ ℕ, deg(𝑝𝑛 ) = 𝑛,
(c) la famille (𝑝𝑛 )𝑛∈ℕ est orthogonale pour le produit scalaire ⟨⋅, ⋅⟩, autrement dit ⟨𝑝𝑖 , 𝑝𝑗 ⟩ = 0, pour
𝑖 ≠ 𝑗 ∈ ℕ.
On dit que les (𝑝𝑛 ) sont les polynômes orthogonaux associés au poids 𝑤.
On s’intéresse aux racines des polynômes 𝑝𝑛 .
On rappelle que ˚ 𝐼 désigne l’intérieur de 𝐼, c’est-à-dire l’intervalle 𝐼 privé de ses éventuelles extrémités.
˚
On a donc 𝐼 = ]𝑎, 𝑏[, où 𝑎 = inf(𝐼) ∈ ℝ ∪ {−∞} et 𝑏 = sup(𝐼) ∈ ℝ ∪ {+∞}.
Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ . On note 𝑥1 , …, 𝑥𝑘 les racines distinctes de 𝑝𝑛 qui sont dans ˚ 𝐼 et 𝑚1 , …, 𝑚𝑘 leurs multiplicités
respectives. On considère le polynôme
𝑘
1 si 𝑚𝑖 est impair,
𝑞(𝑋) = ∏(𝑋 − 𝑥𝑖 )𝜀𝑖 , avec 𝜀𝑖 = {
𝑖=1
0 si 𝑚𝑖 est pair.
Q 18. En étudiant ⟨𝑝𝑛 , 𝑞⟩, montrer que 𝑝𝑛 possède 𝑛 racines distinctes dans ˚
𝐼.
où (𝐿0 , …, 𝐿𝑛 ) est la base de Lagrange associée aux points (𝑥0 , …, 𝑥𝑛 ) (définie dans la partie I).
Ainsi, la formule 𝐼𝑛 (𝑓) est d’ordre 𝑚 ⩾ 𝑛. Nous allons montrer que dans ces conditions, il existe un seul choix
des points (𝑥𝑖 )0⩽𝑖⩽𝑛 qui permet d’obtenir l’ordre 𝑚 le plus élevé possible.
𝑛
Q 19. En raisonnant avec le polynôme ∏(𝑋 − 𝑥𝑖 ), montrer que 𝑚 ⩽ 2𝑛 + 1.
𝑖=0
Q 20. Montrer que 𝑚 = 2𝑛 + 1 si et seulement si les 𝑥𝑖 sont les racines de 𝑝𝑛+1 .
II.D – Exemple 1
II.E – Exemple 2
1
Dans cette sous-partie, 𝐼 = ]−1, 1[ et 𝑤(𝑥) = √ .
1 − 𝑥2
Q 23. Montrer que, pour tout entier 𝑘 ∈ ℕ, la fonction 𝑥 ↦ 𝑥𝑘 𝑤(𝑥) est intégrable sur 𝐼.
Cela entraine que 𝐸 contient toutes les fonctions polynomiales.
[−1, 1] → ℝ
Dans la suite, on considère, pour tout entier 𝑛 ∈ ℕ, la fonction 𝑄𝑛 : ∣ .
𝑥 ↦ cos(𝑛 arccos(𝑥))
{ 𝑝0 = 𝑄0 ,
⎧
⎨ 1
{ ∀𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑝𝑛 = 𝑄 .
⎩ 2𝑛−1 𝑛
Q 27. Pour 𝑛 ∈ ℕ, déterminer explicitement les points (𝑥𝑗 )0⩽𝑗⩽𝑛 de 𝐼 telle que la formule de quadrature
𝑛
𝐼𝑛 (𝑓) = ∑ 𝜆𝑗 𝑓(𝑥𝑗 ) soit d’ordre maximal.
𝑗=0
Q 32. En effectuant un produit de Cauchy, montrer que 𝑏0 = 1 et, pour tout entier 𝑛 ⩾ 2,
𝑛−1
𝑛
∑ ( )𝑏𝑝 = 0.
𝑝=0
𝑝
On remarque que chaque polynôme 𝐵𝑚 est unitaire de degré 𝑚 et que, pour tout 𝑚 ∈ ℕ, 𝐵𝑚 (0) = 𝑏𝑚 .
Q 35. Déterminer 𝐵0 , 𝐵1 , 𝐵2 et 𝐵3 .
Q 36. Montrer que, pour tout entier 𝑚 ⩾ 2, 𝐵𝑚 (1) = 𝑏𝑚 , puis que, pour tout entier 𝑚 ⩾ 1, 𝐵′𝑚 = 𝑚𝐵𝑚−1 .
Dans cette sous-partie, on utilise les nombres 𝑏𝑚 et les polynômes 𝐵𝑚 définis dans la sous-partie III.A pour
établir un développement asymptotique à tout ordre de l’erreur de quadrature associée à la méthode des trapèzes
(déjà étudiée dans la partie I), pour une fonction suffisamment régulière.
Pour tout réel 𝑥, on note ⌊𝑥⌋ sa partie entière.
On fixe un entier 𝑛 ∈ ℕ∗ et on considère une fonction 𝑔 : [0, 𝑛] → ℝ de classe 𝒞∞ .
Q 37. Montrer que
𝑛 𝑛
𝑛−1
𝑔(𝑘) + 𝑔(𝑘 + 1)
∫ 𝑔(𝑥) d𝑥 = ∑ − ∫ 𝐵1 (𝑥 − ⌊𝑥⌋)𝑔′(𝑥) d𝑥.
𝑘=0
2
0 0
On considère maintenant une fonction 𝑓 : [𝑎, 𝑏] → ℝ de classe 𝒞∞ et la formule de quadrature déjà étudiée à la
partie I :
𝑛−1
𝑓(𝑎𝑖 ) + 𝑓(𝑎𝑖+1 )
𝑇𝑛 (𝑓) = ℎ ∑ ,
𝑖=0
2
𝑏−𝑎
(méthode des trapèzes), où ℎ = et ∀𝑖 ∈ ⟦0, 𝑛 − 1⟧, 𝑎𝑖 = 𝑎 + 𝑖ℎ.
𝑛
Q 39. Montrer que, pour tout entier 𝑚 ⩾ 1,
𝑏
𝑚
𝛾2𝑝
∫ 𝑓(𝑥) d𝑥 = 𝑇𝑛 (𝑓) − ∑ + 𝜌2𝑚 (𝑛),
𝑝=1
𝑛2𝑝
𝑎
• • • FIN • • •