CentraleSupélec 2020 PC Mathématiques 2 e
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2020
PC
4 heures Calculatrice autorisée
Fonction caractéristique d’une variable aléatoire réelle
Soit (Ω, 𝒜, ℙ) un espace probabilisé, où 𝒜 est une tribu sur Ω et ℙ une probabilité sur (Ω, 𝒜).
Toutes les variables aléatoires sont discrètes, à valeurs réelles ou complexes, définies sur (Ω, 𝒜).
Si la variable aléatoire 𝑋 : Ω → ℝ est d’espérance finie, on note 𝔼(𝑋) son espérance.
Pour tout nombre complexe 𝑧, on note Re(𝑧) sa partie réelle, Im(𝑧) sa partie imaginaire et 𝑧¯ son conjugué.
⎧ sin 𝑥
{ si 𝑥 ≠ 0,
On appelle sinus cardinal la fonction définie, pour tout réel 𝑥, par sinc(𝑥) = ⎨ 𝑥
{
⎩1 si 𝑥 = 0.
On admet que cette fonction est continue et que pour tout réel 𝑥, |sinc(𝑥)| ⩽ 1.
On étend aux variables aléatoires discrètes à valeurs complexes la notion d’espérance définie pour les variables
aléatoires discrètes réelles. Ainsi, on dit qu’une variable aléatoire discrète à valeurs complexes 𝑍 : Ω → ℂ
est d’espérance finie si les variables aléatoires réelles Re(𝑍) et Im(𝑍) sont d’espérance finie et on définit alors
l’espérance de 𝑍 par
On admettra les résultats suivants qui étendent aux variables aléatoires complexes les résultats analogues sur
les variables aléatoires réelles.
— Toute variable aléatoire 𝑍 complexe finie est d’espérance finie. Si 𝑍(Ω) = {𝑧1 , …, 𝑧𝑟 }, où les 𝑧𝑖 sont deux à
deux distincts, alors
𝑟
𝔼(𝑍) = ∑ 𝑧𝑘 ℙ(𝑍 = 𝑧𝑘 ).
𝑘=1
— Théorème du transfert (cas 𝑋(Ω) fini). Soit 𝑋 une variable aléatoire réelle d’image finie 𝑋(Ω) = {𝑥1 , …, 𝑥𝑟 }
où les 𝑥𝑖 sont deux à deux distincts et soit 𝑓 une application à valeurs complexes définie sur 𝑋(Ω).
Alors 𝑓(𝑋) est d’espérance finie et
𝑟
𝔼(𝑓(𝑋)) = ∑ ℙ(𝑋 = 𝑥𝑘 )𝑓(𝑥𝑘 ).
𝑘=1
— Soit 𝑍 une variable aléatoire complexe telle que 𝑍(Ω) soit dénombrable égal à {𝑧𝑛 , 𝑛 ∈ ℕ} où les 𝑧𝑛 sont
deux à deux distincts. Alors 𝑍 est d’espérance finie si, et seulement si, la série ∑ 𝑧𝑛 ℙ(𝑍 = 𝑧𝑛 ) converge
𝑛⩾0
absolument. Dans ce cas,
+∞
𝔼(𝑍) = ∑ 𝑧𝑛 ℙ(𝑍 = 𝑧𝑛 ).
𝑛=0
— Théorème du transfert (cas 𝑋(Ω) dénombrable). Soit 𝑋 une variable aléatoire réelle d’image dénombrable
𝑋(Ω) = {𝑥𝑛 , 𝑛 ∈ ℕ} où les 𝑥𝑛 sont deux à deux distincts et soit 𝑓 une application à valeurs complexes
définie sur 𝑋(Ω).
Alors 𝑓(𝑋) est d’espérance finie si, et seulement si, la série ∑ ℙ(𝑋 = 𝑥𝑛 )𝑓(𝑥𝑛 ) converge absolument. Dans
𝑛⩾0
ce cas,
+∞
𝔼(𝑓(𝑋)) = ∑ ℙ(𝑋 = 𝑥𝑛 )𝑓(𝑥𝑛 ).
𝑛=0
∀𝑡 ∈ ℝ, 𝜙𝑋 (𝑡) = 𝔼 (ei 𝑡𝑋 ) .
I.C – Image de 𝜙𝑋
On se donne ici une variable aléatoire réelle discrète 𝑋 : Ω → ℝ, dont on note 𝜙𝑋 la fonction caractéristique.
Pour tout (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 , 𝑎 + 𝑏ℤ désigne l’ensemble {𝑎 + 𝑏𝑘, 𝑘 ∈ ℤ}.
Q 9. Montrer que pour tout 𝑡 ∈ ℝ, |𝜙𝑋 (𝑡)| ⩽ 1.
2𝜋
Q 10. Montrer que, s’il existe 𝑎 ∈ ℝ et 𝑡0 ∈ ℝ∗ tels que 𝑋(Ω) ⊂ 𝑎 + ℤ, alors |𝜙𝑋 (𝑡0 )| = 1.
𝑡0
On suppose réciproquement qu’il existe 𝑡0 ∈ ℝ∗ tel que |𝜙𝑋 (𝑡0 )| = 1.
Dans la suite de cette sous-partie I.C, on suppose de plus que 𝑋(Ω) est dénombrable et on reprend les notations
de la question 2.
+∞
Q 11. Montrer qu’il existe 𝑎 ∈ ℝ tel que ∑ 𝑎𝑛 exp(i(𝑡0 𝑥𝑛 − 𝑡0 𝑎)) = 1.
𝑛=0
+∞
Q 12. En déduire que ∑ 𝑎𝑛 (1 − cos(𝑡0 𝑥𝑛 − 𝑡0 𝑎)) = 0.
𝑛=0
2𝜋
Q 13. Montrer que pour tout 𝑛 ∈ ℕ, si 𝑎𝑛 ≠ 0, alors 𝑥𝑛 ∈ 𝑎 + ℤ.
𝑡0
2𝜋
Q 14. En déduire que ℙ (𝑋 ∈ 𝑎 + ℤ) = 1.
𝑡0
II.A.2) On suppose que 𝑋(Ω) est dénombrable et on reprend les notations de la question 2.
𝑥 −𝑚
Pour 𝑛 ∈ ℕ et ℎ ∈ ℝ∗+ , on pose 𝑔𝑛 (ℎ) = sinc ( 𝑛 ) ℙ(𝑋 = 𝑥𝑛 ).
ℎ
+∞
1
Q 17. Montrer que pour tout 𝑇 ∈ ℝ∗+ , on a 𝑉𝑚 (𝑇 ) = ∑ 𝑔𝑛 ( ).
𝑛=0
𝑇
Q 18. Montrer que la fonction 𝑔𝑛 se prolonge en une fonction 𝑔𝑛̃ définie et continue sur ℝ+ .
+∞
Q 19. Montrer que la fonction 𝐺 = ∑ 𝑔𝑛̃ est définie et continue sur ℝ+ .
𝑛=0
Q 20. Établir que 𝑉𝑚 (𝑇 ) →→→→→→→→→→→→ ℙ(𝑋 = 𝑚).
𝑇 → +∞
II.A.3) Application
Q 21. Soient 𝑋 : Ω → ℝ et 𝑌 : Ω → ℝ deux variables aléatoires discrètes telles que 𝜙𝑋 = 𝜙𝑌 . Montrer que,
pour tout 𝑚 ∈ ℝ, ℙ(𝑋 = 𝑚) = ℙ(𝑌 = 𝑚), autrement dit que 𝑋 et 𝑌 ont la même loi.
Soit 𝑁 un entier naturel et soit 𝐹𝑁 la fonction définie, pour tout réel 𝑥, par 𝐹𝑁 (𝑥) = ∫ 𝐾𝑎,𝑥 (𝑡) d𝑡.
−𝑁
Q 23. Montrer que 𝐹𝑁 est de classe 𝐶 1 sur ℝ et que, pour tout réel 𝑥, 𝐹𝑁′ (𝑥) = 𝑁 sinc(𝑁 𝑥).
𝑁 𝑁𝑏
Q 26. En déduire l’existence et la valeur de lim ∫ 𝐾𝑎,𝑏 (𝑡) d𝑡 dans le cas où 𝑎 < 𝑏.
𝑁→+∞
−𝑁
Q 27. Soit 𝑋 : Ω → ℝ une variable aléatoire telle que 𝑋(Ω) est fini. On suppose que les réels 𝑎 et 𝑏
n’appartiennent pas à 𝑋(Ω). Montrer que
𝑁
1
∫ 𝜙𝑋 (−𝑡)𝐾𝑎,𝑏 (𝑡) d𝑡 →→→→→→→→→→→→ ℙ(𝑎 < 𝑋 < 𝑏).
𝜋 𝑁 → +∞
−𝑁
III.B –
On suppose dans cette sous-partie III.B que 𝜙𝑋 est de classe 𝐶 2 sur ℝ.
2𝜙𝑋 (0) − 𝜙𝑋 (2ℎ) − 𝜙𝑋 (−2ℎ)
Q 31. On note 𝑓 la fonction qui à tout réel ℎ > 0 associe 𝑓(ℎ) = . Quelle est
4ℎ2
la limite de 𝑓 en 0 ?
+∞
sin2 (ℎ𝑥𝑛 )
Q 32. Montrer que pour tout ℎ ∈ ℝ∗ , 𝑓(ℎ) = ∑ 𝑎𝑛 .
𝑛=0
ℎ2
Q 33. En déduire que 𝑋 admet un moment d’ordre 2.
III.C –
On fixe dans cette sous-partie III.C un entier naturel 𝑘 ∈ ℕ et on suppose à la fois que 𝜙𝑋 est de classe 𝐶 2𝑘+2
sur ℝ et que 𝑋 admet un moment d’ordre 2𝑘. On note 𝛼 = 𝔼(𝑋 2𝑘 ).
Q 34. Que peut-on dire de 𝑋 si 𝛼 est nul ?
On suppose dorénavant que le réel 𝛼 est strictement positif.
Q 35. Soit 𝑌 : Ω → ℝ une variable aléatoire vérifiant 𝑌 (Ω) = 𝑋(Ω) et, pour tout 𝑛 ∈ ℕ,
𝑎𝑛 𝑥2𝑘
𝑛 .
ℙ(𝑌 = 𝑥𝑛 ) =
𝛼
Montrer que 𝜙𝑌 est de classe 𝐶 2 sur ℝ.
Q 36. En déduire que 𝑋 admet un moment d’ordre 2𝑘 + 2.
Q 37. Soit 𝑘 ∈ ℕ∗ . Déduire des questions précédentes que si 𝜙𝑋 est de classe 𝐶 2𝑘 sur ℝ, alors 𝑋 admet un
moment d’ordre 2𝑘.
IV.B –
On suppose que 𝑋(Ω) est dénombrable et on reprend les notations de la question 2.
On suppose également que, pour tout entier 𝑛 ∈ ℕ, 𝑋 admet un moment d’ordre 𝑛 et qu’il existe un réel 𝑅 > 0
tel que
𝑛𝑛
𝔼(|𝑋|𝑛 ) = 𝑂 ( ) quand 𝑛 → +∞.
𝑅𝑛
𝑛
(i𝑦)𝑘 |𝑦|𝑛+1
Q 39. Montrer que pour tout 𝑛 ∈ ℕ et tout 𝑦 ∈ ℝ, ∣ei𝑦 − ∑ ∣⩽ .
𝑘=0
𝑘! (𝑛 + 1)!
𝑅 𝑅
Q 40. En déduire que pour tout réel 𝑡 ∈ [− , ],
e e
+∞
(i𝑡)𝑘
𝜙𝑋 (𝑡) = ∑ 𝔼(𝑋 𝑘 ).
𝑘=0
𝑘!
• • • FIN • • •