Sara,+14635 36562 1 CE
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Sara,+14635 36562 1 CE
Par
Abdelaziz BERDI
&
Jaouad BOUARFA
Résumé :
Introduction
L’environnement des organisations se voie aujourd’hui plus que jamais turbulent,
changeant et dynamique. La déréglementation des marchés, la concurrence et la forte
compétition, la mondialisation et la montée avec force de la révolution technologique posent
d’énormes défis aux organisations qui sont appelées à les relever, en vue de pérenniser voire
vaincre la concurrence.
Les Technologies d’Information et de Communication (TIC) 1 , spécifiquement,
croissent de façon très rapide. Face à ce constat, nulle organisation, ne se trouve à l’abri des
effets de la révolution technologique qui continue à dominer tous les secteurs. A cet effet,
personne ne pourra prévenir de quoi demain sera fait dans ce domaine, mais ce qui est certain
c’est que, le vent de la digitalisation persistera encore dans les décennies à venir.
Face à cet état de fait, les organisations, dont le secteur bancaire, qui sont en forte
mutation (sociale, technologique, économique, etc.), sont amenées à faire des technologies un
facteur de développement et de croissance. Faute de quoi, elles seront un facteur de blocage
et de démotivation au travail.
De façon spécifique, les TIC constituent la matière grise des organisations bancaires.
Greenan.N a renforcé cette idée en vérifiant que le secteur de la banque est le « secteur
leader » dans l’usage des TIC. Ces dernières, forment dans le secteur bancaire, un réseau
qualifié de « système nerveux de l’activité bancaire »2.
Le présent article vient répondre à la question de l’utilisation des TIC dans le secteur
bancaire marocain. Il vise d’une part, à dresser un état des lieux du niveau d’équipement des
banques marocaines en TIC et avancer d’autre part, des propositions permettant de réussir
l’utilisation des technologies dans la banque marocaine. Pour trouver des clés de réponse à
notre question principale, nous consacrons le premier point à la présentation des concepts clés
de notre recherche : les TIC et le secteur bancaire marocain. Le deuxième point revient sur le
contexte de l’étude, la problématique de l’étude ainsi que la méthodologie adoptée, pour
mettre en œuvre la recherche. L’échantillon choisi et la méthode de collecte des données, font
l’objet du troisième point ; pour terminer avec l’analyse et la discussion des résultats tirés du
travail.
Force est de constater que pour l’analyse de la situation des banques, comme entreprises
financières, les indicateurs financiers (rentabilité, productivité,…) l’emportent sur les
indicateurs non financiers, tels que l’utilisation des TIC (bien que les TIC sont un facteur de
rentabilisé)3. C’est l’apport ultime de cette recherche qui s’arrête sur une des questions clés
que se posent les banquiers, à savoir l’utilisation des TIC.
1
-Désormais, on utilisera l’abréviation TIC comme référence aux Technologies d’Information et de
Communication.
2
Greenan.N (1998) cité in Chetioui.L, « Etude des impacts d’une innovation organisationnelle dans
une entreprise de service : cas de la banque à distance ». [En ligne]. URL: www.strategie-aims.com,
consulté en Février 2014.
3
-Nous constatons que les informations et les données sur l’utilisation des TIC dans les rapports
d’activité réalisés par les banques marocaines sont limitées, voire rares.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
3
Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
4
-Sylla.I, « Les collectivités locales face au défi du numérique : Le cas des communes
d’arrondissement de Dakar», Thèse de doctorat en Géographie et Aménagement, université de
Toulouse 2, soutenue le 12 juin 2009, p.21.
5
-Ben Amar.M, « Marketing relationnel et rôle des nouvelles technologies d’information et de
communication », Mémoire de DESA, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Fès,
décembre 2001, p.1.
6
-Klein.T, Ratier.D, « L’impact des TIC sur les conditions du travail », Centre d’analyse stratégique,
France, P.9 ; in Tamnine.L, « Impact des Technologies d’Information et de Communication (TIC) sur
la Fonction Ressources Humaines (FRH) : Cas de l’Administration publique marocaine », Thèse de
doctorat en Sciences Economiques et Gestion, Faculté des Droits de Fès, 2013, p.31.
7
-Reix.R (2002), cité in « Etude du caractère stratégique des technologies de l’information et de la
communication dans les entreprises tunisiennes ». [En ligne].URL: www.strategi-
aims.com/communication, consulté en novembre 2015, p.2.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
4
Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
Nous entendons par banque, une entreprise financière qui collecte des dépôts et accorde
des crédits ou prêts et offre des services financiers. En effet, selon l’article 11 de la loi
bancaire 2006, les banques sont autorisées à :
- « recevoir du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à deux ans. L’article
précise qu’elles sont les seules à y être habilitées » ;
-distribuer des crédits ;
-gérer et mettre à la disposition de leur clientèle, tous les moyens de paiement ;
-réaliser des opérations connexes à leur activité (change, opérations sur les valeurs, conseil,
présentation d’opérations d’assurance, intermédiation dans les transferts de fonds, .. ;
-prendre des participations dans des entreprises existantes ou en création sous réserves
qu’elles respectent, pour cela, les limites réglementaires fixées par Bank Al Maghrib»8. Les
établissements de crédits agréés en qualité de banques au Maroc, sont portés sur le tableau n°1
en annexes.
Le secteur bancaire marocain se compose d’établissements hétérogènes caractérisés par
une grande diversité, une forte concentration, une concurrence vive et une large ouverture sur
l’extérieur 9 . D’un point de vue institutionnel, le Maroc dispose actuellement du système
financier le plus structuré de la rive sud de la méditerranée, et certainement le plus performant
qui affiche des taux de rentabilité très attrayants, les meilleurs après ceux observés en Afrique
du Sud. Cependant rares sont les institutions ou entreprises financières qui peuvent se
prévaloir d’une taille susceptible de concurrencer les plus grandes banques d’Afrique du Sud
ou même d’Egypte10.
Du côté juridique, le secteur bancaire marocain est régi par un cadre législatif et
réglementaire complet, inspiré des meilleures pratiques internationales (régulation
prudentielle, supervision bancaire, dispositifs de gestion des risques, Normes Internationales
d’Information Financière/ International Financial Reporting Standards (IFRS), ….)).
Notons qu’avec la monté en puissance des TIC, suite à la révolution technologique qui
gagne du terrain il ya des décennies, un nouveau mode de distribution voit le jour. Il s’agit de
l’e-banking ou la banque électronique, qui consiste profiter des opportunités énormes que
présentent les TIC pour fournir des services en ligne à ses clients. L’objectif poursuivis est
d’améliorer la qualité des services rendus en vue d’accaparer une part de lion à ce niveau.
8
-Berrada.M.A, « Les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur », éditions SECEA,
5ème édition, 2007, p.49.
9
-Daoudi.T, « La banque au Maroc », dépôt légal : 1488/99, p 118, in Ben Amar.M, op cit, p.153.
10
-Hammes.K, « Rapport sur le système financier marocain : Prospective ‘Maroc 2030’», Réalisé pour
le compte du Haut Commissariat au Plan, Mai 2006.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
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Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
plus. En effet, si nous nous arrêtons sur l’équipement en ordinateurs, nous notons que 60%
des ménages sont équipés d’ordinateurs/ tablettes en 2017, soit une hausse de 6% par rapport
à l’année 2016 ; alors que sur la période 2010-2017 une hausse de 72% (passant de 34% en
2010 à 58.4% en 2017) s’enregistre à ce niveau. Pour l’accès internet, sept (7) ménages sur
dix (10), soit 70.2% des ménages sont équipés en accès internet. L’internet mobile est le
principal moyen d’accès à internet chez les ménages marocains (66.5%)11.
En terme d’internautes, le Maroc se situe au dessus de la moyenne mondiale de près de huit
(8) points (54% de la population mondiale est connectée). En outre, trois (3) internautes sur
dix (10), accèdent à internet au moins une fois par semaine. Concernant la téléphonie mobile
(dont 99,78% des ménages sont équipés en cette technologie), elle est généralisée pour la
quasi-totalité des ménages aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, avec un nombre
moyen des individus équipés en téléphonie mobile dans le ménage de 3.912.
De façon spécifique, les banques marocaines, objet de notre étude, se sont engagées, il ya des
décennies, dans une voie de digitalisation irrévocable et considèrent les TIC comme un
secteur stratégique, pour plusieurs raisons:
- Les TIC sont considérées comme un facteur de compétitivité sur le marché, caractérisé par
une forte concurrence interbancaire ;
- Les TIC sont un facteur de rentabilité, vu qu’elles permettent de réduire les coûts ;
- Les TIC sont un moyen crucial de développement et d’amélioration des services rendus aux
clients, qui deviennent de plus en plus exigeants ;
- Les TIC sont un facteur d’amélioration du fonctionnement interne de la banque13.
Quel est le niveau d’utilisation des TIC dans le secteur bancaire marocain?
11
-www.anrt.ma « Usage des TIC dans les ménages et par les individus en 2017, synthèse des
résultats, septembre 2018» ; consulté le 06/12/2018.
12
-Ibid.
13
-Berdi.A, « Les Technologies d’Information et de Communication, facteur de changement dans les
organisations : quels impacts sur les Ressources Humaines dans le secteur bancaire marocain », Thèse
de Doctorat en Sciences Economiques et Gestion, Laboratoire d’Entrepreneuriat et Management des
Organisations (LABEMO), Facultés des Droits de Fès, 2018.
14
-Aldo.L, « Méthodologie de recherche et de préparation de thèses », Conférence organisée à la
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Fès, par le Laboratoire de recherche
OMDE, dans le cadre de la Formation Doctorale Obligatoire (FDO), le 10/06/2013.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
6
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15
-Kefi.H, « Mesures perceptuelles de l’usage des Systèmes d’Information : application de la théorie
du comportement planifié », Revue Humanisme et Entreprise n° 297, 2010, pp.7-8. [En ligne].URL :
https://www.cairn.info/revue-humanisme-et-entreprise-2010-2-page-45.htm; consulté le 08/02/2017.
16
-Hlady Rispal.M, « Etude de cas : une stratégie de recherche en gestion », RFG, volume 127, janvier-
février, 2000, (61-70).
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
7
Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
Chiffres clés :
-66,7% des interrogés sont des hommes et 33,3% sont des femmes
-79,5% des questionnés ont moins de 40 ans.
-94,7% des questionnés ont un niveau d’études compris entre un BAC+2 et un doctorat
ou équivalent.
3.2. L’utilisation des TIC dans le secteur bancaire marocain : Etat des lieux
Il s’agit de s’intéresser dans ce point au degré de pénétration des TIC dans les banques
marocaines. En effet, avant de nous consacrer au poids d’utilisation des TIC, il est important
de signaler que ces organisations disposent d’une Direction des Systèmes d’Information (DSI)
et d’un Système d’Information Ressources Humaines (SIRH). En effet, 70,2% des répondants
avancent que leurs banques disposent d’une DSI alors que 86% affirment l’existence d’un
SIRH (Figure n°1en annexes). Disposer d’une structure à part dédiée aux Système
d’Information (SI) renseigne sur le fait que, les TIC se placent au centre de la stratégie des
organisations bancaires marocaines.
En ce qui concerne le degré de pénétration des TIC dans les banques marocaines, et en
partant des données sur la figure n°2 en annexe, 38% des répondants savent que leurs banques
utilisent un Progiciel de Gestion Intégrée (PGI). 80% des personnes interrogées, déclarent
17
-Un natif numérique est une personne ayant grandi dans un environnement numérique, comme celui
des ordinateurs, internet, les téléphones mobiles. Un migrant numérique est un individu ayant grandi
hors d’un environnement numérique et l’ayant adopté plus tard.
travailler avec le workflow, comme outil décrivant le circuit de validation d’une opération
dans la banque.
Pour la technologie groupware, 50% des banquiers déclarent utiliser cet outil au niveau
de leurs banques. Il s’agit d’un logiciel qui permet le travail en groupe permettant de partager
des fichiers, agenda,…L’échange de données informatisées (EDI) est fort présent au sein des
banques marocaines, puisque 60% des enquêtés déclarent utiliser cette technologie au travail.
Les banques ne peuvent fonctionner sans l’existence d’une clientèle, la raison d’être de
toute banque. Une meilleure gestion de la relation client s’impose alors. Pour ce faire, des
logiciels de Gestion de la Relation Clients (GRC) sont incontournables pour une meilleure
gestion du portefeuille client. De notre enquête, il ressort que ces outils sont prépondérants
dans les banques. Ainsi, 80% des enquêtés savent que leurs banques détiennent un logiciel de
GRC.
En ce qui concerne l’utilisation des technologies de la formation e-Learning, plus de
65% des enquêtés répondent à l’affirmative. Ce mode de formation peut concerner des
modules de formation sur intranet (au niveau des agences, généralement) ou la vidéo
/visioconférence (généralement, au niveau des sièges).
S’agissant de l’utilisation de l’intranet dans la banque, plus de 96% des sondés (100%
au niveau des directions et 92% dans les agences) sont équipés d’un intranet (figure n°3). En
effet, l’intranet, comme outil prépondérant dans les banques, son rôle a connu une évolution
d’un outil d’information vers un outil de communication et de partage des connaissances.
Si nous nous arrêtons sur la connexion internet, l’enquête révèle que, plus de 52% des
interrogés accèdent à internet. Cela veut dire que, la majorité des banques marocaines sont
équipées d’internet (figure n°4). En terme d’accès internet, le temps de connexion est ouvert,
suivant 53,33% des interrogés et est limité (dans le temps et dans l’espace) selon 46,67% des
banquiers ayant répondu à la question, suivant les données figurant sur la figure n°5 en
annexe.
L’équipement des banques en sites web est d’une grande valeur. En effet, l’étude nous
renseigne sur le fait que toutes les banques marocaines disposent d’un site web. Ce dernier
présente la banque pour 37,57% des enquêtés et permet de commercialiser les produits et
services offerts par la banque selon 35,80% des répondants (commerce électronique) (Figure
n°6). Pour la messagerie électronique, sur la base de la figure n°7, nous constatons que 96%
des enquêtés utilisent cet outil pour communiquer. Ce taux élevé, montre la prépondérance de
cette technologie au niveau des banques marocaines, dont le travail repose en grande partie
sur la communication et l’échange.
Afin de savoir le degré d’automatisation des opérations dans la banque, l’enquête
montre que, 82,1% des banquiers pensent que le taux d’automatisation des opérations dans les
banques est élevé (figure n°8). Chose normale, dans la mesure où les banques continuent à
connaître une forte digitalisation ces dernières années.
Chiffres clés :
-96,1% des banques marocaines sont équipés d’un intranet
- 96% des banquiers communiquent via la messagerie électronique
-52% des acteurs bancaires accèdent à internet.
-100% des banques consultées disposent d’un site web.
-80% des répondants travaillent avec le workflow et 50% utilisent le groupware.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS
-38% des enquêtés savent que leurs banques utilisent la technologieISSN:
PGI. 2458-6250
9
-82,1% des banquiers considèrent le taux d’automatisation des opérations comme élevé
dans leurs banques.
Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
Pour conclure, nous affirmons que, les banques marocaines utilisent massivement les
TIC. Ces organisations se voient fortement engagées dans la vague de la digitalisation et le
taux d’automatisation des opérations en leur sein est jugé élevé. Toutefois, ce niveau
d’utilisation des technologies n’est pas homogène d’une banque à une autre, pour plusieurs
raisons : Taille de la banque, stratégies adoptées, culture des dirigeants à leurs têtes, etc.
3.3. L’utilisation des TIC dans le secteur bancaire marocain: Les clés de
succès
S’il est vrai que les banques marocaines se sont engagées dans la vague de la
digitalisation, ces dernières ne peuvent réussir l’utilisation des TIC sans la prise en compte
d’un nombre non moins important de considérations, entre autres :
˃ Mettre en place une technologie n’est pas un effet de mode. Il s’agit avant tout d’un projet
qui doit créer de la valeur pour la banque, faute de quoi, il sera un facteur de blocage.
˃ La technologie, en tant que telle, n’améliore pas la performance de la banque. C’est les
modes d’utilisation de ces technologies qui créent la différence. En effet, l’utilisation des TIC
doit contribuer au développement de la banque et non le contraire. Chose qui ne peut être
réalisée sans l’appropriation de la technologie pour arriver à réaliser les objectifs escomptés.
˃ Les investissements en TIC doivent être accompagnés d’investissements en capital humain.
L’organisation de formations solides dans ce domaines sera d’une grande utilité et pour la
banque et pour les utilisateurs des TIC. Cette formation peut s’ouvrir sur d’autres domaines
autres que les TIC : le travail d’équipe, le management, le changement, etc.
˃ Le personnel bancaire doit avoir des compétences technologiques considérables
(minimums)18. Ces compétences peuvent être exigées dans les pratiques de recrutement et
feront l’objet d’un développement et d’une qualification au travail (l’apprentissage se fait
dans la durée).
˃ Les TIC sont des outils qui doivent être au service des RH et non pas une source
d’inquiétude et de stress. Les usages qui en sont faits peuvent mettre en péril la santé des
personnes, si les TIC ne s’utilisent pas correctement. Des formations voire des compagnes de
sensibilisation seront d’une importante grandissante à ce niveau.
˃ L’utilisation d’Internet est limité dans le temps et dans l’espace (des directions aux
agences) au niveau des banques. Il arrive qu’un client fréquente l’agence (hors des heures de
connexion) pour effecteur une opération qui nécessite l’accès à internet pour chercher une
information donnée. Ceci peut remettre en cause le degré de satisfaction des clients du service
rendu, d’où la nécessité de revoir le mode d’utilisation de la technologie internet au travail.
˃ L’utilisation des TIC dans la banque doit se faire dans une logique de performance et
individuelle et organisationnelle, et non pas comme un simple outil de gestion des tâches
routinières (il faut dépasser ce niveau pour faire des TIC un outil avec des fins stratégiques
comme la gestion des connaissances et le développement du capital humain).
18
-Nous avons lors de nos investigations de terrain, dans le cadre de la préparation de notre thèse de
doctorat en sciences économiques et gestion, au sujet « des impacts de l’utilisation des TIC sur les RH
dans le secteur bancaire marocain », constaté que les banques marocaines n’exigent pas de
compétences technologiques aux candidats dans leurs pratiques de recrutement.
http://revues.imist.ma/?journal=REGS ISSN: 2458-6250
10
Revue Économie, Gestion et Société N°17 décembre 2018
˃ Les TIC doivent répondre aux besoins réels des RH qui les utilisent. Les décideurs sont
appelés pour ce faire à écouter leurs collaborateurs et favoriser une large communication
dans leurs banques pour vaincre toute forme de résistance prévue19.
˃ Les TIC doivent s’inscrire au centre de la stratégie des banques marocaines. Autrement
dit, les technologies ne doivent pas être un simple investissement comme d’autres. Elles
doivent être perçues comme un secteur stratégique, capable de promouvoir la compétitivité
dans des banques, surtout que la concurrence est farouche dans ce domaine.
˃ Lors de nos investigations de terrain, nous avons constaté que les rapports d’activités
réalisés par les banques portent peu d’informations sur les TIC. Les informations sur
l’activité financière sont au contraire abondantes, cela veut dire que secteur des TIC est
placé dans une positon secondaire. Or, les technologies, sont d’une manière ou d’une autre,
un facteur de performance comme d’autres, sinon plus.
˃ La formation dans les TIC, en tant que levier de développement de la banque, doit
s’étendre à d’autres utilisateurs. Les clients sont les mieux placés à recevoir des formations
pour mieux utiliser les technologies, dans la mesure où la voie de la digitalisation et donc la
mise en place des services en ligne s’intensifie.
˃ Lors de l’introduction des TIC, les conditions de mise en œuvre de ces outils doivent être
bien maitrisées (vaincre les résistances, réponse aux besoins réels des utilisateurs et de la
clientèle, etc.). Faute de quoi, l’utilisation des TIC deviendra un facteur de blocage et non de
développement de la banque.
˃ Le Maroc est engagé aujourd’hui dans une réforme globale de son système éducatif. Une
stratégie « 2015-2030 » est ainsi mise en place. Ceci étant, les TIC doivent avoir la place
qu’elles méritent dans ce système, à tous les cycles, pour permettre aux lauréats de développer
les compétences technologiques demandées et delà accéder de façon aisée au marché
d’emploi (dont les banques). D’où, la philosophie du nouveau modèle de développement dont
les forces vives du pays sont appelées à réfléchir.
Conclusion
La révolution numérique génère des impacts considérables sur les organisations, dont
les banques. Il s’agissait dans cette recherche de s’arrêter sur le poids d’utilisation des TIC au
niveau du secteur bancaire marocain. L’objectif escompté est double : dresser un état des
lieux du niveau d’équipement des ces banques en TIC et avancer des propositions pour
réussir l’utilisation des technologies dans ces organisations.
Les résultats dégagés (345 acteurs, y compris opérationnels et décideurs, sont consultés)
montrent que les banques marocaines, fortement digitalisées, utilisent massivement les TIC.
Toutefois, ce niveau d’utilisation des technologies n’est pas homogène d’une banque à une
autre, pour plusieurs raisons : taille de la banque, budgets alloués, stratégies adoptées, etc.
Pour que les banquent arrivent à tirer profit de l’utilisation des TIC, des conditions de réussite
doivent être mises en place (alignement des TIC sur la culture d’entreprise, réponse aux
besoins réels des utilisateurs, formation des RH, etc.
Nous terminons par dire que quelque soit le niveau d’utilisation des TIC par les
banques marocaines, la voie de l’avenir est la banque électronique, qui constituera sûrement le
cheval de bataille dans les années ou les décennies à venir.
-Berdi.A, Sebbar.A, « La résistance des Ressources Humaines (RH) à l’utilisation des Technologies
19
Bibliographie
- www.anrt.ma « Usage des TIC dans les ménages et par les individus en 2017, synthèse des
résultats, septembre 2018» ; consulté le 06/12/2018.
Annexes
Annexe n°1 : Liste des tableaux
Tableau n°1: Liste des établissements de crédit et leurs agences, jusqu’au fin Mars 2017.
86,0%
70,2%
1,8% 0,0% 28,1% 14,0%
100,0%
50,0%
0,0%
Existence de Groupware
ExistenceExistence
de site Web
Progiciel de
ExiGéstion
de Ech
Workflow
de données informatisées
Exi de CRC
Exiou
des
GRC
Formations
Exi de
enData
ligneWarhouses
3,1% 0,9%
Oui
Non
Je ne sais pas
96,1%
52,4%
47,6%
Oui Non
53,33%
46,67%
Ouvert Limité
95,6%
4,4%
oui non
via la
51,8%
30,3%
0,9% 17,1%
Questionnaire :
4-Est ce que votre banque dispose d’un site web ? OUI NON JE NE SAIS PAS
5-Utilisez-vous la messagerie électronique pour communiquer à l’intérieur (et à l’extérieur) de votre
banque ?
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OUI NON