Evaluation en NeuroImagerie
Evaluation en NeuroImagerie
Evaluation en NeuroImagerie
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ÉVALUATION EN NEUROIMAGERIE
1. Emission de positons
La matière, que l’on retrouve dans la nature, est composée de molécules et ces molécules sont composées d’un certain
nombre d’atomes. Au milieu de l’atome se trouve le noyau atomique. Celui-ci comprend les protons, chargés
positivement et les neutrons qui ont une charge neutre. Autour de ce noyau gravite un ou plusieurs électrons (-e) qui
sont chargés négativement. Le positon (e+) correspond à l’antiparticule de l’électron, c’est de l’anti-matière. Il est
possible de créer des positons lorsque l’on crée de façon artificielle, de la radioactivité.
L’émission de positons va permettre de mesurer un certain nombre de paramètres, mais la durée de vie des positons est
très brève et va donc limiter l’intervalle pendant lequel on va pourvoir effectuer des mesures.
En rouge : protons
En bleu : neutrons
Flèche jaune : transformation du proton en neutron
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Pour détecter les photons, on va utiliser la caméra à positons qui contient autour de la tête de l’individu, une couronne
de détecteurs. Cette couronne de détecteurs contient des cristaux organiques (scintillateurs). Lorsque les photons
parviennent jusque’à ces cristaux, ceux-ci vont réagir en émettant de la lumière. Cette lumière va être converti en
courant électrique grâce à à la photocathode. On va ensuite utiliser un tube photomultiplicateur qui va amplifier le
courant électrique et va l’envoyer sous la forme d’un signal à une carte électronique qui enregistre sa position. On va
ainsi pouvoir reconstruire et déterminer l’origine de l’annihilation.
Système électronique:
Le système électronique, qui va analyser tout ce qui va lui parvenir, va devoir permettre de
déterminer les différentes catégories de coïncidence. La coïncidence correspond à
l’arrivée en même temps de deux photons sur la couronne de détecteur. Parfois, il peut y
avoir des complications. Par exemple, un photon va partir directement vers la couronne de
détecteur, et l’autre photon va partir dans l’autre direction, mais il va y avoir un
détournement, sa trajectoire va être modifiée. Le système électronique va donc avoir des
difficultés pour trouver l’origine de l’annihilation. Ainsi, une analyse est effectuée pour
faire la détection entre les vraies coïncidences et les fausses/mauvaises coïncidences.
Il faut reconstruire les images pour qu’elles soient exploitables et que l’on sache dans quelle zone il y a une activité plus
ou moins importante. Les données sont obtenues sous la forme de coupes de cerveau que l’on va ensuite juxtaposer
pour avoir de belles images en 3D (en voxels) qui permettent d’avoir une idée du niveau d’activité cérébral. Pour cela,
on convertit le nombre d’annihilations de positons calculé en chaque point du cerveau en unité de radioactivité
(nb de désintégrations par seconde et par unité de volume de cerveau). On obtient ces mesures au niveau de coupe
contiguës du cerveau qui contiennent la valeur de la concentration de noyaux émetteurs de positons en chaque point.
DSC: marqueur de l’activité métabolique au niveau des synapses - témoin local de la mise en jeu d’une structure
cérébrale au cours d’une activité cognitive.
Quand des neurones échangent de l’information, cela se traduit par une augmentation de l’activité métabolique
au niveau des synapses et il existe un couplage entre cette activité et le DSC. Autrement dit, dans une zone donnée du
cerveau, plus les groupes de neurones communiquent et sont actifs, plus le DSC augmente. On va utiliser cette
mesure du DSC pour savoir dans quelle région il y a une augmentation de l’activité.
Eau (H2O) : permet de tracer le débit sanguin. Il y a un lien direct entre la distribution du DSC et la distribution de
l’eau dans le cerveau.
L’eau radioactive se distribue dans le système artériel puis dans les capillaires cérébraux, d’où elle peut passer en partie
dans le tissu cérébral. Une fois dans le tissu cérébral, en moins de 2 minutes, il va y avoir les annihilations. On va
enregistrer ces photons qui arrivent sur une couronne de détecteur. Au début, le signal est très faible et il va augmenter
progressivement. Lorsqu’il va y avoir une augmentation de ces valeurs de DSC, ça va s’accompagner d’une
augmentation du nombre d’annihilations dans les zones cérébrales activées pour réaliser la tâche.
➡ Relation croissante entre la valeur du DSC local et le nombre d’annihilations enregistrées pour des durées
d’enregistrement courtes. Plus le nombre d’annihilation est importante, plus le débit sanguin est important, plus
l’activité du cerveau est importante dans la zone.
➡ A peu près 30 secondes après l’injection de l’eau marquée à l’oxygène-15 - le temps que l’eau parviennent au
tissu cérébral - on va demander à l’individu de réaliser la tâche qui va durer environ 90 secondes, le temps de
l’enregistrement. On va mesurer dans chaque voxel, le nombre de désintégration sur l’ensemble de la période.
On ne peut pas mesurer avec cette technique, l’évolution rapide du DSC, mais seulement du débit moyen dans
chaque zone du cerveau. Les données sont ainsi reconstruites sous la forme d’images tridimensionnelles où la
valeur en chaque point représente la concentration d’eau radioactive et est donc proportionnelle au DSC.
➡ Les cartes de DSC sont établies lorsque les sujets effectuent des tâches cognitives ou sont au repos (~90s)
Méthode soustractive
Le principe de la méthode soustractive est de mesurer l’activité pendant deux types de tâches :
- Tâche cible : ex: lecture de mots : on présente des mots successivement pendant 90s.
- Tâches de référence : ex: au repos ou on présente des non-mots
On mesure l’activité pendant la tâche cible et pendant la tâche de référence, on fait la soustraction des deux qui nous
donne une valeur du DSC et on fait une comparaison statistique. Cette comparaison permet de mettre en évidence les
régions qui sont activées et en terme d’interprétation cela permet de mettre en évidence les régions qui sont
impliquées dans la réalisation de la tâche cible.
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➡ Ce protocole permet de mettre en évidence les régions dont l’activité est associée à l’aspect intentionnel de
l’encodage, c’est-à-dire le fait de mettre en oeuvre des stratégies pour encoder les mots.
➡ La comparaison entre les valeurs du DSC mesurés pendant ces deux tâche montre des activations frontales
bilatérales. Notamment de l’aire de Broca dans l’HG (lorsque l’on veut mémoriser des mots, on se les répètes
intérieurement). Activation à droite, associée à des aspects qui relève de la MdT.
La méthode soustractive permet de déterminer ce qui est activé de façon commune à un groupe de sujets =
moyenne des régions activées par un groupe de sujets.
La méthode des corrélations exploite la variabilité interindividuelle, elle permet de mettre en évidence les régions
dont l’activité est significativement corrélée (positivement ou négativement) à des performances cognitives.
Exemple de l’utilisation de la méthode des corrélations : Corrélations DSC Encodage / Performance rappel indicé
Il y a donc une complémentarité entre les deux approches: une qui montre les régions impliquées chez tout le monde
en moyenne et l’autre qui permet de voir la variabilité en terme de performance, associée à la variabilité en terme de
niveau d’activité dans une condition donnée.
Permet éventuellement, de mieux comprendre le problème chez les patients qui présentent un trouble épisodique (pb
d’encodage ou de récupération ?). Permet, d’apporter des éléments en faveur d’un éventuel trouble de l’activation
pendant l’encodage par exemple au niveau hippocampique.
5. Métabolisme cérébral
- Mesure de la consommation de glucose
- Traceur : FDG
- La grande différence avec le marqueur à l’oxygène-15 est la durée de vie : Image acquise ~40 minutes après injection
➡ Reflète quelque chose de plus stable chez les patients
On constate que le groupe de patients Alzheimer présente un score moyen déficitaire pour tous les tests évaluants la
mémoire épisodique, avec pourtant un score correct au MMS.
Pour les tests évaluant la mémoire sémantique, on observe un score moyen déficitaire uniquement chez le groupe de
patients qui a une démence sémantique.
Chez les patients Alzheimer, on observe un hypométabolisme plutôt médian, au niveau du cortex cingulaire et dans des
régions plus latérales comme le cortex pariétal, la région hippocampique et au niveau du lobe frontale gauche.
➡ A l’échelle du groupe il y a cet hypométabolisme que l’on retrouve au niveau d’un réseau avec des régions
postérieures et une région antérieure. Réseau dont l’hypométabolisme explique, selon les auteurs, les
déficits de la mémoire épisodique.
Chez les patients qui ont une démence sémantique, on observe un hypométabolisme exclusivement dans les régions
temporales latérales (bilatérales mais plus important à gauche).
➡ Les auteurs attribuent les déficits de la mémoire sémantique à cet hypométabolisme temporal bilatéral.
6. Neurotransmission
Il est possible de quantifier différents systèmes de neurotransmissions (dopamine, sérotonine…) en utilisant des
traceurs spécifiques, les ligands.
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Système dopaminergique
Erixon-Lindroth et al (2005) - (quantification des transporteurs de dopamine)
Les auteurs se sont intéressés à deux régions d’intérêts : le cortex préfrontal et la région hippocampique. Sous le
nom des ligands - C SCH23390 pour D1 et C FLB457 pour D2 - on a les valeurs qui reflètent des corrélations entre les
score obtenues par les sujets à chaque test et le nombre de récepteurs D1 ou D2 dans le cortex préfrontal ou la région
hippocampique.
• Cortex préfrontal:
Récepteurs D1:
- Corrélation positive entre le nombre de catégories terminé à l’épreuve du Wisconsin et le nombre de récepteurs D1.
Autrement dit, plus un sujet à un nombre important de récepteurs D1 dans les régions préfrontales, plus il va réussir à
terminer un nombre important de catégories au test du Wisconsin.
- Corrélation négative entre le nombre de récepteurs D1 et le nombre total d’erreurs à l’épreuve du Wisconsin.
Récepteurs D2: Rien de significatif.
• Hippocampe:
Réceppteurs D1: rien de significatif
Récepteurs D2:
- Corrélations positives entre les scores de rappel de la figure de Rey (rappel immédiat et rappel différé) et le nombre
de récepteurs D2.
- Corrélations négatives entre le nombre de récepteurs D2 dans et le nombre d’erreurs (nombre total et nombre de
persévérations) au test de Wisconsin.
- Corrélation positive entre le nombre de récepteurs D2 et le score de fluence littérale (phonétique).
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Les auteurs ont analysés de façon plus fine les résultats obtenus. On
observe que la courbe qui définit le mieux la relation entre le
nombre de récepteurs D1 dans le cortex préfrontal et les scores au
test de Wisconsin, n’est pas une courbe linéaire mais une courbe
quadratique (en forme de U). Autrement dit, il existe un niveau
optimal du nombre de récepteurs D1 dans le cortex préfrontal.
Si on en a moins ou d’avantage que ce niveau optimal, on fait plus
d’erreur au test de Wisconsin.
NB: Dans la maladie d’Alzheimer, c’est plutôt le système cholinergique qui est perturbé dans un premier temps. Ici, on
voit que le système dopaminergique est lié à l’efficacité de la mémoire épisodique chez les sujets sains.
B. Relation linéaire négative entre le nombre de récepteurs D2 dans l’hippocampe et le nombre total d’erreurs à
l’épreuve du Wisconsin.
➡ Implication d’un réseau fronto-hippocampique pour permettre aux sujets de faire moins d’erreurs au test du
Wisconsin.
Il existe un réseau fronto-hippocampique avec une complémentarité des récepteurs D1 (plutôt impliqué dans la
région préfrontal) et les récepteurs D2 (plutôt impliqués dans les régions hippocampiques) pour les tests du Wisconsin.
7. Plaques séniles
Les plaques séniles sont des dépôts qui se mettent en place au niveau
extra cellulaire. Ce sont des dépôt de substance amyloïde entouré
d’une couronne filamenteuse formée de terminaisons nerveuses
altérées.
Les plaques séniles vont avoir un effet sur le fonctionnement des
neurones, elles vont progressivement perturber le fonctionnement
cérébral.
‣ Représentation de différentes étapes de développement des plaques séniles dans le cerveau de personne qui ont une
maladie d’Alzheimer.
Stage 1: Au début les plaques séniles sont situées plutôt au niveau des régions temporales ventrales médianes et un peu
au niveau des régions frontales.
Stage 2: Il va y avoir une propagation de ces plaques séniles dans les parties postérieures du cerveau au niveau
occipital ; occipito-temporal ; du cortex pariétal latéral médian et au niveau des régions frontales.
Stage 3: On retrouve des plaques séniles partout dans le cerveau des patients qui ont une maladie d’Alzheimer.
L'étude de ces plaques séniles est très importante pour mieux connaitre le niveau d’atteinte d’un patient.
Il y a un net progrès au début des années 2000 avec la création d’un ligand appelé
Pittsburgh Compound B qui est associé à du carbone 11 (11C-PIB).
Lignes 2 & 4 : images obtenues chez une personne qui a une maladie d’Alzheimer.
→ Des plaques séniles sont présentes au niveau :
- Des régions frontales bilatérales
- Des régions profondes (ex : noyau caudé)
- Des régions plus postérieurs : occipitale et pariétale
C’est une méthode rapide et efficace pour déterminer si une personne présente plus ou
moins de plaques séniles, elle permet d’aider au diagnostic des patients.
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Cela signifie que les plaques séniles sont un marqueur potentiel de la maladie d’Alzheimer, cependant il n’y a pas de
relation linéaire entre le nombre de plaques séniles et le niveau d’avancement de la maladie d’Alzheimer.
On trouve des études dans lesquelles les auteurs vont essayer de mettre en relation différents paramètres pour essayer de
mieux comprendre l’évolution ou l’involution dans la maladie d’Alzheimer en prenant en considération le nombre de
plaques séniles, des paramètres cognitifs et des paramètres physiologiques (ex : consommation de glucose).
Kikuchi et al. : Effects of Brain Amyloid Deposition and Reduced Glucose Metabolism on the Default Mode of
Brain Function in Normal Aging.
Les auteurs vont utiliser le Pittsburgh compound pour cartographier les plaques séniles chez les sujets sains. Ils
vont aussi mesurer la consommation de glucose au repos ( injection de FDG).
2 conditions :
- Condition cognitive : épreuve de mémoire de travail
- Condition de référence (permet de mettre en évidence le réseau du mode par défaut) : repos
• RWM-task (+difficile)
- Acquisition (6s) : on présente sur un écran une main avec une configuration particulière des doigts.
- Maintenance (6s) : disparition de l’image et maintient de l’information en mémoire de travail.
- Recognition (6s) : on présente deux images de mains retournés, cela nécessite de faire une rotation mentale en
plus maintenir les informations visuelles en mémoire de travail.
Méthode soustractive
A. Lien entre l’indice de similitude et le nombre total de plaques séniles dans le cerveau
• Indice de Similitude (abscisse) : correspond à deux régions clés du mode par défaut :
- Région au niveau du gyrus frontal médian et cingulaire antérieur
- Région postérieur qui correspond au précuneus.
Pour chaque sujet, les auteurs vont mesurer l’indice de similitude qui correspond au couplage du niveau d’activation
entre ces deux régions.
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- Lorsque l’indice de similitude est positif et élevé, cela signifie que ces deux régions clés du mode par défaut sont
activées de la même façon avec la même amplitude.
- Lorsque l’indice de similitude est négatif cela traduit un découplage : Cf image du haut « hemodynamic
similarity with seed region », le sujet montré en exemple a un indice de similitude faible. Il présente une
activation d’une partie du mode par défaut sur sa partie antérieure mais pas d’activation, voir une désactivation,
au niveau postérieur.
L’indice de similitude reflète la qualité du réseau du mode par défaut. Il a été démontré dans différentes études
qu’une bonne connectivité au sein du réseau du mode par défaut se traduisait par un fonctionnement cérébral optimal.
Lorsqu’il y a un découplage, cela signifie que ce réseau du mode par défaut fonctionne moins bien, et cela devrait être
associé à un moins bon fonctionnement cognitif.
Corrélation négative significative entre les deux paramètres physiologiques : indice de similitude des deux
régions clés du mode par défaut et le nombre total de plaques séniles dans le cerveau.
- Les sujets qui présentent l’indice de similitude le plus faible (un découplage important) sont ceux qui présentent le
plus grands nombre de plaques séniles dans l’ensemble du cerveau.
- Les sujets qui présentent l’indice de similitude le plus élevé, sont ceux qui présentent le moins de plaques séniles.
➡ Montre le lien significatif entre ces deux paramètres : un indice de similitude élevé qui reflète un fonctionnement
optimal du mode par défaut est associé à un plus nombre plus faible de plaques séniles dans le cerveau et
inversement.
B. Lien entre l’indice de similitude (paramètre physiologique) et le nombre de réponses correctes aux épreuves
de mémoire de travail (paramètre cognitif).
Corrélation positive significative entre l’indice de similitude et le nombre de réponses correctes aux épreuves de
mémoire de travail.
➡ Plus l’indice de similitude est élevé, meilleur est la performance des sujets en mémoire de travail.
• Pour mieux caractériser les effets les auteurs ont réalisé des analyses en régions d’intérêts :
A) Les auteurs ont comparé le nombre de plaques séniles dans les régions d’intérêts du réseau du mode par défaut avec
différents paramètres (âge ; indice de similitude ; nombre de réponses correctes à l’épreuve de MdT).
A) Consommation de glucose dans les régions d’intérêts du réseau du mode par défaut:
Résultats:
-Aucune corrélation entre la consommation de glucose et l’indice de
similitude.
-Aucune corrélation entre la consommation de glucose et le nombre de
réponses correctes aux épreuves de MdT.
-Corrélation négative entre la consommation de glucose dans le gyrus
temporal supérieur et l’âge des sujets.
➡Plus les sujets sont âgés plus la consommation de glucose dans cette
région est faible.
Ces résultats semblent suggérer que si on s’intéresse au fonctionnement cognitif et au au fonctionnement optimal
du réseau du mode par défaut chez les sujets sains, il est plus pertinent de cartographier les plaques séniles plutôt
que la consommation de glucose.
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Magnétisme nucléaire
Le principe de l’IRMf repose sur le magnétisme nucléaire, autrement dit le magnétisme du noyau des atomes.
➡ Cela signifie que l’on va retrouver beaucoup d’eau et donc d’hydrogènes dans le cerveau.
• Spin du proton:
Il existe une rotation (spin) du proton. Les protons ont tendance à tourner autour
d’eux-mêmes. Cette rotation du proton autour d’un axe va créer un phénomène
d’aimantation propre, c'est-à-dire un phénomène magnétique. On parle de
moment magnétique du proton.
A une échelle différente, il s’agit de la même rotation de la Terre qui tourne autour
d’elle-même sur un axe et, crée ainsi, un phénomène magnétique.
Spontanément, dans la matière, les protons des noyaux d’atomes d’hydrogènes, ont des moments
magnétiques qui sont orientés de façon aléatoire, en l’absence de champ magnétique extérieur.
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On va pouvoir créer dans les salles d’IRMf, un champ magnétique qui va avoir pour
effet d’orienter le moment magnétique des protons : c’est le champ magnétique B0.
Champ magnétique stable (B0) :
-Les protons ont leur moment magnétique orienté de manière parallèle au champ
magnétique B0, majoritairement dans le même sens.
-Pour un organe donné, qui contient de l’eau et donc des atomes d’hydrogènes, le
moment magnétique de cet organe (M) correspond à la somme des moments
magnétiques de chaque noyau d’hydrogène de cet organe.
➡ Aimantation M de l’organe, orientée dans le même sens = somme des
aimantations individuelles des noyaux d’hydrogène de cet organe.
Sans champ B0, donc sans champ magnétique stable, le moment M n’existe pas puisque les atomes d’hydrogènes sont
orientés dans toutes les directions.
Quand la personne est installée dans la machine IRM, ses protons s’orientent dans la même direction que B0. A un
moment donné, on va créer un autre champ magnétique B1 orthogonal à B0. Ce champ B1 tournant (résonance
magnétique) appliqué brièvement, provoque une bascule de M du haut vers le bas.
➡ Avant B1, le moment M des protons est aligné sur B0 et quand on applique B1, cela va faire basculer le moment des
protons de façon orthogonal (90°).
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La relaxation
A l’arrêt de l’excitation, une fois que B1 disparait, les protons tendent à regagner leur état
d’équilibre, M va avoir va se réaligner sur B0. Ce retour à l’équilibre s’appelle la relaxation.
• Moment longitudinal :
Lorsque l’on va appliquer B1, M va basculer. Pendant ce basculement, Ml va diminuer pour atteindre une valeur nulle.
Une fois que B1 disparait, il y a le phénomène de relaxation qui fait que Ml va augmenter de nouveau pour atteindre sa
valeur maximale lorsque M sera aligné sur B0.
‣ La courbe représente l’augmentation de Ml qui atteint 100% de sa valeur une fois que
M est retourné à l’équilibre.
‣ Ce retour à la position d’équilibre se fait suivant une loi exponentielle caractérisée
par une constante de temps T1.
‣ Cette constante correspond au temps nécessaire pour que M ait retrouvé 63% de la
valeur de sa composante longitudinale Ml à l’équilibre.
‣ En fonction du tissu dans lequel sera effectué la mesure, le temps pourra varier mais
pas le pourcentage.
On va parler d’image IRM pondérée en T1. Ce sont des images qui prennent en considération cette constante de temps.
Dans les tissus biologiques du corps humain, le temps de relaxation T1 est compris entre 300 et 3000 millisecondes.
Grâce à T1 et à l’étude du Ml on va avoir la possibilité de faire ce type d’image anatomique. Cela permet, chez une
personne d’avoir une idée de la forme de la structure de son cerveau, de voir s’il y a une tumeur cérébrale, une atrophie.
• Moment transversal
On va pouvoir étudier cette diminution pour mesurer une seconde constante de temps T2
(temps de relaxation transversale) correspondant au temps mis par Mt pour perdre 63% de
sa valeur maximale pendant la relaxation.
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Dans les tissus biologiques, les valeurs de T2 sont très inférieures à celles de T1.
Belliveau et al (1991) Science: étude du système visuel chez l’homme. Injection de gadolinium (traceur non radioactif).
Première étude publiée dans laquelle les auteurs ont utilisé l’IRMf pour mesurer des changements d’activités : les
auteurs mettaient en évidence des activations du système visuelles après injection d’un traceur non radioactif.
Kwong et al (1992) PNAS : aucune injection de traceur. Mesure variations oxygénation sanguine locale.
Etude dans laquelle les auteurs ont montré qu’il est possible de mesurer les changements d’activité d’un groupe de
neurones en prenant en considération les changement d’oxygénation sanguine. → ici il n’y a pas d’injection de traceur ;
les auteurs se sont basés sur ce qu’on appelle la réponse BOLD.
Réponse BOLD (Blood Oxygen Level Dependent = niveau d’oxygène dans le sang qui sera mesuré : Ogawa et al.,
1990).
• Initial dip
Lorsque les individus vont réaliser une tâche cognitive/motrice, ils vont mobiliser des groupes de neurones qui vont
consommer de l’oxygène, cela va s’accompagner d’une augmentation transitoire de la concentration en
désoxyhémoglobine. Autrement dit, l’oxyhémoglobine va transmettre son oxygène pour alimenter les neurones qui
s’activent. Si bien que l’oxyhémoglobine qui perd son oxygène devient de la désoxyhémoglobine.
• Effet BOLD
Après un certains temps, (la personne effectue toujours la tâche cognitive, ses neurones sont toujours actifs, ils
consomment toujours de l’oxygène), il va y avoir une augmentation du débit sanguin cérébral qui va permettre
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d’apporter de l’oxygène à travers de l’oxyhémoglobine. Et c’est à ce moment que l’on va pouvoir mesurer l’effet
BOLD.
➡ L’effet BOLD apparait au moment où il y a une augmentation relative de la concentration en oxyhémoglobine et
donc une diminution de la concentration en désoxyhémoglobine. C’est cette diminution relative de la concentration
en désoxyhémoglobine que l’on va mesurer pour savoir s’il y a une activité plus ou moins importante.
IL FAUT RETENIR : pour mesurer l’effet BOLD on va se focaliser sur la diminution relative en concentration de
désoxyhémoglobine.
‣ Sous forme d’oxyhémoglobine (atome d’oxygène lié au fer): elle est diamagnétique, c'est-à-dire qu’elle
présente une susceptibilité magnétique qui est faible. Autrement dit, si on la passe dans un champ magnétique
B0, cela ne va pas créer de distorsion du champ magnétique notable.
‣ Sous forme de désoxyhémoglobine (non porteuse d’oxygène): la présence de fer isolé la rend magnétique. Il
va y avoir des distorsions du champ magnétique lorsque la désoxyhémoglobine est présente dans un champ
magnétique comme le champ B0.
IRMf-BOLD : basée sur l’obtention de cartes dont l’intensité des valeurs est pondéré par la valeur locale du
temps de relaxation transversale T2 (cartes qui mesurent les valeurs de constantes T2).
➡ On va pouvoir obtenir une carte qui représente le volume cérébral entier en ≈ 2 secondes.
➡ Ces cartes T2 sont ici représentées sous différents angles : vue coronale ; sagittale ; horizontale
La présence de désoxyhémoglobine engendre une inhomogénéité locale du champ magnétique, ce qui entraine un
déphasage (c'est-à-dire une relaxation) plus rapide des moments des protons (M). Autrement dit, T2 sera plus rapide
dans un même tissu s’il y a de la désoxyhémoglobine que s’il y a de l’oxyhémoglobine.