Evaluation en NeuroImagerie

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F.

BERNARD 1

ÉVALUATION EN NEUROIMAGERIE

I. TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS 2


1. Emission de positons 2
2. Détection des photons 3
3. Reconstruction et traitement des images 3
4. Débit sanguin cérébral (DSC) 4
5. Métabolisme cérébral 6
6. Neurotransmission 7
7. Plaques séniles 9
II. IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE FONCTIONNELLE
(IRMf) 16
Magnétisme nucléaire 16
La relaxation 18
Bases neurophysiologiques du signal en IRMf 19
F. BERNARD 2

I. TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS

1. Emission de positons

La matière, que l’on retrouve dans la nature, est composée de molécules et ces molécules sont composées d’un certain
nombre d’atomes. Au milieu de l’atome se trouve le noyau atomique. Celui-ci comprend les protons, chargés
positivement et les neutrons qui ont une charge neutre. Autour de ce noyau gravite un ou plusieurs électrons (-e) qui
sont chargés négativement. Le positon (e+) correspond à l’antiparticule de l’électron, c’est de l’anti-matière. Il est
possible de créer des positons lorsque l’on crée de façon artificielle, de la radioactivité.

L’émission de positons va permettre de mesurer un certain nombre de paramètres, mais la durée de vie des positons est
très brève et va donc limiter l’intervalle pendant lequel on va pourvoir effectuer des mesures.

Le principe de l’émission de positons:


On va utiliser les cyclotrons (accélérateur de particules) qui vont permettre de créer des atomes dont le noyau
contient des protons en excès. Grâce à ces accélérateurs de particules, on va pouvoir créer des atomes radioactif, c’est-
à-dire qu’ils vont avoir un excès de protons. Cet excès sera transitoire, et donc la radioactivité est transitoire également,
au bout d’un moment relativement bref, les protons en excès vont se transformer en neutrons en perdant leur charge
positive. Cela va avoir pour conséquence la création de positons. Il va y avoir au cours de la transformation des
protons en neutrons, l’émission de positons qui vont quitter le noyau atomique et explorer leur environnement direct.
Les positons sont ainsi expulsés du noyau, et à un moment donné, ils vont rencontrer dans l’environnement direct, un
électron. Lorsqu’un positon rencontre un électron, cela fait une annihilation (ou dématérialisation). Cet annihilation va
avoir pour conséquence la création et l’émission de deux photons (particule de lumière élémentaire) qui vont partir
dans deux directions opposées. Ce sont ces photons qui vont être détectés grâce à la caméra à positon.

Exemple de noyau atomique:

En rouge : protons
En bleu : neutrons
Flèche jaune : transformation du proton en neutron
F. BERNARD 3

2. Détection des photons

Pour détecter les photons, on va utiliser la caméra à positons qui contient autour de la tête de l’individu, une couronne
de détecteurs. Cette couronne de détecteurs contient des cristaux organiques (scintillateurs). Lorsque les photons
parviennent jusque’à ces cristaux, ceux-ci vont réagir en émettant de la lumière. Cette lumière va être converti en
courant électrique grâce à à la photocathode. On va ensuite utiliser un tube photomultiplicateur qui va amplifier le
courant électrique et va l’envoyer sous la forme d’un signal à une carte électronique qui enregistre sa position. On va
ainsi pouvoir reconstruire et déterminer l’origine de l’annihilation.

Coupe axiale d’un cerveau (vue de dessus).

En rouge : annihilation et émissions de photons dans


des directions opposées.

Au sein de la coupe on peut voir les zones cérébrales


qui sont activées.

Système électronique:
Le système électronique, qui va analyser tout ce qui va lui parvenir, va devoir permettre de
déterminer les différentes catégories de coïncidence. La coïncidence correspond à
l’arrivée en même temps de deux photons sur la couronne de détecteur. Parfois, il peut y
avoir des complications. Par exemple, un photon va partir directement vers la couronne de
détecteur, et l’autre photon va partir dans l’autre direction, mais il va y avoir un
détournement, sa trajectoire va être modifiée. Le système électronique va donc avoir des
difficultés pour trouver l’origine de l’annihilation. Ainsi, une analyse est effectuée pour
faire la détection entre les vraies coïncidences et les fausses/mauvaises coïncidences.

3. Reconstruction et traitement des images

Il faut reconstruire les images pour qu’elles soient exploitables et que l’on sache dans quelle zone il y a une activité plus
ou moins importante. Les données sont obtenues sous la forme de coupes de cerveau que l’on va ensuite juxtaposer
pour avoir de belles images en 3D (en voxels) qui permettent d’avoir une idée du niveau d’activité cérébral. Pour cela,
on convertit le nombre d’annihilations de positons calculé en chaque point du cerveau en unité de radioactivité
(nb de désintégrations par seconde et par unité de volume de cerveau). On obtient ces mesures au niveau de coupe
contiguës du cerveau qui contiennent la valeur de la concentration de noyaux émetteurs de positons en chaque point.

Les couleurs chaudes (rouge/jaunes) correspondent à un nombre


important de désintégrations et donc à une activité importante.
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4. Débit sanguin cérébral (DSC)

DSC: marqueur de l’activité métabolique au niveau des synapses - témoin local de la mise en jeu d’une structure
cérébrale au cours d’une activité cognitive.
Quand des neurones échangent de l’information, cela se traduit par une augmentation de l’activité métabolique
au niveau des synapses et il existe un couplage entre cette activité et le DSC. Autrement dit, dans une zone donnée du
cerveau, plus les groupes de neurones communiquent et sont actifs, plus le DSC augmente. On va utiliser cette
mesure du DSC pour savoir dans quelle région il y a une augmentation de l’activité.

Eau (H2O) : permet de tracer le débit sanguin. Il y a un lien direct entre la distribution du DSC et la distribution de
l’eau dans le cerveau.

Oxygène-15 : isotope radioactif, émetteur de positons, de l’oxygène-16 (composant naturel de l’eau).


Pour tracer le DSC, on utilise une eau particulière, de l’eau marquée à l’oxygène-15 (l’oxygène que l’on retrouve dans
l’eau habituellement est de l’oxygène-16). On va pouvoir créer un isotope radioactif de l’oxygène-16 grâce à un
accélérateur de particules (cyclotron), cet isotope radioactif est l’oxygène-15. On va pouvoir injecter de l’eau marquée à
l’oxygène-15, dans l’avant bras d’un sujet/patient, cela va nous permettre de mesurer le nombre d’annihilation qui va
refléter les valeurs du DSC.
➡ L’oxygène 15 à une période radioactive très brève : 123s (environ 2 minutes). Mais l’avantage, comme c’est
relativement bref cela permet de faire plusieurs mesures chez une même personne pendant une session.
➡ Permet d’obtenir en un temps réduit une carte de DSC.

L’eau radioactive se distribue dans le système artériel puis dans les capillaires cérébraux, d’où elle peut passer en partie
dans le tissu cérébral. Une fois dans le tissu cérébral, en moins de 2 minutes, il va y avoir les annihilations. On va
enregistrer ces photons qui arrivent sur une couronne de détecteur. Au début, le signal est très faible et il va augmenter
progressivement. Lorsqu’il va y avoir une augmentation de ces valeurs de DSC, ça va s’accompagner d’une
augmentation du nombre d’annihilations dans les zones cérébrales activées pour réaliser la tâche.
➡ Relation croissante entre la valeur du DSC local et le nombre d’annihilations enregistrées pour des durées
d’enregistrement courtes. Plus le nombre d’annihilation est importante, plus le débit sanguin est important, plus
l’activité du cerveau est importante dans la zone.
➡ A peu près 30 secondes après l’injection de l’eau marquée à l’oxygène-15 - le temps que l’eau parviennent au
tissu cérébral - on va demander à l’individu de réaliser la tâche qui va durer environ 90 secondes, le temps de
l’enregistrement. On va mesurer dans chaque voxel, le nombre de désintégration sur l’ensemble de la période.
On ne peut pas mesurer avec cette technique, l’évolution rapide du DSC, mais seulement du débit moyen dans
chaque zone du cerveau. Les données sont ainsi reconstruites sous la forme d’images tridimensionnelles où la
valeur en chaque point représente la concentration d’eau radioactive et est donc proportionnelle au DSC.
➡ Les cartes de DSC sont établies lorsque les sujets effectuent des tâches cognitives ou sont au repos (~90s)

Méthode soustractive
Le principe de la méthode soustractive est de mesurer l’activité pendant deux types de tâches :
- Tâche cible : ex: lecture de mots : on présente des mots successivement pendant 90s.
- Tâches de référence : ex: au repos ou on présente des non-mots
On mesure l’activité pendant la tâche cible et pendant la tâche de référence, on fait la soustraction des deux qui nous
donne une valeur du DSC et on fait une comparaison statistique. Cette comparaison permet de mettre en évidence les
régions qui sont activées et en terme d’interprétation cela permet de mettre en évidence les régions qui sont
impliquées dans la réalisation de la tâche cible.
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Exemple de l’utilisation de la méthode soustractive:


Protocole:
- Tâche cible : apprendre une liste de mots en effectuant un encodage intentionnel. Lors de la mémorisation des mots
qui apparaissent à l’écran, effectuer une tâche de décision sémantique : vivant/non-vivant.
- Tâche de référence : lecture silencieuse des mots qui apparaissent à l’écran (sans consignes de mémorisation) +
tâche sémantique : vivant/non-vivant.

➡ Ce protocole permet de mettre en évidence les régions dont l’activité est associée à l’aspect intentionnel de
l’encodage, c’est-à-dire le fait de mettre en oeuvre des stratégies pour encoder les mots.
➡ La comparaison entre les valeurs du DSC mesurés pendant ces deux tâche montre des activations frontales
bilatérales. Notamment de l’aire de Broca dans l’HG (lorsque l’on veut mémoriser des mots, on se les répètes
intérieurement). Activation à droite, associée à des aspects qui relève de la MdT.

La méthode soustractive permet de déterminer ce qui est activé de façon commune à un groupe de sujets =
moyenne des régions activées par un groupe de sujets.

Méthode des corrélations:


La méthode des corrélations consiste à corréler les valeurs d’activités mesurées chez différents sujets.
➡ Corrélation entre l’activité d’une région cérébrale qui est variable d’un sujet à l’autre et les performances qui
sont également variables d’un sujet à l’autre.

La méthode des corrélations exploite la variabilité interindividuelle, elle permet de mettre en évidence les régions
dont l’activité est significativement corrélée (positivement ou négativement) à des performances cognitives.

Exemple de l’utilisation de la méthode des corrélations : Corrélations DSC Encodage / Performance rappel indicé

Région d’intérêt : Cortex périrhinal


Région dont le niveau d’activité pendant l’encodage des mots est
corrélée positivement avec le score de récupération lors du rappel
indicé. Autrement dit, plus les sujets activent cette région lors de
l’encodage, meilleur sera leur performance au rappel indicé.
➡Montre le rôle important de cette région par rapport à l’encodage
efficace de ces mots.
➡ On obtient le même type de résultats pour l’hippocampe.

On a deux ensembles de régions qui apparaissent :


- Les régions frontales: activées chez tous les sujets en moyenne, qui montrent des stratégies communes à tout les
sujets (ex: se répéter les mots)
- Des régions plutôt temporal-médiane/hippocampiques: s’activent de façon variables d’un sujet à l’autre et cette
variabilité sera associée à la variabilité de la performance de rappel indicé.
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Il y a donc une complémentarité entre les deux approches: une qui montre les régions impliquées chez tout le monde
en moyenne et l’autre qui permet de voir la variabilité en terme de performance, associée à la variabilité en terme de
niveau d’activité dans une condition donnée.
Permet éventuellement, de mieux comprendre le problème chez les patients qui présentent un trouble épisodique (pb
d’encodage ou de récupération ?). Permet, d’apporter des éléments en faveur d’un éventuel trouble de l’activation
pendant l’encodage par exemple au niveau hippocampique.

5. Métabolisme cérébral
- Mesure de la consommation de glucose
- Traceur : FDG
- La grande différence avec le marqueur à l’oxygène-15 est la durée de vie : Image acquise ~40 minutes après injection
➡ Reflète quelque chose de plus stable chez les patients

Nordberg 2004 The Lancet Neurology


Coupes axiales (vue de dessus) du cerveau d’une personne qui présente une mutation qui la prédispose à développer une
maladie d’Alzheimer. La personne n’a pas de symptômes, elle n’a pas développée la maladie d’Alzheimer.
Les parties rouges montrent une consommation importante de glucose, et donc une grande
activité. On observe une consommation correcte et bien répartie, notamment dans les régions
frontales, dans la partie médiane et au niveau latéral du cerveau. On constate quand même au
niveau pariétal, un léger hypométabolisme. Les régions corticales sont moins activent,
consomment moins de glucose dans ces régions pariétal postérieurs.
On voit ensuite, des images obtenues chez la même personne 40 mois plus tard, alors qu’elle a
développée la maladie d’Alzheimer. On voit l’involution, on remarque, en effet, une
accentuation de l’hypométabolisme pariétal. On voit au niveau des régions frontales, une
diminution de la consommation de glucose et donc de l’activité.
Cette technique permet de mettre en évidence une anomalie de fonctionnement chez une personne au repos.

Nestor et al. 2006 NeuroImage


Etude qui porte sur un groupe de sujets sains (contrôle), un groupe de patients Alzheimer (à un stade débutant) et un
groupe de patients qui présente une dégénérescence sémantique (SD).
*Digit span : empan de chiffres à l’endroit et à l’envers → reflète la mémoire de travail

Les auteurs ont choisi d’explorer la mémoire sémantique et la mémoire épisodique.


• Alzheimer → plutôt mémoire épisodique altérée
• Démance sémantique → plutôt mémoire sémantique altérée.

RC : copie de la figure de Rey


RR : rappel de la figure de Rey (dessin de mémoire)
DP : porte et personne:
- IR : rappel immédiat
- DR rappel différé
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On constate que le groupe de patients Alzheimer présente un score moyen déficitaire pour tous les tests évaluants la
mémoire épisodique, avec pourtant un score correct au MMS.

CF : Fluence catégorielle → produire le plus de mots possibles


appartenant à différentes catégories.
PPTp : Test des pyramides et Palmiers → tâche associative: on présente
3 images, il faut trouver les deux qui sont associées.
- P: version avec des images
- W: Version avec des mots
Naming: épreuve de dénomination
WPM : test d’association entre mots et images

Pour les tests évaluant la mémoire sémantique, on observe un score moyen déficitaire uniquement chez le groupe de
patients qui a une démence sémantique.

On voit deux profils opposés et complémentaires :


- Des patients qui ont une maladie d’Alzheimer, qui ont un déficit spécifique de la mémoire épisodique.
- Des patients qui ont une démence sémantique et qui ont un déficit spécifique de la mémoire sémantique.

Consommation de glucose moyenne chez ces patients:

En gris: coupes coronales (vu de l’arrière)


Jaune : correspond à un hypométabolisme comparativement à des sujets sains
AD : Patients Alzheimer
SD : Démence sémantique

Chez les patients Alzheimer, on observe un hypométabolisme plutôt médian, au niveau du cortex cingulaire et dans des
régions plus latérales comme le cortex pariétal, la région hippocampique et au niveau du lobe frontale gauche.
➡ A l’échelle du groupe il y a cet hypométabolisme que l’on retrouve au niveau d’un réseau avec des régions
postérieures et une région antérieure. Réseau dont l’hypométabolisme explique, selon les auteurs, les
déficits de la mémoire épisodique.

Chez les patients qui ont une démence sémantique, on observe un hypométabolisme exclusivement dans les régions
temporales latérales (bilatérales mais plus important à gauche).
➡ Les auteurs attribuent les déficits de la mémoire sémantique à cet hypométabolisme temporal bilatéral.

6. Neurotransmission

Il est possible de quantifier différents systèmes de neurotransmissions (dopamine, sérotonine…) en utilisant des
traceurs spécifiques, les ligands.
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Système dopaminergique
Erixon-Lindroth et al (2005) - (quantification des transporteurs de dopamine)

Vue axiale (vu de dessus) + vue coronale (vu de derrière)

On voit que les transporteurs de dopamines, se situent au niveau des


ganglions de la base.
Entre 34 et 50 ans on voit déjà que les transporteurs de dopamine sont
un petit moins nombreux et cette différence est accentué à 73 ans.
➡On peut voir à travers ces images obtenues chez trois individus,
un effet de l’âge sur le nombre de transporteurs de dopamine.

Takahashi et al 2008 Journal of Neuroscience


Etude dans laquelle les auteurs ont mesuré chez un même groupe de sujets, la répartition de deux types de récepteurs
dopaminergiques : D1 et D2. Les auteurs vont essayer de mettre en relation cette variabilité des récepteurs D1 et D2
avec les performances obtenues à des tests neuropsychologiques.

Les auteurs se sont intéressés à deux régions d’intérêts : le cortex préfrontal et la région hippocampique. Sous le
nom des ligands - C SCH23390 pour D1 et C FLB457 pour D2 - on a les valeurs qui reflètent des corrélations entre les
score obtenues par les sujets à chaque test et le nombre de récepteurs D1 ou D2 dans le cortex préfrontal ou la région
hippocampique.

• Cortex préfrontal:
Récepteurs D1:
- Corrélation positive entre le nombre de catégories terminé à l’épreuve du Wisconsin et le nombre de récepteurs D1.
Autrement dit, plus un sujet à un nombre important de récepteurs D1 dans les régions préfrontales, plus il va réussir à
terminer un nombre important de catégories au test du Wisconsin.
- Corrélation négative entre le nombre de récepteurs D1 et le nombre total d’erreurs à l’épreuve du Wisconsin.
Récepteurs D2: Rien de significatif.

• Hippocampe:
Réceppteurs D1: rien de significatif
Récepteurs D2:
- Corrélations positives entre les scores de rappel de la figure de Rey (rappel immédiat et rappel différé) et le nombre
de récepteurs D2.
- Corrélations négatives entre le nombre de récepteurs D2 dans et le nombre d’erreurs (nombre total et nombre de
persévérations) au test de Wisconsin.
- Corrélation positive entre le nombre de récepteurs D2 et le score de fluence littérale (phonétique).
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Les auteurs ont analysés de façon plus fine les résultats obtenus. On
observe que la courbe qui définit le mieux la relation entre le
nombre de récepteurs D1 dans le cortex préfrontal et les scores au
test de Wisconsin, n’est pas une courbe linéaire mais une courbe
quadratique (en forme de U). Autrement dit, il existe un niveau
optimal du nombre de récepteurs D1 dans le cortex préfrontal.
Si on en a moins ou d’avantage que ce niveau optimal, on fait plus
d’erreur au test de Wisconsin.

A. Relation linéaire positive entre le nombre de récepteurs D2


dans l’hippocampe et la performance au rappel différé de la
figure de Rey.
➡Confirme le rôle de la région hippocampique par rapport
à la mémoire épisodique et montre l’implication spécifique
du système dopaminergique dans la région hippocampique.

NB: Dans la maladie d’Alzheimer, c’est plutôt le système cholinergique qui est perturbé dans un premier temps. Ici, on
voit que le système dopaminergique est lié à l’efficacité de la mémoire épisodique chez les sujets sains.

B. Relation linéaire négative entre le nombre de récepteurs D2 dans l’hippocampe et le nombre total d’erreurs à
l’épreuve du Wisconsin.
➡ Implication d’un réseau fronto-hippocampique pour permettre aux sujets de faire moins d’erreurs au test du
Wisconsin.

Il existe un réseau fronto-hippocampique avec une complémentarité des récepteurs D1 (plutôt impliqué dans la
région préfrontal) et les récepteurs D2 (plutôt impliqués dans les régions hippocampiques) pour les tests du Wisconsin.

7. Plaques séniles

Les plaques séniles sont des dépôts qui se mettent en place au niveau
extra cellulaire. Ce sont des dépôt de substance amyloïde entouré
d’une couronne filamenteuse formée de terminaisons nerveuses
altérées.
Les plaques séniles vont avoir un effet sur le fonctionnement des
neurones, elles vont progressivement perturber le fonctionnement
cérébral.

Il est également possible de mesurer ce paramètre grâce à la


tomographie par émission de positons.

Avant la seule manière de mettre en évidence les plaques séniles dans


notamment le cerveau des patients qui ont une maladie d’Alzheimer,
c’était de pratiquer une autopsie, d’examiner le cerveau en post-
mortem.
F. BERNARD 10

Nordberg 2004 The Lancet Neurology

‣ Représentation de différentes étapes de développement des plaques séniles dans le cerveau de personne qui ont une
maladie d’Alzheimer.

Stage 1: Au début les plaques séniles sont situées plutôt au niveau des régions temporales ventrales médianes et un peu
au niveau des régions frontales.

Stage 2: Il va y avoir une propagation de ces plaques séniles dans les parties postérieures du cerveau au niveau
occipital ; occipito-temporal ; du cortex pariétal latéral médian et au niveau des régions frontales.

Stage 3: On retrouve des plaques séniles partout dans le cerveau des patients qui ont une maladie d’Alzheimer.

L'étude de ces plaques séniles est très importante pour mieux connaitre le niveau d’atteinte d’un patient.

• Pittsburgh compound B (11C-PIB)

Klunk et al. 2004 Annals of Neurology

Il y a un net progrès au début des années 2000 avec la création d’un ligand appelé
Pittsburgh Compound B qui est associé à du carbone 11 (11C-PIB).

On va injecter ce Pittsburgh compound dans l’avant bras d’un sujet (principe de la


TEP) et on va obtenir les images qui reflètent la présence plus ou moins importante de
plaques séniles.

Lignes 1 & 3 (bleu-violet) : images obtenues après injection de ce composé chez un


sujet sain relativement âgé.
→ Il y a peu de plaques séniles dans le cerveau.

Lignes 2 & 4 : images obtenues chez une personne qui a une maladie d’Alzheimer.
→ Des plaques séniles sont présentes au niveau :
- Des régions frontales bilatérales
- Des régions profondes (ex : noyau caudé)
- Des régions plus postérieurs : occipitale et pariétale

C’est une méthode rapide et efficace pour déterminer si une personne présente plus ou
moins de plaques séniles, elle permet d’aider au diagnostic des patients.
F. BERNARD 11

Mormino et al. 2008 Brain

Groupe de sujets sains vs groupe de patients


Alzheimer ou MCI :

*Les zones où l’on retrouve le plus de plaques


séniles sont en jaunes.

A, B, C : images obtenues chez des patients


Alzheimer.
→ On peut voir que chez ces trois personnes
différentes, il y a une variabilité très importante:
- A: patient qui présente des PS dans
quasiment l’ensemble du cerveau.
- B : intermédiaire
- C : beaucoup moins de PS.

D, E et F : images obtenues chez des sujets sains.


→ Il existe également chez les sujets sains une
grande variabilité.
- F : très peu de PS
- E : un peu plus de PS
- D : Présente d’avantage de PS qu’un
patient Alzheimer (C).

Cela signifie que les plaques séniles sont un marqueur potentiel de la maladie d’Alzheimer, cependant il n’y a pas de
relation linéaire entre le nombre de plaques séniles et le niveau d’avancement de la maladie d’Alzheimer.

On trouve des études dans lesquelles les auteurs vont essayer de mettre en relation différents paramètres pour essayer de
mieux comprendre l’évolution ou l’involution dans la maladie d’Alzheimer en prenant en considération le nombre de
plaques séniles, des paramètres cognitifs et des paramètres physiologiques (ex : consommation de glucose).

Klunk et al. 2004 Annals of Neurology

En haut : nombre de plaques séniles


- à gauche : sujet sain (≈ 70 ans)
- À droite : patient Alzheimer

En bas : mesure de la consommation de glucose chez les mêmes sujets


→ la différence est moins importante mais on retrouve un
hypométabolisme bilatéral (au niveau des flèches) principalement au
niveau des lobes pariétaux chez le patient Alzheimer.

Ces images montrent la pertinence de l’utilisation de différents marqueurs.


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Kikuchi et al. : Effects of Brain Amyloid Deposition and Reduced Glucose Metabolism on the Default Mode of
Brain Function in Normal Aging.

Etude qui porte sur un groupe de 22 sujets


sains

- MMSE score moyen de 28.8.

- 94.4% de bonnes réponses aux tâches


de mémoire de travail (WM = Working
memory et RWM = reverse working
memory) effectuées pendant que l’on
mesure l’activité cérébrale.

Les auteurs vont utiliser le Pittsburgh compound pour cartographier les plaques séniles chez les sujets sains. Ils
vont aussi mesurer la consommation de glucose au repos ( injection de FDG).

L’étude va se dérouler en 3 temps:


- Injection du 11C-PIB pour cartographier les plaques séniles
- Injection de FDG pour mesure la consommation de glucose
- Injection d’eau marquée à l’oxygène-15 pour mesurer le débit sanguin cérébral

2 conditions :
- Condition cognitive : épreuve de mémoire de travail
- Condition de référence (permet de mettre en évidence le réseau du mode par défaut) : repos

Condition cognitive : épreuve de mémoire de travail (2 versions)


• WM-task :
- Acquisition (6s) : on présente sur un écran une main avec une configuration particulière des doigts.
- Maintenance (6s) : disparition de l’image et maintient de l’information en mémoire de travail.
- Recognition (6s) : on présente deux images de mains et il faut reconnaitre celle qui a été présentée.
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• RWM-task (+difficile)
- Acquisition (6s) : on présente sur un écran une main avec une configuration particulière des doigts.
- Maintenance (6s) : disparition de l’image et maintient de l’information en mémoire de travail.
- Recognition (6s) : on présente deux images de mains retournés, cela nécessite de faire une rotation mentale en
plus maintenir les informations visuelles en mémoire de travail.

Succession de conditions (B)


- Con = contrôle (repos)
- WM = working memory
- RWM = inversion de la main
→ Les conditions sont effectuées plusieurs fois pour obtenir des images plus nettes.

Méthode soustractive

Task-positive regions : Soustraction de l’activité mesurée pendant toutes les tâches de


mémoire de travail vs la tâche de repos.
→ Activation d’un réseau principalement fronto-pariétal : réseau classique de la mémoire
de travail.

Task-negative regions (contraste inverse) : Soustraction de l’activité mesurée lors du repos vs


celle mesurée pendant les tâches de mémoire de travail.
→ Permet de mettre en évidence des régions davantage actives au repos que celles mobilisées
pendant la tâche de mémoire de travail.
→ Correspond au réseau du mode par défaut :
→ Réseau principalement médian : avec des régions antérieures : frontales, cortex
cingulaire antérieure, hippocampe & des régions plus postérieures: cortex cingulaire
postérieur, précuneus.

A. Lien entre l’indice de similitude et le nombre total de plaques séniles dans le cerveau

• Indice de Similitude (abscisse) : correspond à deux régions clés du mode par défaut :
- Région au niveau du gyrus frontal médian et cingulaire antérieur
- Région postérieur qui correspond au précuneus.

Pour chaque sujet, les auteurs vont mesurer l’indice de similitude qui correspond au couplage du niveau d’activation
entre ces deux régions.
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- Lorsque l’indice de similitude est positif et élevé, cela signifie que ces deux régions clés du mode par défaut sont
activées de la même façon avec la même amplitude.
- Lorsque l’indice de similitude est négatif cela traduit un découplage : Cf image du haut « hemodynamic
similarity with seed region », le sujet montré en exemple a un indice de similitude faible. Il présente une
activation d’une partie du mode par défaut sur sa partie antérieure mais pas d’activation, voir une désactivation,
au niveau postérieur.

L’indice de similitude reflète la qualité du réseau du mode par défaut. Il a été démontré dans différentes études
qu’une bonne connectivité au sein du réseau du mode par défaut se traduisait par un fonctionnement cérébral optimal.
Lorsqu’il y a un découplage, cela signifie que ce réseau du mode par défaut fonctionne moins bien, et cela devrait être
associé à un moins bon fonctionnement cognitif.

• Nombre de plaques séniles totale dans le volume cérébral (ordonnée)


« PIB index » :
- Image du cerveau du sujet qui présente le plus de plaques séniles : quasiment toutes les zones du cerveau sont
concernées.
- Image du cerveau du sujet qui présente le moins de plaques séniles : on en trouve juste dans l’hippocampe.

Corrélation négative significative entre les deux paramètres physiologiques : indice de similitude des deux
régions clés du mode par défaut et le nombre total de plaques séniles dans le cerveau.
- Les sujets qui présentent l’indice de similitude le plus faible (un découplage important) sont ceux qui présentent le
plus grands nombre de plaques séniles dans l’ensemble du cerveau.
- Les sujets qui présentent l’indice de similitude le plus élevé, sont ceux qui présentent le moins de plaques séniles.
➡ Montre le lien significatif entre ces deux paramètres : un indice de similitude élevé qui reflète un fonctionnement
optimal du mode par défaut est associé à un plus nombre plus faible de plaques séniles dans le cerveau et
inversement.

B. Lien entre l’indice de similitude (paramètre physiologique) et le nombre de réponses correctes aux épreuves
de mémoire de travail (paramètre cognitif).

Corrélation positive significative entre l’indice de similitude et le nombre de réponses correctes aux épreuves de
mémoire de travail.
➡ Plus l’indice de similitude est élevé, meilleur est la performance des sujets en mémoire de travail.

• Pour mieux caractériser les effets les auteurs ont réalisé des analyses en régions d’intérêts :

A) Les auteurs ont comparé le nombre de plaques séniles dans les régions d’intérêts du réseau du mode par défaut avec
différents paramètres (âge ; indice de similitude ; nombre de réponses correctes à l’épreuve de MdT).

Résultats: * Les résultats significatifs sont en jaune et orange.


-Aucune corrélation entre l’âge et le nombre de plaques séniles.
-Corrélations négatives entre le nombre de plaques séniles et l’indice de
similitude dans des régions spécifiques:
- Gyrus frontal médian et cortex cingulaire antérieur
- Gyrus temporal moyen
- Gyrus temporal inférieur
➡Plus il y a de plaques séniles dans ces régions, plus l’indice de
similitude est faible.
➡Cela montre que les plaques séniles peuvent avoir un effet plus ou
moins important selon la région dans laquelle elles se situent.
- Corrélation négative entre le nombre de plaques séniles dans le gyrus
temporal moyen et le nombre de réponses correctes en mémoire de
travail.
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A) Consommation de glucose dans les régions d’intérêts du réseau du mode par défaut:

Résultats:
-Aucune corrélation entre la consommation de glucose et l’indice de
similitude.
-Aucune corrélation entre la consommation de glucose et le nombre de
réponses correctes aux épreuves de MdT.
-Corrélation négative entre la consommation de glucose dans le gyrus
temporal supérieur et l’âge des sujets.
➡Plus les sujets sont âgés plus la consommation de glucose dans cette
région est faible.

Ces résultats semblent suggérer que si on s’intéresse au fonctionnement cognitif et au au fonctionnement optimal
du réseau du mode par défaut chez les sujets sains, il est plus pertinent de cartographier les plaques séniles plutôt
que la consommation de glucose.
F. BERNARD 16

II. IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE


FONCTIONNELLE (IRMf)

Magnétisme nucléaire

Le principe de l’IRMf repose sur le magnétisme nucléaire, autrement dit le magnétisme du noyau des atomes.

Représentation d’un atome d’hydrogène :

• Il est constitué d’un unique proton.


• Contribue pour deux tiers à la molécule d’eau (H20).
• Plus de 80% de la masse du cerveau provient de l’eau.

➡ Cela signifie que l’on va retrouver beaucoup d’eau et donc d’hydrogènes dans le cerveau.

• Spin du proton:
Il existe une rotation (spin) du proton. Les protons ont tendance à tourner autour
d’eux-mêmes. Cette rotation du proton autour d’un axe va créer un phénomène
d’aimantation propre, c'est-à-dire un phénomène magnétique. On parle de
moment magnétique du proton.

A une échelle différente, il s’agit de la même rotation de la Terre qui tourne autour
d’elle-même sur un axe et, crée ainsi, un phénomène magnétique.

Spontanément, dans la matière, les protons des noyaux d’atomes d’hydrogènes, ont des moments
magnétiques qui sont orientés de façon aléatoire, en l’absence de champ magnétique extérieur.
F. BERNARD 17

On va pouvoir créer dans les salles d’IRMf, un champ magnétique qui va avoir pour
effet d’orienter le moment magnétique des protons : c’est le champ magnétique B0.
Champ magnétique stable (B0) :
-Les protons ont leur moment magnétique orienté de manière parallèle au champ
magnétique B0, majoritairement dans le même sens.
-Pour un organe donné, qui contient de l’eau et donc des atomes d’hydrogènes, le
moment magnétique de cet organe (M) correspond à la somme des moments
magnétiques de chaque noyau d’hydrogène de cet organe.
➡ Aimantation M de l’organe, orientée dans le même sens = somme des
aimantations individuelles des noyaux d’hydrogène de cet organe.

Sans champ B0, donc sans champ magnétique stable, le moment M n’existe pas puisque les atomes d’hydrogènes sont
orientés dans toutes les directions.

Schéma qui montre la machine IRM et l’orientation de B0.

Quand la personne est installée dans la machine IRM, ses protons s’orientent dans la même direction que B0. A un
moment donné, on va créer un autre champ magnétique B1 orthogonal à B0. Ce champ B1 tournant (résonance
magnétique) appliqué brièvement, provoque une bascule de M du haut vers le bas.
➡ Avant B1, le moment M des protons est aligné sur B0 et quand on applique B1, cela va faire basculer le moment des
protons de façon orthogonal (90°).
F. BERNARD 18

La relaxation

A l’arrêt de l’excitation, une fois que B1 disparait, les protons tendent à regagner leur état
d’équilibre, M va avoir va se réaligner sur B0. Ce retour à l’équilibre s’appelle la relaxation.

Ce retour à l’état d’équilibre n’est pas instantané.


On va étudier le temps de Relaxation selon deux composantes:
- Ml : moment longitudinal : projection de M sur le plan qui contient B0.
- Mt : moment transversal : projection de M sur le plan qui contient B1
C’est le temps que vont mettre ces deux composantes pour évoluer qui va nous permettre d’obtenir des images
anatomiques en IRM.

• Moment longitudinal :
Lorsque l’on va appliquer B1, M va basculer. Pendant ce basculement, Ml va diminuer pour atteindre une valeur nulle.
Une fois que B1 disparait, il y a le phénomène de relaxation qui fait que Ml va augmenter de nouveau pour atteindre sa
valeur maximale lorsque M sera aligné sur B0.

‣ La courbe représente l’augmentation de Ml qui atteint 100% de sa valeur une fois que
M est retourné à l’équilibre.
‣ Ce retour à la position d’équilibre se fait suivant une loi exponentielle caractérisée
par une constante de temps T1.
‣ Cette constante correspond au temps nécessaire pour que M ait retrouvé 63% de la
valeur de sa composante longitudinale Ml à l’équilibre.
‣ En fonction du tissu dans lequel sera effectué la mesure, le temps pourra varier mais
pas le pourcentage.

On va parler d’image IRM pondérée en T1. Ce sont des images qui prennent en considération cette constante de temps.
Dans les tissus biologiques du corps humain, le temps de relaxation T1 est compris entre 300 et 3000 millisecondes.

Image IRM pondérée en T1 : utilisée généralement pour avoir une idée


de la macrostructure du cerveau.
Les différences de nuances (noir, gris, blanc) correspondent au temps T1
pour chaque type de tissus.
Dans la substance grise : T1 = 920 ms, c’est-à-dire qu’il faudra 920ms
pour que Ml atteigne 63% de sa valeur maximale dans la substance grise.

Grâce à T1 et à l’étude du Ml on va avoir la possibilité de faire ce type d’image anatomique. Cela permet, chez une
personne d’avoir une idée de la forme de la structure de son cerveau, de voir s’il y a une tumeur cérébrale, une atrophie.

• Moment transversal

L’application de B1 va faire basculer M. Pendant ce basculement, Mt va augmenter


jusqu’à atteindre sa valeur maximale lorsque M aura totalement basculé dans le plan de
B1. Lors du retour à l’équilibre lorsque B1 disparait, la composante transversale décroit de
façon exponentielle jusque’à la valeur de 0 lorsque M est aligné sur B0.

On va pouvoir étudier cette diminution pour mesurer une seconde constante de temps T2
(temps de relaxation transversale) correspondant au temps mis par Mt pour perdre 63% de
sa valeur maximale pendant la relaxation.
F. BERNARD 19

Dans les tissus biologiques, les valeurs de T2 sont très inférieures à celles de T1.

Les images pondérées en T2 sont un peu comme un négatif : la


substance blanche devient plus sombre, le liquide céphalo-rachidien
est blanc…
Ces images obtenues permettent d’avoir des idées très précises
d’altérations au niveau de la substance blanche : ex SEP ; AVC…
➡ On va pouvoir observer les lésions de façon plus nette qu’avec des
images pondérées en T1.

→ La on a vu pour IMR anatomique

Bases neurophysiologiques du signal en IRMf

Belliveau et al (1991) Science: étude du système visuel chez l’homme. Injection de gadolinium (traceur non radioactif).
Première étude publiée dans laquelle les auteurs ont utilisé l’IRMf pour mesurer des changements d’activités : les
auteurs mettaient en évidence des activations du système visuelles après injection d’un traceur non radioactif.

Kwong et al (1992) PNAS : aucune injection de traceur. Mesure variations oxygénation sanguine locale.
Etude dans laquelle les auteurs ont montré qu’il est possible de mesurer les changements d’activité d’un groupe de
neurones en prenant en considération les changement d’oxygénation sanguine. → ici il n’y a pas d’injection de traceur ;
les auteurs se sont basés sur ce qu’on appelle la réponse BOLD.

Réponse BOLD (Blood Oxygen Level Dependent = niveau d’oxygène dans le sang qui sera mesuré : Ogawa et al.,
1990).

Principe de l’effet BOLD:

Oxyhémoglobine: hémoglobine oxygénée


Désoxyhémoglobine: hémoglobine désoxygénée

• Base : A un temps précoce (1 à 2s)


A l’état de repos, dans la circulation sanguine à proximité des neurones, on trouve un mélange d’oxyhémoglobine (++)
et de désoxyhémoglobine.

• Initial dip
Lorsque les individus vont réaliser une tâche cognitive/motrice, ils vont mobiliser des groupes de neurones qui vont
consommer de l’oxygène, cela va s’accompagner d’une augmentation transitoire de la concentration en
désoxyhémoglobine. Autrement dit, l’oxyhémoglobine va transmettre son oxygène pour alimenter les neurones qui
s’activent. Si bien que l’oxyhémoglobine qui perd son oxygène devient de la désoxyhémoglobine.

• Effet BOLD
Après un certains temps, (la personne effectue toujours la tâche cognitive, ses neurones sont toujours actifs, ils
consomment toujours de l’oxygène), il va y avoir une augmentation du débit sanguin cérébral qui va permettre
F. BERNARD 20

d’apporter de l’oxygène à travers de l’oxyhémoglobine. Et c’est à ce moment que l’on va pouvoir mesurer l’effet
BOLD.
➡ L’effet BOLD apparait au moment où il y a une augmentation relative de la concentration en oxyhémoglobine et
donc une diminution de la concentration en désoxyhémoglobine. C’est cette diminution relative de la concentration
en désoxyhémoglobine que l’on va mesurer pour savoir s’il y a une activité plus ou moins importante.

• Undershoot: à l’arrêt de l’activation:


Ensuite il y a un retour à l’équilibre lorsque la personne arête de mobiliser de façon particulière un réseau de neurones
pour effectuer la tâche, qui permet de retrouver des concentrations relatives en oxyhémoglobine et désoxyhémoglobine
comparable à ce qu’il y avait à l’état de base.

IL FAUT RETENIR : pour mesurer l’effet BOLD on va se focaliser sur la diminution relative en concentration de
désoxyhémoglobine.

L’hémoglobine des globules rouges du sang contient un atome de fer (Fe).

‣ Sous forme d’oxyhémoglobine (atome d’oxygène lié au fer): elle est diamagnétique, c'est-à-dire qu’elle
présente une susceptibilité magnétique qui est faible. Autrement dit, si on la passe dans un champ magnétique
B0, cela ne va pas créer de distorsion du champ magnétique notable.

‣ Sous forme de désoxyhémoglobine (non porteuse d’oxygène): la présence de fer isolé la rend magnétique. Il
va y avoir des distorsions du champ magnétique lorsque la désoxyhémoglobine est présente dans un champ
magnétique comme le champ B0.

Effet théorique de l’oxyhémoglobine et désoxyhémoglobine sur le champ magnétique.


‣ Oxyhémoglobine : on n’observe pas de perturbation du champ magnétique
‣ Lorsque l’on place du désoxyhémoglobine dans le champ magnétique B0 cela crée une
distorsion du champ magnétique = inhomogénéité du champ magnétique (représentées par
les courbures).
➡ Sujet dans IRM : au voisinage de chaque molécule de désoxyhémoglobine de son sang apparait une petite
inhomogénéité du champ magnétique.

IRMf-BOLD : basée sur l’obtention de cartes dont l’intensité des valeurs est pondéré par la valeur locale du
temps de relaxation transversale T2 (cartes qui mesurent les valeurs de constantes T2).
➡ On va pouvoir obtenir une carte qui représente le volume cérébral entier en ≈ 2 secondes.
➡ Ces cartes T2 sont ici représentées sous différents angles : vue coronale ; sagittale ; horizontale

La présence de désoxyhémoglobine engendre une inhomogénéité locale du champ magnétique, ce qui entraine un
déphasage (c'est-à-dire une relaxation) plus rapide des moments des protons (M). Autrement dit, T2 sera plus rapide
dans un même tissu s’il y a de la désoxyhémoglobine que s’il y a de l’oxyhémoglobine.

Traduction macroscopique de ce phénomène : lorsqu’il y a de la désoxyhémoglobine, cela crée des inhomogénéités


du champ et donc il y a une accélération de la relaxation et donc ça correspond à une réduction de la valeur du temps de
relaxation transversale T2.

Si la concentration de désoxyhémoglobine varie dans certaines régions du cerveau au cours du temps


(épreuve d’activation) la valeur T2 variera également dans ces mêmes régions, elle sera plus ou moins
importante dans une région donnée.

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