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Hydrogeologie 1

L'hydrogéologie est la science qui étudie les eaux souterraines, leur origine, leur exploitation et leurs propriétés. Elle a pour objectifs l'étude des aquifères et la gestion des eaux souterraines. Le document décrit brièvement l'histoire de l'hydrogéologie et les contributions des Anciens, puis présente le cycle de l'eau en détaillant les processus d'évapotranspiration, d'humidification du sol, de ruissellement et d'infiltration.

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Hydrogeologie 1

L'hydrogéologie est la science qui étudie les eaux souterraines, leur origine, leur exploitation et leurs propriétés. Elle a pour objectifs l'étude des aquifères et la gestion des eaux souterraines. Le document décrit brièvement l'histoire de l'hydrogéologie et les contributions des Anciens, puis présente le cycle de l'eau en détaillant les processus d'évapotranspiration, d'humidification du sol, de ruissellement et d'infiltration.

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NOTION

D’HYDROGEOLOGIE
I- HISTOIRE DE L’HYDROGEOLOGIE
1.1 ÉTYMOLOGIE ET DÉFINITION
L’hydrogéologie (du grec hydra : l’eau, ge : la terre et logos : le discours) peut être définie
comme la science qui traite de l’eau souterraine. Cependant, l’eau est une entité : eau des
précipitations, eaux de surface, glaces, eaux souterraines participent à un cycle perpétuel.
L’hydrogéologie est donc indissociable de l’hydrologie de surface, de la climatologie, de la
géologie, de la géographie. De plus, comme toutes les sciences modernes, elle fait appel aux
innombrables domaines de la physique, de la chimie et de la biologie. L’eau devenant un enjeu
de plus en plus important, l’hydrogéologue moderne est aussi confronté à des problèmes
sociaux et politiques.
Plus, peut-être, que toute autre science, l’hydrogéologie impose aujourd’hui une approche
pluridisciplinaire. La définir précisément est donc un exercice difficile. Où commence et où se
termine le monde souterrain de l’hydrogéologue ? L’eau contenue dans le magma en fait-elle
partie ? Les sources chaudes des dorsales sous-marines relèvent-elles de l’hydrogéologie ? Doit-
on qualifier d’eau souterraine une rivière qui traverse une grotte-tunnel ? Le sol, où se
produisent d’importantes réactions physico-chimiques et d’où l’eau peut être extraite par la
végétation, est-il un domaine souterrain ? Les glaces souterraines n’intéressent-il pas plus le
glaciologue ? Le lecteur comprendra donc que la définition toute simple de « science de l’eau
souterraine » est suffisamment vague pour rester la plus précise.
1.2 HISTOIRE
Le corps humain ne peut se passer d’eau plus de deux jours. La quête de l’eau est
nécessairement la première action de l’homme dans l’étude de son environnement. Chez les
grands singes on assiste déjà à la recherche d’une certaine qualité. Les chimpanzés et les
babouins, lorsque l’eau est boueuse, savent ainsi creuser des trous dans les berges des cours
d’eau pour récupérer de l’eau filtrée. Cette première démarche d’hydrogéologue qui remonte
donc au-delà des origines de l’homme, laisse imaginer que nos ancêtres avaient certainement le
souci de disposer d’une bonne eau de boisson. La présence fréquente de sources à proximité des
habitats préhistoriques pourrait traduire cette recherche de qualité.
a) Les plus anciennes relations
Tout comme les guérisseurs ont précédé la médecine et les alchimistes la chimie, l’art du
sourcier, ancêtre toujours présent de l’hydrogéologue, se perd dans la nuit des temps. La Bible
décrit Moïse frappant une roche pour en faire jaillir une source ; s’agit-il d’une version
religieuse de la baguette du sourcier ? Quelques textes antiques décrivent des eaux souterraines.
b) Les modèles des Grecs
Les savants de l’Antiquité gréco-romaine ont interprété de nombreux phénomènes
hydrogéologiques sans apporter de solution satisfaisante (Ellenberger, 1988). Le monde
méditerranéen est en effet riche en phénomènes karstiques majeurs, avec d’importantes sources
utilisées pour alimenter les cités. Les Anciens, confrontés à ces systèmes complexes, se sont
écartés des schémas simples et ceci a sans doute été un frein à la découverte des mécanismes
fondamentaux de l’hydrogéologie. On souhaitait de plus définir une mécanique universelle
permettant de relier entre eux des phénomènes aussi variés que le volcanisme, les courants
marins ou les importantes sources.
Pourtant quelques mécanismes fondamentaux avaient été perçus. Aristote (IVe siècleav. J.-C.)
avait pressenti les mécanismes de l’évaporation. Vitruve (Ier siècle av.J.-C.) avait ébauché le
cycle de l’eau en observant que l’eau des vallées s’élevait des points bas, formait des nuages
puis de la pluie, s’infiltrait dans les fissures du sol pour réapparaître au pied des montagnes.
Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), puis Pline (Ier siècle) avaient saisi la relation entre les dolines,
lieux privilégiés d’infiltration de
l’eau, et les sources.
Cependant Sénèque (Ier siècle), synthétisant dans « Questions Naturelles » les pensées de ses
prédécesseurs ne retient que l’existence d’un immense réservoir souterrain d’eau douce
alimenté par la transformation en eau de l’air contenu dans des cavités souterraines.
c) Le Moyen Âge et la Renaissance
Au Moyen Âge, la pensée grecque reste la seule admise lorsqu’elle est compatible avec la Bible
et l’invention de l’imprimerie permet la diffusion de la pensée. Un des premiers ouvrages
consacré aux eaux souterraines est celui de Jacques Besson (1569) « L’art et science de trouver
les eaux et fontaines cachées sous terre », mais le véritable précurseur de l’hydrogéologie est
Bernard Palissy auteur de l’ouvrage « Des Eaux et des Fontaines » (1580). Il démontre que
l’eau des sources a pour origine les pluies infiltrées dans les fissures et abîmes du sous-sol
jusqu’à des niveaux imperméables où elles s’accumulent en réserves souterraines et circulent en
direction des sources. Des observations dans les grottes des Pyrénées lui montrent que les
panaches de vapeur d’eau exhalés par certaines grottes sont aussi liés aux eaux d’infiltration.
Pourtant ses pensées ne s’imposent pas et la théorie généralement admise est celle de l’alambic
souterrain, où l’eau de mer qui pénètre sous terre par des canaux, abandonnant son sel, est
chauffée par le feu central, puis condensée dans les montagnes, pour y alimenter des lacs
souterrains qui se déversent à l’extérieur par des sources.
Qu’est ce que donc l’hydrogéologie .C’est la science qui étudie les eaux souterraines, leur
origine, leur exploitations, leurs propriétés physiques et chimique .Elle est en relation avec des
sciences comme la géologie, la physique, la mathématique, l’informatique, la géographie .etc
L’hydrogéologie est la science de l’eau souterraine. C’est une discipline des sciences de la
terre qui a pour objectifs l’étude du rôle des matériaux constituant le sous-sol et les structures
hydrogéologiques (aquifères) et, par acquisition de données numériques par la prospection ou
l’expérimentation sur le terrain, de permettre la planification des captages, ainsi que
l’exploitation et la gestion de l’eau souterraine. L’hydrogéologie se spécialise dans la recherche
et l’exploitation des eaux souterraines à usage domestique ou industriel et étudie
comment les matériaux géologiques influencent la circulation et la qualité des eaux outerraines.
Outre des connaissances géologiques, l’hydrogéologue doit posséder de bonnes connaissances
en hydraulique. Il intervient en effet dans la recherche et l’exploitation du gisement de la nappe
aquifère, dans l’étude de la qualité des eaux ainsi que dans leur protection. L’hydrogéologue
doit être capable d’estimer la quantité et la qualité de l’eau etprédire son comportement dans les
aquifères.

II : CYCLE DE L’EAU
Le cycle de l'eau décrit les parcours et transformations subis par l'eau à partir d'un point de
départ qui est souvent pris comme la pluie (P) qui tombe à la surface d'un domaine (D) pendant
un intervalle de temps dt.
Ces parcours et transformations sont principalement::

2.1 L'évapotranspiration :

Elle englobe :
- l'évaporation qui est le processus par lequel l'eau passe de l'état liquide (pluie) à l'état
vapeur (nuage) à travers des transferts de chaleur. C'est par ce processus que les vapeurs
d'eau rejoignent l'atmosphère, à partir des plans et cours d'eau (océans, mers, lacs
rivières...), du sol et même du sous-sol,
- la transpiration des plantes: il s'agit de la part de l'eau de l'atmosphère, du sol ou du
sous-sol qui est consommée par les plantes pour leur développement.
L'évaporation et la transpiration sont regroupées sous le terme d'évapotranspiration.

2.2 Humidification du sol :

Le sous-sol renferme en temps normal une certaine quantité d'eau dont les volumes sont
variables en fonction de la profondeur du sol. Les figures 1.3 montrent quelques profils
d’humidité et leur variation en fonction des apports d’eau par les pluies. En période de pluies, le
sol emmagasine de l'eau par infiltration et voit son stock augmenter. Après la pluie et pendant
les périodes de sécheresse qui peuvent être longues, le stock d'eau préalablement emmagasiné
est consommé par évaporation et transpiration des plantes. Quand l'intensité de la pluie est plus
forte que la capacité d'infiltration du sol ou quand le stock d'eau du sol a atteint sa valeur
maximale, les excédents de pluies vont vers d'autres destinations qui sont :

2.3 Le ruissellement de surface :

Quand la surface du sol est totalement imperméable ou quand l'intensité de la pluie est très forte
par rapport à la capacité d'infiltration du sol, la pluie génère une accumulation d'eau à la surface
du sol qui par la suite s'écoule. Cet écoulement qui se fait suivant la ligne de plus grande pente
du sol est appelé ruissellement de surface; il alimente le réseau de drainage naturel (cours d'eau)
et peut entraîner des particules de sol par érosion (transport solide).
Le ruissellement de surface peut aussi être dû à une restitution d'eau souterraine qui émerge et
s'écoule à la surface du sol. Cette part du ruissellement est appelée ruissellement retardé.

2.4 L'infiltration ou écoulement souterrain :

Après reconstitution d'un certain niveau d'humidité du sol, si la pluie se poursuit, elle peut
générer une propagation verticale de l'eau vers les tranches de sol plus profondes et vers la
nappe. C'est ce phénomène qui est appelé infiltration. L'arrivée d'eau à la nappe se produit d'une
manière différée par rapport à la pluie; dans les zones à climat sec et où la nappe est assez
profonde, ce décalage peut atteindre quelques mois.
Dans la quasi-totalité des pays où il pleut, le sous-sol renferme en temps normal de l’eau. Un profil
habituel de la quantité d’eau contenue en fonction de la cote se présente de la façon suivante:
2.5 SCHEMATISATION DU CYCLE DE L’EAU

La Planche suivante résume schématiquement les éléments du cycle de l’eau que nous
avons décrit ci-dessus. Elle est inspirée d’Eagleson (1970). Ajoutons-y quelques chiffres:
- Statistiques: Estimation des volumes d’eau disponibles dans le monde

- Océans: 1320 millions de km3 97,20 %


- Neiges et glaces: 30 » 2,15 %
- Eaux souterraines à moins de 800 4”” 0,31 %
- Eaux souterraines à plus de 800 m: 4”” 0,31 %
m:
- Zone non saturée: 0,07 ” 0,005 %
- Lacs en eau douce: 0,12 ” 0,009 %
- Lacs eau salée: 0,10 ” 0,008 %
- Rivières: 0,001 ” 0,0001
- Atmosphère: 0,013 ” 0,001 %
%

- Dynamiques: Le volume total mondial des précipitations annuelles peut être estimé à 0,5
million de km3, soit environ 0,04 % du volume d’eau du globe, ou encore 40 fois le volume de
vapeur d’eau dans l’atmosphère. Cela implique un renouvellement très rapide de cette humidité
atmosphérique: en moyenne, le “temps de résidence” de la vapeur d’eau dans l’atmosphère
n’est que de 9 jours.
III AUTRES ORIGINES POSSIBLES DES EAUX SOUTERRAINES
On appelle “eaux vadoses” les eaux souterraines dont l’origine provient du cycle de l’eau décrit ci-
dessus. Il existe cependant d’autres mécanismes d’apport d’eau dans les sols que celui cité jusqu’ici:

3.1 Condensation de la valeur d’eau atmosphérique dans les vides du sol (l’équivalent de
la rosée matinale en surface). Ce phénomène peut ne pas être négligeable et est généralement
désigné sous le terme de “précipitations occultes”.
Dans l’ancien temps, on rapporte que la ville de Theodosia, en Crimée, était alimentée en
eau par de grands empilements de cailloux reliés à sept fontaines.
Des expériences conduites à Montpellier ont donné (d’après Geze) un débit de 2 l/jour
pour un empilement de 5 m3 de cailloux:

3.2 Eaux juvéniles: Ce sont des eaux d’origine profonde. Un magma granitique en se
refroidissant expulse un petit volume d’eau.
Ainsi, on a calculé qu’un magma de 1000 m d’épaisseur, contenant 5 % d’eau en poids,
engendre un débit de l’ordre de 25 1/mn/km2 pendant quelques milliers à des dizaines de

milliers d’années. Il faut comparer ce chiffre aux 10 t/s.km2 (infiltration moyenne en France des
eaux vadoses), soit environ 4%, ce qui est en général négligeable.

3.3 Eaux fossiles: Ce sont des eaux vadoses datant d’une période plus humide du Quaternaire.
L’exemple le plus proche est le Sahara, où l’actuel climat désertique s’est mis en place depuis
5.000 ans environ.
Un autre cas d’eaux fossiles sont les “eaux connées”, généralement salées, qui datent de
l’époque de formation des sédiments.
3.4 Eaux géothermales: Ce sont, très généralement, des eaux vadoses qui suivent un
cheminement compliqué, se réchauffant en profondeur et remontant à la surface.

3.5 Eaux minérales: Ce sont aussi des eaux vadoses, parfois chargées en gaz carbonique
d’origine magmatique, qui ont un trajet relativement long entre les aires d’alimentation et
les sources ou captages servant d’exutoires. Mais l’appellation “eaux minérales” est
accordée en France par l’Académie de Médecine, à partir de l’analyse chimique de la
minéralisation contenue et des éventuels aspects thérapeutiques de cette minéralisation.
VI CATEGORIE D’EAU DANS LES TERRAINS

L'eau, que contient un milieu poreux, se présente sous différents états. Outre la vapeur d'eau et
l'eau de constitution du matériau, on distingue l'eau liée et l'eau libre.
L'eau liée (fig) Elle est maintenue à la surface des grains par des forces d'attraction moléculaire
(le dipôle H20s'oriente perpendiculairement à la surface du grain). Ces forces diminuent
rapidement et on admet qu'elles sont négligeables à partir d'une distance de 0,4 u.
Une première couche adsorbée, dont l’épaisseur est de l’ordre de quelques dizaines de
molécules (0,1 micron environ), correspond à une orientation des molécules d’eau à structure
dipolaire H-OH perpendiculairement à la surface du solide. Les forces d’attraction de ces
molécules atteignent plusieurs dizaines de milliers de bars, mais décroissent rapidement avec la
distance.
Dans cette couche adsorbée, les propriétés de l’eau sont fortement modifiées: très grande
viscosité, forte densité (environ 1,5). De nombreux ions, principalement des cations, peuvent y
être retenus (adsorbés) par attraction conjuguée des molécules d’eau et de celles du solide. Nous
y reviendrons ultérieurement.
Une zone de transition, entre 0,1 et 0,5u contient des molécules d’eau qui supportent encore une
attraction non négligeable et sont immobiles.
Au-delà, les forces d’attraction sont négligeables, et l’eau est dite libre.
Il est évident que cette limite de 0,5u est un peu arbitraire et varie d’un milieu à l’autre: il
s’agit ici d’illustrer les phénomènes. La figure suivante illustre la variation de la force
d’attraction des molécules d’eau, et leur orientation au voisinage d’un grain solide.
On fait de plus la distinction suivante :
a) L'eau hygroscopique, qui représente les toutes premières couches de molécules d'eau, soit environ
une teneur de 1 % pour les sables et 17 % pour les argiles. Très fortement liée, elle ne peut être extraite
du sol que par dessication.
b) L'eau pelliculaire, qui peut se déplacer à la surface des grains par le jeu des forces moléculaires et
être extraite du sol par centrifugation. La teneur en eau pelliculaire d'une argile peut atteindre 45 %.
L'eau liée a une très forte densité : 1,5. Elle peut contenir de nombreux ions. Elle ne transmet pas les
pressions hydrostatiques et ne se déplace pas sousl'effet de la gravité. Elle est également caractérisée
par une viscosité très élevée qui est à l'origine de certains comportements des sols argileux : fluage,
compression secondaire, etc.
On peut y rattacher l’eau capillaire. Celle-ci n'existe qu'en présence d'une phase gazeuse, puisqu'elle
provient de la tension qui se développe à l'interface air-eau. Elle s'élève au-dessus de la surface d'une
nappe libre, pour former la frange capillaire. Elle est soumise à l'action de la gravité et elle transmet les
pressions. Cependant, si on essaie de la retirer par gravité, en abaissant le niveau de la nappe par
exemple, une partie reste maintenue au contact de deux grains par des ménisques. Elle forme l'eau
capillaire suspendue, qui doit être rapprochée de l'eau liée

36
L'eau libre ou gravifique Elle est suffisamment éloignée des particules solides pour n'être soumise
qu'à l'action de la gravité. Elle remplie les vides et les fissures des roches pour former des nappes
d’eaux souterraines. On appellera eau de rétention l'eau que retient le sol après égouttage; c'est donc la
somme de l'eau capillaire suspendue et de l'eau liée; c'est aussi l'eau que l'on ne pourra pas extraire du
sol par les méthodes habituelles de drainage.

V Propriétés physiques et Hydrauliques des terrains


5.1 Propriété Physiques

5.1.1 Notion de porosité :

La plupart des roches et des sols contiennent naturellement un certain pourcentage de vides qui peuvent être
occupés par de l'eau. C'est ce qu'on appelle leur porosité. Il faut tout de suite distinguer l'existence de ces vides
avec leur interconnexion permettant à un fluide d'y circuler Cette deuxième propriété, est la perméabilité.

La porosité est une condition nécessaire, mais non suffisante de la perméabilité. Nous verrons plus loin un cas
d'existence de porosité sans possibilité d'écoulement de l'eau donc de perméabilité.

1.1. Différents types de porosité :


1.1. Porosité primaire des roches :

La plupart des roches sont constituées de particules minérales solides, plus ou moins cimentées, formant un
squelette autour duquel subsistent des espaces vides: ce sont les milieux poreux au sens des mécaniciens des
fluides. On distingue deux types de roches (chacune ayant une porosité spécifiques) :

- les roches incohérentes ou meubles dans lesquelles les éléments sont plus ou moins libres les uns des
autres. Elles sont aussi appelées roches grenues,
- les roches cohérentes ou compactes où les éléments sont solidement liés entre eux.

La porosité primaire est la porosité de la roche au moment où elle a pris naissance, soit le pourcentage en
volume des vides du squelette.

Les roches grenues ont une porosité primaire relativement grande; elle peut aller jusqu'à 30% dans le cas des
sables ou des grès par exemple. Quant aux roches compactes, (calcaires, dolomites, roches cristallines et
métamorphiques) elles ont une porosité primaire plus faible (de l'ordre de 1 à 5%).

[POROSITE PMMAIRË

vide

Porosité d’intentice ( ouverte)


porosité vacnolaire ( fimnée)

La porosité des roches grenues peut prendre 2 formes :

La porosité d'interstices: c'est la porosité due aux vides entres les grains constituant la roche. C'est presque
toujours une porosité ouverte.

1.2. La porosité vacuolaire due à des cavités complètement closes (roches volumiques comme la
pierre ponce). Il s'agit là d'une porosité qui ne s'accompagne pas d'une perméabilité.

37
Les argiles et vases constituent une catégorie à part : leurs éléments constitutifs, lamellaires sont organisées en
« feuillets », empilements de couches parallèles séparées par des intervalles variables où un fluide peut se loger,
Cette particularité leur donne une possibilité de gonflement en présence d’eau qui augmente ainsi sensiblement
leur porosité qui peut atteindre 90%. Nous verrons plus loin que cette eau est fortement liée aux particules
solides argileuses.

- Porosité secondaire des roches compactes :

On appelle porosité secondaire, celle qui peut intervenir au cours de la vie de la roche suite à des phénomènes
physiques (fracturation) ou chimiques (dissolution de la roche). Cette porosité secondaire se rencontre dans les
roches compactes et peut prendre les formes suivantes :

Porosité des fissures: Un cas particulier de vides dans les roches compactes est la fissuration. Ces fissures
peuvent être de plusieurs sortes: joints de stratification, diaclases, failles, fissures de retraits (roches
volcaniques) ou de schistosité. Ces fissures s'organisent généralement en au moins deux directions principales,
découpant la roche en blocs. On est donc en présence d’un réseau de fissures, plus ou moins interconnectées,
créant des vides dans la roche, si elles ne sont pas colmatées par un remplissage quelconque (argile, calcite,
quartz...). La porosité de fissures dépend de la densité de celles-ci et de leur degré d'ouverture allant des fissures
capillaires fines (moins de 0,5 mm de largeur) aux fissures béantes (plus de 5 cm).

Porosité de chenaux: cette porosité ne peut exister que dans les roches solubles (calcaire, gypse) dans
lesquelles l'eau dissout une partie de la roche, créant ainsi des chenaux de circulation d'eau.

[POROSITE SECONDAIRE,

- Possibilité de présence de différents types de porosité dans une même roche :

Plusieurs types de porosité peuvent exister dans une même roche :

Grès: possibilité d'une porosité d'interstices et de fissures,


Calcaires: possibilité d'une porosité d'interstices, de fissures et de chenaux.

Définition de la porosité totale :

Par définition, la porosité totale d'une roche est n


VV
n = — avec Vv= volume des vides et Vt= volume total de la roche.
Vt
Les vides étant considérés dans leur ensemble, quelque soit le type de porosité auquel ils correspondent.

38
1.2. Facteurs influant sur la porosité : Cas d'une roche meuble :

- Forme de grains: La forme des grains détermine la forme et la dimension des vides.
Ainsi, la porosité totale est plus grande pour des graviers anguleux que sphériques.

- Dimensions respectives des grains: Ces dimensions sont exprimées par l'analyse
granulométrique. Une roche de granulométrie uniforme a une porosité plus grande qu'une
roche de granulométrie étalée, les fines particules ont tendance à venir combler les vides
formés par les plus grosses particules.

Analyse granulométrique d'une roche meuble :

Mode opératoire :
- Prélèvement d'un échantillon de terrain de poids P en grammes tel que 200 D < P <
500, D étant la dimension en millimètres de plus gros grains.
- Pesée globale de l'échantillon sec (après étuvage),
- Passage de l’échantillon sur des tamis de mailles calibrées de plus en plus fines
(tamisage à l'eau si présence d'éléments fins <0,1 mm),
- Mesure par sédimentomètrie des éléments fins < 0,1 mm,
- Pesée de chaque tamisage sec (après étuvage dans le cas d'un tamisage à l'eau.

- Présentation des résultats: courbe granulométrique cumulative :

La courbe granulométrique cumulative est tracée sur un graphique semi-


logarithmique avec :
- en abscisse, les diamètres intérieurs décroissants des différents tamis, sur une échelle
logarithmique,
- en ordonnées, selon une échelle arythmique croissante, le pourcentage en poids de
l'échantillon ne passant pas à travers le tamis correspondant.

- Interprétation des courbes granulométriques :

Les grains sont classés selon leurs dimensions (voir figure). La courbe
granulométrique permet donc de classer l'échantillon. Les courbes plus ou moins
verticales caractérisent des formations à grains uniformes homogènes ou formations
mono granulométriques. Les courbes sub-horizontales caractérisent des formations
hétérogènes à granulométrie continue ou formation multi granulométriques. Il
existe toute une gamme de courbes intermédiaires entre ces 2 cas limites.
Courbes granulométriques de quelques sols

Pourcentage pondérale

Les courbes granulométriques permettent de déterminer différents paramètres


caractérisant une formation :

1.3.Diamètre efficace d10: diamètre correspondant à l'ordonnée 10% de la


courbe, c'est-à-dire le diamètre du tamis retenant 90% de l'échantillon. Ce
diamètre est noté dio- On admet que ce djo est le paramètre qui conditionne le
plus les propriétés de perméabilité du milieu poreux.
Coefficient d’uniformité: c'est le rapport u = d10 /d60 étant le diamètre des
tamis retenant
40% de l’échantillon en poids.

Granulométrie uniforme
quand u <2, Granulométrie
variée quand u > 2.

Plus le coefficient u est petit et se rapproche de 1 plus la porosité de l’échantillon est


grande.

1.4 Quelques exemples de valeurs de porosité totale :


. Roches meubles :
o Graviers: 25 à 40%,
o Sables: 10 à 30%,
o Arènes granitiques: 10%,
o Argiles: 40 à 50%,
o Vases: 80 à 90%
Roches compactes :

o Calcaires: très variables selon la structure: 0,5 à 17%,


o Schistes: 1 à 10%,
o Grès: 4 à 26%,
o Granité: 0,01 à 5%.

Propriétés Hydrauliques des terrains

Comme proprietés hydrauliques nous pouvons citer :

- Capacité de rétention (ou au champ):


Elle correspond à la part de porosité due à l’eau liée. Elle est notée C r et se définit comme suit
:

V
Cr = — avec Vr= volume d’eau restant après ressuyage.
Vf
Dans un sol en culture, cette fraction d'eau représente l’eau liée au sol et qui peut être
disponible pour les plantes, étant entendu qu'elle peut être extraite par succion et évaporation.

NB. La réserve utile (RU) précédemment définie correspondant en lame d'eau au volume d'eau
de rétention de la tranche de sol susceptible d'être atteinte par les phénomènes de succion et
d'évaporation.

Nous avons la relation : n = ne + Cr

Habituellement les différentes valeurs de porosité et de capacité de rétention d’un sol sont
définies à partir des valeurs du potentiel de succion \|/ exprimé sous la forme du logio (y en cm
de colonne d’eau).

- Porosité efficace ou capacité de libre ecoulement

Elle correspond à la part de porosité due à l’eau libre. Elle aussi appelée porosité de drainage
ou porosité cinématique et est notée rie. Elle se définit comme suit :

V
n= — avec Ve= volume d’eau libre et Vt= volume total de la roche
Vt
En hydrogéologie, seule sera prise en compte la porosité efficace qui représente l'eau libre de
mouvement, et donc intéressante pour les sources, les puits et les forages. La porosité efficace
représente une part de la porosité totale d'autant plus petite que les pores du milieu sont fins.
C'est ainsi que les argiles ont une porosité totale qui peut être très grande, mais la finesse des
interstices fait que toute l’eau est essentiellement de l’eau de rétention, et que la porosité
efficace est faible.

- La permeabilité

La perméabilité est la capacité d’une roche à transmettre un fluide. Les facteurs


intervenant sont la taille des grains, la porosité, la nature du fluide transmis et son
gradient de pression. Tandis que la porosité décrit les espaces dans lesquels le fluide
peut se déplacer, la perméabilité (k) et laconductivité hydrau lique (K) décrivent la
facilité qu’a un fluide de se déplacer dans une formation. La porosité et la perméabilité
ne sont pas reliées directement. Les argiles peuvent avoir une porosité élevée (30 à
80%) mais des perméabilités très faibles tandis qu’un sable a une porosité plus faible
(30 à 40%) mais une perméabilité forte. La perméabilité du sol est un facteur important
en ce qui concerne les infiltrations. Si l’eau ne peut s’infiltrer, son accumulation à la
surface peut provoquer des inondations. C’est ce qui arrive dans les régions froides à la
fonte des neiges. Le sol est encore gelé et possède une perméabilité faible. Toute l’eau
de fonte des neiges et les pluies ruissellent donc uniquement à la surface et au mentent
la probabilité des crues et inondation.
Le terme perméabilité est relatif. Les sables sont plus perméables que les limons qui
sont aussi plus perméables que les argiles. L’eau souterraine est ainsi arrêtée lorsque
la couche qui la contient est plus perméable que celle qui l’a supporte.
VI Nappes d’eau Souterraines et Terminologies

6-.1 Différents types de nappes


Définition des nappes d’eau souterraine et aquifère :

Une nappe d’eau souterraine est l’ensemble de l’eau saturant un terrain, cette eau étant en
communication hydraulique continue, que ce soit par des pores, des fissures ou des chenaux.

Le milieu poreux dans lequel se trouve la nappe est appelé aquifère.

On peut aussi définir selon la productivité

Aquifères :
Unité géologique saturée pouvant transmettre des quantités significatives d'eau sous
des gradients hydrauliques ordinaires (ou faibles) ou Unité géologique capable de
fournir des quantités d'eau économiquement avantageuses.
Aquiclude
Unité géologique saturée incapable de fournir ou transmettre des quantités
significatives d'eau sous des gradients hydrauliques ordinaires.
Aquitard
Unité géologique peu perméable du point de vue de l'utilisation économique de l'eau,
mais suffisamment perméables pour qu'on les considère dans des études
hydrogéologiques.
Des vrais aquicludes sont très rares. Dans la majorité des cas, il s’agit d’aquitards.
Ainsi, ont fait plutôt référence seulement aux aquifères et aquitards.

Nous avons, selon le type de porosité de l’aquifère, deux types de nappes

- nappe d’interstice
- nappe de fissures
Nappe d'interstice Puits ou forage Nappe de fissure
Fissure

Mur imperméable

6. 2 Limites physiques d’une nappe d’eau souterraine :

 Limite inférieure ou mur de la nappe :

La limite inférieure de la nappe est constituée

- soit par une couche imperméable sous-jacente à la couche aquifère ; ce cas de


figure est rencontré dans les nappes d’interstice : cette limite est alors appelée le
mur imperméable de l’aquifère

- soit dans le cas d’une nappe de fissures, par la limite inférieure des fissures, c’est-
à-dire la limite de décompression de la roche fissurée aquifère. Dans ce cas elle
correspond aussi au mur de la nappe.

 Limite supérieure ou toit de la nappe :

Que la nappe soit d’interstices ou de fissures, les deux cas suivants peuvent être rencontrés :

nappe libre (voir figure): lorsqu’un matériau perméable n’est recouvert par un autre qui
soit imperméable, il peut contenir une nappe dont le niveau supérieur de l’eau est en
relation avec l’atmosphère. Cette nappe est alors appelée nappe libre ; elle est limitée
supérieurement par une surface libre qui correspond à son toit. Quand cette nappe libre est
très proche de la surface du sol pour pouvoir être exploitée par des puits (phréatos) peu
profonds, on l’appelle nappe phréatique. Le niveau supérieur d’une nappe libre (ou son
toit) fluctue dans le temps du fait de la recharge de la nappe ou de son écoulement.

nappe captive (voir figure 3.2 et 3.3) : lorsque le matériau perméable contenant la nappe
est recouvert d’un matériau imperméable, l’eau remplit tous les vides du milieu poreux et
est à une pression supérieure à la pression atmosphérique. La nappe est dite alors captive et
le niveau imperméable supérieur constitue son toit. Quand l’horizon supérieur qui limite
une nappe ne pas être considéré comme imperméable mais qu’il est moins perméable que
la couche aquifère sous-jacente ; celle-ci et alors appelée aquifère semi captif. Le toit
d’une nappe captive a une position fixe dans le temps tant que la nappe reste captive.
 Limites latérales :
Une nappe peut être très étendue dans ses dimensions horizontales (jusqu'à plusieurs
centaines de kilomètres pour les grandes nappes de l’Afrique de l’ouest par exemple). Ses
limites d’extension horizontale sont alors soit des niveaux imperméables soit des limites
physiques (comme des cours d’eau par exemple).

6.3 Réserves et ressources en eau d’une nappe :

Les termes de réserve et ressource sont souvent utilisés pour qualifier les volumes d’eau d’une
nappe. Cependant il faut signaler que la réserve en eau qualifie plutôt le volume d’eau qui est
contenu dans la nappe tandis que la ressource fait allusion à la quantité d’eau qu’on peut en
extraire.

On distingue plusieurs types de réserve en eau pour une nappe qui sont :

 Ressource exploitable :

Elle correspond au volume d’eau qui peut être prélevé d’une nappe en rabattant son niveau
c'est-à- dire en baissant sa surface piézométrique d’un état initial donné à un état final
considéré comme acceptable d’un point de vue technique et économique. Ce volume d’eau
sera calculé en multipliant le volume de nappe compris entre les niveaux piézométrique initial
et final par le coefficient d’emmagasinement de la nappe.
En l’absence de considérations plus précises les hypothèses suivantes sont utilisées pour le
calcul des réserves exploitables :

- en nappe libre le rabattement maximum à considérer doit être de l’ordre du tiers de


l’épaisseur initiale de la nappe jusqu’à une valeur maximale de 100m,
- en nappe captive il faut prendre en compte le fait que les conditions de
renouvellement des réserves en eau sont moins garanties et que la nappe se comporte
comme une mine. Ainsi il y’a lieu de prendre plus de précautions et le rabattement
maximum à considérer est de 100m.

 Réserve totale

Elle correspond à l’intégralité du volume d’eau contenu dans le milieu aquifère. En pratique
elle se calcule en multipliant le volume total du milieu poreux (de son toit jusqu’à son mur)
par son coefficient d’emmagasinement

 Réserve renouvelable ou régulatrice :

Elle correspond au volume d’eau gravitaire contenu dans la zone de fluctuation de la surface
piézométrique de l’aquifère considéré (qui est dans cas une nappe libre). Cette zone de
fluctuation est limitée en haut par le niveau des hautes eaux atteint après l’alimentation de la
nappe par les pluies et en bas par le niveau d’étiage. En pratique la ressource renouvelable est
calculée en multipliant le volume de la zone de fluctuation de la nappe par son coefficient
d’emmagasinement.

 Réserve permanente :

C’est la part de la réserve totale d’une nappe qui n’est pas renouvelable. C’est en d’autre
terme le complément de la ressource renouvelable par rapport à la réserve totale. Dans les
aquifères à nappe captive la réserve permanente est pratiquement la même que la réserve
totale.

6.4 Quelques exemples de nappes suivant les situations piézométriques :

Nappes cylindriques

Rivière
Nappes alluviales
VII ETUDE DES NAPPES D’EAU SOUTERRAINE EXEMPLES DE SYSTEMES
AQUIFERES DE AFRIQUE DE L’OUEST

7.1 Différenciation entre les zones de socle et les bassins sédimentaires

On rencontre en général dans le monde deux grandes régions d’un point de vue géologique
qui sont les régions de socle cristallin et les bassins sédimentaires.

Les zones de socles correspondent à celles où la roche dure (socle cristallin) affleure parfois
directement ou est recouverte par une faible épaisseur de sédiments.

Les bassins sédimentaires sont des régions où le substratum rocheux a connu d’importants
accidents tectoniques qui ont occasionné de grandes dépressions qui sont par la suite
comblées par des dépôts sédimentaires d’âge et caractéristiques variables.

Ces deux milieux géologiques présentent des caractéristiques hydrogéologiques différentes.

La figure montre à l’échelle de l’Afrique de l’ouest et du Centre la répartition de ces deux


contextes géologiques.
7.2 Hydrogéologie des bassins sédimentaires :

Caractères généraux

Les bassins sédimentaires sont constitués par des dépressions du socle comblées par des sédiments qui
se sont déposées par la suite au cours des différentes périodes géologiques. En Afrique, ces couches de
sédiments n’ont subi que des mouvements tectoniques faibles après leur dépôt, de ce fait elles ont une
allure pseudo horizontale (sous forme de strates déposées les unes sur les autres).

L’extension horizontale de ces couches est souvent très importante (de quelques dizaines voir
centaines de kilomètres) ; l’épaisseur des couches sédimentaires peut aussi atteindre des dizaines voir
des centaines de mètres.

En fonction de la nature initiale de la roche mère, des conditions climatiques, du type d’altération, du
mode transport des dépôts... ; les sédiments déposés ont des caractéristiques variables sur le plan
vertical. Ainsi certains niveaux peuvent être suffisamment poreux et perméables et vont ainsi contenir
des nappes. D’autres niveaux seront par contre relativement imperméables et vont constituer des
limites (écrans) des niveaux aquiferes. Ainsi il y’a la possibilité d’avoir verticalement une succession
de nappes (libre éventuellement pour la premières en relation avec l’atmosphère et captives pour les
autres).

Les couches aquiferes étant généralement constituées de sédiments à porosité d’interstice s’étendant
sur de grands volume, il en résulte que :

- il y’a une bonne continuité hydraulique dans le milieu aquifère ainsi les nappes sont dites
continues ou généralisées et l’implantation des ouvrages de captage est relativement facile,
- la porosité efficace et la perméabilité des couches aquiferes sont relativement bonnes,
- les réserves en eau sont relativement importantes,
- la productivité des nappes (débit pouvant être tirés des ouvrages de captage) peut être assez
importante.

Ces différentes caractéristiques confèrent aux nappes des bassins sédimentaires des avantages
importants.

- Exemple de la Nappe du bassin du Niger

Le bassin sédimentaire du Niger couvre une superficie encore plus importante et fait partie du
bassin des Iullemeden qui s’étend au Mali et au Nigeria. Il contient de bas en haut les unités
aquiferes suivantes :

La nappe du Continental Intercalaire : il s’agit d’une nappe captive contenue dans des grés et
des sables parfois argileux. Cette nappe affleure en quelques rares endroits et est souvent
recouverte par un toit argileux. La profondeur du toit de cette nappe peut atteindre 600m.
l’épaisseur de cette nappe peut être atteindre 500 à 700m. Dans certaines vallées, cette nappe
présente un important phénomène d’artésianisme.
La nappe du Continental Terminal : il s’agit de la nappe supérieure du bassin sédimentaire du
Niger. Elle est contenue dans des faciès gréseux et sableux argileux avec des niveaux argileux
d’extension variable qui divisent cette nappe en une nappe libre et deux nappes captives sous
jacentes. La première nappe libre est souvent captée par des puits pouvant donner des débits de
l’ordre de 5 m3/h avec des profondeurs pouvant aller de 30 à 60m.
En dehors de ces deux nappes qui sont d’extension très importantes, il existe par ailleurs
d’autres nappes moins étendues dont par exemple : la nappe des grés d’Agadez, des grés de
Teloua, la nappe des formations du Plio-quatemaire (formations fluvio lacustres aux abords du
lac Tchad et de sables dunaires).

nappes du bassin sédimentaire du Niger


7.3 Le socle précambrien :

Il représente les terrains les plus anciens (d’âge supérieur à 1,5 milliards d’années) du « bouclier
africain ». Cet ensemble, plus ou moins granitisé, appelé complexe de base, comprend :

- d’une part des roches cristallines (granite) provenant de la solidification d’un magma en
fusion,
- et d’autre part de roches cristallophyliennes, roches de dépôts sédimentaires transformées
sous l’influence de conditions de pression et de chaleur (métamorphose) : schistes, schistes
micacées, gneiss et granite.

 Les formations infracambriennes et primaires :

Il s’agit de formations tabulaires moins anciennes ( ± 5 4 0 millions d’années). Elles sont relativement
mieux connues en Afrique de l’ouest. Elles couvrent de très larges surfaces en Mauritanie, au Mali, en
Guinée, au Burkina Faso, au Nord du Niger et du Tchad, au Congo et au Gabon.

Il s’agit de roches dures, parfois métamorphisées : grès, quartzites et schistes essentiellement.

 Les roches éruptives :


Ces roches basiques (dolérites, gabbros) proviennent d’éruptions qui se sont produites à des dates
très diverses précambrien, primaire, jusqu’au quaternaire.

Quelle que soit leur origine, les roches des zones de socle sont des roches dures massives et donc
imperméable lorsqu’elles sont saines. Ainsi elles ne peuvent contenir et faire circuler de l’eau que
quand elles sont affectées par endroits par des fractures. Cette situation amène à parler de milieu
discontinu.

-Etude de la fracturation de la roche :

L’ensemble des déformations d’origine diverses qui peuvent affecter les formations et dépôts
géologiques après leur mise en place est appelé tectonique. Les déformations des roches
dures provoquent souvent des cassures de la roche ; on parle alors de fracture. Celle-ci peut
être avec ou sans déplacement des compartiments. En fonction du déplacement des
compartiments fracturés, on peut distinguer :
les failles : le déplacement ou rejet des compartiments parallèlement à la fracture est
important
les cassures : le déplacement des compartiments est faible,
les joints ou diaclases : le déplacement des compartiments est nul.

Il existe des classifications des fractures faisant intervenir soit les processus génétiques soit
leur disposition par rapport aux structures préexistantes. Une de ces classifications distingue

Les joints principaux: Ce sont soit des méga fractures qui se relaient sur des dizaines de
kilomètres soit des zones multi fissurées induisant un grand volume de roche.
Les joints secondaires: Ce sont les plus nombreux; leur taille est réduite et leur longueur
inférieure au kilomètre.
Les joints horizontaux: ils ne sont pas visibles depuis la surface. On ne peut donc évaluer
leur importance que dans les fronts de carrière. Ils sont localement très nombreux. Leur rôle
est primordial, car ils servent de liaison entre les différents joints verticaux. Ce rôle se trouve
encore plus accru lorsque ces joints sont injectés de filons.

Il faut noter qu’en ce qui concerne le socle Ouest-Afrcain ces fractures sont pour la plupart
verticales ou subvertí cales. C'est ce qui va expliquer la variation brutale des résultats
obtenus par les forages selon qu’on se situe dans l'axe ou à proximité de la fracture.

Figure 5.8 Classification des fractures (Engalec 1978)

1: zone broyée
2: accident majeur
3 joint principal multi kilométrique
4et 6: joints secondaires
5: joints horizontaux
7.4 Etude de l’altération

Le mot altération est employé avec un double sens ; il définit à la fois le phénomène physico-
chimique de transformation de la roche, et les produits de ce processus.

Les altérations désignent un matériau sableux ou graveleux, produit de la désagrégation des roches
grenues.

La figure suivante présente une coupe type des terrains altérés, avec les différents niveaux
suivants (de bas en haut) :

- Roche saine : qui peut être fracturée et fissurée (fissures plus ou moins colmatés par
les produits d’altération descendus par lessivage) jusqu’au front de décompression.

- Altérités : qui comprennent à la base une couche d’arènes grenues suivie d’une
couche d’arène argileuse ensuite d’une couche plutôt argileuse. En zone de schiste les
altérités sont essentiellement argileuses.

- Latérite : sols rouges et cuirasse latéritique.

- Couverture colluviale : sol de surface


Le système aquifère en zone de socle:

En milieu aquifère poreux homogène, les fonctions capacitives (stockage de l’eau) et


conductrices (drainage de l’eau) sont confondues dans le même réservoir qui a à la fois une
porosité et une perméabilité relativement bonnes.
En milieu cristallin, aucune des couches du système (de la roche dure à la couverture de
surface), ne peut avoir à la fois une bonne porosité, une bonne perméabilité et un volume
conséquent pour constituer à elle seule un aquifère susceptible de fournir les débits souhaités.
L’aquifère à considérer sera alors un système composé de :

la couche d’altération (et éventuellement de roche fissurée) qui du fait de sa porosité


efficace relativement bonne (2 à 5%) et de son épaisseur (15 à 40m), va jouer le rôle de
réserve d’eau. La perméabilité de la couche d’altération est par contre relativement mauvaise
pour permettre un écoulement convenable de l’eau sur la zone d’influence sollicitée par un
pompage. Ainsi elle ne pourra pas (à elle seule) assurer un renouvellement rapide des
volumes d’eau pompés et garantir un débit acceptable.

la couche de roche fracturée (et éventuellement fissurée) va justement jouer ce deuxième


rôle ; en effet l’existence de fracture va occasionner des perméabilités relativement bonnes
qui vont permettre un écoulement facile de l’eau.

Ainsi le système aquifère altérités, roches fissurées et fracturées fonctionnera comme suit :
L’eau contenue dans le réservoir des altérités s’écoule de manière verticale et est filtrée par la couche de
roche fissurée ; cet écoulement vertical, du fait qu’il concerne toute la zone d’influence du forage de
pompage peut permettre de mobiliser un volume conséquent d’eau, cette eau arrive par la suite dans les
fractures de la roche dure captées par le forage où elle peut s’écouler convenablement.

Contrairement aux nappes des formations sédimentaires, les nappes des zones de socle sont: des
nappe discontinues : les horizons aquifères se trouvent seulement au droit des fractures et
fissures.Les ressources et débits des ouvrages de captage sont nettement plus faibles,

L’implantation des ouvrages de captage est plus difficile parce qu’elle nécessite l’utilisation
de méthodes permettant la localisation des lieux de fracture pour garantir des débits
acceptables.

Quelques leçons sur l’hydrogéologie des zones de socle :


Les connaissances sur l’hydrogéologie des zones de socle sont relativement récentes ;
l’essentiel provient d’expérience de terrain dont celles relatives à l’Afrique de l’ouest et du
centre datent des années 70. Quelques leçons tirées de ces expériences sont résumées ci-
dessous :
- la figure ci dessous donne des indications sur les lieux d’implantation de forages en
fonction de l’organisation des fractures,
- la productivité d’une fracture dépend de son ouverture et parfois de son orientation;
elle est proportionnelle au cube de l’ouverture de la fracture,
- le socle est d’autant plus fissuré et productif que l’épaisseur des altérités qui
surmontent le substratum sain est plus importante. Toutefois il existe une épaisseur
d’altération optimale (dans les schistes en particulier) au-delà de laquelle la
productivité des ouvrages chute,
- la lithologie du substratum joue un rôle sur la productivité ; les granités et les gneiss
fournissent généralement des débits plus élevés tandis que les faciès schisto – gréseux
donnent des taux de réussite meilleurs,
Contrairement aux nappes des formations sédimentaires, les nappes des zones de socle sont :

des nappes discontinues : les horizons aquifères se trouvent seulement au droit des fractures et fissures.
les ressources et débits des ouvrages de captage sont nettement plus faibles,
- la zone décomprimée est d’autant plus épaisse que la couverture qui la surmonte est
faible,
- en zone humide l’eau est à chercher dans les points bas ; en zone de savane plus
sèche, les ressources en eau sont plus importantes dans les plateaux.

Meilleure positionnement des forages (Engalec 1978)

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