Hydrogeologie 1
Hydrogeologie 1
Hydrogeologie 1
introduction
• La fusion est le passage de l'état solide à l'état liquide. La
solidification est le changement d'état inverse.
• La vaporisation est le passage de l'état liquide à l'état gazeux. La
liquéfaction (ou condensation) est le changement d'état inverse.
•
• Les différents changements d'état :
•
•
• Aquifères :
• • Unité géologique saturée pouvant transmettre des quantités
• significatives d'eau sous des gradients hydrauliques ordinaires
• (ou faibles) ou Unité géologique capable de fournir des quantités d'eau
• économiquement avantageuses.
• Aquiclude
• • Unité géologique saturée incapable de fournir ou transmettre
• des quantités significatives d'eau sous des gradients hydrauliques
• ordinaires.
• Aquitard
• • Unité géologique peu perméable du point de vue de l'utilisation
• économique de l'eau, mais suffisamment perméables pour
• qu'on les considère dans des études hydrogéologiques.
• Des vrais aquicludes sont très rares. Dans la majorité des cas, il
• s’agit d’aquitards. Ainsi, ont fait plutôt référence seulement aux
• aquifères et aquitards.
b/La porosité
• La porosité désigne l’état d’une roche qui possède des
ouvertures (des vides). C’est dans ce sens qu’on parle de
porosité primaire, celle due aux pores qui se forment au
moment de la naissance de la roche, et de porosité
secondaire, celle due aux fractures qui apparaissent dans
la roche au cours de sa vie.
• La porosité désigne aussi une série de paramètres « n »
qui mesurent l’influence de ces ouvertures sur l’eau que
peut contenir une roche. Dans tous les cas :
volume d’eau …………
n = volume de la roche x 100 %
• Définition de la porosité
Les roches sédimentaires sont constituées
par des particules, de forme quelconque,
plus ou moins cimentés entre elles, et entre
lesquels existe des espaces vides qui ont la
faculté de contenir un ou plusieurs fluides
interstitiels tels que de l’air, de l’eau ou des
hydrocarbures liquides ou gazeux, et de les
laisse circuler : la roche est alors dite
poreuse et perméable .
• Le n le plus simple est obtenu en utilisant le volume de tous
les vides de la roche. C’est la porosité totale.
• La porosité totale n’est que de quelques % dans une roche
cristalline saine, comme un granite non fracturé. La
porosité totale d’un dépôt de sable et de gravier se situe
entre 25 et 40 %. Sa valeur dépend de la forme des
particules, de la granulométrie et du tassement.
• Roches poreuses pt (%) pe (%)
• Sable et gravier 25 à 40 15 à 25
• Sable fin 30 à 35 10 à 15
• Argile 40 à 50 1à2
• Craie 10 à 40 1à5
• Calcaire (fissuré) 1 à 10 10 à 50
Ce massif rocheux a acquis au fil du temps une forte porosité
secondaire (Cabo Espichel, Portugal).
Question
Quel avantage tire-t-on dans le cas d’un béton de ciment à
utiliser des granulats dont la granulométrie est échelonnée ?
Réponse :
Une
granulomé
trie
échelonné
e laisse
moins de
vides et
exige une
plus petite
quantité
de pâte de
ciment.
2/les principaux types de nappes
Il y a plusieurs types de nappes selon les roches-
magasins et selon la nature du réservoir.
• Une nappe est libre si elle se trouve dans un aquifère qui a une
zone non saturée et que sa surface peut monter et descendre
librement en fonction des entrées et des sorties d’eau.
• *Une nappe libre superficielle, qu’on peut donc exploiter avec
un puits simple, est dite phréatique (du grec « puits »).
• *Une nappe est captive si elle se trouve dans un aquifère
entièrement saturé recouvert partout, à l’exception de son aire
d’alimentation, par une formation de faible perméabilité.
*Une nappe perchée
Calcite composante
minérale essentielle
• A l'intérieur des nappes se déroulent de grands phénomènes naturels de fluctuation
et d'écoulement.
• L'eau d'infiltration issue des pluies efficaces, au sommet de la nappe remplit les
pores et relève le niveau de la nappe sur une hauteur de un à quelques dizaines de
mètres, selon les roches et l'importance de la recharge. Ceci entretient une pente
faible mais suffisante pour que l'eau s'écoule vers les points bas et les sorties
possibles (rivières, sources).
• Sous l'effet de la pesanteur, l'eau souterraine s'écoule comme le fait l'eau de
surface, mais le freinage produit par le frottement dans les pores de la roche fait
durer le phénomène des semaines ou des années.
• Dans un karst, très perméable, cela dure de quelques semaines à quelques mois.
Dans un sable fin argileux, peu perméable, cela prend des années. Pendant ce
temps, l'écoulement aux limites vide le réservoir et abaisse la surface. Là est l'origine
de la fluctuation du niveau des nappes, et le niveau remontera aux prochaines pluies
efficaces. L'amplitude de la fluctuation est maximale, loin des limites de sortie. En
revanche, aux sources, le niveau varie peu, c'est alors le débit qui fluctue.
*La frange capillaire
• La surface d’une nappe captive est bien définie, la
nappe se terminant au contact de la couverture de
faible perméabilité (du plafond du contenant).
• La surface d’une nappe libre est moins nette parce
que l’eau monte plus haut que la nappe par
capillarité .La transition de la zone saturée à la zone
non saturée se fait donc sur une certaine épaisseur,
la frange capillaire.
Frange d’un
tube de carton
trempant dans Zone
l’eau saturée
zonalité de l'eau dans un aquifère à nappe libre (adapté de G. CASTANY).
(1) eau de rétention; (2) eau gravitaire; (3) remontée capillaires; (4) surface
Aquifère
Zone non saturée
Surface libre frange
nappe Zone saturée
volume
• La porosité d’eau
efficace d’ungravitaire
dépôt d’argile ayant une porosité
ne =de 50
totale % n’estde
volume possiblement
la roche que x 100 %
de quelques % parce
que l’eau est retenue par les très fines particules. La rétention
étant moins importante, la porosité efficace d’un dépôt de
sable ou de gravier est plus proche de sa porosité totale.
b/Classement des roches
d ’après leur perméabilité
Loi de Darcy:
Q = K.S
Débit en m3/s Coefficient de Surface en m2
perméabilité en m/s
Même hauteur
d’eau
A
A
B
équivalent à
g/La pression dans une nappe
• La complexité du réservoir n’ayant pas d’importance, la discussion précédente
s’applique à une nappe d’eau qui occupe un réseau de fractures et de pores dans
un terrain. Si l’eau est stagnante (immobile) comme dans la discussion.
• Elle s’applique à une nappe libre malgré sa frange capillaire. En effet, l’eau de la
frange ne pèse pas sur l’eau de la nappe.
• Elle s’applique aussi à une nappe captive puisqu’elle a nécessairement en
quelque part une aire d’alimentation ouverte sur l’atmosphère.
Aire d’alimentation
aquifère
surface libre = pression atmosphérique
H
Nappe stagnante
La pression dépasse la pression
atmosphérique et ne dépend que de H
• Si l’eau de la nappe est en mouvement, cela ne change rien à la surface libre. Comme celle-ci est en contact avec
l’atmosphère (par le réseau de fractures et de pores du terrain), la pression reste la pression atmosphérique.
• Le mouvement diminue cependant la pression pour un point P de la nappe situé sous la surface libre. On peut
mesurer cette pression ainsi : on enfonce un tube ouvert aux deux bouts dans le terrain jusqu’au point P ; on
laisse l’eau de la nappe monter dans le tube et se stabiliser ; l’eau du tube étant stagnante, la pression est fixée
par la profondeur H du point P depuis la surface de l’eau dans le tube. Ce tube est un piézomètre (= pression-
mesure).
surface libre : pression 2 nappe libre
atmosphérique P2
Formation de faible
perméabilité
1
P1
nappe captive
Formation de faible perméabilité
Principe du piézomètre. La pression dans l’eau en mouvement,
aux points P, est fixée par la profondeur H de l’eau dans
chaque piézomètre. L’eau du tube agit comme un bouchon,
son poids équilibrant la poussée vers le haut créée par la
pression qui existe à l’extrémité inférieure du tube.
g/La charge hydraulique h
• La charge hydraulique h en un point P d’une nappe
combine les deux hauteurs évoquées précédemment.
L’eau de la nappe s’écoule d’un point P1 vers un point P2
seulement si elle perd ainsi de la charge hydraulique.
• h = z + H où z est l’altitude du point P mesurée depuis une
référence quelconque et H est la profondeur de l’eau dans
un piézomètre enfoncé jusqu’au point P. Si on préfère, h
est l’altitude de la surface de l’eau dans le piézomètre.
• Dans une nappe stagnante, la surface libre est horizontale
et l’eau dans un piézomètre se stabilise à cette hauteur. La
figure montre que cela donne la même charge hydraulique
partout. Cela est normal puisque l’eau ne bouge pas.
H2 surface libre
contenant
rempli de sable H1 h = z1+H1 = z2+H2
z2
référence (z=0) z1
• Puisque la pression est partout atmosphérique à la surface
d’une nappe libre (H = 0), cette surface doit pencher dans le
sens de l’écoulement pour que z (et donc h) diminue.
• Dans le cas d’une nappe captive, c’est la surface de l’eau
dans une série de piézomètres qui doit pencher dans le
sens de l’écoulement.
nappe libre
nappe captive
h1=z1 h2=z2 h3
h1 h2
référence (z=0)
Question
On remarque sur une
image utilisée plus tôt que
la nappe libre est rabattue
(enfoncée) autour d’un
puits qui en tire activement
de l’eau. Pourquoi cet
enfoncement est-il
nécessaire ?
la fond
p
c/Le gradient hydraulique
• Le rapport (h2 – h1)/L est le gradient hydraulique. Il mesure
le taux de diminution de la charge hydraulique dans le sens
de l’écoulement de l’eau. C’est une quantité qui ressemble
beaucoup à la pente d’un tuyau, qui spécifie de quelle
hauteur le tuyau descend à chaque mètre de longueur.
• Dans un terrain, la charge peut chuter de 1 m sur une
distance de 2 km pour un gradient moyen de 1 m / 2000 m =
0,0005.
terrain
1m
2 km
Dans cet exemple, l’eau de l’aquifère se déplace de droite à
gauche. La surface piézométrique doit donc monter
progressivement vers la droite. Elle suit d’abord la surface
libre de la nappe. On pourrait trouver sa position en creusant
des trous et en observant le niveau des mares d’eau. Le
plafond de la partie captive ayant une altitude constante, c’est
par une augmentation progressive de la pression vers la
droite que la charge hydraulique poursuit sa montée et que la
surface piézométrique passe au-dessus du plafond.
re plafond
ce lib
surfa
Une nappe artésienne
• On appelle artésienne (du nom de la région d’Artois en
France) une nappe captive dont la surface piézométrique
passe au-dessus du niveau du sol en certains endroits.
• L’eau jaillit toute seule d’un puits creusé à l’un de ces
endroits puisqu’elle devrait monter jusqu’à la surface
piézométrique pour réussir à équilibrer la pression qui la
pousse vers le haut. On a un puits sans pompage, un puits
artésien.
puits artésien
Une nappe artésienne
K=0
K=0
Nappe sur une île en milieu marin
Île
N
Eau douce H
h Mer
Mer
Eau salée
N~
~ h/30
La géothermie
en région Centre Nappe au repos
La géologie
de la région Centre
Résultats de la recherche
Rabattement dans
Les débits de production le forage
Pompe immergée
La profondeur des nappes
Le potentiel géothermique
Le forage d’exploitation
La législation
CHA/II
1/L'écoulement de l'eau dans le
sol
.
La conductivité hydraulique (ou coefficient de perméabilité) est la
capacité d'un matériau à laisser passer l'eau et donc à permettre
un écoulement ; cet écoulement nécessite une continuité entre les
vides. La conductivité hydraulique définit l'effet de la résistance à
l'écoulement dû aux forces de frottement. Ces dernières sont
fonction des caractéristiques de la matrice solide et de la viscosité
du fluide. La conductivité hydraulique est déterminée par
expérimentation soit au laboratoire, soit directement sur le terrain
par des essais de pompage réalisés dans des puits de production
ou de piézomètres.
Par exemple, le débit s'écoulant au travers de la section d'une
nappe aquifère comprise entre deux couches imperméables peut
être estimé à partir de la loi de Darcy;
• avec
• Q : débit en m³/s ;
K : conductivité hydraulique (m/s) dépendant du
matériau poreux ;
A : section considérée de l'aquifère (m²)
• avec
e : épaisseur de l'aquifère (m)
w : extension latérale de l'aquifère (m)
• ∆h : différence de hauteur d'eau entre l'amont et
l'aval (m);
L : distance entre le point amont et le point aval
(m).
a/La loi de Darcy
QK
h2 h1
A
plaque L
poreuse K conductivité
hydraulique
aire A
schématisation de l'écoulement
dans une nappe captive
b/La perméabilité
• K mesure la perméabilité du milieu granulaire, c’est-à-dire
la facilité avec laquelle l’eau y circule. On l’appelle
conductivité hydraulique.
• Si on mesure le débit Q en m3/s, la charge h en m, la
longueur L en m et l’aire A en m2, alors K se mesure en
m/s. Mais K n’est pas une vitesse parce que h n’est pas
une hauteur habituelle.
• Voici quelques valeurs typiques de la perméabilité (m/s)
dans des roches meubles :
aire A
c/La vitesse moyenne
• Reprenons la colonne de matériau utilisée
L
pour présenter la loi de Darcy et regardons à v
quelle vitesse moyenne v l’eau s’y déplace
pour expliquer le débit Q observé.
• Le volume du matériau est AL et le volume Après un temps L/v
d’eau mobile (gravitaire) qu’il contient à un
instant donné est ne(AL) où ne est la porosité
Roche et
efficace. eau de
• Le temps nécessaire pour que cette eau sorte rétention
de la colonne est L/v. Cela donne un débit Q =
volume d’eau/temps = (neAL) / (L/v) = neAv.
• On a donc : Q Volume
v neAL
ne A d’eau
mobile
• Les conditions d’écoulement varient beaucoup d’un endroit à l’autre de
l’aquifère. À titre d’exemple, prenons une couche de sable qui fait,
perpendiculairement à l’écoulement de l’eau, 10 m de hauteur par 100 m
de largeur, soit A = 103 m2.
écoulement
10 m
• Nous supposerons que la couche est saturée d’eau et que le gradient
hydraulique vaut 0,03. Cela signifie que pour chaque mètre parcouru dans
1 0m
le sens de l’écoulement la charge0hydraulique chute de 0,03 m (3 cm).
• Nous supposerons un sable bien trié ayant une bonne perméabilité K = 2 x 10-3
m/s et une porosité efficace de 0,2 (20 %).
• La loi de Darcy donne :
gradient de 0,03
A=100
Q 0 m2
• Sur une journée, soit 24 x 3600 s = 8,64 x 104 s, cela donne (0,06 m3/s)(8,64 x
3
104 s) 5200 m3. m m
Q KA gradient 2 10 3 103 m 2 0,03 0,06
s est :
• La vitesse moyenne de l’eau dans le sable s
• Sur une journée, cela donne (0,000 3 m/s)(8,64 x 104 s) m de déplacement.
Q 0,06 m 3 s
v 3 2
0,000 3 m s
ne A 0,2 10 m
Question
• L’eau se déplace dans un aquifère de grès à une vitesse
moyenne de 4 m/a sous un gradient de 0,005 (perte de
charge de 5 mm par m). Quelle est la conductivité du grès
si sa porosité efficace est de 5 % ?
Formules
Réponse : La loi de Darcy donne : Q K gradient A Darcy
Q Q
K v vitesse moyenne
A gradient ne A
où on ignore ce que vaut Q/A. Mais,
l’équation de la vitesse permet d’écrire :
Q
vne et K
vne
4m 3,16 107 s 0,05
1,3 106 m s
A gradient 0,005
1 an = 365,25 x 24 x 3600 s = 3,16 x 107 s
C’est une faible perméabilité comparable à celle donnée plus
tôt pour un sable riche en silt.
2/Le captage
• Pour utiliser l’eau souterraine, on peut capter une source
préexistante ou creuser un puits. Une source est un point de
sortie naturel d’une nappe souterraine. C’est un endroit où la
surface piézométrique (en tirets) atteint la surface du sol.
• Voici des exemples : source
nappe captive
devenant libre
terrain imperméable
aquifère nappe libre aquifère 1
source
source
aquifère 2 incapable
aquiclude aquiclude de transmettre tout
le débit arrivant du 1
nappe libre
Puits en nappe libre.
Q
R
²h
h
Puits en nappe captive
y
R
r
Ligne piézométrique
K=0
x
Exemples de sources
Source chaude, Islande
Rocheuses en Alberta
Source karstique (Fonte Benémola, Portugal)
Question
Quel est le type de
source montré sur la
photographie ?
Surface du sol
Surface du roc
Lignes d’écoulement
• L’extraction d’eau par le puits crée un cône de rabattement
dans la surface de la nappe et modifie les lignes
d’écoulement.
• La projection sur la surface du sol des lignes d’écoulement
qui aboutissent au puits délimite l’aire d’alimentation du
puits. L’eau qui s’infiltre dans le terrain à l’intérieur de cette
aire va atteindre un jour le puits. aire
d’alimentation
puits
rabattement
• La question est maintenant de savoir quelles parties de
l’aire d’alimentation on souhaite protéger et dans quelle
mesure.
• Si on sait qu’un pesticide est dégradé biologiquement
dans le sol et que le processus prend 3 ans, on peut
interdire ce pesticide dans toutes les parties de l’aire
d’alimentation où l’eau prend moins de 3 ans pour
atteindre le puits. Le périmètre de protection aurait alors
cette allure :
puits
périmètre 3 ans
• Dans le cas d’un aquifère réel, on doit se poser de nombreuses
questions pour déterminer le périmètre de protection. Comme :
– Quelle est la capacité d’atténuation du sol par dilution, par
dispersion, par dégradation biologique… des divers
contaminants ?
– Où l’infiltration verticale depuis la surface du sol se fait-elle
principalement ?
– Y a-t-il de l’infiltration depuis les plans d’eau et les rivières ?
– Etc.
• À défaut d’établir un périmètre de protection adéquat, on devra
éventuellement engager une compagnie spécialisée dans la
décontamination… qui emploie des techniciennes, techniciens
en génie civil. Et espérer qu’il sera effectivement possible de
décontaminer.
Le réseau d ’eau potable:
traitement
captage distribution
(réservoirs et conduites)
compteur