Gagner Avec Le Digital
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Elise Nicaise
Présentation de l’ouvrage
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personnellement via des quizz en fin de chapitre, et des guides de “révision”. Afin de proposer ce guide,
les auteurs ont mené une enquête auprès de 400 entreprises, dont le chiffre d’affaires dépasse les 500
millions de dollars, à travers une trentaine de pays. Les entreprises sélectionnées n’appartiennent pas au
secteur du numérique (elles représentent 90% de l’économie) afin de voir quels sont les impacts sur leur
organisation.
Grâce à leur analyse, les auteurs ont établi une classification concernant l’utilisation du digital par les
organisations. Ils ont réparti les entreprises selon 4 groupes :
- Les débutants : ont une utilisation basique du digital, ne prennent pas de risques et laissent ainsi
de côté les opportunités qu’offre le numérique,
- Les conservateurs : sont peu intéressés par les technologies numériques mais font preuve d’un
important leadership,
- Les maîtres du digital : comprennent l’utilité et l’importance du digital dans son intégralité et s’en
servent comme un moyen (et non une fin) pour parvenir à l’objectif général de l’entreprise.
Ceux qui ont atteint ce grade, innovent dans les produits, les processus et les relations au sein de leur
entreprise et font preuve de cohérence dans la globalité dans leur structure. Ainsi, les maîtres du digital
prônent une vision transversale du digital en alliant les capacités numériques et les capacités
managériales pour parvenir à une surperformance. Ils investissent dans des facteurs techniques, humains
et financiers, pour atteindre une culture d’entreprise et une augmentation du chiffre d’affaires. L’objectif
est donc de devenir un maître du digital.
Pourquoi la transformation digitale de son activité est-elle devenue une étape incontournable pour une
entreprise ?
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S’adapter au contexte actuel
Les auteurs partent du constat suivant : la digitalisation de la société entraîne des changements dans
tous les secteurs, il est donc naturel qu’elle impacte également l’activité économique. L’arrivée du
numérique a provoqué une vague de changements qui vont continuer à révolutionner notre monde. Nous
n’en sommes encore qu’au début : le numérique va continuer à bouleverser les entreprises, et il va falloir
s’adapter.
“ La dernière fois que le monde économique a été frappé par une telle rafale d’innovations fut aussi la
première : ce fut lors de la Révolution Industrielle “
Les “ maîtres du digital “ ont des collaborateurs plus performants. Le numérique a engendré l’apparition
de processus de standardisation et d’autonomisation au sein des entreprises ; permettant ainsi aux
salariés de trouver satisfaction dans l’accomplissement de nouvelles tâches. Il permet également une
meilleure gestion des employés.
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Dessiner une vision du digital
Il est ainsi nécessaire de dessiner une “vision du digital” préalable, c’est-à-dire définir pour son entreprise
(et pour soi-même), ce qu’est le numérique aujourd’hui, comprendre ses enjeux sur le plan professionnel
et leurs réelles significations. Il ne s'agit pas ici de devenir en quelques semaines un expert des systèmes
numériques et informatiques, mais plutôt, et notamment si l’on occupe la position de chef d’entreprise,
de saisir que la transition numérique est au cœur de notre société contemporaine, et qu’elle n’impacte
pas uniquement sur la productivité, mais touche également tous les processus établis (par une
intensification de leur transparence et une augmentation de leur vitesse d’exécution).
La vision du digital que l’on espère pouvoir dessiner passe d’abord, comme toute création, par une phase
d’inspiration ou de recherche qui s'inscrit dans le champ de la concurrence. Le danger potentiel, ici, est de
considérer, au regard des transformations numériques présentes sur le marché dans lequel on s’insère,
que les méthodes du voisin seront applicables à notre propre structure. Or, il est très important d’adapter
la transformation à son contexte, en opérant un état des lieux des moyens à disposition, qui doit étayer
les solutions adaptées à la structure concernée, son écosystème.
Il s’agit donc d’identifier à la fois des objectifs clairs à atteindre ainsi que les ressources nécessaires à la
réalisation de ces objectifs, obligeant par exemple une budgétisation indispensable, liés aux
investissements spécifiques que l’on souhaite faire, selon les mécanismes de transformation que l’on
établit. Les auteurs soulignent par ailleurs qu’une fois ces paramètres vérifiés, ils restent à surveiller
constamment : prendre des initiatives, expérimenter et renforcer sa présence sur un marché très
concurrentiel et évolutif reste une des clés principale d’une transformation digitale réussie.
Les maîtres du digital savent que l’impulsion (la force) de départ se trouve en eux : il ne tient ensuite qu’à
eux de communiquer, informer et former les membres de leur entreprise pour faire de la vision dessinée
une réalité. Pour cela, plusieurs principes sont applicables, de plus en plus caractéristiques de notre
société professionnelle contemporaine : les dispositifs numériques communautaires (réseaux sociaux)
permettent de motiver les salariés via une implication collective dans, par exemple, des appels à projets
(concours pour le design d’un nouveau logo, idées innovantes), ou permettent simplement d’accélérer et
rendre plus accessibles (comme vu précédemment) les flux d’informations ascendants et descendants.
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Cette communication plus large ouvre ainsi les portes de la discussion entre hiérarchie et salariés,
favorisant une transition numérique efficiente. On peut également évoquer les formations de groupes,
très efficaces en ce qu’elles permettent la transmission de l’impulsion de départ dans une situation de
partage, invitant les salariés à s’entraider et collaborer. La symbolique de la hiérarchie didactique étant
parfois problématique, des solutions telles que l’identification d’ambassadeurs au sein même des salariés
permet aussi de faciliter la compréhension de la transformation numérique et son expansion.
Organiser la gouvernance
La gouvernance est un noyau dur de l’entreprise qui va diriger la transition numérique. Elle est nécessaire
pour deux raisons principales. Tout d’abord, elle permet de mettre en place de nouvelles solutions
technologiques et d’accompagner leurs usages dans chaque service de l’organisation. Enfin, elle permet
la gestion des risques inhérents à une telle transformation (du mauvais commentaire diffusé sur les
réseaux sociaux au piratage du système). Pour une gouvernance efficace, les auteurs préconisent un
découpage en trois niveaux.
Le premier niveau correspond aux comités de direction, souvent composés de dirigeants haut placés qui
vont prendre les directives à suivre lors de la transition.
Le deuxième niveau est composé du directeur du digital et de ses représentants : ils sont en charge de
coordonner les activités digitales et de diffuser une vision fédératrice, notamment au sein de structures
complexes.
Enfin, le troisième niveau comprend les services digitaux partagés, en charge de la mise en œuvre
opérationnelle de la transition.
Tout d’abord, il s’agit de concevoir l’expérience client “ de l’extérieur vers l’intérieur”. En somme, cela
signifie que les entreprises doivent avant tout apprendre à connaître précisément les comportements et
les attentes de leur cible en ligne, et de composer une stratégie digitale en fonction de cette étude
marketing.
Ensuite, les auteurs décrivent les outils numériques comme des moyens pour fidéliser et renforcer la
relation que le client a avec la marque. Cette dernière doit à présent faire partie du quotidien de ces
consommateurs, en tant qu’entité utile et appréciée. On trouve les exemples des applications mobiles ou
des communautés animées sur les réseaux sociaux.
Mais ces solutions se doivent aussi d’être originales : c’est le cas par exemple du Tweetwalk, le défilé
podium Twitter organisé par Burberry.
Parallèlement, l’ouvrage souligne l’intérêt crucial des datas, c’est-à-dire les bases de données de
clientèle que les entreprises peuvent posséder. Ces données peuvent être récoltées grâce aux solutions
technologiques, comme les inscriptions en ligne, la géolocalisation ou les réseaux sociaux par exemple.
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Enfin, le quatrième levier d’une expérience client numérique réussie réside dans le fait de faire le lien entre
mondes réel et virtuel. Ainsi, les nouvelles technologies peuvent améliorer le parcours d’un individu dans
une enseigne ou dans un musée en lui donnant accès à des informations supplémentaires, en lui rendant
service ou en installant une atmosphère particulière. Un jeu de piste en ligne peut trouver sa conclusion
dans un magasin, etc.
En conclusion, l’ouvrage que nous avons synthétisé ici, offre au lecteur un guide pratique pour assurer
une transformation numérique efficace. Il se pose comme un “guide” par son ton incisif et son format
“coaching” : le lecteur est pris à parti, le ton est dynamique et le sujet se concentre sur l’action.
Il est également “pratique” car les concepts sont classés de manière claire, en répondant à des objectifs
présentés au préalable. Les leviers proposés sont illustrés par des exemples produits par de grandes
entreprises et à travers des auto-évaluations destinées aux lecteurs.
Nous pensons qu’il serait intéressant, pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure, d’entreprendre
une analyse plus approfondie des conséquences d’une telle transition, tant sur l’impact qu’elles auront
sur leur identité de marque, que sur l’impact qu’elle peut avoir sur les collaborateurs. Si cet ouvrage
présente les nouvelles technologies comme nécessaires et nécessairement positives pour l’entreprise,
celle-ci doit rester vigilante à l’aspect humain de sa structure face à ce bouleversement technologique.
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