Ryan Holiday: Le Calme

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Best-seller du New York Times

RYAN HOLIDAY

LE CALME
EST LA CLÉ

L’art de la maîtrise de soi,


de la discipline
et de la concentration
« On ne sort pas d’un labyrinthe en courant en tout sens.
Il faut s’arrêter et réfléchir. Il faut marcher lentement
et prudemment, canaliser son énergie, sinon on se perd. »

Et si pour mieux réussir, il fallait savoir ralentir ? Dans nos


sociétés contemporaines où la vitesse et l’immédiateté sont
érigées en valeurs suprêmes, le texte de Ryan Holiday est une
invitation à repenser notre rapport au temps et à éprouver le
pouvoir de l’attente. Chaque chapitre présente un précepte à
réinvestir dans notre quotidien pour cultiver une plus grande
sérénité : savoir dire non, apprendre à différer une décision,
cultiver le silence, oser se protéger de l’hyper stimulation pour
parvenir à distinguer l’essentiel du superflu. Ce sont là les clés
essentielles pour mieux maîtriser nos vies.

Garder l’esprit tranquille est une exigeante discipline qui


requiert de la persévérance. C’est ce que nous transmet ce
livre à travers les récits inspirant d’hommes et de femmes
d’exception : sportifs, artistes, philosophes, politiques, qui ont
su développer des stratégies pour mieux diriger leurs pensées
et atteindre la sérénité requise pour être les maîtres de leur
propre destinée.

Internationalement reconnu, Ryan Holiday a révolutionné le marketing


traditionnel. Auteur du best-seller L’Obstacle est le chemin (Alisio, 2018),
ses ouvrages sont traduits dans plus de trente langues.

ISBN : 978-2-37935- 141-9


19,00 euros

9HSMDRJ*dfbebj+ Prix TTC France

RAYON : DÉVELOPPEMENT PERSONNEL


Du même auteur, aux éditions Alisio
L’Obstacle est le chemin, 2018
L’Ego est l’ennemi, 2019

ALISIO
L’éditeur des voix qui inspirent

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C’est pourquoi nos ouvrages sont imprimés sur du papier
issu de forêts gérées durablement.

Titre original : Stillness is the key


Copyright © 2019 by Ryan Holiday
Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de tout
ou une partie de l’ouvrage, sous quelque forme que ce soit.
Cette édition est publiée avec l’accord de Portfolio,
une marque de Penguin Publishing Group, une filiale
de Penguin Random House LLC.

Traduit de l’anglais par Danielle Lafarge

Suivi éditorial : Anne-Lise Martin


Relecture-correction : Nathalie Reyss
Maquette : Sébastienne Ocampo
Design de couverture : Célia Cousty

© 2021 Alisio,
une marque des éditions Leduc
10, place des Cinq-Martyrs-du-Lycée-Buffon
75015 Paris – France
ISBN : 978-2-37935-141-9
Ryan Holiday

LE CALME
EST LA CLÉ
L’ART DE LA MAÎTRISE
DE SOI, DE LA DISCIPLINE
ET DE LA CONCENTRATION
Ils recommandent

« Certains auteurs donnent des conseils. Ryan Holiday distille la


sagesse. Ce livre est à lire absolument. »
Cal Newport, auteur de R éussir (sa vie) grâce
au minimalisme digital, best-seller du New York Times

« Ne vous y trompez pas. Les pages de ce petit livre sans prétention


recèlent une idée qui bouleversera votre vie : pour pouvoir avancer,
nous devons apprendre à nous poser. »
Sophia Amoruso, cofondatrice et PDG de Girlboss

« Les dangers abondent dans le monde actuel – notamment, les


innombrables distractions et les vains combats qui nous poussent
à agir de façon irrationnelle. Dans ce livre, magistrale synthèse de
philosophie orientale et occidentale, Ryan Holiday nous apprend
à rester focalisés et présents malgré les conflits et les difficultés
qui peuvent nous submerger en ce xxie siècle. »
Robert Greene, auteur des Lois de la nature humaine,
best-seller du New York Times

« Ryan Holiday est l’un des auteurs et des esprits les plus brillants
de notre époque. Dans ce livre, il nous explique comment faire le
vide dans notre tête afin de recharger notre âme pour vivre mieux. »
Jon Gordon, auteur du best-seller
Le bus qui donne des ailes
« Ryan Holiday est un trésor national et un maître dans l’art de
la maîtrise de soi. Dans son meilleur livre à ce jour, il puise tant
dans la littérature classique de l’Antiquité que dans les références
culturelles, de Mister Rogers à Tiger Woods, pour nous transmettre
son savoir en employant des mots que l’esprit moderne pressé,
distrait et hyper-caféiné peut comprendre et mettre en pratique.
Vivement recommandé. »
Steven Pressfield, auteur du best-seller
La guerre de l’art

« [Ryan est un] gourou du développement personnel que les coachs


de la NFL, les athlètes olympiques, les stars du hip-hop et les
entrepreneurs de la Silicon Valley s’arrachent. […] Il traduit les
préceptes du stoïcisme, qui compta des empereurs et des hommes
d’État parmi ses adeptes sous l’Antiquité, en slogans concis et en
anecdotes digestes pour les travailleurs ambitieux du xxie siècle. »
Alexandra Alter, New York Times

« Holiday est un penseur qui sort des sentiers battus et qui aime
prendre des risques. »
New York Times

« Je n’ai pas beaucoup de règles de vie, mais il y en a bien une que


je n’enfreins jamais : quand Ryan Holiday écrit un livre, je le lis
au plus vite. »
Brian Koppelman, scénariste et réalisateur
des Joueurs, d’Ocean’s Thirteen et de Billions

« Ryan Holiday est l’un des écrivains les plus prometteurs de sa


génération. »
George Raveling, coach de basket,
directeur marketing de Nike
Voici un grand combat ; voici une action toute divine ; il s’agit ici
de la maîtrise, de la liberté, de la félicité, de l’innocence.
Épictète
SOMMAIRE
Préface 11
Introduction 15

PARTIE 1
MENTAL  ESPRIT  CORPS 23
Le domaine du mental 25
Soyez concentré 37
Limitez le nombre de données 43
Faites le vide 51
Ralentissez, réfléchissez profondément 59
Tenez un journal 65
Cultivez le silence 71
Cherchez la sagesse 77
Prenez confiance en vous, évitez de suivre votre ego 83
Lâchez prise 89
Et après… 95

PARTIE 2
MENTAL  ESPRIT  CORPS 97
Le domaine de l’âme 99
Choisissez la vertu 111
Soignez l’enfant qui est en vous 117
Méfiez-vous du désir 123
Assez 129
Savourez la beauté 137

8
Croyez en une puissance supérieure 143
Nouez des relations 151
Surmontez votre colère 159
Tout est un 167
Et après… 173

PARTIE 3
MENTAL  ESPRIT  CORPS 175
Le domaine du corps 177
Dites non 191
Allez vous balader 197
Installez une routine 203
Débarrassez-vous de ce qui vous encombre 209
Cherchez la solitude 215
Soyez un être humain 221
Allez vous coucher 227
Trouvez un hobby 233
Attention à la fuite 241
Soyez courageux 245
L’acte final 251

Postface 255
Et après ? 259
Remerciements 261
Sources et bibliographie 263

9
PRÉFACE
Nous sommes à la fin du ier siècle après J.-C. et Lucius Annaeus
Seneca, dit Sénèque, conseiller le plus influent de Rome, son
plus grand dramaturge vivant et son plus sage philosophe, a
du mal à travailler.

Le vacarme assourdissant qui monte de la rue l’en empêche.

Rome a toujours été une ville bruyante – aussi bruyante qu’un


chantier de construction à New York –, mais dans le quartier où
habite Sénèque, il règne un tapage assourdissant. Les athlètes
qui s’entraînent dans le gymnase situé sous ses appartements
laissent tomber leurs lourds haltères. Une masseuse frappe le
dos d’hommes gros et gras. Des nageurs font gicler l’eau en
grandes éclaboussures. À l’entrée du bâtiment, un pickpocket
proteste à grands cris contre son arrestation. Les roues des
chariots qui passent grondent sur les pavés, pendant que les
menuisiers tapent à coups de marteau dans leurs échoppes et
que les vendeurs ambulants vantent leurs marchandises à pleine
voix. Les enfants rient et jouent. Les chiens aboient.

En plus du bruit à l’extérieur de ses fenêtres, il y a le fracas du


monde de Sénèque qui est en train de s’écrouler. La crise est
partout. Les troubles à l’étranger menacent ses finances. Il se fait
vieux et il le sent. Il a été écarté du devant de la scène politique
par ses ennemis, et maintenant qu’il est en froid avec Néron, il
pourrait bien – sur un coup de tête de l’empereur – perdre sa
propre tête.

11
Le calme est la clé

Comme on peut se l’imaginer à partir de notre propre vie trépi-


dante, ce n’est pas le meilleur environnement pour avancer dans
son travail, puisqu’il est peu propice à la réflexion, à la création ou
à la prise de décision. Le vacarme et les distractions de l’Empire
auraient pu suffire à lui « faire regretter de ne pas être sourd »,
comme il le dit à un ami.

Pourtant, non sans raison, cette scène fascina ses admirateurs


durant des siècles. Comment un homme, assailli par l’adversité
et les difficultés, parvenait-il non seulement à ne pas perdre
la tête, mais à trouver la sérénité nécessaire pour penser clai-
rement et pour écrire des essais incisifs qui seraient lus par
des millions de lecteurs et évoqueraient des vérités auxquelles
de rares individus avaient eu accès ?

« Je me suis si bien aguerri à tout cela, expliqua Sénèque à ce


même ami en parlant du bruit. Je force mon esprit à une constante
attention sur lui-même, et à ne se point détourner vers le dehors.
Que tous les bruits du monde s’élèvent à l’extérieur, pourvu qu’en
moi aucun tumulte ne se produise. »

Ah, n’est-ce pas ce dont nous avons tous grand besoin ? Quelle
discipline ! Quelle concentration ! Parvenir à nous couper de
notre environnement afin d’avoir accès à nos pleines capacités
en tout temps et en tout lieu, malgré les difficultés ? Comme cela
serait merveilleux ! Que ne pourrions-nous accomplir ! Comme
nous serions heureux !

Pour Sénèque, et les autres adeptes de la philosophie stoïcienne,


si un individu pouvait trouver la paix en lui-même – s’il parve-
nait à un état d’apatheia –, alors le monde entier pourrait être
en guerre que cela ne l’empêcherait pas de continuer à bien
réfléchir, à bien travailler et à se sentir bien. « Tu ne jouiras,
sois-en sûr, d’un calme parfait que si nulle clameur ne te touche
plus, si aucune voix ne t’arrache à toi-même, qu’elle flatte ou
qu’elle menace, ou qu’elle assiège l’oreille de sons vains et
discords », écrit Sénèque. Dans cet état, rien ne pouvait le toucher

12
Préface

(pas même un empereur fou), aucune émotion ne pouvait le


perturber, aucune menace ne pouvait l’interrompre et il pouvait
faire siens tous les battements du moment présent.

C’est une idée majeure et un fait remarquable la rend encore plus


transcendante : la plupart des autres philosophies du monde
antique – aussi différentes ou lointaines soient-elles – ont abouti
à la même conclusion.

Que vous ayez été un élève aux pieds de Confucius en 500 avant
J.‑C., un disciple du philosophe grec Démocrite, cent ans plus
tard, ou assis dans le jardin d’Épicure, une génération plus tard,
peu importe –, vous auriez entendu des appels aussi énergiques
à cette imperturbabilité, cette sérénité et cette tranquillité.

Les bouddhistes parlent d’upekṣā, les musulmans d’aslama, les


juifs, d’hishtavut. Dans le deuxième livre de la Bhagavad-Gita,
poème épique du guerrier Arjuna, il est question de samatvam,
« un mental égal – une paix qui est immuable. » Les Grecs
parlent d’euthymia et d’hesychia. Les épicuriens, d’ataraxia.
Les chrétiens, d’aequanimitas.

En français : sérénité.

Rester imperturbable tandis que le monde tourbillonne autour


de soi. Agir posément. N’entendre que ce qui doit être entendu.
Posséder la quiétude – extérieure et intérieure – à la demande.

Puiser dans le dao et le logos. La Parole. La Voie.

Bouddhisme. Stoïcisme. Épicurisme. Christianisme. Hindouisme.


Il est impossible de trouver un courant philosophique ou une
religion qui ne vénère pas la paix intérieure – cette sérénité – en
tant que bien ultime, où réside le secret de la performance et
d’une vie heureuse.

Et quand toute la sagesse de l’Antiquité s’accorde sur un point,


seul un idiot refuserait d’écouter.

13
INTRODUCTION
À l’inverse du monde moderne, l’appel à l’équanimité avance
à pas feutrés.

En plus du vacarme, du brouhaha, des intrigues et des luttes


intestines qui auraient semblé familières aux contemporains
de Sénèque, nous avons les klaxons des voitures, les radios, les
sonneries des téléphones portables, les notifications des réseaux
sociaux, les tronçonneuses et les avions.

Nos problèmes personnels et professionnels nous submergent


tout autant. La concurrence fait rage dans notre activité profes-
sionnelle. Sur notre bureau, les documents s’empilent et notre
messagerie déborde. Nous sommes joignables en permanence,
ce qui signifie que les discussions et les nouvelles ne sont jamais
loin. Les actualités nous assènent une crise après l’autre, sur
tous les écrans que nous possédons – et ils sont nombreux.
Les tâches quotidiennes nous épuisent et semblent ne jamais
s’arrêter. Nous sommes suralimentés et insuffisamment nourris.
Hyper-stimulés, débordés et seuls.

Qui a le pouvoir de dire « stop » ? Qui a le temps de réfléchir ?


Existe-t-il quelqu’un qui ne soit pas affecté par le raffut et les
dysfonctionnements de notre époque ?

Même si l’ampleur et l’urgence de notre lutte sont modernes,


celle-ci est ancrée dans un problème intemporel. En effet, l’his-
toire montre qu’il n’a jamais été facile de cultiver le calme et
d’apaiser l’agitation qui nous habite, de ralentir notre mental,

15
Le calme est la clé

de décrypter nos émotions et de conquérir notre corps. « Tout


le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne
savoir pas demeurer en repos, dans une chambre », écrit Blaise
Pascal en 1654.

Au cours de l’évolution, différentes espèces – comme les oiseaux


et les chauves-souris – ont adopté des stratégies d’adaptation
similaires pour survivre. Il en va de même pour les courants
philosophiques séparés par de vastes océans et de grandes
distances. Ils ont développé des voies uniques vers la même
destination critique : la sérénité requise pour devenir le maître
de sa propre destinée. Pour survivre et s’épanouir dans tous les
environnements, aussi bruyants et animés soient-ils.

C’est pourquoi cette idée de sérénité n’est pas une douce élucu-
bration New Age qui serait l’apanage des moines et des sages.
En réalité, c’est une nécessité désespérée pour nous tous, que
nous dirigions un fonds spéculatif ou que nous jouions dans un
Super Bowl, que nous menions des recherches innovantes ou que
nous élevions une famille. C’est une voie accessible vers l’éveil
spirituel et l’excellence, la grandeur et le bonheur, la performance,
ainsi que la présence, pour tous les individus.

La sérénité est ce que vise la flèche de l’archer. Elle inspire des


idées nouvelles. Elle affûte les points de vue et illumine les rela-
tions. Elle ralentit la balle pour que nous puissions la frapper.
Elle génère une vision, elle nous aide à résister aux passions de
la foule, à faire de la place pour la gratitude et l’émerveillement.
La sérénité nous permet de persévérer. De réussir. C’est la clé
qui déverrouille les idées de génie et qui nous permet à nous,
les gens ordinaires, de les comprendre.

La promesse de ce livre est de vous révéler l’emplacement de cette


clé… C’est aussi un appel à faire preuve d’équanimité, mais aussi
à la faire rayonner comme une étoile – comme le Soleil – dans
un monde qui a plus que jamais besoin de lumière.

16
Introduction

La clé qui ouvre toutes les portes


Au début de la guerre de Sécession, il y avait une centaine de
plans concurrents pour remporter la victoire et pour désigner les
meilleures personnes à nommer à tel ou tel poste. Les moindres
batailles faisaient l’objet d’intarissables critiques et éveillaient
de dangereuses passions de la part des généraux – c’étaient des
manifestations de paranoïa et de peur, de leur ego et de leur
arrogance, mais il n’y avait guère de signes d’espoir.

Au cours d’une scène emblématique de ces premières heures


tendues, Abraham Lincoln s’adressa à un groupe de généraux
et de politiciens dans son bureau de la Maison-Blanche. À cette
époque, la majorité pensait que la guerre ne pouvait être gagnée
qu’au prix de sanglantes batailles décisives dans les plus grandes
villes du pays, telles Richmond et La Nouvelle-Orléans, et même,
potentiellement, Washington.

Lincoln, qui était un autodidacte de la stratégie militaire qu’il


puisa dans les livres empruntés à la Bibliothèque du Congrès,
étala une carte sur une grande table et pointa du doigt Vicksburg,
petite ville endormie du Mississippi, en territoire sudiste. C’était
une ville fortifiée, perchée au sommet des falaises du fleuve
Mississippi, défendue bec et ongles par les soldats rebelles. Elle
contrôlait non seulement la navigation sur cette voie majeure,
mais elle se trouvait à la confluence d’autres cours d’eau impor-
tants. C’était aussi une plaque tournante pour les voies ferrées
qui servaient à l’approvisionnement des armées confédérées et
des énormes plantations esclavagistes du Sud.

« Vicksburg est la clé », annonça-t-il à la foule avec l’assurance


d’un homme qui maîtrisait si bien son sujet qu’il pouvait l’expri-
mer en termes extrêmement simples. « La guerre ne peut pas être
menée à son terme tant que la clé n’est pas dans notre poche. »

En l’occurrence, Lincoln avait vu juste. Il lui faudrait des années,


il lui faudrait une sérénité et une patience incroyables, ainsi qu’un
engagement forcené envers sa cause, mais la stratégie exposée

17
Le calme est la clé

dans cette pièce permit de gagner la guerre et d’abolir l’esclavage


en Amérique. Toutes les autres victoires majeures de la guerre
de Sécession – de Gettysburg à la marche de Sherman vers la
mer, en passant par la reddition du général Lee – devinrent
possibles parce que, sur l’ordre de Lincoln, Ulysses S. Grant
assiégea Vicksburg, en 1863. En s’emparant de la ville, il coupa
le Sud en deux et prit le contrôle de cette voie navigable cruciale.
De manière réfléchie, intuitive, sans être ni pressé ni distrait,
Lincoln avait vu (et avait soutenu) ce qui avait échappé à ses
propres conseillers, mais aussi à ses ennemis. Parce qu’il détenait
la clé qui débloqua la victoire sur la rancœur et la folie de tous
ces premiers plans concurrents.

Dans notre vie, nous sommes confrontés à un nombre apparem-


ment aussi important de problèmes et nous sommes tiraillés dans
tous les sens par des priorités et des croyances concurrentes.
Des obstacles et des ennemis nous barrent la route dans tout ce
que nous souhaitons accomplir, personnellement et profession-
nellement. Martin Luther King Jr. observa qu’une violente guerre
intestine faisait rage en chacun de nous – entre nos bonnes et nos
mauvaises pulsions, entre nos ambitions et nos principes, entre
ce que nous pouvons être et toutes les difficultés pour y parvenir.

Dans ces batailles, dans cette guerre, la sérénité est le fleuve et


la voie ferrée dont tant de choses dépendent. C’est la clé…

Pour penser clairement.


Pour voir l’ensemble de l’échiquier.
Pour prendre des décisions difficiles.
Pour gérer ses émotions.
Pour identifier les bons objectifs.
Pour venir à bout des situations stressantes.
Pour entretenir des relations.
Pour acquérir de bonnes habitudes.
Pour être productif.
Pour parvenir à l’excellence physique.
Pour se sentir comblé.
Pour profiter des occasions de rire et des moments joyeux.

18
Introduction

La quiétude est la clé qui permet d’ouvrir toutes les portes.

Pour être un meilleur parent, un meilleur artiste, un meilleur


investisseur, un meilleur athlète, un meilleur scientifique, un
meilleur être humain. Pour accéder à tout ce dont nous sommes
capables dans cette vie.

Cette sérénité peut être la vôtre


Quiconque s’est concentré si profondément qu’un éclair de génie
ou d’inspiration l’a soudain transpercé sait ce qu’est la sérénité.
Quiconque s’est donné corps et âme pour une cause, quiconque
a été fier de la mener à son terme, de savoir qu’il s’est donné sans
réserve – voilà la sérénité. Quiconque s’est avancé avec les yeux
de la foule braqués sur lui et a déployé tout son savoir en un
seul moment de performance – voilà la sérénité, même si cela
implique un mouvement. Quiconque a passé du temps avec une
personne sage et avisée et l’a vue résoudre en deux secondes le
problème qui nous a tenus en échec durant des mois – voilà la
sérénité. Quiconque s’est aventuré seul, la nuit, dans une rue où
il n’y avait pas âme qui vive, alors qu’il neigeait, qui a regardé
la lumière éclairer doucement cette neige et qui a été réchauffé
par la satisfaction d’être en vie – voilà encore la sérénité.

Fixant la page blanche devant vous et observant les mots qui


s’y déversent dans une prose parfaite, vous vous demandez
d’où ils sont venus ; les pieds dans le fin sable blanc, le regard
perdu vers l’océan, ou n’importe où dans la nature, vous avez
le sentiment de faire partie de quelque chose qui vous dépasse ;
une soirée tranquille avec l’être aimé ; la satisfaction d’avoir
fait une bonne action pour quelqu’un ; assis, plongé dans vos
pensées, et saisissant pour la première fois que vous aviez la
capacité de les penser au moment même où vous les pensiez.
C’est cela aussi la sérénité.

19
Le calme est la clé

Certes, il y a quelque chose d’ineffable dans ce que nous évoquons,


dans l’expression de la sérénité, que le poète Rainer Maria Rilke
décrit comme étant « la paix totale », où « le hasard et l’à-peu-
près faisaient silence ».

« Il n’y a point de chemin vers le bonheur, le bonheur, c’est le


chemin », déclara Lao-Tseu. Ou pour emprunter la réponse d’un
maître à son élève qui lui demandait où il pourrait trouver la
zénitude : « Tu cherches un bœuf alors qu’il est sous toi. »

Vous avez déjà goûté la sérénité. Vous l’avez ressentie dans votre
âme. Et vous en voulez plus.

Il vous en faut plus.

C’est pourquoi le but de ce livre est simplement de montrer


comment faire émerger et puiser la sérénité que nous possédons
déjà. Il s’agit de la cultiver et de se connecter à cette force puis-
sante qui nous est donnée à la naissance, celle qui s’est atrophiée
dans notre vie moderne trépidante. Ce livre est une tentative
pour répondre à la question pressante de notre époque : si les
moments calmes sont les meilleurs moments et si tant de gens
sages et vertueux en ont chanté les louanges, pourquoi sont-ils
si rares ?

Eh bien, la réponse est que même si nous pouvons jouir d’une


quiétude naturelle, il n’est pas facile d’y accéder. Il faut savoir
tendre l’oreille pour l’entendre nous parler. Et répondre à l’ap-
pel qui demande de la persévérance et de la maîtrise. « Garder
l’esprit tranquille demande une énorme discipline et c’est le plus
grand engagement d’une vie », se souvient le comédien Garry
Shandling dans son journal, alors qu’il a du mal à gérer la fortune
et la gloire parallèlement à ses soucis de santé.

Dans les pages suivantes, nous racontons l’histoire et les stratégies


d’hommes et de femmes qui étaient exactement comme vous, qui
se débattaient tout comme vous, aux prises avec le vacarme et les
responsabilités de leur existence, mais qui ont réussi à trouver et

20
Introduction

à maîtriser la sérénité. Vous lirez les histoires des succès et des


difficultés de John F. Kennedy et de Fred Rogers, d’Anne Frank
et de la reine Victoria. Nous vous raconterons l’histoire de Jésus
et de Tiger Woods, de Socrate, de Napoléon, du compositeur
John Cage, de Sadaharu Oh, de Rosanne Cash, de Dorothy Day,
de Bouddha, de Léonard de Vinci et de Marc Aurèle.

Nous puiserons aussi dans la poésie et les romans, les textes


philosophiques et la recherche scientifique. Nous piocherons
dans tous les courants et toutes les époques pour y trouver des
stratégies qui nous aideront à diriger nos pensées, à gérer nos
émotions et à dominer notre corps. Ainsi, nous pourrons en
faire moins… pour faire plus. Accomplir moins, mais en avoir
moins besoin. Nous sentir mieux et être aussi meilleurs.

Pour parvenir à l’équanimité, nous devrons nous focaliser sur


trois domaines, la trinité intemporelle du mental, du corps et
de l’âme : la tête, le cœur et la chair.

Dans chaque domaine, nous chercherons à réduire le tapage et


les perturbations qui nuisent à la sérénité. Pour cesser d’être en
guerre avec le monde et avec nous-mêmes et pour instaurer une
paix intérieure et extérieure durable.

Vous savez que c’est ce que vous voulez – et ce que vous méritez.
C’est pourquoi vous avez choisi ce livre.

Alors, répondons à l’appel ensemble. Partons en quête de la


sérénité tant désirée.

21
PARTIE 1

MENTAL  ESPRIT 
CORPS

Ma tête est si agitée et obstinée.


Maîtriser le mental me paraît aussi difficile
que maîtriser le vent.
La Bhagavad -Gita
LE DOMAINE
DU MENTAL
Le monde entier bascula dans les quelques heures qui s’écou-
lèrent entre le moment où John F. Kennedy alla se coucher le
15 octobre 1962 et celui où il se réveilla le lendemain matin.

Pendant que le président dormait, la CIA identifia la construction


en cours de sites de lancement de missiles nucléaires balistiques
soviétiques de moyenne et de longue portée sur l’île de Cuba, à
150 kilomètres des côtes américaines. Comme Kennedy allait
l’annoncer à un public américain abasourdi quelques jours plus
tard : « Chacune de ces fusées peut atteindre Washington, le
canal de Panama, Cap Canaveral, Mexico ou toute autre ville
située dans le sud-est des États-Unis, en Amérique centrale ou
dans la région des Caraïbes. »

Tandis que Kennedy recevait son premier briefing au cours de ce


que nous connaissons maintenant comme la crise des missiles de
Cuba – ou simplement comme les Treize Jours –, le président ne
pensait qu’aux terrifiants enjeux. Soixante-dix millions d’êtres
humains risquaient de perdre la vie lors des premières frappes
entre les États-Unis et la Russie. Mais ce n’était qu’une estima-
tion – personne ne mesurait l’ampleur des dévastations causées
par une guerre nucléaire.

En revanche, Kennedy était certain qu’il était confronté à une


escalade sans précédent de la guerre froide qui couvait depuis
longtemps entre les États-Unis et l’URSS. Et quels que soient

25
Mental  Esprit  Corps

les facteurs qui avaient contribué à la situation, aussi inévitable


que la guerre avait pu paraître, c’est à lui qu’incombait la lourde
tâche de ne pas aggraver la situation. Parce que cela pourrait
sonner le glas de la planète.

Kennedy était un jeune président, né avec d’immenses privi-


lèges, élevé par un père agressif qui détestait perdre, dans une
famille dont le mot d’ordre, s’amusait-il à dire, était : « Ne vous
fâchez pas, rendez la pareille. » Comme il n’avait aucune expé-
rience dans le commandement, il n’est guère surprenant que la
première année et demie de la présidence de Kennedy ne se soit
pas bien passée.

En avril 1961, Kennedy avait voulu débarquer à Cuba dans la baie


des Cochons pour renverser Fidel Castro, mais il avait échoué –
ce qui avait été une terrible humiliation. À peine quelques mois
plus tard, il avait été dominé diplomatiquement par le numéro un
soviétique, Nikita Khrouchtchev, lors d’une série de rencontres
à Vienne (que Kennedy qualifiera de « période la plus agitée de
ma vie »). Percevant la faiblesse politique de son adversaire, et
probablement informé de sa fragilité physique chronique qui
résultait de la maladie d’Addison et de blessures au dos subies
pendant la Deuxième Guerre mondiale, Khrouchtchev mentit à
plusieurs reprises à Kennedy à propos des armes placées à Cuba,
insistant sur le fait qu’elles ne remplissaient qu’un rôle défensif.

Tout cela pour dire que, pendant la crise des missiles, Kennedy,
comme n’importe quel dirigeant à un moment ou à un autre
de son mandat, fut confronté à une épreuve difficile en même
temps qu’à des circonstances aggravantes sur le plan person-
nel et politique. Beaucoup de questions se posaient : Pourquoi
Khrouchtchev ferait-il cela ? Quel était son but ? Que cherchait-il
à accomplir ? Y avait-il un moyen de l’en empêcher ? Qu’en
pensaient les conseillers de Kennedy ? Quelles étaient les options
de Kennedy ? Était-il à la hauteur de la tâche ?

Le sort de millions de personnes dépendait de ses réponses.

26

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