Pberaud,+prod Anim 2007 20 2 03

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INRA Prod. Anim.

,
2007, 20 (2), 119-128 Alimentation minérale
et vitaminique des ruminants :
actualisation des connaissances
F. MESCHY
INRA, AgroParisTech, UMR791 Physiologie de la Nutrition et de l’Alimentation,
16 rue Claude Bernard, F-75231 Paris, France

A l’occasion de la publication par cle précise les nouveaux concepts qui absorbables pour l’apport alimentaire :
l’INRA de la mise à jour des Tables de sont apparus comme le bilan électroly- teneur totale x CAR.
l’Alimentation des bovins, ovins et tique des rations.
caprins, cet article se propose de L’actualisation de l’évaluation des
regrouper, et le cas échéant d’actualiser 1 / Apports journaliers besoins physiologiques a été réalisée
les Apports Journaliers Recommandés lorsque des données nouvelles la ren-
(AJR) et l’évaluation des apports ali- recommandés daient possible. Pour les apports, le pré-
mentaires en éléments minéraux et en cédent système (INRA 1988) adoptait un
vitamines pour les ruminants. CAR unique pour un élément minéral,
L’usage est de présenter séparément une espèce et un stade physiologique
Nous ne reviendrons pas ici sur les les éléments minéraux majeurs et les donné, ce qui revenait à dire que tous les
rôles et les fonctions des différents élé- oligo-éléments (ou éléments trace aliments et toutes les rations présentaient
métalliques) car les méthodes d’évalua- la même efficacité pour l’utilisation
ments minéraux ; des informations
tion des besoins des animaux et les digestive des éléments minéraux.
détaillées sont disponibles dans rôles et fonctions dans l’organisme sont
Alimentation des bovins, ovins et L’intégration de résultats expérimentaux
sensiblement différents. récents a permis de proposer des CAR
caprins (INRA 1988) et Underwood et
Suttle (1999). spécifiques pour le phosphore et le cal-
1.1 / Éléments minéraux majeurs cium pour les grands groupes d’aliments
Le précédent système de recomman- des ruminants (Meschy 2002, Sauvant et
Les apports journaliers recommandés al 2004, Meschy et Corrias 2005), ce qui
dations (INRA 1988) d’apport alimen- en éléments minéraux majeurs sont éta-
taire et les teneurs en éléments miné- semble plus réaliste (ces aspects seront
blis selon un schéma qui consiste à éva- abordés au chapitre concernant l’apport
raux (ne concernant que le phosphore et luer, d’une part, les besoins physiolo-
le calcium) reposait sur des connaissan- minéral alimentaire).
giques d’entretien et de production et,
ces datant d’une trentaine d’années, il d’autre part, l’efficacité de l’utilisation
était donc nécessaire d’intégrer la pro- a) Le besoin d’entretien
digestive de l’apport alimentaire carac-
duction scientifique récemment dispo- térisée par le Coefficient d’Absorption Les bases de calcul de la prévision du
nible et de tenir compte de l’évolution Réelle (CAR). Les AJR sont désormais besoin d’entretien pour les différents
du matériel animal et végétal et des pra- exprimés en élément absorbés pour les éléments minéraux majeurs sont pré-
tiques de production. De plus, cet arti- besoins physiologiques et en éléments sentées au tableau 1.

Tableau 1. Prévision du besoin d'entretien en éléments minéraux majeurs absorbés (en g/j).

PV : poids vif en kg.


MSI : matière sèche ingérée en kg/j.

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Figure 1. Variabilité de l’excrétion urinaire de magnésium chez les ovins et bovins. retenue par le NRC (2001), nous propo-
sons de prendre en compte leurs parti-
cularités métaboliques augmentant le
besoin d’entretien des animaux taris ou
en gestation du même ordre que pour le
potassium (50 %).

Le besoin d’entretien en chlore (Cl)


est fixé à 150 % de celui en Na
(Guéguen et al 1987, NRC 2001).

Il n’y a pas lieu de remettre en cause


la valeur de la perte obligatoire de
potassium (K) dans l’urine fixée à
35 mg/kg PV/j (Guéguen et al 1987,
NRC 2001). En revanche, les pertes
endogènes fécales, directement liées à
l’intensité du métabolisme, méritent
d’être actualisées, surtout pour les
femelles en lactation. En 1987, nous
Le besoin d’entretien est générale- estimée pour des niveaux de production avions adopté la valeur de 35 mg/kg
ment assimilé aux pertes fécales d’ori- élevés. Chez le mouton, l’excrétion uri- PV/j qui correspondait à l’hypothèse
gine endogène (sauf pour le phosphore, naire extrapolée à une ingestion nulle basse de l’ARC (1980) reposant sur des
Meschy 2002) augmentées des pertes de Mg varie de 6 (Dalley et al 1991) à travaux antérieurs à 1950. Pour les ani-
maux en croissance ou en gestation
urinaires obligatoires. 10 mg/kg PV (Robson 1990). A partir nous retenons en accord avec le NRC
d’une base de données regroupant une (2001) la valeur de 70 mg/kg PV/j.
Pour le phosphore (P) et le calcium douzaine de publications, nous obte- Pour les animaux en lactation nous
(Ca), ce besoin se calcule à partir de la nons les valeurs moyennes de 4 mg/kg adoptons la valeur de 115 mg/kg PV/j.
Matière Sèche Ingérée (MSI) et du PV pour les bovins et 7 mg/kg PV pour Le NRC (2001) propose 215 mg/kg
poids vif. La perte fécale endogène de les ovins (figure 1). L’adoption de ces PV/j mais cette valeur obtenue de
magnésium (Mg) est peu variable, elle valeurs conduit à réévaluer légèrement manière indirecte à partir d’essais d’ali-
est fixée à 3 mg/kg PV (ARC 1980, le besoin d’entretien de Mg, surtout mentation nous semble excessive.
Guéguen et al 1987, CSIRO 1990, pour les ovins.
Alcade et al 1997, Underwood et Suttle
1999, NRC 2001). Longtemps considé- Il n’y a pas de résultat récent justi- b) Les besoins de production
rée comme négligeable, la question de fiant de modifier le besoin d’entretien Le besoin de croissance (tableau 2)
la prise en compte d’une perte supplé- en sodium (Na) fixé à 15 mg/kg PV/j correspond à la minéralisation du dépôt
mentaire obligatoire de Mg dans l’urine pour des animaux à performances corporel, le plus souvent squelettique ;
se pose ; nous avions adopté (Guéguen modérées. Pour les femelles en lacta- en raison de la nature du croît (os, mus-
et al 1987) une valeur journalière de tion, sans adopter aujourd’hui la valeur cle et tissus adipeux) il diminue avec
2 mg/kg PV, probablement sous- apparemment élevée de 38 mg/kg PV/j l’âge des animaux. L’accrétion minéra-

Tableau 2. Prévision des besoins de production en éléments minéraux majeurs absorbés (en g/j.)

PVad : poids vif adulte en kg. PV : poids vif en kg.


sg : semaine de gestation.
* : selon la taille de la portée (simple-double).

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Alimentation minérale et vitaminique des ruminants : actualisation des connaissances / 121

le est surtout importante pour Ca et P Figure 2. Relation entre BACA et BEA pour les fourrages (INRA 2007).
mais existe également pour les autres
éléments minéraux majeurs. Nous
avions adopté, en 2002 pour P et en
BACA = BEA – 100
2005 pour Ca, les équations allomé-
triques de l’AFRC (1991) basées sur le n = 1184, R2 = 0,96

BACA mEq/kg MS
poids vif observé et sur le poids vif
adulte ; elles présentent l’avantage de
prendre en compte de façon précise
l’évolution de la composition phospho-
calcique du gain. Pour les éléments
autres que Ca et P, nous confirmons nos
précédentes recommandations (INRA
1988) qui sont en accord avec celles du
NRC (2001) pour les bovins. Les don-
nées pour les caprins ont été confir-
mées, notamment par les travaux alle-
mands du GfE (2003).

Le besoin de gestation (tableau 2) BEA mEq/kg MS


correspond à la minéralisation de l’uté-
rus gravide ; il ne devient significatif
que lors du dernier tiers de la gestation n’avons pas retenu un effet «race» rela- Mongin 1978). Chez les ruminants lai-
et concerne principalement Ca et P. tivement mineur en France (moins de tiers, cette approche a longtemps été
Pour les bovins, nous avions précédem- 10 % pour Ca), alors que le NRC privilégié, en Amérique du Nord, pour
ment adopté l’équation du NRC (2001) distingue la race Jersiaise des la prévention des accidents vitulaires :
(2001) ; nous en proposons une ver- autres (1,45 g de Ca/L). de nombreuses études ont succédé aux
sion simplifiée (Faverdin et al 2007) travaux pionniers de Dishington
où la base de calcul est la semaine et Le besoin journalier global de l’ani- (1975). Des études plus récentes ont
non plus le jour. Dans le cas des petits mal résulte de la somme des besoins montré l’impact de l’équilibre électro-
ruminants, nous conservons nos précé- d’entretien et de production(s). Parce lytique des rations sur l’ingestion et la
dentes estimations pour les brebis qu’il n’est pas toujours facile d’avoir production laitière des caprins (Meschy
(Guéguen et al 1987) et pour les chè- accès aux variables utilisées notam- et Sauvant 2002) et des bovins (Apper-
vres (Meschy 2000), plus adaptées que ment la matière sèche réellement ingé- Bossard et Peyraud 2004). Les méca-
le modèle proposé par l’AFRC (1991) rée, nous proposons au tableau 3, pour nismes en jeu ont été récemment décrits
qui conduit à une sous-évaluation du P et Ca, quelques simplifications pra- dans la synthèse de Peyraud et Apper-
besoin de gestation en Ca et P. tiques pour les relier au besoin énergé- Bossard (2006).
tique.
Le besoin de lactation est directe- Le principe général est que les
ment déduit de la composition minéra- 1.2 / L’équilibre électrolytique anions, absorbés contre du bicarbonate,
le du lait. Les valeurs du tableau 2 pro- sont acidifiants alors que les cations,
viennent de la compilation de synthèses des rations
échangés contre des protons sont alcali-
récentes (Guéguen 1997, NRC 2001, Les conséquences de la variation de nisants au niveau métabolique. Il existe
GfE 2003). Dans un souci de simplifi- l’apport alimentaire en cations et en une dizaine d’équations de prévision du
cation, nous avons adopté des valeurs anions ont tout d’abord été étudiées en profil électrolytique des rations ; les
moyennes pour l’ensemble de la lacta- France en aviculture pour la prévention plus couramment utilisées sont le Bilan
tion alors que la concentration en miné- de certains troubles osseux et pour l’op- Electrolytique Alimentaire (BEA) et le
raux (surtout celle en Ca) diminue au timisation des performances chez le Bilan Alimentaire Cations Anions
cours de la lactation ; de même nous poulet en croissance (Sauveur et (BACA) :

BEA (mEq/kg MS) = [K+] + [Na+] – [Cl-]


Tableau 3. Apports journaliers recommandés globaux (entretien + production) de BACA (mEq/kg MS) =
phosphore et de calcium basés sur le besoin énergétique. ([K+] + [Na+]) – ([Cl-] – [S2-]).

La différence essentielle réside dans


la prise en compte ou non du soufre
dont le rôle semble moins important :
son absorption digestive (et par consé-
quent son poids dans le système) est
sensiblement inférieure à celle de K,
Na et Cl. Son rôle acidifiant est moin-
dre que celui du chlore (Goff et Horst
1998) et son dosage dans les aliments
pose quelques problèmes analytiques.
Pour les fourrages, (figure 2) une très
bonne corrélation est observée entre
(entre parenthèses : coefficient de détermination R2). BACA et BEA ; nous aboutissons avec

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122 / F. MESCHY

Figure 3. Relation entre BACA et BEA pour les aliments concentrés (données Sauvant 1.3 / Les apports journaliers
et al 2004). recommandés en soufre et oligo-
éléments
La démarche factorielle est difficile-
ment applicable à ces éléments en rai-
son de la formation de composés vola-
tils au cours du métabolisme du soufre
(S) et des très faibles quantités d’oligo-
éléments circulantes ou déposées dans
les différents tissus. Le NRC (2001) a
adopté une approche factorielle pour
certains oligo-éléments comme le zinc
(Zn), le cuivre (Cu) et le manganèse
(Mn) mais elle repose sur un faible
nombre de données expérimentales.
Pour ces éléments, nous adoptons une
méthode plus globale, de type dose-
réponse ; elle consiste à analyser les
conséquences de la variation de la
concentration de l’élément étudié sur
un critère de réponse (performances,
teneurs tissulaires, activité enzyma-
un jeu de données différent à une équa- cium osseux. A ce stade un BEA tique spécifique…) pour définir des
tion de régression (BACA = BEA –100, < 50 mEq/kg de MS peut être préconi- seuils de carence et éventuellement de
n = 1184, R2 = 0,96) cohérente avec sé. Cet objectif de BEA ne doit pas se toxicité. L’AJR se situe entre ces seuils
celle publiée antérieurement (Meschy substituer aux moyens de prévention en adoptant une marge de sécurité pre-
et Peyraud 2004). Pour les aliments classiques (restriction de l’apport cal- nant en compte les variations entre ani-
concentrés (figure 3), certaines matiè- cique, préparation au vêlage en évitant maux ou entre aliments ; cette marge de
res premières riches en soufre (vinasses de distribuer aux vaches taries la ration sécurité dépend de la distance entre les
de levurerie, farines et co-produits de des vaches en production, trop riche en seuils de carence et de toxicité
poisson) s'éloignent de la loi générale ; calcium…). Pour les ruminants en lac- (tableau 4).
en les écartant nous obtenons une liai- tation, un BEA de l’ordre de
son robuste entre bilans alimentaires 250 mEq/kg MS est recommandé ; en Le besoin en S concerne principale-
(BACA = 0,80 BEA – 110, n = 107, R2 ment les micro-organismes du rumen,
revanche, il est inutile de dépasser bien qu’il soit indispensable aux autres
= 0,86). Pour ces différentes raisons,
350 mEq/kg MS, voire nuisible d’aller fonctions de l’organisme notamment la
nous choisissons, comme pour les
monogastriques, le BEA comme esti- au delà de 400 mEq/kg MS (Peyraud et synthèse du cartilage et la production
mateur de l’équilibre électrolytique des Apper-Bossard 2006). Ces valeurs de fibres. Nous adoptons la valeur
rations. seront probablement à moduler en moyenne de 2 g de S par kg de MS tota-
fonction d’autres composants des le de la ration pour les ovins et les
Les recommandations dépendent du rations : les effets de BEA élevés (dans bovins, légèrement supérieure pour les
stade physiologique : en fin de gesta- la zone des recommandations ci-des- caprins : entre 2,2 pour la croissance
tion et durant les deux premières semai- sus) sont plus marqués avec des (Qi et al 1993) et 2,7 g/kg de MS tota-
nes de lactation, des rations «acidifian- concentrés énergétiques à amidon rapi- le de la ration pour la production de
tes» sont à rechercher car elles dement fermentescible (blé vs maïs) et fibre textile (Qi et al 1992).
participent à la prévention des fièvres lorsque la teneur en PDI de la ration est L’utilisation de sources d’azote non
vitulaires en stimulant l’absorption relativement faible (Apper-Bossard et protéique augmente le besoin en S des
intestinale et la mobilisation du cal- al 2004, 2006). bactéries du rumen pour la synthèse des
acides aminés soufrés (4,5 g de S pour
100 g d’urée), au delà de 3-3,5 g/kg de
Tableau 4. Apports journaliers recommandés (AJR) en oligo-éléments en mg/kg de MS MS, S peut avoir une action défavora-
de la ration (adapté de INRA 1988). ble, notamment sur l’absorption de Cu
et Zn.

Pour les oligo-éléments, les données


publiées ne conduisent pas à une remi-
se en cause des valeurs antérieures
(INRA 1988) sauf peut-être pour le
cobalt (Co) ; des essais ayant montré
une amélioration de l’activité celluloly-
tique in vitro avec des apports supé-
rieurs aux recommandations actuelles
(Kisidayova et al 2001), l’AJR de Co
peut être porté à 0,3 mg/kg MS de la
ration. Il convient également de pren-
dre en compte les aspects réglementai-

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Alimentation minérale et vitaminique des ruminants : actualisation des connaissances / 123

res, même s’ils s’écartent parfois des Tableau 6. Teneur en vitamines A, D et E des principaux aliments des ruminants en
bases scientifiques ; ainsi le règlement UI/kg de MS (d'après Sauvant et al 2004 pour les aliments concentrés et INRA 2007
français 1334/2003 fixe des maxima pour les fourrages).
pour l’ensemble de la ration (y compris
une éventuelle distribution d’aliment
minéral) pour le cuivre, le zinc, le sélé-
nium le cobalt et l’iode (tableau 4).

1.4 / Les apports journaliers


recommandés en vitamines
L’INRA n’ayant pas de recherches
propres sur les besoins vitaminiques a
adopté en 1988 les recommandations
américaines du NRC (1984 et 1985),
confirmées en 1989 pour les bovins lai-
tiers. Il semblait donc logique, suite à la
publication de recommandations ali-
mentaires spécifiques aux vaches laitiè-
res (NRC 2001), que nous adoptions
ces nouvelles valeurs. L’approche amé-
ricaine était, jusqu’en 2001 de type
AJR ; la complémentation, si nécessai-
re, se calculait par différence entre les
besoins des animaux et les apports Pour la vitamine D, compte tenu de sa se est disponible dans les Tables INRA-
réalisés par les différents ingrédients de très faible concentration dans les végé- AFZ (Sauvant et al 2004), ce qui n’est
la ration. En 2001, il s’agit de recom- taux, il n’y a que peu de différence malheureusement pas le cas pour les
mandations de «supplémentation» entre AJR et supplémentation ; le NRC fourrages.
considérant que l’apport alimentaire est (2001) confirme les précédentes
nul. Pour rester dans la logique d’AJR, valeurs. Pour la vitamine E en repre- Nous ne disposons pas encore de
nous sommes partis des recommanda- nant la même approche que pour la données suffisamment précises pour
tions américaines (NRC 2001) et les vitamine A on aboutit au même AJR proposer des AJR pour d’autres vitami-
avons adaptées, notamment aux condi- qu’en 1988 pour des rations contenant nes, notamment du groupe B, en parti-
tions alimentaires françaises pour des proportions modérées d’aliments culier pour les animaux à très haut
aboutir aux AJR proposés au tableau 5 ; concentrés, par contre l’augmentation potentiel de production pour lesquels
cela conduit à une légère réévaluation de l’apport pour les vaches taries se jus- une complémentation pourrait éven-
de l’apport vitaminique conseillé tifie par le nombre de publications tuellement se révéler nécessaire.
conforme à l’évolution du potentiel de convergentes de ces dernières années.
production des vaches laitières. Pour les vaches en gestation, nous
n’avons pas retenu des proportions de 2 / L’apport minéral ali-
Pour la vitamine A, la supplémenta- concentrés supérieures à 40 %, ces mentaire
tion recommandée par le NRC (2001) pratiques n’étant pas observées sur le
de 110 UI/kg PV correspond à des terrain.
rations contenant 50 à 70 % d’aliments Le rationnement minéral suppose que
concentrés (situation rare en France). Faute de données nouvelles, ces AJR l’on puisse confronter les AJR aux
Pour ce type de régime, la destruction ajustés pour les vaches laitières sont apports alimentaires en éléments miné-
de la provitamine A dans le rumen est appliqués aux bovins à viande en crois- raux absorbables (éléments majeurs) ou
d’environ 70 %, alors qu’elle n’est plus sance et à l’engrais et aux petits rumi- bruts (oligo-éléments). Pour les élé-
que de 20 % pour des régimes à base nants. Des valeurs indicatives moyen- ments majeurs, il est nécessaire de pou-
fourragère (Weiss et al 1995). nes de teneurs en vitamines A, D et E voir disposer d’informations quantitati-
Conformément aux recommandations des principaux aliments des ruminants ves (teneurs minérales) et qualitatives
antérieures, l’apport de vitamine A peut figurent au tableau 6. Pour les aliments (utilisation digestive par l’animal) sur
être majoré de 50 % en fin de gestation. concentrés, une information plus préci- les différents composants des rations.

Tableau 5. Apports journaliers recommandés en vitamines en UI/kg de MS selon la 2.1 / Les teneurs minérales des
proportion d'aliments concentrés de la ration (d'après les données du NRC 2001). aliments des ruminants
La nouvelle édition de l’ouvrage
Alimentation des bovins ovins et caprins
(INRA 2007) propose deux niveaux
d’information pour la valeur minérale
des aliments : sur la version papier figu-
rent les données en P et Ca brutes et
absorbables alors que les autres miné-
raux majeurs, les oligo-éléments et les
vitamines sont disponibles sur le
CD ROM compagnon de l’ouvrage.

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124 / F. MESCHY

a) Aliments concentrés et sources demi-montagne analysés en 2005 (BD été directement extraites de BD PNA.
minérales d’apport complémentaire PP). Les valeurs moyennes des autres élé-
5 – Les Tables de 1988 comme réfé- ments minéraux proviennent du regrou-
Les valeurs de composition minérale
des aliments concentrés ont été actuali- rence pour P et Ca (TR 88). pement des différentes bases de don-
sées dans les Tables INRA-AFZ nées et principalement de BD PNA
(Sauvant et al 2004) ; elles sont reprises Pour éviter le biais dû à «l’âge» des pour les oligo-éléments.
dans INRA (2007). Elles provien- données, nous n’avons retenu, pour la
nent principalement de la base de don- BD PNA et à quelques exceptions près, Les équations de passage fourrages
nées de l’Association Française de que celles ayant moins de 5 ans au verts / fourrages conservés ont été éta-
Zootechnie (AFZ) complétée, lorsque début de ce travail (mi-2004). Le blies à partir de BD URH pour les élé-
cela a été nécessaire, par des informa- recours aux données d’origine biblio- ments minéraux majeurs (Meschy et al
tions d’origine bibliographique (vita- graphique a été rare et n’a concerné que 2005). Faute d’information suffisante,
mines et quelques oligo-éléments peu des fourrages peu courants. La démar- nous avons considéré qu’il n’y avait
courants). Ces Tables concernent plus che adoptée a été, comme pour les au- pas de modification due au mode de
d’une centaine d’aliments concentrés et tres vecteurs nutritionnels, d’établir des conservation pour les oligo-éléments.
de co-produits pour lesquels l’ensem- valeurs pour les fourrages verts et
ble des minéraux d’intérêt nutritionnel d’utiliser ensuite des équations de pas- Les valeurs de BE (et pour ces Tables
(P, Ca, Mg, K, Na, Cl, S, Zn, Mn, Cu, sage pour les divers modes de conser- de BACA) ont été calculées à partir des
Fe, Se, Co, Mo et I) a été renseigné ; vation. Nous disposions dans BD PNA teneurs actualisées en S et en électroly-
les valeurs de P absorbable, de BEA et de 740 analyses de fourrages verts tes.
de BACA y figurent également. identifiés au moins pour l’espèce végé-
tale ; pour les graminées, une estima- Les teneurs en vitamines des fourra-
Dans ces mêmes Tables, des Valeurs tion du stade de végétation du premier ges sont beaucoup plus imprécises et
Biologiques Relatives (VBR) sont indi- cycle a été effectués sur la base de la les variations entre sources sont impor-
quées pour les principales sources teneur en MAT (approximativement tantes en raison à la fois du peu de don-
d’apport minéral complémentaire. stade feuillu, épi à 10 cm, épiaison et nées disponibles, de l’imprécision et du
Chaque source est comparée, sur la début de floraison). Une première com- coût des analyses.
base d’une analyse quantitative de la paraison entre la TR 88 et la BD PNA,
bibliographie, à une source de référen- sur les ray-grass, espèce la plus repré-
sentée ; (n = 516, dont 320 RGI et 95 2.2 / Utilisation digestive de
ce qui se voit arbitrairement accorder la l’apport alimentaire
valeur 100 (Jongbloed et al 2002). RGA), a permis d’établir un facteur de
correction pour P : P (g/kg MS) =
0,7TR 88 + 0,55 (n = 47, P < 0,001, R2 a) Phosphore et calcium
b) Fourrages
= 0,96, etr = 0,09). Après validation
Les valeurs de composition minérale avec les données disponibles de BD Pour actualiser les valeurs des coeffi-
des fourrages dans les Tables précéden- URH nous avons appliqué cette rela- cients d’absorption réelle en intégrant
tes avaient été déterminées il y a une tion à l’ensemble des fourrages verts à les résultats expérimentaux récents, plu-
trentaine d’années et ne concernaient l’exception des prairies permanentes sieurs bases de données ont également
que P et Ca. Pour réaliser cette néces- (PP), celle-ci sous-estimant la teneur en été constituées ; tout en privilégiant les
saire actualisation et indiquer des P des PP de plaine (10 à 30 %) et sures- données obtenues avec traceurs radioac-
valeurs pour les éléments autres que P timant celle des PP de demi-montagne tifs (32P et 45Ca), nous les avons éten-
et Ca, nous disposions de 5 jeux de (30 à 60 %) par rapport aux données dues aux expériences comparant la sour-
données distincts : analytiques disponibles. Pour les PP, ce étudiée (EXP) à une ration de base
1 – Une base de données constituée à les régressions ont été établies à partir (RB) très pauvre (Hurwitz 1964) selon
partir d’un nombre important de résul- de nos données spécifiques (BD PL, PP le schéma suivant :
tats d’analyses (30 000 environ dont et URH) :
100 x (((Ingéré EXP – Ingéré RB) – (Fécal EXP
2/3 pour l’ensilage de maïs) mis à notre PP plaine P (g/kg MS) = 0,33TR88 + 2,65 – Fécal RB)) / (Ingéré EXP – Ingéré RB)).
disposition par nos différents partenai- (n = 12, P < 0,005, R2 = 0,75, etr = 0,13)
res (BD PNA).
PP demi-montagne P (g/kg MS) = 0,59TR88 Pour le phosphore, nous n’avons
2 – Une base de données provenant (n = 15, P < 0,001, R2 = 0,90, etr = 0,5) retenu que les mesures où un apport
d’essais de digestibilité réalisés à significatif (au moins 60 % de l’apport
l’Unité de Recherches sur les La même démarche a été suivie pour alimentaire total) était réalisé par la
Herbivores, INRA de Theix (BD URH) Ca, elle aboutit aux équations suivan- source étudiée. Des valeurs de CAR
qui présentait l’avantage de porter sur tes : spécifique ou par famille d’ingrédients
des échantillons de même nature (four- (lorsque une valeur spécifique n’était
rage, stade de végétation) avec divers Graminées Ca (g/kg MS) = 0,95TR88
(n = 13, P < 0,001, R2 = 0,96, etr = 0,8) pas disponible) ont été ainsi établies
modes de conservation. pour les aliments concentrés (tableau 7)
3 – Une base de données regroupant Légumineuses Ca (g/kg MS) = 0,98TR88 et pour les différentes catégories de
deux cents échantillons environ prove- (n = 9, P < 0,001, R2 = 0,96, etr = 1,6) fourrages (tableau 8).
nant d’essais de fertilisation sur les PP Plaine Ca (g/kg MS) = 0,86TR88
prairies permanentes de Normandie (n = 12, P < 0,001, R2 = 0,98, etr = 0,8) Pour le calcium, les données disponi-
réalisés à l’Unité Mixte de Recherches PP demi-montagne Ca (g/kg MS) = 0,64TR88 bles, étant moins nombreuses, ne nous
Production de Lait, INRA de Rennes (n = 15, P < 0,001, R2 = 0,96, etr = 1,0) ont pas permis de proposer des
(BD PL). valeurs de CAR spécifiques, mais des
4 – Une cinquantaine d’échantillons Les teneurs en P (n = 16900) et Ca valeurs par grands groupes d’aliments
de prairies permanentes de plaine et de (n = 16500) des ensilages de maïs ont (tableaux 7 et 9).

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Alimentation minérale et vitaminique des ruminants : actualisation des connaissances / 125

Tableau 7. Coefficients d'absorption réelle (CAR) du phosphore et du calcium des prin- b) Magnésium
cipaux aliments concentrés des ruminants.
Pour des raisons techniques (demi-
vie brève de 28Mg), les mesures direc-
tes du CAR de Mg sont rares. Bien
qu’il soit possible de calculer des CAR
théoriques à partir d’une valeur moyen-
ne de la perte fécale endogène peu
variable pour Mg (3 mg/kg PV), cette
estimation reste assez imprécise en
valeur absolue (écart type résiduel de
l’ordre de 12 % dans notre jeu de don-
nées). Il nous semble préférable de
nous baser sur les résultats expérimen-
taux de Coefficient d’Absorption
Apparente (CAA) ; dans ce cas il
convient d’exprimer les AJR dans la
même unité c’est à dire de ne tenir
compte que de l’efficacité de l’utilisa-
tion métabolique de Mg (pertes urinai-
res) et des dépenses de production
comme cela a été fait pour l’estimation
du besoin en P du porc (Jondreville et
Dourmad 2005). En partant de jeux de
données expérimentales distincts, nous
observons, en accord avec Underwood
et Suttle (1999), une grande différence
entre ovins et bovins, alors que les
* Famille trop hétérogène pour indiquer une valeur moyenne.
rares observations sur des caprins
(Schoneville et al 1997) permettent de
les apparenter aux vaches laitières.
Tableau 8. Coefficients d'absorption réelle (CAR) du phosphore des principaux fourra- Nous retrouvons également la diminu-
ges (Baumont et al 2007). tion quasi linéaire de l’absorption de
Mg lorsque la teneur en K augmente
dans la ration. Plutôt que de proposer
différentes équations selon le type de
ration (Underwood et Suttle 1999),
nous avons relié l’absorption apparente
à la teneur en K du régime qui est un
bon indicateur de sa nature :
. pour les bovins et les caprins
CAA de Mg = 25,4 – 0,30K g/kg MS
(nexp = 7, n = 20, P < 0,001, R2 = 0,90),

. pour les ovins


CAA de Mg (%) = 45,6 – 0,40K g/kg MS
(nexp = 20, n = 50, P < 0,01, R2 = 0,91).

Il apparaît donc difficile de donner


Tableau 9. Coefficients d'absorption réelle (CAR) du calcium des principaux fourrages des valeurs de CAR de Mg pour les ali-
(Baumont et al 2007). ments ; cette valeur serait différente
pour les ovins et les caprins et ovins et
devrait de plus être modulée en fonc-
tion de la teneur en K de la ration
totale.

c) Potassium, sodium et chlore


L’utilisation digestive de ces élé-
ments est très élevée : entre 90 %
(NRC 2001) et 95 % (GfE 2003) et peu
variable selon la source. Nous adoptons
un CAR moyen de 90 % pour chacun
d’entre eux.

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126 / F. MESCHY

Conclusion plus grande précision dans l’évaluation besoins des animaux que des caracté-
des besoins des animaux et une ristiques minérales des fourrages,
meilleure connaissance de l’apport notamment pour les oligo-éléments. Le
Le raisonnement des AJR en élé- minéral alimentaire permettent d’ajus- problème des interactions entre les élé-
ments minéraux majeurs permet de ter l’apport complémentaire au strict ments minéraux et d’autres composan-
nécessaire et de mieux maîtriser les
mieux prendre en compte les effets du tes, minérales ou non, n’a été que peu
rejets d’éléments potentiellement pol-
stade physiologique (entretien de Ca), luants (P et certains oligo-éléments) abordé (Mg x K) et constitue probable-
des spécificités des différentes catégo- dans les effluents d’élevages de rumi- ment une des limites de l’approche fac-
ries de ruminants (Mg) et des différen- nants. Il apparaît néanmoins qu’un cer- torielle qui devrait trouver sa solution
ces observées dans l’utilisation digesti- tain nombre de questions mériteraient dans le développement de modèles
ve de l’apport minéral alimentaire. Une d’être étudiées tant au niveau des mécanistes du métabolisme minéral.

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Résumé

Cet article précise et actualise les apports journaliers recommandés (AJR) en éléments minéraux majeurs, oligo-éléments et vitamines.
Pour le phosphore (P) et le calcium (Ca), le besoin d’entretien (BENT) est désormais calculé à partir de la matière sèche ingérée et du poids
vif ; pour Ca, BENT est supérieur pour les animaux en croissance et en lactation. Pour le magnésium (Mg), BENT est légèrement réévalué
pour tenir compte d’une perte obligatoire dans l’urine sous-estimée jusqu’alors. Les besoins de production sont peu modifiés par rapport
aux recommandations précédentes. Des recommandations concernant le bilan électrolytique alimentaire (BEA, K+ + Na+ - Cl-, en mEq/kg
de MS) des rations selon les objectifs de production sont proposés ; ainsi on recherchera un BEA < 50 en fin de gestation et de l’ordre de
250 pour la lactation. Les AJR en oligo-éléments sont inchangés sauf pour le cobalt qui passe de 0,1 à 0,3 mg/kg de MS de la ration en rai-
son de son effet favorable pour la fonction cellulolytique des bactéries du rumen. La révision des AJR en vitamines A, D et E sur la base
des dernières recommandations américaines se traduit par une augmentation des apports en vitamine A et E (surtout pendant la gesta-
tion). L’utilisation digestive de l’apport minéral est précisée par l’adoption de coefficients d’absorption réelle (CAR) par groupes d’ali-
ments ; les modifications portent surtout sur P, alors que pour Mg des valeurs différentes pour les ovins et les bovins-caprins sont recom-
mandées, l’effet négatif de la teneur de K des rations sur l’absorption de Mg est quantifié pour les différentes catégories de ruminants.
Dans le cadre de la révision des Tables de composition et de valeur nutritive des aliments des ruminants, la méthodologie qui consiste à
établir des données de composition minérale des fourrages verts et d’utiliser ensuite des équations de passage pour les fourrages conser-
vés est décrite.

Abstract

Re-assessment of mineral and vitamin nutrition in ruminants

The aim of this review was to update the French dietary allowance recommendations (DAR) for minerals, trace elements and vitamins for
ruminants. For phosphorus (P) and calcium (Ca) the maintenance requirement (MR) is now based on dry matter intake and body weight.
For Ca, MR is higher for lactating and growing animals. For magnesium (Mg), MR is slightly increased to take into account inevitable
urinary loss, underestimated to date. Productive requirements are little modified in comparison to former recommendations. New recom-
mendations on electrolytic balance (EB, K+ + Na+ - Cl-, mEq/kg DM) of diets under production targets are proposed, thus EB < 50 in
pregnancy and EB around 250 in lactation could be assessed. For trace elements, DAR remain unchanged except for that of cobalt which
goes from 0.1 to 0.3 mg/kg DM for optimising cellulolytic activity of rumen bacteria. The re-assessment of DAR for A, D and E vitamins
according to the latest American recommendations has led to increased levels of vitamin A and E (especially during pregnancy). Digestive
efficiency of dietary mineral supply is updated by considering true availability coefficients (TAC) by groups of feedstuffs; these changes
especially concern P. For Mg different values are adopted for cattle (and goats) and sheep. In addition, the negative effect of K level in the
diet upon Mg absorption is quantified for different ruminant species., The methodology of the assessment of mineral and trace element
content of forages and concentrates is described in the perspective of the publication of the revised edition of the tables of composition
and nutritive values of ruminant feedstuffs.

MESCHY F., 2007. Alimentation minérale et vitaminique des ruminants : actualisation des connaissances. INRA Prod.
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INRA Productions Animales, Mai 2007

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