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Séance 4 : La preuve des droits subjectifs

Prouver signifie reconnaitre qqc comme réel ou certain, la preuve a pour objectif d’établir qu’une
chose est réelle. En droit, la preuve a cette même finalité, il s’agit de montrer qu’un fait est réel,
qu’une situation est certaine. Néanmoins il y a une différence : dans le cadre d’un procès, il faut
convaincre le juge de la vérité d’une allégation. C’est pour cette raison que l’on appelle ça la preuve
judiciaire.
La preuve est essentielle car ce qui ne peut être prouvé n’a pas d’existence. En pratique cela signifie,
qu’une personne qui échoue dans l’administration de la preuve perdra le procès car le juge ne pourra
prendre en considération une situation qui n’est pas prouvée.

Objet : sur quoi doit ou peut porter la preuve ?


Charge : qui prouve ?
Les modes : moyens techniques qui permettent de prouver ?
Admissibilité : parmi ces modes de preuve, quels sont ceux admis par le droit ?

Section 1 : L’objet de la preuve


Qu’est-ce qui doit être prouvé ?

Il faut distinguer le droit et le fait :


- Éléments de fait renvoient à une situation juridique, actes  objet de preuve
- Éléments de droit renvoient à la règle de droit fixée par CC qui s’applique aux litiges

!!! Seulement les fait doivent être prouvés

 L’exclusion du droit en tant qu’objet de la preuve

Les partis n’ont pas à prouver l’existence d’une règle de droit, c’est au juge de le faire car il connait la
règle du droit applicable (son rôle est de dire le droit)
Article 12 Code de Procédure civile « le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui
lui sont applicables »

2 exceptions :
 Élément d’extranéité (étranger) : la partie qui se prévaut de la règle étrangère doit prouver le
contenu et l’existence de cette règle.
 Existence d’une coutume : doit être établie par la partie qui l’invoque.

 Le fait, objet de la preuve

Article 9 Code de Procédure Civile : « il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi
les faits nécessaires aux succès de sa prétention »

Remarques :

- En se référant aux faits nécessaires au succès de sa prétention, le fait, objet de la preuve, doit
être pertinent. Le fait à prouver est celui-là même qui déclenche l’application de la règle de
droit produisant le résultat dont le plaideur réclame le bénéfice. Les faits doivent être en
rapport avec le litige.

- Le législateur facilite parfois la tache de celui qui doit établir la preuve en édictant des
présomptions légales. Elles apparaissent lorsque l’établissement du fait à prouver est trop
difficile. S’analyse comme un déplacement de l’objet de la preuve en faveur d’une partie : au
lieu d’établir directement le fait en cause, la réalité de ce fait sera présumée à partir de
l’établissement d’autres circonstances.
On différencie présomption simple = combattue par la preuve contraire, la personne qui
bénéficie cette présomption peut se dispenser d’apporter la preuve mais l’adversaire a la
possibilité de faire tomber la présomption. Exemple : présomption de paternité du mari pour
l’enfant de sa femme
Et la présomption irréfragable = ne supporte pas la preuve contraire. Elle se présente comme
une dispense de preuve pour celui qui en bénéficie et une interdiction de la preuve contraire
pour son adversaire. Exemple : connaissance de la loi

Section 2 : La charge de la preuve


Qui supporte la charge de la preuve ? demandeur ou défendeur ?

Pèse essentiellement sur les parties.

 Le rôle des parties dans la recherche de la preuve

Article 1353 Code de Procédure Civile : « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la
prouver. Réciproquement celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit
l’extinction de son obligation »

Cet article établit un ordre chrono de la production des preuves

1ère étape : il revient au demandeur de rapporter la preuve de son allégation


2e étape : le défendeur peut soulever une exception. Il produit lui-même les éléments de preuve qui
sont en sa possession. Il devient alors demandeur à la preuve.
 Jeu de ping pong entre les deux = mécanisme de l’alternance

Ce combat probatoire s’achève lorsque l’un des deux ne peut satisfaire aux exigences de la charge de
la preuve qui repose sur lui qu’il soit demandeur ou défendeur au procès.

Exception : le renversement de la charge de la preuve : Le législateur peut prévoir que le demandeur


n’aura pas à supporter la charge de la preuve quand la preuve est trop difficile à rapporter ou qu’il y a
la volonté de protéger l’une des parties.

 Le rôle du juge dans la recherche de la preuve

On oppose 2 systèmes pour déterminer le rôle du juge :

Système accusatoire = Rôle principal de recherche de la preuve appartient aux parties. Le juge
n’intervient pas il les apprécie juste (accueille ou rejette)  droit civil

Système inquisitoire = autorise le juge à intervenir directement dans la recherche de la preuve 


matière pénale avec juge d’instruction

Néanmoins le système civil tend à être inquisitoire :


 Article 10 CPC : la juge a le pouvoir d’ordonner d’office toutes les mesures d’instruction
légalement admissibles à condition qu’il ne le fasse pas en vue de suppléer la carence de la
partie dans l’administration de la preuve (ex avoir recours à une expertise)
 Article 10 CC et Article 11 alin.2 CPC : le juge peut ordonner la production forcée des
preuves détenues par une partie ou par un tiers au besoin à peine d’astreinte
!!! Mais les pouvoirs du juge sont limités par le respect du principe du contradictoire : chaque partie
a le droit de prendre connaissance des arguments de fait, de droit et de preuve à partir desquels elle
sera jugée.
Un juge ne peut pas admettre une preuve que les deux parties n’ont pas été a même de discuter.

Section 3. Les modes de preuve

La détermination des modes de preuve repose sur 2 grands systèmes :


- Système de la preuve légale : mode de preuve déterminé par la loi.
La loi indique aux juges les modes de preuve à retenir et la force probante du mode de preuve. Rôle
important de la loi. Force probante = efficacité d’un moyen de preuve. Pour chaque mode de
preuve, on établit la force probante. Le juge ne dispose d’aucun pouvoir pour apprécier la portée de la
preuve  force probante s’impose au juge. Loi limite le rôle du juge dans ce mode de preuve.

- Système de la liberté de la preuve : tous les modes de preuve peuvent être utilisés.
Les parties sont libres de choisir les modes de preuve. Le juge dispose d’une faculté d’appréciation,
il détermine la portée qu’il entend attribuer à ces modes de preuve (les retenir ou les écarter)  le juge
apprécie leur force probante.

Le droit français n’a pas choisi l’un plutôt que l’autre, le système probatoire français a réalisé un
compromis : système probatoire n’est pas le même dans tel ou tel branche du droit.

Sous-section 1. La diversité des modes de preuve

Le CC règlemente 5 modes de preuve :


-preuve par écrit
-preuve par témoins
-preuve par présomption judiciaire
-l’aveu
-le serment

Preuves à posteriori : interviennent après pour établir l’existence ou le contenu d’un rapport de droit
constitué. ≠ preuves préconstituées (art 1364 CC).

Preuves parfaites : + de sécurité / preuves imparfaites : pouvoir d’appréciation du juge beaucoup plus
important.

1. Les preuves préconstituées

Art 1363 CC : « Nul ne peut se constituer de titre à soi-même ».


Art 1364 CC : « La preuve d’un acte juridique peut être préconstituée par un écrit en la forme
authentique ou sous signature privée ».

Principalement des preuves littérales cad établies par écrit. L’évolution des technologies fait que le
droit a également dû s’adapter aux différents supports donc signature électronique acceptée. Par écrit
on entend donc le support papier et le support électronique.

A. L’écrit sur support papier

- L’acte authentique

Art 1369 CC : « L’acte authentique est celui qui a été reçu, avec les solennités requises, par un officier
public ayant compétence et qualité pour instrumenter ».
Mode de preuve parfait donc aucun pouvoir d’appréciation. La qualité de l’acte dépend de son
authenticité : officier public (maire, huissier, notaire) rédige cet acte.
3 conditions à remplir pour être en présence d’un acte authentique :
-écrit rédigé par un officier public
-officier public compétent (loi précise les fonctions et la compétence de chaque catégorie d’officier
public) : compétence d’attribution (officier compétent pour type d’acte qu’on lui demande de rédiger)
et compétence territoriale (officier agit dans le territoire délimité et réservé à l’exercice de sa mission).
Ex : maire compétent que sur le territoire de sa commune
-formalités légales doivent être respectées : rédaction d’un acte soumise à des exigences de forme
particulières

Si ces conditions ne sont pas respectées  sanction de nullité  l’acte est nul comme acte
authentique mais il reste valable comme acte sous seing privé si signature des parties présente.

Acte authentique dispose d’une force probante particulière qualifiée d’exceptionnelle. L’acte
authentique fait foi jusqu’à inscription de faux de sa réalité. Cette force probante exceptionnelle ne
concerne que les constatations de l’officier public relevant de sa compétence telle que la date, la
signature etc.  contester cela = remise en cause de l’honnêteté de l’officier public.
Cette force n’est pas attachée aux énonciations qui émanent des parties elles-mêmes  déclarations
des parties consignées par l’officier ne font foi que jusqu’à preuve contraire.
Le contenu à l’origine des parties dans l’acte authentique (ce que disent les parties) = remise en cause
de la véracité des propos ne passent pas par la procédure de l’inscription en faux, système bcp +
traditionnel où il suffit apporter la preuve contraire.
Force probante bcp + importante que l’acte sous seing privé.

- L’acte sous seing privé

 Mode de preuve parfait


 Acte établit par les parties elles-mêmes hors la présence d’un officier public

Il peut être contresigné par des avocats = acte sous contreseing d’avocat  acte qui atteste du
conseil reçu par les parties. Donne bcp + de sécurité aux contrats passés entre personnes privées.

La condition essentielle exigée est la signature manuscrite des parties à l’acte : Art 1367 du CC.
Cette signature identifie celui qui l’appose et manifeste le consentement des parties aux obligations
qui découlent de l’acte.

Art 1375 CC : contrats synallagmatiques : formalité du double original  écrits dressés en autant
d’originaux que de parties ayant des intérêts opposés. Mention du nombre d’originaux doit figurer sur
chaque original.
Art 1376 CC : acte unilatéral  il faut que celui qui s’engage mentionne de sa propre main le
montant de la dette.
Si ces 2 articles ne sont pas respectés, les actes n’ont pas la valeur d’un acte sous seing privé  force
probante réduite. Ces actes pourront alors servir de commencement de preuve par écrit.

Concernant la force probante, sa teneur varie en fonction des éléments de l’acte sous seing privé :
-la signature : art 1372 CC  par rapport à la signature l’acte sous seing privé a la mm foi que l’acte
authentique si l’acte a été reconnu par celui auquel on l’oppose
-le contenu : l’acte ne fait preuve de son contenu que jusqu’à preuve du contraire
-la date de l’acte : entre les parties, la mention de la date a la même force que le contenu de l’acte.
A l’égard des tiers, l’acte ne fait pas foi de sa date sauf dans 3 cas = enregistrement de l’acte donne
date certaine à l’acte (date du dépôt de l’acte à l’enregistrement), jour de la mort de l’un des 2
signataires donne date certaine à l’acte, si l’acte sous seing privé est mentionné dans un acte
authentique alors date de qd a été dressé l’acte authentique

- Les autres écrits

Lettre missive : écrit adressé à une personne déterminée, de caractère intime et personnel.
Peut avoir la valeur d’un acte sous seing privé mais plutôt considéré pas le juge comme un
commencement de preuve par écrit.
L’écrit non signé : écrit ne comportant pas de signature. On ne peut pas le considérer comme un acte
sous seing privé. Force probante = commencement de preuve par écrit.
Exceptions :
Art 1378 CC : documents comptables des commerçants
Art 1378-1 CC : registres et papiers domestiques.
Ces actes font preuve contre leurs auteurs  invoqués contre celui qui les a tenus.

Les copies : ordonnance du 10 février 2016 a simplifié le régime de ce mode de preuve. Plus qu’un
seul article organise la preuve : art 1379 CC : « La copie fiable a la mm force probante que l’original.
La fiabilité est laissée à l’appréciation du juge. Néanmoins est réputée fiable la copie exécutoire ou
authentique d’un acte authentique ».

B. L’écrit sous forme électronique

Le CC admet l’écrit sous forme électronique au même titre que l’écrit sur support papier. Même force
probante que l’écrit sur support papier.
2 conditions (art 1366 CC) :
-la personne dont il émane doit être clairement identifiée
-établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité.

Comme pour tous les écrits, la signature est exigée. Art 1367 alinéa 2 CC : signature électronique
consiste en un procédé fiable d’identification garantissant son lien avec l’acte auquel elle s’attache.
Art 1366 CC : écrit électronique a la mm force probante que l’écrit sur support papier.

2. Les preuves a postériori

A. Le témoignage

Acte par lequel une personne atteste l’existence d’un fait dont elle a eu personnellement connaissance.

Témoignage direct : constatation personnelle d’un fait par un témoin


Témoignage indirect : le témoin rapporte les propos d’un tiers désigné (≠ rumeur). Une personne
relate des propos qu’il a lui-même tenu d’une autre personne. La rumeur elle provient de personnes
indéterminées et n’est pas admise comme mode de preuve.
 Mode de preuve imparfait : juge apprécie la preuve et n’est pas lié par le témoignage. Sa force
probante est légalement fixée à l’art 1381 CC : « la valeur probante des déclarations faites par un tiers
dans les conditions du code de procédure civile est laissée à l’appréciation du juge ».

B. Les présomptions

Art 1349 CC : « les présomptions sont des conséquences que la loi ou le magistrat tire d’un fait connu
à un fait inconnu ».

2 types de présomptions :
-présomptions du fait de l’homme : libre appréciation du juge  présomption proposée au juge par
le plaideur. Mode de preuve imparfait car pas de certitude complète.
-présomptions légales : irréfragable = aucune preuve contraire ne peut être apportée  aucun pv
d’appréciation du juge  mode de preuve parfait. Simple = peut être renversée par une preuve
contraire  libre appréciation du juge (juge apprécie la preuve qui fait tomber cette présomption) 
mode de preuve imparfait.

C. L’aveu
Déclaration par laquelle une personne tient pour vrai un fait qui peut produire contre elle des
conséquences juridiques. L’aveu est alors considéré comme la preuve par excellence.

CC fait la différence entre l’aveu judiciaire et l’aveu extra judiciaire :


-aveu judiciaire : aveu fait au cours du procès dont dépend le sort de ce procès. Aveu s’impose au
juge qui ne peut l’écarter  aucun pv d’appréciation (art 1383-2 CC). Mode de preuve parfait
-aveu extra judiciaire : aveu qui n’est pas fait au cours du procès. Force probante réduite  mode de
preuve imparfait.

D. Le serment
Affirmation exprimée devant le juge de la réalité d’un fait favorable au déclarant.
Le serment décisoire est exprimé par une partie à un procès sur la demande expresse de l’autre 
preuve parfaite. Rarement utilisé car la partie qui propose de s’en remettre au serment de son
adversaire prend un risque important. Serment  ultime recours.
Le serment supplétoire : le juge n’est pas convaincu par les éléments de preuve apportés par les partis
 recours au serment supplétoire qui permet d’éclairer le juge. Mode de preuve imparfait, force
probante moindre, liberté d’appréciation du juge.

Sous-section 2. L’admissibilité des modes de preuve

Art 1358 CC : « hors les cas où la loi en dispose autrement, la preuve peut être apportée par tout
moyen ».
Avant 2016, tous les modes de preuve ne pouvaient pas être admis et tout dépendait de la situation
juridique en cause = distinction entre l’acte juridique et le fait juridique.
Aujourd’hui, on ne fait pas état de cette distinction. Art 1358 pose le principe de la liberté de la preuve
hors les cas où la loi en dispose autrement, pas de différence entre l’acte et le fait. Il faut se référer à
l’art 1359 pour comprendre que la loi en dispose autrement pour les actes juridiques portant sur une
somme ou une valeur excédant un montant fixé par décret. Avant on considérait que l’acte juridique
devait être prouvé par écrit uniquement au-delà d’un certain montant. Aujourd’hui, la preuve de l’acte
juridique est libre mais en dessous d’un certain montant  résultat est le même MAIS démarche
différente. On garde donc toujours la distinction entre fait et acte juridique.

La liberté de la preuve concerne :


-les faits juridiques
-toutes les situations juridiques qui échappent à la distinction des faits et actes juridiques

 La preuve par écrit est réservée aux actes sous certaines conditions.

1. La preuve des faits juridiques

La preuve peut être faite par tout moyen. Le principe de la liberté de la preuve s’applique. La preuve
peut être parfaite comme imparfaite. Le juge l’apprécie librement.
Il faut néanmoins respecter le principe de loyauté.

2. La preuve des actes juridiques


Les règles découlent de l’articulation des art 1358 et 1359  il faut combiner les textes.
L’ordonnance du 10 février 2016 pose pour règle que l’acte juridique d’une valeur supérieure à 1500
€ doit être prouvé par écrit.
L’admissibilité de la preuve des actes juridiques dont le montant est > à 1500€ dépend de l’article
1359 du CC.

A. L’exigence d’une preuve littérale

1. La preuve de l’existence de l’acte

Art 1359 CC : « L’acte juridique portant sur une somme ou une valeur excédant un montant fixé par
décret doit être prouvé par écrit sous signature privée ou authentique ».
 Décret de 2004 a fixé la somme à 1500€. Si la valeur de l’acte est > à 1500 €, s’applique la règle de
l’admissibilité de l’écrit.
En revanche, si la valeur de l’acte est inférieure à 1500 €, la preuve est libre (art 1358 CC).

Les modes de preuve admis sont :


-l’acte authentique
-l’acte sous signature privée

A défaut d’écrit établi par acte authentique ou sous signature privée, et sous réserve des exceptions :
-impossible de recourir aux témoignages ou présomption de l’homme.
-en revanche, l’aveu judiciaire ou le serment décisoire sont autorisés.

2. La preuve ou contre le contenu de l’acte

Le plaideur ne conteste pas l’existence de l’acte mais son contenu. Il considère que l’écrit est
incomplet ou inexact. Dans ce cas, il doit se servir d’un mode de preuve parfait.
Art 1359 alinéa 2 : l’exigence de l’écrit s’impose même si la valeur de l’acte n’excède pas 1500 €.

B. Les exceptions à l’article 1359 CC

1. L’exception tirée de l’existence d’une convention ( ?)

Art 1356 CC : principe de validité des contrats sur la preuve. Les parties peuvent déterminer leurs
propres règles de preuve dans une convention, mm si la valeur de l’acte est supérieure à 1500 €.

2. La liberté de la preuve en matière commerciale

Le code de commerce précise qu’à l’égard des commerçants, les actes de commercent peuvent se
prouver par tout moyen à moins qu’il n’en soit autrement disposé par la loi.
Acte mixte : à l’égard d’un commerçant, un non commerçant pourra prouver par tous moyens. La
preuve à l’encontre d’un non commerçant est nécessairement par écrit.

3. Le commencement de preuve par écrit

Art 1361 déroge au principe énoncé à l’art 1359. L’exigence de l’écrit (art 1359) ne s’applique pas
quand il existe un commencement de preuve par écrit. Le commencement de preuve par écrit rend
admissible les autres modes de preuve qui normalement ne pourraient pas être produits.
Art 1362 CC : « Constitue un commencement de preuve par écrit tout écrit qui, émanant de celui qui
conteste un acte ou de celui qu’il représente, rend vraisemblable ce qui est allégué ».
3 conditions cumulatives :
-écrit exigé de n’importe quelle nature : lettre, chèque
-l’origine de l’écrit est importante : le commencement de preuve par écrit doit émaner de celui contre
lequel la demande est formée (le défendeur)
-l’écrit doit être pertinent

La réunion de ces 3 éléments rend admissible les procédés de preuve imparfaits. Le commencement de
preuve par écrit est complété par des témoignages, des présomptions...

3. L’impossibilité de prouver un écrit

Art 1360 CC : « Les règles prévues à l’article précédent reçoivent exception en cas d’impossibilité
matérielle ou morale de se procurer un écrit, s’il est d’usage de ne pas établir un écrit, ou lorsque
l’écrit a été perdu par force majeure ».

Impossibilité initiale : l’acte n’a jamais pu être passé.


 Impossibilité matérielle : l’acte n’a jamais pu être dressé
 Impossibilité morale : les parties sont liées par un rapport d’amitié, de parenté, de famille.
S’apprécie en fonction des circonstances et de la situation qui unit les intéressés.

TE

Cour cass, 11 février 2010


Impossibilité initiale + morale car créancier et débiteur sont unis pas des liens amicaux  exception à
l’exigence de preuve par écrit.

Cour cass, 19 février 2013


Mode de preuve imparfait car mm valeur que commencement de preuve par écrit. Document = copie
et pas l’original  pb car copie doit être reproduction fidèle et durable de l’original ce qui n’est pas le
cas ici. Mme Y : « montage ».
De + : contrat synallagmatique  mention du nb d’originaux MAIS ici pas mentionné donc considéré
comme un commencement de preuve par écrit  doit être complété pas d’autres preuves.
Cour de cass renvoie la décision vers une autre cour d’appel.

Cour cass, 2014


Art 1348 CC : « La compensation peut être prononcée en justice, même si l’une des obligations,
quoique certaine, n’est pas encore liquide ou exigible. A moins qu’il n’en soit décidé autrement, la
compensation produit alors ses effets à la date de la décision. »

Impossibilité morale car liens amicaux, de famille.


24 janvier 2014 : Cour d’appel = impossibilité morale mais C. Cass : art 1348 demande preuve par
écrit.
Art 1358 CC : « Hors les cas où la loi en dispose autrement, la preuve peut être apportée par tout
moyen ».

I. Système de la liberté de la preuve

A. Domaine d’application

B. L’intervention du juge quant à l’appréciation de la force probante

II. Les exceptions légales au principe de liberté de la preuve

A. Preuve écrite (faire lien avec l’art 1359)

B. Les exceptions à l’exigence de l’écrit

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