Mcgill Journal of Education Revue Des Sciences de L'Éducation de Mcgill
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Faculty of Education, McGill University
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1916-0666 (numérique)
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All Rights Reserved © Faculty of Education, McGill University, 2013 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des
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RÉSUMÉ. L’objectif de cet article est d’identifier dans le mode de vie et d’éducation
traditionnels en Afrique des pistes d’actions pour contribuer aux efforts
d’organisation des systèmes scolaires afin de promouvoir l’éducation au vivre-
ensemble aujourd’hui. La méthode employée est une approche comparative des
contextes socio-éducatifs d’hier et de mutation d’aujourd’hui en se basant sur une
analyse critique de la littérature y afférente. En conclusion, si l’on conçoit que
l’éducation au vivre-ensemble peut être assumée par les systèmes éducatifs, ceux-
ci doivent être conçus de manière holistique et être ouverts à une intervention
des parents avec leurs outils davantage ancrés dans l’habitus communautaire.
Autrement dit, un partage des responsabilités et une reconnaissance officielle
du rôle des parents dans ce processus sont importants.
âge, l’individu est intégré dans une classe d’âge, dans une structure sociale,
littéralement pris en charge par le groupe. L’expression signifie également
que la société négro-africaine rejette l’individualisme, plus précisément
l’individualisme bourgeois pour lequel le principe premier et fondamental
est la recherche de l’intérêt et du profit personnels. Le communautarisme
négro-africain signifie plus essentiellement activité de production commune,
vie commune, répartition commune, prise en charge des problèmes individuels
par le groupe : toutes les énergies et potentialités sont mobilisées et mises au
service de l’intérêt commun. (para. 3)
Cette caractérisation du communautarisme montre à quel point l’individu est
encadré, pris en charge par le groupe à toutes les étapes de sa vie dans le cadre
d’une solidarité communautaire qu’Alain (2007) définit par la combinaison
de trois critères principaux :
i) La référence à une même origine ou, du moins, à une histoire commune ;
ii) La référence à des coutumes, croyances, valeurs et visions du monde
définissant un patrimoine symbolique hérité, mais qui est le produit d’une
construction sociale permanente ; iii) La référence à des liens sociaux pensés
et organisés selon une logique paradigmatique de la parenté. (p. 3)
Il semble donc ne pas y avoir de vie en dehors du groupe, ce qui sous un certain
regard pourrait s’avérer aller à l’encontre de l’épanouissement des individus.
Cependant, sous un autre angle, l’assurance de la présence du groupe, de la
solidarité et du soutien mutuel que l’on se doit dans les cas de problèmes
individuels, n’est-elle pas un facteur de sérénité, de cohésion et de confort
social et individuel ? À l’évidence, c’est cet objectif qui est poursuivi à travers
ces modalités de prise en charge éducative des individus dont il importe que
nous discutions à présent les spécificités.
Comment cette manière communautaire de vivre en Afrique était-elle perpétuée
de génération en génération ?
des moyens différents adaptés à chacune de celle-ci). Tous ces traits éducatifs
ne sont pas spécifiques uniquement au contexte africain mais on retiendra ici
la dimension fortement globale de cette éducation et son important ancrage
socio-culturel.
Dans cet ordre d’idée, l’éducation originelle africaine est considérée également
par Ngakoutou (2004) comme ayant les spécifications suivantes :
• un cachet fondamentalement collectif et social;
• un lien intime avec la vie sociale;
• un caractère polyvalent;
• une grande souplesse.
Ainsi, il s’agit d’une éducation qui se réalise dans le cadre de structures
communautaires. Le proverbe africain ci-après le dit si bien : « Pour qu’un
enfant grandisse, il faut tout un village ». Dans une acception générale, le
concept d’éducation fait donc appel ici au développement de l’individu dans
un contexte social et dans le respect du critère de l’âge.
Badini (1994), traitant du cas spécifique des Moose du Burkina Faso, observe
qu’on n’y parle véritablement d’éducation qu’après le sevrage de l’enfant.
Avant le sevrage, on est surtout à l’écoute de l’enfant, de son individualité.
Après le sevrage, il est vraiment question d’éducation, la priorité étant de
conformer le comportement de l’enfant aux valeurs et normes sociales, avec
une approche pédagogique plus ou moins coercitive selon les étapes. Cette
éducation fortement ancrée dans les valeurs sociales a une base commune
pour tous, le respect des aînés.
Pour Ogandaga (2007), le respect de l’âge est en effet une valeur traditionnelle
qui repose sur la conviction que la personne âgée a eu le temps d’accumuler
plus de connaissances et d’expériences que les jeunes. Puisqu’il s’agit de
perpétuer ces connaissances et valeurs, quoi de plus important que le pouvoir
de ceux qui détiennent ces savoirs et valeurs, c’est-à-dire les vieilles personnes.
Les outils de l’éducation dans ce type de contexte ne font que conforter cette
vision. C’est le cas des contes et légendes, des devinettes et proverbes, de
certains jeux, généralement portés et promus par les personnes âgées comme
le soutient Mungala (1982). Ces outils sont porteurs de leçons de morale et
de sagesse qui magnifient la communauté, valorisent la solidarité.
Les rites initiatiques occupent une place importante dans ce processus
d’intégration communautaire de l’individu même s’ils revêtent des formes
variées selon les régions du continent. Selon Abdou (1998), ces rites participent,
sous la surveillance de personnes désignées en raison de leur sagesse, science,
expérience, qui les soignent et les instruisent, à la formation globale des
jeunes. Ceux-ci, durant la période de l’initiation, vivent isolés et en groupe
(30 à 40) de même sexe. « Ils se livrent à des exercices physiques d’endurance,
d’assouplissement, à des danses, des jeux divers. Ils développent l’esprit de
certain boum économique (et éducatif) qui a vite cédé le pas à la crise dès les
années 1980, une crise qui perdure (Ki-Zerbo, 1990). Ces sociétés sont donc en
crise, crise socioculturelle, crise économique, crise éducative. Ki-Zerbo estime
que la crise économique a un impact négatif sur le système éducatif, mais ce
dernier, tel qu’il est conçu en Afrique, contribue aussi à la déstructuration
économique et socioculturelle. Selon lui, la crise économique a entraîné un
ralentissement important du développement quantitatif de l’éducation tant des
enfants que des adultes et un abandon des réformes qui auraient pu améliorer
la qualité de cette éducation. Ceci est d’autant plus vrai que des dirigeants ont
souvent considéré l’éducation comme étant budgétivore face à des urgences qui
forçaient la mobilisation immédiate des ressources. Du coup, on se retrouve
avec un système éducatif qui, au lieu de servir la cause du développement
socio-économique et de l’harmonie socioculturelle dans les pays d’Afrique, a
plutôt accéléré la déstructuration de ceux-ci.
La déstructuration au plan socioculturel se traduit surtout par l’éclatement
des familles : l’organisation communautaire permettant une prise en charge
collégiale et globale de l’enfant laisse la place à la nucléarisation des familles,
de sorte que l’encadrement de proximité, le soutien mutuel, la cohérence et
la solidarité dans les pratiques d’éducation et de formation sont en perte de
vitesse. C’est le processus d’individualisation qui est en marche et qui explique,
selon Ki-Zerbo (1990), le fait que les enfants ne bénéficient plus de la sagesse
des aînés.
La déstructuration de l’organisation familiale communautaire est également
au centre des propos d’Assy (2003). Dans le cas de la Côte-d’Ivoire. Assy
montre comment l’éducation en Afrique en général est en mutation, en crise.
Si autrefois l’éducation était une chose collégiale et l’enfant un bien collectif,
cela, selon lui, semble de moins en moins le cas tant en zone rurale qu’urbaine.
Étant donné l’éclatement familial3, l’autorité parentale est mise à mal et ce, en
raison de l’école et de l’environnement socioculturel en général : au lieu de
se faire au niveau communautaire, l’éducation de l’enfant se fait au sein de
chaque couple ; or, selon Assy, l’enfant n’écoute pas ses parents en raison du
fait que le savoir est un pouvoir que ces derniers ne possèdent plus. L’auteur
affirme alors que de penser que les parents géniteurs, non soutenus par une
communauté, semblent dépossédés de la capacité morale et matérielle de jouer
leur rôle d’éducateur. Le cas de la Côte-d’Ivoire n’est pas isolé.
L’incohérence des systèmes d’éducation africains de nos jours n’a pas pour seul
effet la déstructuration de l’organisation familiale communautaire. On note
aussi un manque de dialogue entre les différents acteurs du système éducatif.
Ki-Zerbo (1990) parle d’une discordance entre l’État, la famille, les ONG, les
enseignants, les élèves et étudiants, le cadre de vie et les médias. En effet, le
métier d’enseignant est en perte de considération, les élèves et étudiants ne
sont plus des élites mais sont engagés dans la lutte pour survivre. Du point
de vue des cadres de vie, les villes et villages sont en déphasage et les médias
contribuent à l’extraversion des jeunes. Tout cela explique les difficultés des
systèmes éducatifs. L’extraversion des conduites, des modes de consommation
et même des pratiques d’éducation sont la norme et on a peu réfléchi sur
l’apport possible des pratiques traditionnelles d’éducation.
En outre, selon Koussoubé (2011), du fait de la mondialisation, l’Afrique
n’échappe pas à certains maux ou réalités conflictuelles :
une inflation des idéologies nouvelles, des politiques, des conflictualités, des
crises identitaires, des phénomènes/problèmes émergents (VIH/SIDA, grippe
aviaire, homosexualité, mutations familiales, etc.) ou ré-émergents (pauvreté
endémique, changements climatiques, modes et mutations culturelles et
linguistiques, etc.). (pp. 5-6)
En définitive, les systèmes éducatifs tels qu’ils ont existé jusque dans les années
1990 (Ki-Zerbo, 1990) et existent encore en Afrique (Akkari et Payet, 2010)
ont montré leurs limites :
• ils sont inefficients et inefficaces tout en mobilisant beaucoup de ressources ;
• ils ne sont pas assez ancrés dans les réalités socioculturelles locales ;
• ils aggravent l’extraversion des populations, leur déracinement socioculturel
en étant à la source de l’effacement des cultures autochtones au lieu de
leur promotion ;
• ils aggravent aussi les inégalités sociales dans la mesure où ils ne sont pas
toujours accessibles à tous du fait qu’une minorité occupe les meilleures
structures éducatives laissant les moins attractives à la masse ;
• ils accélèrent l’éclatement du tissu social traditionnel en accentuant
l’exode rural ;
• bon nombre de pays africains peinent à atteindre l’objectif de scolarisation
universelle, c’est-à-dire l’objectif d’une éducation de base de qualité pour
tous.
Cette situation, au regard des préoccupations du vivre-ensemble aujourd’hui
en Afrique, ne peut que montrer des limites. Au moment où les repères et
les modes de prise en charge traditionnels pour un vivre-ensemble s’effritent,
les systèmes éducatifs modernes en Afrique semblent ne pas être en mesure
de prendre le relais pour la promotion de ce vivre-ensemble aujourd’hui.
Le caractère déconnecté des systèmes éducatifs par rapport aux réalités
socioculturelles africaines, le fait que l’école ne soit pas encore démocratisée,
qu’elle soit à l’origine d’un exode rural qui prive les communautés rurales
de leurs forces vives, ainsi que l’extraversion des comportements, ne sont pas
de nature à favoriser la solidarité, la cohésion, la justice, tout simplement un
vivre-ensemble harmonieux. Telle qu’elle se présente donc, l’éducation n’est pas
réellement favorable au vivre-ensemble. En réalité, les mutations socioculturelles
constatées mettent à mal la solidarité spontanée qui faisait du vivre-ensemble
une réalité dans le contexte traditionnel.
Il importe donc de revoir les systèmes éducatifs pour leur donner plus de
chances d’accompagner efficacement le processus de transformation de nos
sociétés. Pour ce faire, ils doivent être orientés vers plus d’humanisme à travers
un cadre socioculturel de vie qui valorise nos traditions et permet à nos sociétés
de préserver leurs valeurs de solidarité, de communautarisme.
Alors, comment procéder ?
Si l’on convient que l’institution scolaire ou plus généralement que le système
éducatif peut être un cadre pour cela, comment la reconfigurer de manière à ce
qu’elle réponde au souci du vivre-ensemble ? La réponse à une telle question
doit prendre en compte les atouts de l’éducation traditionnelle en Afrique qui
permettent de corriger les difficultés actuelles. Il ne s’agit pas de se replier sur
soi, mais d’être ouvert au monde en créant une certaine symbiose avec nos
valeurs propres qui sont dignes d’être promues.
Dans toute société, chacun a besoin des autres pour vivre, dans le cadre de la
« solidarité mécanique » (solidarité spontanée) ou de la « solidarité organique ».4
Face à la crise actuelle en Afrique, que peut apporter l’éducation traditionnelle
au regard des exigences du vivre-ensemble ?
Abdou (1998) concluait qu’au regard de ses objectifs, l’éducation africaine
traditionnelle a rempli sa mission dans la mesure où elle « a largement été
capable de fournir les éléments nécessaires au maintien, dans l’essentiel, du
niveau atteint par la société africaine dans son évolution (avant la traite des
esclaves), sur les plans économique, social, technique et culturel » (p. 32). Cela
en raison, entre autres, du fait qu’elle ne séparait pas éducation au sens large
et instruction, elle embrassait toutes les dimensions de l’individu à la fois, elle
était intimement liée à la vie sociale (production, rapports sociaux du type vie
familiale ou manifestations collectives).
De plus, dans la mesure où l’enfant ou l’adolescent, au lieu d’apprendre et
de s’instruire dans des circonstances déterminées à l’avance (lieu, temps) et
en dehors de la production et de la vie sociale, le faisant partout et toujours,
il était nécessairement à l’école de la vie dans ce qu’elle a de plus concret et
de plus réel. (Abdou, 1998, p. 32)
L’analyse faite du contexte traditionnel (mode de vie, éducation) et des difficultés
actuelles de nos systèmes éducatifs, nous inspirent quelques réflexions autour de
la question de l’organisation de ces systèmes éducatifs afin qu’ils répondent au
mieux aux exigences du vivre-ensemble aujourd’hui. Ces réflexions prendront
appui sur notre expérience en tant qu’acteur de l’éducation dans différents
contextes d’Afrique et parfois aussi sur des propos de certains auteurs en nous
en démarquant ou en les approuvant.
Même s’il est possible de discuter ces définitions, là n’est pas notre propos ici.
Dans le contexte africain, comme ailleurs, ces types d’éducation sont présents.
Si l’éducation informelle est associée à la vie quotidienne, l’éducation non
formelle en Afrique fait l’objet d’une grande attention des pouvoirs publics
et évolue de manière organisée à côté de l’éducation formelle, en raison
notamment de la couverture encore limitée de l’enseignement formel et du
fait que beaucoup de jeunes et d’adultes n’ont pas eu accès à celui-ci. Cela
dit, nous pensons que ces deux types d’éducation, formel et non formel, ne
doivent pas évoluer en parallèle mais doivent s’enrichir mutuellement. De
même, les cadres d’éducation informelle peuvent être exploités.
Ainsi, à partir de l’analyse qui vient d’être faite, il s’agira de faire entrer dans
l’enseignement formel, dans les centres d’alphabétisation et d’éducation non
formelle, de même que dans les espaces d’éducation informelle (comme les
médias, les regroupements et cadres d’exercice professionnel, etc.), les outils de
l’éducation traditionnelle qui ont fait leur preuve en matière de promotion de
la solidarité spontanée. Ces outils devraient côtoyer des programmes et outils
plus universels. Cela suppose :
• le partage de responsabilité d’encadrement entre les familles et les
formateurs dans les structures d’enseignement formel, de formations
professionnelles et de sensibilisation. Les parents interviendraient avec
leurs outils (les légendes, les contes, la culture à partager, l’explication
et la justification de pratiques sociales comme la parenté à plaisanterie,
l’arbre à palabres, etc.) ;
• la transcription et la promotion des langues nationales non seulement
dans l’éducation non formelle mais aussi dans l’enseignement formel
pour surmonter la situation de diglossie5 dans laquelle on se trouve en ce
moment et qui est une autre manifestation d’injustice et d’intolérance ;
• l’accompagnement plus soutenu des plus faibles dans un souci de
démocratisation.
Il s’agit en réalité de renforcer le partenariat école-communauté à travers la
promotion d’un certain nombre de facteurs favorables à l’atteinte d’un tel
objectif. À ce propos, Lugaz et De Grauwe (2010) ont identifié, à partir d’études
de cas, plusieurs facteurs contribuant à une bonne relation entre l’école et la
communauté. Ces facteurs semblent liés :
• au contexte de bonnes relations au sein des communautés et d’une
culture de participation ;
• à l’ouverture réciproque de l’école et de la communauté ;
• à la composition et au fonctionnement des structures de représentation
des parents et de la communauté ;
• au rôle clé joué par certains individus au sein de l’école et de la
communauté ;
• à l’appui de partenaires extérieurs. (Lugaz et De Grauwe, 2010, p. 33)
sur l’homme abstrait, ni sur un monde sans l’homme, mais sur les hommes
en relation entre eux, et en relation avec le monde, en vue d’une prise de
conscience libératrice. Ce qui donne à l’homme Africain de se situer dans
sa dimension historique pour s’orienter vers une action concrète. (p. 18)
CONCLUSION
NOTES
RÉFÉRENCES
Ogandaga, G. (2007). Le respect de l’âge comme caractéristique du management des hommes : existe-t-il
un modèle africain de GRH? Consulté à partir du site web Lille Economie et Management (LEM),
CNRS : http://lem.cnrs.fr/Portals/2/actus/DP_200722.pdf
Ruguduka Baléké, S. (2009). De la transmission au partage des savoirs selon Jacques Maritain et Paulo
Freire : prolégomènes à une pédagogie du développement en Afrique (Thèse de Doctorat inédite). Université
Lumières, Lyon, FR.
Senghor, S. L. (1964). Négritude et humanisme, Liberté 1. Paris, FR : Seuil.
Sylla, A. (1982). Les valeurs de civilisation sénégalaises d’hier à aujourd’hui (aspects philosophiques).
Ethiopiques : revue socialiste de culture négro-africaine, 31. Consulté à partir : http://ethiopiques.refer.
sn/spip.php?article894