Droits Humains

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• l’évolution des droits humains au Maroc

Il est indéniable, qu’au niveau juridique, le Maroc a accomplit des progrès


considérables concernant les mesures de protections et les garanties de ces droits
humains. Ces progrès, ces avances, ont été réalisés à cause de certains
événements. D’abord, l’existence d’une volonté politique, poussée dans ce sens par
des luttes et des revendications de nombreuses générations au prix de sacrifices et
de souffrances. Cette volonté allant vers la construction d’une société moderne et
l’instauration de la démocratie et d’un État de droit , cette volonté, faut la placer
dans le contexte international du nouvel ordre international, et de la
mondialisation qui a placé la promotion des droits humains comme un objectif
prioritaire, et donc cet environnement internationale sur les pays tiers monde,
dont le Maroc. Une pression constante à fin de les amener, de les pousser à se
conformer à ces valeurs universelles, et donc le Maroc, pour être au diapason de
ces nouvelles réalités internationales, a opté pour la modernité, l’économie du
marché, à tirer les investisseur étrangers, créer une zone de libres échanges entre
l’Europe et les Etats-Unis. Et au niveau des textes, le Maroc a affiché sa volonté
d’adhérer aux instruments internationaux relatifs aux droits humains, et à essayer
de mettre sa législation en harmonie avec ses engagements internationaux.

Ce mouvement est perceptible dès les années 80 du siècle dernier, et ses


progrès ont peut les apprécier à deux niveaux :

=>D’abord au niveau institutionnel : en effet de nouvelles institutions


gouvernementales ont été crées ou un projet de création : le conseil consultatif des
droits humains , et dernièrement la réforme constitutionnelle annonce la création
de plusieurs institutions, certaines sont déjà créées, et d’autres font l’objet du
débat actuel (la création des tribunaux administratifs , l’institution d’un médiateur
qui a remplacé la conseil des doléances (‫)ديوان المظالم‬, le conseil consultatif de la
famille et l’enfance,..

=>La deuxième : la mise en route d’un chantier de réforme de la législation en


adoptant de nouvelles dispositions ou en réformant les dispositions existantes en
matière des droits humains. A travers cette nouvelle dynamique normative, le
Maroc affiche sa volonté de construire un Etat de droit et de rompre avec l’image
qui représentait auparavant, notamment dans les année 60 et 70, et qui faisait de
lui un Etat non démocratique, et de non respect des droits humains, et qui
provoquait des critiques de la part de ses partenaires, mais surtout, de la part des
ONG, notamment Human Right Watch,…

C’est dans ce sens là, qu’il faut interpréter la mise en place d’institution qui se
veulent démocratique et de la proclamation des droits et libertés fondamentales,
de la production normative. Ces droits humains et libertés fondamentales
consacrés dorénavant par le droit marocain, trouve leur origine dans des sources
nationales et internationales.

Section 1 : les sources internationales :

Plusieurs textes internationaux inspirent le droit marocain dans ce domaine, la


source la plus importante c’est la Déclaration universelle de droits de l’Homme,
ainsi que les autres textes internationaux qui sont venus par la suite donner plus
de force à cette déclaration, le Maroc souscrit aux principes de droits et
obligations de ses instruments internationaux, produit par des organisation
internationales, dont le Maroc est membre actif, notamment l’ONU où laquelle le
Maroc a adhéré en 1956, à côté de ces instruments internationaux, le Maroc a
adhéré aux conventions relatives à certaines catégories de personnes par ex : les
enfants, les réfugiés, les apatrides, les travailleurs,… il adhère aussi à d’autres
conventions régionales.

Qu’elle est la place accordée par le Maroc, aux sources internationales, dans son
dispositif juridique ?

En droit interne marocain, pour qu’un traité soit appliqué ; il doit être signé
par le gouvernement, ratifié par le parlement et publié par le bulletin officiel. Le
Maroc a procédé à la ratification de plusieurs conventions internes relatives aux
droits humains, cela ne veut pas dire que ces conventions sont automatiquement
intégrées dans l’ordre interne, il y a plusieurs cas relevés par les observateurs de
non respect, de non-conformité du droit interne par rapport aux droits
internationales. Et donc, cette absence d’harmonisation entre les règles
internationales et la législation interne, soulève des interrogations sur la place
qu’accorde le droit marocain, dans la hiérarchie des normes, dans la convention
internationale. Ce problème n’a pas été véritablement tranché par la constitution
de 2011, puisque la prééminence du droit international qui n’a pas été clairement
formulé même si, dans le préambule de la constitution, il est affirmé que le Maroc
s’engage à accorder aux conventions internationales ratifiées par lui, dans le cadre
des dispositions et des lois, dans le respect de son identité nationale immuable, la
primauté sur le droit interne du pays.

2-la source législative :

C’est l’article 71 de la constitution qui autorise le parlement à intervenir en


matière de libertés et de droits fondamentaux, et mettre en application les
principes contenus dans la constitution. Le législateur est intervenu dans plusieurs
domaines, dans le domaine judiciaire par ex : en ce qui concerne la procédure
pénale, dans tous ce qui concerne le statut de la famille et l’état civil, la
nationalité, les conditions des étrangers, mais il y a plusieurs principes qui n’ont
pas encore pour le moment fait l’objet de mesure d’application. Par ex : le droit de
grève.

Section 2 : Le cadre juridique des droits et libertés :

Dans un Etat de droit, les libertés fondamentales ont une valeur juridique qui
précise l’étendue des compétences, des autorités publiques investies de
compétences dans ce domaine. Au niveau national, la proclamation des libertés
fondamentales se fait à travers certains actes, plus ces actes sont situés au
sommet de la hiérarchie, mieux les droits seront garantis et protégés.

Quelle est l’autorité investie de la compétence pour réglementer les libertés, et


qu’elles sont les garanties accordées aux citoyens ?

Chapitre I : La consécration des libertés fondamentales :

Les lois fondamentales proviennent d’autorités précises qui déterminent, en même


temps, l’application ou le choix des régimes juridiques.

Section 1 : l’autorité compétence :

Il faut faire une nuance entre l’autorité compétente qui crée des droits et libertés,
et l’autorité compétente pour les réglementer.

1-l’autorité compétente pour proclamer les droits et libertés :

D’un point de vue démocratique, la nécessité de garantir parfaitement


l’applicabilité des libertés fondamentales, produit à proclamer ces libertés par la
norme qui a la plus haute valeur juridique c’est-à-dire, la norme constitutionnelle,
afin de les soustraire aux autorités inférieures. Lorsque ces libertés fondamentales
sont constitutionnalisées, seul le pouvoir constituant, peut l’échanger ou en créer
d’autres.

Au Maroc, ces libertés fondamentales ont été proclamées par la commission


constituante qui a élaboré la constitution actuelle de 2011.

2-l’autorité compétente pour réglementer les libertés fondamentales :


Les libertés fondamentales constitutionnalisées nécessitent l’adoption de
dispositions juridiques, permettant leur applicabilité. Les autorités sont de 2
sortes : autorité législative et autorité administrative.

a-La réglementation législative :

Dans les Etats démocratiques, le législateur est considéré comme le meilleur


protecteur des libertés fondamentales. Dans le droit marocain, cette protection est
confiée au législateur. Ainsi, le législateur est investi des compétences dans ce
domaine, car la loi est porteuse de garanties, inscrite dans la constitution et ainsi,
le législateur est intervenu pour préciser les modalités d’exercer de nombreuses
libertés individuelles, ou collectives.

b-la réglementation administrative :

Les autorités administratives sont amenées à intervenir pour mettre en pratique


les normes constitutionnelles et législatives. L’histoire des libertés au Maroc est
caractérisée par une extension croissante des pouvoirs d’interventions des
autorités administratives notamment dans le cadre de l’exercice de la police
administrative, que ça soit la police administrative générale, ou spéciale.

Section 2 : les régimes juridiques applicables :

Le régime juridique applicable à une liberté, est constitué par les règles selon
lesquelles cette liberté peut s’exercer, dans tous les régimes politiques, toutes les
libertés s’exercent dans le cadre de limite tracée par le droit que le régime soit
libéral, ou autoritaire. Il y a deux types de régimes juridiques applicables aux
libertés :

a-un régime en temps normale :

En période normal, période où il n’y a pas de conflit ou dans la société règne la


paix et la cohésion sociale, et libertés ne connaissent pas de restriction, les
individus les exercent de manière complète. Cependant en temps normal, il peut y
avoir des restrictions et limites prises à titre préventif. Ces mesures restrictives
préventives sont jugées antidémocratiques, et contraire à la liberté si elles sont
décidées pas le législateur. Ce régime restrictif préventif est justifié par un intérêt
public supérieur qui est cette notion d’ordre public. Ainsi, en nom du maintien de
l’ordre public des restrictions peuvent être apportées à l’exercice des libertés
fondamentales de la part de la police administrative. Par ex : la liberté de circuler,
est une liberté individuelle garantie par l’article 24 de la constitution.
Cette liberté peut être restreinte par rapport à certains individus, comme les
magistrats, l’interdiction de manifestation, cortège sur la voie publique.

Il y a trois manières de restriction préventive :

1- le régime de l’interdiction : l’activité est purement et simplement interdite


avant qu’elle n’est commencée.

2- l’exercice de l’activité nécessite l’accord de l’autorité administrative, pour


pouvoir l’exercer. Ce régime juridique ne peut être décidé que par la loi. En ce qui
concerne le Maroc : la liberté de réunion ne peut se faire qu’avec l’accord de
l’autorité administrative.

3 – la déclaration préalable, elle est destinée à informer l’administration et


l’existence d’une activité.

b- le régime politique en temps de crise :

Face au période de crise, les régimes exceptionnels existent, ils sont prévus par la
constitution, ainsi dans la constitution marocaine 2 articles sont consacrés : article
74 relatif à l’Etat de siège et l’article 59 relatif à l’Etat d’exception.

L’Etat de siège n’a jamais été appliqué au Maroc. Article 74 stipule que l’Etat du
siège peut être déclaré par dahir contresigné par le chef de gouvernement pour
une duré de 30 jours sauf autorisation de parlement, contrairement à l’Etat
d’exception l’article 59 qui a été déclaré par Feu Hassan II en 1965 parce que le
Maroc vivait des circonstances confuses qui pouvaient amenées des troubles non
maitrisable. Cet Etat d’exception entraine une conséquence importante, c’est que
toutes les compétences constitutionnelles ; législatives et exécutives peuvent être
exercées par le roi = concentration et confusion des compétences entre les mains
du roi. L’Etat d’exception a été déclaré au Maroc 1965, elle a entraine la confusion
des pouvoirs entre les mains du Roi. En exerçant des coups exécutifs, le roi se
comporte comme une autorité administrative, et peut donc prendre des mesures
restrictives des libertés, et se fut le cas : liberté de réunion, censure de la presse, et
écrit et opinion, liberté de circuler…

Chapitre 2 : protection des libertés et droits fondamentaux :

La protection des libertés fondamentales, la proclamation des libertés n’est pas


suffisante, il faut en assuré la protection. En principe, c’est le juge qui est
compétent pour assurer ce rôle en sanctionnant les violations des libertés
fondamentales. Cependant, il existe d’autres organes non juridictionnels, qui
peuvent protégés ces libertés : la protection non juridictionnelle et la protection
juridictionnelle.

Section 1 : les protections non juridictionnelles

Le 1er des garants, c’est d’abord le système politique qui est considéré comme le
plus important facteur qui permet de garantir les libertés fondamentales en
mettant l’administration sous le contrôle du juge.

Aujourd’hui, la démocratie est considérée comme le seul système politique qui


permer de s’épanouir en toute garantie essentiellement à travers deux
mécanismes :

• Le 1èr : c’est d’abord la présentation parlementaire.

Cette répartition qu’on appelle aussi la démocratie représentative, donne


naissance à un parlement élu dans le cadre d’élection libre et disputé, c’est-à-dire,
opposition entre plusieurs partis politiques, ce qui suppose le multipartisme et la
transparence. Le parlement donc élu, fonctionne de manière démocratique et
dispose de pouvoirs réels. Les élections peuvent démocratiquement permettre
l’arrivé au pouvoir à la liberté.

• Le 2ème : l’existence de parti politique considéré comme garant de liberté.

Contrairement et ce qui n’est pas le cas dans les pays à parti unique, qui ne tolère
aucune opposition, les opposants sont considérés comme des traitres à éliminer.

Le pluralisme politique enrichie la géopolitique, en exposant/ en permettant


l’expression d’avis divers et contradictoire et surtout de critiques adressés au
pouvoir, d’ailleurs quand un pouvoir politique prétend profiter de l’unanimité, ça
doit être douteux, suspect, en effet, la liberté de l’expression permet au pluralisme
politique et donc aux partis politiques de s’opposer par les idées, de constituer une
alternative à ce pouvoir, et de tout faire pour le remplacer.

Ce pouvoir politique dans les démocraties, est censé protéger les citoyens contre la
puissance de l’administration parce que celle-ci , est un instrument puissant du
pouvoir exécutif qui peut être dangereux pour les libertés même en démocrate.
Pour lutter contre ce risque, plusieurs règles existent, par ex : l’obligation pour
l’administration de motiver les actes administratifs, c’est-à-dire, le droit pour le
citoyen d’être informé des motifs sur lesquels l’administration s’est basée pour
prendre une décision administrative surtout lorsqu’elle est défavorable aux
citoyens.
Au Maroc, plusieurs mécanismes existent pour protéger le citoyen contre
l’administration. Le plus important, c’est la création des autorités administratives
indépendantes. Cette autorité peut être définie comme un organique étatique plus
au moins indépendant du pouvoir exécutif, mais bénéficiant d’une large
autonomie à l’égard du pouvoir politique. Ces organismes, sont dotés du pouvoir
de réglementation et de sanctions, ce qui en fait des organismes quasi presque
juridictionnels, on les appelle aussi les autorités de régulation. Ce modèle original
de l’administration s’est développé à partir des années 70 dans la plupart des
démocraties libérales, et il est prévu dans la constitution marocaine dans les
articles 160 à 170. Ces articles sont consacrés à la bonne gouvernance, soit dans le
domaine économique, doit dans la protection des libertés fondamentales. Par ex :
le conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la haute autorité pour la partie
et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Section 2 : les protections juridictionnelles

Elle est assurée par le juge et dans certains pays il y a le juge national, le juge
régional, et le juge international dans quelques situations.

Au niveau national : plusieurs juridictions permettant des garanties pour les


libertés fondamentales, il y a la justice judiciaire, administrative, et
constitutionnelle.

Encore faut-il que la justice dispose d’un statut qui assure l’indépendance de la
justice ou du juge et une procédure équitables. La violation d’une liberté
fondamentale peut avoir deux origines :

• La 1ère: elle vient du législateur lui-même ; dans ce cas, c’est le juge


constitutionnel qui en est le garant et le gardien des libertés fondamentales.

• La 2ème: la violation des libertés fondamentales provient des autres et dans ce


cas c’est le rôle du juge ordinaire.

Paragraphe 1 : protection des libertés fondamentales par le juge ordinaire

Il s’agit en réalité du juge judiciaire, et le juge administratif.

A– le juge judiciaire :

Il est compétent dans les atteintes aux libertés entre les individus.
Le plus important est l’intervention du :

B-juge administratif

Parce que les citoyens, peuvent être victimes de l’arbitraire, des abus de
l’administration. Il est compétent pour contrôler les actes émanent de
l’administration, et qui porte atteintes aux libertés fondamentales. Il y a deux
possibilités d’intervention :

1- à travers le recours pour excès de pouvoir, qui vise l’annulation de l’acte


administratif jugé illégal.

2-le recours en indemnité, lorsque l’intervention de l’administration peut être


qualifié de faute de service et qui peut finir par attribuer des dommages de la
victime.

Paragraphe 2 : la protection de la liberté fondamentale par la justice


constitutionnelle

Dans ce cas, quand la justice constitutionnelle intervient, c’est le législateur


qui va être sanctionné et non pas l’administration, ou par simple particulier. Le
Maroc, s’est doté d’une constitution moderne parce qu’elle contient une liste des
droits et libertés que le législateur doit respecter dans l’adoption des lois. Pour
assurer le respect de ces droits et libertés par le législateur, la constitution a
instauré ce qu’on appelle la justice constitutionnelle.

Actuellement, la constitution parle de cour constitutionnelle, ce qui na pas


toujours été le cas, un conseil constitutionnel a été mis en place avec la
constitution de 1992 pour veiller à la constitutionnalité des lois. Ce conseil est
devenu constitutionnel dans la constitution de 2011. La question à poser, qu’elle
est la place de la cour constitutionnelle dans la hiérarchie du système judiciaire
marocain.

Cette cour constitutionnelle est considérée comme une autorité de justice et


comme un élément du système judiciaire au sens large. Sa place dans ce système,
e trouve en dehors de la hiérarchie de juridiction dont le sommet est représenté
par le cour de cassation. Cette cour créée par une loi organique est prévue par
l’article 129 de la constitution qui lui attribut des prérogatives élargies,
notamment, en ce qui concerne la conformité des décisions avec la constitution.
L’innovation important, c’est que le citoyen a le droit de saisir la cour
constitutionnelle pour signaler l’inconstitutionnalité d’une loi dont l’application
dans un procès soumis à la justice pourrait porter atteinte au libertés
fondamentales et aux droit de l’Homme.

Les décisions de la cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’un recours.


Elles s’imposent à tous : les personnes publiques, autorités administratifs, et
autorités juridictionnelles. Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de recul pour
apprécier le travail de cette cour en tant que garant des libertés fondamentales.

La jurisprudence de cette cour ne contient pas pour le moment de décisions


sur la constitutionnalité d’une loi concernant sa conformité à une norme en
relation avec les libertés fondamentales.

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