A Carien
A Carien
A Carien
A cariens et
arthropodes:régulateurs
n° 66
et bio-indicateurs
Grandes cultures
• Qualité technologique
et sanitaire des blés
biologiques
• Les céréales bio
au Royaume-Uni
• Impact des pratiques
culturales sur les
populations d’arthropodes
Arboriculture
Viticulture
Acariens : les araignées
invisibles des agrosystèmes
Maraîchage
Le Sclerotinia en agriculture
biologique : la lutte
est possible!
Réglementation
Comprendre
la réglementation
des intrants en
agriculture biologique
Institut Technique de l’Agriculture Biologique
Juillet/Août 2004 O Prix : 10 €
Sommaire
Commission
Sommaire
Revue de l’Institut Technique de Édito ............................................. p3
l’Agriculture Biologique (ITAB)
Directeur de Publication
Matthieu Calame (Président ITAB)
Grandes cultures
Qualité technologique et sanitaire des blés biologiques : . . . . . . . . . . . . . p 4
Rédacteur en chef
Laurence Fontaine premiers résultats d’une étude en Midi-Pyrénées
Chargée de rédaction Par Loïc Prieur (CREAB Midi-Pyrénées)
Krotoum Konaté Les céréales bio au Royaume-Uni une volonté de croissance . . . . . . . . . p 10
Comité de rédaction Par Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du végétal),
Matthieu Calame Céline Ansart-Le Run (UNIGRAINS)
Rémy Fabre
Impact des pratiques culturales sur les populations d’arthropodes . . . . . p 13
Laurence Fontaine
des sols de grandes cultures : déterminer des espèces “bio-indicatrices”
Jacques Frings
Guy Kastler Par Philippe Viaux et Virginie Rameil (ARVALIS-Institut du végétal)
François Le Lagadec
Comité de lecture Arbo-Viti-Maraîchage ...........................p 19
• Élevage Acariens : les araignées invisibles des agrosystèmes
Hervé Laplace (CFPPA42) Par Alfons Dominguez i Gento (La Fertilidad de la Tierra)
Jean-Marie Morin (FORMABIO)
Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)
• Fruits et légumes
Maraîchage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 22
Cyril Bertrand (GRAB) Le Sclerotinia en agriculture biologique : la lutte est possible!
Jérôme Laville (Ctifl) Par Jerôme Lambion (GRAB)
• Grandes Cultures
Bertrand Chareyron (CA Drôme) Réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27
Philippe Viaux (ARVALIS -
Institut du Végétal) Comprendre la réglementation des intrants en agriculture biologique
• Viticulture Par Hélène Debernardi (ITAB)
Denis Caboulet (ITV)
Marc Chovelon (GRAB) Du côté de l’ITAB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32
• Agronomie/Systèmes
Blaise Leclerc (ITAB)
Alain Mouchart (ACTA)
• Qualité
Bruno Taupier-Letage (ITAB)
Rédaction/Administration
Promotion/Coordination
ITAB - 149, rue de Bercy
75595 PARIS CEDEX 12
Tél.: 0140045064 - Fax: 0140045066
Abonnements: Alter Agri commandes
BP 78 bis - 31152 FENOUILLET Cedex
commandesitab@interconnexion.fr
Fax : 05 61 37 16 01
Publicité
Krotoum Konaté
149, rue de Bercy
75595 PARIS CEDEX 12
Tél. : 01 40 04 50 63 - Fax : 01 40 04 50 66
krotoum.konate@itab.asso.fr
www.itab.asso.fr
Dessins de la revue : Philippe Leclerc
Réalisation : Flashmen - 05 000 GAP
Tél : 04 92 52 47 49
Impression : Louis Jean - GAP
Dépôt légal : 284 - Mai 2004 Les textes publiés dans ALTER AGRI sont sous la responsabilité de leurs auteurs.
ALTER AGRI facilite la circulation des informations techniques ce qui implique ni jugement de valeur,
Commission paritaire : 74 034 ni promotion au bénéfice des signataires.
ISSN : 1 240-363
Imprimé sur papier 100 % recyclé
Édito
Édito
Krotoum Konaté
Chargée de rédaction
Qualité technologique et
sanitaire des blés biologiques:
premiers résultats d’une
étude en Midi-Pyrénées
Par Loïc Prieur (CREAB Midi-Pyrénées)
Cette étude, avant tout, a permis de mieux connaître la filière de production de blé biologique en
Midi-Pyrénées : zones de production, itinéraires techniques pratiqués, résultats obtenus, …,
éléments de base à connaître avant de lancer toute action d’amélioration de la filière. Les aspects
sanitaires (mycotoxines) et l’aptitude à la panification (étude des protéines de réserve) ont
également été étudiés. Enfin, des travaux ont été engagés sur la possibilité d’un test de
panification adapté aux farines biologiques.
Plusieurs constats ont motivé la mise Le programme a débuté sur la campagne céréales biologiques”. L’enquête a été
en œuvre de l’étude. En premier lieu, le 2001/2002 par la phase d’enquête ; les réalisée sur la base de 155 exploita-
problème de la forte variabilité quanti- travaux en laboratoire se sont déroulés tions dont les coordonnées ont été
tative et qualitative (% protéines), sur la base des récoltes 2002 (les ana- fournies par l’ONIC, parmi lesquelles
d’une année sur l’autre et géographi- lyses sur 2003 sont en cours). Ce sont nous en avons recensées 85 produisant
quement, de la production de blé pani- les résultats de l’enquête et des analyses du blé panifiable (59 n’en produisaient
fiable biologique ; elle est à relier aux de 2002 qui sont présentés dans cet pas et 11 n’ont pu être jointes ou
importantes contraintes de production article. avaient cessé leur activité). Sur ces 85
rencontrées en agriculture biologique, exploitations, 67 nous ont fourni un
d’autant qu’elles ne sont pas toujours Cette étude a été réalisée conjointement
ou plusieurs échantillons de blé, nous
maîtrisées. A cela vient s’ajouter une par le C.R.E.A.B. Midi-Pyrénées, le
amenant à 102 échantillons au total.
aptitude à la panification des farines Centre Technique de Conservation des
Les réponses à l’enquête nous ont per-
issues de l’agriculture biologique par- Produits Agricoles et l’Ecole Supérieure
mis de mieux cerner les zones de pro-
fois considérée comme inférieure à d’Agriculture de Purpan, tout en bénéfi-
duction de céréales et blé panifiable, en
celles issues de l’agriculture conven- ciant de la collaboration de structures
observant les différences de répartition
tionnelle. Par ailleurs, il existe une professionnelles telles que Agri Bio
entre les surfaces totales en agrobiolo-
polémique sur les aspects sanitaires Union, S.A. Gers Farine et QualiCé-
gie et les surfaces en céréales biolo-
(mycotoxines) en agriculture biolo- réales Sud-Ouest. Elle a bénéficié d’une
giques, puis entre le nombre d’exploi-
gique vis-à-vis de l’absence de traite- aide financière de l’Etat Français et du
Conseil Régional de Midi-Pyrénées. tation avec céréales biologiques et
ment fongicide, sans références recon- celles avec du blé panifiable biolo-
nues à ce jour. Enfin, l’évaluation de
l’aptitude à la panification (test de Résultats de l’enquête gique. Il en ressort que :
panification) est aujourd’hui identique sur la production de blé • toutes productions confondues,
pour les farines biologiques et conven- l’Aveyron présente les surfaces en bio
tionnelles, bien que les procédés de Répartition de la production les plus importantes de Midi-Pyré-
panification ne soient pas exactement sur la région nées avec 37,5% des surfaces (soit
les mêmes (utilisation de farine obte- Sur 839 exploitations biologiques 13 198 ha dont 1 517 ha de céréales
nue majoritairement sur meule de pier- recensées en Midi-Pyrénées en 2000, soit 11% des surfaces), viennent
re, et panification souvent réalisée avec 454 étaient enregistrées à l’ONIC ensuite le Gers avec 18% des sur-
les levains). comme ayant une “présence de faces, le Tarn et l’Ariège (12 et
Prélèvements Mycotoxines Moyenne1 Maximum Nb > LQ2 Teneurs Max Nb > Teneurs max.
± ET µg/kg µg/kg µg/kg
Après récolte DON 267 ± 74 830 7 / 77 1 000 0
Ochratoxine A <5 <5 0 / 77 5 0
Après stockage DON 263 ± 28 330 2/9 1 000 0
Ochratoxine A <5 <5 0/9 5 0
1 La moyenne est sur-estimée car la valeur minimale utilisée est celle de la LQ soit au minimum 250 µg/kg.
2 LQ = Limite de Quantification (limite de l’analyse)
Tableau 3 : Comparaison des notes de panification des tests BIPEA et test BIO.
métaboliques et de structure, qui la teneur en protéines sur les récoltes Aptitude à la panification
ont peu d’effet technologique (frac- 2002 (figure 2). Les mesures des indices d’aptitude à
tion soluble), et les protéines de la panification (alvéographe figures 3
réserve (ou gluten (fraction inso-
Variabilité de la constitution
et 4) montrent que la qualité techno-
luble)), qui interviennent du point des protéines
logique semble pouvoir s’exprimer de
de vue technologique (aptitude à la Il ressort des analyses pratiquées que
la même manière en agrobiologie
panification). pour un même génotype (une même
qu’en conventionnel pour des teneurs
Ces protéines de réserve se divisent variété), la variation de la proportion
en protéines équivalentes. Toutefois,
en deux grands types : des différentes protéines (protéines
en agriculture biologique, l’hétérogé-
- les gluténines (elles-mêmes sous métaboliques, gluténines et gliadines)
néité des conditions de production et
divisées entre les gluténines polymé- peut être importante, mais d’un ordre
notamment de mise à disposition de
risées [de grande taille] apportant de grandeur conforme aux résultats
l’azote conduit à augmenter l’hétéro-
les caractéristiques d’élasticité et de du conventionnel. L’année 2002
généité des blés produits et donc de la
ténacité des pâtes et celles peu poly- ayant permis une bonne assimilation
qualité technologique des farines.
mérisées [de taille plus petite]) ; de l’azote, les teneurs en protéines
Les corrélations réalisées entre teneur
- et les gliadines apportant des des blés biologiques sont globalement
en protéine et force boulangère (W de
caractéristiques de viscosité des proches ou équivalentes à celles du
l’alvéographe) permettent de montrer
pâtes. conventionnel. Ceci nous permet
qu’une force de pâte élevée (W>200)
donc d’observer à un niveau de pro-
n’est obtenue que pour des grains de
Variabilité des teneurs en téines équivalent les différences dans
blés supérieurs à 10,5% de protéines,
protéines la répartition des familles de pro-
mais dès cette valeur atteinte toutes les
Sur l’ensemble des échantillons collec- téines entre blé biologique et blé
qualités sont possibles (un blé à 10,6%
tés, les teneurs en protéines des farines conventionnel. Il en ressort qu’aucu-
de protéine peut présenter un W supé-
(toujours inférieures à celles des grains) ne différence significative n’a pus être
rieur à un blé à 12% de protéines).
varient de 6,3% à 14,6% (figure 1). mise en évidence entre les deux types
Ceci confirme que la teneur en pro-
Cette variabilité ne semble pas liée à la de production ; on notera toutefois
téines n’est pas le seul déterminant de
variété (pour Renan les valeurs varient une plus grande variabilité pour les
la qualité.
de 8,4% à 12,4%, pour Florence Auro- échantillons issus de l’agriculture bio-
re de 9,7% à 14,6%). Il semble donc logique, ainsi qu’une tendance (qui A noter que dans le cadre de l’appel à pro-
jet bio conjoint INRA-ACTA, un pro-
que l’expression des protéines, pour reste à confirmer) qui tendrait à pri- gramme sur la qualité des blés biologiques
l’année 2002, soit plus liée aux condi- vilégier la synthèse des gluténines en est en cours de montage pour 2005-2006,
tions environnementales qu’au génoty- agriculture biologique. D’une façon regroupant plusieurs laboratoires de l’IN-
RA, ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB
pe. De même, aucune corrélation posi- générale la synthèse des protéines et et différents partenaires régionaux ; il fait
tive ou négative n’a pu être mise en évi- leur répartition semblent plus liées à suite a un programme AQS du ministère
de la recherche qui portait sur les qualités
dence entre le rendement et la teneur en la disponibilité en azote qu’au mode nutritionnelles, dont les résultats seront
protéine (du grain) ou entre le PMG et de production. prochainement publiés.
d’un test de
panification
A ce jour l’évaluation de
W de l’alvéographe (10-4 J)
250
test BIO permet :
- une meilleure discrimina-
tion des variétés à faible 200
R2 = 0,2376
teneur en protéines (aug-
mentation de la note pain), 150
- mais également une moins
bonne discrimination des 100
variétés riches en protéines
(diminution des notes pâte
50
et mie). Les moins bonnes
notes proviennent du fait
que les pains sont pénalisés 0
par un allongement réduit 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
des patons et/ou une action
fermentaire réduite. Teneur en protéines (g/100 de farine)
Pour les suites de l’étude,
nous pensons qu’il convient
de modifier le système de Figure 4 - Dépendance entre le ratio P/L de l'alvéographe et la teneur en protéines
notation du test, principale-
ment sur les critères sui-
4,5
vants : allongement, action
fermentaire et volume des 4
P/L de l’alvéographique
pains. 3,5
3
Conclusion
2,5
Il convient tout d’abord de
souligner le caractère pré- 2
curseur de ce programme 1,5
d’étude, la qualité des blés R2 = 0,065
1
biologiques ayant été peu
étudiée jusque-là. 0,5
Un premier apport de cette 0
étude, non négligeable, est 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
qu’elle a permis de mieux
cerner les zones de produc- Teneur en protéines (g/100 de farine)
tion du blé panifiable en
Midi-Pyrénées et les pra-
tiques des agrobiologistes. proches de celles obtenues Cette étude a également l’agriculture biologique, le
Concernant les travaux en conventionnel. Ceci nous montré que pour les premier travail a consisté à
menés sur les échantillons de a permis de faire des compa- échantillons analysés une intégrer les pratiques des
blé, il faut toutefois rappeler raisons sur la nature des quantité minimum de pro- boulangers “bio” dans le
que l’année climatique 2002 protéines entre bio et téines (10,5%) semble procédé de panification ;
fut particulière, car elle a conventionnel à niveau égal nécessaire pour obtenir mais ces modifications
permis une bonne assimila- ; cette comparaison n’a pas une bonne panification. n’étant pas jugées suffi-
tion de l’azote (minéralisa- montré de différence signi- Par contre, l’augmentation santes pour obtenir un test
tion intense et peu de lessi- ficative (l’alimentation des teneurs supérieures à suffisamment discriminatif,
vage) et les maladies crypto- azotée semble être plus 10,5% ne s’accompagne dans la suite de l’étude la
gamiques furent quasi importante pour l’obten- pas forcément d’un gain en façon de noter les pains
absentes. Ainsi les teneurs tion des protéines que le panification. sera réévaluée afin de
en protéines des blés biolo- choix variétal ou le type Concernant un test de mieux correspondre à la
giques sont, en 2002, d’agriculture pratiquée). panification spécifique à réalité. ■
ARVALIS-Institut du végatal
plifiés : les agro-écosystèmes. Ces agro- Ces arthropodes, de par leur vie au sol,
écosystèmes ont une durée de vie éphé- sont directement exposés aux pratiques
mère ponctuée par les interventions agricoles auxquelles ils sont sensibles ;
agricoles (récolte, travail du sol) et les de plus, ils occupent une place cruciale
applications de produits chimiques sont au sein de la chaîne alimentaire, préda-
brutales vis-à-vis de la biodiversité. teurs d’organismes phytophages (rôle
L’araignée Oedothorax apicatusa été trouvée en
Ces pratiques conduisent à une unifor- d’auxiliaires), mais aussi proies de la abondance dans les parcelles de blé biologique.
misation de la végétation qui se résume faune avicole. Des études de comparai-
alors à quelques espèces cultivées et une son des populations d’arthropodes Ces cinq années ont permis d’étudier
biodiversité sauvage restreinte. Ces éco- dans différents systèmes culturaux doi- l’influence des cultures sur les arthro-
systèmes sont fragiles et leur instabilité vent permettre de comprendre le rôle de podes et de proposer des indicateurs
doit être maîtrisée pour que le meilleur ces auxiliaires dans les agro-écosys- agri-environnementaux.
équilibre adaptatif entre faune, flore et tèmes et d’identifier les milieux et les
milieu puisse être atteint. L’enjeu de pratiques agricoles les plus favorables Cinq années de résultats
l’agriculture de demain est d’intégrer la (ou défavorables) à ces organismes.
dimension écologique dans ses pratiques Cinq années d’études ont ainsi été réa- Analyse qualitative
tout en maintenant sa production. lisées sur le dispositif expérimental des Nous pouvons constater que les zones
À ce titre, les arthropodes (carabes, sta- fermes de Boigneville (Essonne) qui de grandes cultures présentent une
phylins, araignées, opilions et myria- comporte différents systèmes de pro- richesse spécifique relativement impor-
podes) sont particulièrement intéres- duction, ainsi que sur des parcelles tante puisqu’il a été identifié 41 espèces
sants : l’étude de ces populations et la d’agriculteurs à proximité de ce site. Le
détermination d’indicateurs biolo- dispositif expérimental est exposé p.10. *Article paru dans Phytoma N° 570 avril 2004
ARVALIS-Institut du végatal
1997 1998 2000 2001 2003 Total
Carabes 19 27 25 26 29 41
Araignées ND ND 18 18 26 31
Staphylins ND ND ND 13 12 14
ND = compté mais non déterminé à l’espèce
ARVALIS-Institut du végatal
Le nombre d’espèces observées varie gré, conventionnel, dans la jachère de
peu en général suivant l’année d’échan- ray-grass et la haie. D’un autre côté,
tillonnage (tableau 1) mais les espèces Pœcilus cupreus (32 % des captures)
présentes diffèrent d’une année sur prédomine dans les parcelles en systè-
l’autre, ce qui explique que le nombre me biologique et dans la jachère de
total d’espèces observées est très supé- sainfoin.
rieur au nombre de chaque année. Mal- Pour les araignées (tableau 3), on Pœcilus cupreus est une des espèces de
gré tout, les espèces les plus abondantes constate que Pardosa agrestis domine le carabes les plus souvent trouvées en 2003.
(Pœcilus cupreus, Platysma vulgare, peuplement d’Arachnides avec 68 %
Anchomenus dorsalis, Ophonus des effectifs. Cette espèce est prédomi- encore environ dix fois plus de staphy-
rufipes, Harpalus affinis… chez les nante dans toutes les parcelles, sauf en lins en 1998 qu’en 2001. Les diffé-
carabes, et Pardosa agrestis, Oedotho- blé biologique où Oedothorax apicatus rences constatées tant au niveau quan-
rax apicatus, Erigone atra… chez les représente 38 % des espèces capturées. titatif que qualitatif sont sans doute,
araignées) se retrouvent tous les ans. pour une part, dues aux conditions
Notons, de plus, que ces observations Analyse quantitative météorologiques de l’année. D’autre
ont été réalisées en fin de printemps. Or Le nombre d’individus capturés est d’une part, la variation des systèmes de pro-
nous avons constaté en 2003 lors d’ob- manière générale extrêmement élevé. Par duction étudiés explique aussi cette
servations effectuées à l’automne, que exemple plus de 3 000 individus ont été variabilité inter-annuelle.
de nouvelles espèces étaient à ajouter à piégés en neuf semaines dans neuf pots On constate en premier lieu que la bio-
notre inventaire ; ces observations pièges dans des parcelles “bio” en 2003, diversité des arthropodes peut varier
étant d’ailleurs en adéquation avec les alors que, rappelons-le, les animaux tom- d’une année à l’autre dans un même
données trouvées dans la bibliographie. bent par hasard dans les pots. agrosystème (tableau 4). Les différents
Le tableau 2 présente la liste des Les différences entre années sont systèmes de production ont une influen-
espèces de carabes observées en 2003. importantes. On observe par exemple ce significative sur la densité des arthro-
On peut ainsi constater que les effectifs environ deux fois plus de carabes en podes capturés comme le montrent les
de certaines espèces sont élevés alors 1998 qu’en 1997, environ 5 fois plus résultats obtenus en 2003 (figure 1).
que pour d’autres espèces on n’a captu- d’araignées en 2001 qu’en 1997, ou En effet, le système de production bio-
logique est nettement favorable aux
carabes, alors qu’ils sont moins pré-
3500
sents dans le système intégré. La jachè-
3000 Myriapodes re implantée en ray-grass, et fauchée en
Araignées bandes alternées, est favorable aux
Staphylins araignées ; elle l’est beaucoup moins
2500
Effectifs cumulés
Carabes
1861
pour les carabes qui sont gênés dans
2000 2003 leur déplacement par la densité de la
végétation. L’indice de Shannon est lar-
1500 gement supérieur à 2 en système biolo-
1151 2440
gique alors qu’il atteint moins de 1,7 en
913
1000 914 système intégré.
1199
En ce qui concerne l’équilibre biologique
500 1000
617 709 des différentes espèces d’arthropodes cap-
522
116 turés, il est intéressant de souligner que le
0
Blé Bio 1 Bl Bio 2 Blé Intégré Blé sans travail Jachère Haie
système de production biologique présen-
du sol ray-grass (données corrigées) te une meilleure équitabilité des carabes
Systèmes de culture (tendance vers une abondance équivalen-
Figure 1 - Observations des effectifs cumulés par famille et par système pour l'année 2003 te des espèces, donc une meilleure diversi-
(9 pots pièges pendant 9 semaines). té) que le système intégré.
16
14 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66
La méthode employée sur le terrain pour Indice de Shannon-
Weaver
arriver aux critères de densité des La biodiversité de chaque parcelle est
évaluée grâce à l’indice de Shannon-
populations et de diversité des espèces Weaver calculé ainsi :
S
ARVALIS-Institut du végatal
vations d’arthropodes terrestres sont
mettant de caractériser un milieu sans
réalisées sur les carabes, les araignées
faire une analyse exhaustive de la
étant plus difficiles à identifier à l’espèce.
population d’arthropodes.
Dans cet esprit, deux familles d’arai- Conclusion
gnées sont particulièrement intéres-
santes. Les Lycosidae, représentées L’importance des effectifs capturés et la
Pardosa agrestis : araignée prédominante diversité des espèces présentes nous
dans toutes les parcelles saufs celles du blé essentiellement par deux espèces : Par-
biologique où O. apicatus est plus fréquente. dosa agrestis et Alopecosa cuneata, se confortent dans l’idée que le rôle des
révèlent comme bio-indicatrices des arthropodes terrestres des milieux cul-
parcelles enherbées. tivés est probablement important mais
En effet, sur les cinq années d’étude, Les Linyphiidae, avec comme espèces mal connu. Rappelons que la majorité
l’équitabilité moyenne est de 0,60 pour Oedothorax apicatus et Erigone atra, des espèces rencontrées est carnivore et
le système biologique alors qu’elle n’est sont indicatrices de pratiques favorables joue un rôle d’auxiliaire des cultures.
que de 0,44 pour le système intégré à la biodiversité (système biologique). Mais que consomment-elles exactement ?
(tableau 4). Nos observations réalisées ces dernières Quel rôle régulateur jouent-elles ?
Ces questions restent à approfondir…
Tableau 2 - Espèces et effectifs de carabes observés en 2003 dans les différents systèmes.
Parallèlement, l’érosion de la biodiver-
ESPÈCES PARCELLES HAIE sité est un sujet de préoccupation
Bio1 Bio2 Intégré Conv. Ray-grass Sainfoin majeur aujourd’hui (mise en place de
Anchomenus dorsalis 40 85 22 9 3 17 14 Natura 2000, conditionnalité des aides
Amara aenea 3 12 0 0 1 5 6 PAC…). Il s’agit de préserver une res-
Amara ovata 0 5 0 0 1 3 5 source naturelle au même titre que les
Argutor sternus 0 0 0 0 1 0 0
Asaphidion flavipes 0 1 0 0 0 0 0
énergies non renouvelables. Alors quels
Badister sodalis 0 2 0 0 1 2 1 moyens mettre en œuvre pour enrayer
Bembidion sp. 2 5 2 0 2 1 3 cette érosion ? Les solutions sont, là
Brachinus crepitans 0 0 0 0 0 2 0 encore, mal connues, car peu étudiées
Brachinus sclopeta 1 0 0 0 0 0 0 jusqu’ici.
Calathus fuscipes 0 0 1 1 3 0 6
Calathus melanocephalus 2 0 1 0 0 0 0
Nous avons mis en évidence une sensi-
Callistus lunatus 0 0 0 0 0 3 0 bilité des arthropodes au système de
Cyrtonotus aulicus 0 0 0 0 0 0 1 production, mais les différences entre
Demetrias atricapillus 1 7 2 0 0 0 0 systèmes sont subtiles et difficiles à
Dromius quadrillum 20 10 1 0 1 1 0 expliquer. On peut conclure que le sys-
Harpalus affinis 1 78 50 9 8 4 77
Harpalus serripes 1 2 10 0 2 0 16
tème biologique est favorable aux
Lorocera pilicornis 0 6 0 0 0 0 0 populations d’arthropodes, tant au
Metallina lampros 6 15 5 0 9 18 5 niveau de leur biodiversité qu’au
Nebria brevicolis 63 49 3 3 0 3 2 niveau de leurs effectifs. Néanmoins, il
Notiophilus biguttatus 1 1 4 4 1 1 5 n’est pas possible, en l’état du travail
Ophonus azureus 2 0 0 0 2 1 3
Ophonus rufipes 287 149 4 4 1 27 5
réalisé, de préciser quels sont précisé-
Ophonus sp. 0 0 0 0 0 1 0 ment les facteurs de production expli-
Platysma vulgare 192 324 408 391 53 14 168 quant cette différence.
Pœcilus cupreus 373 442 104 288 27 76 31
D’autres études des arthropodes dans
Synuchus nivalis 1 0 0 0 0 0 0
Trechus quadristriatus 3 6 0 0 0 0 0 les systèmes de production en grandes
Zabrus tenebrioides 1 0 0 0 0 0 0 cultures doivent permettre d’avoir une
Total 1000 1199 617 709 116 179 348 vision globale de l’importance du
maintien de la biodiversité au sein
Tableau 4 – Biodiversité des carabes dans les différents systèmes de production sur les cinq
années d’étude. d’une agriculture durable. De nou-
Système Intégré Biologique veaux travaux seront nécessaires pour
1997 1998 2000 2001 2003 2001 2003 compléter les informations recueillies
ces dernières années ; ils permettront
Indice de Shannon-Weaver 1,25 1,56 1,27 1,24 1,68 2,40 2,42 notamment de confirmer les indica-
Équitabilité 0,49 0,52 0,40 0,36 0,44 0,63 0,58 teurs identifiés. ■
Je commande les anciens numéros précisez les n° désirés et total les n° 1, 5, 8, 12, 13, 14, 15, 16, 23, 24, 25, 33, 47 et 49 sont épuisés
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Produire des fruits en agriculture biologique 50 € 12 08 11 x ........ = ........ €
1e édition - 2002 (collectif)
Rédigé principalement par l’équipe du GRAB, ce document rassemble de la façon la plus
exhaustive possible l’ensemble des connaissances techniques actuelles permettant
de produire des fruits dans le respect du cahier des charges européen
de l’agriculture biologique (330 pages).
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commerciale et réglementaire sur l’agriculture biologique (100 références dans chaque numéro,
issues des nouvelles publications et de plus de 300 périodiques français et étrangers).
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tures. Ils piquent l’épiderme des
feuilles, des jeunes pousses et des fruits
Invasion de Tetranychus urticae sous serre : dégats sur une feuille de haricot
pour en extraire le liquide cellulaire,
laissent des dégâts visibles (décolora-
d’autres insectes qui peuvent être poten- Ce régime alimentaire diversifié leur
tion jaune due à la disparition de la
tiellement préjudiciables aux cultures permet de se maintenir sur les cultures,
chlorophylle, tâches rouges…).
(thrips, cochenilles, pucerons). même lorsque le niveau de proies est
Les Acariens Phytoséiides Il est fréquent de les voir consommer du faible. Une bonne gestion des haies et
pollen, du nectar ou les exudats des des couvertures végétales (engrais verts,
régulateurs naturels
insectes suceurs (pucerons et aleurodes). bordures, tournières) peut avoir un effet
Parallèlement aux phytophages, d’autres
acariens, les Phytoséiides, sont leurs pré- Tableau 1 - Répartition des espèces de Phytoséiides sur la flore spontanée de la région de Valence
dateurs : leurs mouvements sont plus Espèce de Phytoséiides Espèces végétales
nerveux et rapides, ils ont un aspect glo- Neoseiulus californicus Menthe (Mentha pulegium), Chénopodes, Oseille
buleux en forme de goutte d’eau. Ce (= Amblyseius californicus) (Rumex spp), Prêle (Equisetum spp), ainsi que
sont d’efficaces prédateurs polyphages différentes espèces de Graminées
qui jouent un rôle très important dans Euseius stipulatus Menthe (Mentha pulegium), ainsi que
les agro-écosystèmes. En effet, non seu- différentes espèces de Chardons (Cardus spp).
lement ils sont les principaux régula- Amblyseius barkeri Menthe (Mentha pulegium), Liseron (Convolvulus
teurs des acariens phytophages mais ils arvensis), Pourpier (Portulaca oleracea), Oxalis
interviennent aussi dans la régulation (Oxalis pes-capprae) et diverses espèces de Graminées
1
Typhlodromus phialatus Romarin (Rosemarius officinalis), Asperge (Asparagus
Paru dans La Fertilidad de la Tierra nº15,
lafertilidad@wanadoo.es spp), Chèvrefeuille (Lonicera spp), Ronce (Rubus spp)
les clémentiniers, les populations pou- tures pérennes. En effet, sur ces der-
vant causer des dommages aux fruits nières, on observe une diminution des
Invasion de Tetranychus urticae sous serre,
et son prédateur Phytoseilus persimilis, de diminuent progressivement au moment populations d’acariens phytophages
couleur plus claire
de la conversion. En effet, lorsque juste après le traitement, rapidement
l’usage des phytosanitaires est aban- suivie d’une augmentation due à la des-
Les acariens du sol donné, la population d’acariens préda-
truction des populations d’acariens
Les acariens sont les Arachnides les prédateurs, qui sont également sen-
teurs (principalement des Phytoséiides)
plus représentés dans le sol. Ils occu- sibles au soufre. ■
progresse, ils peuvent alors jouer leur
pent principalement les premiers centi- rôle de régulateurs.
mètres des sols, mais il existe des C’est d’ailleurs un facteur clé : si les
espèces des strates profondes. On ren- conditions environnementales sont dites
contre deux ordres principaux dans le “normales”, les acariens phytophages
sol, les Oribatidés et les Gamasidés. Ils peuvent être contrôlés naturellement.
ont une importance particulière dans la En agriculture biologique, l’utilisation
vie des sols. d’insecticides à large spectre (roténone,
Les Oribatidés (ou les Cryptostigmates) pyrèthres) peut cependant entraîner la
sont essentiellement saprophages : ils se pullulation d’acariens phytophages.
nourrissent principalement de matières
organiques en décomposition et jouent Recommandations
un rôle fondamental dans son recycla- En cas d’attaque par les acariens phy-
ge. Leur présence est un excellent indi- tophages, il est recommandé :
cateur de la fertilité du sol. - de protéger et favoriser le développe-
Les Gamasidés sont plus polyphages, et ment de la faune auxiliaire,
notamment prédateurs d’autres micro- - d’éviter autant que possible l’usage de
arthropodes (comme les Phytoséides) et produits non spécifiques tels que la
de petits vers. roténone, les pyrèthres,
Donc, pour maintenir un niveau de - de laisser se développer les plantes sau-
matières organiques satisfaisant dans vages aux floraisons abondantes et
les sols, il est conseillé de favoriser leur échelonnées (car le pollen et le nectar
présence. ainsi que les populations d’acariens qui
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Tout comme les Phytoséiides, ces aca- se réfugient dans les herbes et les cul-
riens sont plus abondants dans les cul- tures contribuent au maintien les popu- Tetranychus urticae : dégâts sur feuille d'agrume
ACTA
agriculteurs sont : tocpella avellanea nalepa). Ce
ravageur attaque et déforme les Citron déformé par
• l’acarien rouge des agrumes : Panonychus citri, de cou-
bourgeons et diminue fortement l’Acarien des bourgeons
leur rouge violacé, il fait des ébauches de toile et résiste (Eriophyes sheldoni Ewing)
la récolte.
peu à la chaleur. Il se développe sur les agrumes (préfé-
rentiellement sur les orangers) et occasionnellement sur • L’acarien de l’érinose de la vigne
les amandiers, les poiriers et quelques plantes ornemen- (Colomerus vitis (Pagenstecher)). Il existe trois types de
tales sur lesquelles il cause cependant peu de dégâts. cet acarien qui commettent des dégâts bien caractéris-
tiques sur les feuilles. L’un provoque l’érinose (boursou-
• L’acarien rouge des arbres fruitiers : Panonychus ulmi. Il
flures), l’autre, l’enroulement des feuilles et le dernier
endommage principalement les arbres fruitiers et attaque
attaque les bourgeons (Bud mite).
les feuilles en les vidant de leurs cellules superficielles.
Elles prennent un aspect plombé et peuvent parfois chu- • Le Phytopte de l’acariose de la vigne (Calepitrimerus vitis
ter. On le trouve surtout sur les pommiers, les poiriers, (Nalepa)) attaquant les bourgeons.
les pruniers, les cognassiers, bien qu’il puisse aussi se • L’acariose bronzée de la tomate (Aculops lycopersici
réfugier et causer des dégâts sur les pêchers, les aman- (Massee)). Cet acarien se développe dans toutes les par-
diers, la vigne, les cerisiers etc.. ties aériennes de la tomate et de la pomme de terre. Les
• Le Tétranyque tisserand : Tetranychus urticae, dégâts se manifestent sous l’aspect de plaques bronzées
de couleur rouge ou jaune vif. Cet aca- ou luisantes, les feuilles se dessèchent puis tombent.
rien tisse à la face inférieure des
feuilles des toiles soyeuses qui
retiennent l’humidité et assu-
rent une protection contre le
vent, les prédateurs et les
traitements. Il est extrê-
mement polyphage et
près de 200 plantes-
hôtes sont susceptibles
de l’héberger : coton,
agrumes, vigne, cul-
tures maraîchères
(tomate, poivron,
concombre, haricot,
fraise), et cultures
ornementales (rosier,
chrysanthème).
• Il existe d’autres espèces
du même genre (Tetrany-
chus) assez semblables qui peu-
vent affecter d’autres cultures comme
la pomme de terre ou les cultures florales etc...
Les Eriofyides sont des acariens au corps vermifor-
me et ne possédant que deux paires de pattes. Très
petits (< 2,5 mm), ils demeurent invisibles à l’œil nu.
Chaque espèce provoque des dégâts spécifiques sur
une espèce végétale bien déterminée. Ils agissent en
perforant la paroi des cellules sans les tuer. Le végé-
tal réagit par le développement d’une forte pilosité,
par la formation de galles ou par le buissonnement
M. Courtillot - INRA
d'épaisseur sont constitués de mycé-
lium très condensé imprégné de mélani-
ne. très résistants, ils peuvent survivre 8
à 10 ans en profondeur du sol où la
teneur élevée en CO2 inhibe leur germi- Photo 3 : apothécies apparaissant sur un
nation. Grâce à sa capacité saprophy- sclérote
tique, la conservation du Sclerotinia de contamination lorsque les tempéra-
peut se faire sous forme de mycélium tures sont peu élevées (8 à 16°C). Les
libre présent sur les débris végétaux
C . L a m a rq u e - I N R A
Un nouveau produit
biologique contre le
Sclerotinia
Il s’agit du Contans WG homologué en Fran-
ce sur salades et crucifères. Son usage est
autorisé en Agriculture Biologique contre le
Sclerotinia. C’est un produit à base de spores
d'un champignon antagoniste, Coniothyrium
minitans, naturellement présent dans le sol.
Ce champignon est un parasite obligatoire
spécifique des sclérotes de Sclerotinia : une
fois infectés par le Coniothyrium, les sclé-
rotes deviennent mous, incapables de germer,
et se désagrègent progressivement. Par
contre, en l'absence de Sclerotinia, Coniothy-
rium ne peut survivre dans le sol.
Plusieurs essais ont été mis en place dans des
stations d'expérimentation :
CETIOM (Centre Technique
Interprofessionnel des Oléagineux
Métropolitains)
Les essais menés par le CETIOM concernent
le colza et le tournesol dans le nord de la
France. Après des essais in vitro très
concluants, des essais pluriannuels du Conio-
thyrium ont été menés chez des producteurs
de colza, en Lorraine et en Auvergne. Le
Contans (2kg/ha) a été appliqué chaque
année dans une rotation colza-céréales, sur
chaumes de colza avant semis de céréales ou
avant semis de colza. Les traitements au
Contans ont permis, selon les années et les
autorisé en agriculture biologique. tiques. Elles peuvent également être com- tifications.
3 Ensemble de règles de composition et de
Le règlement européen reflète les pra- mercialisées sous couvert d’une norme fabrication qui garantissent un produit
tiques en agriculture biologique de l’en- correspondant à une dérogation prévue sûr et conforme