A Carien

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Alter Agri Bimestriel des Agricultures Alternatives

A cariens et
arthropodes:régulateurs
n° 66

et bio-indicateurs
Grandes cultures
• Qualité technologique
et sanitaire des blés
biologiques
• Les céréales bio
au Royaume-Uni
• Impact des pratiques
culturales sur les
populations d’arthropodes

Arboriculture
Viticulture
Acariens : les araignées
invisibles des agrosystèmes

Maraîchage
Le Sclerotinia en agriculture
biologique : la lutte
est possible!

Réglementation
Comprendre
la réglementation
des intrants en
agriculture biologique
Institut Technique de l’Agriculture Biologique
Juillet/Août 2004 O Prix : 10 €
Sommaire
Commission
Sommaire
Revue de l’Institut Technique de Édito ............................................. p3
l’Agriculture Biologique (ITAB)
Directeur de Publication
Matthieu Calame (Président ITAB)
Grandes cultures
Qualité technologique et sanitaire des blés biologiques : . . . . . . . . . . . . . p 4
Rédacteur en chef
Laurence Fontaine premiers résultats d’une étude en Midi-Pyrénées
Chargée de rédaction Par Loïc Prieur (CREAB Midi-Pyrénées)
Krotoum Konaté Les céréales bio au Royaume-Uni une volonté de croissance . . . . . . . . . p 10
Comité de rédaction Par Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du végétal),
Matthieu Calame Céline Ansart-Le Run (UNIGRAINS)
Rémy Fabre
Impact des pratiques culturales sur les populations d’arthropodes . . . . . p 13
Laurence Fontaine
des sols de grandes cultures : déterminer des espèces “bio-indicatrices”
Jacques Frings
Guy Kastler Par Philippe Viaux et Virginie Rameil (ARVALIS-Institut du végétal)
François Le Lagadec
Comité de lecture Arbo-Viti-Maraîchage ...........................p 19
• Élevage Acariens : les araignées invisibles des agrosystèmes
Hervé Laplace (CFPPA42) Par Alfons Dominguez i Gento (La Fertilidad de la Tierra)
Jean-Marie Morin (FORMABIO)
Jérôme Pavie (Institut de l’Elevage)
• Fruits et légumes
Maraîchage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 22
Cyril Bertrand (GRAB) Le Sclerotinia en agriculture biologique : la lutte est possible!
Jérôme Laville (Ctifl) Par Jerôme Lambion (GRAB)
• Grandes Cultures
Bertrand Chareyron (CA Drôme) Réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27
Philippe Viaux (ARVALIS -
Institut du Végétal) Comprendre la réglementation des intrants en agriculture biologique
• Viticulture Par Hélène Debernardi (ITAB)
Denis Caboulet (ITV)
Marc Chovelon (GRAB) Du côté de l’ITAB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32
• Agronomie/Systèmes
Blaise Leclerc (ITAB)
Alain Mouchart (ACTA)
• Qualité
Bruno Taupier-Letage (ITAB)
Rédaction/Administration
Promotion/Coordination
ITAB - 149, rue de Bercy
75595 PARIS CEDEX 12
Tél.: 0140045064 - Fax: 0140045066
Abonnements: Alter Agri commandes
BP 78 bis - 31152 FENOUILLET Cedex
commandesitab@interconnexion.fr
Fax : 05 61 37 16 01
Publicité
Krotoum Konaté
149, rue de Bercy
75595 PARIS CEDEX 12
Tél. : 01 40 04 50 63 - Fax : 01 40 04 50 66
krotoum.konate@itab.asso.fr
www.itab.asso.fr
Dessins de la revue : Philippe Leclerc
Réalisation : Flashmen - 05 000 GAP
Tél : 04 92 52 47 49
Impression : Louis Jean - GAP
Dépôt légal : 284 - Mai 2004 Les textes publiés dans ALTER AGRI sont sous la responsabilité de leurs auteurs.
ALTER AGRI facilite la circulation des informations techniques ce qui implique ni jugement de valeur,
Commission paritaire : 74 034 ni promotion au bénéfice des signataires.
ISSN : 1 240-363
Imprimé sur papier 100 % recyclé
Édito
Édito

Ces petits riens qui ont tant


d’importance …
L’agriculture biologique est une agriculture de progrès et une agriculture de qualité.
Pour progresser, il faut pouvoir remettre en cause les idées reçues. Pour produire de
la qualité, il faut porter une grande attention à tous les détails, à tous ces petits
riens qui ont une grande importance…
L’histoire de l’humanité fourmille d’exemples où les “petits” ont joué un rôle
primordial dans l’évolution du monde, souvent en bousculant l’ordre établi.
Si l’on s’intéresse plus particulièrement à l’histoire de la science, de Galilée
à Einstein en passant par Pasteur ou Curie, on constate que la plupart des
avancées spectaculaires sont consécutives à une meilleure connaissance
de l’infiniment petit.
Plus proche de nous, et dans le domaine qui nous intéresse, l’impor-
tance des “petits” se vérifie également :
- la “petite” agriculture biologique (1,7% des surfaces nationales),
en remettant en cause certaines pratiques et en introduisant une
démarche de qualité, joue un rôle fondamental dans l’évolution de
l’agriculture en général ;
- la “petite” revue Alter Agri est, malgré ses moyens limités, un
vecteur national de la diffusion et du partage d’informations
scientifiques en agriculture biologique ;
- enfin, les “petits” acariens et autres carabes et araignées, sou-
vent méconnus, parfois mal aimés, jouent pourtant un rôle
essentiel dans l’agro-écosystème.
Dans ce numéro, nous vous invitons donc à découvrir ces petits
(aca)riens qui ont tant d’importance ! Mieux les connaître, c’est
dépasser le cliché des phytophages à éradiquer : ravageurs, auxi-
liaires, régulateurs de l’écosystème, bio-indicateurs… Utilisés
intelligemment en agriculture biologique, les acariens peuvent
rendre de grands services aux producteurs.

Krotoum Konaté
Chargée de rédaction

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 3


Grandes cultures
Grandes cultures

Qualité technologique et
sanitaire des blés biologiques:
premiers résultats d’une
étude en Midi-Pyrénées
Par Loïc Prieur (CREAB Midi-Pyrénées)
Cette étude, avant tout, a permis de mieux connaître la filière de production de blé biologique en
Midi-Pyrénées : zones de production, itinéraires techniques pratiqués, résultats obtenus, …,
éléments de base à connaître avant de lancer toute action d’amélioration de la filière. Les aspects
sanitaires (mycotoxines) et l’aptitude à la panification (étude des protéines de réserve) ont
également été étudiés. Enfin, des travaux ont été engagés sur la possibilité d’un test de
panification adapté aux farines biologiques.
Plusieurs constats ont motivé la mise Le programme a débuté sur la campagne céréales biologiques”. L’enquête a été
en œuvre de l’étude. En premier lieu, le 2001/2002 par la phase d’enquête ; les réalisée sur la base de 155 exploita-
problème de la forte variabilité quanti- travaux en laboratoire se sont déroulés tions dont les coordonnées ont été
tative et qualitative (% protéines), sur la base des récoltes 2002 (les ana- fournies par l’ONIC, parmi lesquelles
d’une année sur l’autre et géographi- lyses sur 2003 sont en cours). Ce sont nous en avons recensées 85 produisant
quement, de la production de blé pani- les résultats de l’enquête et des analyses du blé panifiable (59 n’en produisaient
fiable biologique ; elle est à relier aux de 2002 qui sont présentés dans cet pas et 11 n’ont pu être jointes ou
importantes contraintes de production article. avaient cessé leur activité). Sur ces 85
rencontrées en agriculture biologique, exploitations, 67 nous ont fourni un
d’autant qu’elles ne sont pas toujours Cette étude a été réalisée conjointement
ou plusieurs échantillons de blé, nous
maîtrisées. A cela vient s’ajouter une par le C.R.E.A.B. Midi-Pyrénées, le
amenant à 102 échantillons au total.
aptitude à la panification des farines Centre Technique de Conservation des
Les réponses à l’enquête nous ont per-
issues de l’agriculture biologique par- Produits Agricoles et l’Ecole Supérieure
mis de mieux cerner les zones de pro-
fois considérée comme inférieure à d’Agriculture de Purpan, tout en bénéfi-
duction de céréales et blé panifiable, en
celles issues de l’agriculture conven- ciant de la collaboration de structures
observant les différences de répartition
tionnelle. Par ailleurs, il existe une professionnelles telles que Agri Bio
entre les surfaces totales en agrobiolo-
polémique sur les aspects sanitaires Union, S.A. Gers Farine et QualiCé-
gie et les surfaces en céréales biolo-
(mycotoxines) en agriculture biolo- réales Sud-Ouest. Elle a bénéficié d’une
giques, puis entre le nombre d’exploi-
gique vis-à-vis de l’absence de traite- aide financière de l’Etat Français et du
Conseil Régional de Midi-Pyrénées. tation avec céréales biologiques et
ment fongicide, sans références recon- celles avec du blé panifiable biolo-
nues à ce jour. Enfin, l’évaluation de
l’aptitude à la panification (test de Résultats de l’enquête gique. Il en ressort que :
panification) est aujourd’hui identique sur la production de blé • toutes productions confondues,
pour les farines biologiques et conven- l’Aveyron présente les surfaces en bio
tionnelles, bien que les procédés de Répartition de la production les plus importantes de Midi-Pyré-
panification ne soient pas exactement sur la région nées avec 37,5% des surfaces (soit
les mêmes (utilisation de farine obte- Sur 839 exploitations biologiques 13 198 ha dont 1 517 ha de céréales
nue majoritairement sur meule de pier- recensées en Midi-Pyrénées en 2000, soit 11% des surfaces), viennent
re, et panification souvent réalisée avec 454 étaient enregistrées à l’ONIC ensuite le Gers avec 18% des sur-
les levains). comme ayant une “présence de faces, le Tarn et l’Ariège (12 et

4 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


11,5%). La Haute-Garonne, le Lot et Enfin, le Tarn et le Tarn & Garonne Garonne ont une forte orientation
le Tarn & Garonne présentent quant ont un positionnement intermédiaire. pour la production de blé panifiable
à eux des surfaces de l’ordre de 6 à 7 (tendance grandes cultures ou “gre-
• Concernant la production de blé pani-
% du total régional. nier à blé” de Midi-Pyrénées), suivis
fiable biologique, on constate que la
par le département du Tarn. L’Ariège,
• Les départements de l’Ariège, de proportion de blé panifiable par rap- la Haute-Garonne et les Hautes-pyré-
l’Aveyron et du Lot présentent une port aux céréales totales est élevée nées présentent une proportion
faible proportion de céréales biolo- dans le Gers (29% des surfaces en importante de céréales biologiques,
giques par rapport à leur assolement céréales sont en blé panifiable) et dans mais le blé panifiable n’y est pas
(respectivement 8%, 11% et 9%). le Tarn & Garonne. Inversement, cette majoritaire (tendance polyculture).
Inversement la Haute-Garonne, le proportion est faible pour les Hautes- Enfin, l’Aveyron et le Lot présentent
Gers et les Hautes-Pyrénées présente Pyrénées, le Lot, l’Ariège et dans une une très faible proportion de blé pani-
une forte proportion de céréales bio- moindre mesure la Haute-Garonne. fiable et de céréales dans leur assole-
logiques dans leur assolement (res- En conclusion, on peut dire que les ment, il s’agit de départements ayant
pectivement 20%, 23% et 25%. départements du Gers et du Tarn & une orientation marquée pour l’élevage.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 5


Tableau 1 - Type de fertilisation apporté aux blés
Evaluation de la qualité
Fertilisation Type de fertilisant sanitaire
oui non Engrais Ferme Les 2
Les mycotoxines sont des métabolites
Ariège 3 100% 0 0% 2 66,7% 1 33,3% 0 0%
secondaires, souvent toxiques, sécré-
Aveyron 5 100% 0 0% 3 60,0% 2 40% 0 0%
tées par des champignons ou moisis-
Hte Garonne 4 80% 1 20% 3 75,0% 1 25,0% 0 0% sures. Dans cette étude nous avons
Gers 27 79,4% 7 20,6% 18 66,7% 3 11,1% 6 22,2% ciblé les mycotoxines à risque pour la
Lot 2 28,6% 5 71,4% 0,0% 2 100,0% 0 0% culture du blé dans notre région, qui
Tarn 15 75% 5 25% 7 46,7% 1 6,7% 7 46,7% sont :
Tarn & Garonne 9 42,9% 12 57,1% 6 66,7% 2 22,2% 1 11,1% • le Deoxynivalénol (DON ou vomi-
Midi-Pyrénées 65 68% 30 32% 39 60,0% 12 18,5% 14 21,5% toxine produite par des Fusarium)
il s’agit d’une mycotoxine1 présente
à la récolte et en cours de stockage.
Données techniques plus citée (présente dans 22,7% des
Cette mycotoxine comme toutes
recueillies sur les cas), suivie par les mélanges, puis
Soissons et Florence Aurore. celles de la famille des Trichothé-
exploitations cènes est thermostable et peut donc
Parmi les 67 exloitations ayant fourni Le rendement moyen en 2002 en Midi-
Pyrénées est de 30,2 q/ha ; dans 79% se retrouver dans le pain.
des échantillons de blé panifiable, un
des cas il est compris entre 24,5 et • L’Ochratoxine A (produite par un
formulaire d’enquête a permis de col-
lecter les principales données tech- 53 q/ha. Les teneurs en protéines sont Pénicillium) il s’agit d’une mycotoxi-
niques de l’exploitation. D’un point de élevées avec une moyenne à 11,5%. Il ne produite principalement en cours
vue général, on constate que les prin- faut rappeler que les conditions clima- de stockage (favorisée par les atmo-
cipes de production en agriculture bio- tiques de la campagne ont été particu- sphères chaudes et humides).
logique sont relativement bien connus lièrement favorables à la production de Pour cette étude, 77 échantillons (57
et bien suivis par les producteurs : blé en agriculture biologique (hiver issus de l’enquête + 20 issus des essais
froid et sec, précipitation et azote dis- variétés du CREAB) ont été analysés en
• la durée des rotations est dans 61%
ponible à la floraison). sortie de champs, puis un an après (juin
des cas supérieure à 4 ans, le blé est
placé dans 70% des cas après une Améliorer les conditions de 2003) après stockage chez les produc-
légumineuse. stockage teurs. Les analyses en Vomitoxine
• Les itinéraires techniques restent L’enquête a permis de constater qu’une (DON) et Ochratoxines A (OTA) ont
variés et le choix des outils semble forte proportion des producteurs été réalisées (en 2002) par le laboratoi-
assez lié à l’orientation de l’exploita- (72%) stocke le blé sur l’exploitation re du CTCPA de Dury les Amiens par
tion ; celles en polyculture élevage pour une durée moyenne de 6 mois une méthode immuno enzymatique
utilisent plus régulièrement la char- (57% stockent en cellule, 36% en tas (Kit ELISA). Les limites de quantifica-
rue, inversement ceux en système de et 6% en sac). Le problème est que des tion (LQ) sont respectivement de 250 et
grandes cultures préfèrent la succes- pratiques déconseillées vis-à-vis des 5 µg/kg. Les résultats sont synthétisés
sion d’outils à dents. conditions de stockage sont apparues dans le tableau 2.
• Les blés sont désherbés de façon méca- répandues dans la région : Ainsi pour l’ensemble des échantillons,
nique dans plus de 60% des cas ; - 83% des producteurs ne nettoient les seuils réglementaires n’ont jamais
parmi ceux qui ne réalisent aucun pas leur local, été dépassés pour les deux myco-
désherbage en végétation, on constate - 55% ne nettoient pas les grains, toxines étudiées, aussi bien après récol-
une forte proportion de gens prati- - 57% ne ventilent pas les grains en te, qu’après stockage. L’ochratoxine A
quant le labour (méthode préventive cours de stockage (33% ne ventilent n’a jamais été détectée sur aucun
de désherbage en agriculture biolo- pas les cellules). échantillon même après stockage. La
gique). Or la désinfection et le nettoyage du
DON fut détectée 7 fois sur 77 après
• Les blés sont fertilisés (fertilisants ou local (pyrèthre, chalumeau ou tout sim-
récolte et 2 fois sur 9 après stockage,
engrais de ferme) dans 68% des cas, plement balai plus aspirateur …), le
mais toujours à des valeurs inférieures
à une hauteur moyenne de 60 kg/ha nettoyage des grains au séparateur et la
à la limite légale.
(tableau 1). Parmi les 68% qui fertili- ventilation des grains en début de stoc-
sent, 60% utilisent uniquement des kage sont pourtant les techniques qui
en agrobiologie permettent un stockage
Composition protéique
fertilisants, 18,5% utilisent unique-
ment des engrais de ferme et 21,5% sûr et durable, tout en limitant les des blés biologiques
combinent les deux). risques de développement de myco-
toxines. Rappel sur la composition
• Les variétés utilisées sont nombreuses
(27 variétés différentes citées, y com-
protéique du blé
1 Mycotoxine est une molécule de petite
pris certaines présentes uniquement taille et non protéique, elle n'est pas déna- Le grain de blé contient deux grands
en mélange) ; Renan est la variété la turée lors de la fermentation ou la cuisson. types de protéines : des protéines

6 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Tableau 2 : Résultats des analyses en Vomitoxine (DON) et Ochratoxines A (OTA) par la méthode immuno enzymatique (Kit ELISA)

Prélèvements Mycotoxines Moyenne1 Maximum Nb > LQ2 Teneurs Max Nb > Teneurs max.
± ET µg/kg µg/kg µg/kg
Après récolte DON 267 ± 74 830 7 / 77 1 000 0
Ochratoxine A <5 <5 0 / 77 5 0
Après stockage DON 263 ± 28 330 2/9 1 000 0
Ochratoxine A <5 <5 0/9 5 0
1 La moyenne est sur-estimée car la valeur minimale utilisée est celle de la LQ soit au minimum 250 µg/kg.
2 LQ = Limite de Quantification (limite de l’analyse)

Tableau 3 : Comparaison des notes de panification des tests BIPEA et test BIO.

Procédé modifié Test BIPEA Test Bio Remarques


Pétrissage 4’ en vitesse 1 15’ en vitesse 2 Diminution de la vitesse conformément à la pratique,
la durée fut déterminée par l’observation du réseau du gluten
Pointage 20 minutes 2 heures Plus conforme à la pratique, permet un gain de la note pâte
Quantité de levure 2,5 g/100 g farine 1,5 g/100 g farine Des doses plus fortes de levure entraînent une fermentation trop
rapide au pointage cause d’une porosité excessive.

métaboliques et de structure, qui la teneur en protéines sur les récoltes Aptitude à la panification
ont peu d’effet technologique (frac- 2002 (figure 2). Les mesures des indices d’aptitude à
tion soluble), et les protéines de la panification (alvéographe figures 3
réserve (ou gluten (fraction inso-
Variabilité de la constitution
et 4) montrent que la qualité techno-
luble)), qui interviennent du point des protéines
logique semble pouvoir s’exprimer de
de vue technologique (aptitude à la Il ressort des analyses pratiquées que
la même manière en agrobiologie
panification). pour un même génotype (une même
qu’en conventionnel pour des teneurs
Ces protéines de réserve se divisent variété), la variation de la proportion
en protéines équivalentes. Toutefois,
en deux grands types : des différentes protéines (protéines
en agriculture biologique, l’hétérogé-
- les gluténines (elles-mêmes sous métaboliques, gluténines et gliadines)
néité des conditions de production et
divisées entre les gluténines polymé- peut être importante, mais d’un ordre
notamment de mise à disposition de
risées [de grande taille] apportant de grandeur conforme aux résultats
l’azote conduit à augmenter l’hétéro-
les caractéristiques d’élasticité et de du conventionnel. L’année 2002
généité des blés produits et donc de la
ténacité des pâtes et celles peu poly- ayant permis une bonne assimilation
qualité technologique des farines.
mérisées [de taille plus petite]) ; de l’azote, les teneurs en protéines
Les corrélations réalisées entre teneur
- et les gliadines apportant des des blés biologiques sont globalement
en protéine et force boulangère (W de
caractéristiques de viscosité des proches ou équivalentes à celles du
l’alvéographe) permettent de montrer
pâtes. conventionnel. Ceci nous permet
qu’une force de pâte élevée (W>200)
donc d’observer à un niveau de pro-
n’est obtenue que pour des grains de
Variabilité des teneurs en téines équivalent les différences dans
blés supérieurs à 10,5% de protéines,
protéines la répartition des familles de pro-
mais dès cette valeur atteinte toutes les
Sur l’ensemble des échantillons collec- téines entre blé biologique et blé
qualités sont possibles (un blé à 10,6%
tés, les teneurs en protéines des farines conventionnel. Il en ressort qu’aucu-
de protéine peut présenter un W supé-
(toujours inférieures à celles des grains) ne différence significative n’a pus être
rieur à un blé à 12% de protéines).
varient de 6,3% à 14,6% (figure 1). mise en évidence entre les deux types
Ceci confirme que la teneur en pro-
Cette variabilité ne semble pas liée à la de production ; on notera toutefois
téines n’est pas le seul déterminant de
variété (pour Renan les valeurs varient une plus grande variabilité pour les
la qualité.
de 8,4% à 12,4%, pour Florence Auro- échantillons issus de l’agriculture bio-
re de 9,7% à 14,6%). Il semble donc logique, ainsi qu’une tendance (qui A noter que dans le cadre de l’appel à pro-
jet bio conjoint INRA-ACTA, un pro-
que l’expression des protéines, pour reste à confirmer) qui tendrait à pri- gramme sur la qualité des blés biologiques
l’année 2002, soit plus liée aux condi- vilégier la synthèse des gluténines en est en cours de montage pour 2005-2006,
tions environnementales qu’au génoty- agriculture biologique. D’une façon regroupant plusieurs laboratoires de l’IN-
RA, ARVALIS – Institut du végétal, l’ITAB
pe. De même, aucune corrélation posi- générale la synthèse des protéines et et différents partenaires régionaux ; il fait
tive ou négative n’a pu être mise en évi- leur répartition semblent plus liées à suite a un programme AQS du ministère
de la recherche qui portait sur les qualités
dence entre le rendement et la teneur en la disponibilité en azote qu’au mode nutritionnelles, dont les résultats seront
protéine (du grain) ou entre le PMG et de production. prochainement publiés.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 7


Mise au point Figure 1 - Relation entre le rendement et la teneur en protéines

d’un test de
panification
A ce jour l’évaluation de

Protines totales (%)


l’aptitude à la panification 16 Toutes variétés Renan
des farines issues de l’agri-
14
culture biologique se fait de
la même façon que pour les 12
farines du conventionnel. 10
Pourtant les procédés de
8
panification sont souvent
différents entre bio et 6
conventionnel (pétrissage
0 10 20 30 40 50 60
moins intense, temps de
levée différent …). Aussi Rendement (q/ha)
nous avons voulu étudier la
possibilité de mise en oeuvre
d’un test de panification, Figure 2 - Relation entre le PMG et la teneur en protéines
calqué sur le test BIPEA
mais plus adapté aux farines 16
biologiques. Les échan-
14
Protines totales (%)

tillons collectés ont servi à


mettre au point ce test.
12
Dans un premier temps le
travail a porté sur le procédé 10
de panification, afin d’être
plus représentatif des pra- 8
tiques des boulangers bios.
Les différences vis-à-vis du 6
BIPEA sont les suivantes 30 35 40 45 50 55
(voir tableau 3).
Nous avons ensuite compa- PMG (g )

Tableau 4 – Comparaison de deux tests de panification : BIPEA et PAIN BIO

Variétés AUBUSSON CEZANE AZTEC APACHE LONA RENAN NOGENT RAPOR


% protéines 11,7 11,9 12 12,2 14,2 12,9 12,1 13,1
TEST Pâte 89 91 70 77 79 79 65 55
BIPEA Pain 76 73 62 58 37 32 28 13
Mie 97 88 100 91 97 100 85 82
Valeur
boulangère 262 252 232 226 213 211 178 150
TEST Pâte 69 79 85 85 78 74 69 52
Pain Bio Pain 77 68 57 48 53 45 66 30
Mie 82 94 82 82 94 94 94 88
Valeur
boulangère 228 241 224 215 225 213 229 170
ECART Pâte -20 -12 15 8 -1 -5 4 -3
Pain 1 -5 -5 -10 16 13 38 17
Mie -15 6 -18 -9 -3 -6 9 6
Valeur
boulangère -34 -11 -8 -11 12 2 51 20

8 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


ré pour différents lots de Figure 3 - Dépendance entre le W de l'alvéographe et la teneur en protéines
blé les notes de panification
en BIPEA et en test BIO 300
(tableau 4). Sur la collecte
2002, on constate que le

W de l’alvéographe (10-4 J)
250
test BIO permet :
- une meilleure discrimina-
tion des variétés à faible 200
R2 = 0,2376
teneur en protéines (aug-
mentation de la note pain), 150
- mais également une moins
bonne discrimination des 100
variétés riches en protéines
(diminution des notes pâte
50
et mie). Les moins bonnes
notes proviennent du fait
que les pains sont pénalisés 0
par un allongement réduit 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
des patons et/ou une action
fermentaire réduite. Teneur en protéines (g/100 de farine)
Pour les suites de l’étude,
nous pensons qu’il convient
de modifier le système de Figure 4 - Dépendance entre le ratio P/L de l'alvéographe et la teneur en protéines
notation du test, principale-
ment sur les critères sui-
4,5
vants : allongement, action
fermentaire et volume des 4
P/L de l’alvéographique

pains. 3,5
3
Conclusion
2,5
Il convient tout d’abord de
souligner le caractère pré- 2
curseur de ce programme 1,5
d’étude, la qualité des blés R2 = 0,065
1
biologiques ayant été peu
étudiée jusque-là. 0,5
Un premier apport de cette 0
étude, non négligeable, est 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
qu’elle a permis de mieux
cerner les zones de produc- Teneur en protéines (g/100 de farine)
tion du blé panifiable en
Midi-Pyrénées et les pra-
tiques des agrobiologistes. proches de celles obtenues Cette étude a également l’agriculture biologique, le
Concernant les travaux en conventionnel. Ceci nous montré que pour les premier travail a consisté à
menés sur les échantillons de a permis de faire des compa- échantillons analysés une intégrer les pratiques des
blé, il faut toutefois rappeler raisons sur la nature des quantité minimum de pro- boulangers “bio” dans le
que l’année climatique 2002 protéines entre bio et téines (10,5%) semble procédé de panification ;
fut particulière, car elle a conventionnel à niveau égal nécessaire pour obtenir mais ces modifications
permis une bonne assimila- ; cette comparaison n’a pas une bonne panification. n’étant pas jugées suffi-
tion de l’azote (minéralisa- montré de différence signi- Par contre, l’augmentation santes pour obtenir un test
tion intense et peu de lessi- ficative (l’alimentation des teneurs supérieures à suffisamment discriminatif,
vage) et les maladies crypto- azotée semble être plus 10,5% ne s’accompagne dans la suite de l’étude la
gamiques furent quasi importante pour l’obten- pas forcément d’un gain en façon de noter les pains
absentes. Ainsi les teneurs tion des protéines que le panification. sera réévaluée afin de
en protéines des blés biolo- choix variétal ou le type Concernant un test de mieux correspondre à la
giques sont, en 2002, d’agriculture pratiquée). panification spécifique à réalité. ■

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 9


Grandes cultures
Grandes cultures

Les céréales bio au Royaume-Uni


une volonté de croissance
Par Philippe Viaux (ARVALIS - Institut du végétal), Céline Ansart-Le Run (UNIGRAINS)*
Alors que la France accuse un retard dans le développement de son secteur biologique,
la Grande-Bretagne apparaît comme un des nouveaux pays émergents en Europe. Cependant, malgré la
progression de la production céréalière biologique, elle ne couvre pas ses besoins. Quels ont été les
éléments clés de cette croissance ? Et comment peut évoluer le système britannique ?
La filière biologique britannique s’est Comittee on Organic Standards” l’agriculture biologique. Le budget
développée, grâce à un soutien politique (ACOS), a été créé pour coordonner total du gouvernement pour l’en-
fort, encore réel aujourd’hui. Son atout de la recherche, l’ensemble des pro- semble de ces actions est de 30 mil-
reste la concentration des acteurs de grammes concernant le mode de pro- lions d’euros jusqu’en 2006. Les
l’aval qui permet de réaliser des écono- duction biologique. Sont concernés aides au maintien, après les cinq pre-
mies d’échelle importantes et de dimi- par ce comité le financement de l’étu- mières années de la conversion, vien-
nuer le prix pour des consommateurs de de du cahier des charges, les projets nent d’être mises en place (tableau 1).
plus en plus exigeants sur ce point. transversaux de développement de la La France demeure, aujourd’hui, le
filière et surtout le plan de soutien à seul pays de l’UE-15 à ne pas avoir
Un soutien politique fort opté pour l’aide au maintien. Néan-
Le soutien de l’Etat est incontestable. Cette étude a été menée par des sta- moins, une réflexion est en cours sur
C’est un des éléments qui a le plus favo- giaires de l’Ecole Supérieure d’Agricultu- ce sujet à la suite du rapport de
risé le développement de la production re d’Angers et pilotée par ARVALIS-Ins- M. Saddier sur “L’agriculture biolo-
biologique en Grande-Bretagne. titut du végétal en 2003 afin d’identifier, gique en France : vers une reconquête
Depuis son entrée dans la Communauté notamment, les facteurs de développe- de la première place européenne”.
Economique Européenne (CEE) en ment de la filière des grains biologiques
1972, le Royaume-Uni a petit à petit britanniques.
Des exploitations
calqué sa politique agricole sur la PAC. Elle rend compte de 5 mois d’enquêtes mixtes, de grande taille,
Mais, il est resté très actif dans le réalisées sur tout le territoire de la Gran- viables et performantes
domaine de la protection de l’environ- de-Bretagne auprès de 62 acteurs de la techniquement
nement et notamment sur les thèmes du filière, de la production à la distribution, Les exploitations biologiques au
respect de la biodiversité et du bien être sans oublier les organismes certifica- Royaume-Uni se caractérisent par leur
animal. Il fut l’un des précurseurs dans teurs, la recherche, le conseil, la forma- grande taille (en moyenne 180 ha de
la mise en place des Mesures Agri-Envi- tion, le ministère et différents syndicats SAU) et leur mixité. Elles ont en effet,
ronnementales (MAE), dès 1985. de producteurs et de transformateurs. bien souvent, un atelier de production
Les premiers plans de soutien à la
conversion datent de 1995. Ils ont été
Surfaces
renforcés en 1997 et 1998 par la mise biologiques Figure 1 – La proportion de SAU biologique en Grande-Bretagne est de 3,9 %
en place du premier plan de développe- (* 1000 ha) contre 1,7 % en France et 3,4 % en moyenne dans l’Union Européenne.
ment de la production biologique 800
(Organic Farming Scheme). Ce plan
prévoit une aide à la conversion dégres-
sive sur cinq ans et un diagnostic gra- 600
tuit est réalisé par Elm Farm Research
Center (EFRC), pour analyser la situa-
400
tion de l’exploitation.
En avril 2003, un comité de conseil
dépendant du ministère, “Advisory 200
* À partir du mémoire réalisé par Sophie Tehard
et Antoine Lamy. Paru dans Perspectives
Agricoles mars 2004 0
85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03

10 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Rotation type de 6 ans Rotation type de 8-10 ans … mais attention !
en place sur 9 exploitations en place sur 4 exploitations
Le manque d’organisation des
Autres Céréales
Céréales
de printemps 20% 11% de printemps 11%
producteurs est un point
Céréales d’hiver faible de la production. Les
21%
Céréales de exploitants biologiques bri-
printemps 11%
tanniques, comme en conven-
tionnel, sont individualistes :
pas de stockage en commun
Protéagineux Protéagineux
19% 12% de grains ou du matériel agri-
cole individuel. Ceci a pour
Prairies Prairies
temporaires Céréales temporaires conséquence une hétérogénéi-
d’hiver 11% 44%
40% té de la qualité et des lots de
Figure 2 - Des rotations longues et adaptées
petite taille. De plus, la disper-
sion sur le territoire des
Le maintien de la fertilité des sols est un élément clé de la durabilité des systèmes biologiques. exploitations rend plus diffici-
Les prairies et les légumineuses ont donc un rôle important dans la rotation. Elles permet- le la collecte et augmente le
tent de réduire la pression parasitaire et d’apporter de l’azote aux céréales. coût du transport. Le manque
de références techniques issues
animale. Le poids des prai- tures, l’implantation est une Certains agriculteurs, “bons de la recherche et la vulgarisa-
ries permanentes est fort et étape clef de l’itinéraire et les vendeurs”, parviennent à ce tion auprès des agriculteurs
leur part est plus importante agriculteurs utilisent de résultat par des modes de sont deux autres faiblesses de
que dans les systèmes fortes densités de semis (200 commercialisation variés per- la production
conventionnels (77 % de la kilogrammes par hectare mettant de capter des prix (cf. tableau 1).
SAU contre 54 %). De plus, pour les céréales). Le poste supérieurs et donc d’augmen-
la part de prairies tempo- semences représente 60 % ter leur produit brut. D’autres,
raires est égale à la moitié des charges d’intrants sur les “bons gestionnaires”, par la
des surfaces assolées. Ceci exploitations enquêtées. taille de leur structure, arri-
explique que la conversion vent à faire des écono-
de ce type d’exploitation est Des marges mies d’échelle sur les
plus aisée que pour des uni- intéressantes… charges de mécani-
tés spécialisées en grandes sation et de main-
Les exploitations ont un
cultures. d’œuvre.
coût de production complet
Ainsi, les rotations sont de 270€/t pour une culture
longues (de 6 à 10 ans), ce de blé de printemps. Ce coût
qui facilite la lutte contre est supérieur au prix du mar-
les adventices et les mala- ché (262 €/t selon les per-
dies dans les cultures sonnes enquêtées pour la
annuelles. Il faut également campagne 2002/2003). Cela
souligner l’importance des peut paraître peu compétitif
cultures de printemps mais, grâce aux indemnités
(47 % des surfaces) dont les compensatoires, ces exploi-
effets bénéfiques vont dans tations arrivent à dégager un
le même sens, bien que
résultat correct. Les marges
moins marqué.
nettes sont de 370 €/ha en
L’itinéraire technique est
moyenne sur l’ensemble de
simple. Il comprend
l’échantillon. Elles sont com-
quelques déchaumages, un
parables avec des références
labour systématique et un
françaises pour des céréa-
semis souvent combiné avec
liers biologiques, qui tour-
un outil de travail du sol. La
naient autour de 400€/ha
conduite de la féverole est
en 1999.
proche de celle des céréales.
Le désherbage mécanique et On a pu distinguer deux
le passage de rouleau sont types de gestion des exploita-
souvent supprimés. tions permettant d’arriver
Quelles que soient les cul- à des marges similaires.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 11


Une filière du marché.
Les négociants, peu nom-
concentrée et
breux, traitent aujourd’hui
structurante plus de 90 % du marché
Le marché des grains biolo- total. Le secteur de la pre-
giques représentait environ mière transformation est
200 000 tonnes en 2003. La également très concentré.
production nationale ne Ainsi, cinq moulins traitent
couvre que 42 % des besoins les 32 000 tonnes de grains
et le pays importe des grains meuniers et l’un d’entre eux
des autres Etats membres de représente même 64 % des
l’Union Européenne, mais volumes. Cette concentra-
tion permet des économies
aussi du Canada et de l’Euro-
d’échelle importantes et a Prévisions de volumes sur le marché des grains biologiques du Royaume-Uni
pe de l’Est.
une action structurante. Ces pour la campagne 2003/2004
Le principal débouché est le
transformateurs ont en effet,
secteur de la fabrication d’ali- développement rapide de ces
ment du bétail. Il absorbe
le pouvoir d’organiser un La filière se
réseau de producteurs dernières années a permis développe surtout
81% des grains biologiques autour de leur unité de une diversification de l’offre.
La création de valeur ajoutée
au niveau de l’aval
fabrication. Cependant,
Encadré 1 aujourd’hui, cette situation sur les produits biologiques L’omniprésence des ani-
L’information met ces acteurs face à un a été l’élément attractif pour maux au niveau des exploi-
n’arrive plus aux choix délicat entre des les distributeurs. Ce dévelop- tations facilite la conduite
importations homogènes en pement de l’offre pour le du système dans lequel les
agriculteurs céréales ne sont pas une
qualité et en quantité, mais consommateur a incontesta-
L’obtention de finance- à un prix compétitif et une blement été un facteur de priorité. Le danger est alors
ment pour des projets de production locale de petits croissance important. de ne plus faire les efforts
recherche se fait par des lots hétérogènes dispersés nécessaires pour valoriser et
Cependant, les distributeurs,
appels d’offre émis par le maintenir la qualité de la
sur le territoire. sous la pression des consom-
ministère de l’Agriculture.
mateurs, veulent baisser les production et d’être concur-
Ce dernier finance à hau- Les distributeurs prix des produits biolo- rencé par les productions
teur de 50 % les études, et
le reste doit être pris en sont très giques. Par ailleurs, le messa- étrangères. Il n’est donc pas
charge par des entreprises impliqués ge est aujourd’hui brouillé sûr que les agriculteurs du
privées. La recherche par la multitude de logos des Royaume-Uni puissent pro-
Les supermarchés représen-
agronomique en Grande- organismes certificateurs fiter pleinement de cette
tent le mode de vente prédo-
Bretagne est assurée par (voir encadré 1). croissance. ■
minant des produits biolo-
des structures privées, qui giques puisqu’ils réalisent Tableau 1 : montant d’aides pour les céréales en €/ha
se font concurrence pour
plus de 82 % des ventes. Les (moyenne par an sur 5 ans)
la recherche de finance-
distributeurs ont répondu à France UK Autriche* Suède*
ment.
la demande des consomma- Aide à la 244 135 327 141
Afin d’être reconnus, les
chercheurs publient les teurs et ont élargi la gamme conversion
résultats de leurs et les linéaires consacrés aux Aide au maintien 0 45
recherches dans des revues produits biologiques. Le *aide de type indifférencié
scientifiques spécialisées
Encadré 2 nombre de certificateurs rend le message peu
peu accessibles aux agri-
culteurs. De plus, le trans- Une multitude d’organismes clair pour le consommateur. Il n’y a pas de
fert au niveau des exploi- certificateurs logo unique comme en France. Les produits
tants est peu efficace puis- 15organismes certifient 4000 producteurs et issus de l’agriculture biologique sont identi-
qu’un grand nombre de 1800 transformateurs. Cette diversité, faite fiés par les logos différents et le consomma-
conseillers indépendants de spécialités historiques, permet à chaque teur peut s’interroger sur la différence entre
sont aujourd’hui en action acteur certifié de choisir l’organisme qui les produits. D’autre part, certains distribu-
sur le terrain sans aucun correspond le mieux à ses contraintes tech- teurs hésitent à promouvoir les produits bio-
contrôle du type et de la nico-économiques. La certification serait un logiques de peur qu’un message du type “les
qualité de l’information véritable marché, sur lequel les organismes produits biologiques sont de meilleure quali-
transmise. sont en concurrence. té que vos produits conventionnels” soit
Mais ce système a ses points faibles. Le grand perçu par le consommateur.

12 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Grandes cultur
Grandes cultures

Impact des pratiques culturales


sur les populations d’arthropodes
des sols de grandes cultures
Déterminer des espèces “bio-indicatrices”
Par Philippe Viaux et Virginie Rameil (ARVALIS-Institut du végétal*)
Pourquoi étudier les arthropodes dits du sol, c’est-à-dire qui vivent sur ou dans le sol, en grandes cultures ?
Pourquoi se pencher sur les carabes, les staphylins ou les araignées ? D’abord parce que ces animaux sont utiles.
Ensuite parce que l’importance globale de leur population, mais aussi leur diversité, sont des indicateurs de
l’activité biologique du sol. Nous avons étudié différentes espèces d’arthropodes (carabes, araignées, staphylins,
opilions et myriapodes) dans des systèmes de production plus ou moins intensifs (monoculture de blé,
conventionnel, intégré, biologique…) et dans des jachères et haies. Ces travaux ont permis de mettre en évidence
des différences entre les systèmes. Ils permettent aussi de proposer des espèces “bio-indicatrices”, c’est-à-dire dont
il suffirait de compter les effectifs, au lieu de ceux de l’ensemble de la faune, pour évaluer le fonctionnement
biologique et la biodiversité d’un sol. Ce sont les résultats de cinq années d’études qui sont présentés ici.
L’agriculture, par les liens particuliers giques doivent permettre de caractéri-
qu’elle entretient avec la nature, joue ser l’état des agro-écosystèmes et de
un rôle fondamental sur la biodiversité. mettre en évidence aussi précocement
L’agriculture est à l’origine de la forma- que possible des modifications natu-
tion d’écosystèmes artificiellement sim- relles ou liées aux activités humaines.

ARVALIS-Institut du végatal
plifiés : les agro-écosystèmes. Ces agro- Ces arthropodes, de par leur vie au sol,
écosystèmes ont une durée de vie éphé- sont directement exposés aux pratiques
mère ponctuée par les interventions agricoles auxquelles ils sont sensibles ;
agricoles (récolte, travail du sol) et les de plus, ils occupent une place cruciale
applications de produits chimiques sont au sein de la chaîne alimentaire, préda-
brutales vis-à-vis de la biodiversité. teurs d’organismes phytophages (rôle
L’araignée Oedothorax apicatusa été trouvée en
Ces pratiques conduisent à une unifor- d’auxiliaires), mais aussi proies de la abondance dans les parcelles de blé biologique.
misation de la végétation qui se résume faune avicole. Des études de comparai-
alors à quelques espèces cultivées et une son des populations d’arthropodes Ces cinq années ont permis d’étudier
biodiversité sauvage restreinte. Ces éco- dans différents systèmes culturaux doi- l’influence des cultures sur les arthro-
systèmes sont fragiles et leur instabilité vent permettre de comprendre le rôle de podes et de proposer des indicateurs
doit être maîtrisée pour que le meilleur ces auxiliaires dans les agro-écosys- agri-environnementaux.
équilibre adaptatif entre faune, flore et tèmes et d’identifier les milieux et les
milieu puisse être atteint. L’enjeu de pratiques agricoles les plus favorables Cinq années de résultats
l’agriculture de demain est d’intégrer la (ou défavorables) à ces organismes.
dimension écologique dans ses pratiques Cinq années d’études ont ainsi été réa- Analyse qualitative
tout en maintenant sa production. lisées sur le dispositif expérimental des Nous pouvons constater que les zones
À ce titre, les arthropodes (carabes, sta- fermes de Boigneville (Essonne) qui de grandes cultures présentent une
phylins, araignées, opilions et myria- comporte différents systèmes de pro- richesse spécifique relativement impor-
podes) sont particulièrement intéres- duction, ainsi que sur des parcelles tante puisqu’il a été identifié 41 espèces
sants : l’étude de ces populations et la d’agriculteurs à proximité de ce site. Le
détermination d’indicateurs biolo- dispositif expérimental est exposé p.10. *Article paru dans Phytoma N° 570 avril 2004

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 13


Tableau 1 - Nombre d’espèces de carabes, d’araignées et de staphylins récoltés sur les cinq
années d’étude.

ARVALIS-Institut du végatal
1997 1998 2000 2001 2003 Total
Carabes 19 27 25 26 29 41
Araignées ND ND 18 18 26 31
Staphylins ND ND ND 13 12 14
ND = compté mais non déterminé à l’espèce

Platysma vulgare est parmi les carabes, l'espè-


de carabes sur l’ensemble de l’étude, 31 ré que quelques individus. ce la plus souvent rencontrée sans cette étude.
espèces d’araignées sur les trois der- D’un côté, Platysma vulgare (37 % des
nières années et 14 espèces de staphy- carabes capturés) est l’espèce prédomi-
lins les deux dernières années. nante dans les parcelles en système inté-

ARVALIS-Institut du végatal
Le nombre d’espèces observées varie gré, conventionnel, dans la jachère de
peu en général suivant l’année d’échan- ray-grass et la haie. D’un autre côté,
tillonnage (tableau 1) mais les espèces Pœcilus cupreus (32 % des captures)
présentes diffèrent d’une année sur prédomine dans les parcelles en systè-
l’autre, ce qui explique que le nombre me biologique et dans la jachère de
total d’espèces observées est très supé- sainfoin.
rieur au nombre de chaque année. Mal- Pour les araignées (tableau 3), on Pœcilus cupreus est une des espèces de
gré tout, les espèces les plus abondantes constate que Pardosa agrestis domine le carabes les plus souvent trouvées en 2003.
(Pœcilus cupreus, Platysma vulgare, peuplement d’Arachnides avec 68 %
Anchomenus dorsalis, Ophonus des effectifs. Cette espèce est prédomi- encore environ dix fois plus de staphy-
rufipes, Harpalus affinis… chez les nante dans toutes les parcelles, sauf en lins en 1998 qu’en 2001. Les diffé-
carabes, et Pardosa agrestis, Oedotho- blé biologique où Oedothorax apicatus rences constatées tant au niveau quan-
rax apicatus, Erigone atra… chez les représente 38 % des espèces capturées. titatif que qualitatif sont sans doute,
araignées) se retrouvent tous les ans. pour une part, dues aux conditions
Notons, de plus, que ces observations Analyse quantitative météorologiques de l’année. D’autre
ont été réalisées en fin de printemps. Or Le nombre d’individus capturés est d’une part, la variation des systèmes de pro-
nous avons constaté en 2003 lors d’ob- manière générale extrêmement élevé. Par duction étudiés explique aussi cette
servations effectuées à l’automne, que exemple plus de 3 000 individus ont été variabilité inter-annuelle.
de nouvelles espèces étaient à ajouter à piégés en neuf semaines dans neuf pots On constate en premier lieu que la bio-
notre inventaire ; ces observations pièges dans des parcelles “bio” en 2003, diversité des arthropodes peut varier
étant d’ailleurs en adéquation avec les alors que, rappelons-le, les animaux tom- d’une année à l’autre dans un même
données trouvées dans la bibliographie. bent par hasard dans les pots. agrosystème (tableau 4). Les différents
Le tableau 2 présente la liste des Les différences entre années sont systèmes de production ont une influen-
espèces de carabes observées en 2003. importantes. On observe par exemple ce significative sur la densité des arthro-
On peut ainsi constater que les effectifs environ deux fois plus de carabes en podes capturés comme le montrent les
de certaines espèces sont élevés alors 1998 qu’en 1997, environ 5 fois plus résultats obtenus en 2003 (figure 1).
que pour d’autres espèces on n’a captu- d’araignées en 2001 qu’en 1997, ou En effet, le système de production bio-
logique est nettement favorable aux
carabes, alors qu’ils sont moins pré-
3500
sents dans le système intégré. La jachè-
3000 Myriapodes re implantée en ray-grass, et fauchée en
Araignées bandes alternées, est favorable aux
Staphylins araignées ; elle l’est beaucoup moins
2500
Effectifs cumulés

Carabes
1861
pour les carabes qui sont gênés dans
2000 2003 leur déplacement par la densité de la
végétation. L’indice de Shannon est lar-
1500 gement supérieur à 2 en système biolo-
1151 2440
gique alors qu’il atteint moins de 1,7 en
913
1000 914 système intégré.
1199
En ce qui concerne l’équilibre biologique
500 1000
617 709 des différentes espèces d’arthropodes cap-
522
116 turés, il est intéressant de souligner que le
0
Blé Bio 1 Bl Bio 2 Blé Intégré Blé sans travail Jachère Haie
système de production biologique présen-
du sol ray-grass (données corrigées) te une meilleure équitabilité des carabes
Systèmes de culture (tendance vers une abondance équivalen-
Figure 1 - Observations des effectifs cumulés par famille et par système pour l'année 2003 te des espèces, donc une meilleure diversi-
(9 pots pièges pendant 9 semaines). té) que le système intégré.

16
14 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66
La méthode employée sur le terrain pour Indice de Shannon-
Weaver
arriver aux critères de densité des La biodiversité de chaque parcelle est
évaluée grâce à l’indice de Shannon-
populations et de diversité des espèces Weaver calculé ainsi :
S

Sites expérimentaux Traitement des données H’ =



i=1
pi log2 pi
L’étude est menée dans l’Essonne Les résultats obtenus font l’objet de
(sud du Bassin Parisien), sur les com- diverses analyses statistiques réalisées Cet indice prend en compte la proba-
munes de Maisse et Boigneville. Le avec le Service des études statistiques bilité de rencontre d’un taxon sur une
dispositif des fermes de Boigneville et méthodologiques d’ARVALIS Insti- parcelle (pi) et la richesse spécifique S
est installé depuis 1991 ; y sont étu- tut du végétal. Sont étudiés deux cri- (nombre d’espèces récoltées sur une
diés des systèmes de production tères : la densité des populations (fac- parcelle).
variant selon les pratiques teur quantitatif) et la diversité des Note : la probabilité pi est égale au
culturales : conventionnel, intégré, espèces (facteur qualitatif). nombre total d’individus de l’espèce i
sans travail du sol, biologique… divisé par le nombre total d’individus
La densité des de toutes les espèces récoltées sur la
Dispositif populations parcelle. L’indice de Shannon-Weaver
L’échantillonnage des arthropodes se La densité des populations d’arthro- est nul quand il n’y a qu’une seule
fait par la technique des pots pièges podes est étudiée grâce à une analyse espèce et sa valeur est maximale
(type Barber). Il s’agit d’un dispositif de variance. Cela permet de comparer quand toutes les espèces ont la même
de piégeage passif, les captures résul- les parcelles étudiées sur la base des abondance.
tent de l’activité des espèces et ne ren-
seignent pas sur leurs abondances
populations d’arthropodes qui y sont Équitabilité
rencontrées et ceci à différents L’équitabilité permet de comparer des
relatives. Cette méthode est utilisée
niveaux taxonomiques : faible pour peuplements comportant des nombres
pour la détermination des habitats
les familles d’individus telles que d’espèces différents avec comme objec-
préférentiels des espèces et l’étude de
carabes ou araignées et plus élevé tif d’observer l’équilibre des popula-
la diversité des peuplements.
lorsque chaque espèce est étudiée en tions présentes. Elle est égale au rap-
Descriptif particulier. port entre la diversité réelle calculée et
Deux gobelets plastiques (diamètre Ainsi, l’analyse de variance nous la diversité théorique maximum.
7 cm) sont enterrés au ras du sol ; un informe sur les distributions des Soit : E = H’/Log2
premier sert de moule, le deuxième, arthropodes, à savoir si celles-ci sont L’équitabilité tend vers 0 lorsqu’une
inséré dans le premier, contient la identiques entre les parcelles ou si au espèce domine largement un peuple-
solution de piégeage. Celle-ci est un contraire elles révèlent des ment ; elle égale 1 si toutes
mélange non attractif à base d’eau, différences significatives. les espèces ont la
sel et mouillant qui permet de noyer L’espace entre les pots même abondance.
les arthropodes piégés et de les étant suffisant pour qu’ils
conserver d’une semaine à l’autre. Les soient considérés indépen-
pots sont protégés de la pluie par une dants, chacun représente
étiquette. Les points de prélèvement une répétition de l’expérien-
sont disposés de sorte qu’il n’y ait pas ce. Les données sont traitées
d’interaction entre pots. Le relevé des à l’aide des logiciels Statbox
pots est hebdomadaire et continu sur et SAS System.
une durée de huit à neuf semaines.
Chaque semaine, le contenu de La diversité des
chaque pot piège est rincé puis trans- espèces
féré dans un pot en plastique conte- Des indices de diversité per-
nant de l’alcool à 70°, assurant la mettent d’étudier la diversi-
conservation des arthropodes. té spécifique des parcelles.
Sont ainsi calculés deux
Comptage et indices : l’un prenant en
détermination compte le nombre d’es-
On s’intéresse aux familles des Carabi- pèces rencontrées, l’autre
dés, Staphylinidés, Arachnides et mesurant leur réparti-
Myriapodes : ces arthropodes sont tion équitable. Ce sont
comptés et déterminés au genre et à l’es- l’indice de Shannon-
pèce à l’aide d’une loupe binoculaire. Weaver et l’équitabilité.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 15


Des espèces années montrent que les araignées sem-
bio-indicatrices ? blent être de meilleurs indicateurs que
les carabes ou les staphylins. On peut
Compte tenu de la complexité de ces malheureusement constater dans la
observations, il serait utile de disposer bibliographie que la majorité des obser-
d’espèces repères (bio-indicatrices) per-

ARVALIS-Institut du végatal
vations d’arthropodes terrestres sont
mettant de caractériser un milieu sans
réalisées sur les carabes, les araignées
faire une analyse exhaustive de la
étant plus difficiles à identifier à l’espèce.
population d’arthropodes.
Dans cet esprit, deux familles d’arai- Conclusion
gnées sont particulièrement intéres-
santes. Les Lycosidae, représentées L’importance des effectifs capturés et la
Pardosa agrestis : araignée prédominante diversité des espèces présentes nous
dans toutes les parcelles saufs celles du blé essentiellement par deux espèces : Par-
biologique où O. apicatus est plus fréquente. dosa agrestis et Alopecosa cuneata, se confortent dans l’idée que le rôle des
révèlent comme bio-indicatrices des arthropodes terrestres des milieux cul-
parcelles enherbées. tivés est probablement important mais
En effet, sur les cinq années d’étude, Les Linyphiidae, avec comme espèces mal connu. Rappelons que la majorité
l’équitabilité moyenne est de 0,60 pour Oedothorax apicatus et Erigone atra, des espèces rencontrées est carnivore et
le système biologique alors qu’elle n’est sont indicatrices de pratiques favorables joue un rôle d’auxiliaire des cultures.
que de 0,44 pour le système intégré à la biodiversité (système biologique). Mais que consomment-elles exactement ?
(tableau 4). Nos observations réalisées ces dernières Quel rôle régulateur jouent-elles ?
Ces questions restent à approfondir…
Tableau 2 - Espèces et effectifs de carabes observés en 2003 dans les différents systèmes.
Parallèlement, l’érosion de la biodiver-
ESPÈCES PARCELLES HAIE sité est un sujet de préoccupation
Bio1 Bio2 Intégré Conv. Ray-grass Sainfoin majeur aujourd’hui (mise en place de
Anchomenus dorsalis 40 85 22 9 3 17 14 Natura 2000, conditionnalité des aides
Amara aenea 3 12 0 0 1 5 6 PAC…). Il s’agit de préserver une res-
Amara ovata 0 5 0 0 1 3 5 source naturelle au même titre que les
Argutor sternus 0 0 0 0 1 0 0
Asaphidion flavipes 0 1 0 0 0 0 0
énergies non renouvelables. Alors quels
Badister sodalis 0 2 0 0 1 2 1 moyens mettre en œuvre pour enrayer
Bembidion sp. 2 5 2 0 2 1 3 cette érosion ? Les solutions sont, là
Brachinus crepitans 0 0 0 0 0 2 0 encore, mal connues, car peu étudiées
Brachinus sclopeta 1 0 0 0 0 0 0 jusqu’ici.
Calathus fuscipes 0 0 1 1 3 0 6
Calathus melanocephalus 2 0 1 0 0 0 0
Nous avons mis en évidence une sensi-
Callistus lunatus 0 0 0 0 0 3 0 bilité des arthropodes au système de
Cyrtonotus aulicus 0 0 0 0 0 0 1 production, mais les différences entre
Demetrias atricapillus 1 7 2 0 0 0 0 systèmes sont subtiles et difficiles à
Dromius quadrillum 20 10 1 0 1 1 0 expliquer. On peut conclure que le sys-
Harpalus affinis 1 78 50 9 8 4 77
Harpalus serripes 1 2 10 0 2 0 16
tème biologique est favorable aux
Lorocera pilicornis 0 6 0 0 0 0 0 populations d’arthropodes, tant au
Metallina lampros 6 15 5 0 9 18 5 niveau de leur biodiversité qu’au
Nebria brevicolis 63 49 3 3 0 3 2 niveau de leurs effectifs. Néanmoins, il
Notiophilus biguttatus 1 1 4 4 1 1 5 n’est pas possible, en l’état du travail
Ophonus azureus 2 0 0 0 2 1 3
Ophonus rufipes 287 149 4 4 1 27 5
réalisé, de préciser quels sont précisé-
Ophonus sp. 0 0 0 0 0 1 0 ment les facteurs de production expli-
Platysma vulgare 192 324 408 391 53 14 168 quant cette différence.
Pœcilus cupreus 373 442 104 288 27 76 31
D’autres études des arthropodes dans
Synuchus nivalis 1 0 0 0 0 0 0
Trechus quadristriatus 3 6 0 0 0 0 0 les systèmes de production en grandes
Zabrus tenebrioides 1 0 0 0 0 0 0 cultures doivent permettre d’avoir une
Total 1000 1199 617 709 116 179 348 vision globale de l’importance du
maintien de la biodiversité au sein
Tableau 4 – Biodiversité des carabes dans les différents systèmes de production sur les cinq
années d’étude. d’une agriculture durable. De nou-
Système Intégré Biologique veaux travaux seront nécessaires pour
1997 1998 2000 2001 2003 2001 2003 compléter les informations recueillies
ces dernières années ; ils permettront
Indice de Shannon-Weaver 1,25 1,56 1,27 1,24 1,68 2,40 2,42 notamment de confirmer les indica-
Équitabilité 0,49 0,52 0,40 0,36 0,44 0,63 0,58 teurs identifiés. ■

16 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


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Je commande les guides techniques ITAB prix code quantité prix total
Produire des fruits en agriculture biologique 50 € 12 08 11 x ........ = ........ €
1e édition - 2002 (collectif)
Rédigé principalement par l’équipe du GRAB, ce document rassemble de la façon la plus
exhaustive possible l’ensemble des connaissances techniques actuelles permettant
de produire des fruits dans le respect du cahier des charges européen
de l’agriculture biologique (330 pages).

Guide des matières organiques - tome 1 - 2e édition 46 € 12 09 01 x ........ = ........ €


(Blaise Leclerc, 2001)
Les dix chapitres de ce tome I traitent des matières organiques dans les sols agricoles, de
leur analyse, de leur composition, de leur compostage, de leur gestion par système de culture,
de leur relation avec la qualité des récoltes et de l’environnement, de la réglementation.
Il constitue une référence parmi les outils d’aide à la conversion à l’agriculture biologique (240 pages).

Guide des matières organiques - tome 2 - 2e édition 23 € 12 19 01 x ........ = ........ €


(Blaise Leclerc, 2001)
Les fiches matières premières pour compléter le tome I du Guide des matières organiques :
les principaux constituants des engrais et des amendements organiques y sont décrits (96 pages).

Guide des matières organiques - tomes 1 + 2 52 € 12 29 01 x ........ = ........ €


- 25% sur le lot des deux tomes

Qualité des produits de l’agriculture biologique 23 € 12 08 06 x ........ = ........ €


(Anne-Marie Ducasse-Cournac et Blaise Leclerc, 2000)
Basé sur une recherche bibliographique internationale, ce document présente le bilan des
réflexions et des données scientifiques actuelles concernant la qualité des produits de
l’agriculture biologique. Un document de référence indispensable pour aborder, dans
une démarche scientifique, ce thème essentiel des relations entre l’agriculture biologique
et la qualité des produits qui en sont issus (64 pages).

Fruits rouges en agriculture biologique (Jean-Luc Petit, 2000) 27,50 € 12 08 02 x ........ = ........ €
Ce guide rassemble le savoir technique et l’expérience des producteurs, complété par
une recherche bibliographique actualisé sur framboise, cassis, groseille, mûre et myrtille (60 pages).

Jaunisse de la vigne, bilan et perspectives de la recherche 12 € 12 08 05 x ........ = ........ €


Recueil des communications du colloque du 25 janvier 2000. Situation dans le monde,
en France et en Italie, point sur les recherches (65 pages).

Guide 2003 des variétés de céréales 8€ 12 08 08 x ........ = ........ €


Résultats des essais de l’année, préconisations pour les essais 2002/2003

Promotion : guide 2003 + guide 2002 des variétés de blé tendre 10 € 12 18 08 x ........ = ........ €
Revue de presse BIO PRESSE (1 an - 11 numéros) 80 € 12 99 99 x ........ = ........ €
Éditée tous les mois, elle vous tient au courant du principal de l’actualité technique, scientifique,
commerciale et réglementaire sur l’agriculture biologique (100 références dans chaque numéro,
issues des nouvelles publications et de plus de 300 périodiques français et étrangers).
Renseignements : Mme Ribeiro tél : 04 73 98 13 15 - fax : 04 73 98 13 98

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n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 17


Je commande les actes des colloques ITAB prix code quantité prix total
Actes colloque viticulture - Cognac 2003 22 € 12 07 08 x ........ = ........ €
Actualités de la protection du vignoble, lutte contre flavescence dorée (150 pages)
Vins biologiques : influences des choix techniques 20 € 12 07 06 x ........ = ........ €
sur la qualité des vins (au vignoble et à la cave) - Montpellier 2003 (95 pages)
Actes colloque viticulture - Angers 1999 15 € 12 09 09 x ........ = ........ €
Flavescence dorée, réduction des doses de cuivre, réduction des apports de SO2 (110 pages)
La Gestion Globale du Vignoble Biologique - Die 2001 15 € 12 08 09 x ........ = ........ €
Matériel végétal, traitements : efficacité et environnement, environnement du vignoble, vinification et méthodes physiques de limitation des additifs (72 pages)
Actes colloque fruits et légumes - Perpignan 2003 22 € 12 07 07 x ........ = ........ €
Qualité et protection des cultures, composts biodiversité (149 pages)
Actes colloque fruits et légumes - Morlaix 2002 20 € 12 17 03 x ........ = ........ €
Composts, biodiversité - Arboriculture : pomme à cidre, biodynamie, Puceron cendré, haie et bandes fleuries - Maraîchage : semences et plants, biodiversité (110 pages)
Actes colloque fruits et légumes - Bouvines 2001 22 € 12 07 05 x ........ = ........ €
Bilan du programme interrégional “agrobiologie transmanche”, Alternative au cuivre - Arboriculture : contrôle de la tavelure, sol, maîtrise des ravageurs, éclaircissage -
Maraîchage : sols, semences et plants, oïdium (213 pages)
Actes colloque “Vers plus d’autonomie alimentaire ?” - Caen 2004 (104 pages) 22 € 12 07 09 x ........ = ........ €
Actes colloque élevage “Ethique et technique” - Besançon 2002 (126 pages) 20 € 12 17 04 x ........ = ........ €
Actes colloque Alimentation et Élevage - Limoges 2001 20 € 12 07 04 x ........ = ........ €
Importance de l’alimentation dans l’équilibre des systèmes d’élevage, alimentation / santé animale / qualité des produits, l’autonomie en élevage (185 pages).

sous-total 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . €
Je commande les fiches techniques ITAB prix code quantité prix total
La création du verger en agriculture biologique (pommier-poirier) 3€ 12 09 07 x ........ = ........ €
Conduite d’un verger en agriculture biologique. Principes de base 3€ 12 09 06 x ........ = ........ €
Le poirier en agriculture biologique 3€ 12 09 17 x ........ = ........ €
Le noyer en agriculture biologique 3€ 12 09 19 x ........ = ........ €
Le châtaignier en agriculture biologique 3€ 12 09 21 x ........ = ........ €
Le contrôle des maladies du pêcher en agriculture biologique 3€ 12 09 22 x ........ = ........ €
Promotion : - 50 % pour le lot des 6 fiches arboriculture ci-dessus 10,5€ 12 19 03 x ........ = ........ €
Production de salades d’automne-hiver sous abris froids 3€ 12 09 04 x ........ = ........ €
Lutter contre les nématodes à galles en agriculture biologique 3€ 12 09 18 x ........ = ........ €
Les Lépidoptères, ravageurs en légumes biologiques (2 fiches) 4,5 € 12 09 20 x ........ = ........ €
Maladies et ravageurs de la laitue et de la chicorée à salade en AB 4,5 € 12 09 24 x ........ = ........ €
Ennemis communs aux cultures légumières en AB (2 fiches) 4,5 € 12 09 33 x ........ = ........ €
Evaluer la fertilité des sols 3€ 12 09 40 x ........ = ........ €
Fertilisation en maraîchage biologique 3€ 12 09 41 x ........ = ........ €
Choix des amendements en viticulture biologique 3€ 12 09 10 x ........ = ........ €
Protection du vignoble en agriculture biologique 3€ 12 09 11 x ........ = ........ €
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Caractéristiques des produits de traitement en viticulture biologique 3€ 12 09 13 x ........ = ........ €
L’enherbement de la vigne 3€ 12 09 34 x ........ = ........ €
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L’activité biologique des sols - Méthodes d’évaluation 3€ 12 09 35 x ........ = ........ €
La protection contre les vers de la grappe en viticulture biologique 3€ 12 09 37 x ........ = ........ €
Utilisation du compost en viticulture biologique 3€ 12 09 38 x ........ = ........ €
Réglementation et principes généraux de la viticulture biologique 3€ 12 09 39 x ........ = ........ €
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Lot des 3 fiches protéagineux : La culture biologique de la féverole + 8€ 12 09 23 x ........ = ........ €
La culture biologique du pois protégineux + Les associations à base de triticale/pois fourrager en AB

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18 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Arboricultur
Arbo-Viticulture

Acariens : les araignées


invisibles des agrosystèmes
Par Alfons Dominguez i Gento (La Fertilidad de la Tierra)1, traduction par Monique Jonis (ITAB)
Les acariens sont de minuscules araignées (<1 mm) invisibles à l’œil nu. Vus à la loupe, ils ont
un corps cylindrique avec deux ou quatre paires de pattes recouvertes ou non d’une petite toile.
Ils ont des mouvements plus ou moins lents et on ne les remarque que lorsqu’ils pullulent. Il est
intéressant de mieux les connaître, car ils peuvent devenir de précieux alliés lorsqu’ils évoluent
dans un milieu exempt de produits chimiques ou de traitements non spécifiques.
Les acariens sont de la classe des
Arachnides (araignées et scorpions).
Ces micro-arthropodes constituent un
groupe relativement homogène en
terme de morphologie, mais très diver-
sifié sur le plan du comportement et des
niches écologiques occupées. Environ
30 000 espèces d’acariens ont été recen-
sées. Parmi elles les acariens phyto-
phages appartenant à l’ordre des Acti-
nédides. Les groupes les plus impor-
tants sont les Tétranyques, les Erio-
phyides et les Tarsonèmes. Ils se nour-
rissent de végétaux (sauf des racines) et
causent des dégâts visibles sur les cul-

© MAPA
tures. Ils piquent l’épiderme des
feuilles, des jeunes pousses et des fruits
Invasion de Tetranychus urticae sous serre : dégats sur une feuille de haricot
pour en extraire le liquide cellulaire,
laissent des dégâts visibles (décolora-
d’autres insectes qui peuvent être poten- Ce régime alimentaire diversifié leur
tion jaune due à la disparition de la
tiellement préjudiciables aux cultures permet de se maintenir sur les cultures,
chlorophylle, tâches rouges…).
(thrips, cochenilles, pucerons). même lorsque le niveau de proies est
Les Acariens Phytoséiides Il est fréquent de les voir consommer du faible. Une bonne gestion des haies et
pollen, du nectar ou les exudats des des couvertures végétales (engrais verts,
régulateurs naturels
insectes suceurs (pucerons et aleurodes). bordures, tournières) peut avoir un effet
Parallèlement aux phytophages, d’autres
acariens, les Phytoséiides, sont leurs pré- Tableau 1 - Répartition des espèces de Phytoséiides sur la flore spontanée de la région de Valence
dateurs : leurs mouvements sont plus Espèce de Phytoséiides Espèces végétales
nerveux et rapides, ils ont un aspect glo- Neoseiulus californicus Menthe (Mentha pulegium), Chénopodes, Oseille
buleux en forme de goutte d’eau. Ce (= Amblyseius californicus) (Rumex spp), Prêle (Equisetum spp), ainsi que
sont d’efficaces prédateurs polyphages différentes espèces de Graminées
qui jouent un rôle très important dans Euseius stipulatus Menthe (Mentha pulegium), ainsi que
les agro-écosystèmes. En effet, non seu- différentes espèces de Chardons (Cardus spp).
lement ils sont les principaux régula- Amblyseius barkeri Menthe (Mentha pulegium), Liseron (Convolvulus
teurs des acariens phytophages mais ils arvensis), Pourpier (Portulaca oleracea), Oxalis
interviennent aussi dans la régulation (Oxalis pes-capprae) et diverses espèces de Graminées
1
Typhlodromus phialatus Romarin (Rosemarius officinalis), Asperge (Asparagus
Paru dans La Fertilidad de la Tierra nº15,
lafertilidad@wanadoo.es spp), Chèvrefeuille (Lonicera spp), Ronce (Rubus spp)

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 19


bénéfique sur ces auxiliaires prédateurs tures biologiques que dans celles trai- lations de Phytoséiides et des autres
et par conséquent sur le contrôle natu- tées chimiquement (cf. tableau 2). prédateurs d’acariens phytophages).
rel des phytophages. Comme le montre D’une part parce qu’ils sont sensibles Lorsque le contrôle par les acariens
le tableau 1, la plupart des plantes sau- aux produits phytosanitaires, et d’autre prédateurs est insuffisant, il est pos-
vages méditerranéennes peuvent héber- part parce que les sols biologiques ren- sible de recourir ponctuellement à des
ger les Phytoséiides en raison de leur ferment une importante quantité de traitements.
floraison attractive, de leur richesse en matière organique privilégiant leurs Contre les espèces estivales sur les frui-
proies potentielles ou de leur capacité à développement. tiers et les vignes, les traitements aux
fournir un refuge. huiles minérales ou de paraffine sont les
Tableau 2 - Nombre moyen d’acariens dans plus efficaces. Des doses de 0,75 à 1%
des sols biologiques et conventionnels
permettent d’épargner les Phytoséiides.
(nombre d’individus pour 100g de sol)
En automne, avant la chute des feuilles,
Types Sol en Sol en contre les acariens des bourgeons les
d’acariens culture culture huiles peuvent être mélangées avec du
biologique conventionnelle savon potassique à 0,25 ou 0,5%.
Oribatidés 1,24 0,38 Contre les espèces hivernales ou qui
Gamasidés 0,9 0,37 aux printemps s’attaquent aux jeunes
pousses et fruits (acariens et Eriofyides
Les acariens auxiliaires des arbres fruitiers ou de la vigne), les
des cultures biologiques traitements de fin d’hiver avec des
En général, les acariens ne constituent huiles ou de la bouille sulfo-calcique
pas un problème en culture biologique, donnent de bons résultats.
bien au contraire, les Phytoséiides et les Le soufre mouillable ou en poudrage
acariens du sol sont des auxiliaires est un bon acaricide naturel, il est
indispensables. Sur les cultures sen- recommandé de l’utiliser plutôt sur les
sibles aux attaques d’acariens comme cultures maraîchères que sur les cul-
© MAPA

les clémentiniers, les populations pou- tures pérennes. En effet, sur ces der-
vant causer des dommages aux fruits nières, on observe une diminution des
Invasion de Tetranychus urticae sous serre,
et son prédateur Phytoseilus persimilis, de diminuent progressivement au moment populations d’acariens phytophages
couleur plus claire
de la conversion. En effet, lorsque juste après le traitement, rapidement
l’usage des phytosanitaires est aban- suivie d’une augmentation due à la des-
Les acariens du sol donné, la population d’acariens préda-
truction des populations d’acariens
Les acariens sont les Arachnides les prédateurs, qui sont également sen-
teurs (principalement des Phytoséiides)
plus représentés dans le sol. Ils occu- sibles au soufre. ■
progresse, ils peuvent alors jouer leur
pent principalement les premiers centi- rôle de régulateurs.
mètres des sols, mais il existe des C’est d’ailleurs un facteur clé : si les
espèces des strates profondes. On ren- conditions environnementales sont dites
contre deux ordres principaux dans le “normales”, les acariens phytophages
sol, les Oribatidés et les Gamasidés. Ils peuvent être contrôlés naturellement.
ont une importance particulière dans la En agriculture biologique, l’utilisation
vie des sols. d’insecticides à large spectre (roténone,
Les Oribatidés (ou les Cryptostigmates) pyrèthres) peut cependant entraîner la
sont essentiellement saprophages : ils se pullulation d’acariens phytophages.
nourrissent principalement de matières
organiques en décomposition et jouent Recommandations
un rôle fondamental dans son recycla- En cas d’attaque par les acariens phy-
ge. Leur présence est un excellent indi- tophages, il est recommandé :
cateur de la fertilité du sol. - de protéger et favoriser le développe-
Les Gamasidés sont plus polyphages, et ment de la faune auxiliaire,
notamment prédateurs d’autres micro- - d’éviter autant que possible l’usage de
arthropodes (comme les Phytoséides) et produits non spécifiques tels que la
de petits vers. roténone, les pyrèthres,
Donc, pour maintenir un niveau de - de laisser se développer les plantes sau-
matières organiques satisfaisant dans vages aux floraisons abondantes et
les sols, il est conseillé de favoriser leur échelonnées (car le pollen et le nectar
présence. ainsi que les populations d’acariens qui
© MAPA

Tout comme les Phytoséiides, ces aca- se réfugient dans les herbes et les cul-
riens sont plus abondants dans les cul- tures contribuent au maintien les popu- Tetranychus urticae : dégâts sur feuille d'agrume

20 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Les principaux phytophages des rameaux, voire par des cloques ou des enroulements
sur les feuilles. Les plus connus sont :
Les principaux phytophages rencontrés dans les • l’acarien des bourgeons (Erio-
agrosystèmes sont les Tétranyques (acariens phyes sheldoni Ewing). Il vit
rouges, araignées rouges) et les Eriofyides. aux dépens des bourgeons, abri-
Une température élevée et une faible hygrométrie té sous les écailles. Sur le citron-
nier ses attaques sont spectacu-
favorisent en général leurs pullulations.
laires.
Les Tétranyques les plus courants et les mieux connus des • Le Phytopte du noisetier (Phy-

ACTA
agriculteurs sont : tocpella avellanea nalepa). Ce
ravageur attaque et déforme les Citron déformé par
• l’acarien rouge des agrumes : Panonychus citri, de cou-
bourgeons et diminue fortement l’Acarien des bourgeons
leur rouge violacé, il fait des ébauches de toile et résiste (Eriophyes sheldoni Ewing)
la récolte.
peu à la chaleur. Il se développe sur les agrumes (préfé-
rentiellement sur les orangers) et occasionnellement sur • L’acarien de l’érinose de la vigne
les amandiers, les poiriers et quelques plantes ornemen- (Colomerus vitis (Pagenstecher)). Il existe trois types de
tales sur lesquelles il cause cependant peu de dégâts. cet acarien qui commettent des dégâts bien caractéris-
tiques sur les feuilles. L’un provoque l’érinose (boursou-
• L’acarien rouge des arbres fruitiers : Panonychus ulmi. Il
flures), l’autre, l’enroulement des feuilles et le dernier
endommage principalement les arbres fruitiers et attaque
attaque les bourgeons (Bud mite).
les feuilles en les vidant de leurs cellules superficielles.
Elles prennent un aspect plombé et peuvent parfois chu- • Le Phytopte de l’acariose de la vigne (Calepitrimerus vitis
ter. On le trouve surtout sur les pommiers, les poiriers, (Nalepa)) attaquant les bourgeons.
les pruniers, les cognassiers, bien qu’il puisse aussi se • L’acariose bronzée de la tomate (Aculops lycopersici
réfugier et causer des dégâts sur les pêchers, les aman- (Massee)). Cet acarien se développe dans toutes les par-
diers, la vigne, les cerisiers etc.. ties aériennes de la tomate et de la pomme de terre. Les
• Le Tétranyque tisserand : Tetranychus urticae, dégâts se manifestent sous l’aspect de plaques bronzées
de couleur rouge ou jaune vif. Cet aca- ou luisantes, les feuilles se dessèchent puis tombent.
rien tisse à la face inférieure des
feuilles des toiles soyeuses qui
retiennent l’humidité et assu-
rent une protection contre le
vent, les prédateurs et les
traitements. Il est extrê-
mement polyphage et
près de 200 plantes-
hôtes sont susceptibles
de l’héberger : coton,
agrumes, vigne, cul-
tures maraîchères
(tomate, poivron,
concombre, haricot,
fraise), et cultures
ornementales (rosier,
chrysanthème).
• Il existe d’autres espèces
du même genre (Tetrany-
chus) assez semblables qui peu-
vent affecter d’autres cultures comme
la pomme de terre ou les cultures florales etc...
Les Eriofyides sont des acariens au corps vermifor-
me et ne possédant que deux paires de pattes. Très
petits (< 2,5 mm), ils demeurent invisibles à l’œil nu.
Chaque espèce provoque des dégâts spécifiques sur
une espèce végétale bien déterminée. Ils agissent en
perforant la paroi des cellules sans les tuer. Le végé-
tal réagit par le développement d’une forte pilosité,
par la formation de galles ou par le buissonnement

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 21


Maraîchage
Maraîchage
Le Sclerotinia en AB
la lutte est possible !
Par Jerôme Lambion (GRAB)
La sclérotiniose (ou pourriture blanche) est causée par plusieurs champignons du genre Sclerotinia,
principalement S. minor et S. sclerotiorum, qui sont extrêmement polyphages. S. minor peut attaquer
la salade, la chicorée, l'endive, l'asperge et S. sclerotiorum se rencontre sur toutes les cultures,
exceptées les alliacées et les graminées. De manière générale, les cultures les plus touchées par le
Sclerotinia sont les salades, le tournesol, le colza. Les pertes engendrées par cette maladie peuvent
être très importantes, surtout sur des parcelles où se succèdent des cultures sensibles pendant
plusieurs années. Cet article se propose de présenter les symptômes provoqués par Sclerotinia et de
faire le point sur les moyens actuellement à la disposition des producteurs biologiques pour lutter
contre ce pathogène du sol très nuisible.
Ces symptômes sont parfois confon-
dus avec ceux provoqués par Botrytis
cinerea (ou "pourriture grise"). Botry-
tis et Sclerotinia, qui sont deux genres
proches, sont souvent trouvés en asso-
ciation sur le collet. Chacun possédant
une capacité saprophytique (aptitude
à se nourrir de tissus végétaux morts),
il est parfois impossible de distinguer
le champignon responsable de l'at-
taque primaire et du champignon
saprophyte qui se développe sur les
tissus déjà infectés. Botrytis se déve-
loppe cependant moins rapidement
que Sclerotinia ; les tissus de la salade
ont donc le temps de réagir à l'attaque
(coloration rougeâtre à la marge des
lésions). D'autre part, le mycélium de
GRAB

Botrytis est grisé contrairement à celui


Photo 1 - Attaque de Sclerotinia sur laitue (noter le mycélium blanc au collet)
de Sclerotinia bien blanc, avec une
forte émission de spores (“poussière
grise”). La production de sclérotes par
Des dégâts assez flétrissent brusquement car le collet
Botrytis est assez rare.
pourrit complètement. Des taches de
caractéristiques même aspect peuvent apparaître aussi Sur le tournesol
sur le feuillage. Puis un mycélium
Sur la salade Les symptômes sont peu différents de
cotonneux bien blanc caractéristique ceux rencontrés sur salade, les plantes
La contamination débute sur les feuilles
apparaît sur une partie des tissus affec- fanent à partir de la formation du bou-
les plus âgées, en contact avec le sol et tés (cf. photo 1). Ce mycélium dévelop- ton floral. Sur les feuilles, le pétiole et
souvent sénescentes. Il apparaît une pe les sclérotes, d'abord blancs, puis la tige, il y a une décoloration puis
pourriture humide de couleur marron noirs et durs caractéristiques du Sclero- ramollissement des organes atteints.
clair qui progresse alors très rapide- tinia. Ils sont petits (moins de 2 mm), Apparaît alors un mycélium blanc
ment (parfois en moins de 2 jours) le irréguliers et plutôt circulaires pour S. apparaît avec des sclérotes en forma-
long des nervures principales vers le minor, gros (entre 2 et 20 mm) et plu- tion. Ces zones de moindre résistance
cœur de la salade. Les plantes attaquées tôt allongés pour S. sclerotiorum. plus fragiles provoquent souvent la

22 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Biologie du Sclerotinia
Les sclérotes représentent la forme de
conservation du Sclerotinia. ces
nodules noirs de quelques millimètres

M. Courtillot - INRA
d'épaisseur sont constitués de mycé-
lium très condensé imprégné de mélani-
ne. très résistants, ils peuvent survivre 8
à 10 ans en profondeur du sol où la
teneur élevée en CO2 inhibe leur germi- Photo 3 : apothécies apparaissant sur un
nation. Grâce à sa capacité saprophy- sclérote
tique, la conservation du Sclerotinia de contamination lorsque les tempéra-
peut se faire sous forme de mycélium tures sont peu élevées (8 à 16°C). Les
libre présent sur les débris végétaux
C . L a m a rq u e - I N R A

sclérotes présents à la surface du sol for-


abandonnés dans les parcelles. ment des apothécies (en forme de petits
La contamination de la plante se fait “chapeaux” : cf. photo 3) qui libèrent
principalement par le mycélium qui des ascospores pouvant être dissémi-
pénètre dans les tissus de la plante. Il nées par le vent sur plusieurs centaines
Photo 2 - Capitule de tournesol désagrégé est soit issu des sclérotes proches des
par Sclerotinia de mètres. Ces spores, qui ont besoin de
feuilles basses des salades, 42 heures d'eau liquide pour germer et
casse de la tige. Sclerotinia peut aussi soit présent sur pénétrer dans la plante, sont respon-
les déchets de sables des attaques sur les parties
attaquer la face fleurie du capitule (cf.
culture. S. hautes des salades ou des tourne-
photo 2) : ne subsistent alors que les sclerotiorum sols.
fibres libéro-ligneuses du sommet de la possède un
L'optimum thermique du Sclero-
tige (aspect de fouet). autre mode
tinia se situe en dessous de 20°C.
Les périodes humides et plu-
vieuses sont les plus favorables au
développement de la maladie.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 23


Les moyens de lutte en 66 ont mené des essais sous-abri depuis graines ; les sclérotes produits peu-
une dizaine d'années : une solarisation vent donc être récoltés en même
agriculture biologique estivale réalisée tous les trois ans per- temps que les semences.
La désinfection du sol met de maintenir le Sclerotinia à un • Eliminer rapidement les plantes
niveau faible. atteintes ou mortes (qui peuvent por-
Elle est essentiellement envisageable en
maraîchage où la valeur ajoutée est ter des sclérotes) en cours de culture
plus importante.
Les mesures et éviter l'enfouissement des déchets
prophylactiques végétaux.
■ La désinfection à la vapeur
Elles sont basées sur la connaissance de • Un travail du sol profond permet
Elle consiste à injecter dans le sol de la
la biologie du Sclerotinia, doivent aussi d'enfouir profondément les sclérotes
vapeur à 180°C. L'élévation de tempé-
être prises. qui seront détruits par les micro-
rature dans le sol (80-95°C) entraîne sur
organismes telluriques antagonistes.
une profondeur d'environ 25 cm la des- Limiter l'inoculum
truction de nombreux organismes : • Eviter autant que possible les trans-
• Il faut limiter la succession de cul- ports de terre des parcelles contami-
champignons du sol, nématodes, tau- tures sensibles au Sclerotinia sur la
pins, mauvaises herbes, y compris les nées vers les parcelles saines, par
même parcelle : le nombre de sclé- exemple en lavant les outils de travail
sclérotes (détruits à 65°C). Le sol doit rotes dans le sol augmente en effet à
préalablement être travaillé en profon- à grande eau, car les mottes de terre
chaque nouvelle rotation. Jouer sur peuvent en effet contenir des sclérotes.
deur et affiné en surface. la rotation culturale reste cependant
Cependant cette technique présente de problématique à cause de la polypha- Le choix variétal
nombreuses contraintes. D'une part, le gie du champignon. Seules les Les salades à port érigé (Batavia,
coût élevé, en matériel (chaudière, céréales et les alliacées permettent de Romaine) sont moins attaquées que
cloches ou bâches), en combustible et casser le cycle. les laitues à port étalé. Pour le tourne-
en main d'œuvre : jusqu'à 10000€/ha).
• Pour le tournesol notamment, il faut sol, mieux vaut éviter les hybrides les
D'autre part, la désinfection stérilise
veiller à la qualité des semences. plus sensibles au Sclerotinia sur collet
totalement le sol. Tous les microorga-
Sclerotinia peut attaquer les porte- et bouton.
nismes utiles sont donc détruits et
l'équilibre du sol rompu. Sans antago-
nistes qui contrôlent leur développe- Figure 4 : Réduction de l'inoculum en culture de colza
ment, les maladies et les ravageurs du Lieux Traitements % de sclérotes altérés ou détruits à
sol risquent alors de poser plus de pro- l’époque de la floraison du colza
blèmes qu'avant, ce qui impose très
rapidement une nouvelle désinfection. 2001 2002 2003
Le Theil A (03) Non traité 6,6 8,3 0
■ La solarisation C. minitans 23,3 15,4 22
Elle consiste à élever la température du C. minitans bis - 23,3 8,3
sol (couche arable 30 cm) à des valeurs
supérieures à 40°C dans pendant six Le Theil B (03) Non traité 20 5 13,6
semaines au minimum. L'énergie du C. minitans 35 11,8 21,8
soleil est transmise à l'eau du sol au tra- Juvrécourt (54) Non traité 1,7 5 56
C. minitans 16,7 4 88,5
vers d'une bâche plastique transparen-
te. La pose du paillage nécessite au Gézoncourt (54) Non traité 11,7 0 62
préalable un travail fin du sol ainsi que C. minitans 61,7 1,7 80
le plein du sol. La solarisation est une
méthode moins traumatisante pour le 12
sol que la désinfection à la vapeur :
l’augmentation de température et la 10
pourcentage d’attaque

profondeur touchée sont bien moindre.


Il est conseiller après la solarisation 8
d’éviter un travail du sol profond qui
risquerait de faire remonter dans la 6
couche arable des sclérotes viables, non
atteints par la désinfection. Cette pra- 4
tique répandue dans la moitié sud de la
France nécessite une disponibilité des 2
parcelles (tunnels ou plein champ) pen-
dant au moins six semaines. Le coût 0
témoin 2001/2003 2001(2kg/ha) 2003(2kg/ha)
d'une solarisation se situe entre 1000 et
non traité (2kg+1kg/ha)
1500€/ha. Dans les Pyrénées Orien-
tales, la SICA Centrex et le CIVAM Bio Figure 5 : Taux d'attaque par Sclerotinia sur tournesol (observations 2003 - CETIOM Surgères 17)

24 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Des techniques culturales à
adapter : microclimat et
fertilisation
• Pour la salade, les abris doivent être aérés
au maximum afin de diminuer l'hygromé-
trie ambiante et d'éviter la présence d'eau
liquide sur le feuillage pendant de longues
périodes.
• Des densités un peu plus faibles et un bon
désherbage limiteront le confinement de
l'atmosphère au niveau des plantes. Ainsi,
pour les grandes cultures, une orientation
des rangs de semis dans le sens des vents
dominants permet d'augmenter l'aération
de la végétation.
• Les aspersions doivent être réalisées le
matin, pour permettre une évaporation
rapide de l'eau présente sur le feuillage.
• La fertilisation azotée doit être maîtrisée :
un excès de fertilisation azotée semble
entraîner une sensibilité supérieure des
plantes au Sclerotinia.

Un nouveau produit
biologique contre le
Sclerotinia
Il s’agit du Contans WG homologué en Fran-
ce sur salades et crucifères. Son usage est
autorisé en Agriculture Biologique contre le
Sclerotinia. C’est un produit à base de spores
d'un champignon antagoniste, Coniothyrium
minitans, naturellement présent dans le sol.
Ce champignon est un parasite obligatoire
spécifique des sclérotes de Sclerotinia : une
fois infectés par le Coniothyrium, les sclé-
rotes deviennent mous, incapables de germer,
et se désagrègent progressivement. Par
contre, en l'absence de Sclerotinia, Coniothy-
rium ne peut survivre dans le sol.
Plusieurs essais ont été mis en place dans des
stations d'expérimentation :
CETIOM (Centre Technique
Interprofessionnel des Oléagineux
Métropolitains)
Les essais menés par le CETIOM concernent
le colza et le tournesol dans le nord de la
France. Après des essais in vitro très
concluants, des essais pluriannuels du Conio-
thyrium ont été menés chez des producteurs
de colza, en Lorraine et en Auvergne. Le
Contans (2kg/ha) a été appliqué chaque
année dans une rotation colza-céréales, sur
chaumes de colza avant semis de céréales ou
avant semis de colza. Les traitements au
Contans ont permis, selon les années et les

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 25


lieux, une augmentation comprise entre l'efficacité du Contans n'a pas été
2 et 10 fois du pourcentage de sclérotes démontrée : il y a très peu de différen-
AGENDA altérés ou détruits par rapport au
témoin non traité (cf. figure 4). La répé-
tition des traitements sur plusieurs
ce entre les parcelles traitées et celles
non traitées, en deuxième année
comme en première année d'essai.
2 et 3 septembre 2004 années permet, en outre, d'augmenter L'incorporation au sol ne semble, en
Mirabel en Ardèche le taux de sclérotes détruits : au Theil outre, pas permettre d'augmenter l'ef-
A, deux traitements permettent une ficacité du produit.
La Fédération Nationale des CIVAM
réduction de l'inoculum de 8% tandis
organise le colloque :
que trois traitements cumulés condui- Conclusion
L’animal de trait, sent à l'altération de 20% des sclérotes.
savoir-faire d’aujourd’hui La lutte contre le Sclerotinia passe de
D'autres essais menés par le CETIOM façon incontournable par la prévention :
Une rencontre qui se veut un moment en Charentes Maritimes montrent une une bonne gestion du climat sous-abri,
d’échange et de débat entre : respon- bonne efficacité du Contans sur le un choix variétal approprié, l'élimination
sables associatifs, professionnels et tournesol (cf. figure 5). Les observa- des salades touchées par le Sclerotinia…
amateurs de la traction animale, cher-
tions réalisées en 2003 montrent que Une désinfection à la vapeur ou une sola-
cheurs et étudiants, élus de collectivités,
comparativement au témoin non traité risation peuvent être envisagées, mais ces
représentants des services de l’état …
avec 11% de taux d'attaque, un deux techniques présentent des
Pratique traditionnelle oubliée, la trac-
apport de Contans à 2 kg/ha réduit le contraintes en terme de coût (vapeur), ou
tion animale est aujourd’hui remise au
taux d'attaque : respectivement à 2% d'immobilisation des parcelles (solarisa-
goût du jour dans certains contextes
et 4% pour les traitements réalisés en tion). Les essais du Cetiom montrent que
agricoles, forestiers, environnemen-
2001 et 2003. L'application en 2001 le Contans présente un intérêt réel sur le
taux ou même urbains. Ce colloque
sera ainsi l’occasion de mettre en évi- de 2 kg/ha de Contans puis en 2003 de colza et le tournesol. En revanche, sur les
dence la modernité de la traction ani- 1 kg/ha de Contans a permis de rédui- salades, les résultats sont plus contradic-
male, notamment dans une perspective re le taux d'attaque à moins de 1 %. toires. Dans des sols fortement contami-
de développement durable. SERAIL (Station d'Expérimentation nés et en conditions méditerranéennes,
L’utilisation de l’animal de trait se et d'Information Rhône-Alpes Légumes) les travaux doivent se poursuivre afin de
retrouve dans des domaines d’activité mettre au point une méthodologie d'ap-
La SERAIL a testé en Savoie l'efficaci-
variés qui seront présentés lors d’une port qui garantisse une efficacité correc-
té du Contans à 4 kg/ha sur culture de
mise en avant des pratiques actuelles. te. L'utilisation de ce nouveau produit,
Batavia en serre froide. Les traite-
Contact et informations : qui doit être prolongée sur plusieurs
Nicolas Manceau - FR CIVAM Langue- ments ont été réalisés avant planta-
années afin que le stock de sclérotes du
doc-Roussillon - Maison des Agriculteurs tion, avec ou sans incorporation au
B - Mas de Saporta
sol. Le Contans réduit significative- sol diminue de façon sensible, ne peut
CS 50023 - 34875 Lattes Cedex s'envisager que sur le long terme. ■
Tel : 04 67 06 23 40 - Fax : 04 67 06 23 33 ment la proportion de Batavia tou-
e-mail : frcivamlr@wanadoo.fr chées par Sclerotinia à la récolte : le
taux d'attaque avec le Contans est
Bibliographie
Le 13 octobre 2004 respectivement de 3 % (incorporé) et - Arrufat A., Dubois M., 2003. Prévention
contre les pathogènes du sol en culture
Montpellier 6 % (non incorporé) contre 12 % sous-abri. Journées Techniques Natio-
L’AIVB-LR, le CIVAM Bio 34 et la dans le temoin non traité. Son effica- nales Fruits et Légumes biologiques. 9-10
cité dans ces conditions de pression décembre 2003. p. 127-132.
Chambre d’agriculture de l’Héraut - Blancard D., 2003. Maladies des salades :
organisent une réunion d’information faible est alors proche du traitement identifier, connaître et maîtriser. INRA
régionale sur : chimique de référence (Switch). éditions. p. 245-249.
- Cael N., Penaud A., 2002. Des éléments
La lutte contre la Flavescence Dorée GRAB (Groupe de Recherche en nouveaux dans la lutte contre le Scleroti-
en viticulture biologique Agriculture Biologique) nia du colza et du tournesol : un nouveau
fongicide biologique à base d'un champi-
Les objectifs de cette rencontre sont de En PACA, le GRAB teste depuis 2 ans gnon antagoniste Coniothyrium minitans.
faire un état des lieux de la situation le Contans (dose à 4 kg/ha) sur laitue 2e Conférence Internationale sur les
en matière de flavescence dorée en en serre chauffée. Comme pour l'essai moyens alternatifs de lutte contre les
organismes nuisibles aux végétaux. 04-07
Languedoc Roussillon , prendre de la SERAIL, les traitements ont été mars 2002. Lille, p. 136-143.
conscience des risques de diffusion, réalisés avant la plantation (avec plu- - Lambion J., 2003. Sclerotinia : test du
faire le point sur les dernières avancée sieurs délais entre le traitement et la Contans, produit biologique de traite-
en matière de recherche et de lutte ment de sol. Compte-rendus 2003 essais
plantation), avec ou sans incorpora- maraîchage GRAB. 4p.
techniques dans le cadre de la régle- tion au sol. Les traitements ont été - Navarro J.-M., 2002. Laitue Batavia sous
mentation de la viticulture biologique. répétés sur les mêmes parcelles chaque serre : utilisation du Contans pour la pro-
Contact et informations tection contre le Sclerotinia. Compte-ren-
AIVB-LR Maison des Agriculteurs,
année afin d'évaluer l'efficacité du
dus essais 2002 SERAIL. 3p.
Fax : 04 67 06 53 96 Coniothyrium à moyen terme. Dans - www.inra.fr/hyp3 : base de données de
ces sols très contaminés en Sclerotinia, pathologie de l'INRA.

26 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


Réglementatio
Réglementation
Comprendre la
réglementation des intrants
en agriculture biologique
Par Hélène Debernardi (ITAB)
Cet article est une synthèse des aspects réglementaires d’une étude de six mois réalisée au
sein de l’ITAB. Elle dresse un état des lieux du statut et de l’utilisation des produits
fertilisants et phytosanitaires en production végétale biologique. Des actions d’améliorations
de la situation sont proposées pour l’agriculteur et les conseillers, pour le fabricant ou le
distributeur d’un produit, et pour l’évaluation de ces produits. Le texte complet du rapport
est disponible sur le site www.itab.asso.fr.
Les fertilisants et les produits phytosani- semble des Etats membres. C’est le dans le Code Rural. Actuellement plus de
taires utilisables en agriculture biolo- Comité Permanent de l’agriculture biolo- 95 % des fertilisants commercialisés sont
gique sont soumis à deux groupes régle- gique à Bruxelles qui propose et vote les passés par la voie de la normalisation.
mentaires distincts : la réglementation modifications des annexes. Il est compo- C’est le fabricant du produit qui choisit
de l’agriculture biologique, fondée sur le sé des représentants de chaque Etat de se conformer à une norme3 et il s’en-
règlement R 2092/91 modifié, et la membre et la Commission européenne gage ainsi à respecter ses caractéristiques.
réglementation concernant les matières en assure l’animation. La France y est Des contrôles peuvent être effectués par
fertilisantes et les produits phytophar- représentée par la DPEI1 qui consulte les les services de la répression des fraudes
maceutiques. Cette dernière est souvent représentants de l’agriculture biologique sur les produits normalisés mis à la vente.
méconnue des acteurs de l’agriculture avant et après chaque réunion du Comi- Ce dispositif réglementaire relativement
biologique. Elle explique pourtant pour- té, notamment au travers de la Section simple ne pose pas de problème particu-
quoi des produits autorisés chez nos voi- agriculture biologique de la CNLC2. lier pour les produits utilisables en agri-
sins européens sont interdits en France. Mais pour être utilisé en France, le fer- culture biologique qui sont normalisés.
tilisant ou le produit phytosanitaire doit En pratique, les principales difficultés
Un schéma également respecter la réglementation rencontrées concernent les produits
réglementaire complexe générale s’appliquant à ces produits, particuliers qui ne sont pas couverts
dont l’objectif principal est de garantir par la normalisation, comme les phyto-
Un impératif en agriculture stimulants ou éliciteurs (cf. Alter Agri
biologique : l’inscription aux annexes l’efficacité du produit et son innocuité
pour l’homme et l’environnement. n°65), ou les préparations à base de
II A ou II B du règlement 2092/91
plantes. Ces produits peuvent égale-
Le règlement européen 2092/91, en Pour les fertilisants : la normalisation
ou l’homologation française ment souhaiter revendiquer des pro-
particulier son annexe I, constitue le priétés phytosanitaires, ce qui est inter-
cahier des charges appliqué en produc- Les fertilisants utilisables en agriculture
dit pour des fertilisants.
tion végétale en France. Les principes biologique ne sont pas concernés par la
généraux de fertilisation et de protec- norme Engrais CE, qui est la seule Pour les produits phytosanitaires : une
action réglementaire au niveau européen
tion contre les maladies et ravageurs y réglementation concernant les fertili- et au niveau des états membres
sont décrits et il contient une liste posi- sants existant au niveau européen.
Les produits phytopharmaceutiques
tive des produits fertilisants (annexe II C’est donc uniquement le droit français
(ou phytosanitaires) font l’objet d’une
A) et des produits phytosanitaires qui s’applique.
(annexe II B) utilisables en agriculture En France, les matières fertilisantes doi- 1 Direction des Politiques Economiques et
biologique. Tout produit non inscrit à vent être homologuées pour être mises Internationales du Ministère de l’Agricul-
ture, de l’Alimentation, de la Pèche et des
l’annexe II A et non inscrit pour un cer- sur le marché. La procédure est la même Affaires Rurales.
tain usage à l’annexe II B n’est pas que pour les produits phytopharmaceu- 2 Commission Nationale des Labels et Cer-

autorisé en agriculture biologique. tiques. Elles peuvent également être com- tifications.
3 Ensemble de règles de composition et de
Le règlement européen reflète les pra- mercialisées sous couvert d’une norme fabrication qui garantissent un produit
tiques en agriculture biologique de l’en- correspondant à une dérogation prévue sûr et conforme

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 27


Figure 1 - Cadre réglementaire des produits fertilisants et phytopharmaceutiques utili-
directive au niveau européen, la direc- sables en agriculture biologique
tive n°91-414, qui a été transposée en
droit français par le décret n° 94-359 MATIÈRES FERILISANTES MATIÈRES PHYTOSANITAIRES

du 5 mai 1994 et ses arrêtés d’applica- Règlement n°2091/92


Directive n°91/414
tion, en particulier celui du 6 sep- Mode de production biologique des produits agricoles Mise sur le marché
tembre 1994. Le schéma est plus com- des produits phyto-
Annexe II B
plexe que pour les produits fertilisants pharmaceutiques
Annexe II A Pesticides et produits phytosanitaires
et repose à la fois sur la compétence de Engrais et amendements de sol Annexe I
utilisables en agriculture biologique
la communauté européenne et des utilisables en agriculture biologique Substances actives
états membres. Décret n°94-359 du 5 mai 1994 autorisées
(nouvelles et réexaminés)
Tous les produits, quelle que soit leur Articles L. 255-1 à L.255-11 Arrêté du 6 Septembre 1994
nature, qui revendiquent une action phy- du Code Rural Autorisation de mise sur le marché
topharmaceutique (voir l’encadré) relè- Homologation / Normalisation Par homologation
vent de cette réglementation.
Une matière fertilisante ou un support
de culture utilisable en agriculture agriculture biologique en France doit à Évaluation des produits
biologique en France doit être à la fois la fois être composé de substance(s) et homologation
inscrit en annexe II-A du règlement active(s) inscrite(s) pour l’usage consi-
n°2091/92 et homologué en France déré à l’annexe II-B du règlement Les procédures d’évaluation des produits
ou conforme à une norme française. n°2092/91 et autorisé en France pour visent à garantir l’efficacité des produits et
Un produit phytosanitaire utilisable en l’usage considéré. à s’assurer d’un niveau de toxicité accep-
table permettant de limiter les risques.
Sont abordées dans l’article les procé-
Matières fertilisantes (art. L. 251-1 du Code rural) dures pour les produits phytopharma-
“Les matières fertilisantes comprennent les engrais, les amendements et, d’une ceutiques. Les matières fertilisantes
manière générale, tous les produits dont l’emploi est destiné à assurer ou à sont concernées par l’homologation
améliorer la nutrition des végétaux ainsi que les propriétés physiques, chi- selon la même procédure que pour les
miques et biologiques des sols.” produits phytopharmaceutiques.
Substances et substances actives L’évaluation des risques repose sur
(Article 2 de la directive 91/414/CE et article 8 du décret n°94-359 du 5 mai 1994) deux principes : l’évaluation au niveau
“On définit les substances comme étant les éléments chimiques et leurs compo- communautaire des substances actives
sés tels qu’ils se présentent à l’état naturel ou tels que produits par l’industrie, et les évaluations réalisées dans le cadre
incluant toute impureté résultant inévitablement du processus de fabrication. des procédures d’autorisations de mise
Les substances actives sont les substances ou micro-organismes, y compris les sur le marché des produits phytophar-
virus, exerçant une action générale ou spécifique sur les organismes nuisibles maceutiques au niveau national, dans
ou sur les végétaux, parties de végétaux ou produits végétaux.” des conditions qui sont normalement
Produits phytopharmaceutiques harmonisées entre les Etats Membres. Il
(Article 2 de la directive 91/414/CE repris dans l’article 1 du décret n°94-359 du 5 mai 1994) existe cependant de fortes disparités
“On entend par produits phytopharmaceutiques les substances actives et les pré- entre Etats Membres, certains ayant
parations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous facilité la mise sur le marché de pro-
la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur et qui sont destinées à : duits utilisables en agriculture biolo-
- protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nui- gique. Une action concertée est menée
sibles ou à prévenir leur action, pour autant que ces substances ou prépara- actuellement au niveau européen pour
tions ne soient pas définies ci-après ; harmoniser et standardiser les procé-
- exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu’il ne dures d’évaluation des intrants utili-
s’agisse pas de substances nutritives ;
sables en agriculture biologique4. La
- assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances
ou produits ne fassent pas l’objet de dispositions particulières du Conseil ou France ne fait pas partie des pays impli-
de la Commission concernant les agents conservateurs ; qués dans le projet.
- détruire les végétaux indésirables ; Evaluation européenne
- détruire les parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable
des végétaux.” Les substances actives sont évaluées
dans le cadre de la directive 91/414/CE
Usage et usage mineur qui décrit les études nécessaires.
Un usage est l’emploi auquel est destiné une préparation phytopharmaceu- La procédure est différente selon que
tique. Il est généralement constitué d’un couple “plante - organisme nuisible” les substances actives étaient ou non
complété par des précisions sur le mode ou le champ d’application. commercialisées dans l’Union Euro-
Un usage mineur est un usage de faible importance économique nationale, qui péenne au 25 juillet 1993 (date limite
fait l’objet d’un aménagement de procédure pour les homologations de produits.
4 voir www.organicinputs.org/000/project.html

28 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


de transposition de la directive) : nistration et de représentants de la par les experts de la COMTOX. Au vu
- les substances actives commerciali- société civile, associations de consom- de la toxicité du produit pour l’homme
sées dans l’Union Européenne au 25 mateurs et associations de protection et l’environnement (faune, flore,
juillet 1993 sont dites “anciennes” et de l’environnement. Ces instances sont milieux), la COMTOX propose un
font l’objet d’un réexamen. L’Etat les suivantes : classement toxicologique et des
Membre rapporteur, chargé du • la commission d’étude de la toxicité conseils de prudence à respecter pour
réexamen de la substance, est dési- des produits antiparasitaires à usage l’utilisation du produit.
gnée par la Commission ; agricole et des produits assimilés (ou Le dossier biologique présente les résul-
- les substances actives commercialisées COMTOX) ; tats portant sur l’efficacité du produit
dans l’Union après le 25 Juillet 1993 • le comité d’homologation des produits et sa sélectivité à l’égard des végétaux.
sont dites “nouvelles ". C’est la socié- antiparasitaires à usage agricole ; Les demandeurs s’appuient sur les
té déposant le dossier qui choisit l’Etat • la commission des produits antipara- méthodes définies par la Commission
rapporteur et l’Etat co-rapporteur. sitaires à usage agricole ; d’Essais Biologiques (CEB) de l’AFPP4.
Pour la France, c’est la Structure Scien- • le comité national de l’agrément pro- Le comité d’homologation, assisté des
tifique Mixte (SSM), créée en 1997 par fessionnel ; personnes de la Structure Scientifique
convention entre l’INRA et la DGAL, • le comité d’homologation des matières Mixte, examine ce dossier et propose
qui a en charge l’évaluation des sub- fertilisantes et supports de culture ; au Ministre chargé de l’Agriculture, en
stances actives. • la commission des matières fertili- fonction des conclusions de la COM-
Depuis l’entrée en vigueur de la directi- santes et des supports de culture. TOX, une décision d’autorisation de
ve 91/414/CE, un programme de réexa- Les trois premières instances de la liste mise sur le marché (AMM), un refus ou
men de toutes les substances actives a sont compétentes dans le domaine des un maintien en étude.
été mis en œuvre. Les substances produits phytopharmaceutiques. Les
actives anciennes sont progressivement deux dernières sont chargées de l’éva- Les différentes
revues en appliquant le même niveau
d'exigence d'évaluation. L’ensemble des
luation des produits fertilisants. procédures de mise sur
substances doit être réexaminé d’ici Homologation le marché des produits
décembre 2008. Elles ont été réparties Les fabricants de produits déposent une
en quatre listes. Compte tenu des pro- demande de mise sur le marché, accom- Autorisation de distribution
blèmes de santé publique et d’impact pagnée d’un dossier toxicologique et pour expérimentation
environnemental que posent les pro- d’un dossier biologique complet. Il s’agit de la procédure de déclara-
duits phytopharmaceutiques chi- Le dossier toxicologique est examiné tion et d’autorisation d’expérimenta-
miques, priorité a été donnée aux sub-
stances les plus utilisées et aussi les plus
Ce schéma devrait être modifié prochainement car le ministre chargé de l’agriculture, Hervé
nocives. La majorité des substances
Gaymard, a annoncé le 1er avril 2004 la création d’une agence de santé des végétaux.
actives utilisables en agriculture biolo-
gique font partie de la dernière liste Figure 2 - Procédure de mise sur le marché
d’examen, dont la date limite d’examen FABRICANT OU NÉGOCIANT
est fixée au 31 décembre 2008.
Dépôt d’un dossier
Evaluation nationale
La mise sur le marché français des pro-
duits phytopharmaceutiques doit faire DGAl
l’objet d’une autorisation officielle Ministère chargé
assortie de conditions d’utilisation. de l’agriculture
Pour obtenir une autorisation de mise Dossier toxicologique Dossier biologique
sur le marché (AMM), le demandeur
doit prouver, grâce à un dossier, l’inno- Commission d’étude Comité
cuité du produit pour l’homme (utilisa- Avis motivé
de la Toxicité d’homologation
teur et consommateur) et l’environne-
ment, et l’efficacité et la sélectivité du Proposition motivée
produit sur la ou les cultures traitées. Ministère chargé
Cette évaluation, base de l’autorisation Refus de l’agriculture Maintien en étude
de mise sur le marché, est de la compé- décision
tence de la Direction Générale de l’Ali-
mentation (DGAL) du Ministère char- Autorisation de mise sur le marché
gé de l’Agriculture. La DGAL, assistée AMM (homologation)
de la Structure Scientifique Mixte, s’ap- Valable 10 ans
puie sur plusieurs instances composées Autorisation provisoire de vente
d’experts désignés, d’agents de l’admi- Valable 4 ans

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 29


tion de produits de protection des Autorisation de mise sur le 359 du 5 mai 1994. Une dispense de
plantes n’ayant pas bénéficié, pour la marché reproduction des tests et analyses déjà
culture considérée, d’une autorisation effectués peut ainsi être accordée si :
Procédure classique
de mise sur le marché. Ce dispositif a - chaque substance active contenue
Elle est délivrée à toute spécialité dont
été revu en 2003 par l’arrêté du 23 dans le produit est inscrite sur la liste
l’efficacité et l’innocuité ont été recon-
avril 2003 modifiant l’arrêté du 6 communautaire des substances
nues par la procédure d’homologation
septembre 1994 portant application actives ;
décrite précédemment.
du décret n°94-359 du 5 mai 1994 - les conditions agricoles, phytosani-
Elle correspond pour les sociétés à une
relatif au contrôle des produits phy- taires et environnementales (y com-
autorisation de vente du produit pour un
pris climatiques) intéressant l’utilisa-
topharmaceutiques. ou des usages précis. L’autorisation de
mise sur le marché est attribuée pour une tion du produit, sont comparables
Cette procédure vise deux types d’essais. dans les régions concernées.
- Les essais d’homologation : durée de dix ans. Passé ce délai, la socié-
té détentrice de la marque doit effectuer Des tentatives d’application de cette
Ils sont généralement réalisés en procédure ont été faites (par exemple
une demande de renouvellement.
champ, par des instances officielles ou pour des produits à base d’azadirachti-
agréées “bonnes pratiques d’expéri- Procédure d’importation parallèle
ne), mais les données toxicologiques
Il s’agit d’une procédure introduite en
mentation” ou “bonnes pratiques de ont été jugées insuffisantes, soit parce
2001 dans le droit français, qui vise à
laboratoire”, et conduits selon les que l’autorisation était antérieure à
autoriser la commercialisation sur le
méthodes proposées par la Commis- 1991, soit parce que les procédures
territoire français d’une préparation
sion des Essais Biologiques. Ils per- sont plus souples dans l’état concerné.
phytopharmaceutique déjà autorisée
mettent d’acquérir les données qui Les matières actives utilisables en agri-
dans un autre état membre et identique
constituent le dossier d’autorisation culture biologique sont en cours de ré-
à une préparation déjà autorisée en
de mise sur le marché. examen au niveau européen. Cette pro-
France.
cédure semble donc difficile à mettre en
- Les essais de connaissance régionale : Les textes de base de cette procédure
sont : œuvre tant que cette évaluation ne sera
Ils sont conduits chez des prescrip- pas terminée. En parallèle, il est impor-
teurs ou chez un agriculteur, sous la - le décret n°2001-317 du 4 avril 2001
établissant une procédure simplifiée tant de s’assurer que l’évaluation des
responsabilité de la société qui déve- produits utilisables en agriculture bio-
loppe le produit et dépose le dossier d’autorisation de mise sur le marché
de produits phytopharmaceutiques en logique se fasse de manière consensuel-
d’autorisation de mise sur le marché. le et harmonisée au niveau des Etats
provenance de l’Espace économique
Ils ont pour objectif de consolider les Membres.
européen
préconisations d’emploi du produit, - l’arrêté du 17 Juillet 2001 portant Autorisation de mise sur le marché
par l’observation de son utilisation en application du décret sus cité. provisoire (ou autorisation provisoire
conditions réelles et d’assurer la pro- L’identité du produit est appréciée en de vente) Article 18 du décret n°94-359 du 5 mai 1994
motion du produit en vue de sa com- fonction des critères suivants : Cette autorisation provisoire peut être
mercialisation. - origine commune des deux produits, délivrée si les garanties concernant les
La culture traitée est dans tous les cas fabrication suivant la même formule, risques que présente le produit pour la
détruite. par la même société ou par des entre- santé ou pour l’environnement sont
Pour les expérimentations en plein prises liées ou travaillant sous licence ; suffisantes pour autoriser le produit de
champ, le problème de la certification - fabrication en utilisant la ou les manière provisoire mais nécessitent des
des parcelles concernées en agriculture mêmes substances actives ; éléments complémentaires.
biologique se pose. En effet, l’utilisa- - effets similaires des deux produits
tion de produits non homologués sur compte tenu des différences qui peu- Actions connexes
les cultures peut entraîner le déclasse- vent exister au niveau des conditions
agricoles, phytosanitaires et environ- Le suivi post-homologation
ment de la parcelle pour deux ans
nementales, notamment climatiques, Cette procédure a été mise en place
(période de conversion), même si la
liées à l’utilisation des produits. dans le cadre de la Loi d’Orientation
matière active contenue dans le produit
Reconnaissance mutuelle Agricole du 9 juillet 1999 pour renfor-
est autorisée par le cahier des charges
Cette procédure s’applique pour les cer le contrôle de l’utilisation des pro-
de l'agriculture biologique. Ce point est duits phytopharmaceutiques après leur
préparations contenant une ou des sub-
laissé à l’appréciation de l’organisme autorisation de mise sur le marché.
stances actives inscrites sur la liste posi-
certificateur en l’absence de directive tive communautaire, et déjà autorisées Il s’agit de la mise en œuvre d’un pro-
nationale claire. Pourtant le déclasse- dans un état membre de l’Union Euro- gramme renforcé de suivi des effets du
ment de la parcelle semble abusif si le péenne. produit sur l’environnement, principa-
produit testé est inscrit au règlement Les conditions de cette autorisation lement sur les eaux. Les SRPV en rela-
européen. Une prise de position claire sont décrites dans l’article 10 de la tion avec les DDASS, DIREN et
de la section agriculture biologique sur directive 91/414/CE, transposé en droit Agences de l’Eau, proposent des points
ce point paraît nécessaire. français à l’article 16 du décret n°94- de prélèvements pertinents et consul-

30 Alter Agri • juillet/août 2004 • n°66


tent les MISE. Les frais engendrés par En terme d’extension d’usage, les pro- Etats Membres. Il semble préférable
ce suivi sont pris en charge par la socié- duits autorisés sur “tomate*TPA*mil- de se concentrer sur les extensions
té détentrice du produit. diou” pourraient être étendus a priori à d’usage au niveau français et de s’im-
l’aubergine sans essais supplémentaires pliquer de manière plus forte au
Extension d’usages et action (sous réserve que la base de données niveau européen. ■
de soutien aux usages mineurs soit complète). De même les produits
Un usage mineur est un usage de faible autorisés sur oignon pourraient être Dispositions réglementaires
importance économique nationale, qui étendus à l’ail. Des produits autorisés à applicables
fait l’objet d’aménagements de procé- la fois sur oignon et poireau pourraient •Agriculture biologique
dure pour les homologation de pro- être étendus à la ciboulette et à l’écha- Les productions végétales en mode bio-
duits. Ces aménagements sont princi- lote. Par contre la couverture de l’usage logique font l’objet depuis 1991 d’un
palement des simplifications dans les poivron par extension d’usage à partir règlement européen, le règlement CEE
procédures et le recours possible à des de la tomate nécessitera des essais toxi- du Conseil n °2092/91 du 24 juin 1991.
extensions d’usage entre une culture de cologiques. •Matières fertilisantes
référence et une culture mineure ratta- Cette démarche d’analyse des cultures Il existe un cadre juridique européen
chée. Le rattachement s’effectue en rattachées peut également s’effectuer concernant les engrais dits CE, qui fait l’ob-
fonction des caractéristiques biolo- avant une homologation pour optimi- jet actuellement d’une refonte en un projet
giques de la plante, des caractéristiques ser le nombre d’essais et le nombre de règlement unique relatif aux engrais.
de l’organisme nuisible et des pratiques d’usages couverts. Par exemple, aucune
agricoles. Il porte à la fois sur les Au niveau national les dispositions les
culture n’est rattaché à l’épinard, donc concernant sont codifiées aux articles
aspects toxicologiques (rattachement toute homologation de produit pour
résidus) et sur les aspects d’efficacité L.255-1 à L.255-11 du Code Rural.
l’usage “épinard*traitement des parties
(rattachement biologique) et permet •Produits phytopharmaceutiques
aériennes (TPA)*mildiou” devra com-
donc de s’abstenir de refaire les essais Les produits phytopharmaceutiques en
porter des données biologiques et toxi-
correspondants. Des extensions d’usa- général sont soumis à une réglementa-
cologiques. Par contre une éventuelle
ge, selon le même principe, sont égale- tion encadrée par la directive
homologation de produit sur
ment possibles pour des cultures 91/414/CEE, dont la transposition en
“concombre*TPA*mildiou” pourra
majeures. Ces possibilités d’assimila- droit français a été réalisée notamment
également être prise pour le cornichon,
tion sont décrites dans les catalogues par le décret n° 94-359 du 5 mai 1994
la courgette et le pâtisson sans essais
des usages édités par le Ministère char- et l’arrêté du 6 septembre 1994.
supplémentaires.
gé de l’Agriculture5. •Micro-organismes
Les organismes de recherche travaillant Les micro-organismes sont concernés
dans le domaine agricole, les organisa-
Conclusion également par cette même réglementa-
tions agricoles professionnelles et les Les acteurs de l’agriculture biologique tion, avec une adaptation spécifique des
utilisateurs professionnels peuvent mettent beaucoup d’espoir dans la modalités d’autorisation des produits
demander une extension d’usage pour procédure de reconnaissance mutuelle décrites dans la directive 2001/36/CE
les produits à la place des fabricants. pour harmoniser l’offre de produits qui modifie la directive n° 91/414.
Pour illustrer, voici les données extra- entre les Etats Membres mais celle ci •Macro-organismes
ites du catalogue des usages cultures se révèle difficilement applicable tant Il n’existe pas actuellement de régle-
maraîchères pour quelques cultures que le ré-examen des substances ne mentation concernant l’usage des
pour le traitement des parties aériennes sera pas terminé au niveau européen, macro-organismes. Il existe par contre
(TPA) contre le mildiou (voir tableau). et que les procédures d’évaluation des des normes éditées par l’Organisation
produits de l’agriculture biologique ne Européenne et Méditerranéenne pour
5 voir www.agriculture.gouv.fr seront pas harmonisées au niveau des la Protection des Plantes (OEPP).

Culture Statut Rattachement Rattachement Nuisible Usage


biologique résidus couvert
Concombre Culture majeure Pseudoperonospora cubensis
Cornichon Culture mineure rattachée Concombre Concombre Pseudoperonospora sp.
Courgette/pâtisson Culture mineure rattachée Concombre Concombre Pseudoperonospora sp.
Épinard Culture mineure de référence Peronospora sp.
Tomate Culture majeure Phytophthora infestans Oui
Aubergine Culture mineure rattachée Tomate Tomate Phytophthora sp.
Poivron Culture mineure de référence Tomate Poivron Phytophthora infestans
Poireau Culture majeure Tomate Poireau Phytophthora parii Oui
Oignon Culture majeure Poireau Peronospora destructor Oui
Ail Culture mineure rattachée Oignon Oignon Peronospora sp.
Ciboulette Culture mineure rattachée Oignon Poireau Peronospora sp.
Échalote Culture mineure rattachée Oignon Oignon Peronospora sp.

n°66 • juillet/août 2004 • Alter Agri 31


Du côté de l’ITAB
Commission La seconde journée portera sur le
Qualité thème du cuivre, avec un bilan des Commission
Le programme AQS “Maîtrise de la
connaissances actuelles en France et en Fruits et Légumes
Europe (Suisse, Italie, Allemagne) sur
production de blé en agriculture biolo- ce sujet : que reproche-t-on vraiment au Les journées techniques Fruits et
gique et des procédés de mouture adap- cuivre ? Etat des lieux des pratiques et Légumes GRAB/ITAB auront lieu les
tés à la fabrication de farine de haute de la réglementation. Comment en 16 et 17 novembre 2004, à Tours
densité nutritionnelle” est à son terme réduire les doses ? Quelles sont les (Indre et Loire), en partenariat avec
et la rédaction du rapport définitif est alternatives disponibles ? Une dégusta- BIOCIEL et le GABTTO.
en cours. Un résumé du travail sera pré- tion de rosés est également prévue Le programme n’est pas encore finalisé,
senté ultérieurement dans Alter Agri. mais comme les années précédentes des
Suite à l’Appel à Manifestation d’Inté- Commission ateliers Arbo/maraîchage alterneront
rêt Inra-Acta, un nouveau projet Agronomie avec thème communs, débats et visites
concernant la filière blé panifiable bio-
logique est en cours d’élaboration, en En collaboration avec l’APABA (Asso- de fermes biologiques.
lien avec la Commission Grandes Cul- ciation pour la Promotion de l’Agricul-
tures. Un séminaire visant à mieux pré- ture Biologique en Aveyron) et avec le Conseil d’Administration
ciser les objectifs du programme ainsi soutien du Pôle Scientifique Bio Massif La composition du nouveau bureau de
que les partenaires futurs est program- Central et de l’ENITA Clermont-Fer- l’ITAB est la suivante :
mé courant juin. rand, la Commission Agronomie de Président : Matthieu CALAME
Le projet est une continuité du pro- l’ITAB a organisé une journée Vice-président : André BERGOT
gramme AQS. L’objectif est de définir d’échanges le 8 juin 2004 à l’ENITA de
Trésorier : Jacques FRINGS
avec précision les critères de sélection Clermont-Ferrand sur le thème “Tra-
Secrétaire : Guy KASTLER
des variétés de blé panifiable, en pre- vail du sol, rotations et fertilité en Agri-
Autres membres :
nant en compte la qualité des protéines. culture Biologique”. L’ objectif était de
Marie DOURLENT
Il comprend aussi un volet technolo- faire le point sur les travaux de
François DELMOND
gique, avec des études des aspects mou- recherche en cours ou en projet sur ce
thème, et de renforcer les liens entre Claude MONNIER
tures sur meules et panification avec Richard DOUGHTY
levain. Les aspects densité nutritionnel- régions pour une meilleure concerta-
tion et coordination. Le matin a été Etienne GANGNERON
le sont abordés avec en plus une
approche organoleptique. Enfin un consacré à la présentation des travaux Les responsables professionnels des
volet sociologique est prévu sur les en cours à l’ISARA, au Pôle Légumes Commissions techniques
attentes des consommateurs en matière Nord et Gabnor, au GRAB, et à l’ITAB Grandes Cultures : Etienne GANGNERON,
de pains biologiques. (programme Fertiagribio). D’autres Michel SAVOIE
Le projet sera déposé en septembre afin interventions ont porté sur la traction
Elevage : André LE DU et Hubert HIRON
d’être expertisé et nous espérons qu’il animale en maraîchage biologique, les
outils de diagnostic de la fertilité des Fruits & Légumes :
sera validé, auquel cas il se déroulera Marie DOURLENT, André BERGOT et
sur 2005-2006. sols (laboratoire Balzer en Allemagne),
les thèmes techniques prioritaires mis Jean-Luc BRAULT
Commission en évidence dans le Massif Central suite Viticulture : Richard DOUGHTY, Didier
à une enquête du Pôle Scientifique Bio BAROUILLET
Viticulture Massif Central. Au cours de l’après- Qualité : Guy KASTLER, Christophe
Les journées techniques de la commis- midi, les bases d’un réseau national sur MINNAAR
sion viticulture auront lieu les 7 et 8 le thème de la fertilité et du travail des Agronomie : Matthieu CALAME, Alain
décembre 2004, en région Provence- sols en agriculture biologique ont été DELEBECQ et Hubert HIRON
Alpes-Côte d’Azur, probablement à proposées. Elles donneront lieu au
Avignon. Elles sont organisées en parte- Responsables professionnels du Groupe
dépôt d’une manifestation d’intérêt
nariat avec la FAB PACA, le GRAB Semences et Plants : François DELMOND,
dans le cadre du programme d’innova-
d’Avignon, l’AVAP (Association des Marie DOURLENT, François LE LAGADEC,
tion et de prospective 2004 de l’ADAR.
Vignerons Biologiques de Provence) et Guy KASTLER et Jean-Luc BRAULT
Pour plus de renseignements :
le CivamBio du Vaucluse. Blaise LECLERC Comité de rédaction Alter Agri
La première journée sera consacrée au ITAB - Commission Agronomie Matthieu CALAME : directeur de la
bilan des activités de la commission, BP 16, 84160 Cucuron publication d’Alter Agri, Guy KASTLER,
aux actualités viti bio et à des visites de Tél. : 04 90 77 17 93 - Fax : 04 90 77 11 23 Rémy FABRE, Jacques FRINGS et
vignoble et de pépinière. blaise.leclerc@itab.asso.fr François LE LAGADEC.

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