01.stay Safe Guide Pour La Securite 2013
01.stay Safe Guide Pour La Securite 2013
01.stay Safe Guide Pour La Securite 2013
Préserver sa sécurité
édération
Guide de la F té
pour la sécuri
en mission
© Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
L’Agenda mondial de Toutes les parties de cette publication peuvent
être citées, copiées, traduites dans d’autres
la Fédération internationale langues ou adaptées aux besoins locaux sans
un accord préalable de la Fédération interna-
tionale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
(2006-2010) Croissant-Rouge, à condition de citer claire-
ment le nom de la présente publication.
Nos objectifs
Objectif 1 : Réduire l’impact des catastrophes,
notamment le nombre de morts et de blessés.
Objectif 2 : Réduire le nombre des morts et des
malades et atténuer les effets des maladies et des
urgences de santé publique.
Objectif 3 : Accroître la capacité des commu-
nautés locales, de la société civile et de la Croix-
Rouge/du Croissant-Rouge de faire face aux
situations de vulnérabilité les plus urgentes.
Objectif 4 : Promouvoir le respect de la diversité
et de la dignité humaine, et réduire l’intolérance,
la discrimination et l’exclusion sociale.
Nos priorités
Améliorer notre capacité d’intervention locale, ré-
gionale et internationale en cas de catastrophe et
d’urgence de santé publique.
Intensifier notre action auprès des communautés
vulnérables dans les domaines de la promotion de
la santé, de la prévention des maladies et de la ré-
duction des risques liés aux catastrophes. by government funding
Phases de sécurité_______________________________25
Stationnement __________________________________54
Sécurité et utilisation des véhicules _________________55
Avant d’utiliser un véhicule ____________________________55
Au volant _________________________________________56
Précautions générales de sécurité ________________________57
Dangers sur la route _________________________________57
En cas d’accident________________________________57
Listes récapitulatives _____________________________59
Convois ________________________________________75
Organisation_______________________________________77
Bureaux ________________________________________86
Sécurité de l’information dans les bureaux de la Fédération____90
Entrepôts ______________________________________103
Manipulation de l’argent liquide ___________________104
Transport de fonds _________________________________105
Systèmes d’alarme______________________________107
Protection incendie______________________________108
Précautions élémentaires contre l’incendie________________108
Mesures à prendre immédiatement en cas d’incendie _______110
Incendie dans un immeuble __________________________110
Si vous ne pouvez pas sortir par les issues de secours ________111
Si une personne prend feu____________________________112
Distributions ___________________________________117
Planification ______________________________________117
Gérer l’information et les attentes ______________________118
Circuits d’approvisionnement et stocks régulateurs _________119
Connaissance du contexte local et contacts avec la population 120
Choix du site _____________________________________121
Sécurité du site ____________________________________122
Maîtrise des accès __________________________________122
Maintien de l’ordre _________________________________123
Intervention en cas d’urgence _________________________124
6 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Système de communication
de la Fédération internationale ____________________128
Radio _________________________________________128
Radio à très haute fréquence (VHF) ____________________128
Principales commandes d’une radio VHF _____________128
Comment se propagent les signaux VHF______________129
Antennes ______________________________________130
Batteries ______________________________________131
Avantages de la radio VHF ________________________131
Inconvénients de la radio VHF _____________________131
Erreurs/problèmes courants ________________________132
Radio à haute fréquence (HF)_________________________132
Avantages de la radio HF__________________________134
Inconvénients de la radio HF ______________________134
Gestion des indicatifs d’appel de la Fédération ____________135
Alimentation______________________________________147
Eau _____________________________________________148
Exposition au soleil _________________________________148
Baignade _________________________________________149
Relations sexuelles et maladies sexuellement transmissibles ___149
Animaux et insectes ________________________________150
Maladies transmises par les moustiques __________________150
Paludisme _____________________________________150
Précautions ____________________________________150
Dengue _______________________________________151
Morsures de serpent ________________________________151
Comment réagir en cas de morsure de serpent__________152
Stress_________________________________________160
Symptômes d’épuisement nerveux _____________________160
Comment éviter le stress cumulatif _____________________161
Quelques conseils pour gérer le stress ___________________162
Programme de soutien psychologique pour les délégués _____163
Tsunamis ______________________________________172
Avant un tsunami __________________________________172
Pendant un tsunami ________________________________172
Après un tsunami __________________________________173
Inondations ____________________________________173
Précautions à prendre pendant une inondation ____________173
Lorsque vous êtes à pied pendant une inondation __________174
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une inondation ____________________________________174
Choix d’un véhicule ________________________________175
Après une inondation _______________________________175
Coulées de boue _______________________________176
Lorsque vous êtes à l’intérieur pendant
une coulée de boue _________________________________176
Lorsque vous êtes à l’extérieur pendant une coulée de boue____176
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une coulée de boue _________________________________176
Après une coulée de boue ____________________________176
Ouragans et cyclones ___________________________177
Avant un ouragan ou un cyclone_______________________177
Pendant un ouragan ou un cyclone _____________________177
Après un ouragan ou un cyclone _______________________178
Ouragans et cyclones pendant une inondation ______178
Éruptions volcaniques ___________________________179
Lorsque vous êtes à l’intérieur pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Lorsque vous êtes à l’extérieur pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Pour vous protéger des éruptions volcaniques _____________180
9 Table des matières
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Annexes ______________________________________213
Security framework and Minimum Security
Requirements (MSR) for Federation field operations __213
Remerciements
Nous tenons à remercier les responsables de terrain, les délégués chargés de la
sécurité et des collègues pour leur contribution au contenu du présent manuel,
pour les conseils prodigués et pour le temps qu’ils ont consacré à la relecture
du projet de texte. Nous remercions tout particulièrement Tor Planting pour
sa contribution à la sécurité au sein de la Fédération internationale et pour
avoir, par ses efforts et son dynamisme, permis la création de l’Unité de la sé-
curité.
Ce manuel a été élaboré et rédigé par Lars Tangen, John Dyer et Karl Julisson
de l’Unité de la sécurité de la Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Nous remercions l’équipe des publica-
tions du Secrétariat de la Fédération internationale pour les efforts qu’elle a
consacrés à la mise en page de l’ouvrage et à l’organisation des tâches à ac-
complir pour faire de ce manuel une réalité.
11 Avant-propos
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Avant-propos
De plus en plus, la Fédération internationale est amenée à mener une action
dans des situations de catastrophe naturelle et dans des régions où le contexte
politique et social complexe et instable peut avoir des conséquences pour le dé-
roulement de ses opérations humanitaires. Les risques encourus par ceux qui
se trouvent sur le terrain étant généralement plus élevés, il est important de
promouvoir une plus grande vigilance pour préserver la sécurité et le bien-
être du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensem-
ble – délégués employés par la Fédération, personnel détaché, personnel local
durant les heures de travail, volontaires travaillant avec la Fédération, visi-
teurs, consultants et membres de famille des délégués.
Bien que les risques varient d’un pays à l’autre, il faut savoir qu’un incident
peut se produire dans toutes les zones où des opérations sont menées. Il est
inquiétant de constater que, partout dans le monde, les humanitaires doi-
vent faire face à des dangers toujours plus nombreux et plus divers dans leurs
activités quotidiennes et qu’ils sont de ce fait individuellement plus vulnéra-
bles. Dans l’accomplissement de sa mission humanitaire, le personnel de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge doit toujours se conformer aux règles es-
sentielles de sécurité et agir de façon appropriée en toutes circonstances.
Pour préserver sa sécurité sur le terrain, il est capital de bien savoir à quels
types de situations chacun peut être confronté et comment se comporter pour
réduire au minimum les risques pour sa propre sécurité et celle de ses col-
lègues. Conçus à l’intention du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge, les deux manuels Stay Safe Préserver sa sécurité, comprenant le Guide de
la Fédération pour la sécurité en mission et le Guide de la Fédération pour les res-
ponsables de la sécurité, fournissent les outils nécessaires pour mettre en place
et maintenir un cadre de sécurité efficace et adapté au contexte, partout où la
Fédération internationale intervient dans le monde.
Markku Niskala
Secrétaire général
12 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Introduction
La sécurité, c’est d’abord un état d’esprit. Pour préserver au maximum leur
sécurité, les délégués et le personnel doivent faire preuve de vigilance*.
Être vigilant, c’est aussi prévoir les problèmes et les éviter, c’est-à-dire repérer
tout ce qui risque de vous blesser, vous-même ou vos collègues, de porter at-
teinte aux ressources, et de vous empêcher ainsi de porter secours aux bénéfi-
ciaires, la raison même de votre présence sur le terrain.
Si vous avez des questions, des observations à formuler ou des problèmes dont
vous souhaitez nous faire part, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse suivante :
security.unit@ifrc.org.
Vous pouvez joindre l’Unité de sécurité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux
numéros suivants :
■ Lars Tangen (Responsable) – Mobile : +41 79 217 3371
■ John Dyer (coordinateur de la sécurité) – Mobile : +41 79 251 8015
■ Karl Julisson (coordinateur de la sécurité) – Mobile : +41 79 308 9842
* Par souci de lisibilité, il est en général fait usage, dans le présent texte, du masculin générique pour désigner les deux sexes.
Chapitre Cadre de sécurité
1 1
5
Les niveaux de sécurité
Les différents niveaux du cadre de sécurité de la Fédération internationale tra-
duisent bien le fait que la sécurité appelle des solutions pluridimensionnelles. Il
ne suffit pas que les organes de direction de la Fédération mettent l’accent sur la 6
sécurité si les dispositions ne sont pas appliquées au niveau de la région ou du pays
(niveau opérationnel), ou encore si chacun ne prend pas les mesures appropriées
pour assurer sa propre sécurité. De même, la sécurité est compromise si les me-
sures de sécurité sont bien appliquées au niveau individuel mais pas à un échelon 7
supérieur, c’est-à-dire celui du pays ou du siège.
8
Sur le plan stratégique, la Fédération internationale et les Sociétés nationales
membres sont chargées de veiller à ce que les consignes établies permettent effec-
tivement de protéger et de renforcer l’image du Mouvement international de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Pour cela, elles s’attachent à agir dans le res-
pect des Principes fondamentaux1 et du Code de conduite2, et veillent à la mise
en place de politiques et de procédures efficaces pour orienter les opérations sur
le terrain. Elles ont aussi la responsabilité, en tant qu’employeurs, de veiller à ce
9
1. Les sept Principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont l’humanité,
10
l’impartialité, la neutralité, l’indépendance, le volontariat, l’unité et l’universalité.
2. Le Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et pour les organisations
non gouvernementales lors des opérations de secours en cas de catastrophe se trouve sur le site de la Fédération (en an-
glais) à l’adresse suivante : http ://www.ifrc.org/publicat/conduct/.
14 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
î recrutement/formation intégrité
stratégique
î coopération
interinstitutionnelle
opérationnel
individuel
Niveau individuel
î conduite personnelle (personnel)
î compétence
1
Vous êtes censé, à titre individuel, accomplir d’une manière compétente les tâches
qui vous incombent, et être respecté pour le travail que vous faites. Vous devez
vous assurer d’avoir bien compris quelles sont vos responsabilités dans l’opération
menée. Vous devez aussi bien connaître les plans relatifs à la sécurité et vous
conformer aux consignes en la matière. En tant qu’acteur de terrain, vous êtes
2
aussi au plus près de la situation, et vous devez être le plus en phase possible avec
le milieu qui vous entoure. Aussi devez-vous non seulement y être toujours atten-
tif, mais encore signaler tout changement que vous y observez pour permettre, au
besoin, de modifier les plans. 3
Ce modèle de sécurité montre que les niveaux se renforcent mutuellement et qu’il
faut que les responsabilités en matière de sécurité soient assumées à chaque niveau.
La sécurité de l’ensemble sera compromise si l’un quelconque des niveaux présente
la moindre faiblesse.
4
Normes minimales de sécurité
Un ensemble de normes minimales de sécurité (NMS) a été établi pour permet- 5
tre le fonctionnement du système de sécurité de la Fédération internationale. Ces
normes définissent les critères et procédures minimaux à respecter pour que
l’organisation s’acquitte du devoir qui lui incombe de créer les conditions opéra-
tionnelles les plus sûres possible tout en remplissant son mandat humanitaire. 6
Les NMS de la Fédération internationale, présentées en détail à l’annexe A, por-
tent sur les domaines suivants :
conduite personnelle,
formation et préparation, 7
gestion de la sécurité,
règlement de sécurité et plans d’urgence,
phases de sécurité,
gestion des incidents critiques,
contrôle des déplacements sur le terrain,
8
aspects financiers.
10
de la sécurité. Les deux premiers, qui concernent l’acceptation politique et opé-
rationnelle, la diffusion des Principes fondamentaux du Mouvement, l’emblème
16 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
PILIERS DE LA SÉCURITÉ
1. Acceptation 5. Comportement
2. Identification 6. Communication
3. Information 7. Protection
4. Règles
1. Acceptation
Ce pilier définit la nécessité d’être accepté sur les plans politique, opérationnel et
culturel par toutes les parties en tant qu’acteur humanitaire neutre et impartial.
L’acceptation de la présence du Mouvement sur le théâtre des opérations est ca-
pitale pour que l’organisation puisse agir. La Fédération internationale n’établit
une présence qu’avec l’accord de la Société nationale hôte. L’acceptation doit aussi
être individuelle, c’est-à-dire que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge doit accepter de travailler selon les principes, le code de conduite et les rè-
gles et procédures du Mouvement.
17 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
2. Identification
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge doivent être identifiés comme tels et uti-
lisent principalement les emblèmes à cet effet. Tous les locaux et tous les véhicules
doivent porter visiblement le logo de la Fédération internationale. La Fédération
et ses membres doivent aussi se distinguer des autres acteurs humanitaires présents
2
dans la région et présenter un profil opérationnel bien identifié.
4. Règles de sécurité
Des règles de sécurité doivent obligatoirement être établies pour atténuer les
risques et menaces et créer des conditions de vie et de travail sereines. Elles sont
spécifiques à chaque délégation et à la région dans laquelle elle opère. Elles
s’appliquent à tous, délégués, personnel local, familles et visiteurs, et c’est le chef
de délégation ou le chef de délégation régionale qui est chargé de les faire respec-
ter. Un exemplaire des règles de sécurité de chaque délégation doit être remis à
l’Unité de la sécurité du Secrétariat de la Fédération à Genève et mis à jour après
chaque incident critique ou toute détérioration des conditions de sécurité. Des
plans et des procédures d’urgence, notamment des plans d’évacuation sanitaire et
de évacuation provisoire, doivent être établis et bien connus de tout le personnel.
Toute violation délibérée des règles est considérée comme une faute grave pou-
vant entraîner, selon les circonstances, le renvoi de la mission. Les règles de sécu-
rité s’appliquent aussi à tout le personnel des Sociétés nationales opérant dans le
pays à titre bilatéral sous l’égide de la Fédération internationale.
19 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Comment ce pilier s’applique-t-il
à vous personnellement ?
Suivez les règles et les consignes de sécurité en vigueur dans votre délégation. 2
Respectez les consignes de voyage, les règles de conduite automobile, les res-
trictions de déplacement et les couvre-feux.
Tenez-vous au fait des plans et procédures définis pour les situations d’urgence,
l’évacuation sanitaire et la évacuation provisoire. 3
5. Comportement
La sécurité sur le terrain dépend pour beaucoup du comportement de chacun, no- 4
tamment de la solidarité avec les membres de l’équipe et d’une conduite correcte.
Chacun doit connaître ses points forts et ses faiblesses et ne jamais provoquer
5
d’incident par un comportement indélicat. Il faut toujours rester intègre et ne
pas prendre parti dans les problèmes de la communauté. Le bien-être physique et
psychique est aussi un élément important. Un comportement correct, courtois,
impartial et neutre est une règle d’or pour les délégués et le personnel.
10
20 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
6. Communication
Le maintien de la sécurité passe par un système de communication fiable et indépen-
dant. Des réseaux de communication efficaces doivent être établis pour suivre et
contrôler les mouvements du personnel, donner des informations sur la situation dans
la zone d’intervention et, dans l’éventualité d’une crise, traiter cette crise. Tout le per-
sonnel doit savoir manier les appareils de communication et connaître les règles rela-
tives à leur utilisation. Ce n’est ni la radio ni un quelconque équipement qui, en soi,
vous permettra d’accroître votre sécurité, mais l’utilisation correcte que vous en ferez.
7. Protection
Des mesures doivent être prises pour veiller à ce que la protection du personnel et
des installations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge soit adaptée à la situa-
tion. Celles-ci peuvent aller du choix de lieux de résidence et de bureaux de délé-
gation sûrs, permettant le bon fonctionnement d’appareils de communication, à
l’utilisation de dispositifs protecteurs tels que barrières physiques, systèmes d’alarme
et gardes. Des consignes en cas d’incendie doivent être établies et les issues de se-
cours des habitations et des bureaux doivent rester dégagées et être régulièrement
contrôlées. Tous les locaux d’habitation doivent être approuvés par la Fédération.
Les délégués doivent se souvenir qu’ils sont responsables de tout le matériel qui
leur a été confié et qu’ils doivent le protéger contre les dégradations et le vol.
1
Stratégies et plans de sécurité
L’approche générale de la Fédération internationale en matière de sécurité repose
sur la prévention, et privilégie la prévoyance par rapport à la réaction. Elle vise à
créer les conditions d’intervention les plus sûres possible afin que la Fédération
2
puisse remplir son mandat humanitaire tout en préservant la sécurité et le bien-
être de ses délégués, de son personnel et des volontaires. Il faut pour cela :
un bon plan de sécurité établi en fonction des conditions de sécurité ;
une grande attention personnelle et institutionnelle à la sécurité et une ges-
3
tion active de la sécurité ;
de bonnes relations extérieures, un bon fonctionnement en réseau et une
collecte efficace de l’information ;
la diffusion des Principes fondamentaux, de l’emblème et du mandat huma- 4
nitaire du Mouvement ;
une conduite personnelle et institutionnelle correcte et impartiale ;
une planification des opérations et une surveillance constante de la situation.
5
La réduction des risques est la clé de voûte de cette approche fondée sur la pré-
vention. Trois stratégies de sécurité sont communément utilisées pour réduire les
risques : l’acceptation, la protection et la dissuasion. Une fois ces stratégies com-
prises, vous pourrez déterminer comment les utiliser pour réduire les risques dans
votre propre situation et, ainsi, comment les transposer dans votre plan général
6
de sécurité.
7
Stratégies de sécurité
Acceptation
L’acceptation de notre présence et de notre travail réduit ou écarte la menace. C’est
la stratégie que préfère le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Adopter cette stratégie, c’est :
mener une politique active de diffusion : faire savoir qui vous êtes, ce que
vous faites et ce que vous projetez de faire ;
prendre l’avis de la communauté locale et, au besoin, adapter les pro-
grammes pour qu’elle les accepte mieux ;
suivre en permanence la situation locale et savoir quels sont les problèmes
qui risquent de nuire à l’acceptation de votre équipe.
En pratique…
Protection
Elle consiste à réduire la vulnérabilité plutôt que la menace pour réduire le risque,
en utilisant des procédures et du matériel de protection pour « endurcir la cible ».
1
En pratique…
4
Dissuasion
Il s’agit de contrer les menaces par des sanctions juridiques, politiques ou écono-
miques ou des actions armées pouvant avoir des conséquences graves pour les au-
teurs des menaces. 5
Adopter cette stratégie, c’est :
savoir qu’il est très difficile pour une organisation humanitaire de l’appliquer
car elle risque d’effacer la dimension humanitaire et de compromettre
l’acceptation de l’organisation ; le recours à des escortes armées est une stra-
6
tégie de dissuasion. Toutefois, en dehors de menacer de se retirer, les moyens
de dissuasion qu’une organisation humanitaire peut utiliser sont très limités ;
smener une politique active de communication pour expliquer qui vous
êtes, ce que vous faites, ce que vous projetez de faire, et ce que la commu- 7
nauté peut faire pour vous aider à accomplir cette tâche.
En pratique… 8
Lors de l’opération après-tsunami dans la province de Banda Aceh (Indonésie), qui
était une zone de conflit avant la catastrophe, deux Sociétés nationales participantes
ont été menacées par un petit groupe de rebelles présumés qui réclamait le paiement 9
d’une taxe pour les laisser réaliser leurs programmes. En réponse, les opérations ont
été arrêtées et la population locale a été avertie que les programmes humanitaires ne
reprendraient pas tant que ces menaces n’auraient pas cessé. Celle-ci s’est alors
chargée de maîtriser ces groupes, et les programmes ont pu être menés à bien. 10
24 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Certains des grands principes de sécurité fondés sur les stratégies mises en évidence
ici seront renforcés tout au long de ce manuel.
Plans de sécurité
Les stratégies de sécurité trouvent leur expression dans le plan de sécurité de
chaque délégation. Un plan de sécurité est donc constitué, en principe, de plu-
sieurs composantes :
les stratégies de sécurité,
les règles de sécurité,
les plans d’urgence,
les phases opérationnelles de sécurité,
les directives et conseils en matière de sécurité,
le dossier d’accueil,
les programmes d’information et des comptes rendu sur la sécurité,
le plan de gestion des incidents critiques.
Les règles de sécurité qui vous seront communiquées sur le terrain et auxquelles
vous devrez vous conformer sont propre au contexte et à l’environnement de tra-
vail de la mission et du lieu où vous avez été affecté. Elles doivent être claires,
fonctionnelles et à jour.
Ces règles vous donneront des instructions sur la manière de vous comporter en ma-
tière de sécurité et des consignes à suivre dans certaines situations d’urgence que
votre délégation peut avoir à affronter. Les sujets couverts sont, par exemple : la
conduite générale, les mouvements sur le terrain, la sécurité des véhicules, la conduite
à tenir en cas d’urgence médicale, les procédures de communication, les plans
d’urgence, le signalement des incidents, la sécurité au bureau, sur le lieu de résidence
et sur le site des opérations, ainsi que la sécurité dans le maniement de l’argent.
Tout le personnel − y compris les personnes à charge − est tenu de respecter les
règles de sécurité, et tout manquement sera considéré comme une faute ou une
faute grave. Le non-respect des règles et consignes de sécurité est passible de sanc-
tions disciplinaires.
Plans d’urgence
Les plans d’urgence sont destinés à garantir la préparation d’une organisation en
prévision d’une situation d’urgence et à permettre à cette organisation de réagir
25 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
efficacement dans une telle situation. La préparation comprend des plans relatifs
à la gestion des ressources humaines et financières, aux approvisionnements
d’urgence, aux communications, etc.
L’objectif d’une gestion efficace de la sécurité est d’anticiper et d’éviter les risques.
2
Les plans d’urgence font partie du processus global de planification de la sécurité
et décrivent des protocoles et des procédures préétablis, en réponse à une situa-
tion ou à un événement spécifique, constituant un danger.
3
Les principaux types de plans d’urgence que vous serez amené à élaborer ou à
appliquer sont les plans de évacuation provisoire ou d’évacuation sanitaire.
L’élaboration d’un plan d’évacuation sanitaire est traitée au chapitre 8, mais
des conseils plus détaillés sur l’établissement des plans d’urgence en général 4
sont donnés au chapitre 3 « Planification de la sécurité », de manuel Stay safe −
Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécurité.
Phases de sécurité 5
La Fédération applique à toutes les opérations sur le terrain un système de clas-
sement uniforme comportant quatre phases.
6
Phase blanche Situation normale Pas de problèmes majeurs
en matière de sécurité.
10
pour le personnel de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge.
26 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
assurer en permanence l’intégrité de la Fédération internationale, et avoir en
toutes circonstances un comportement convenable, conforme au Code de
conduite ;
entretenir des relations extérieures et des réseaux d’information avec d’autres
organisations et organismes institutionnels sur le terrain ;
2
connaître les outils de communication à la disposition de la délégation et
leur maniement.
!
le domaine de la sécurité incombent au responsable, chaque membre de
l’équipe, depuis le terrain jusqu’au Secrétariat de la Fédération, a des fonc-
tions et des responsabilités qu’il doit assumer. Si chacun ne joue pas son
rôle, le personnel et la délégation courent plus de risques de connaître des
incidents de sécurité et de subir des dommages.
4
Gestion de l’information
L’information étant l’un des sept piliers dont nous avons parlé, elle doit être 5
constamment à jour, et les responsables doivent mettre en place des mécanismes
efficaces pour que les données essentielles sur la situation soient collectées et dif-
fusées. Tous les membres du personnel doivent prendre l’habitude de recueillir et
de transmettre le plus possible de renseignements sur la sécurité. Notifier un in- 6
cident de sécurité est un moyen formel de le faire, mais il faut, plus simplement,
signaler tout fait préoccupant ou tout changement observé dans la situation. Le
7
fait, par exemple, qu’un délégué signale que la population locale est moins ami-
cale que la semaine précédente peut révéler un changement d’attitude dans la
communauté et une moins bonne acceptation de l’organisation.
9
des tâches que vous aurez à accomplir dans le cadre de l’opération de la Fédéra-
tion internationale, mais aussi de la sécurité. Si jamais vous êtes impliqué dans un
incident, vous devrez en faire immédiatement un compte rendu. Vous devez aussi
prévoir une séance de compte rendu à la fin de votre mission. N’hésitez pas à
10
prendre date sans plus attendre si rien n’a été fixé une semaine après votre arrivée,
et ce plus encore après un incident de sécurité.
28 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Malheureusement, les emblèmes sont parfois perçus comme ayant des connota-
tions religieuses, culturelles ou politiques. Cette perception a eu des conséquences
sur le respect des emblèmes, particulièrement dans certaines situations de conflit,
et a réduit la protection qu’ils confèrent aux victimes et au personnel humanitaire
et médical.
L’adoption, en janvier 2007, d’un troisième emblème, le cristal rouge, vise à amé-
liorer la protection de tous ceux qui en ont besoin, qu’il s’agisse des bénéficiaires
de l’aide humanitaire ou des personnes qui s’efforcent de la leur apporter.
Les emblèmes
1
pour veiller à ce qu’il ne soit pas porté préjudice à l’emblème protecteur, à ce
que celui-ci ne soit pas utilisé de manière abusive, et à ce qu’un usage correct,
2
universel et uniforme de l’emblème soit maintenu.
Des drapeaux portant la croix ou le croissant rouge peuvent être utilisés
pour signaler les locaux, l’enceinte, les camps de réfugiés et les autres sites
officiels de la Fédération en cas de troubles.
Le Protocole III 3
4
Le Protocole III additionnel aux Conventions de Genève de 1949 est entré
en vigueur le 14 janvier 2007. Ce nouveau Protocole porte création d’un
emblème protecteur ayant le même statut et la même valeur que la croix et 5
le croissant rouges. Il porte le nom de cristal rouge.
Il consiste en un cadre rouge, ayant la forme d’un carré posé sur la pointe,
6
sur fond blanc, et il est dénué de toute connotation religieuse, politique ou
de toute autre nature.
En offrant de nouvelles possibilités de protection et d’identification aux So-
ciétés nationales et aux États qui souhaitent utiliser le nouvel emblème, le
Protocole III témoigne de l’attachement du Mouvement à une action hu-
manitaire neutre et indépendante.
L’adoption de l’emblème additionnel permettra aux Sociétés qui ne souhai-
7
tent pas utiliser la croix rouge ou le croissant rouge, d’être reconnues comme
composantes du Mouvement et de devenir membres de la Fédération.
9
La Fédération internationale utilise comme logo deux emblèmes mondia-
lement reconnus, la croix et le croissant rouges inscrits sur un fond blanc
dans un rectangle rouge.
10
30 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
N’étant ni un État, ni une Société nationale, elle peut utiliser les deux em-
blèmes ensemble comme signe distinctif.
Le logo de la Fédération internationale est apposé sur les véhicules de ses dé-
légations et de ses locaux officiels comme signe distinctif. Il se présente sous
la forme d’autocollants car il n’existe pas de drapeau de la Fédération.
Le logo de la Fédération internationale n’a pas de valeur protectrice légale
et ne doit pas être utilisé comme signe protecteur.
Exceptionnellement, avec l’autorisation du directeur de la Division des pro-
grammes et de la coordination de la Fédération et du responsable de l’Unité
de la sécurité à Genève, le chef de délégation peut décider de ne pas afficher
le logo pour des raisons de sécurité.
1.La SNP gère sa sécurité en toute indépendance (c’est-à-dire qu’elle est en-
tièrement responsable de sa propre sécurité).
Une Société nationale peut, par exemple, choisir d’agir dans le cadre d’un
accord bilatéral avec la Société nationale hôte et opérer indépendamment de
la Fédération internationale. Elle est alors responsable de toutes les moda-
lités de ses opérations, dont la sécurité. C’est ainsi que s’est déroulée
l’opération après-tsunami en Indonésie.
Une SNP peut, par exemple, choisir de se placer sous l’égide de la Fédération
internationale et conclure avec elle un accord de prestation de services ou
31 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
d’intégration. La Fédération lui apportera alors un soutien administratif et
opérationnel incluant certaines prestations de sécurité telles que l’appui radio
et l’intégration dans le réseau radio de la Fédération, la fourniture de règles de
sécurité, l’intégration dans les plans d’urgence de la Fédération, l’information
et le compte rendu de début et fin de mission, l’aide à la gestion des crises, les
2
bulletins d’évolution et de suivi de la situation, la gestion des incidents.
3
Quelle que soit l’option retenue, la SNP reste toujours responsable en dernier
ressort de son personnel.
8
détail la mission et les fonctions des équipes de première intervention et leur ar-
ticulation dans le système de sécurité de la Fédération.
10
et assainissement) et formés pour aider les Sociétés nationales, en particulier dans
les premiers jours de l’intervention après une catastrophe.
32 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
!
modifiée, au besoin). S’il n’y a pas de délégation, mais une mission FACT, le
chef de l’équipe FACT assume la responsabilité générale de la sécurité. Si
l’ERU est seule, c’est le chef de l’équipe qui est responsable de la sécurité
et qui établit (avec l’aide de l’Unité de la sécurité) les plans et le règlement
de sécurité. S’il y a plusieurs ERU, il est important de décider d’un commun
accord qui assumera la responsabilité générale de la sécurité et d’en in-
former très clairement tous les membres des équipes.
33 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Le contrôle des mouvements sur le terrain est aussi une partie importante de
la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en particu-
lier pendant l’intervention d’urgence initiale. En matière de sécurité,
l’obligation la plus élémentaire du chef d’équipe est de savoir à tout moment
où se trouve le personnel.
2
Recommandations élémentaires 3
en matière de sécurité
Ce que vous devez faire :
4
connaître les sept piliers et savoir comment ils s’appliquent à votre situation ;
vous assurer d’avoir bien reçu un exemplaire des règles de sécurité et des
plans d’intervention de votre délégation et de les avoir bien compris ;
10
Chapitre Sécurité personnelle
2 1
N
ous verrons, tout au
long de ce manuel,
que la sécurité per-
sonnelle sur le terrain dé-
2
pend de multiples facteurs
tels qu’une gestion efficace
de la sécurité et l’application
de règles et de procédures 3
claires dans la délégation. Il
y en a aussi beaucoup sur
lesquels vous pouvez agir
directement, les plus impor-
tants étant la façon dont
4
vous vous comportez en
mission, la connaissance
que vous avez de la culture
de votre région d’affectation 5
et la manière dont vous réa-
gissez au stress.
Vous trouverez dans ce chapitre des règles élémentaires à suivre dans diverses
situations, règles qui vous permettront d’accroître votre sécurité personnelle en
6
mission. Il n’est pas inutile de rappeler que la sécurité n’est pas un choix : c’est
votre responsabilité.
7
Mieux connaître la sécurité
Avant de commencer à analyser votre situation personnelle, vous devez savoir
qu’un certain nombre de facteurs contribuent partout à créer de l’insécurité,
comme le montre le schéma qui suit. 8
Moindre respect de l’emblème et du droit international humanitaire
La croix et le croissant rouge ont longtemps été des emblèmes reconnus et respec-
tés qui procuraient au personnel une certaine protection. Le droit international hu-
manitaire (DIH) conférait une protection supplémentaire et les parties à un conflit
9
agissaient dans le cadre du droit des conflits armés. Or, depuis peu, il arrive que des
attaques soient perpétrées contre des collaborateurs de la Croix-Rouge et du Crois-
sant-Rouge ; le personnel doit dès lors être bien conscient que l’emblème n’a pas
l’effet d’un « gilet pare-balles » et qu’il n’est plus aussi protecteur qu’auparavant.
10
36 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Concurrence Moindre
respect de
Nature
et absence du conflit
l'emblème
de code de armé
et du DIH
conduite
Implication
But Facteurs des
de l'aide d'insécurité bénéficiaires
humanitaire dans le
conflit
Désintégration La pauvreté
Catastrophes
des structures accroît la
naturelles
de l'État criminalité
1
années 1990, et, plus récemment, le Darfour, le Soudan et le Tchad en sont des
exemples. Ces situations font peser des menaces sur le personnel de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge qui cherche à secourir ceux qui ont besoin d’aide.
Catastrophes naturelles 4
Le délai de déploiement des secours après une catastrophe naturelle a sensiblement
diminué et s’il fallait autrefois plusieurs semaines pour mettre en place une opé-
ration, les Équipes d’évaluation et de coordination sur le terrain et les Unités
d’intervention d’urgence peuvent aujourd’hui être déployées sur place dans les 5
premières heures qui suivent la catastrophe. Il est ainsi fréquent qu’elles se trou-
vent prises dans une catastrophe qui n’est pas terminée, notamment lorsqu’il y a
6
des répliques d’un séisme, des inondations, etc. La sécurité du personnel est alors
très menacée.
7
Il arrive de plus en plus souvent que l’État perde presque complètement le
contrôle de diverses régions du pays et qu’il soit, par conséquent, incapable
d’assurer la sécurité élémentaire ou l’approvisionnement en vivres. L’Iraq et
l’Afghanistan sont des exemples de telles situations.
code de conduite. Toutes veulent montrer qu’elles aident les bénéficiaires et cer-
taines font des promesses qu’elles ne peuvent pas tenir, ce qui rejaillit sur les au-
tres organisations travaillant dans la même zone d’opérations.
En revanche, si vous mettez la grenouille dans une marmite remplie d’eau agréable-
ment fraîche et que vous amenez progressivement l’eau à ébullition, la grenouille ne
s’apercevra du danger que lorsqu’il sera trop tard.
1
Tout au long de la planification et de la gestion, vous devrez garder à l’esprit que
les circonstances peuvent changer rapidement. Aussi est-il important que vous
soyez toujours attentif à votre environnement et aux effets qu’il peut avoir sur
votre sécurité. 2
Être vigilant, c’est savoir que des menaces peuvent surgir et que vous-même, vos
collègues ou les biens utilisés dans l’opération risquez d’être frappés délibérément
ou accidentellement.
3
La prévention étant un aspect fondamental de l’approche suivie par la Fédéra-
tion internationale en matière de sécurité, vous devez toujours être conscient de
la situation dans laquelle vous vous trouvez et des changements qui peuvent sur-
venir dans votre environnement. Il faut aussi connaître les règles de sécurité et les 4
procédures à suivre dans une situation donnée. Si vous avez connaissance
d’informations ou observez des faits susceptibles d’avoir un impact sur la sécurité,
5
faites en part à vos collègues afin que les règles ou les procédures puissent être
modifiées en conséquence.
La sécurité étant l’affaire de tous, il importe que chacun fasse sa propre analyse 7
des menaces et des risques en fonction de ce qu’il fait et de sa manière de faire.
Pour cela, vous devrez d’abord savoir quelles différences et quels rapports il y a
entre les menaces, les vulnérabilités et les risques.
Une menace pour la sécurité est un acte ou un danger qui, dans l’environnement
8
opérationnel, est susceptible de causer des blessures ou des dommages. Vous aurez
normalement été informé des menaces auxquelles l’organisation peut avoir à faire
face et vous devriez pouvoir déterminer comment elles s’appliquent à vous per-
sonnellement.
9
La vulnérabilité est la mesure dans laquelle vous êtes exposé à une menace et l’effet
qu’elle pourrait avoir sur vous. Elle peut résulter de la manière dont vous travail-
lez, de votre comportement, ou simplement de l’environnement. 10
40 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Dimension culturelle
La Fédération se compose de plus de 185 Sociétés nationales membres représentant
pratiquement tous les pays du monde. La nature de l’organisation et le contexte in-
ternational dans lequel elle opère font que vous serez amené à travailler avec des
gens de cultures différentes et dans des domaines où les normes diffèrent des vôtres.
1
différentes cultures, vous devez toujours avoir présents à l’esprit les problèmes de
communication et de relations que peuvent provoquer la simple ignorance ou un
manque de sensibilité. Il est dangereux de croire que les différences culturelles ne sont
pas importantes simplement parce que nous avons tendance à travailler, à nous vêtir
et à parler de la même façon.
2
Qu’est-ce que la culture ?
8
l’âge peut être plus important que la qualification ou l’expérience.
Ne supposez pas le pire : cherchez d’autres explications si le comportement
de la personne en face de vous vous paraît blessant.
Adoptez un comportement éthique, car vous représentez le Mouvement
de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 24 heures sur 24 et tous les jours
de l’année.
9
!
À retenir ! C’est à nous de nous adapter à la culture locale, ses traditions, ses
religions et ses lois, et de les respecter, et non à la population locale de s’adapter
à nous. Plus nous nous adapterons facilement et rapidement, mieux nous se-
rons acceptés et moins nous risquerons d’avoir des problèmes de sécurité. 10
42 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Préparation des missions et des voyages
Vous trouverez ci-après quelques conseils pour vous aider à mieux préparer un
voyage lorsque vous êtes en mission ou lorsque vous vous apprêtez à quitter votre
pays pour une mission sur le terrain. 2
6
Ayez toujours une tenue de rechange dans votre bagage à main pour le cas où
vos bagages de soute se perdraient ou tarderaient à vous être remis.
Rangez vos médicaments, vos objets de valeur, vos affaires importantes, votre ma-
tériel ou vos documents de travail indispensables dans votre bagage de cabine.
7
Avant de partir, documentez-vous sur la région ou le pays dans lequel vous vous
rendez afin d’être bien informé à votre arrivée.
Assurez-vous d’avoir bien compris toutes les formalités sanitaires à accomplir
dans la région ou le pays où vous allez travailler et dans la région environnante. 8
Sachez quelles sont les modalités du voyage (qui vous attend à l’arrivée, numé-
ros des personnes de la délégation à contacter).
Une fois arrivé, prenez rapidement connaissance de la situation sur le terrain.
Faites-vous enregistrer à l’ambassade de votre pays : ainsi, vous recevrez ses 9
informations sur la sécurité et serez tenu informé de toute menace ou de
tout problème qui pourrait survenir dans le pays en rapport avec votre na-
tionalité. Souvenez-vous cependant que vous devez toujours suivre les ins-
tructions de la Fédération internationale même si, parfois, elles sont en
contradiction avec celles données par votre ambassade.
10
44 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
!
carte d’identité Fédération,
passeport avec les visas appropriés,
dossier médical ou dentaire, et médicaments ou ordonnance,
permis de conduire,
renseignements financiers (ex. : numéros des cartes de cré-
dit et numéros à appeler pour faire opposition, codes d’accès
bancaire…),
coordonnées des contacts.
Partout dans le monde, les aéroports sont des terrains de chasse pour les malfai-
teurs et il faut les considérer comme des zones à risque, surtout en ce qui concerne
la petite délinquance. Vous devez par conséquent être particulièrement vigilant
lorsque vous vous trouvez dans un aéroport. Votre vulnérabilité peut être accrue
du fait que vous vous y trouvez pour la première fois ; vous êtes tendu à cause du
voyage ; vous êtes fatigué ou vous souffrez du décalage horaire après de longues
heures de vol. Un aéroport peut aussi donner une fausse impression de sécurité
en raison de l’affluence qui y règne, de l’abondance de lumière et de la présence
de nombreux agents de sécurité.
Voici quelques conseils à retenir pour votre sécurité dans les aéroports :
Faites comme si vous connaissiez l’aéroport et montrez de l’assurance ;
n’ayez pas l’air perdu ou désorienté.
Ne laissez pas vos bagages sans surveillance.
Ne posez pas vos documents de voyage sur le chariot à bagages : conservez-
les dans un sac jusqu’à ce que vous en ayez besoin.
Gardez vos bagages en vue lorsque vous êtes assis à une table et ne les pla-
cez pas à un endroit où quelqu’un pourrait profiter d’un moment
d’inattention de votre part pour s’en emparer. Si vous avez un sac à côté de
vous, passez votre pied dans la bandoulière.
Si l’alarme se déclenche lorsque vous passez sous le détecteur de métaux, ne
perdez pas de vue vos bagages sur le tapis d’inspection aux rayons X pendant
que vous êtes contrôlé.
45 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Méfiez-vous des inconnus qui vous abordent car ils pourraient, par ce
moyen, essayer de vous distraire pendant qu’un complice vole certains de vos
effets.
Méfiez-vous des porteurs non agréés qui proposent de prendre vos bagages.
N’acceptez pas de surveiller les bagages d’un inconnu dans une salle d’attente.
2
Taxis
Lorsque vous serez sur le terrain, vous serez peut-être obligé de faire des déplace-
ments occasionnels ou fréquents en taxi. Vous devez vous attendre à des diffé- 3
rences avec les taxis de votre pays. Étant donné que votre apparence, votre
habillement et le fait de ne pas parler la langue locale laisseront facilement devi-
ner que vous êtes étranger, vous devrez respecter ces quelques consignes :
Évitez les taxis banalisés, non agréés ; assurez-vous que la photo et la licence
du chauffeur sont clairement affichées dans le taxi.
4
Faites appel uniquement à des exploitants fiables, dont il doit y avoir la liste
dans le bureau de la Fédération.
Si vous avez besoin d’un taxi en arrivant dans un endroit nouveau, deman-
dez à la réception de vous indiquer un exploitant agréé qui soit fiable. 5
Assurez-vous que vous êtes le seul client du taxi et que le chauffeur ne prend
pas d’autres clients ; dans certains endroits, cela peut être plus coûteux, mais
6
le surcoût vous donne une certaine sécurité.
Posez toujours les sacs sur le plancher et non sur le siège à côté de vous.
Verrouillez les portières pour empêcher d’autres personnes de monter à bord
lors d’un arrêt à un feu rouge, par exemple.
Assurez-vous, avant de vous installer dans le taxi, que vos bagages ont bien
été chargés.
7
Présence des membres de la famille
8
Dans les lieux d’affectation où les familles sont acceptées, elles doivent savoir que
les consignes de sécurité s’appliquent tout autant à elles. Certaines questions et
considérations en matière de sécurité concernent plus particulièrement les colla-
borateurs accompagnés de leur famille.
La sécurité personnelle et celle des membres de votre famille est en grande partie
une affaire de bon sens et d’habitude. Au début, vous devrez peut-être délibéré-
9
ment établir des procédures et prendre de nouvelles habitudes pour prendre da-
vantage conscience des questions de sécurité et mettre votre famille à l’abri des
menaces pour sa sécurité. Le temps passant, cela deviendra une seconde nature et
vous vous féliciterez d’avoir fait cet effort initial.
10
46 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
aller où que ce soit avec qui que ce soit sans la permission de vos parents
monter dans une voiture ou entrer dans une maison sans permission
1
laissez toujours près du téléphone une liste des numéros à appeler en
cas d’urgence
connaître les dangers que représentent pour les enfants les allumettes,
l’essence, les cuisinières, l’eau profonde, les piscines, les produits toxiques
et les chutes
savoir qui peut entrer dans la maison (amis des enfants, amis de la famille)
et qui ne doit pas
1
vous assurer que tous les membres de la famille et vous-même (et peut-être
aussi votre garde) avez une bonne relation avec la personne avant de
l’embaucher ;
prendre tous les renseignements sur la personne : nom, date et lieu de nais-
sance, adresse, numéro de téléphone, nom des autres membres de sa famille,
2
nom et coordonnées de toute autre personne à contacter ou personne de
référence) ;
charger les employés de maison (et les gardes d’enfants) d’ouvrir la porte
(plutôt que les membres de la famille), et de ne pas laisser entrer des visiteurs 3
sans y être expressément autorisés ;
si vous attendez un réparateur ou un technicien, informer les employés de
maison de l’heure prévue de son arrivée et leur ordonner de ne pas le lais-
ser entrer s’il ne s’est pas dûment fait connaître ; 4
leur faire comprendre qu’ils ne doivent jamais donner à un visiteur ou à
quelqu’un qui se présente à la porte l’impression qu’il n’y a personne d’autre
5
à la maison ;
exiger qu’ils ne disent jamais à quiconque où se trouvent les occupants de
la maison ni quand ils doivent rentrer ;
leur dire qu’ils doivent signaler la présence d’inconnus aux alentours ;
les informer de ce qui se passera s’ils laissent entrer des personnes dans la
maison sans que vous (ou un autre adulte de la famille) les ayez expressé-
ment autorisés à le faire, s’ils perdent ou donnent les clés, s’ils volent ou
6
abusent de quelque autre façon de leur accès à votre maison et de leurs re-
lations de travail avec vous ;
leur demander de signer chaque mois un registre de salaire indiquant la
somme qui leur a été payée.
7
Si, pour une raison quelconque, vous êtes obligé de vous séparer d’un employé de
maison, pensez à changer les serrures.
8
À retenir !
■ Ne faites rien qui puisse vous faire courir des risques ou en faire courir
!
aux autres.
■ Ne communiquez jamais de renseignements qui pourraient faire de vous, 9
de vos collègues ou de la Fédération internationale une cible.
■ Votre vie est votre bien le plus précieux.
5
L
a majeure partie des incidents de sécurité concernant le personnel
de terrain de la Fédération et les humanitaires en général se produisent
6
avec des véhicules ou lors de leur utilisation. Il s’agit d’accidents de la cir-
culation, de vols de véhicules ou de vols de matériel ou de fournitures à l’intérieur
des véhicules. Selon les statistiques de la Fédération internationale, les accidents
de la route représentent environ 50 %, un chiffre comparable à celui d’autres or-
ganisations. L’accent sera mis, dans le présent chapitre, sur l’importance d’un
comportement sûr à bord des véhicules. Les conseils concernant les autres pro-
blèmes de sécurité à bord de véhicules, tels que le braquage et vol d’un véhicule,
7
ou la conduite à tenir aux postes de contrôle, lors d’une embuscade ou de vio-
lences, sont abordés aux chapitres 4 et 10.
!
À retenir ! Toute personne blessée, y compris un soldat, peut être trans-
portée dans un véhicule de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Pensez
toutefois à appliquer la règle « Armes interdites » et veillez à ce que les sol-
dats gardent leur uniforme comme le prévoient les Conventions de Genève.
53 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Règles fondamentales concernant l’utilisation
des véhicules de la Fédération
2
Des autocollants « Armes in-
terdites » doivent être apposés
sur les vitres des portières et il
est interdit, en toutes circons-
tances, de transporter des
armes ou du matériel militaire
à bord d’un véhicule de la Fé-
3
dération, sauf si vous êtes di-
rectement menacé de mort.
La Fédération est absolument
intransigeante sur la consom- 4
mation d’alcool avant de
conduire. Cela signifie qu’elle
5
ne tolère pas que quiconque
conduise un de ses véhicules en étant sous l’emprise de l’alcool.
La vitesse maximale autorisée pour les véhicules de la Fédération est de
80 km/heure, à moins que la limite fixée par le code de la route local ne
soit inférieure.
Les ceintures de sécurité doivent être attachées en toutes circonstances, à
l’avant comme à l’arrière.
6
Tous les véhicules de la Fédération doivent porter l’emblème de la Fédéra-
tion internationale bien visiblement et uniquement cet emblème.
Le drapeau portant la croix rouge ou le croissant rouge doit être utilisé
conformément aux consignes du chef de délégation. En cas d’urgence de 7
nuit, le drapeau doit être éclairé par un projecteur.
Les véhicules circulant en dehors des agglomérations doivent toujours être
8
conduits par des chauffeurs locaux (sauf en cas d’urgence). Les délégués doi-
vent éviter de conduire en ville.
Les véhicules de la Fédération ne doivent pas sortir des zones urbaines après
la tombée de la nuit.
Il est interdit de transporter du courrier, des documents ou des marchandises
si ce n’est pour l’usage officiel de la Fédération.
Il est impératif de toujours se conformer aux règles de conduite et de circu-
9
lation du pays où se déroule l’opération.
Le conducteur est responsable de tout ce qui concerne le chargement du
véhicule. Il doit veiller à ce que le nombre de passagers ne dépasse pas le
nombre autorisé pour le véhicule. 10
54 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
!
la sécurité ou l’acceptation de la Fédération internationale dans le pays. La
Fédération n’a pas le droit d’utiliser une escorte armée sauf dans la mesure
autorisée par le chef de délégation après concertation avec le Secrétariat de
la Fédération à Genève.
Les faits
tations de vitesse) ;
■ à une conduite inadaptée aux conditions (l’état de la route, l’humidité ou
Stationnement
Les véhicules de la Fédération étant facilement reconnaissables, vous devez pren-
dre des précautions lorsque vous garez un véhicule, en particulier pour une durée
prolongée, par exemple la nuit. Voici quelques règles générales à observer pour le
stationnement.
Les véhicules de la Fédération doivent être garés sur la base de stationnement
des véhicules ou dans l’enceinte protégée des locaux de la délégation ou des
maisons des délégués.
Assurez-vous que toutes les clés (et les doubles) sont conservées en lieu sûr
par l’équipe de la logistique ou du parc automobile.
Les véhicules doivent toujours être garés l’avant face à la sortie et en laissant
entre eux un espace suffisant pour éviter la propagation du feu en cas
d’incendie.
La nuit, choisissez un lieu sûr, surveillé et bien éclairé. Regardez bien autour
de vous avant de quitter le véhicule.
Assurez-vous que votre véhicule est bien verrouillé lorsque vous le quittez.
55 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
4
Avant de monter dans le véhicule, vérifiez l’intérieur pour vous assurer que
personne n’est dissimulé à l’arrière. À une certaine distance du véhicule, re-
gardez dessous et observez-le de l’extérieur pour voir s’il est en tous points
comme vous l’avez laissé.
5
Dans les zones à haut risque, utilisez des antivols tels que barres de verrouil-
lage de la direction ou du levier de vitesse, ou tout autre moyen
d’immobiliser le véhicule (débrancher la batterie, retirer les fusibles, etc.).
Ne garez pas le véhicule sur la voie publique si vous avez accès à un parc de
6
stationnement sûr.
Ne laissez pas un véhicule à un endroit où il pourrait donner une mauvaise
image de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (devant un bar, une boîte
de nuit, etc.). 7
!
À retenir ! Une grande visibilité de l’organisation n’est pas toujours la
8
meilleure solution. Dans les zones urbaines où les délégués utilisent les
véhicules à des fins autres que le travail, les véhicules doivent généralement
être marqués d’un petit autocollant de la Fédération.
Au volant
Restez sur des routes fréquentées, animées, bien éclairées et évitez les zones
dangereuses ou les confrontations.
Dans la mesure du possible, évitez de voyager seul. Le nombre est un facteur
de sécurité. Bien souvent, les malfaiteurs choisissent des cibles faciles et isolées.
Évitez autant que possible de voyager de nuit ou lorsque la circulation est
ralentie (aux heures d’affluence).
Ne suivez jamais un schéma de conduite fixe.
Arrêtez-vous toujours à une distance suffisante du véhicule qui vous pré-
cède afin de pouvoir manœuvrer pour le dépasser.
Lorsque vous approchez d’un feu rouge, adaptez votre vitesse de façon à
être à l’arrêt le moins de temps possible, voire pas du tout. Soyez prêt à re-
partir, en actionnant votre avertisseur et en attirant l’attention sur votre vé-
hicule si vous êtes menacé ou attaqué.
Tenez les vitres fermées et les portières verrouillées, même en conduisant.
Dans les climats chauds, assurez-vous que la climatisation fonctionne dans
votre véhicule.
En pratique…
Ne vous déplacez jamais dans un véhicule qui n’est pas en bon état. Les
malfaiteurs recherchent généralement des cibles faciles ou fragiles.
1
Dans les zones à haut risque, tout particulièrement, le chauffeur doit concen-
trer 100 % de son attention sur la conduite, ce qui signifie qu’il ne doit pas
parler aux passagers, ni écouter la radio, ni être perdu dans ses pensées.
Réfléchissez à deux fois avant de décider d’aider un ou une automobiliste en
apparence perdu(e) ou en panne, et ne prenez pas d’autostoppeurs.
2
Précautions générales de sécurité
Ne conservez aucun objet de valeur dans votre véhicule et ne laissez aucun
objet de valeur en vue.
3
Soyez particulièrement sur vos gardes en arrivant à votre lieu de résidence
ou en le quittant, car c’est souvent là que se commettent les méfaits.
Si vous êtes victime d’un braquage de véhicule, expliquez qui vous êtes et
ce que la Fédération fait dans le pays. Protestez contre la perte de votre vé- 4
hicule, mais ne résistez pas. Donnez tout ce que vous avez sauf votre vie.
La Fédération n’est pas favorable à l’utilisation de dispositifs anti-piraterie
routière tels que les systèmes de coupure de l’alimentation en carburant. La
plupart des voleurs savent où se trouvent ces dispositifs. Il se peut aussi qu’ils 5
vous emmènent faire un tour pour voir si le véhicule est équipé d’un tel dis-
positif ou qu’ils menacent les passagers s’ils en soupçonnent la présence.
Portez secours aux blessés, le cas échéant, et gardez votre sang-froid : restez
calme, ne paniquez pas.
Appelez la délégation et communiquez votre position en décrivant l’accident
(qui, quand, où, quoi, ce que vous avez l’intention de faire, ce dont vous
avez besoin).
Si possible, laissez le (ou les) membre(s) du personnel national prendre en
main la situation.
Si possible, appelez le poste de police le plus proche pour faire dresser un
constat d’accident pour les besoins de l’assurance.
Informez l’Unité de la sécurité et remplissez un formulaire de déclaration
d’incident.
Si le véhicule doit être abandonné, retirez les antennes, les radios, le drapeau
et les autocollants si c’est possible.
Évitez de signer un quelconque document sans avoir l’avis d’un juriste, no-
tamment s’il s’agit d’avouer votre faute ou votre responsabilité dans
l’accident.
Ne vous engagez pas auprès de l’autre partie à payer des dédommagements
sans avoir consulté des collègues de la sécurité et du service juridique.
1
Listes récapitulatives
Avant de partir pour une visite de terrain avec un véhicule de la Fédération, pen-
sez à vérifier les points suivants sur votre véhicule :
l’absence de dégâts à la carrosserie pouvant affecter l’état de marche du
2
véhicule ;
le fonctionnement des essuie-glace, des feux (et clignotants) et la présence
d’un jeu d’ampoules de rechange ;
la pression des pneus et leur bon état (roue de secours comprise), la pré-
3
sence du cric et d’une clé en croix ;
les niveaux de carburant, d’huile et de liquide lave-glace ;
la boîte à outils (corde ou chaîne de remorquage, clés à écrous, tournevis,
câbles de démarrage, fusibles de rechange, par exemple) ; 4
la trousse de secours ;
l’extincteur, qui doit être plein ;
la radio, qui doit être réglée sur la bonne fréquence, vérifiée et en état de
marche ; 5
le fonctionnement de tout autre matériel de communication pouvant se
trouver à bord du véhicule ;
le fonctionnement de l’avertisseur ;
le treuil, qui fonctionne et que tous les passagers savent utiliser (un treuil
peut être dangereux s’il est mal utilisé et le personnel doit avoir appris à le
6
faire fonctionner) ;
le fonctionnement de la torche ou lampe électrique et la présence d’un jeu
de piles de rechange ;
les insignes de la Fédération, fixés et bien visibles (sauf dans certaines situa-
7
tions où la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge font l’objet de menaces) ;
la présence à bord du véhicule du journal de bord et d’une carte de la région
traversée ;
les provisions d’eau et de nourriture.
8
! À retenir ! Dans 99 % des cas, vous devez rester sur les lieux de l’accident
et suivre les règles et procédures normales. 9
10
60 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
!
À retenir ! Écoutez le chauffeur, le personnel local et la population ; si vous
n’êtes pas sûr de pouvoir continuer votre voyage en sécurité, n’hésitez pas
à vous arrêter et à faire demi-tour.
6
10
62 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Étude de cas
Vous êtes un délégué chargé de la construction. Vous travaillez dans une zone frappée
par un séisme, où plusieurs organisations humanitaires mènent des opérations à côté
des Nations Unies, qui effectuent aussi une opération de maintien de la paix dans une
autre région du pays.
Vous devez vous rendre dans un village voisin pour évaluer les dégâts causés par une
réplique du séisme qui s’est produite la veille. Au moment de démarrer, un ex-collègue
Croix-Rouge, qui travaille maintenant pour les Nations Unies, vous demande de
l’emmener car il doit se rendre dans un village situé à proximité de celui où vous allez.
Comme vous avez de la place dans votre véhicule, vous acceptez.
En chemin, vous rencontrez un accident de la route dans lequel un civil et un officier de
l’armée ont été blessés. Le groupe vous demande de les conduire à l’hôpital qui se
trouve à proximité du village où vous allez.
5
L
es déplacements sur le terrain représentent l’un des risques les plus im-
portants pour la sécurité. Vous trouverez dans le présent chapitre des conseils
de sécurité pour les différents moyens de transport que vous pouvez utiliser
pour vos déplacements sur le terrain lorsque vous êtes en mission. Le chapitre pré-
cédent est entièrement consacré à la sécurité dans les véhicules, car ils sont le
6
moyen de transport que vous utiliserez la plupart du temps. Dans le présent cha-
pitre, nous présenterons les tâches de planification à réaliser avant d’entreprendre
un déplacement et les responsabilités qui vous incomberont pendant le déplace-
ment. Comme vous pourriez être amené à prendre l’avion ou le bateau dans cer-
tains cas, notamment dans les opérations de grande ampleur couvrant de vastes
7
secteurs géographiques, la sécurité dans ces moyens de transport sera abordée
dans ce chapitre. Nous verrons dans les deux dernières sections comment se com-
porter pour franchir sans mal les postes de contrôle et pour voyager en convoi.
8
Qu’est-ce qu’un déplacement sur le terrain ?
10
lieux peu sûrs ou lorsque la situation exige une vigilance accrue, ils peuvent être
soumis à des procédures de déclaration.
64 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
ensemble, tous deux sont équipés de radios VHF et HF pour communi-
quer entre eux et avec la base). Les véhicules doivent rester à portée de vue
l’un de l’autre.
Si un véhicule est arrêté à cause d’un problème mécanique, prenez contact
avec la base et déterminez avec son accord la marche à suivre.
2
Prenez toujours avec vous des cartes, de la nourriture et des provisions d’eau
suffisantes en plus de l’équipement de base du véhicule décrit au chapitre
précédent.
Tout collaborateur de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en déplace- 3
ment doit emporter avec lui les originaux ou copies de son ordre de mission,
de son permis de conduire, de son passeport, de sa carte d’identité, etc.
6
Des plans d’urgence doivent avoir été établis pour déterminer ce qu’il faut
faire lorsque, par exemple, une équipe de terrain n’est pas de retour à
l’heure qui avait été annoncée et qu’il n’est pas possible d’établir le contact
avec elle.
Le personnel doit aussi être parfaitement au courant des procédures
d’urgence, de la manière de se comporter aux postes de contrôle (sujet traité
plus loin dans ce chapitre), en cas d’embuscade et dans les régions minées
7
(voir les détails au chapitre 10).
!
À retenir ! Le matériel de communication par radio ou autre ne vous sera
d’aucune utilité si vous ne savez pas vous en servir. Demandez à la Fédéra-
tion de vous apprendre à utiliser le matériel qui vous est fourni. Il n’existe pas
de vaines questions.
Déclaration
Prenez contact avec la salle radio de la base de la Fédération internationale
avant votre départ pour effectuer une dernière vérification et identifier vos
passagers, votre chauffeur, votre indicatif d’appel et votre destination (vous
aurez préalablement convenu, au besoin avec un code, des lignes et des
points d’appel que vous devrez respecter tout au long de votre voyage).
Pensez toujours à aviser les autorités locales ou la section de la Société nationale
hôte, surtout si vous vous rendez dans une région que vous ne connaissez pas.
Informez la section locale du lieu de destination que vous envisagez de vous
rendre dans cette région. Lui faire part de vos projets de voyage n’est pas seu-
lement de la courtoisie professionnelle. C’est aussi une possibilité d’avoir
des points de contact importants si vous en avez besoin en cas d’urgence.
1
! À retenir ! Si vous avez le moindre doute sur les conditions de sécurité ou sur
la manière de poursuivre votre voyage, arrêtez-vous et rentrez à votre base.
Suivi du voyage 2
Tous les mouvements de véhicules sur le terrain devant fait l’objet d’un suivi,
le personnel en déplacement doit régulièrement prendre contact avec la base
en utilisant des indicatifs et des points d’appel convenus et, au besoin, codés.
Tout changement d’itinéraire, de destination ou d’heure de retour doit être
annoncé à la délégation qui doit donner son accord.
3
Confirmez votre arrivée à destination.
Indiquez quand vous vous mettez en route pour rentrer à votre base.
Confirmez votre arrivée à votre base.
En arrivant à votre halte pour la nuit, prenez contact avec votre base par 4
n’importe quel moyen pour l’avertir de votre arrivée à destination.
Déplacements hors du pays
Pour des raisons d’assurance, et en règle générale, vous ne devez pas quitter
la zone des opérations ou votre pays d’affectation sans l’accord préalable du 5
chef de délégation (obtenu au moins 24 heures avant).
Si, toutefois, des impératifs de sécurité vous obligent à le faire, efforcez-vous
toujours d’informer au plus tôt le chef de délégation de l’endroit où vous
vous trouvez et de vos déplacements. 6
Tout incident se produisant au cours de votre déplacement doit être signalé im-
médiatement au chef de délégation.
7
Principales procédures de la Fédération à respecter
pour les déplacements sur le terrain
■ Les déplacements doivent être bien planifiés et répondre à un but opérationnel. 8
■ Les déplacements doivent être autorisés et suivis pendant toute leur durée pour
garantir la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’est pas autorisé à
9
■
Un voyage aérien sera entrepris sur la base d’une évaluation des risques tenant compte
de la cote de sécurité d’une compagnie aérienne donnée par rapport à la fréquence des
voyages. En règle générale, et dans la plupart des régions du monde, le transport aé-
rien doit être préféré au transport routier, compte tenu des aléas de la route.
!
À retenir ! Les renseignements communiqués par le personnel de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge, d’après son expérience personnelle ou à
partir d’autres sources, peuvent être très utiles pour faire le point sur la sécu-
rité d’une compagnie aérienne.
Voyager en hélicoptère
Vous trouverez dans le schéma qui suit des renseignements utiles sur la manière
de s’approcher et de s’éloigner d’un hélicoptère. Il est parfois nécessaire de voya-
ger en hélicoptère pour atteindre des zones difficiles d’accès, lorsqu’il n’y a pas
d’infrastructure ou lorsque celle-ci est gravement endommagée.
69 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
7
courtesy of the Civil Aviation Authority of New Zealand
9
Ne descendez jamais sans y avoir été autorisé par le pilote ou l’arrimeur-
largueur.
10
70 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
le capitaine ou l’homme de barre est qualifié pour piloter le navire ;
le navire est muni du certificat de navigation approprié ;
un équipement de sécurité correct se trouve à bord : extincteurs, dispositifs
de flottaison, matériel de communication, feux de signalisation, carburant,
trousse médicale, etc. ;
2
pour les voyages plus longs, par exemple entre deux îles, il y a à bord des ré-
serves de vivres et d’eau en cas d’urgence ;
que le voyage est déclaré et suivi.
3
Postes de contrôle
Il suffit parfois de savoir que l’on doit passer par un poste de contrôle pour sen-
tir l’anxiété monter en soi. Il faut donc bien distinguer les différents postes de
contrôle qui peuvent exister sur le terrain. En situation normale, les postes de 4
contrôle servent à :
surveiller et contrôler la circulation des véhicules ;
vérifier l’état des véhicules ;
vérifier la conformité des papiers du conducteur et du véhicule ;
rechercher des voitures volées, des conducteurs en infraction et des mar-
5
chandises de contrebande.
Dans les régions peu sûres, les postes de contrôle légaux servent aussi à :
vérifier l’identité des occupants d’un véhicule et les raisons qu’ils ont de tra-
6
verser la région ;
détecter le transport illicite d’armes, de munitions ou de combattants.
10
72 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Le personnel des postes de contrôle légaux a donc un travail assez peu plaisant à faire
(surtout lorsque les conditions météorologiques sont très éprouvantes) et il peut se
sentir plus en danger que vous. Si vous vous montrez coopératifs, patients et polis,
si tous vos papiers sont en règle et si vous avez une tâche légitime à accomplir, il est
dans l’intérêt de tous que vous puissiez repartir le plus rapidement possible.
Il arrive toutefois, dans certains pays, que le personnel des postes de contrôle soit
mal payé (voire pas payé du tout), mécontent et sur la défensive, et qu’il ne voie
pas de raison de vous laisser continuer votre voyage sans vous questionner ou sans
vous demander une rétribution. En pareil cas, il importe de rester dans la légalité
et de souligner la légitimité de votre position.
Il est donc important de bien savoir faire la différence entre un poste de contrôle
légal, autorisé, destiné à protéger la sécurité publique, et un barrage dressé dans
le seul intérêt et pour le seul profit de ceux qui l’ont établi.
La préparation dépend du contexte
Il peut être dangereux de fixer des lignes directrices trop strictes sur le comporte-
ment à avoir aux différents types de postes de contrôle, car celui-ci variera d’un
pays à l’autre. Dans un endroit, l’usage peut être, par exemple, de laisser tourner
le moteur alors qu’ailleurs cela constituera un signal négatif. Il faut donc, en ar-
rivant à votre lieu d’affectation, vous renseigner pour savoir s’il y a des postes de
contrôle, où ils se trouvent et quel est le comportement à avoir.
Sachez qu’un poste de contrôle peut être signalé par la classique barrière officielle
rouge et blanche, mais aussi par une simple ficelle tendue ou quelques pierres en
travers d’une piste. Vous devez apprendre à reconnaître, avant de partir, les formes
que prennent habituellement les postes de contrôle dans la région où vous êtes.
Vous trouverez, dans l’encadré qui suit, des conseils sur la manière de vous comporter
avant, pendant et après le passage d’un poste de contrôle. Souvenez-vous, toutefois, que
vous devrez toujours les confronter aux pratiques recommandées localement.
73 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Comment se comporter avant, pendant
et après le passage d’un poste de contrôle
Avant de vous arrêter à un poste de contrôle : 2
Observez-le de loin, sans vous arrêter, pour voir ce qui s’y passe.
Si vous soupçonnez qu’il peut y avoir des violences ou d’autres problèmes
graves, faites demi-tour et rebroussez chemin posément, s’il n’y a pas de
risque à agir ainsi.
Si plusieurs véhicules font route ensemble, ils doivent s’approcher du
3
poste de contrôle un par un. Laissez une distance raisonnable entre les
véhicules. Si un incident survient, l’un des véhicules à l’arrière peut si-
gnaler les problèmes et, espérons-le, échapper au danger.
En approchant du poste de contrôle :
4
Informez discrètement par radio la salle radio du siège ou votre base
d’opérations.
Préparez-vous : ôtez vos lunettes de soleil avant de vous arrêter ; éteignez
la radio ou le lecteur de cassettes ou de CD ; la nuit, passez en feux de
5
croisement bien avant d’arriver au poste et éclairez l’intérieur du véhicule.
Entrouvrez la vitre.
Approchez lentement.
Laissez toujours vos mains en vue. 6
Suivez les signes et les ordres qui vous sont donnés, mais en vous assurant
d’avoir bien compris leur signification (vous a-t-on fait signe de continuer
ou de vous ranger sur le côté, par exemple ?). Dans le doute, arrêtez-vous.
Au poste de contrôle : 7
Soyez poli, aimable et sûr de vous.
Montrez votre carte d’identité si elle vous est demandée et assurez-vous
que tous vos papiers vous ont été restitués.
Expliquez, si on vous le demande, où vous allez (occasion de faire connaî-
tre le Mouvement).
8
Si les gardes insistent, laissez-les contrôler votre véhicule.
Protestez fermement mais en restant calme et courtois si on soustrait ou
confisque quoi que ce soit du véhicule ou à un passager, mais ne résistez
pas si le garde s’obstine, s’il est violent ou armé. 9
Évitez de prendre des passagers.
Éviter tout mouvement brusque pouvant être mal interprété, et commen-
10
cez toujours par expliquer ce que vous allez faire (dites, par exemple : « Je
vais prendre mes papiers dans la boîte à gants »).
74 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Orientations générales
Dans les situations tendues et de conflit, évitez, si possible, de passer par des postes
de contrôle en fin d’après-midi. Il arrive en effet que les soldats des postes de
contrôle dissipent la tension ou leur ennui en buvant ou en prenant de la drogue.
En fin d’après-midi, ils risquent, sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, d’avoir
des réactions impulsives à des comportements normaux, de vous menacer ouver-
tement ou d’essayer de vous extorquer de l’argent ou des articles.
Les postes de contrôle peuvent être de bonnes sources d’information sur l’état
des routes, les incidents survenus récemment et les risques éventuels. On pourra
vous y donner une image plus complète de la situation en matière de sécurité.
Avec le temps, le rapport qui se crée peut être utile, mais il peut aussi avoir des
côtés dangereux. Si vous vous habituez au comportement de la sentinelle et que
vous passez sans vous arrêter et sans contrôle sur un simple signe de la main,
lorsque la sentinelle change, vous devrez vous soumettre à nouveau aux formali-
1
tés, vous présenter et expliquer ce que vous faites. Il est arrivé que des véhicules
d’organisations d’aide essuient des tirs simplement parce que le personnel, de-
venu négligent, ne s’est pas arrêté le jour où la sentinelle a été relevée.
! 7
À retenir ! Même si vous avez l’expérience de postes de contrôle ailleurs, ne
manquez pas de vérifier quelles sont les directives locales sur le comporte-
ment à avoir aux postes de contrôle avant d’entreprendre, pour la première
fois, un déplacement dans une région que vous ne connaissez pas.
Convois 8
Les convois sont des groupes organisés de véhicules (transportant des passagers,
des marchandises ou les deux) qui voyagent ensemble d’un point à un autre pour
9
des raisons de sécurité. Exceptionnellement, un convoi peut être escorté par du
personnel de sécurité (militaires du pays hôte, forces de maintien de la paix des
Nations Unies ou forces multinationales). Il peut aussi être « protégé » par
l’emblème de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge ou par tout autre symbole
reconnu. Pour savoir comment utiliser les escortes armées, voir le chapitre 5, in-
titulé « Travailler avec les forces armées », du manuel Stay safe − Préserver sa sécu-
rité : Guide de la Fédération internationale pour les responsables de la sécurité.
10
76 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Organisation
Avant le départ, il faut désigner un chef de convoi et un chef pour chaque véhi-
cule. Le chef du convoi est chargé des tâches suivantes :
organiser le convoi, c’est-à-dire :
s’assurer que l’on s’est renseigné sur la région à traverser et évaluer la
2
situation − terrain, état des routes, météorologie et sécurité ;
au besoin, évaluer les risques liés à l’itinéraire avant d’organiser le
convoi ;
estimer le jour et l’heure d’arrivée à chaque étape ; 3
déterminer où le convoi fera étape ;
demander les autorisations nécessaires aux autorités compétentes.
prévoir des itinéraires de repli et les vérifier ;
s’assurer que le poids, la hauteur et la largeur des véhicules ne dépassent pas
les spécifications des ponts et les limites de charge des routes ;
4
s’assurer que tous les membres du convoi, ainsi que le représentant dans le
pays et les coordonnateurs de la logistique et de la sécurité à la délégation,
connaissent l’itinéraire ;
le cas échéant, aviser les autorités locales se trouvant sur l’itinéraire du convoi 5
(caractéristiques, horaires, objectifs). Notez cependant que cette formalité
varie suivant le pays et la situation en matière de sécurité. Le plan de voyage
ne doit être communiqué qu’à ceux qui ont besoin de le connaître.
Les véhicules faisant partie du convoi doivent tous être correctement équipés,
selon les critères de la Fédération présentés en détail au chapitre précédent
« Sécurité des véhicules ». Pour votre information, les trois articles les plus uti-
lisés lors des voyages en convoi sont :
la corde de remorquage
le câble de batterie
la pelle
7
C
omme nous l’avons indiqué dans les chapitres précédents, les
mesures que vous devez prendre pour travailler en toute sécurité sur le
terrain sont nombreuses et diverses. Sachant que la Fédération inter-
nationale préconise une approche de la sécurité fondée sur l’anticipation et la 8
prévention, nous nous concentrerons, dans le présent chapitre, sur les mesures
à prendre pour rendre nos conditions de travail et de vie aussi sûres que pos-
sible lorsque nous sommes sur le terrain. Vous y trouverez des conseils sur le
choix de sites professionnels et résidentiels et de sites d’entreposage, ainsi que 9
sur les précautions à prendre dans le maniement de l’argent liquide. Le chapi-
tre se terminera sur la protection contre l’incendie. La sécurité des activités dans
les camps et le maintien de l’ordre sur les lieux de distribution seront abordés
dans le chapitre 6. 10
80 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Choisir un site
En général, si vous êtes chargé de choisir ou d’aider à choisir un site pour des lo-
caux de la Fédération, vous devrez prendre en considération de nombreux cri-
tères, qui vous aideront à prendre une décision. Les plus importants sont les
alentours du site, les possibilités d’accès, la capacité de l’infrastructure, l’espace
physique et les limites du site, mais aussi son exposition aux risques naturels.
Nous verrons maintenant les facteurs à considérer pour chacun des critères.
Un site est le lieu où un délégué de terrain travaille, réside ou entrepose des biens.
Voisinage
taux de criminalité ;
proximité de cibles potentielles : installations gouvernementales ou mili-
taires, police, ambassades ;
distance par rapport aux principaux bâtiments et installations ;
présence d’autres organismes humanitaires travaillant ou ayant des rési-
dences dans le voisinage ; s’il n’y en a pas, quelle en est la raison ?
conséquences pour notre image de choisir un site à cet endroit ;
densité de la circulation et ses conséquences en termes d’accès et de bruit ;
exposition à certains risques sanitaires (par exemple région marécageuse ou
infestée d’insectes pathogènes).
Accès
plusieurs voies d’accès au site et de sortie ;
revêtement asphalté ou non des voies d’accès, état et résistance aux dangers
saisonniers ;
éclairage : est-il suffisant ou faut-il le compléter ?
passage de véhicules et de piétons, possibilités de stationnement pour les
visiteurs.
1
Espace physique
un seul ou plusieurs niveaux
capacité de stationnement
capacité de stockage de carburant et de matériel 2
Limites physiques
périmètre naturel de la propriété
type et état de la structure physique
modifications éventuellement nécessaires
3
Risques naturels
vulnérabilité aux aléas naturels (coulée de boue, inondation, avalanche, etc.) 4
! À retenir ! Les délégués ne doivent vivre que dans des résidences ou des
hôtels approuvés par la Fédération. 5
10
82 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Critères de sélection
Combustible/carburant disponible
83 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
sur un terrain approprié, sans le recours à un bureau, une maison ou un bâtiment
existant. Vous devrez donc vous appuyer sur des critères particuliers pour choisir
2
le site qui convient à l’implantation d’une ERU, comme le montre le tableau ci-
après présentant les types d’ERU le plus fréquemment déployées.
Hôpital de
campagne
Unité de soins
de base
Unité de soins
de base
Eau et
assainissement
4
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ 5
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ ✔ ✔
✔ 6
✔ ✔ ✔
✔ ✔
7
✔
✔ ✔
✔ ✔ ✔ 8
✔
✔
✔
✔
✔
9
✔ ✔
✔ ✔ ✔ 10
84 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Critères de sélection
Possibilités de stockage
Direction du vent
N’est pas situé dans des terres basses (par exemple, marécages)
Hôpital de
campagne
Unité de soins
de base
Unité de soins
de base
Eau et
assainissement
1
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔
2
✔ ✔ ✔ ✔
3
✔ ✔
✔ ✔
✔ ✔ ✔ ✔
✔ 4
✔ ✔ ✔ ✔
✔ 5
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ ✔ ✔
6
7
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ ✔
✔ 8
✔
Pour créer un camp de base, vous utiliserez les critères énumérés ci-dessus 9
ainsi que les autres renseignements donnés dans le présent chapitre concer-
nant la sécurité des bureaux, des lieux de résidence et des entrepôts. Le
contrôle d’accès, la protection incendie et le périmètre de sécurité sont des
éléments essentiels de la sécurité. 10
86 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Bureaux
La sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur le terrain
dépend dans une large mesure de l’application des procédures et des consignes de
sécurité mises en place dans les bureaux de la délégation.
Le règlement de sécurité défini dans votre délégation vous donnera les règles spé-
cifiques de sécurité applicables dans le contexte qui vous est propre. Il importe
non seulement de respecter ces règles, mais aussi de connaître certaines directives
générales en matière de sécurité des bureaux.
Le bureau de la Fédération internationale, par exemple, doit être situé dans une
zone sûre et tout le personnel doit se familiariser rapidement avec le milieu envi-
ronnant, c’est-à-dire être attentif à ce qui s’y passe et être en bons termes avec le
personnel et les dirigeants locaux.
Le personnel doit
connaître les nu-
méros d’appel
d’urgence de la po-
lice, des pompiers
et des ambulances,
qui doivent être af-
fichés en évidence
à côté de tous les
téléphones. Vos
collègues et vous-
même devez savoir
ce qu’il faut faire
en cas d’accident
ou de problème de
sécurité survenant
à la délégation.
L’accès aux bureaux doit être rigoureusement contrôlé et tous les visiteurs doi-
vent être soumis à une vérification d’identité à l’entrée. Lorsqu’un visiteur se pré-
sente pour rencontrer un membre du personnel, de préférence en ayant pris
rendez-vous, il doit montrer un document d’identité à l’employé du bureau
d’accueil qui consignera dans un registre l’heure de son arrivée et de son départ
et lui remettra une carte de visiteur pour la durée de sa visite.
Les portes du bureau doivent être composées d’un matériau solide, munies d’une
serrure et tenues fermées en permanence. Les fenêtres doivent être munies de
87 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
barreaux faciles à ouvrir de l’intérieur en cas d’incendie ou d’évacuation d’urgence.
Le gardien de nuit ou un agent désigné doit vérifier que toutes les portes et fenê-
tres, notamment celles donnant sur les terrasses et balcons, sont verrouillées à la
fermeture des bureaux et que tous les ordinateurs et appareils électriques sont
éteints et débranchés. 2
Liste des contrôles de sécurité
dans les bureaux 3
Le bureau est-il situé dans une zone sûre ?
4
Choisissez un emplacement à l’écart de cibles évidentes telles que bâti-
ments officiels, centrales électriques, stations de radio et de télévision,
résidences de dirigeants politiques, etc.
9
Déterminez si cela est justifié par des cas antérieurs de menace ou
d’atteinte à la sécurité.
1
à ce que les sommes conservées et les procédures de reconstitution de
la caisse ne soient connues que des personnes autorisées. Il est habi-
tuellement préférable d’effectuer les paiements par virement bancaire ou
par chèque plutôt qu’en espèces. Par ailleurs, évitez les procédures rou-
tinières qui deviennent prévisibles.
2
Utilisez-vous le transfert électronique ou emportez-vous des
espèces en voyage ?
Il est préférable de varier les jours de paie et de banque pour réduire au
minimum les risques de cambriolage. 3
La protection contre l’incendie a-t-elle été vérifiée en détail ?
Y a-t-il des extincteurs ? Où se trouvent-ils ? Est-ce que tout le monde sait
où ils se trouvent et comment les utiliser ? Sont-ils vérifiés régulièrement ?
Connaissons-nous les consignes d’incendie du pays ? A-t-on installé des
détecteurs de fumée ? Le personnel connaît-il les itinéraires à suivre pour
4
atteindre les issues de secours en cas d’incendie ? Sont-ils bien indi-
qués ? Y a-t-il eu des exercices d’incendie ? Y a-t-il une trousse de se-
cours et tout le personnel sait-il administrer les premiers secours ?
Y a-t-il une alarme, faut-il du personnel de sécurité ? 5
Vous devez savoir quelles sont les menaces spécifiques et effectuer une
évaluation des risques pour déterminer s’il est nécessaire d’avoir du per-
sonnel de sécurité et un système d’alarme.
Les numéros d’urgence sont-ils communiqués à tout le personnel
du bureau ?
6
Les numéros doivent être distribués à tous et une liste doit être placée à
côté de chaque poste de téléphone. Il importe aussi de communiquer au
personnel les coordonnées des personnes à appeler en cas d’urgence.
Par ailleurs, assurez-vous que vous connaissez parfaitement les procé-
dures de sécurité du bureau et, si ce n’est pas le cas, demandez à votre 7
responsable de terrain de vous donner des informations complémentaires.
Les places de stationnement sont-elles sûres et faciles à
surveiller par le personnel de sécurité ?
Veillez à ce que tous les emplacements de stationnement des véhicules
soient sûrs, c’est-à-dire bien éclairés et dans le champ de vision des
8
agents (ou, au moins, du personnel du bureau) et à ce que l’accès soit
contrôlé.
1
Ce qu’il ne faut pas faire :
donner l’adresse personnelle d’un collègue ou son numéro de téléphone
2
laisser de l’argent ou des objets ayant une certaine valeur, sans surveillance
ou dans des tiroirs ou armoires qui ne sont pas fermés à clé
10
92 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Lieux de résidence
Comme pour la section qui précède, les consignes de sécurité et le règlement en
vigueur dans votre délégation incluront les mesures de sécurité sur votre lieu de ré-
sidence, qui valent pour le contexte particulier dans lequel vous vous trouvez. Nous
nous efforçons ici d’attirer votre attention sur les risques les plus courants sur les
lieux de résidence et de faire ressortir les mesures de prévention et de précaution
que vous devrez prendre dans l’exercice de vos occupations quotidiennes.
La sécurité dans les lieux de résidence est pour une grande part une affaire de bon
sens qu’il s’agit d’appliquer aux dangers courants de la vie domestique. Soyez très
prudents lorsque vous fumez, en maniant des ustensiles de cuisson, des produits
d’entretien et des médicaments, des fils et des appareils électriques, des combus-
tibles et des objets cassables. N’oubliez pas que les sols et les escaliers peuvent
aussi présenter des risques.
Notez l’emplacement des bouches d’incendie et des bornes d’appel de police (le cas
échéant), l’état des maisons du voisinage et les précautions éventuellement prises par les
habitants (murs, clôtures électriques, gardes, etc.). Assurez-vous qu’il n’y a pas à proxi-
mité un cours d’eau, des broussailles ou un bosquet épais, une cabane ou tout autre re-
coin pouvant servir de cachette à quelqu’un qui voudrait s’introduire chez vous.
Sachez que, dans un pays où les services d’incendie sont inexistants ou peu fiables
(la plupart des pays où intervient la Fédération), les appartements du troisième et
du quatrième étages sont le choix le plus raisonnable pour le personnel. Les échelles
des pompiers ne montent généralement pas au-dessus du septième étage. Dans la
93 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
plupart des immeubles, il est très difficile de sauter ou de se laisser descendre de
plus haut que le quatrième étage. Comme il est par ailleurs plus facile pour un
cambrioleur ou un intrus de pénétrer dans un immeuble par le rez-de-chaussée,
choisissez toujours votre appartement entre le troisième et le cinquième étages.
2
S’il faut choisir entre une maison et un appartement, il faut peser les avantages et
les inconvénients de l’un et de l’autre. Les appartements sont généralement plus
3
sûrs que les maisons individuelles et permettent de mieux contrôler l’accès. La
surveillance par un intrus en puissance est difficile et on y est protégé par un cer-
tain anonymat. Les maisons sont plus souvent prises pour cible, mais les occu-
pants peuvent mieux régler leur niveau de sécurité (par un éclairage extérieur, le
nombre de gardiens, etc.).
Maison ou appartement : 4
où est-on le plus en sécurité ?
Ici encore, vous devrez réaliser une véritable évaluation de la sécurité. Prenez,
par exemple, les statistiques de la criminalité et des plaintes. Les cambrio-
5
lages touchent-ils davantage les appartements ou les maisons ? Interrogez
vos collègues étrangers et d’autres collègues d’organisations internationales
ou non gouvernementales avant de choisir votre lieu de résidence. Si vous
êtes tenté de vous loger dans un complexe résidentiel, veillez à ce que les au-
tres résidants ne soient pas des cibles très en vue ou des personnes pouvant
6
entacher l’image de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Maison individuelle Appartement
cible unique d’un malfai- le nombre est un facteur de sécu- 7
teur ; rité ;
peut être isolée ; accès contrôlé par un (ou des)
toutes les dépenses de gardien(s) ;
sécurité sont à la charge il y a généralement un seul gardien
d’une seule personne ;
maîtrise totale de l’accès ;
pour plusieurs appartements ;
il est moins facile de contrôler les
8
contrôle de l’activité des gardiens ;
gardiens ; les dépenses de sécurité sont
facilité de repérage d’une partagées ;
intrusion dans la propriété
et d’éviction de toute per-
lorsqu’un intrus a pu tromper la
vigilance du gardien, il peut se faire
9
sonne indésirable. passer comme il veut pour un ha-
bitant de l’immeuble et avoir ainsi
le temps de commettre son forfait.
10
94 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Périmètres
Toute barrière entourant l’enceinte d’une maison, ne serait-ce qu’une haie sym-
bolique, a un effet dissuasif. En franchissant la barrière, l’intrus prend le risque
d’être vu. C’est pourquoi il est recommandé de choisir, chaque fois que possible,
une maison entourée d’une barrière.
La solution à préférer est un mur plein ou assemblé avec portail en métal massif.
L’enceinte extérieure n’ayant que la résistance du portail, celui-ci doit être solide-
ment fixé dans la clôture ou le mur, s’ouvrir vers l’extérieur avec des charnières à
l’intérieur et être muni d’une serrure très résistante. Les clés des serrures doivent
être rangées dans un lieu sûr, mais accessible à l’intérieur du complexe ou de
l’habitation.
Le périmètre intérieur est constitué par le mur extérieur de la maison. Toutes les
ouvertures du bâtiment se trouvant au rez-de-chaussée ou accessibles d’un arbre
95 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
ou d’une véranda et suffisamment grandes pour qu’un enfant puisse se glisser
à l’intérieur doivent être munies de grilles. Des barreaux en acier massif espacés
de 10 à 15 cm doivent être entrecroisés de barres horizontales espacées de 20 à
25 cm pour donner de la rigidité à la structure, et être solidement scellés dans le
mur ou le cadre adjacent.
2
Dans chaque partie de la maison où il y a des chambres, une grille au moins doit
être montée sur des charnières et équipée d’un mécanisme d’ouverture d’urgence
pour permettre le passage en cas d’incendie. Dans les maisons où un seul couloir 3
donne accès à toutes les chambres, celui-ci doit être fermé par un portail ou une
grille métallique empêchant l’accès aux chambres la nuit. Cette grille délimite un
périmètre intérieur et fait des chambres un endroit sécurisé tenant lieu de refuge.
4
Toutes les portes extérieures doivent être en métal ou en bois massif et munies de
deux serrures, une serrure principale et une serrure secondaire ou un verrou. En
5
outre, chaque porte d’entrée doit être pourvue d’un judas avec angle de vue de
180 degrés.
Portes et serrures
6
La serrure primaire est la serrure principale d’une porte ; elle est actionnée par une
poignée. Il s’agit généralement d’une serrure à pêne. Outre cette serrure, vous
devez envisager la pose d’un verrou fixé sur la porte et s’engageant dans le cham-
branle. Le verrou peut être actionné par une clé, mais il peut aussi s’agir d’un ver-
rou dont la tige s’enfonce profondément dans le sol (de préférence en béton) et
dans le chambranle. 7
Une chaînette de sûreté ne peut pas être considérée comme un verrou secondaire
et donne une fausse impression de sécurité. Le dispositif optique ou judas donne
plus de sécurité car il permet d’identifier un visiteur sans avoir à ouvrir la porte.
Le système recommandé se compose d’une chaîne de haute qualité, d’un judas
8
avec angle de vue de 180 degrés, d’une bonne serrure et d’un bon verrou.
Les portes extérieures vitrées sont à éviter, de même que les portes placées à
proximité d’une fenêtre ou d’un panneau vitré.
9
Si une grille d’acier a été posée comme deuxième protection, vous pouvez
utiliser un cadenas de sûreté de bonne qualité comme deuxième serrure. Vous
devez toutefois veiller à ce que tous les occupants de la maison aient une clé du 10
96 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Contrôlez strictement les clés des serrures et verrous extérieurs. Ne cachez pas
une clé supplémentaire d’une serrure extérieure en dehors de la maison. Les cam-
brioleurs expérimentés connaissent toutes les cachettes.
En outre :
Vérifiez la distribution des clés.
Changez la serrure si une clé est perdue.
Évitez les portes vitrées coulissantes à moins qu’elles ne soient doublées
d’une grille métallique munie, côté intérieur, d’une serrure résistante ou
qu’elles puissent être équipées d’un dispositif de verrouillage efficace.
Verrouillez ou mettez en sûreté toutes les armoires techniques (électricité,
gaz, eau) qui se trouvent à l’extérieur de la maison.
Gardez un jeu de clés supplémentaires dans une enveloppe scellée, rangée
en lieu sûr dans votre bureau (coffre-fort, coffre à clés, etc.).
Les portes, les serrures, les chambranles et le contrôle des clés sont une seule
et même affaire. Rien ne sert d’avoir la meilleure des serrures si la porte ou le cham-
branle n’est pas solide. Mais si vous n’êtes pas absolument maîtres de vos clés, tout
ce qui vient d’être dit dans cette section ne sert à rien.
Éclairage extérieur
L’éclairage extérieur fait partie intégrante de la protection contre les intrusions.
Bien utilisé, il est dissuasif et permet une bonne observation. Tous les côtés de la
propriété doivent être éclairés, y compris les murs ou clôtures, les buissons et re-
coins sombres qui ne sont pas visibles depuis le bâtiment. L’éclairage doit être
fixé sur le bâtiment, tourné vers l’extérieur, et non sur le mur faisant face au bâ-
timent. Les dispositifs d’éclairage équipés d’un senseur sont intéressants. Les in-
terrupteurs de commande manuelle et la commande générale de l’éclairage
doivent toujours être à l’intérieur de l’habitation.
1
dormir en sécurité la nuit. Cela consiste généralement à poser une grille à barreaux
pour fermer l’accès à cette pièce ou à cette partie de la maison. Dans certains en-
droits, on appelle ce dispositif « barrière anti-viol ».
Le mieux est que la porte d’accès à votre chambre soit en métal massif si vous ha-
2
bitez un appartement ou une maison de plain-pied, ou, si vous habitez une mai-
son à étage, d’avoir une grille ou un portail à barreaux au pied de l’escalier menant
à l’étage. La grille doit être fermée à clé de l’intérieur la nuit, une fois que toute
la famille est couchée. La fenêtre doit aussi être munie de barreaux que vous pou- 3
vez ouvrir de l’intérieur si vous devez vous échapper.
La plupart des délégations ont fait installer un système d’alarme directement relié
à une société de sécurité ou au poste de police. L’idée du refuge sécurisé est que 4
les intrus ne voudront pas perdre du temps à essayer d’en forcer l’accès et qu’ils
se contenteront de cambrioler le reste de la maison, en espérant s’enfuir avant
5
l’arrivée de la police. Le dispositif est un moyen d’éviter que les membres de votre
famille ou vous-même soyez victimes de violences, de viol ou d’enlèvement.
Pour créer un refuge sécurisé à l’intérieur de votre habitation, vous devez prévoir :
une porte de construction solide (porte pleine) munie d’un judas ;
un verrou résistant ;
un portail intérieur ou une grille doublant la face interne de la porte ;
6
une sonnette d’alarme à l’intérieur du refuge ;
un moyen de communication fiable ;
des toilettes de fortune ;
une autre voie d’échappement ;
7
un extincteur et une issue de secours en cas d’incendie ;
un espace pour stocker des vivres si vous vous trouvez dans une zone
d’intervention où il est recommandé d’avoir des provisions, ou si l’opération
entre dans la phase d’alerte supérieure. 8
À retenir ! Vous êtes le premier maillon de la sécurité. Il y a eu des cas
où le refuge a permis à des délégués d’échapper à des violences. Il y a eu des
9
!
cas aussi où des délégués et leur famille ont subi des violences parce qu’ils
n’avaient pas fermé la porte à clé (c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas utilisé cor-
rectement le refuge). En fin de compte, il ne suffit pas d’avoir tout l’équipement,
10
encore faut-il se discipliner pour faire les gestes voulus. N’attendez pas qu’il soit
trop tard pour vous mettre en état de vigilance. Soyez prévoyant.
98 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Une trousse de secours doit être rangée dans la partie commune de l’habitation,
dans un endroit facilement accessible. Tous les occupants et les employés de mai-
son doivent savoir où la trouver.
Voici quelques mesures de précaution qu’il vous est conseillé de prendre, même
dans les meilleurs hôtels, pour éviter les expériences désagréables :
En arrivant à la réception de l’hôtel, vérifiez si quelqu’un observe ce qui se
passe dans le hall et écoute les conversations.
Ne donnez jamais votre numéro de chambre à des inconnus, et si le récep-
tionniste annonce votre numéro à voix haute, demandez-lui de vous don-
ner une autre chambre sans annoncer le numéro.
99 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Les employés de maison
Si vous avez des employés de maison, leur sécurité est étroitement liée à
la vôtre. La confiance réciproque est importante, surtout si vous travaillez
2
ensemble dans un environnement peu sûr. Diverses mesures peuvent être
prises pour préserver les intérêts de la Fédération internationale, les vôtres
et ceux de vos employés.
3
Dans toute la mesure possible, embauchez quelqu’un qui a été employé et
vous a été recommandé par un ami, un organisme de bonne réputation
ou un voisin. Prenez le temps de vérifier les références indiquées. Vous de-
vrez peut-être demander à un employé en qui vous avez confiance et qui
parle la même langue de vous les traduire. Vous devez indiquer à tous vos 4
employés quelles sont les procédures de sécurité à suivre et les informer
de tout changement lié aux circonstances, y compris des plans en cas
d’urgence. N’oubliez pas de faire les exercices d’alerte avec le personnel.
Si vous constatez que l’un de vos employés est malhonnête ou vous a volé
5
quelque chose (soyez-en sûr avant de l’accuser), renvoyez-le immédiate-
ment et raccompagnez-le jusqu’à la sortie. Prévenez immédiatement tous
les endroits où vous l’avez autorisé à faire des achats pour votre compte
(par exemple au marché) ou d’autres actes en votre nom, que vous l’avez
congédié. Signalez ensuite l’incident à votre responsable en utilisant le for-
6
mulaire type de déclaration d’incident. Le responsable décidera s’il y a lieu
ou non de prévenir la police.
S’il faut que votre personnel de maison ait une clé de votre habitation, faites
poser un verrou spécial dont vous conserverez la clé séparément des au-
7
tres (sans la donner à aucun des employés). Utilisez ce verrou lorsque vous
êtes à la maison.
Veillez enfin à ce que tous les employés de la maison sachent quelles pré- 8
cautions de sécurité vous voulez faire appliquer :
is’assurer de l’identité d’un visiteur avant d’ouvrir la porte ;
ne jamais laisser entrer un visiteur non autorisé sans votre accord exprès ;
ne jamais donner de renseignements sur vous par téléphone à qui que
ce soit ; 9
ne jamais parler de vos affaires à qui que ce soit ;
vous alerter si une personne suspecte est aperçue près de votre habitation.
10
100 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Quelques recommandations
pour vivre en sécurité
Ce qu’il faut faire :
tenir les fenêtres et les portes fermées (à clé) quand vous êtes à l’intérieur
et quand vous sortez, ne serait-ce que pour quelques minutes
savoir où se trouvent la structure médicale, l’hôpital et le poste de police le
plus proche
faire connaissance avec vos voisins, et en connaître au moins un qui puisse
vous aider en cas d’urgence et vous mettre en sécurité
garder les rideaux tirés ou les stores baissés pour ne pas être observé
s’assurer que l’entrée est bien éclairée
s’il y a une piscine ou un bassin naturel sur la propriété, s’assurer qu’il est
bien couvert d’un filet de sécurité lorsqu’il n’est pas utilisé
s’assurer que le gardien sait exactement ce que vous attendez de lui, ce
qu’il doit faire dans sa patrouille, à quel intervalle il doit patrouiller et com-
ment il doit donner l’alerte en cas de danger ; il doit aussi savoir où aller et
que faire si des intrus le forcent à quitter les lieux
entraîner votre famille à utiliser le matériel et à appliquer les procédures
d’urgence
laisser les lumières allumées à l’extérieur
avoir une trousse d’urgence prête à tout moment
avoir un refuge sécurisé à l’intérieur de l’habitation
vérifier que les communications fonctionnent avec la délégation ou avec les
autres délégués
garder dans un endroit central une lampe de poche, des piles, des bougies
et des allumettes (en cas de coupure de courant)
avoir toujours à portée de la main les numéros d’urgence
penser aux risques d’incendie et répéter les procédures d’évacuation
1
ouvrir systématiquement la porte aux inconnus. S’ils prétendent avoir un
titre officiel (voire être de la police), demandez à vérifier leur identité et leur
mandat avant de les laisser entrer ; assurez-vous que vous savez à quoi
ressemble la carte d’un policier 2
laisser un inconnu utiliser votre téléphone ou entrer ; c’est vous qui devez
passer l’appel pour lui
3
dormir avec la fenêtre ouverte, pour autant que vous puissiez l’éviter
mettre votre nom ou l’insigne de la Fédération sur votre porte
recruter un employé de maison sans avoir pris des renseignements sur lui
et sans lui avoir au préalable donné les consignes de sécurité
donner des clés de votre habitation à vos employés de maison ; si c’est in-
dispensable, ayez un verrou spécial que vous fermez lorsque vous êtes à
4
l’intérieur
employer des mineurs (travail des enfants)
résister en cas de cambriolage 5
choisir votre habitation en fonction de caractéristiques de confort et
d’agrément, plutôt que de sécurité
6
N’invitez jamais dans votre chambre d’hôtel quelqu’un que vous ne connais-
sez pas bien ou en qui vous n’avez pas totalement confiance.
Ne laissez jamais traîner d’objets de valeur dans votre chambre quand vous
n’y êtes pas − ne serait-ce que pour un bref instant. 7
Ne laissez jamais un sac ou des objets de valeur sans surveillance dans une
salle de réunion, de conférence ou de restaurant, dans le hall d’une piscine,
sur la plage, dans une voiture, etc.
Évitez de séjourner dans les hôtels fréquentés par des dignitaires car ceux-
ci attirent l’attention (photographes, manifestations, alertes à la bombe, me-
8
naces terroristes, etc.).
Évitez de séjourner dans un hôtel où se déroule une grande conférence ou
une grande réunion, car vous risquez d’y trouver les mêmes inconvénients
que ci-dessus.
9
Utilisez toujours le verrou de sûreté de votre chambre, même pendant la
journée.
Utilisez toujours le coffre-fort de la chambre pour ranger vos objets de va-
leur ou laissez-les dans le coffre de l’hôtel en vous assurant qu’un reçu vous
10
102 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
est délivré. S’il n’y a pas de coffre-fort, transportez vos objets avec vous
dans un sac, de préférence sous clef, dans le coffre d’une voiture.
Faites toujours appel à une société de taxis sérieuse recommandée par
l’hôtel.
?
Le saviez-vous ? Vous pouvez aujourd’hui acheter des détecteurs de
fumée ou des alarmes d’incendie bon marché que vous pouvez empor-
ter en voyage dans les hôtels ou dans des lieux de séjour temporaire
qui n’en sont pas munis ou dont la qualité risque d’être douteuse.
!
À retenir ! Quelles que soient vos conditions de logement − maison, appar-
tement, tente, hôtel ou logement collectif − vous ne devez négliger aucune
mesure de sécurité pour assurer votre tranquillité et votre bien-être.
103 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Les entrepôts
Si l’opération à laquelle vous participez comporte la fourniture de secours, il y a
de fortes chances que la délégation de la Fédération internationale dans le pays uti-
lise un ou plusieurs entrepôts pour recevoir et stocker l’aide humanitaire avant de
2
la distribuer dans la zone des opérations. Les stocks de fournitures de secours en-
treposées ont généralement une valeur considérable tant par la dépense engagée
par les donateurs que par leur prix pour les bénéficiaires et le marché local. La sé-
curité dans les entrepôts est donc un aspect dont il est essentiel de tenir compte
3
dans le choix et l’utilisation d’un entrepôt.
Tous les moyens d’accès à l’entrepôt (portes, portails et fenêtres) doivent rester
fermés, de préférence avec un cadenas acheté spécialement pour cet usage. Les 4
clés du cadenas ne doivent être conservées que par le responsable de l’entrepôt.
Un jeu de clés supplémentaire doit être conservé à la délégation ou à la Société
5
nationale hôte (si c’est elle qui loue l’entrepôt).
10
plan d’évacuation clairement visible de tous. Ce plan doit montrer les sorties de
secours et la conduite à tenir en cas d’incendie.
104 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
des voleurs et sont donc plus exposés à subir des dommages. Pour rester maître des
fonds et éviter qu’ils ne soient détournés de leur destination initiale, il faut définir
des lieux de dépôt et des procédures spéciales. Chaque délégation aura des
consignes spécifiques concernant le dépôt et le transport d’argent dans la section
de son règlement relative à la sécurité financière.
2
En général, toutes les espèces détenues par une délégation ou un bureau de la Fé-
dération doivent être rangées dans un coffre fermant à clé et le montant doit en être
limité au strict minimum. Les montants supérieurs à 10 000 francs suisses1 doivent
3
être placés dans un coffre-fort.
5
la mention « Propriété de la délégation » et être conservée hors du site. Le code ne
doit être consigné nulle part ailleurs.
Transport de fonds
En règle générale, les fonds destinés aux délégations, qui consistent en avances de
fonctionnement, sont virés par le Département des finances du Secrétariat de la 6
Fédération à la banque où la délégation/le bureau détient un compte. À l’intérieur
d’un pays ou d’une région, le transfert de fonds s’effectue par l’intermédiaire des
7
banques. Ainsi, le personnel et les délégués de la Fédération délégués n’ont pas à
transporter de l’argent.
1. Il s’agit du maximum absolu. La délégation de pays peut décider de fixer un plafond inférieur à ce montant.
10
106 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Le transport de fonds par des employés de la Fédération est un cas d’exception qui
ne doit répondre qu’à des circonstances exceptionnelles (besoin impérieux et im-
médiat de liquidités, problèmes de la banque locale, etc.) et ne doit être effectué
qu’avec l’accord du chef de délégation.
2
Systèmes d’alarme
Dans beaucoup d’opérations comportant des affectations permanentes, les délé- 3
gations recourent à du personnel de sécurité ou à une forme ou une autre de sys-
tème d’alarme comportant un bouton d’alarme.
Protection incendie
La protection contre l’incendie commence par une étude de tous les locaux utili-
sés sur le terrain par le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Il s’agit
d’évaluer l’installation électrique et les prises, les sorties de secours, les fenêtres et
les portes. Ensuite on procède à l’achat et à l’installation du matériel approprié de
protection contre l’incendie dans tous les locaux et véhicules de la Fédération, bu-
reaux, lieux d’habitation, entrepôts, etc. Enfin, des procédures doivent être mises
en place, et connues de tous, pour définir la marche à suivre en cas d’incendie. Le
personnel doit effectuer régulièrement des exercices, être informé et recevoir la for-
mation nécessaire pour savoir ce qu’il faut faire en cas d’incendie.
1
Les numéros d’appel en cas d’urgence doivent être communiqués à tous
et clairement visibles de tous.
Veiller à ce que les sorties de secours soient bien signalées, de même que les
cordes ou échelles d’évacuation, le cas échéant.
Une sortie de secours doit être indiquée dans chaque bureau et chaque
2
habitation. Dans les chambres, au moins une des fenêtres munies de bar-
reaux doit pouvoir s’ouvrir facilement de l’intérieur.
Vérifier la capacité du service local d’incendie (s’il en existe un) et, au besoin,
passez des conventions spéciales. 3
Vérifier qu’il y a une trousse de secours, qu’elle est régulièrement regarnie
et que le personnel est formé au secourisme.
Vérifier une fois par an la pression des extincteurs.
Il est strictement interdit de fumer dans les bureaux et les entrepôts de la 4
Fédération.
10
ter les dégâts et d’éviter que l’incendie ne fasse des victimes. Si un incendie se
déclare, voici ce que vous devez faire :
110 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Évitez de passez par des endroits où des objets risquent de tomber.
Si vous n’êtes pas au rez-de-chaussée, n’empruntez pas les ascenseurs ou es-
caliers mécaniques, mais les escaliers.
Sauter de plus haut que deux étages peut être fatal, et doit être une solution
de dernier recours.
2
Si vous ne pouvez pas sortir par les issues de secours
Si vous n’arrivez pas à sortir d’un immeuble comptant de nombreux étages, diri-
gez-vous vers le toit. Les bureaux ou les locaux d’habitation ne devraient pas être
3
choisis dans des immeubles hauts qui ne sont pas pourvus de moyens d’évacuation
appropriés en cas d’urgence.
À retenir ! La plupart des incendies commencent par une petite flamme qui
8
!
peut être éteinte si elle est découverte rapidement. Le meilleur moyen de
lutter contre l’incendie est la prévention par des inspections régulières,
l’entraînement du personnel et le bon entretien du matériel de lutte contre
l’incendie dans tous les locaux de la délégation.
9
Si une personne prend feu
Si vos vêtements ou ceux d’une personne près de vous prennent feu, rappelez-
vous qu’il faut s’immobiliser, se laisser tomber, se rouler par terre. 10
112 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
S’immobiliser
Gardez votre sang-froid et ne laissez pas courir une personne dont les vête-
ments ont pris feu.
Se laisser tomber
Laissez-vous rapidement tomber à terre.
Si les vêtements de quelqu’un ont pris feu, dites-lui de se jeter à terre. Ne
plaquez la personne au sol que si le feu ne risque pas de vous gagner vous-
même.
D
ans le contexte de certaines opérations, il arrive que la Fédération
internationale participe à la gestion de camps de réfugiés et de per-
sonnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI). Selon le descriptif de
5
votre poste, une partie ou l’essentiel de votre travail se déroulera dans des
camps. Vous vous trouverez peut-être aussi dans des situations, lors de vos ac-
tivités sur le terrain, où il faudra aider à maintenir l’ordre dans de grands rassem-
blements, par exemple aux points de distribution des secours.
6
Les conseils donnés dans la présente section concernent les mesures que vous
devrez prendre et les facteurs dont vous devrez tenir compte en organisant un 7
événement dans lequel une foule est concernée. Ils ont aussi pour but d’assurer
la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et celle des
bénéficiaires qu’il est venu aider. Un personnel vigilant et averti contribue à réduire
sensiblement le risque de voir se développer des protestations ou des manifes- 8
tations spontanées.
2. Les attaques, agressions et enlèvements ayant souvent lieu près des camps,
au départ ou à l’arrivée, prévoyez plusieurs itinéraires d’accès pour varier
la routine quotidienne et éviter les schémas prévisibles. Le mieux est de dis-
poser de deux entrées et sorties ou plus. Évitez les impasses et les voies
étroites à sens unique.
3. Sécurité du bureau du camp : utilisez votre bon sens et appliquez les directives
élémentaires de sécurité dans les bureaux, telles que celles qui sont décrites au
chapitre 5. Laissez le moins de choses possible dans le bureau du camp et évi-
tez d’avoir un entrepôt ou des stocks à l’intérieur ou à proximité du camp.
115 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
4. Les délégués de la Fédération ne doivent jamais passer la nuit dans le camp.
5. Un système de contrôle des entrées et des sorties du camp doit être mis en
place de sorte que l’on puisse tenir un registre précis des personnes pré-
sentes sur le site. 2
6. Tout le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et vous-même
devez connaître la configuration du camp et ses issues de secours.
7. Soyez en alerte et maintenez une grande vigilance en vous conformant aux 3
consignes de sécurité de la délégation et à la recommandation issue de
l’évaluation de la sécurité dans le camp.
8. Tenez-vous au fait de ce qui se passe dans le camp, des problèmes éven-
tuels, des tensions, des discussions.
4
9. Établissez un plan de maintien de l’ordre (voir les détails à la section sui-
vante) et communiquez-le aux autres délégués, au personnel et à la So-
ciété nationale hôte. 5
10. Dessinez une carte ou mettez des repères montrant l’emplacement des di-
verses composantes du camp.
11. Sachez ce que vous êtes censé faire dans le plan de sécurité du camp. Dé- 6
finissez un plan d’évacuation et des directives pour sa mise en œuvre qui
comprendront : le signal d’évacuation ; le maintien ou l’arrêt des services ;
7
les points de regroupement à l’intérieur ou à l’extérieur du camp ; la ou les
voie(s) d’évacuation ; l’organisation des convois, etc.
12. Entretenez des relations professionnelles étroites avec les dirigeants des
communautés déplacées ou réfugiées et avec les organisations partenaires
aussi présentes dans le camp. La sécurité doit être à l’ordre du jour de
chaque réunion relative à la gestion du camp. 8
13. Dans la mesure du possible, faites-vous accompagner par une personne de
la communauté réfugiée ou de la Société nationale hôte lorsque vous êtes
à pied dans le camp. 9
14. Emportez toujours avec vous un appareil radio portatif toujours prêt à
l’emploi. Ne laissez pas traîner l’appareil. Respectez les procédures radio.
La radio est votre principal instrument de sécurité. Ne faites pas étalage de
votre radio et restez discret, la présence d’une radio étant considérée par 10
116 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
15. Évitez toute dispute. Il est facile de se laisser entraîner dans une discussion
ou d’être mêlé à une dispute ne serait-ce que parce qu’on se trouve à proxi-
mité. Ne prenez jamais parti.
17. Les réfugiés sont soumis au droit du pays hôte et vous ne devez pas inter-
venir dans ce processus.
19. Incitez les dirigeants des communautés de réfugiés à créer une équipe de
surveillance qui suivra les activités et repérera les foyers de troubles possi-
bles dans le camp.
1
du Croissant-Rouge. S’il existe une société de surveillance fiable, cette
solution est préférable à l’embauche directe d’agents de sécurité et au re-
cours à des forces armées ou de police.
2
Distributions
Bien que la présente section porte sur la distribution de vivres et de secours aux
bénéficiaires, les directives s’appliquent à tout programme réalisé en faveur des bé-
néficiaires et des communautés. 3
8
Planification
Une distribution contrôlée et disciplinée commence par une bonne planification,
un site bien choisi et une bonne information ; elle répond aux attentes et passe 9
par de bons contacts avec les bénéficiaires et leurs dirigeants.
10
Beaucoup de distributions se passent mal à cause d’attentes trop fortes, du
manque de communication et d’information et de la colère et de l’énervement
118 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
des bénéficiaires, ou parce que des motivations politiques sont à l’œuvre. Certains
des éléments déclencheurs les plus fréquents sont le fait que les bénéficiaires
n’ont pas été consultés pour la distribution ou qu’ils ne savent pas ce qui se passe.
Lorsque les distributions ou l’aide arrivent trop tard après une catastrophe ou que
le moment de la distribution est mal calculé et que les bénéficiaires doivent atten-
dre des heures le début de la distribution, la tension, l’énervement et la colère
sont au plus haut.
Une bonne planification permet de réduire nombre de ces risques. C’est une rai-
son de plus de vérifier que vous assez de personnel et de volontaires pour assurer
la distribution. Il est préférable de ne pas faire appel directement aux bénéficiaires.
1
Les bénéficiaires doivent aussi être clairement informés du moment, du lieu et des
modalités de déroulement de la distribution (de quelle heure à quelle heure, ordre,
discipline, lieu, etc.).
Une information bien maî-
trisée contribuera à éviter
2
l’incompréhension et
l’énervement chez les bénéfi-
ciaires. S’il vous est difficile
de respecter la plage horaire 3
convenue ou de fournir les
articles ou la quantité et la
qualité prévus, ou s’il vous
est impossible de le faire, 4
vous devez décider soit de re-
tarder la distribution jusqu’à
5
ce que vous puissiez répon-
dre aux attentes, soit de dis-
tribuer ce que vous avez en
expliquant qu’une distribu-
tion supplémentaire sera ef-
fectuée ultérieurement. 6
Quelle que soit votre décision, tout changement dans la distribution doit être an-
noncé aux bénéficiaires pour éviter de provoquer déception et colère. S’il y a des
plaintes ou des irrégularités, des vols, des tricheries ou des troubles, vous devez y
mettre bon ordre vite et bien.
7
!
À retenir ! Ce que vous pensez dire importe moins que ce que les bénéfi-
ciaires croient entendre. Les malentendus peuvent être une source
d’insécurité et de tensions. 8
Circuits d’approvisionnement et stocks régulateurs
Lorsque c’est la Fédération internationale qui est chargée de la distribution, nous
devons nous assurer de bien maîtriser les circuits d’approvisionnement des arti-
9
cles à distribuer. Même lorsque les retards ou les ruptures de stock ne sont pas de
notre fait, c’est nous qui sommes en face des bénéficiaires déçus et en colère. Dans
la plupart des cas, ils voient dans ceux qui assurent la distribution les responsa-
bles du retard ou de l’insuffisance. 10
120 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Le chef de la section locale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge doit aussi
vous accompagner à toutes les réunions avec les dirigeants de la communauté et
être présent chaque fois que les délégués chargés de la distribution sont sur place.
Veillez à prévoir un mécanisme pour que les bénéficiaires puissent faire part de
2
leur perplexité et de leurs problèmes et faire des observations. Les dirigeants lo-
caux doivent être la « ligne de front » en cas de différend concernant des bénéfi-
ciaires mécontents.
3
La Société nationale hôte de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge doit
toujours avoir un rôle dans la phase de communication et dans les distributions.
Comme nous l’avons dit, le personnel de la Société nationale et les dirigeants lo-
caux doivent être saisis les premiers des problèmes ; les délégués ne devraient in- 4
tervenir que si la situation l’exige.
5
Vous devez néanmoins être informé de ce qui se passe sur le site et aux alentours
et avoir une vue d’ensemble des problèmes, des tensions, du mécontentement et
des discussions. Évitez les différends et ne prenez pas parti.
6
Choix du site
Le site de distribution doit être choisi selon des critères de sécurité (en évaluant
les possibilités de maintien de l’ordre, de contrôle des accès au site et d’évacuation
en cas d’urgence). Assurez-vous, par exemple, qu’il y a suffisamment de place
7
pour que les bénéficiaires ne soient pas trop à l’étroit. Le périmètre extérieur du
site de distribution doit être clôturé pour faciliter le contrôle à l’entrée, et des
couloirs doivent être aménagés à l’intérieur pour permettre de maintenir la dis-
cipline et de vérifier les cartes de rationnement ou d’identification.
Assurez-vous que l’utilisation que vous faites du site est acceptée par les autorités
et par le propriétaire et obtenez leur accord écrit.
8
Le site doit être situé à proximité d’une grande voie d’accès sans en être trop
proche. La route doit être facile à atteindre en cas d’évacuation d’urgence, tout
en étant suffisamment éloignée pour ne pas compromettre la sécurité du site et
9
les contrôles d’accès. Il est préférable que le site soit desservi par plusieurs voies
de manière à en permettre l’accès par tous les temps (pluies, conditions hiver-
nales, etc.).
10
122 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Vérifiez bien la réception des communications par radio et téléphone sur le site
pour vous assurer que le site ne se trouve pas en dehors de la zone de couverture.
Si vous avez besoin d’eau et d’électricité, assurez-vous d’y avoir accès. Il doit y
avoir des latrines, un point d’enlèvement des déchets, et un poste de premiers se-
cours à proximité du site de distribution. De plus, des plans doivent être établis
pour que les bénéficiaires soient protégés des intempéries, notamment qu’ils puis-
sent s’abriter du soleil, du vent et de la pluie.
Sécurité du site
Pour assurer votre sécurité sur le site de distribution, suivez les consignes élémen-
taires suivantes :
Assurez-vous d’avoir une place de stationnement sûre.
Laissez le moins possible de choses de valeur sur le site.
Soyez attentif à ce qui se passe sur le site et aux alentours, car il vaut tou-
jours mieux repérer rapidement les problèmes pour les régler.
Familiarisez-vous avec la disposition du site, surtout si la distribution a lieu
dans un village ou dans un camp.
Évitez de vous déplacer seul et ne passez jamais la nuit sur le site.
Si la distribution a lieu dans un camp, vous devez savoir quelles responsa-
bilités vous incombent dans le cadre du plan de sécurité du camp ainsi que
du plan d’évacuation et de sa mise en œuvre.
Veillez à ce que le site soit correctement signalé par le logo ou l’emblème
approprié ;
Le chef d’équipe doit savoir à tout moment combien de délégués et de
membres du personnel se trouvent sur le site et où.
1
Veillez à ce qu’il y ait suffisamment de place pour pouvoir rassembler tous
les bénéficiaires, contrôler leur identité ou leur droit à l’aide et les diviser en
plus petits groupes.
Mettez en place un système de couloirs (à l’aide de bâches en plastique, de
clôtures, de piquets, de murs, etc.) pour pouvoir diriger les bénéficiaires en
2
ordre vers le point de distribution.
Maintien de l’ordre
Afin de réduire au minimum le désordre et de maintenir l’ordre aux points de dis-
3
tribution, il convient d’appliquer les consignes suivantes :
Des procédures d’urgence et des signaux de sécurité ou d’alerte doivent être
convenus et connus de l’ensemble du personnel et des volontaires de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge présents sur le site. 4
Effectuez un test ou assurez vous-même la distribution, si possible, pour
voir si tout est en place et en ordre.
Il est important de bien calculer l’horaire et d’assurer une bonne circula-
tion pour éviter colère et énervement ; aussi, évitez que la foule se masse 5
pour attendre dans les sites de distribution ou aux alentours.
Aménagez des endroits ombragés, des latrines, des points d’eau et des postes
6
de premiers secours pour maintenir le calme et l’ordre, surtout s’il doit y
avoir de l’attente ou si la distribution doit prendre du temps en raison de la
complexité ou du nombre d’articles distribués.
Évitez les confrontations personnelles et faites appel aux dirigeants locaux
ou au personnel de la Société nationale pour traiter les problèmes.
En cas de dégradation grave de la situation, quittez le site par la sortie de se-
cours préalablement repérée, dans un véhicule prêt à démarrer dont le chauf-
7
feur sait où aller, en vous assurant de ne laisser personne de votre équipe.
Le niveau d’agressivité monte habituellement si vous êtes pris « en flagrant
délit de fuite ». La foule pourrait y voir un aveu de culpabilité ou, du moins,
vous considérer comme une cible tout désignée. Dès lors, si vous décidez de
8
tenter une sortie d’urgence, assurez-vous que vous arriverez à vous échap-
per. Sinon, envisagez de rester où vous êtes, d’essayer de raisonner la foule
et de calmer le jeu.
9
!
À retenir ! Soyez en alerte et restez très vigilants. Plus un problème est décelé et
traité tôt, mieux c’est. Dès lors qu’une foule se déchaîne, il faut déployer énormé-
ment d’efforts pour calmer les choses. Il est important de repérer les agitateurs et
les fauteurs de trouble, de les désigner et de leur parler à l’écart de la foule 10
124 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
si la foule et la situation ne peuvent être maîtrisées, le mieux est peut-être
d’arrêter la distribution et de laisser le site sous la protection des forces de
sécurité plutôt que de se battre ou d’essayer de ramener le calme par la
force ;
vous assurer que le Code de conduite a été communiqué aux forces de sécu-
2
rité et à tous ceux qui participent à la distribution et au maintien de l’ordre ;
vous assurer que la distribution et le recours aux forces de sécurité
n’enfreignent pas la législation du pays hôte.
3
10
Chapitre Communications
7 1
L
a Fédération internationale utilise divers systèmes de télécommu-
nication sur le terrain, selon l’ampleur et la nature des opérations, et
selon les caractéristiques géographiques de la région. En termes de sé- 7
curité, l’utilisation efficace de ces systèmes facilite l’accès à l’information, et per-
met d’avoir une vue d’ensemble de la situation et d’intervenir rapidement s’il le
faut. Le matériel de télécommunication peut donc être pour le personnel et les
volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge un lien vital lorsqu’ils tra-
8
vaillent dans des circonstances difficiles.
Le système de communication
de la Fédération internationale
Le système de télécommunication remplit essentiellement une fonction d’ordre
opérationnel et de sécurité. Il sert par exemple à transmettre des informations
relatives aux activités, à signaler des incidents touchant à la sécurité ou à obtenir
des renseignements sur une situation qui peut devenir dangereuse.
La radio
La radio à très haute fréquence (VHF)
Le système VHF est le plus couramment employé par la Fédération dans le cadre
des opérations sur le terrain, et la plupart des délégués ont sûrement utilisé, à un
moment ou un autre, une radio portative VHF.
1
Appareil VHF Appareil VHF
de voiture portatif
bouton micro
cana
2
marche & volume
niveau de puissance
bouton micro
3
4
marche & volume éclairage écran recherche de canal
9
phénomène de zone
morte qui est dû au fait
que les ondes radio
sont absorbées ou ré-
fléchies par l’endroit
où vous vous trouvez.
Parfois, il vous suffira
10
130 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
de vous déplacer de quelques mètres pour que le signal apparaisse. Parfois, vous de-
vrez rester en mouvement pour toujours avoir la meilleure communication. Rap-
pelez-vous aussi que les ondes radio VHF se propageant en ligne droite, vous devez
trouver un endroit suffisamment élevé pour qu’il y ait le moins possible d’obstacles
physiques entre vous et la zone avec laquelle vous voulez communiquer.
Antennes
La portée d’un réseau VHF dépend pour beaucoup de la hauteur des antennes.
Comme les ondes se propagent en ligne droite et couvrent une distance corres-
pondant à celle de la vision (distance de visibilité directe), la transmission des si-
gnaux dépend de la hauteur de l’antenne et de l’endroit où elle est placée. Si vous
êtes dans une vallée, les montagnes qui vous entourent empêcheront les ondes
d’aller au-delà. C’est pourquoi les antennes doivent être placées au point le plus
haut, par exemple sur le toit d’un bâtiment ou sur le point le plus élevé de la ré-
gion où vous vous trouvez (par exemple, au sommet d’une colline).
Dans des conditions idéales, un signal radio VHF entre deux véhicules ou entre
un véhicule et une station de base peut parcourir jusqu’à 20 kilomètres selon le
relief, la hauteur de l’antenne et la puissance d’émission.
La distance d’émission entre deux radios portatives est plus courte qu’entre deux
véhicules ou entre un véhicule et une station de base en raison de la différence de
puissance d’émission et de taille de l’antenne. Dans
les meilleures conditions, la portée
d’une radio VHF portative est
d’environ 5 kilomètres.
Il en va de même pour
les antennes des radios
portatives et pour les
émetteurs-récepteurs
VHF − les meilleures
conditions sont réu-
nies lorsque vous utili-
sez la radio au point le
plus élevé et avec le moins
possible d’obstacles entre
votre appareil et le récepteur du
destinataire.
131 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Afin d’accroître la portée et la couverture des radios VHF, on peut installer des
antennes relais (ou réémetteur) qui élargissent la couverture et permettent de dé-
passer les obstacles en hauteur tels que les reliefs montagneux, qui pourraient ar-
rêter le signal. Un relais est, fondamentalement, une antenne qui (parce qu’elle
est située sur un point avantageux dans la portée de votre radio) capte le signal émis
2
par votre radio VHF et le répète à un autre relais, et ainsi de suite jusqu’à ce que
le signal atteigne sa destination (qui peut être très éloignée). Si, pour une raison
quelconque, l’un des relais ne fonctionne pas correctement ou est endommagé,
l’ensemble du réseau de relais cesse de fonctionner, les signaux ne seront pas répé- 3
tés et la connexion ne pourra être établie. Les réémetteurs sont particulièrement
vulnérables en cas de catastrophe naturelle, par exemple de tremblement de terre.
Batteries 4
Une radio ne fonctionnant que si ses batteries sont chargées, il est capital que
celles-ci le soient toujours. En cas de crise, s’il est difficile de recharger les batte-
ries, l’utilisation de la radio doit être limitée et gérée de manière à préserver la
durée des batteries de sorte que la station puisse continuer à émettre et recevoir 5
aussi longtemps que possible. Dans ces circonstances, il convient de fixer des
plages d’émission en dehors desquelles la radio sera éteinte pour prolonger la
6
durée des batteries. En tant qu’utilisateur, vous devez savoir que les batteries se
déchargent beaucoup plus vite en mode d’émission qu’en mode de réception.
Erreurs/problèmes courants
essayer d’émettre lorsque l’on se trouve
dans un endroit qui ne s’y prête
pas, par exemple dans une
vallée ou une zone morte
(on peut corriger le pro-
blème en se déplaçant
pour chercher de meil-
leures conditions) ;
batteries déchargées ;
absence de batteries
de rechange ;
l’antenne de la station
de base est mal située
(exemple : elle est placée
à l’intérieur d’un bâtiment
au lieu d’être à l’extérieur en
hauteur, sur un point favorable).
!
À retenir ! Lorsque vous êtes chez vous, gardez le combiné à portée de
main, allumé et réglé sur un volume suffisant pour pouvoir l’entendre, en
particulier la nuit.
1
La radio à haute fréquence (HF)
Ionosphère 2
Onde
ionosphérique
3
Onde de sol
4
Zone de silence
Distance de saut
7
que vous devez donc demander à la délégation une formation appropriée si un ap-
pareil de communication vous a été remis ou si vous êtes censé en utiliser un.
Inconvénients de la radio HF
enregistrement et autorisation d’utilisation de fréquences obligatoires dans
chaque pays ;
opérateur radio à temps plein requis pour traiter convenablement les messages ;
écoute et interception faciles des messages par des tiers ;
puissance d’émission variable selon l’heure du jour en raison de l’activité
solaire, un facteur indépendant de la volonté de l’utilisateur.
Salle radio
L’expression « salle radio » est souvent utilisée pour désigner le centre de commu-
nications opérationnelles de la délégation d’un pays. Toutes les délégations et tous
les bureaux de la Fédération doivent mettre en place un système ou des procédures
pour suivre les déplacements des délégués sur le terrain. Dans les opérations de
plus grande ampleur, on peut créer une salle radio avec des opérateurs radio. Dans
les petites délégations, il suffit qu’une personne de l’administration soit chargée de
suivre les déplacements sur le terrain. L’important est que quelqu’un à la délégation
sache toujours où vous êtes et puisse communiquer avec vous.
1
Cette approche uniformisée a pour but d’améliorer la coordination et la coopé-
ration entre la Fédération internationale et ses membres, le CICR, les organisa-
tions des Nations Unies et d’autres organisations non gouvernementales.
Les lignes directrices doivent être appliquées à tous les réseaux radio de la Fédé-
2
ration afin d’améliorer la coopération entre les partenaires du Mouvement dans
les communications radio. Toutefois, une certaine souplesse peut être admise
compte tenu de la diversité des usages dans les réseaux de radio. Cette souplesse
permet d’adapter, dans certaines circonstances, des lettres sensibles de l’alphabet 3
phonétique (India, Whisky).
5
aussi être accolé devant les indicatifs spécifiés dans les lignes directrices.
10
136 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Termes de procédure
Les termes de procédure sont des mots ou des locutions auxquels on a donné un
certain sens pour uniformiser les messages et en accélérer le traitement. Les termes
de procédure autorisés à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge, aux Nations Unies
et dans d’autres organisations sont les suivants :
2
Affirmatif C’est juste, ou votre message est correct.
Marque les séquences dans la transmission du message.
3
Stop
Rectification J’ai fait une erreur dans la transmission. Je reprends à partir du
dernier mot juste.
Je répète Je répète le message.
Message Un message suit : préparez-vous à en prendre note ou
à l’enregistrer.
Terminé
À vous
Ceci est la fin de mon message et je n’attends pas de réponse.
Ceci est la fin de mon message et j’attends votre réponse.
4
À vous de parler.
Répétez Répétez la totalité de votre message.
Compris
Moins vite
J’ai bien reçu et compris votre message.
Vous parlez trop vite ; j’ai du mal à prendre note. 5
Ici Donnez votre indicatif d’appel, par exemple « Bravo mobile ».
Attendez Je dois marquer une pause de quelques secondes,
veuillez attendre.
Patientez Je dois marquer une pause de plus de quelques secondes,
veuillez attendre. 6
Erreur Votre dernière transmission était erronée, voici la bonne version.
En attente N’émettez pas avant que je reprenne contact avec vous,
mais n’éteignez pas.
N’oubliez pas que la radio n’est pas un moyen de communication sûr, car les com- 7
munications peuvent être écoutées par pratiquement n’importe qui. Ne communi-
quez jamais par radio de renseignements d’ordre militaire ou touchant à la sécurité.
Décrivez brièvement la situation si elle a une incidence sur le déroulement de votre
8
mission, par exemple : « mon équipe est arrêtée », ou « mon équipe est autorisée à
continuer », ou « mon équipe rentre » ou « mon équipe a besoin d’aide ». Vous de-
vrez rendre compte de la situation en détail à votre chef de délégation lorsque vous
serez arrivé à destination, soit en personne, soit par téléphone.
À retenir
Suivez les instructions.
Supposez toujours que vous êtes écouté. 9
Ce n’est pas la radio en soi qui augmente votre sécurité, mais l’usage que vous
en faites.
N’utilisez pas la radio pour des communications personnelles.
N’utilisez jamais la radio pour transmettre des renseignements d’ordre militaire
ou touchant à la sécurité. 10
138 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Le téléphone mobile
De nos jours, le téléphone mobile ou cellulaire est le matériel de communication
le plus couramment utilisé lors des opérations. La plupart des délégués connais-
sent bien son fonctionnement. Il n’est donc pas nécessaire de décrire en détail,
mais il peut être utile de rappeler certaines choses.
L’infrastructure de téléphonie mobile, comme les antennes et relais, peut être
endommagée par une catastrophe naturelle et le personnel de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge qui travaille dans une zone sinistrée ou à haut risque
doit toujours avoir un autre matériel de communication sur lequel se rabattre.
Les réseaux de téléphonie mobile sont rarement fiables dans les pays en dé-
veloppement, surtout en cas de situation d’urgence, et ils sont souvent sur-
chargés en période de crise.
Dans les zones de conflit armé, ou si des dignitaires sont attendus, il arrive
que les autorités locales ferment l’accès au réseau.
Beaucoup des téléphones mobiles remis par la Fédération sur le terrain
étant prépayés, vous devez vérifier le montant du crédit de votre téléphone
avant de partir.
1
La position du GPS étant obtenue par une liaison au satellite, l’appareil doit être
dans la visibilité directe du satellite.
Une fois allumé, l’appareil doit se connecter à au moins trois satellites pour ob-
tenir sa position. Ce processus peut prendre jusqu’à dix minutes. Dans certaines
2
opérations, le GPS est maintenant largement utilisé par les membres du Mou-
vement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pour qui il est devenu un
outil précieux pour la réalisation de ses nombreux programmes.
3
Le téléphone par satellite
La Fédération internationale utilise principalement trois types de téléphone
par satellite : Thuraya, Iridium et Inmarsat. Tous les combinés utilisés
peuvent transmettre des données et des signaux vocaux, mais il est indispen- 4
sable d’apprendre à les utiliser correctement, comme tout autre matérie de
communication.
Connexion au satellite 5
Un appel ne peut être émis que si le satellite est en visibilité directe, c’est-à-dire
que le ciel est visible depuis le combiné. Avec une antenne extérieure, la plupart
des appareils peuvent être utilisés à l’intérieur pour autant que l’antenne ait un
espace dégagé vers le ciel (renseignez-vous toujours sur l’utilisation du télé- 6
phone qui vous est attribué).
7
Les appels sont généralement passés de la même
manière qu’avec un téléphone mobile. Toutefois,
tous les numéros composés, même à l’intérieur
d’un pays, doivent obligatoirement inclure
l’indicatif du pays. Des codes particuliers sont uti-
lisés pour passer des appels entre deux téléphones
par satellite.
8
Couverture
On pense souvent à tort que tous les téléphones par
satellite peuvent recevoir des signaux et être utilisés
9
n’importe où dans le monde. Thuraya et Iridium ont
leurs propres réseaux de communication par satel-
lite, et Nera passe par Inmarsat, fournisseur de com-
munications par satellite, mais seuls Nera et Iridium
10
140 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Chaque téléphone à liaison par satellite a ses avantages et ses inconvénients selon
l’usage que l’on veut en faire. Il est donc capital de bien choisir le modèle de té-
léphone en fonction du pays où l’on se trouve. Il est fortement recommandé aux
usagers de consulter le site web de leur fournisseur de liaisons par satellite pour
obtenir des informations à jour sur la couverture.
!
Vous trouverez des renseignements sur le mode d’utilisation de tous les ap-
pareils de télécommunication remis par la Fédération en vous rendant sur Fed-
Net ou sur DMIS (Système d’information pour la gestion des catastrophes).
141 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Les points importants à retenir
sur les communications par satellite
2
Coût élevé : les appels par satellite peuvent être très coûteux selon que
l’utilisateur appelle d’un autre appareil par satellite, d’une ligne terrestre ou
3
d’un téléphone mobile.
5
chaque système (Nera, Iridium et Inmarsat) peuvent fermer la liaison, de sorte
qu’aucun signal ne parvient dans la zone où vous vous trouvez. Cela reste
exceptionnel, mais sachez qu’un gouvernement peut demander au fournis-
seur de bloquer les signaux dans certaines régions du pays en raison du dé-
roulement d’activités militaires ou de la visite de personnalités importantes
(dignitaires, membres éminents du gouvernement, diplomates, etc.) dans la
région où vous vous trouvez. 6
Fonctionnement à l’extérieur : les liaisons par satellite ne peuvent être
établies qu’en vue directe du ciel et sont pratiquement impossibles à établir
7
à l’intérieur d’un bâtiment sauf s’il est muni d’une antenne extérieure. Il n’est
pas recommandé de se tenir à la fenêtre ou penché au dehors ; les liaisons
établies de cette façon peuvent facilement être coupées.
Des objets convoités : les téléphones par satellite et autre matériel de com-
munication sont des objets qu’il est facile d’égarer et qui sont convoités par
les malfaiteurs. N’oubliez pas que la perte d’un téléphone par satellite ou de
tout élément d’un appareil de communication peut perturber le déroulement
8
des opérations et que son remplacement peut, selon l’endroit, prendre beau-
coup de temps.
GPS : certains téléphones par satellite tels que Thuraya ont un GPS incor-
poré mais, dans les zones de conflit, il arrive que les autorités locales en in- 9
terdisent l’utilisation pour protéger leurs opérations militaires.
10
Chapitre La santé sur le terrain
8 1
E
n plus de vivre dans des conditions de sécurité changeantes,
les membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
peuvent être exposés à des risques sanitaires sur le terrain. Le paludisme
et les accidents de la route sont les premières causes de mortalité parmi le 5
personnel de terrain. Les accidents et les maladies liés à l’alcool sont en augmen-
tation et le VIH est un risque omniprésent.
Nous examinerons dans le présent chapitre certains des problèmes de santé qui
touchent le plus fréquemment les délégués sur le terrain, et nous donnerons des 6
conseils simples et concrets pour reconnaître ces problèmes et, dans la mesure
du possible, les éviter. Nous envisagerons les aspects tant physiques que psy-
chiques en mettant l’accent sur la prévention.
La sécurité et la santé vont de pair. Vous devez donc absolument, en tant que
7
membre du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, être bien pré-
paré physiquement et mentalement avant de commencer une mission. En étant
bien préparé, non seulement vous serez informé et armé pour la mission, mais
encore vous aurez moins de surprises, vous prendrez moins de risques pour
votre sécurité et en ferez moins courir à celle de vos collègues sur le terrain.
8
Prendre en mains sa santé, c’est aussi gérer les risques. C’est pourquoi les res-
ponsables sur le terrain doivent essayer de réduire les risques par tous les
moyens en leur pouvoir. Ils doivent, par exemple, veiller à ce que les bureaux
soient régulièrement désinsectisés car les moustiques vecteurs du paludisme, de
9
la dengue et du chikungunya piquent à n’importe quelle heure du jour.
reste en retrait des activités régulières, présente les signes d’une déprime. Un col-
laborateur a besoin de recevoir régulièrement des réactions positives, d’avoir des
jours de congé fixés à l’avance et d’être reconnu pour le travail qu’il accomplit.
Sachez aussi que les délégués ont de meilleures chances de fournir un travail ef-
ficace, de bien s’acclimater à leur nouvel environnement et de mieux supporter les
tensions si vous leur avez donné auparavant toutes les informations utiles.
Il peut être utile de rappeler que vous pouvez toujours demander une aide psy-
chologique à une équipe de soutien basée à Genève, qui comprend deux conseil-
lers « stress » et l’administrateur Santé du Département des ressources humaines
du Secrétariat. Vous pouvez à tout moment prendre contact avec ces conseillers
par téléphone, télécopie ou courriel. Demandez au Département des ressources
humaines (RH) de vous communiquer leurs coordonnées téléphoniques.
Risques
■ stress cumulatif
■ paludisme
■ maladies transmises par la nourriture et l’eau
■ maladies transmises par les insectes et autres vecteurs
■ aggravation des maladies chroniques
■ accidents
■ blessures
■ conduites à risque
1
Les conduites à risque peuvent rapidement avoir des conséquences catastro-
phiques pour leur auteur et attirer des ennuis aux autres. Les relations sexuelles
non protégées avec des partenaires de rencontre, la consommation accrue d’alcool,
les journées de travail trop longues et l’inobservation des coutumes et traditions
du pays d’accueil sont des comportements qui rendent le personnel plus vulné-
2
rable face aux autres facteurs de risque.
7
Les délégués relevant de la Fédération internationale sont assurés par le Secrétariat
de la Fédération. Tous les délégués relevant d’une Société nationale participante et
placés sous l’égide de la Fédération ou détachés auprès de la Fédération doivent
avoir une assurance couvrant tous les risques, avant d’être envoyés sur le terrain.
Le contrôle médical et dentaire fait aussi partie des obligations auxquelles tout dé-
légué qui s’apprête à partir en mission doit évidemment se soumettre.
8
Il est, par ailleurs, vivement recommandé que tous les délégués ou personnes tra-
vaillant pour la Fédération internationale, pour une Société nationale ou comme
volontaires sur le terrain soient formés aux premiers secours avant d’aller sur le ter-
9
rain. Ils seront ainsi mieux préparés à aider un blessé − les secours aux blessés
sont, en effet, le premier des services de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Vous trouverez des informations en ligne (en anglais) sur la formation aux pre-
miers secours à l’adresse suivante : www.ifrc.org/what.health/firstaid/tools.asp. 10
146 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Vaccination
Les délégués doivent être vaccinés contre les maladies prévalentes dans le pays
d’affectation. Les maladies courantes contre lesquelles les délégués peuvent être
vaccinés sont la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la fièvre typhoïde, l’hépatite
A et B, la fièvre jaune, la méningite et l’encéphalite japonaise B.
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certains pays d’Afrique
et elle est recommandée en Amérique du Sud. La vaccination contre l’hépatite B
est particulièrement recommandée au personnel médical en contact avec des pro-
duits sanguins. La vaccination contre la rage est fortement recommandée aux dé-
légués susceptibles d’être en contact avec des animaux potentiellement infectés.
Voyez également le site de l’Organisation mondiale de la santé (www.who.int)
pour avoir des informations récentes sur les différents vaccins.
Il est fortement recommandé à tous les délégués de passer une visite médicale en
fin de mission. Celle-ci sera valable pour toute nouvelle mission intervenant dans
les six mois suivants.
147 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Principales précautions
à observer sur le terrain
Hygiène 2
Dans les climats chauds, la peau peut rapidement devenir le siège d’infections
fongiques ou autres du fait de l’abondance de la transpiration. La douche quoti-
dienne est recommandée, après quoi la peau doit être parfaitement séchée. Le
talc peut être utile dans les climats chauds.
3
L’eau utilisée pour l’hygiène buccale et dentaire doit avoir été purifiée ou bouil-
lie au préalable. En cas de doute, utilisez de l’eau en bouteille.
Dans les climats tropicaux, portez des vêtements à manches longues de couleur 4
claire et appliquez un répulsif anti-moustiques sur la peau découverte afin de ré-
duire le risque de contracter une maladie transmise par les moustiques. Dans les
climats froids, portez des vêtements suffisamment chauds qui couvrent bien et
protègent les extrémités (pieds, mains, nez et oreilles). Pensez à tenir compte des
usages vestimentaires et de la culture du lieu, surtout dans les pays musulmans.
5
Alimentation
Les aliments doivent toujours être parfaitement cuits et servis chauds. Les lé-
gumes et les fruits crus doivent être lavés à l’eau filtrée ou bouillie. La nourriture
6
préparée et cuite un jour ne peut être consommée le lendemain que si elle a été
conservée dans un réfrigérateur en bon état de marche.
Dans les climats tropicaux, évitez les buffets froids, la charcuterie, la mayonnaise 7
et les sauces à base de mayonnaise, la crème anglaise et autres crèmes à base
d’œufs. Évitez la viande et les fruits de mer crus ou peu cuits et assurez-vous que
les œufs sont bien cuits.
Eau
Avant de boire de l’eau, assurez-vous qu’elle a été bouillie, filtrée ou désinfectée.
Lorsque vous utilisez des filtres à eau, pensez à les nettoyer régulièrement selon
les instructions du fabricant.
Pensez à toujours emporter avec vous une quantité suffisante d’eau potable lorsque
vous vous déplacez sur le terrain. Les boissons sucrées et jus de fruits ou autres bois-
sons vendues en bouteille ou dans une autre forme d’emballage ne présentent pas de
risques, mais il faut éviter les glaçons, car ils ne sont pas plus sûrs que l’eau qui a servi
à les confectionner. Le thé et le café chauds sont généralement sans risque. Le lait est
à éviter s’il n’est pas pasteurisé. Augmentez votre consommation d’eau dans les cli-
mats chauds, si vous avez la diarrhée ou de la fièvre, et après une activité pénible.
Exposition au soleil
L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil peut provoquer des lésions graves
de la peau, particulièrement chez les personnes à peau claire. Vous vous adapte-
rez d’autant mieux si vous vous exposez progressivement, si vous portez un cha-
peau, des vêtements appropriés et des lunettes de soleil, et si vous utilisez un écran
solaire à indice de protection élevé. Une exposition excessive au soleil et une forte
chaleur peuvent provoquer de graves insolations. Pensez à vous réhydrater suffi-
samment. La prise de comprimés de sels de réhydratation orale est recommandée
dans les climats extrêmement chauds.
149 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Baignade
Dans les régions où la bilharziose (ou schistosomiase) est endémique, il est pré-
férable de ne pas se baigner dans les eaux douces pour éviter un contact prolongé
avec de l’eau stagnante ou à faible débit (rivières, lacs, étangs marécageux, etc.).
Les parasites qui causent cette maladie pénètrent dans l’organisme par la peau.
2
Pour ce qui est des maladies transmissibles en général, les seuls endroits où l’on
peut se baigner sans risque sont les piscines traitées au chlore.
La baignade en mer n’entraîne pas de risques de maladie, mais elle peut être très
3
dangereuse pour d’autres raisons (présence de méduses, de requins, etc.). Méfiez-
vous particulièrement des courants de retour, et avant d’aller vous baigner, ren-
seignez-vous toujours pour savoir si la baignade est sûre. On a déploré plusieurs
morts par noyade parmi le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 4
ces dernières années. Ne vous baignez jamais seul.
6
fectif ; le besoin de vous détendre et de vous défaire de vos tensions, déceptions
et frustrations ; l’abus d’alcool (l’alcool inhibe les réflexes protecteurs). Les per-
sonnes en mission de longue durée se trouvent généralement dans des situations
mêlant tous ces facteurs, ce qui tend à les rendre moins vigilantes.
Animaux et insectes
Les animaux en général tendent à éviter les êtres humains, mais il arrive qu’ils at-
taquent, surtout s’ils sont avec leurs petits. Dans de nombreux pays en dévelop-
pement, les chiens sont les principaux vecteurs des agents infectieux. Dans les
régions où la rage est endémique, il ne faut caresser ni les chiens ni les chats do-
mestiques, et il faut éviter le contact avec les animaux sauvages. Généralement, les
serpents cherchent à fuir plutôt qu’à attaquer, mais vous avez de fortes chances
d’être mordu par un serpent si vous lui marchez dessus. Reportez-vous à la sec-
tion sur les morsures de serpent pour en savoir plus.
Paludisme
Le paludisme est une maladie grave, parfois mortelle, très répandue dans beau-
coup de pays tropicaux et subtropicaux. La transmission se fait par piqûre d’un
moustique infecté qui porte l’agent du paludisme dans sa salive.
Précautions
Renseignez-vous sur le risque de paludisme dans le pays où vous travaillez
ou dans lequel vous vous rendez.
Évitez les piqûres de moustiques en prenant des précautions telles que :
utilisation de répulsifs à base de DEET ;
utilisation de serpentins anti-moustiques ;
port de vêtements couvrants.
Suivez un traitement prophylactique tel que :
doxycycline
lariam
malarone
Il est crucial de faire établir un diagnostic le plus tôt possible, si des symp-
tômes de la maladie apparaissent après un voyage dans une région infestée.
Le paludisme peut être fatal, mais le traitement est généralement très effi-
cace s’il est commencé très tôt.
151 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Tout voyageur pris de fièvre ou présentant des symptômes ressemblant à ceux de
la grippe pendant son voyage ou jusqu’à un an après son retour doit immédiate-
ment consulter un médecin. Dites à votre médecin généraliste que vous êtes allé
dans une région à risque de paludisme. 2
Le paludisme se traite par des médicaments délivrés sur ordonnance. Le type de
médicament et la durée du traitement varient en fonction du type de paludisme
diagnostiqué, de l’endroit où le patient a contracté la maladie, de son âge et de la
gravité des symptômes au début du traitement. 3
Dengue
4
La dengue est une maladie virale causée par piqûre de moustique. Les moustiques
de la dengue sont plus actifs de jour, à la différence de ceux qui transmettent le
paludisme.
6
n’existe ni vaccin, ni traitement prophylactique de la dengue. Il est donc capital
de prendre les mesures de protection indiquées à la section qui précède.
Les autres maladies infectieuses transmises par les moustiques, qui sont assez ré-
pandues dans certaines parties du monde, sont notamment l’encéphalite japo-
naise B et le chikungunya. 7
Morsures de serpent
La plupart des serpents sont des animaux nocturnes que l’on peut éviter en ne se
promenant pas de nuit dans des régions marécageuses et broussailleuses. Si vous
8
ne laissez pas la végétation envahir votre jardin ou votre cour, si vous évitez les
herbes hautes et les cachettes sombres et rocailleuses, il y a des chances que les ser-
pents n’élisent pas domicile chez vous ou à votre bureau. Méfiez-vous des scor-
pions, des araignées et des insectes. Ne marchez pas pieds nus. Il est
9
particulièrement recommandé de porter des bottes hautes, surtout pour marcher
dans les prairies ou savanes herbeuses et à travers bois. La nuit, munissez-vous
d’une lampe de poche afin de voir où vous posez les pieds. Pensez à toujours ins-
pecter l’intérieur de vos chaussures avant de les enfiler. 10
152 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Trousses de secours
Chaque bureau et chaque habitation doivent avoir leur trousse de secours. La
délégation doit désigner une personne compétente chargée de veiller à ce que
la trousse soit régulièrement regarnie et à ce qu’elle contienne tous les articles
nécessaires.
153 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Premiers secours
Tous les délégués sont censés avoir des notions élémentaires de premiers secours
et savoir pratiquer certaines techniques en arrivant sur le terrain.
2
Enseigner les premiers secours dans la population et servir d’auxiliaire des forces ar-
mées dans les situations d’urgence ou de conflit font partie des missions de la Fé-
dération internationale et de toutes les Sociétés nationales membres. Il est donc de
toute première importance que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge ait les qualifications indispensables pour remplir ce mandat.
3
Rien n’est sans doute plus préjudiciable à l’image du Mouvement que du person-
nel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge identifié comme tel qui n’est pas ca-
pable de porter secours à des blessés parce qu’il ne connaît pas les techniques de
premiers secours. 4
Sachez qu’une trousse de secours, aussi bien garnie soit-elle, n’aura guère d’utilité
si on ne sait pas s’en servir. 5
Il est recommandé que chaque délégué ait sa propre trousse à pharmacie pour les
premiers soins et les problèmes de santé courants. La trousse doit comprendre :
des pansements, des médicaments (maux de tête, infections, etc.) des seringues et
aiguilles stériles, un diagnostic individuel du paludisme, un désinfectant, des sels 6
de réhydratation orale, des préservatifs, un thermomètre et du talc.
7
Trousse de secours des véhicules
Il est important de noter que, dans la plupart des pays, les accidents de voiture
sont la première cause d’hospitalisation parmi le personnel de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge.
Tous les véhicules de la Fédération doivent être équipés d’une trousse de secours
correctement garnie. C’est une obligation. Chaque trousse doit contenir des ins-
8
tructions en anglais et dans la langue locale.
La trousse chirurgicale doit être vérifiée tous les deux mois et, au besoin, regar-
nie pour qu’il y ait une provision suffisante de tous les articles.
Si, en dehors d’un cas d’urgence, une personne est malade et le responsable sur
le terrain n’est pas sûr que son évacuation soit nécessaire, il doit demander l’avis
du délégué chargé de la santé, du chef de délégation et de l’administrateur Santé
du département des RH au Secrétariat de la Fédération à Genève.
Chaque délégation est tenue d’avoir des procédures d’évacuation sanitaire, présen-
tées sous la forme d’un plan d’évacuation sanitaire qui doit :
155 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
comporter une évaluation des structures médicales de chaque zone
d’intervention, indiquant les services assurés et les possibilités de transport
en ambulance ;
indiquer la localité la plus proche où il est possible de se procurer des pro-
duits sanguins sûrs et une trousse de prophylaxie post-exposition ;
2
indiquer clairement la répartition des tâches ;
être coordonné, précis et contenir tous renseignements utiles (suivez les direc-
3
tives, évitez de créer vos propres solutions et rappelez-vous que l’anglais n’est
pas la première langue de la majeure partie de la population concernée) ;
être tenu à jour, régulièrement vérifié, et communiqué à tous les délégués ;
prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être déplacé ;
prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être transporté par
avion ou hélicoptère. 4
Ambulances aériennes
Le partenaire officiel de la Fédération internationale pour les évacuations sanitaires
est SOS International, le plus grand service de transport médicalisé d’urgence au
monde. SOS dispose de centres médicaux et coopère avec des hôpitaux réputés
5
dans plusieurs pays.
Si le patient doit être évacué du terrain vers la capitale ou vers un pays voisin,
pensez au délai nécessaire pour le conduire jusqu’à la piste d’atterrissage. Vous
devez pouvoir communiquer ce renseignement pour l’éventualité où l’ambulance
10
156 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
mettrait moins de temps pour arriver qu’il n’en faudrait au patient pour attein-
dre la piste d’atterrissage par la route.
Les deux types d’évacuation sanitaire que l’on rencontre généralement sur le ter-
rain sont :
1.Le rapatriement sanitaire consiste à transporter le patient par un vol régu-
lier pour le ramener dans son pays ou dans un pays tiers où il pourra être
soigné. Le rapatriement sanitaire ne concerne généralement que les cas où
la vie du patient n’est pas en danger.
2.L’évacuation sanitaire (appelée aussi EVASAN) est effectuée en urgence
lorsqu’une personne est gravement malade ou grièvement blessée. La per-
sonne transportée ne peut pas voyager seule et doit être accompagnée.
Ces deux types de situations très différentes obéissent néanmoins à quelques rè-
gles communes.
Le responsable principal de terrain doit être immédiatement averti de la si-
tuation.
Le délégué chargé de la santé (si la délégation en compte un) et
l’administrateur Santé du Département des RH de Genève doivent aussi
être avertis et consultés pour avis.
La personne évacuée doit voyager avec son passeport, son titre de séjour et
tout autre document d’identité utile.
Il doit y avoir, dans le dossier qui accompagne la personne, une carte ou
une lettre de la Fédération internationale ou de la délégation attestant qu’elle
est couverte par le régime d’assurance maladie et accident.
Un document décrivant la maladie ou l’accident et le traitement éventuelle-
ment administré doit être joint au dossier qui accompagne la personne évacuée.
Une personne gravement malade doit toujours être accompagnée pendant
son évacuation.
1
2.Si la maladie ou l’accident survient sur le terrain, avertir immédiatement
le chef de délégation. Si le délégué est dans un état grave et ne peut être
transporté par la route, le chef de délégation peut demander une évacua-
tion aérienne. Sur le terrain, c’est à lui qu’il appartient en dernier ressort
de commander une évacuation sur la base des renseignements qui lui sont
2
transmis par écrit par le médecin traitant ou, en l’absence d’un médecin,
par le professionnel de santé qui a pris le cas en charge.
3
Le chef de délégation informe l’administrateur Santé du département des
RH ou la personne de permanence au Secrétariat de la Fédération à Genève
des événements, conformément aux modalités du règlement de sécurité. Il
communique aussi le nom et le numéro de téléphone du médecin traitant
ou du professionnel de santé (si possible). C’est le chef de délégation qui
est chargé de prendre contact directement avec le centre d’alerte SOS de
Genève (ou le centre le plus proche) si la personne concernée est un délé-
4
gué relevant de la Fédération, un membre de sa famille, ou un membre du
personnel local ou national. SOS International prend contact avec
l’administrateur Santé des RH pour la coordination.
3.La personne qui a reçu l’information au Secrétariat de la Fédération à
5
Genève est chargée de la transmettre à toutes les parties concernées.
4.L’administrateur Santé des RH est chargé d’informer la Société nationale
du délégué, qui, à son tour, prend contact avec le plus proche parent et la
compagnie d’assurance.
6
5.La compagnie d’assurance se met directement en relation avec le médecin
traitant et convient du mode d’évacuation (par vol régulier, avec ou sans
accompagnateur, ou par ambulance aérienne). 7
6.Le chef de délégation est le relais de l’administrateur Santé des RH pour tout
élément nouveau concernant l’état de santé du délégué et son évacuation.
7.En cas d’extrême urgence, lorsqu’un médecin présent sur le terrain estime
que la vie du délégué est en danger et qu’il faut agir immédiatement, le 8
chef de délégation prend les mesures appropriées pour procéder à
l’évacuation immédiate. Si un vol régulier ne peut être emprunté et si l’on
ne peut pas contacter la compagnie d’assurance, le chef de délégation peut
autoriser l’affrètement d’un avion spécial pour la destination la plus proche
où le patient pourra recevoir les soins appropriés. L’administrateur Santé
9
sera alors informé de la suite des événements.
Étapes du processus
Appeler
Évaluer la situation
Sauvetage
Appeler à l'aide
Pratiquer les premiers secours
Organiser le transport
1
Facteurs nuisant au bon déroulement de l’évacuation
mauvaise coordination des circuits d’information, informations contradic-
toires de sources différentes, demandes trop nombreuses des supérieurs
hiérarchiques, des collègues et des amis concernant l’état de la personne ;
trop de personnes impliquées dans le processus ;
2
débordements affectifs et non-respect des procédures établies ;
modalités d’organisation autres que celles autorisées, pouvant conduire la
compagnie d’assurance à se retirer du processus et à refuser de rembourser
les frais.
3
d’évacuation médicale 4
5
Secrétariat de la
Chef de délégation/chef
Fédération, Genève
adjoint de délégation
- Société nationale
6
Autres ? - Famille
Chef de
délégation
Société d’EVASAN
(SOS International)
Compagnie d'assurance
7
9
Hôpital de destination
10
160 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Le texte de cette section est tiré de la publication Gérer son stress sur le terrain (disponible en anglais, espagnol et fran-
çais), que l’on peut trouver en anglais sur le site web de la Fédération à l’adresse : www.ifrc.org/cgi/pdf_pubs. pl ?
health/stress. pdf.
161 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Les différentes formes de stress
Le stress de base
2
Il s’agit du stress sous-jacent, qui peut être causé par différentes sources de ten-
sion aux niveaux individuel, émotionnel, familial ou social. Il peut être accentué par
toutes sortes de changements intervenant dans l’environnement quotidien (le fait
d’être loin de sa famille sans pouvoir communiquer facilement, d’avoir de nouveaux 3
collègues issus de différentes cultures, de s’interroger sur son avenir professionnel,
de devoir assimiler des informations nouvelles, etc.). Les délégués doivent être pré-
parés à cela et doivent apprendre à mettre au point des stratégies pour faire face à
la situation. Normalement, le stress de base diminue après les premières semaines
d’une nouvelle mission.
4
Le stress cumulatif
Il résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress, liés ou non à l’activité
professionnelle, qui peuvent entraîner le type d’épuisement professionnel connu en 5
anglais sous le nom de « burn out ».
Le stress traumatique
Cette forme de stress est provoquée par des situations qui sortent du cadre des
expériences ordinaires et dans lesquelles le délégué perçoit sa vie comme directe-
6
ment menacée et/ou est témoin ou victime d’un acte de violence ou d’une catas-
trophe naturelle. Dans certains cas, le stress traumatique peut conduire à un état de
stress post-traumatique, (en anglais Post Traumatic Stress Disorder), état de stress
pathologique exigeant une prise en charge par un spécialiste de la santé mentale. 7
10
162 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Causes du stress
1
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer le stress :
Respectez autant que possible l’horaire de travail normal et évitez de travailler
le week-end.
Consacrez suffisamment de temps au repos, à la détente et à la vie sociale.
Prenez des repas équilibrés à heures régulières.
2
Évitez l’excès d’alcool.
Maintenez-vous en bonne forme physique.
Prenez le temps de faire ce que vous aimez.
3
Dans la plupart des cas, des mesures simples, prises en temps voulu, permettent
d’atténuer les effets du stress. La délégation et ses membres doivent toujours être
en première ligne pour venir en aide immédiatement à un délégué en difficulté.
Si un incident de sécurité fait des blessés, avertir immédiatement 4
l’administrateur Santé des RH et le service de sécurité à Genève.
7
+41 79 308 9842
Courriel : security.unit@ifrc.org
10
tion ou vous avez besoin de conseils.
Chapitre Catastrophes naturelles
9 1
C
omme indiqué
précédemment, la
planification de la
sécurité pour votre déléga-
2
tion doit comprendre des
plans d’urgence, en cas de
probabilité ou de risque
élevé de catastrophe dans
votre zone d’action. Dans
3
certains pays et certaines
régions, les événements
4
saisonniers récurrents vous
aideront à définir le contenu
des plans et à décider à
quel moment il faut les
mettre en place. Certaines
catastrophes naturelles sur-
viennent avec très peu de 5
signes précurseurs.
10
d’abord le réseau téléphonique qui sera interrompu ou surchargé − téléphones
conventionnels et mobiles. C’est pourquoi il est important, dans les zones vulné-
166 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Le maintien de l’ordre ne sera plus assuré dans la plupart des cas ; cette situation
chaotique, à laquelle viendra s’ajouter le désespoir de la population, provoquera
une augmentation de la criminalité et de la violence. Le pillage et les agressions
augmenteront sans doute considérablement à la suite d’une catastrophe naturelle
et doivent être pris en considération lorsque des opérations sont menées dans ces
circonstances. La sécurité des bureaux et des lieux de résidence ainsi que la sûreté
des déplacements seront plus importants que jamais.
À retenir ! La plupart des zones sont exposées à des types spécifiques de ca-
!
tastrophes naturelles et toutes les délégations doivent avoir réalisé une analyse
des menaces et des risques, afin de définir les dangers spécifiques potentiels,
en se basant sur le type de catastrophe naturelle qui pourrait se produire dans
leur zone. Dans certains cas, il pourrait s’agir de risques associés aux inonda-
tions, tels que les morsures de serpents, la présence éventuelle de crocodiles
et un risque accru de paludisme. Faites preuve d’initiative et soyez prêt à agir.
1
Planifiez un itinéraire d’évacuation et testez-le.
Tout plan d’évacuation doit inclure des informations sur les itinéraires les
plus sûrs jusqu’aux abris.
Assurez-vous que vous avez déterminé plus d’un itinéraire d’évacuation, car
les routes d’accès à la zone peuvent être bloquées par la suite.
2
Sachez où se trouvent l’hôpital ou le poste de santé le plus proche.
Convenez d’un point de rassemblement dans une zone sûre et assurez-vous
que vos collègues et vous-même le connaissez.
3
Veillez à avoir en stock les équipements d’urgence suivants :
lampe de poche et piles supplémentaires ;
émetteur/récepteur radio et téléphone par satellite avec des batteries de
rechange ; 4
sifflet pour attirer l’attention des sauveteurs ;
trousse et manuel des premiers secours ;
provisions de vivres et d’eau ;
médicaments essentiels ;
outils de base (pelle, hache, corde, clous, marteau, etc.) ;
5
cartes de la région.
8
Après une catastrophe naturelle
Regroupez-vous dans la zone sûre et procédez à un comptage des personnes.
Vérifiez que l’effectif des délégués est au complet ou que le lieu où ils se
trouvent et leur situation sont connus.
Informez immédiatement le Secrétariat de la Fédération après un incident.
Examinez-vous pour déceler d’éventuelles blessures et dispensez les premiers
9
soins à ceux qui sont gravement blessés.
N’oubliez pas que d’autres tremblements de terre, répliques sismiques, crues
10
soudaines, coulées de boue, pluies diluviennes, etc., peuvent se produire
après la catastrophe initiale.
168 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
!
léphoniques sont les premiers systèmes qui seront endommagés dans une
catastrophe naturelle. En ayant un téléphone par satellite, vous serez en me-
sure d’appeler le bureau de zone ou le Secrétariat de la Fédération à Genève,
pour obtenir les dernières informations sur la catastrophe naturelle actuelle
et les informer de votre situation.
169 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Tremblements de terre
Les tremblements de terre frappent sans prévenir et peuvent être dévastateurs.
Ils provoquent une forte secousse, résultant d’un mouvement le long des lignes
de faille. Les tremblements de terre peuvent entraîner un nombre élevé de
2
morts et de blessés, ainsi que de graves destructions de bâtiments et
d’infrastructures.
4
peuplées. La distance de l’épicentre joue aussi un rôle important dans la capacité
de destruction du tremblement de terre.
10
170 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Tremblement de terre
avant un tremblement de terre avant un tremblement de terre
■ Repérer des endroits sûrs dans ■ Soyez sûr de savoir comment réagir
chaque pièce : pendant et après un tremblement de
■ sous un meuble solide, par exem- terre.
ple, une table ou un bureau mas-
sif, installé contre un mur porteur
■ l’écart des fenêtres, des miroirs,
des tableaux, des bibliothèques
et autres meubles qui pourraient
basculer
1
Inspectez votre bâtiment pour déterminer s’il a été endommagé et ne re-
tournez pas à l’intérieur avant d’être sûr qu’il n’y a aucun danger. Les ré-
pliques et un nouveau tremblement de terre peuvent être destructeurs, si le
bâtiment est endommagé. Restez à l’écart des bâtiments endommagés.
N’utilisez pas d’interrupteurs et d’appareils électriques, de téléphone ou de
2
flamme nue, si vous suspectez une fuite de gaz, car une étincelle peut
l’enflammer.
L’effondrement des infrastructures, les explosions dues au gaz et
l’électrocution causée par des réseaux électriques endommagés sont 3
quelques-unes des menaces majeures, après un tremblement de terre.
8
Si vous sentez une odeur de gaz, si vous entendez du gaz qui s’échappe, si
vous voyez une conduite de gaz brisée ou si vous suspectez qu’une conduite
est brisée, évacuez le bâtiment.
Si du gaz qui se répand commence à brûler, éloignez-vous ; ne tentez pas
d’éteindre la flamme.
9
Regardez s’il y a des lignes électriques tombées à terre ou endommagées. Ne
touchez jamais des câbles électriques tombés sur le sol ou suspendus à des
poteaux, ni des objets pouvant être en contact avec ces câbles, car ils pour-
raient être chargés d’électricité et vous blesser ou vous tuer.
10
172 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Tsunamis
Un tsunami est une série de vagues. Les tsunamis pouvant être causés par une
perturbation sous-marine ou un tremblement de terre, les personnes vivant le
long des côtes doivent considérer un tremblement de terre ou un grondement
perceptible dans le sol comme un signal d’alarme. Une brusque élévation ou un
retrait brutal, visible, des eaux côtières est aussi un signe de l’approche d’un
tsunami. Ne pensez pas que le danger est écarté, une fois qu’une vague a heurté
le rivage. La prochaine vague sera peut-être plus haute que la première.
Avant un tsunami
Choisissez, comme point de rassemblement, un lieu à l’intérieur des terres
situé à un niveau plus élevé ou aussi loin que possible du littoral et assurez-
vous que tous les délégués et le personnel connaissent le lieu et la manière
la plus rapide de s’y rendre. Prenez en compte les embouteillages et les flux
de trafic dus à des mouvements de panique lorsque vous planifiez l’itinéraire.
Pendant un tsunami
Gagnez d’abord un lieu plus élevé lorsque vous entendez qu’une alerte au
tsunami a été déclenchée.
173 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
N’allez jamais sur la plage pour regarder un tsunami s’approcher. Si vous pou-
vez voir la vague, vous êtes trop près pour échapper au risque d’être emporté.
Après un tsunami
Sachez que ce n’est pas parce que les eaux se sont retirées que tout danger
2
est écarté.
Restez à l’extérieur des bâtiments s’ils sont entourés par les eaux, et soyez
extrêmement prudent lorsque vous pénétrez à l’intérieur. Il peut y avoir des
dégâts invisibles, un court-circuit dans le système électrique, les fondations 3
ont peut-être été ébranlées et des serpents ont pu se glisser à l’intérieur du
bâtiment.
Écoutez les nouvelles pour savoir si l’eau du réseau est propre à la consom-
mation. Évitez l’eau de crue, qui peut être contaminée.
L’eau peut aussi être chargée d’électricité, provenant de lignes électriques
4
enterrées ou tombées à terre.
Évitez de déplacer l’eau.
Faites attention aux zones d’où l’eau s’est retirée ; les routes ont peut-être été
endommagées et pourraient s’effondrer sous le poids d’une voiture.
5
Tenez-vous à l’écart des lignes électriques tombées à terre.
Nettoyez et désinfectez tout ce qui a été mouillé, car les boues déposées par
6
les eaux peuvent contenir des eaux usées et des produits chimiques.
Inondations
Une inondation est la submersion d’une zone habituellement sèche, causée par
une crue ou une montée des eaux dans une rivière, un fleuve ou une tranchée de
drainage. Une inondation peut aussi se produire lorsque les eaux convergent vers
7
un point où de fortes pluies sont tombées. Les crues soudaines, qui surviennent
rapidement, sans signes précurseurs ou presque, sont particulièrement
dangereuses. Elles sont généralement le résultat de fortes pluies sur une zone
relativement peu étendue.
8
Précautions à prendre pendant une inondation
Les risques d’inondation ne disparaissant pas lorsque le niveau des eaux
commence à baisser, restez à l’extérieur des bâtiments si ceux-ci sont tou-
9
jours entourés par les eaux de crue, et soyez extrêmement prudent lorsque
vous entrez dans un bâtiment.
Examinez les murs, les planchers, les portes et les fenêtres pour vous assu-
rer que le bâtiment ne risque pas de s’effondrer.
10
174 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Choix d’un véhicule
Utilisez des véhicules tout-terrain, de type Jeep à quatre roues motrices,
équipés de pneus efficaces par conditions de pluie.
Dans de nombreux véhicules modernes la prise d’air se trouve en bas, à 2
l’avant du compartiment moteur, et il suffit qu’une petite quantité d’eau
pénètre dans le moteur pour causer des dommages graves. Tous les moteurs
seront touchés, mais les moteurs à turbocompresseur et les moteurs diesel
sont les plus vulnérables. La prise d’air devrait être située le plus près possi-
ble du toit.
3
Les vitres devraient être manuelles et non électriques, au cas où le système
électrique prendrait l’eau et qu’elles ne puissent plus être baissées.
4
Après une inondation
Sachez que ce n’est pas parce que les eaux se sont retirées, que tout danger
5
est écarté (présence de mines déplacées par les eaux de crue, animaux sau-
vages et serpents effrayés et agressifs, etc.).
N’oubliez pas que de nouvelles inondations et des glissements de terrain
peuvent toujours se produire.
Assurez-vous que tous vos collègues sont sains et saufs, examinez-vous pour
déceler d’éventuelles blessures et dispensez les premiers soins aux personnes
gravement blessées.
6
Inspectez votre bâtiment pour voir s’il y a des dégâts et n’entrez pas dans le
bâtiment avant d’être sûr que cela ne présente aucun danger.
Restez à l’extérieur des bâtiments s’ils sont entourés par les eaux, et soyez
extrêmement prudent lorsque vous pénétrez à l’intérieur. Il peut y avoir 7
des dégâts invisibles, un court-circuit dans le système électrique, les fonda-
tions ont peut-être été ébranlées et des serpents ont pu se glisser à l’intérieur
8
du bâtiment.
Écoutez les nouvelles pour savoir si l’eau du réseau est propre à la consom-
mation. N’utilisez pas l’eau de crue, qui peut être contaminée.
L’eau peut aussi être chargée d’électricité, provenant de lignes électriques
enterrées ou tombées à terre.
Évitez de déplacer l’eau.
Faites attention aux zones d’où l’eau s’est retirée ; les routes ont peut-être été
9
endommagées et pourraient s’effondrer sous le poids d’une voiture.
Tenez-vous à l’écart des lignes électriques tombées à terre.
Nettoyez et désinfectez tout ce qui a été mouillé, car les boues déposées par
les eaux peuvent contenir des eaux usées et des produits chimiques. 10
176 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Coulées de boue
Les coulées de boue se produisent lorsque des pluies torrentielles ne sont plus
absorbées par le sol et ruissellent, entraînant des débris et des roches, qui dévalent
une colline ou une montagne. Les coulées de boue sont puissantes et peuvent se
déplacer plus rapidement que les gens qui marchent ou courent. Elles sont plus
susceptibles de se produire à proximité de cours d’eau. N’oubliez pas qu’une inon-
dation peut survenir après une coulée de boue.
1
Ouragans et cyclones
Un ouragan ou un cyclone est une tempête violente dont les vents ont une vitesse
2
constante dépassant les 100 km à l’heure. Ces vents soufflent en formant une
large spirale autour d’un centre relativement calme, appelé l’œil, où la pression
atmosphérique est extrêmement basse. À la périphérie de l’œil, les rafales peu-
vent dépasser les 300 km à l’heure. Ce type de phénomène atmosphérique peut
affecter la surface de la mer et de l’océan, et la basse atmosphère sur des dizaines
de milliers de km2.
3
Avant un ouragan ou un cyclone
Assurez-vous que tous les membres de votre équipe et vous-même, êtes dans
un lieu sûr (situé en hauteur), avant que l’ouragan ou le cyclone frappe (il
est préférable que vous soyez tous au même endroit), et vérifiez que la struc- 4
ture est en bon état.
Le lieu (résidence) et les environs doivent être débarrassés de tout matériel
5
non fixé qui pourrait causer des blessures et des dégâts, lors de vents extrêmes.
Le lieu où vous vous trouvez et celui où se trouvent les membres de votre
équipe doivent être hermétiquement clos, c’est-à-dire qu’il faut sécuriser les
portes et condamner les fenêtres avec des planches et du ruban adhésif pour
éviter que des débris de verre et d’autres objets ne pénètrent à l’intérieur.
Ayez à portée de main un sac contenant un choix d’articles essentiels en
cas d’évacuation d’urgence :
6
de l’eau, de la nourriture,
une lampe et une trousse de
secours, des vêtements
chauds et résistants (imper- 7
méables, si possible) ainsi
que vos objets personnels et
de valeur, placés dans des
sacs en plastique herméti-
quement fermés.
8
Pendant un ouragan
ou un cyclone
Restez à l’intérieur − à
9
l’écart des fenêtres, des
lucarnes et des portes en
verre −, dans la partie du
bâtiment la plus solide. 10
178 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Les ondes de tempêtes et les cyclones qui se produisent dans des zones déjà inon-
dées peuvent fragiliser les fondations des bâtiments par une agitation constante
de l’eau − déjà à un niveau élevé à cause de l’inondation -, la force du cyclone fai-
sant le reste. Cela peut entraîner la destruction totale d’un bâtiment. Il est donc
extrêmement important de rester dans des maisons solides, qui n’ont pas été tou-
chées par l’inondation.
Gardez aussi à l’esprit que d’autres inondations et cyclones peuvent déclencher des
coulées de boue et des glissements de terrain.
179 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Éruptions volcaniques
Les éruptions volcaniques se produisent lorsque de la lave et des gaz s’échappent
d’une cheminée volcanique, à la surface de la Terre. Les éruptions volcaniques
projettent de la lave et des rochers brûlants à une distance pouvant atteindre
2
30 km. Les flots de lave, les cendres propulsées dans l’atmosphère et les vapeurs
nocives peuvent se déplacer sur 160 km ou plus. Si vous habitez ou travaillez près
d’un volcan connu, actif ou endormi, soyez prêt à évacuer le lieu à tout moment.
Restez à l’écart de la zone. Le souffle latéral d’un volcan peut parcourir de nom- 3
breux kilomètres, depuis la montagne. Observer un volcan en éruption est une ac-
tivité potentiellement mortelle.
Préparez-vous à tout autre type de catastrophe pouvant être déclenché par une 4
éruption volcanique (par exemple, des tremblements de terre, des crues soudaines,
des glissements de terrain et des coulées de boue, des tornades et des tsunamis).
5
Rester chez soi ou sur son lieu de travail en attendant la fin de l’éruption peut don-
ner un sentiment de sécurité, mais aussi être très dangereux. Des débris de roches
volcaniques peuvent briser les fenêtres et mettre le feu aux bâtiments. Quittez la
zone avant que la catastrophe se déclare.
8
!
dération internationale ne pourra pas faire face sur-le-champ à tous ces
problèmes, ce qui peut provoquer dans la population locale un sentiment
d’amertume et de colère à l’égard du personnel. Il est donc important
d’expliquer clairement à la population quelles sont nos capacités en ma-
tière d’assistance immédiate, et nos capacités d’intervention dans un futur
proche. Mieux vaut être prudent quand vous donnez une date, par exem-
ple celle de l’arrivée d’une assistance particulière − personnel ou matériels. 9
Gardez à l’esprit qu’il faut faire preuve de réalisme et ne pas susciter dans
la communauté des attentes démesurées. Les gens comprendront géné-
ralement nos limites et les accepteront lorsqu’elles ont été clairement ex-
10
primées. Il ne faut pas susciter des attentes irréalistes auxquelles nous ne
pourrons pas répondre.
Chapitre Situations dangereuses
10 1
S
ur le terrain, vous aurez parfois à faire face à une situation d’urgence.
Vous devez vous y préparer si la mission que vous avez acceptée se dé- 6
roule dans un pays ou une zone exposés à l’insécurité. Même si vous
avez accepté une mission dans une région ou un pays où les risques en matière
de sécurité sont considérés comme faibles, la situation dans votre zone
d’intervention peut se détériorer rapidement, avec peu de signes précurseurs. 7
C’est la raison pour laquelle, l’accent a été mis, tout au long de ce manuel, sur
le fait que votre sécurité personnelle repose sur une vigilance constante et une
bonne connaissance de votre environnement.
8
Votre réaction, dans des situations d’urgence et de danger, doit être adaptée
aux circonstances. Il n’existe pas de modèle applicable à chaque situation, dans
!
À retenir ! Il n’existe pas de règle d’or en matière de comportement face à
une situation dangereuse : vos actions doivent être adaptées au contexte.
Tout en observant les règles qui s’appliquent au contexte dans lequel vous
10
intervenez, soyez à tout moment attentif aux conditions de sécurité afin de
réduire les risques.
182 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
chaque contexte. L’objectif de ce chapitre est de vous donner des lignes direc-
trices sur la manière de vous comporter lorsque vous êtes confronté à certains
types de situation dangereuse les plus courants.
Mesures de protection
dans les zones à haut risque
Quand vous travaillez dans des environnements peu sûrs, en particulier dans des
zones de conflit ou des zones dans lesquelles il existe une menace perceptible de
bombardements, de tirs d’artillerie, de tirs avec des armes légères, ou d’autres in-
cidents similaires, il peut s’avérer nécessaire de prévoir une protection supplé-
mentaire ou de prendre des mesures préventives afin d’atténuer l’impact potentiel
de ces incidents lorsqu’ils se produisent. Le type de mesure que vous prendrez
dépendra de votre évaluation des menaces, de la vulnérabilité et des risques ainsi
que du matériel disponible.
1
abris ou à recourir à toute méthode permettant de consolider les locaux de la Fé-
dération sur le terrain, à condition que le travail soit fait correctement. La construc-
tion de ces dispositifs de protection est relativement simple et peut, d’une manière
générale, assurer à votre bâtiment une protection de base contre les effets de tirs
d’armes légères, d’artillerie et de mortiers et ceux des engins explosifs. Cependant,
2
ces mesures peuvent aussi donner un faux sentiment de sécurité, inciter le person-
nel à prendre des risques inutiles et retarder une décision de évacuation provisoire,
parce qu’une confiance excessive dans les mesures de protection s’est instaurée.
3
Dans ce chapitre, l’accent est mis sur la construction de murs anti-souffle et
d’abris, qui ne sont que les mesures les plus élémentaires à prendre en considéra-
tion. Toute délégation ou tout bureau de la Fédération estimant qu’il est néces-
saire de prendre de telles mesures de protection doit réfléchir sérieusement au 4
maintien de sa présence dans la zone et se demander quelles sont les implications
pour la sécurité de son personnel.
Sacs de sable – Les sacs de jute (fibre naturelle bon marché) sont utilisés de-
puis des années. Le jute est considéré comme le matériau le mieux adapté
pour les sacs de sable. Des sacs fabriqués avec d’autres matériaux courants,
comme le polypropylène et le plastique, peuvent aussi être utilisés, mais ils
sont moins pratiques, car ils peuvent se déchirer ou pourrir dans des condi-
tions d’humidité.
Piliers et poutres de soutien – Les planches en bois conviennent parfaite-
ment pour renforcer les toits et soutenir les murs. Elles constituent égale-
ment un niveau de protection supplémentaire contre les tirs d’armes légères
et les explosions de bombes.
Pelles – Le nombre de pelles dépendra du nombre de personnes partici-
pant aux travaux de construction.
Ficelle – Tous les sacs de sable doivent être bien fermés.
Pour garantir l’efficacité de toutes les fortifications que vous construisez avec des
sacs de sable, gardez à l’esprit les points suivants :
Ce qui est petit est généralement mieux. La taille idéale d’un sac de sable est
d’environ 60 cm de long sur 30 cm de large.
Les sacs ne doivent pas être trop pleins ; ils doivent être remplis aux trois
quarts et fermés avec une ficelle.
Les sacs de sable doivent être bien imbriqués les uns dans les autres pour ga-
rantir la stabilité de la structure. Sinon, la protection sera moindre et la bar-
ricade instable.
Les coutures et le sommet du sac doivent être à l’intérieur du mur et non à
l’extérieur.
Les sacs doivent être disposés en couches horizontales alternées, l’une dans la
longueur parallèle à l’axe du mur et l’autre perpendiculairement à l’axe du mur.
185 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
Abris
Pour un certain nombre de raisons, il est préférable de construire les abris à
l’intérieur de votre lieu de résidence ou de l’immeuble dans lequel est situé votre bu-
reau, notamment parce que cela fait gagner du temps lorsque vous devez vous abri-
ter rapidement, et facilite l’accès car vous n’avez pas besoin de sortir pour vous
2
rendre dans l’abri. Naturellement, il faut pour cela que votre immeuble possède un
lieu approprié (par exemple, un sous-sol ou une structure souterraine de type ga-
rage). L’avantage de construire un abri à l’intérieur d’un bâtiment est que les occu-
pants ne seront pas exposés au danger en se rendant dans un abri situé à l’extérieur.
3
Quelques conseils :
L’abri devrait être situé au sous-sol si le rez-de-chaussée peut résister à un ef-
fondrement du bâtiment. 4
Si le bâtiment n’a pas de sous-sol, construisez l’abri dans une pièce du rez-
de-chaussée et prévoyez un soutien supplémentaire pour le plafond, par
5
exemple des poutres ou des bûches en bois solides.
Une pièce située au rez-de-chaussée ou un sous-sol feront certes un meilleur
abri qu’une pièce à un étage supérieur, mais il y a un risque de se retrouver
coincé si le bâtiment s’effondre. Il faut donc laisser des outils de secours (de
terrassement) dans chaque pièce utilisée comme abri et toujours prévoir au
moins deux sorties. 6
En termes d’agencement :
Si possible, construisez toujours l’abri contre un mur, qui peut ensuite être
renforcé par un mur anti-souffle (fait de sacs de sable par exemple).
Vous pouvez aussi construire un mur anti-souffle devant l’entrée, afin de
7
constituer une protection contre les tirs d’armes légères ou le souffle d’une
explosion lorsque vous entrez et sortez.
L’abri devrait être juste assez grand pour que ceux auxquels il est destiné
puissent se tenir à l’intérieur, car plus un abri est grand, moins il est efficace. 8
Les abris extérieurs doivent comporter un mur anti-souffle et un tunnel fait
de sacs de sable, pour protéger l’entrée, ainsi que de solides poutres de sou-
tien pour les murs et le toit. Il est recommandé de prévoir une double
couche de sacs de sable sur le toit. 9
Enfin, un abri doit toujours contenir les équipements et les articles suivants :
matériel de communication/radio de secours et batteries de rechange ;
lampes de poche, bougies et allumettes ;
bouteilles d’eau ;
10
186 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Murs anti-souffle
La plupart d’entre vous ont probablement vu des murs anti-souffle à la télévision
ou au cinéma : des sacs de sable sont empilés contre le côté d’un bâtiment ou
constituent un mur de protection pour les soldats. Ces murs sont conçus pour as-
surer une protection adéquate contre les effets de l’explosion d’obus ou de
bombes, les tirs d’armes légères et les tireurs isolés. Alors que vous pensez être en
sécurité en vous mettant à l’abri dans un endroit qui est hors du champ de vision
de l’assaillant (celui-ci ne peut pas vous voir), les projectiles de la plupart des
armes légères peuvent pénétrer facilement ce type de protection.
1
Faire marche arrière ou tourner n’est pas une bonne idée, car cette manœu-
vre vous ralentit et vous devenez une cible plus facile à atteindre.
Si vous n’arrivez pas à savoir d’où viennent les tirs ou s’ils se produisent au-
tour de vous ou derrière vous, il s’agit peut-être d’une embuscade − accélé-
rez et essayez de vous éloigner.
2
L’alternative est de s’arrêter, de sortir du véhicule et de s’allonger sur le sol,
à l’écart du véhicule.
6
Lorsque vous êtes dans un bâtiment
Jetez-vous immédiatement sur le sol.
7
Déterminez l’origine des tirs.
Rampez vers un lieu où il y a plus d’un mur entre vous et le tireur, par exem-
ple, dans une pièce intérieure, un couloir, un escalier ou au milieu d’une pièce.
Restez à l’écart des fenêtres, car les éclats de verre sont une des principales
causes de décès et de blessures.
Rien n’est plus précieux que votre vie. Aussi, faites ce que vos
agresseurs vous demandent et donnez-leur ce qu’ils veulent ou ce
que vous avez sur vous.
Explosions
La probabilité d’être pris dans une explosion au cours d’une mission est relativement
faible. Cependant, il vaut mieux éviter les lieux à haut risque, comme les restaurants,
les bars, les missions diplomatiques,
connus pour être fréquentés par des
gens qui pourraient être des cibles
potentielles. Si vous vous trou-
vez à proximité d’une explo-
sion, quittez les lieux le
plus vite possible.
1
Si vous êtes à pied à l’extérieur lorsqu’une explosion se produit
Jetez-vous immédiatement sur le sol et restez à plat ventre.
Si possible, mettez-vous à l’abri dans un fossé, à l’intérieur d’un bâtiment
ou derrière un mur.
La plupart des éclats et des débris étant propulsés à la verticale par l’explosion
2
(en forme de cône), rappelez-vous qu’il faut rester le plus près possible du sol.
Tenez compte de la situation locale.
Quittez rapidement la zone.
3
En réagissant de manière appropriée, il est souvent possible de
4
survivre à une explosion qui se produit tout près de vous.
9
que les autres pièces.
Restez toujours à l’écart des fenêtres.
Alertes à la bombe
Si une alerte à la bombe a été déclenchée dans votre voisinage, vous devez agir im-
médiatement pour assurer au mieux votre sécurité. Des directives applicables à
deux types de situation sont données ci-après.
1
Grenades et autres engins explosifs
3
consiste à jeter l’engin par-dessus le mur d’enceinte d’un immeuble abritant des bu-
reaux ou sous un véhicule.
Le type de grenade le plus courant est la grenade à fragmentation, qui peut bles-
ser dans un rayon de 15 mètres, mais dont les fragments peuvent se disperser sur
250 mètres. L’ensemble du personnel doit être informé des mesures à prendre.
Toutefois, les gardes locaux chargés de la sécurité sont particulièrement exposés
et doivent donc bénéficier d’une forme de protection lorsqu’ils sont en poste, par
4
exemple des sacs de sable ou un mur supplémentaire en ciment d’un demi-mètre
de haut, à proximité de leur poste, derrière lesquels ils peuvent se mettre à l’abri en
quelques secondes.
7
Mais agissez de la manière suivante :
■ Criez « grenade » pour prévenir vos collègues.
■ Éloignez-vous de la grenade.
■ Déplacez-vous d’un pas et jetez-vous sur le sol.
■ Joignez les deux pieds, tournez la tête d’un côté et ouvrez la bouche (ce qui
aide à réguler les voies respiratoires et à prévenir l’éclatement des tympans).
■ Après l’explosion de la grenade, vérifiez s’il y a des blessés parmi vos col-
lègues et les visiteurs.
8
■ Si la grenade n’explose pas dans les 30 secondes, éloignez-vous en rampant
et mettez-vous à l’abri à une distance minimale de sécurité de 150 mètres ou
derrière des murs épais.
■ Appelez la police.
9
Si vous êtes dans un véhicule
■ Couchez-vous sur le siège et couvrez-vous la tête avec les mains.
■ Si vous êtes au volant et que vous pensez qu’une grenade a atterri sous votre
véhicule ou à côté, éloignez-vous très rapidement.
10
192 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Si vous n’êtes pas blessé, une fois que votre nom a été enregistré dans la zone
de rassemblement, dirigez-vous vers la deuxième zone de regroupement et
attendez d’autres instructions.
Film antiéclats
Depuis la réapparition des engins explosifs improvisés placés dans des véhicules
− plus connus sous le nom de « voitures piégées » − en Iraq, en 2003, de nom-
breuses organisations humanitaires installent du film antiéclats ou des films pro-
tecteurs résistants aux chocs sur les fenêtres des bureaux et des habitations, pour
tenter de réduire au minimum le nombre de victimes causées par les projections
d’éclats de verre et les débris de bombes.
Des fragments de verre propulsés dans l’air sont la cause du plus grand nombre
de blessures causées au personnel à l’intérieur d’un bâtiment touché par
l’explosion d’une bombe. Selon les statistiques, jusqu’à 80 % des victimes dans les
bâtiments touchés par des explosions sont blessées ou tuées par des fragments de
verre. Les débris et les fragments résultant de la force d’une explosion sont pro-
jetés à l’extérieur puis à l’intérieur, atteignant les gens dans les deux sens.
Les films protecteurs résistants aux chocs servent à maintenir le verre en place
même si la vitre a été brisée, réduisant ainsi le nombre de projectiles coupants
propulsés dans l’air au milieu des occupants d’un bâtiment. Sachez que l’explosion
qui se produit d’un côté d’un bâtiment propulsera des éclats de verre de toutes les
faces du bâtiment à l’intérieur (à cause de l’augmentation soudaine de la pression
qui l’enveloppe) ; le film protecteur doit donc être appliqué sur toutes les sur-
faces vitrées − à l’intérieur et à l’extérieur.
1
À retenir ! Toute analyse approfondie des risques qui met en évidence la né-
!
cessité d’avoir un film protecteur résistant aux chocs doit aussi définir une
2
série d’autres mesures de protection (physiques et procédurales), visant à
atténuer les risques pour le personnel et les équipements. Le film protecteur
antiéclats et le ruban adhésif doivent être de bonne qualité pour être effi-
caces ; il est important également que l’installation soit bien faite.
Si vous ne voulez pas enlever toutes les vitres, des rideaux épais peuvent aider à
contenir les fragments de verre. Les rideaux, qui en règle générale sont relative- 5
ment onéreux, doivent rester fermés. Assurez-vous également de ne pas laisser sur
le rebord des fenêtres des objets (par exemple, des pots de fleurs), qui peuvent
6
devenir des projectiles mortels au cas où une explosion se produirait à proxi-
mité.
Il faut souligner que le fait de coller sur les vitres des bandes de ruban adhésif qui
s’entrecroisent ne sera pas d’une grande utilité pour vous protéger contre les ex-
plosions de bombes. Pour réduire votre vulnérabilité, vous pouvez tout simple-
ment installer votre bureau, les fauteuils et les lits à l’écart des fenêtres.
7
10
194 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Embuscade
Outre des coups de feu, différentes situations typiques peuvent indiquer une em-
buscade potentielle, notamment :
obstacle placé sur la route ;
faux accident ou personne prétendant être blessée ;
véhicule qui heurte votre voiture pour simuler un accident ;
présence d’une mine ou d’un autre engin explosif ;
véhicule qui tente de vous faire quitter la route ;
attaques à l’entrée de votre lieu d’habitation ;
personnes bloquant la route ;
faux postes de contrôle.
Généralement, les embuscades ont lieu sur des pentes ou des montées escarpées,
sur des routes en mauvais état, en haut d’une colline, sur des routes étroites, à
l’intérieur ou à proximité d’un bois, et au détour de virages en épingle.
1
Variez les itinéraires que vous empruntez et ne partez jamais aux mêmes
heures.
Ne voyagez pas la nuit.
Envisagez de mettre en place la stratégie des deux véhicules (deux véhicules
circulent ensemble pour renforcer la sécurité).
2
Comment réagir pendant une embuscade
La réaction habituelle qui consiste à s’arrêter, observer et essayer de com-
prendre ce qui se passe et ensuite, à tenter de s’enfuir, vous fera perdre un
3
temps précieux. Vous devez prendre une décision et agir dans l’instant : res-
ter ou fuir.
Dans la plupart des cas, la meilleure façon de s’éloigner est de forcer le bar-
rage.
4
Si vous ne pouvez pas vous éloigner, sortez du véhicule et, si possible, par-
tez en courant. Si cela n’est pas possible, couchez-vous sur le sol jusqu’à ce
que les tirs cessent.
Si vous apercevez le barrage ou si vous voyez d’autres véhicules qui sont pris
5
dans l’embuscade, rebroussez chemin et appelez la police.
En outre, soyez toujours conscient des menaces dans votre zone d’intervention et
des techniques utilisées si des détournements de véhicules ont déjà eu lieu. Il est
important de connaître les zones et les moments les plus dangereux pour se dé-
placer et de les éviter. L’échange d’informations avec les autres acteurs de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge sur le terrain et d’autres organisations humanitaires
est essentiel.
Comme dans les embuscades décrites précédemment, les tactiques les plus cou-
ramment utilisées dans les détournements de véhicules sont les suivantes :
barrages routiers ou postes de contrôle ;
faux responsables gouvernementaux/officiers de police ;
attaques aux portails d’entrée des lieux de résidence ;
attaques aux feux de circulation ou dans les embouteillages ;
attaques lorsque vous montez dans un véhicule ou lorsque vous le garez ;
véhicule qui tente de vous faire quitter la route ;
véhicule qui heurte votre voiture pour simuler un accident ;
mise en scène d’un faux accident ou d’une fausse panne.
4
5
Si vous pensez que vous êtes suivi :
Restez calme et n’accélérez pas.
Changez de direction pour voir si quelqu’un vous suit.
Évitez les petites routes secondaires.
Si les agresseurs se rapprochent, restez au milieu de la route.
Maintenez une certaine distance entre votre véhicule et celui qui le
précède.
6
Ne rentrez pas chez vous, mais allez dans un lieu sûr.
Prévenez les responsables de la sécurité à la délégation ou leur société
de surveillance.
7
Comment se comporter lors d’une tentative
de détournement de véhicule
Évaluez la situation et décidez si vous allez vous arrêter ou non.
Évaluez le risque d’être arrêté et dévalisé, agressé ou enlevé, par rapport au 8
risque de tenter de vous échapper.
Dans la plupart des cas, la meilleure chose à faire est de s’arrêter et de don-
9
ner aux agresseurs ce qu’ils veulent, plutôt que d’essayer de vous échapper.
Ne tentez de vous échapper que si vous pensez y parvenir.
Prise d’otages
En cas d’enlèvement ou de prise d’otage de collaborateurs de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge, les procédures applicables à la gestion des incidents critiques
s’appliquent (voir chapitre 4, « Gestion des incidents critiques » du manuel Stay
safe − Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécu-
rité. Une préparation peut cependant être assurée au siège (Genève) et sur le ter-
rain, si le risque d’enlèvement est jugé élevé dans la zone d’intervention. En
gardant à l’esprit que les motivations initiales des ravisseurs peuvent changer pen-
dant la captivité, un enlèvement peut avoir lieu pour diverses raisons :
la victime est soupçonnée d’être un espion ;
considérations politiques ou idéologiques ;
appartenance ethnique ;
intérêt financier ;
199 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
conflits locaux ;
« protection » de la victime ;
abus sexuels ;
pas de planification ;
utilisation des otages comme boucliers humains ;
2
pour terroriser ou comme mesure de répression.
Préparation au siège
Établissez une équipe de gestion des crises et assurez sa formation. 3
Sachez quelle est la politique gouvernementale et évaluez l’assistance éven-
tuelle des autorités du pays concerné.
Repérer éventuellement des experts de l’extérieur.
Déterminez les besoins en matière de soutien après la crise et les moyens d’y 4
répondre.
Tenez à jour les dossiers du personnel.
Veillez à ce que des arrangements appropriés en matière de sécurité soient
mis en place dans les lieux à risque et à ce que le personnel soit toujours tenu 5
informé des risques connus.
L’équipe de gestion des crises au siège devrait être l’autorité supérieure en matière
de prise de décision et coordonner toutes les actions en vue de faciliter la libéra-
tion. Il convient de noter que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ne payent pas
6
de rançon et ne donnent pas de biens sous la contrainte, mais qi’ils utiliseront tous
les moyens appropriés pour assurer la libération des collaborateurs détenus, enle-
vés ou pris en otage.
7
Préparation sur le terrain
Si une évaluation montre que la menace d’enlèvement est élevée, créez, à
l’intention du personnel et des délégués, une base de données d’information sur
les enlèvements, comprenant des informations personnelles, des photos récentes,
8
les coordonnées des familles, les besoins médicaux, le groupe sanguin, etc.
Maintenez un contact étroit avec les autres composantes du Mouvement
dans le pays (CICR, sous-délégations ou bureaux de la Fédération et
Société nationale hôte de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge).
9
L’équipe de gestion des crises doit être en liaison régulière avec son homo-
logue au siège, à Genève.
Établissez des contacts appropriés avec les ambassades et autres corps diplo-
matiques. 10
200 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Les équipes au siège et sur le terrain doivent veiller à gérer toutes les relations
avec :
la famille de la personne qui a été enlevée ;
les autorités (gouvernements du pays hôte et du pays d’origine) ;
la presse locale et internationale ;
les autres collaborateurs et employés ;
les autres organisations travaillant dans le pays ;
les ravisseurs ;
les communicateurs/les négociateurs.
!
À retenir ! Les besoins physiques et psychologiques d’une personne qui a
été libérée, ainsi que ceux des personnes directement touchées, doivent
primer sur les autres considérations.
Étant donné que le danger est plus grand dans les premières heures qui suivent
la prise d’otage et pendant la libération ou une tentative de libération, agissez
avec beaucoup de prudence lorsqu’arrive le moment de votre libération :
Écoutez les ordres donnés par vos ravisseurs et obéissez-y immédiatement.
Soyez vigilant et prêt à agir rapidement si les choses se passent mal.
Préparez-vous à des retards et des déceptions.
Ne faites pas de mouvements brusques ou inattendus.
N’oubliez pas que le danger est élevé également lorsque la situation évolue et que
chacun s’agite, par exemple lorsque le groupe se déplace.
1
Ce qu’il faut faire :
Gardez votre calme et votre sang-froid autant que possible, en particulier
lorsque vous êtes transporté dans un lieu ou un autre par vos ravisseurs (si vous
pouvez rester serein, vos ravisseurs pourraient le rester aussi) et attendez-vous
2
à avoir les yeux bandés, à être attaché ou à être blessé physiquement.
Acceptez d’obéir aux ordres, mais efforcez-vous de préserver votre estime de
3
soi et votre dignité personnelle, pour autant que la situation le permette.
Parlez aux ravisseurs, à moins que cela ne les rende plus nerveux.
Si possible, nouez des relations avec les ravisseurs et essayez de gagner leur
respect.
4
Soyez méfiant au sujet des informations qui vous sont données par vos
ravisseurs.
Restez propre autant que possible et demandez à avoir accès à des sanitaires.
Donnez aux ravisseurs des indications sur tout traitement médical dont vous
avez besoin.
Mangez ce que l’on vous donne, même si la nourriture est infecte. 5
Restez en bonne santé en pratiquant des exercices mentaux et physiques.
Profitez des objets ou des privilèges que vous accordent les ravisseurs, par
exemple, des livres, des journaux ou l’accès à la radio et, s’ils ne vous sont pas
proposés, demandez-les (si la situation le permet, demandez progressivement
davantage d’articles d’hygiène ou de livres). 6
Préparez-vous à connaître des moments de déprime liée au choc et au trauma-
tisme qui suivent la capture.
7
Reconnaissez que la captivité est une réalité et acceptez mentalement le chan-
gement de situation et de circonstances.
Préparez-vous mentalement à une longue attente − qui peut durer des mois −
avant votre libération.
Essayez de garder la notion du temps et demandez du matériel pour écrire.
Efforcez-vous de diriger votre activité mentale vers l’avenir et votre liberté. 8
Ce qu’il ne faut pas faire :
Se laisser aller à dans des violences verbales ou entraîner dans des conversa-
tions sur des sujets controversés, tels que les croyances politiques et reli-
gieuses, avec les ravisseurs.
9
Négocier sa propre libération et discuter des mesures que peuvent prendre la
Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge, car ces discussions pourraient compro-
mettre les négociations en cours.
Adopter une attitude agressive, hostile ou mélancolique. 10
202 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Cette section n’est qu’une courte introduction à un sujet très complexe. Les di-
rectives ci-après ne visent qu’à donner des informations de base sur les dangers des
mines. Il est fortement recommandé aux chefs de délégation de suivre un pro-
gramme de sensibilisation aux dangers des mines, à l’intention du personnel tra-
vaillant dans les zones dont on sait qu’elles sont minées ou qui pourraient l’être.
Même si les mines et leurs fils de déclenchement sont généralement enterrés et ca-
mouflés, délibérément ou naturellement, de nombreux indices révélant la pré-
sence de mines peuvent être reconnus même par une personne inexpérimentée :
203 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
1
reliques de guerre, par exemple bunkers, amoncellements de fils de fer
barbelés, dépôts de munitions, casques, véhicules détruits, armes abandon-
nées, etc ;
restes d’animaux, débris de chaussures ou autres signes similaires, pouvant
indiquer qu’un animal ou une personne a été victime d’une mine ;
2
objets jaunâtres ou verts, surfaces métalliques ou en plastique (toutes les mines
ne sont pas rondes : certaines ont une forme allongée et sont en bois) ;
fils de fer minces ou filaments tendus, enterrés ou emmêlés (semblables au
fil des cannes à pêche) ; 3
piquets de bois, en particulier s’ils sont reliés à du fil de fer ;
couleurs ou formes inhabituelles. Méfiez-vous des objets de forme arrondie,
exposées à l’air libre, qui sont rares dans la nature.
4
Règles générales à observer lorsque vous êtes dans une zone minée
Ne vous déplacez dans des zones à haut risque que lorsque c’est absolument
nécessaire.
Évitez de passer du temps dans des zones minées.
5
Restez sur des routes fréquentées qui ont été contrôlées pour déceler la pré-
sence éventuelle de mines.
Restez sur les routes à surface dure et évitez des chemins de terre fraîchement
battue.
6
Ne vous écartez jamais de la route/de la piste pour uriner.
Suivez les conseils des habitants avec précaution.
Procurez-vous des informations actualisées sur les mesures de sécurité en
matière de mines, notamment des cartes des zones minées, auprès
7
d’organisations spécialisées dans le déminage ou la sensibilisation aux dan-
gers des mines.
Sachez quels types de mines sont utilisés dans la zone.
N’oubliez pas que les mines se déplacent. 8
Ne vous approchez jamais de mines et ne les touchez pas.
N’utilisez jamais votre radio à proximité de mines.
Partez toujours du principe que s’il y a une mine à un endroit, il y en aura d’autres, 9
car les mines ne sont jamais posées isolément. N’oubliez pas que les mines peu-
vent se déplacer, notamment en cas de fortes pluies, de glissements de terrain et
d’inondations ; vous devez donc être particulièrement prudent, lorsque vous tra-
vaillez dans des zones touchées par ces phénomènes. 10
204 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Il faut savoir que dans les zones où des insurgés, des factions rebelles ou d’autres
parties belligérantes sont actifs, des champs de mines qui auraient été déminés
peuvent avoir été à nouveau minés. Les mines peuvent aussi avoir été déplacées
et posées sur les routes, pendant la nuit.
1
Si vous devez sonder une voie (voir ci-dessous) pour accéder à une victime
de mines afin de lui administrer les premiers soins et de la dégager, faites-le
uniquement si la victime est toujours en vie, en tant que mesure de dernier
ressort pour lui sauver la vie, et uniquement si vous ne pouvez pas deman-
der l’aide d’un professionnel.
2
Assurez-vous, lorsque vous vous atteignez la victime, de sonder la zone au-
tour d’elle et sous elle. (voir encadré à la fin de cette section)
Si le blessé a perdu le contrôle de lui-même, est en proie à une crise de pa-
nique ou devient hystérique, vous devez le calmer avant d’être trop près de
3
lui, car il pourrait mettre votre vie et la sienne en danger. Dans de nombreux
cas, cependant, les victimes de mines sont calmes en raison du choc trau-
matique qu’elles ont subi.
Parlez au blessé et dites-lui comment stopper l’hémorragie sans trop bouger.
4
Lorsque les premiers soins ont été administrés et que vous êtes prêt à quitter
le champ de mines, assurez-vous de prendre le même chemin que celui que
5
vous avez emprunté pour arriver jusqu’au blessé.
En tout dernier ressort, vous devez procéder de la manière suivante pour sortir
d’un champ de mines ou y entrer en vue de porter secours à quelqu’un :
Suivez exactement les traces de pneus du véhicule ou les empreintes de pas
dans le champ de mines. Il faut souligner qu’il s’agit d’un choix risqué, car 6
il est possible que la personne ou le véhicule d’origine ait poussé la mine sous
une couche de terre molle et qu’en suivant leurs traces, vous la déclenchiez
par inadvertence.
Déplacez-vous lentement, en vous concentrant. Si quelqu’un est pris de
panique, arrêtez-vous et attendez que la personne ait retrouvé son calme ;
7
veillez toujours à maintenir une distance de 15 à 20 mètres entre chaque
personne.
Si vous ne pouvez pas voir distinctement ou si vous ne vous rappelez pas du
chemin d’accès au champ de mines, si vous ne pouvez pas obtenir de l’aide
8
ni attendre cette aide, la seule possibilité qui vous reste est de sonder le ter-
rain pour déceler la présence de mines.
Dans les zones dont on sait qu’elles sont minées ou susceptibles de l’être, le personnel 9
doit suivre un programme de sensibilisation aux dangers des mines. Répétez les gestes
à faire en cas de découverte de mines ou lorsque du personnel se retrouve dans un
10
champ de mines.
206 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1
Les raisons pour lesquelles les munitions n’ont pas explosé lorsqu’elles ont été dé-
ployées sont nombreuses, mais ce n’est pas là notre sujet. Le point important est
que ces engins représentent, pendant des années, un grave danger pour la vie et
la santé des personnes vivant dans les zones touchées ; si vous travaillez dans une
zone qui pourrait être infestée de munitions non explosées, vous avez besoin des
2
conseils de professionnels. Comme dans les zones susceptibles d’être minées, ayez
toujours les coordonnées, actualisées et vérifiées, des centres et des agences de
lutte antimines, des responsables de la sécurité des Nations Unies/des ONG et de
la police dans votre zone, ainsi que des structures médicales. Une fois qu’un ac- 3
cident s’est produit, le temps presse et il est peut-être trop tard pour rechercher
les numéros de téléphone des personnes à contacter.
5
pour la population locale que pour les travailleurs humanitaires de la zone. Dans
le cas des bombes à dispersion, pas moins de 30 % n’explosent pas lors de l’impact
contre la cible et restent une grave menace, bien des années après un conflit.
On peut même trouver des munitions non explosées dans des arbres ou sus-
pendues à des branches ou à des barrières.
Les munitions non explosées se présentent sous diverses couleurs « mili-
taires » − kaki, vert, marron, brun clair, gris − ou peuvent être dépourvues
de peinture. Elles sont généralement en métal, parfois en plastique. Si elles
sont restées à l’air libre pendant longtemps, elles peuvent avoir rouillé, perdu
leur couleur, être partiellement cachées, couvertes de poussière et de boue,
et difficiles à reconnaître. Dans certains cas, les enfants sont attirés par leurs
couleurs brillantes et les accidents sont fréquents lorsqu’ils touchent des
munitions non explosées.
Nombre des règles à observer sont les mêmes que celles qui s’appliquent aux
zones minées.
Ne vous approchez jamais de munitions non explosées et ne les touchez pas.
Les munitions peuvent avoir pénétré dans le sol sans se déclencher et peu-
vent encore être dangereuses.
Ne ramassez pas de munitions non explosées.
Ne collectionnez pas des souvenirs de guerre.
Faites attention aux objets qui suscitent votre intérêt près de la route.
S’il y a des signes d’une attaque de bombes à dispersion, il y aura probable-
ment des centaines, voire des milliers de petites bombes à proximité.
!
de mines, en général. Déterminer quel est le type d’engin auquel les gens
se réfèrent peut avoir une réelle incidence sur l’établissement de vos pro-
grammes de déplacement, les zones infestées de mines posant souvent un
risque plus grand que les munitions non explosées. Cependant, en cas de
doute, envisagez le pire et évitez la zone. Même si une seule source indique
qu’une zone est dangereuse, évitez-la.
1
L’agression sexuelle est un acte de violence qui comprend la force physique et la
contrainte. Souvent, ceux qui forcent quelqu’un à avoir des relations sexuelles ne
recherchent pas le plaisir sexuel, mais expriment leur désir de blesser et de contrô-
ler une autre personne. 2
Dans de nombreux cas d’agression sexuelle, la victime connaît son agresseur et le
viol a lieu lors de manifestations sociales. C’est ce qu’on appelle le viol par une
connaissance. L’agresseur prétend généralement qu’il n’y a pas eu viol et la victime
a tendance à ne pas signaler l’acte aux autorités et à ne pas demander de l’aide. 3
Même si beaucoup de victimes ne parlent à personne de ce qui leur est arrivé, leurs
blessures émotionnelles sont susceptibles de se manifester, tôt ou tard, à travers un
changement de comportement, une dépression et même des tentatives de suicide.
4
Dans les cas où l’auteur de l’acte est inconnu, l’opportunisme est une raison com-
mune d’agression sexuelle. Souvent, le violeur opportuniste commet l’agression
5
pendant qu’il est en train de perpétrer une autre infraction, par exemple un cam-
briolage ou un détournement de véhicule. Pour cette raison, les mesures que vous
prenez pour renforcer votre sécurité personnelle peuvent aussi atténuer le risque
d’être victime de ces formes courantes de violences et d’agression sexuelle. Par
conséquent, il est très important de toujours se conformer aux mesures de sécu-
rité personnelle, telles que celles qui sont décrites ci-après. 6
Mesures de sécurité personnelle
Évitez :
✖ de vous déplacer seul(e) la nuit − à pied ou en voiture ; 7
✖ les lieux isolés, peu sûrs ou mal éclairés ;
✖ les zones à forte criminalité ;
✖ la consommation de drogues et l’abus d’alcool ;
✖ un style vestimentaire inapproprié à la culture et aux normes locales ;
8
✖ les relations intimes avec des habitants.
✔ Partagez un logement.
1
Consultez la victime sur les mesures prises, car il est important
qu’elle ait le sentiment d’avoir une certaine maîtrise de la situation.
2
Signalez l’agression
Après une agression, la Fédération internationale encourage les personnes à si-
gnaler cet acte de violence aux autorités locales. En cas d’agression sexuelle, la po-
lice doit intervenir, avec le consentement de la victime, et la confidentialité doit 3
toujours être respectée par les responsables principaux sur le terrain.
4
Sachez que la police questionnera la victime en détail au sujet de ce qui s’est passé.
Les policiers doivent se comporter correctement et traiter la victime avec dignité
et respect. Cependant, vous devez savoir qu’ils sont parfois moins sensibles que
ce que l’on souhaiterait.
!
À retenir ! Les témoins de viols et de violences sexuelles, les collègues et
les amis de la victime seront aussi affectés et auront besoin d’un soutien ap-
proprié. Un soutien et des conseils professionnels devraient être proposés
automatiquement à tous ceux qui pourraient en avoir besoin.
7
10
Annexe
Security framework and
Minimum Security
Requirements (MSR) for
Federation field operations
Document authorization
Stakeholder Name Position Date approved
Document
Markku Niskala Secretary General 15/10/07
authorizer
Version 1
214 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Table of contents
The security framework and MSR applies to all field operations. All delegates,
local staff, volunteers working with the Federation, visitors, Federation engaged
consultants, and any other personnel operating under the Federation umbrella in
the operational area are included in the term “Federation staff ” for the purpose
of the MSR.
All Federation staff are individually responsible for their accompanying family
members’ and visitors’ knowledge of and compliance with Federation security
regulations, plans and procedures.
The implementation and maintenance of the MSR are an integral part of all senior
field managers’ (Head of zone, regional representative, country representative,
Federation representative, team leader) responsibilities. While specific roles and
duties may be delegated, the ultimate responsibility and accountability for MSR
implementation and maintenance remains with the senior field manager.
216 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Effective security is also dependent of ensuring that the image and reputation of
the Red Cross Red Crescent movement is maintained at an operational field level.
Senior regional, country and operations managers are responsible for ensuring
that effective security planning is conducted and that sound security manage-
ment structures are established. The successful implementation of these plans will
also be dependent on effective monitoring of situations and maintaining work-
ing relations with other organisations and key players operating in the area.
tain a high level of awareness but also that they report any changes they observe,
in order that if required, plans can be adjusted.
Under this model it should be apparent that the layers are mutually supporting
and therefore at each level Minimum Security Requirements must be imple-
mented. Overall security will be diminished if any of the layers are weak.
If Federation staff find that the MSR is not in place or maintained they
have an obligation to inform the senior field manager responsible.
5.9. Communications
The senior field manager is to ensure that communications is established be-
tween operational field sites and the operational base that enables real time
two way communications 24/7.
Where the general risk assessment indicates that there is a possibility of hav-
ing to consider declaring yellow or higher security phases, the senior field
manager is to ensure that the communications is not dependent on public
or private commercial providers (e.g., land or mobile phone lines).
6. MSR finance
Senior field managers are to include security needs/costs when planning
budgets.
Senior field managers are to implement clear rules on finance security man-
agement, covering storage, cash transport, payments etc., in accordance
with financial procedures.
222 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
7. Abbreviations/acronyms
Abbreviation Meaning
MSR Minimum security requirements
NS National Society
PNS Participating National Society
HoZ Head of zone
Reg.rep Regional representative
Country rep. Country representative
Fed.rep Federation representative
8. Related documents
Impartialité
Il ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de
condition sociale et d'appartenance politique. Il s'applique
seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et
à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.
Neutralité
Afin de garder la confiance de tous, le Mouvement s'abstient de
prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses
d'ordre politique, racial, religieux et idéologique.
Indépendance
Le Mouvement est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics
dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent
leur pays respectif, les Sociétés nationales doivent pourtant
conserver une autonomie qui leur permette d'agir toujours selon les
principes du Mouvement.
Volontariat
Il est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.
Unité
Il ne peut y avoir qu'une seule Société de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte
à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.
Universalité
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits
égaux et le devoir de s'entraider, est universel.
La Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge soutient les
activités humanitaires des Sociétés
nationales parmi les populations
vulnérables.
La Fédération internationale,
les Sociétés nationales et le Comité
international de la Croix-Rouge
145000/2008 F ***
constituent le Mouvement
international de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge.