01.stay Safe Guide Pour La Securite 2013

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Stay safe

Préserver sa sécurité
édération
Guide de la F té
pour la sécuri
en mission
© Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
L’Agenda mondial de Toutes les parties de cette publication peuvent
être citées, copiées, traduites dans d’autres
la Fédération internationale langues ou adaptées aux besoins locaux sans
un accord préalable de la Fédération interna-
tionale des Sociétés de la Croix-Rouge et du
(2006-2010) Croissant-Rouge, à condition de citer claire-
ment le nom de la présente publication.

Au cours des cinq prochaines années, la Fédération


œuvrera, collectivement, à la réalisation des
objectifs et priorités suivants :

Nos objectifs
Objectif 1 : Réduire l’impact des catastrophes,
notamment le nombre de morts et de blessés.
Objectif 2 : Réduire le nombre des morts et des
malades et atténuer les effets des maladies et des
urgences de santé publique.
Objectif 3 : Accroître la capacité des commu-
nautés locales, de la société civile et de la Croix-
Rouge/du Croissant-Rouge de faire face aux
situations de vulnérabilité les plus urgentes.
Objectif 4 : Promouvoir le respect de la diversité
et de la dignité humaine, et réduire l’intolérance,
la discrimination et l’exclusion sociale.

Nos priorités
Améliorer notre capacité d’intervention locale, ré-
gionale et internationale en cas de catastrophe et
d’urgence de santé publique.
Intensifier notre action auprès des communautés
vulnérables dans les domaines de la promotion de
la santé, de la prévention des maladies et de la ré-
duction des risques liés aux catastrophes. by government funding

Développer considérablement nos programmes et


Illustrations par Pierre Wazem, 2007
notre travail de sensibilisation en matière de lutte
contre le VIH/sida.
2008
Renforcer notre action de sensibilisation sur les
Fédération internationale des Sociétés
questions humanitaires prioritaires, en particulier de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
la lutte contre l’intolérance, la stigmatisation et la Case postale 372
discrimination, ainsi que les efforts visant à ré- CH-1211 Genève 19
Suisse
duire les risques liés aux catastrophes. Téléphone: +41 22 730 4222
Télécopie: +41 22 733 0395
Courriel: secretariat@ifrc.org
Site Internet: www.ifrc.org
1 Contents
Stay safe – the International Federation’s guide to a safer mission

Table des matières


Remerciements ________________________________10
Avant-propos __________________________________11
Introduction ___________________________________12

Chapitre 1 | Cadre de sécurité___________________13

Niveaux de sécurité ______________________________13

Normes minimales de sécurité _____________________15

Les sept piliers de la sécurité ______________________15


Acceptation________________________________________16
Identification ______________________________________17
Information _______________________________________17
Règles ____________________________________________18
Comportement _____________________________________19
Communication ____________________________________20
Protection _________________________________________21

Stratégies et plans de sécurité _____________________21


Acceptation________________________________________22
Protection _________________________________________23
Dissuasion ________________________________________24

Plans de sécurité ________________________________24

Plans d’urgence _________________________________24

Phases de sécurité_______________________________25

Fonctions et responsabilités en matière de sécurité ___26


Fonctions et responsabilités des responsables de terrain _______26
Fonctions et responsabilités des délégués __________________26
Gestion de l’information______________________________27
2 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Échange d’information avant et après un événement_________27

Emblèmes de la croix et du croissant rouges


et le logo de la Fédération internationale _____________28
Emblèmes _________________________________________28
Protocole III _______________________________________29
Logo de la Fédération internationale _____________________29
Rapports entre la Fédération internationale, les Sociétés
nationales participantes et la Société nationale _____________30

La sécurité et les équipes spécialisées d’intervention


en cas de catastrophe ____________________________31
Équipes d’évaluation et de coordination sur le terrain (FACT) _31
Unités d’intervention d’urgence (ERU)___________________32
Équipes régionales d’intervention d’urgence (RDRT) ________32

Chapitre 2 | Sécurité personnelle ________________35

Mieux connaître la sécurité ________________________35


Moindre respect de l’emblème
et du droit international humanitaire ____________________35
Nature du conflit armé _______________________________36
Implication des bénéficiaires dans le conflit________________36
La pauvreté accroît la criminalité________________________37
Catastrophes naturelles _______________________________37
Désintégration des structures de l’État ___________________37
But de l’aide humanitaire _____________________________37
Concurrence et absence de code de conduite_______________37
Évaluation des menaces et des risques ____________________39

Dimension culturelle ______________________________40


Ménager les susceptibilités ____________________________41

Préparation des missions et des voyages ____________43


Sécurité dans les aéroports ____________________________44
Taxis _____________________________________________45
3 Table des matières
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Présence des membres de la famille ________________45


Considérations particulières et règles applicables aux enfants __46
Règles pour les parents _______________________________46
Règles pour les gardes d’enfants ________________________48

La sécurité et les employés de maison ______________48

Sac d’effets personnels ___________________________50

Chapitre 3 | Sécurité des véhicules ______________51

Conduite des véhicules de la Fédération_____________52


Qui peut conduire les véhicules de la Fédération ? __________52
Qui peut être transporté ? _____________________________52
Règles fondamentales concernant l’utilisation
des véhicules de la Fédération __________________________53

Stationnement __________________________________54
Sécurité et utilisation des véhicules _________________55
Avant d’utiliser un véhicule ____________________________55
Au volant _________________________________________56
Précautions générales de sécurité ________________________57
Dangers sur la route _________________________________57

En cas d’accident________________________________57
Listes récapitulatives _____________________________59

Chapitre 4 | Déplacements sur le terrain _________63

Procédures de la Fédération relatives


aux déplacements sur le terrain ____________________64
Planification des voyages sur le terrain____________________64
Le voyage a-t-il été autorisé ?___________________________65
Conception des plans d’urgence ________________________65
Pendant les voyages sur le terrain________________________66
4 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Sécurité des transports aériens ____________________68


Voyager en hélicoptère _______________________________68
Conduite des opérations aériennes ______________________70

Voyager par bateau ______________________________70


Postes de contrôle _______________________________71
La préparation dépend du contexte ______________________72
Comment se comporter avant, pendant
et après le passage d’un poste de contrôle _________________73
Orientations générales________________________________74

Convois ________________________________________75
Organisation_______________________________________77

Chapitre 5 | Sécurité dans les locaux


de la Fédération _______________________________79
Choisir un site ___________________________________80
Voisinage _________________________________________80
Accès_____________________________________________80
Infrastructure et services de base ________________________80
Espace physique ____________________________________81
Limites physiques ___________________________________81
Risques naturels ____________________________________81
Choix du site d’une Unité d’intervention d’urgence (ERU)____82

Bureaux ________________________________________86
Sécurité de l’information dans les bureaux de la Fédération____90

Lieux de résidence _______________________________92


Aspects à considérer avant de choisir un lieu de résidence _____92
Sécurité de votre lieu de résidence _______________________94
Périmètres ______________________________________94
Portes et serrures __________________________________95
Éclairage extérieur ________________________________96
5 Table des matières
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Refuge sécurisé dans l’habitation_______________________96


Matériel de lutte contre l’incendie et de sécurité____________98
Sécurité pendant un séjour à l’hôtel _____________________98
Protection incendie dans les hôtels _____________________102

Entrepôts ______________________________________103
Manipulation de l’argent liquide ___________________104
Transport de fonds _________________________________105

Systèmes d’alarme______________________________107

Protection incendie______________________________108
Précautions élémentaires contre l’incendie________________108
Mesures à prendre immédiatement en cas d’incendie _______110
Incendie dans un immeuble __________________________110
Si vous ne pouvez pas sortir par les issues de secours ________111
Si une personne prend feu____________________________112

Chapitre 6 | Sécurité dans les relations


avec les bénéficiaires _________________________113

Camps de réfugiés et de personnes déplacées ______113


Consignes de sécurité relatives à la gestion des camps _______114

Distributions ___________________________________117
Planification ______________________________________117
Gérer l’information et les attentes ______________________118
Circuits d’approvisionnement et stocks régulateurs _________119
Connaissance du contexte local et contacts avec la population 120
Choix du site _____________________________________121
Sécurité du site ____________________________________122
Maîtrise des accès __________________________________122
Maintien de l’ordre _________________________________123
Intervention en cas d’urgence _________________________124
6 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Chapitre 7 | Communications __________________127

Système de communication
de la Fédération internationale ____________________128

Radio _________________________________________128
Radio à très haute fréquence (VHF) ____________________128
Principales commandes d’une radio VHF _____________128
Comment se propagent les signaux VHF______________129
Antennes ______________________________________130
Batteries ______________________________________131
Avantages de la radio VHF ________________________131
Inconvénients de la radio VHF _____________________131
Erreurs/problèmes courants ________________________132
Radio à haute fréquence (HF)_________________________132
Avantages de la radio HF__________________________134
Inconvénients de la radio HF ______________________134
Gestion des indicatifs d’appel de la Fédération ____________135

Téléphone mobile _______________________________138

Communications par satellite _____________________138


Le téléphone par satellite_____________________________139
Connexion au satellite_______________________________139
Couverture _______________________________________140

Chapitre 8 | Santé sur le terrain ________________143


Quels sont les risques sanitaires ? _________________144
Avant une mission ______________________________145
Vaccination ____________________________________146
Pendant une mission ____________________________146

Principales précautions à observer sur le terrain _____147


Hygiène _________________________________________147
7 Table des matières
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Alimentation______________________________________147
Eau _____________________________________________148
Exposition au soleil _________________________________148
Baignade _________________________________________149
Relations sexuelles et maladies sexuellement transmissibles ___149
Animaux et insectes ________________________________150
Maladies transmises par les moustiques __________________150
Paludisme _____________________________________150
Précautions ____________________________________150
Dengue _______________________________________151
Morsures de serpent ________________________________151
Comment réagir en cas de morsure de serpent__________152

Trousses de secours ____________________________152


Trousse de secours des véhicules __________________________153
Trousse chirurgicale ___________________________________153
Plans d’évacuation sanitaire ______________________154
Considérations générales_____________________________154
Ambulances aériennes _______________________________155
Catégories d’évacuation sanitaire_______________________156
Étapes de l’évacuation sanitaire ________________________156
Facteurs contribuant au bon déroulement de l’évacuation _____158
Facteurs nuisant au bon déroulement de l’évacuation _______159

Stress_________________________________________160
Symptômes d’épuisement nerveux _____________________160
Comment éviter le stress cumulatif _____________________161
Quelques conseils pour gérer le stress ___________________162
Programme de soutien psychologique pour les délégués _____163

Chapitre 9 | Catastrophes naturelles ____________165


Lignes directrices générales en cas
de catastrophe naturelle _________________________165
Avant une catastrophe naturelle _______________________166
Pendant une catastrophe naturelle______________________167
Après une catastrophe naturelle________________________167
8 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Tremblements de terre ___________________________169


Avant un tremblement de terre ________________________170
Pendant un tremblement de terre ______________________170
Après un tremblement de terre ________________________170

Tsunamis ______________________________________172
Avant un tsunami __________________________________172
Pendant un tsunami ________________________________172
Après un tsunami __________________________________173

Inondations ____________________________________173
Précautions à prendre pendant une inondation ____________173
Lorsque vous êtes à pied pendant une inondation __________174
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une inondation ____________________________________174
Choix d’un véhicule ________________________________175
Après une inondation _______________________________175
Coulées de boue _______________________________176
Lorsque vous êtes à l’intérieur pendant
une coulée de boue _________________________________176
Lorsque vous êtes à l’extérieur pendant une coulée de boue____176
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une coulée de boue _________________________________176
Après une coulée de boue ____________________________176
Ouragans et cyclones ___________________________177
Avant un ouragan ou un cyclone_______________________177
Pendant un ouragan ou un cyclone _____________________177
Après un ouragan ou un cyclone _______________________178
Ouragans et cyclones pendant une inondation ______178
Éruptions volcaniques ___________________________179
Lorsque vous êtes à l’intérieur pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Lorsque vous êtes à l’extérieur pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant
une éruption volcanique _____________________________180
Pour vous protéger des éruptions volcaniques _____________180
9 Table des matières
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Chapitre 10 | Situations dangereuses ___________181


Mesures de protection dans les zones à haut risque__182
Sacs de sable ______________________________________183
Matériel nécessaire pour construire un abri
avec des sacs de sable _____________________________183
Abris ____________________________________________185
Murs anti-souffle___________________________________186
Quand construire des murs anti-souffle__________________186
Mesures à prendre en cas de tirs __________________186
Lorsque vous êtes dans un véhicule _____________________186
Lorsque vous êtes à pied _____________________________187
Lorsque vous êtes dans un bâtiment ____________________187
Lorsque vous êtes sous la menace d’une arme _____________187
Explosions _____________________________________188
Si vous êtes à pied à l’extérieur
lorsqu’une explosion se produit ________________________188
Si vous êtes dans un véhicule
lorsqu’une explosion se produit ________________________189
Si vous êtes dans un bâtiment
lorsqu’une explosion se produit ________________________189
Alertes à la bombe ______________________________189
Lorsque vous êtes dans le bureau de la délégation __________189
Si une bombe explose dans le bureau
de la délégation ou à proximité ________________________190
Film anti-éclats ____________________________________190
Embuscade ____________________________________193
Comment éviter d’être pris dans une embuscade___________194
Comment réagir pendant une embuscade ________________194
Détournements de véhicules______________________195
Comment éviter les détournements de véhicules ___________196
Comment se comporter lors d’une tentative
de détournement de véhicule _________________________196
Comment se comporter pendant un détournement
de véhicule _______________________________________197
Prise d’otages__________________________________198
Préparation au siège ________________________________198
Préparation sur le terrain_____________________________199
10 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Si vous êtes pris en otage _____________________________199


Pendant une tentative de libération _____________________201
Mines et munitions non explosées _________________201
Règles générales à observer
lorsque vous êtes en zone minée _______________________202
Que faire si vous trouvez une mine _____________________203
Marquage des mines ________________________________203
Si quelqu’un est blessé dans un champ de mines ___________204
Munitions non explosées_____________________________205
Faits concernant les munitions non explosées _____________207
Violences et agression sexuelle ___________________208
Mesures de sécurité personnelle________________________209
Comment réagir pendant une agression sexuelle ___________209
Après une agression sexuelle __________________________210
Signalez l’agression _________________________________210

Annexes ______________________________________213
Security framework and Minimum Security
Requirements (MSR) for Federation field operations __213

Remerciements
Nous tenons à remercier les responsables de terrain, les délégués chargés de la
sécurité et des collègues pour leur contribution au contenu du présent manuel,
pour les conseils prodigués et pour le temps qu’ils ont consacré à la relecture
du projet de texte. Nous remercions tout particulièrement Tor Planting pour
sa contribution à la sécurité au sein de la Fédération internationale et pour
avoir, par ses efforts et son dynamisme, permis la création de l’Unité de la sé-
curité.

Ce manuel a été élaboré et rédigé par Lars Tangen, John Dyer et Karl Julisson
de l’Unité de la sécurité de la Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Nous remercions l’équipe des publica-
tions du Secrétariat de la Fédération internationale pour les efforts qu’elle a
consacrés à la mise en page de l’ouvrage et à l’organisation des tâches à ac-
complir pour faire de ce manuel une réalité.
11 Avant-propos
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Avant-propos
De plus en plus, la Fédération internationale est amenée à mener une action
dans des situations de catastrophe naturelle et dans des régions où le contexte
politique et social complexe et instable peut avoir des conséquences pour le dé-
roulement de ses opérations humanitaires. Les risques encourus par ceux qui
se trouvent sur le terrain étant généralement plus élevés, il est important de
promouvoir une plus grande vigilance pour préserver la sécurité et le bien-
être du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans son ensem-
ble – délégués employés par la Fédération, personnel détaché, personnel local
durant les heures de travail, volontaires travaillant avec la Fédération, visi-
teurs, consultants et membres de famille des délégués.

Bien que les risques varient d’un pays à l’autre, il faut savoir qu’un incident
peut se produire dans toutes les zones où des opérations sont menées. Il est
inquiétant de constater que, partout dans le monde, les humanitaires doi-
vent faire face à des dangers toujours plus nombreux et plus divers dans leurs
activités quotidiennes et qu’ils sont de ce fait individuellement plus vulnéra-
bles. Dans l’accomplissement de sa mission humanitaire, le personnel de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge doit toujours se conformer aux règles es-
sentielles de sécurité et agir de façon appropriée en toutes circonstances.

Pour préserver sa sécurité sur le terrain, il est capital de bien savoir à quels
types de situations chacun peut être confronté et comment se comporter pour
réduire au minimum les risques pour sa propre sécurité et celle de ses col-
lègues. Conçus à l’intention du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge, les deux manuels Stay Safe Préserver sa sécurité, comprenant le Guide de
la Fédération pour la sécurité en mission et le Guide de la Fédération pour les res-
ponsables de la sécurité, fournissent les outils nécessaires pour mettre en place
et maintenir un cadre de sécurité efficace et adapté au contexte, partout où la
Fédération internationale intervient dans le monde.

Markku Niskala
Secrétaire général
12 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Introduction
La sécurité, c’est d’abord un état d’esprit. Pour préserver au maximum leur
sécurité, les délégués et le personnel doivent faire preuve de vigilance*.

La vigilance commence par les précautions que l’on prend systématiquement


pour se protéger dans la vie quotidienne : attacher sa ceinture de sécurité, met-
tre un gilet de sauvetage, fermer la porte à clé, etc. Mais pour la plupart d’entre
nous, en mission, le danger prend un autre visage et nous devons parfois nous
adapter à un environnement plein de nouvelles menaces – mines, tirs, postes
de contrôle, animaux sauvages, risques naturels, etc. Il faut alors régulière-
ment faire le point sur ce qui peut constituer une menace pour notre sécurité
et nous adapter rapidement à la nouvelle situation.

Être vigilant, c’est aussi prévoir les problèmes et les éviter, c’est-à-dire repérer
tout ce qui risque de vous blesser, vous-même ou vos collègues, de porter at-
teinte aux ressources, et de vous empêcher ainsi de porter secours aux bénéfi-
ciaires, la raison même de votre présence sur le terrain.

L’Unité de la sécurité a rédigé ce manuel dans un souci d’utilité maximale et


de simplicité d’utilisation. Ainsi, accompagné des annexes (en anglais) et des
documents d’appui que vous trouverez sur FedNet et, complété par les stages
de formation à la gestion de la sécurité organisés par l’Unité de sécurité, ce ma-
nuel devrait constituer pour vous une boîte à outils utile et efficace, qui vous
permettra d’agir sur le terrain en toute sécurité.

Gardez-le à portée de main – et préservez votre sécurité.

Si vous avez des questions, des observations à formuler ou des problèmes dont
vous souhaitez nous faire part, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse suivante :
security.unit@ifrc.org.

Vous pouvez joindre l’Unité de sécurité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, aux
numéros suivants :
■ Lars Tangen (Responsable) – Mobile : +41 79 217 3371
■ John Dyer (coordinateur de la sécurité) – Mobile : +41 79 251 8015
■ Karl Julisson (coordinateur de la sécurité) – Mobile : +41 79 308 9842

* Par souci de lisibilité, il est en général fait usage, dans le présent texte, du masculin générique pour désigner les deux sexes.
Chapitre Cadre de sécurité
1 1

5
Les niveaux de sécurité
Les différents niveaux du cadre de sécurité de la Fédération internationale tra-
duisent bien le fait que la sécurité appelle des solutions pluridimensionnelles. Il
ne suffit pas que les organes de direction de la Fédération mettent l’accent sur la 6
sécurité si les dispositions ne sont pas appliquées au niveau de la région ou du pays
(niveau opérationnel), ou encore si chacun ne prend pas les mesures appropriées
pour assurer sa propre sécurité. De même, la sécurité est compromise si les me-
sures de sécurité sont bien appliquées au niveau individuel mais pas à un échelon 7
supérieur, c’est-à-dire celui du pays ou du siège.

8
Sur le plan stratégique, la Fédération internationale et les Sociétés nationales
membres sont chargées de veiller à ce que les consignes établies permettent effec-
tivement de protéger et de renforcer l’image du Mouvement international de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Pour cela, elles s’attachent à agir dans le res-
pect des Principes fondamentaux1 et du Code de conduite2, et veillent à la mise
en place de politiques et de procédures efficaces pour orienter les opérations sur
le terrain. Elles ont aussi la responsabilité, en tant qu’employeurs, de veiller à ce
9
1. Les sept Principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont l’humanité,

10
l’impartialité, la neutralité, l’indépendance, le volontariat, l’unité et l’universalité.
2. Le Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et pour les organisations
non gouvernementales lors des opérations de secours en cas de catastrophe se trouve sur le site de la Fédération (en an-
glais) à l’adresse suivante : http ://www.ifrc.org/publicat/conduct/.
14 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Système de sécurité de la Fédération

Niveau stratégique Niveau opérationnel


î Principes fondamentaux î plan de sécurité rigoureux

î Code de conduite (organisation) î bonne gestion de la sécurité

î Politique et stratégie de sécurité î relations extérieures/

î soutien actif du terrain information


24h/24, 7 jours/7 î conduite institutionnelle /

î recrutement/formation intégrité
stratégique
î coopération
interinstitutionnelle
opérationnel

individuel

Niveau individuel
î conduite personnelle (personnel)

î compétence

î précautions élémentaires de sécurité

î respect des règles de sécurité

que les procédures de recrutement, de formation et de gestion permettent au per-


sonnel de remplir les fonctions que l’on attend de lui.

La sécurité passe aussi par le maintien de l’image et de la réputation du Mouve-


ment au niveau opérationnel3. Les dirigeants des instances régionales et natio-
nales et des sous-délégations sont chargés d’assurer une bonne planification et la
mise en place des structures adéquates de gestion de la sécurité. L’exécution réus-
sie des plans en la matière dépend aussi du suivi de la situation et des relations de
travail entretenues avec les autres organisations et les principaux acteurs présents
sur le terrain des opérations.

3. Toutes les régions où du personnel Croix-Rouge ou Croissant-Rouge est présent.


15 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Vous êtes censé, à titre individuel, accomplir d’une manière compétente les tâches
qui vous incombent, et être respecté pour le travail que vous faites. Vous devez
vous assurer d’avoir bien compris quelles sont vos responsabilités dans l’opération
menée. Vous devez aussi bien connaître les plans relatifs à la sécurité et vous
conformer aux consignes en la matière. En tant qu’acteur de terrain, vous êtes
2
aussi au plus près de la situation, et vous devez être le plus en phase possible avec
le milieu qui vous entoure. Aussi devez-vous non seulement y être toujours atten-
tif, mais encore signaler tout changement que vous y observez pour permettre, au
besoin, de modifier les plans. 3
Ce modèle de sécurité montre que les niveaux se renforcent mutuellement et qu’il
faut que les responsabilités en matière de sécurité soient assumées à chaque niveau.
La sécurité de l’ensemble sera compromise si l’un quelconque des niveaux présente
la moindre faiblesse.
4
Normes minimales de sécurité
Un ensemble de normes minimales de sécurité (NMS) a été établi pour permet- 5
tre le fonctionnement du système de sécurité de la Fédération internationale. Ces
normes définissent les critères et procédures minimaux à respecter pour que
l’organisation s’acquitte du devoir qui lui incombe de créer les conditions opéra-
tionnelles les plus sûres possible tout en remplissant son mandat humanitaire. 6
Les NMS de la Fédération internationale, présentées en détail à l’annexe A, por-
tent sur les domaines suivants :
 conduite personnelle,
 formation et préparation, 7
 gestion de la sécurité,
 règlement de sécurité et plans d’urgence,
 phases de sécurité,
 gestion des incidents critiques,
 contrôle des déplacements sur le terrain,
8
 aspects financiers.

Les sept piliers de la sécurité 9


La sécurité sur le terrain, au niveau tant institutionnel qu’individuel, repose, à la
Fédération internationale, sur sept principes connus sous le nom des sept piliers

10
de la sécurité. Les deux premiers, qui concernent l’acceptation politique et opé-
rationnelle, la diffusion des Principes fondamentaux du Mouvement, l’emblème
16 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

et la déclaration aux autorités, concernent plus particulièrement la Croix-Rouge


et le Croissant-Rouge. Les autres peuvent s’appliquer à n’importe quelle organi-
sation ou société multinationale désirant protéger son personnel. Les modalités
pratiques d’utilisation de ces piliers et le poids accordé à chacun d’eux dépendent
des conditions de sécurité et des risques que comporte la situation dans laquelle
on se trouve.
Les sept piliers sont :

PILIERS DE LA SÉCURITÉ

1. Acceptation 5. Comportement
2. Identification 6. Communication
3. Information 7. Protection
4. Règles

1. Acceptation
Ce pilier définit la nécessité d’être accepté sur les plans politique, opérationnel et
culturel par toutes les parties en tant qu’acteur humanitaire neutre et impartial.
L’acceptation de la présence du Mouvement sur le théâtre des opérations est ca-
pitale pour que l’organisation puisse agir. La Fédération internationale n’établit
une présence qu’avec l’accord de la Société nationale hôte. L’acceptation doit aussi
être individuelle, c’est-à-dire que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge doit accepter de travailler selon les principes, le code de conduite et les rè-
gles et procédures du Mouvement.
17 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
2. Identification
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge doivent être identifiés comme tels et uti-
lisent principalement les emblèmes à cet effet. Tous les locaux et tous les véhicules
doivent porter visiblement le logo de la Fédération internationale. La Fédération
et ses membres doivent aussi se distinguer des autres acteurs humanitaires présents
2
dans la région et présenter un profil opérationnel bien identifié.

Comment ce pilier s’applique-t-il 3


à vous personnellement ?
 Vous devez accepter le fait d’être envoyé dans des lieux où la culture et le milieu
de travail sont différents des vôtres ou de ceux auxquels vous êtes habitué.
 Vous devez accepter la nouvelle culture, apprendre à connaître le système local
4
des valeurs, des coutumes, des lois et des règles de conduite, et vous y confor-
mer dans vos actions.
 Vous devez accepter la possibilité de travailler dans un environnement d’insécurité.
5
3. Information
L’information doit être constamment à jour et des mécanismes de diffusion effi-
caces doivent être mis en place, surtout pour communiquer des faits risquant
6
d’avoir une incidence sur la sécurité. L’ensemble du personnel doit prendre
l’habitude de recueillir et de transmettre le plus d’informations possible sur la sé-
curité. Les informations sensibles touchant aux activités militaires ou à des ques-
tions politiques, religieuses ou autres ne doivent pas être évoquées en public ni 7
Comment ce pilier s’applique-t-il
à vous personnellement ? 8
 Faites-vous reconnaître en portant toujours votre insigne de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge et en ayant toujours sur vous votre carte d’identité.
 Annoncez à l’avance tout voyage ou déplacement − surtout dans une zone sen-
sible − à toutes les parties concernées. 9
 Utilisez pour vos déplacements des véhicules marqués de la croix ou du crois-
sant rouge.
 Assurez-vous que les locaux, bureaux et entrepôts de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge sont clairement désignés comme tels.
10
18 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

communiquées par radio, téléphone ou télécopie. Tout incident de sécurité doit


être rapporté, défini et analysé, et être suivi de mesures appropriées pour corriger
les carences éventuellement constatées. Il est important d’avoir de bonnes relations
avec les médias, mais tout entretien, formel ou non, qui leur est accordé doit être
limité aux questions opérationnelles.

Comment ce pilier s’applique-t-il


à vous personnellement ?
 Renseignez-vous sur la région dans laquelle vous travaillez et suivez les événe-
ments politiques, sociaux et économiques ainsi que les risques naturels dans le
pays et la région.
 Souvenez-vous que vous devez vous tenir au fait des conditions de sécurité.
 Recueillez et faites circuler dans votre équipe toute information sur la sécurité, et
signalez tout incident à votre responsable.

4. Règles de sécurité
Des règles de sécurité doivent obligatoirement être établies pour atténuer les
risques et menaces et créer des conditions de vie et de travail sereines. Elles sont
spécifiques à chaque délégation et à la région dans laquelle elle opère. Elles
s’appliquent à tous, délégués, personnel local, familles et visiteurs, et c’est le chef
de délégation ou le chef de délégation régionale qui est chargé de les faire respec-
ter. Un exemplaire des règles de sécurité de chaque délégation doit être remis à
l’Unité de la sécurité du Secrétariat de la Fédération à Genève et mis à jour après
chaque incident critique ou toute détérioration des conditions de sécurité. Des
plans et des procédures d’urgence, notamment des plans d’évacuation sanitaire et
de évacuation provisoire, doivent être établis et bien connus de tout le personnel.
Toute violation délibérée des règles est considérée comme une faute grave pou-
vant entraîner, selon les circonstances, le renvoi de la mission. Les règles de sécu-
rité s’appliquent aussi à tout le personnel des Sociétés nationales opérant dans le
pays à titre bilatéral sous l’égide de la Fédération internationale.
19 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Comment ce pilier s’applique-t-il
à vous personnellement ?
 Suivez les règles et les consignes de sécurité en vigueur dans votre délégation. 2
 Respectez les consignes de voyage, les règles de conduite automobile, les res-
trictions de déplacement et les couvre-feux.
 Tenez-vous au fait des plans et procédures définis pour les situations d’urgence,
l’évacuation sanitaire et la évacuation provisoire. 3
5. Comportement
La sécurité sur le terrain dépend pour beaucoup du comportement de chacun, no- 4
tamment de la solidarité avec les membres de l’équipe et d’une conduite correcte.
Chacun doit connaître ses points forts et ses faiblesses et ne jamais provoquer

5
d’incident par un comportement indélicat. Il faut toujours rester intègre et ne
pas prendre parti dans les problèmes de la communauté. Le bien-être physique et
psychique est aussi un élément important. Un comportement correct, courtois,
impartial et neutre est une règle d’or pour les délégués et le personnel.

Comment ce pilier s’applique-t-il 6


à vous personnellement ?
 Adoptez un comportement droit, faites preuve d’autodiscipline et respectez la cul-
ture locale, ses coutumes, son code vestimentaire et tous autres aspects sensibles.
 Souvenez-vous que vous représentez la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge quelle
7
que soit l’heure ou le jour, que votre comportement reflète l’ensemble du Mouve-
ment et qu’il peut avoir des répercussions sur la sécurité de vos collègues.
 Restez discret pour ne pas devenir la cible d’actes délictueux et soyez toujours
attentif à ce qui vous entoure. 8
 Maintenez-vous en bonne santé physique et psychique et, au besoin, deman-
dez de l’aide.
 Faites part à votre responsable de toutes vos observations concernant la sécurité.
9

10
20 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

6. Communication
Le maintien de la sécurité passe par un système de communication fiable et indépen-
dant. Des réseaux de communication efficaces doivent être établis pour suivre et
contrôler les mouvements du personnel, donner des informations sur la situation dans
la zone d’intervention et, dans l’éventualité d’une crise, traiter cette crise. Tout le per-
sonnel doit savoir manier les appareils de communication et connaître les règles rela-
tives à leur utilisation. Ce n’est ni la radio ni un quelconque équipement qui, en soi,
vous permettra d’accroître votre sécurité, mais l’utilisation correcte que vous en ferez.

Comment ce pilier s’applique-t-il


à vous personnellement ?
 Respectez les règles de sécurité concernant la notification de vos déplacements.
 Sachez comment utiliser vos appareils de communication et vérifiez leur bon
fonctionnement avant de quitter la base des opérations.
 Respectez les règles d’utilisation de la radio et des canaux réservés aux com-
munications d’urgence et aux opérations. Parlez toujours lentement et distinc-
tement lorsque vous transmettez des informations.

7. Protection
Des mesures doivent être prises pour veiller à ce que la protection du personnel et
des installations de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge soit adaptée à la situa-
tion. Celles-ci peuvent aller du choix de lieux de résidence et de bureaux de délé-
gation sûrs, permettant le bon fonctionnement d’appareils de communication, à
l’utilisation de dispositifs protecteurs tels que barrières physiques, systèmes d’alarme
et gardes. Des consignes en cas d’incendie doivent être établies et les issues de se-
cours des habitations et des bureaux doivent rester dégagées et être régulièrement
contrôlées. Tous les locaux d’habitation doivent être approuvés par la Fédération.
Les délégués doivent se souvenir qu’ils sont responsables de tout le matériel qui
leur a été confié et qu’ils doivent le protéger contre les dégradations et le vol.

Comment ce pilier s’applique-t-il


à vous personnellement ?
 Familiarisez-vous avec les consignes d’urgence et d’évacuation en vigueur dans
votre délégation.
 Soyez attentif à toutes les mesures de protection dans la zone des opérations
où vous travaillez.
21 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Stratégies et plans de sécurité
L’approche générale de la Fédération internationale en matière de sécurité repose
sur la prévention, et privilégie la prévoyance par rapport à la réaction. Elle vise à
créer les conditions d’intervention les plus sûres possible afin que la Fédération
2
puisse remplir son mandat humanitaire tout en préservant la sécurité et le bien-
être de ses délégués, de son personnel et des volontaires. Il faut pour cela :
 un bon plan de sécurité établi en fonction des conditions de sécurité ;
 une grande attention personnelle et institutionnelle à la sécurité et une ges-
3
tion active de la sécurité ;
 de bonnes relations extérieures, un bon fonctionnement en réseau et une
collecte efficace de l’information ;
 la diffusion des Principes fondamentaux, de l’emblème et du mandat huma- 4
nitaire du Mouvement ;
 une conduite personnelle et institutionnelle correcte et impartiale ;
 une planification des opérations et une surveillance constante de la situation.
5
La réduction des risques est la clé de voûte de cette approche fondée sur la pré-
vention. Trois stratégies de sécurité sont communément utilisées pour réduire les
risques : l’acceptation, la protection et la dissuasion. Une fois ces stratégies com-
prises, vous pourrez déterminer comment les utiliser pour réduire les risques dans
votre propre situation et, ainsi, comment les transposer dans votre plan général
6
de sécurité.

7
Stratégies de sécurité

Trois grands moyens de réduire les risques 8


Acceptation
9
Protection Dissuasion
10
22 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Acceptation
L’acceptation de notre présence et de notre travail réduit ou écarte la menace. C’est
la stratégie que préfère le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Adopter cette stratégie, c’est :
 mener une politique active de diffusion : faire savoir qui vous êtes, ce que
vous faites et ce que vous projetez de faire ;
 prendre l’avis de la communauté locale et, au besoin, adapter les pro-
grammes pour qu’elle les accepte mieux ;
 suivre en permanence la situation locale et savoir quels sont les problèmes
qui risquent de nuire à l’acceptation de votre équipe.

En pratique…

Lors de l’intervention de 2005 consécutive au tremblement de terre en Asie du Sud,


de nombreuses organisations humanitaires ont eu du mal à mener leurs opérations
parce qu’elles ont été accusées de chercher à corrompre les femmes en les faisant
travailler et en leur inculquant les valeurs occidentales. La Fédération a activement
consulté les communautés locales, a élaboré des programmes ciblant les besoins
définis par les communautés et a veillé à ce que tout le personnel se comporte et
s’habille en respectant les normes culturelles locales. La Fédération a connu moins
de déboires et de cas de harcèlement que certaines organisations moins soucieuses
des convictions locales.

Protection
Elle consiste à réduire la vulnérabilité plutôt que la menace pour réduire le risque,
en utilisant des procédures et du matériel de protection pour « endurcir la cible ».

Adopter cette stratégie, c’est :


 déterminer clairement quelles sont les menaces physiques qui pèsent sur
l’organisation et quels sont les points vulnérables ;
 faire le nécessaire pour mettre en place des mesures destinées à réduire la vul-
nérabilité : améliorer la sécurité physique en engageant des gardes, élever
des murs d’enceinte ou des clôtures, mettre des barreaux aux fenêtres, ren-
forcer les serrures et les alarmes, etc. ;
 bien savoir que si les mesures prises sont disproportionnées par rapport à la
menace, elles peuvent aboutir à l’opposé des résultats souhaités et avoir des
conséquences négatives pour votre image et votre sécurité.
23 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
En pratique…

Le cambriolage des maisons et appartements, souvent à l’origine de violences et même 2


de viols, est un risque bien connu dans la capitale kenyane, Nairobi. C’est pourquoi les
maisons ont une porte supplémentaire à barreaux qui permet d’isoler les pièces de
séjour du reste de la maison et de mieux protéger les occupants contre cette menace.

Dans de nombreuses régions, surtout celles où il y a un fort taux de délinquance, no-


3
tamment de cambriolages et de vols, la Fédération emploie des agents de sécurité
pour restreindre l’accès à ses locaux et les protéger en dehors des heures de travail.

4
Dissuasion
Il s’agit de contrer les menaces par des sanctions juridiques, politiques ou écono-
miques ou des actions armées pouvant avoir des conséquences graves pour les au-
teurs des menaces. 5
Adopter cette stratégie, c’est :
 savoir qu’il est très difficile pour une organisation humanitaire de l’appliquer
car elle risque d’effacer la dimension humanitaire et de compromettre
l’acceptation de l’organisation ; le recours à des escortes armées est une stra-
6
tégie de dissuasion. Toutefois, en dehors de menacer de se retirer, les moyens
de dissuasion qu’une organisation humanitaire peut utiliser sont très limités ;
 smener une politique active de communication pour expliquer qui vous
êtes, ce que vous faites, ce que vous projetez de faire, et ce que la commu- 7
nauté peut faire pour vous aider à accomplir cette tâche.

En pratique… 8
Lors de l’opération après-tsunami dans la province de Banda Aceh (Indonésie), qui
était une zone de conflit avant la catastrophe, deux Sociétés nationales participantes
ont été menacées par un petit groupe de rebelles présumés qui réclamait le paiement 9
d’une taxe pour les laisser réaliser leurs programmes. En réponse, les opérations ont
été arrêtées et la population locale a été avertie que les programmes humanitaires ne
reprendraient pas tant que ces menaces n’auraient pas cessé. Celle-ci s’est alors
chargée de maîtriser ces groupes, et les programmes ont pu être menés à bien. 10
24 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Certains des grands principes de sécurité fondés sur les stratégies mises en évidence
ici seront renforcés tout au long de ce manuel.

Plans de sécurité
Les stratégies de sécurité trouvent leur expression dans le plan de sécurité de
chaque délégation. Un plan de sécurité est donc constitué, en principe, de plu-
sieurs composantes :
 les stratégies de sécurité,
 les règles de sécurité,
 les plans d’urgence,
 les phases opérationnelles de sécurité,
 les directives et conseils en matière de sécurité,
 le dossier d’accueil,
 les programmes d’information et des comptes rendu sur la sécurité,
 le plan de gestion des incidents critiques.

Les règles de sécurité qui vous seront communiquées sur le terrain et auxquelles
vous devrez vous conformer sont propre au contexte et à l’environnement de tra-
vail de la mission et du lieu où vous avez été affecté. Elles doivent être claires,
fonctionnelles et à jour.

Ces règles vous donneront des instructions sur la manière de vous comporter en ma-
tière de sécurité et des consignes à suivre dans certaines situations d’urgence que
votre délégation peut avoir à affronter. Les sujets couverts sont, par exemple : la
conduite générale, les mouvements sur le terrain, la sécurité des véhicules, la conduite
à tenir en cas d’urgence médicale, les procédures de communication, les plans
d’urgence, le signalement des incidents, la sécurité au bureau, sur le lieu de résidence
et sur le site des opérations, ainsi que la sécurité dans le maniement de l’argent.

Tout le personnel − y compris les personnes à charge − est tenu de respecter les
règles de sécurité, et tout manquement sera considéré comme une faute ou une
faute grave. Le non-respect des règles et consignes de sécurité est passible de sanc-
tions disciplinaires.

Plans d’urgence
Les plans d’urgence sont destinés à garantir la préparation d’une organisation en
prévision d’une situation d’urgence et à permettre à cette organisation de réagir
25 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
efficacement dans une telle situation. La préparation comprend des plans relatifs
à la gestion des ressources humaines et financières, aux approvisionnements
d’urgence, aux communications, etc.

L’objectif d’une gestion efficace de la sécurité est d’anticiper et d’éviter les risques.
2
Les plans d’urgence font partie du processus global de planification de la sécurité
et décrivent des protocoles et des procédures préétablis, en réponse à une situa-
tion ou à un événement spécifique, constituant un danger.
3
Les principaux types de plans d’urgence que vous serez amené à élaborer ou à
appliquer sont les plans de évacuation provisoire ou d’évacuation sanitaire.
L’élaboration d’un plan d’évacuation sanitaire est traitée au chapitre 8, mais
des conseils plus détaillés sur l’établissement des plans d’urgence en général 4
sont donnés au chapitre 3 « Planification de la sécurité », de manuel Stay safe −
Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécurité.

Phases de sécurité 5
La Fédération applique à toutes les opérations sur le terrain un système de clas-
sement uniforme comportant quatre phases.
6
Phase blanche Situation normale Pas de problèmes majeurs
en matière de sécurité.

Phase jaune Situation de Des problèmes de sécurité.


7
tension accrue Relèvement du niveau
de vigilance.

Phase orange Situation d’urgence L’accès aux bénéficiaires 8


est limité. Risques importants
pour le personnel de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge. Une gestion
très stricte de la sécurité s’impose.
9
Phase rouge Évacuation provisoire Les conditions ne permettent
ou mise en veille pas de travailler. Risques extrêmes

10
pour le personnel de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge.
26 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le représentant de pays ou le responsable sur le terrain détermine la phase de


sécurité correspondant à la situation, et un plan de sécurité se rapportant à la
phase déterminée est établi.
La décision de déclarer la phase rouge, celle du risque maximum, est prise par le
responsable principal sur le terrain avec l’autorisation, si la situation le permet, du
directeur de la Division des programmes et de la coordination, en consultation
avec le responsable de l’Unité de la sécurité à Genève.
Si les phases orange ou rouge ont été mises en place, la décision de revenir aux
phases jaune ou blanche est prise en consultation avec le responsable de l’Unité
de la sécurité à Genève.

Fonctions et responsabilités en matière


de sécurité
Les listes de fonctions et responsabilités qui suivent ne sont pas exhaustives.

Fonctions et responsabilités des responsables de terrain (FACT, ERU, RDRT)


 définir comment différentes stratégies seront mise en œuvre ;
 assumer expressément la responsabilité de la gestion de la sécurité de la dé-
légation ; le responsable de terrain peut se faire aider d’une personne relais
ou d’un délégué chargé de la sécurité sans être, pour autant, dégagé de sa res-
ponsabilité générale ;
 appliquer les normes minimales de sécurité en veillant à ce que toutes les rè-
gles de sécurité, les procédures d’urgence et la gestion de la sécurité soient
adaptées à la situation et respectées ;
 veiller au respect des règles de sécurité ;
 montrer l’exemple par leur conduite et leur respect des règles.

Fonctions et responsabilités des délégués


 connaître parfaitement et respecter toutes les règles et consignes de sécurité
applicables, y compris les procédures d’urgence ;
 veiller à la sécurité personnelle et être très soucieux de la sécurité ;
 prendre toutes les mesures possibles pour réduire les risques pouvant mena-
cer la sécurité individuelle et collective ; toujours informer vos collègues de
toutes vos actions peut compromettre la sécurité des autres, même si cela
n’apparaît pas sur le moment ;
27 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 assurer en permanence l’intégrité de la Fédération internationale, et avoir en
toutes circonstances un comportement convenable, conforme au Code de
conduite ;
 entretenir des relations extérieures et des réseaux d’information avec d’autres
organisations et organismes institutionnels sur le terrain ;
2
 connaître les outils de communication à la disposition de la délégation et
leur maniement.

À retenir ! Bien que la responsabilité globale et le pouvoir de décision dans 3

!
le domaine de la sécurité incombent au responsable, chaque membre de
l’équipe, depuis le terrain jusqu’au Secrétariat de la Fédération, a des fonc-
tions et des responsabilités qu’il doit assumer. Si chacun ne joue pas son
rôle, le personnel et la délégation courent plus de risques de connaître des
incidents de sécurité et de subir des dommages.
4
Gestion de l’information
L’information étant l’un des sept piliers dont nous avons parlé, elle doit être 5
constamment à jour, et les responsables doivent mettre en place des mécanismes
efficaces pour que les données essentielles sur la situation soient collectées et dif-
fusées. Tous les membres du personnel doivent prendre l’habitude de recueillir et
de transmettre le plus possible de renseignements sur la sécurité. Notifier un in- 6
cident de sécurité est un moyen formel de le faire, mais il faut, plus simplement,
signaler tout fait préoccupant ou tout changement observé dans la situation. Le

7
fait, par exemple, qu’un délégué signale que la population locale est moins ami-
cale que la semaine précédente peut révéler un changement d’attitude dans la
communauté et une moins bonne acceptation de l’organisation.

Échanges d’information avant et après un événement


Les réunions d’information et les comptes rendus sont très utiles pour votre sé- 8
curité et aident vos responsables sur le terrain à gérer l’information. En prenant
vos fonctions, vous serez informé par votre supérieur hiérarchique non seulement

9
des tâches que vous aurez à accomplir dans le cadre de l’opération de la Fédéra-
tion internationale, mais aussi de la sécurité. Si jamais vous êtes impliqué dans un
incident, vous devrez en faire immédiatement un compte rendu. Vous devez aussi
prévoir une séance de compte rendu à la fin de votre mission. N’hésitez pas à

10
prendre date sans plus attendre si rien n’a été fixé une semaine après votre arrivée,
et ce plus encore après un incident de sécurité.
28 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les emblèmes de la croix


et du croissant rouges
et le logo de la Fédération internationale
Les emblèmes sont utilisés dans plus de 190 pays pour protéger le personnel mé-
dical, les bâtiments et l’équipement dans les situations de conflits armés et pour
désigner les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Co-
mité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Malheureusement, les emblèmes sont parfois perçus comme ayant des connota-
tions religieuses, culturelles ou politiques. Cette perception a eu des conséquences
sur le respect des emblèmes, particulièrement dans certaines situations de conflit,
et a réduit la protection qu’ils confèrent aux victimes et au personnel humanitaire
et médical.

L’adoption, en janvier 2007, d’un troisième emblème, le cristal rouge, vise à amé-
liorer la protection de tous ceux qui en ont besoin, qu’il s’agisse des bénéficiaires
de l’aide humanitaire ou des personnes qui s’efforcent de la leur apporter.

Les emblèmes

 La croix et le croissant rouges sont des symboles universellement reconnus


de l’assistance aux victimes de conflits armés ou de catastrophes naturelles.
 La croix rouge ou le croissant rouge seul sur fond blanc doit être utilisé
comme signe protecteur dans les situations de conflit armé ou de troubles
civils.
 Des signes protecteurs (drapeaux) ne peuvent être utilisés sur les véhicules
qu’avec l’accord du chef de délégation, après consultation du responsable de
l’Unité de la sécurité à Genève, et de la Société nationale hôte de la Croix-
Rouge ou du Croissant-Rouge. Le CICR doit être consulté s’il est l’institution
directrice dans la zone des opérations. Notez que ces dispositions ont été prises
29 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
pour veiller à ce qu’il ne soit pas porté préjudice à l’emblème protecteur, à ce
que celui-ci ne soit pas utilisé de manière abusive, et à ce qu’un usage correct,

2
universel et uniforme de l’emblème soit maintenu.
 Des drapeaux portant la croix ou le croissant rouge peuvent être utilisés
pour signaler les locaux, l’enceinte, les camps de réfugiés et les autres sites
officiels de la Fédération en cas de troubles.

Le Protocole III 3

4
 Le Protocole III additionnel aux Conventions de Genève de 1949 est entré
en vigueur le 14 janvier 2007. Ce nouveau Protocole porte création d’un
emblème protecteur ayant le même statut et la même valeur que la croix et 5
le croissant rouges. Il porte le nom de cristal rouge.
 Il consiste en un cadre rouge, ayant la forme d’un carré posé sur la pointe,

6
sur fond blanc, et il est dénué de toute connotation religieuse, politique ou
de toute autre nature.
 En offrant de nouvelles possibilités de protection et d’identification aux So-
ciétés nationales et aux États qui souhaitent utiliser le nouvel emblème, le
Protocole III témoigne de l’attachement du Mouvement à une action hu-
manitaire neutre et indépendante.
 L’adoption de l’emblème additionnel permettra aux Sociétés qui ne souhai-
7
tent pas utiliser la croix rouge ou le croissant rouge, d’être reconnues comme
composantes du Mouvement et de devenir membres de la Fédération.

The International Federation logo


8

9
 La Fédération internationale utilise comme logo deux emblèmes mondia-
lement reconnus, la croix et le croissant rouges inscrits sur un fond blanc
dans un rectangle rouge.
10
30 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 N’étant ni un État, ni une Société nationale, elle peut utiliser les deux em-
blèmes ensemble comme signe distinctif.
 Le logo de la Fédération internationale est apposé sur les véhicules de ses dé-
légations et de ses locaux officiels comme signe distinctif. Il se présente sous
la forme d’autocollants car il n’existe pas de drapeau de la Fédération.
 Le logo de la Fédération internationale n’a pas de valeur protectrice légale
et ne doit pas être utilisé comme signe protecteur.
 Exceptionnellement, avec l’autorisation du directeur de la Division des pro-
grammes et de la coordination de la Fédération et du responsable de l’Unité
de la sécurité à Genève, le chef de délégation peut décider de ne pas afficher
le logo pour des raisons de sécurité.

Rapports entre la Fédération internationale,


les Sociétés nationales participantes et la Société nationale
Selon la nature et l’ampleur d’une opération, des Sociétés nationales participantes
(SNP) affectent des ressources à l’établissement et au maintien d’une présence
dans le pays qui reçoit de l’aide, généralement aux termes d’un accord d’aide di-
recte ou bilatérale passé avec la Société nationale hôte. Parfois, dans le cadre d’un
accord bilatéral, des délégués sont détachés par la SNP, que celle-ci ait ou non un
représentant sur le terrain. Quel que soit le cas, la sécurité est une question im-
portante dont il faut définir clairement les modalités. Deux options se présentent
pour la gestion de la sécurité des SNP et de leurs délégués :

1.La SNP gère sa sécurité en toute indépendance (c’est-à-dire qu’elle est en-
tièrement responsable de sa propre sécurité).

Une Société nationale peut, par exemple, choisir d’agir dans le cadre d’un
accord bilatéral avec la Société nationale hôte et opérer indépendamment de
la Fédération internationale. Elle est alors responsable de toutes les moda-
lités de ses opérations, dont la sécurité. C’est ainsi que s’est déroulée
l’opération après-tsunami en Indonésie.

2.La SNP est pleinement intégrée dans le système de sécurité de la délégation


de la Fédération internationale. Autrement dit, elle accepte de déléguer la
gestion de la sécurité à la Fédération.

Une SNP peut, par exemple, choisir de se placer sous l’égide de la Fédération
internationale et conclure avec elle un accord de prestation de services ou
31 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
d’intégration. La Fédération lui apportera alors un soutien administratif et
opérationnel incluant certaines prestations de sécurité telles que l’appui radio
et l’intégration dans le réseau radio de la Fédération, la fourniture de règles de
sécurité, l’intégration dans les plans d’urgence de la Fédération, l’information
et le compte rendu de début et fin de mission, l’aide à la gestion des crises, les
2
bulletins d’évolution et de suivi de la situation, la gestion des incidents.

3
Quelle que soit l’option retenue, la SNP reste toujours responsable en dernier
ressort de son personnel.

Vous trouverez, au chapitre premier de la manuel Stay Safe − Préserver sa sécu-


rité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécurité, les modalités et les
questions à régler lorsque les SNP et leurs délégués décident de s’intégrer dans la
structure de gestion de la sécurité de la Fédération internationale.
4
La sécurité et les équipes spécialisées
d’intervention en cas de catastrophe 5
Si un pays est frappé par une catastrophe naturelle, la Fédération internationale
peut être appelée à aider la Société nationale en recourant aux mécanismes
d’intervention en cas de catastrophe élaborés au fil des dix dernières années avec
certaines Sociétés nationales membres. Ces outils sont destinés à être déployés
6
dans les jours qui suivent l’apparition d’une situation de crise, alors que la situa-
tion sur le terrain évolue d’heure en heure, que la confusion règne et que les com-
munications sont très médiocres ou perturbées. La sécurité du personnel de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge devient alors d’autant plus un impératif que 7
les infrastructures, notamment de transport, et les réseaux de communication du
pays peuvent avoir été gravement endommagés. La présente section expose en

8
détail la mission et les fonctions des équipes de première intervention et leur ar-
ticulation dans le système de sécurité de la Fédération.

Équipes d’évaluation et de coordination sur le terrain (FACT)


Ces équipes sont formées d’un noyau de collaborateurs de Sociétés nationales
membres de la Fédération internationale, expérimentés dans la gestion des catas- 9
trophes, ayant chacun une spécialité parmi les différents domaines de
l’intervention d’urgence (secours, logistique, santé, nutrition, santé publique, eau

10
et assainissement) et formés pour aider les Sociétés nationales, en particulier dans
les premiers jours de l’intervention après une catastrophe.
32 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Unité d’intervention d’urgence (ERU)


Les unités d’intervention d’urgence sont des équipes autonomes de professionnels
spécialisés ayant à leur disposition du matériel standard préemballé (vivres, lits,
tentes, générateurs, téléphones mobiles et équipement bureautique) entreposé
dans des conteneurs légers, faciles à transporter. Les équipes font toutes partie du
mécanisme d’intervention de la Fédération internationale et, à ce titre, relèvent
de sa gestion de la sécurité partout où elle agit en tant qu’institution directrice.
Les considérations de sécurité sont les mêmes pour les équipes FACT et les ERU.

Équipes régionales d’intervention d’urgence (RDRT)


Les équipes régionales d’intervention d’urgence étaient à l’origine censées aider la
Société nationale hôte à assurer l’évaluation et la coordination initiale des besoins
dans les catastrophes de moyenne ampleur. Depuis le tsunami dans l’océan In-
dien, en 2004, et le tremblement de terre en Asie du Sud, en 2005, elles servent
de plus en plus de mécanisme transfrontalier de préparation et d’intervention en
cas de catastrophe. Les membres des équipes s’intègrent dans la structure de sé-
curité de la Fédération internationale et ont, en la matière, les mêmes droits et les
mêmes devoirs que le reste du personnel de la Fédération.

Les outils de sécurité dont disposent les différentes équipes spécialisées


d’intervention en cas de catastrophe − FACT, ERU, RDRT − comprennent :
 l’appui de l’Unité de la sécurité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ;
 un document-type sur la sécurité pour les missions d’urgence ;
 divers documents et lignes directrices concernant la sécurité, consultables sur
FedNet ;
 au besoin, un soutien direct de l’Unité de la sécurité qui peut détacher des
délégués chargés de la sécurité.

La gestion de la sécurité et les équipes FACT et ERU. S’il y a une délé-


gation, les équipes sont intégrées dans sa structure de sécurité (qui sera

!
modifiée, au besoin). S’il n’y a pas de délégation, mais une mission FACT, le
chef de l’équipe FACT assume la responsabilité générale de la sécurité. Si
l’ERU est seule, c’est le chef de l’équipe qui est responsable de la sécurité
et qui établit (avec l’aide de l’Unité de la sécurité) les plans et le règlement
de sécurité. S’il y a plusieurs ERU, il est important de décider d’un commun
accord qui assumera la responsabilité générale de la sécurité et d’en in-
former très clairement tous les membres des équipes.
33 Chapitre 1 | Le cadre de sécurité
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Le contrôle des mouvements sur le terrain est aussi une partie importante de
la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en particu-
lier pendant l’intervention d’urgence initiale. En matière de sécurité,
l’obligation la plus élémentaire du chef d’équipe est de savoir à tout moment
où se trouve le personnel.
2

Recommandations élémentaires 3
en matière de sécurité
Ce que vous devez faire :
4
connaître les sept piliers et savoir comment ils s’appliquent à votre situation ;

connaître les stratégies de sécurité et savoir comment elles s’appliquent à


l’opération ;
5
vous assurer d’avoir bien été informé de votre mission ;

vous assurer d’avoir bien reçu un exemplaire des règles de sécurité et des
plans d’intervention de votre délégation et de les avoir bien compris ;

être toujours très vigilant ;


6
signaler tout changement ou tout fait inhabituel.

Ce que vous ne devez pas faire : 7


ignorer ou enfreindre les règles de sécurité ;

avoir une attitude arrogante ou méprisante envers le personnel local ou la


population ; 8
vous laisser aller.

10
Chapitre Sécurité personnelle
2 1

N
ous verrons, tout au
long de ce manuel,
que la sécurité per-
sonnelle sur le terrain dé-
2
pend de multiples facteurs
tels qu’une gestion efficace
de la sécurité et l’application
de règles et de procédures 3
claires dans la délégation. Il
y en a aussi beaucoup sur
lesquels vous pouvez agir
directement, les plus impor-
tants étant la façon dont
4
vous vous comportez en
mission, la connaissance
que vous avez de la culture
de votre région d’affectation 5
et la manière dont vous réa-
gissez au stress.

Vous trouverez dans ce chapitre des règles élémentaires à suivre dans diverses
situations, règles qui vous permettront d’accroître votre sécurité personnelle en
6
mission. Il n’est pas inutile de rappeler que la sécurité n’est pas un choix : c’est
votre responsabilité.

7
Mieux connaître la sécurité
Avant de commencer à analyser votre situation personnelle, vous devez savoir
qu’un certain nombre de facteurs contribuent partout à créer de l’insécurité,
comme le montre le schéma qui suit. 8
Moindre respect de l’emblème et du droit international humanitaire
La croix et le croissant rouge ont longtemps été des emblèmes reconnus et respec-
tés qui procuraient au personnel une certaine protection. Le droit international hu-
manitaire (DIH) conférait une protection supplémentaire et les parties à un conflit
9
agissaient dans le cadre du droit des conflits armés. Or, depuis peu, il arrive que des
attaques soient perpétrées contre des collaborateurs de la Croix-Rouge et du Crois-
sant-Rouge ; le personnel doit dès lors être bien conscient que l’emblème n’a pas
l’effet d’un « gilet pare-balles » et qu’il n’est plus aussi protecteur qu’auparavant.
10
36 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Système de sécurité de la Fédération

Concurrence Moindre
respect de
Nature
et absence du conflit
l'emblème
de code de armé
et du DIH
conduite

Implication
But Facteurs des
de l'aide d'insécurité bénéficiaires
humanitaire dans le
conflit

Désintégration La pauvreté
Catastrophes
des structures accroît la
naturelles
de l'État criminalité

Nature du conflit armé


De plus en plus souvent, les conflits internes sont menés par des combattants ir-
réguliers (forces rebelles, enfants-soldats, etc.), qui ont une connaissance extrême-
ment limitée du droit des conflits armés et qui ne s’embarrassent guère, en général,
des valeurs humanitaires dans leur tactique. La menace qui pèse sur les humani-
taires travaillant dans ces zones de conflit est donc souvent considérable.

Implication des bénéficiaires dans le conflit


Lorsqu’une zone de conflit compte une forte population de réfugiés ou de per-
sonnes déplacées, ceux-ci sont souvent encore pris dans le conflit. Des factions
peuvent franchir la frontière pour lancer des attaques contre les camps de réfugiés
ou pour tenter de recruter de nouveaux combattants. Les bénéficiaires peuvent
aussi être attaqués par des protagonistes menant des opérations terroristes pour dé-
stabiliser le pays et renforcer leur position. La Sierra Leone et le Kosovo, dans les
37 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
années 1990, et, plus récemment, le Darfour, le Soudan et le Tchad en sont des
exemples. Ces situations font peser des menaces sur le personnel de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge qui cherche à secourir ceux qui ont besoin d’aide.

La pauvreté accroît la criminalité


2
Dans nombre de zones touchées par une catastrophe naturelle ou un conflit, les
gens, qui ont souvent tout perdu ou presque, sont amenés à commettre des actes
répréhensibles pour subvenir aux besoins de leur famille. Les humanitaires sont
souvent considérés comme des nantis d’après les critères de la population locale,
3
et le fait qu’ils soient là pour aider n’empêche pas qu’ils puissent être les cibles de
tels actes.

Catastrophes naturelles 4
Le délai de déploiement des secours après une catastrophe naturelle a sensiblement
diminué et s’il fallait autrefois plusieurs semaines pour mettre en place une opé-
ration, les Équipes d’évaluation et de coordination sur le terrain et les Unités
d’intervention d’urgence peuvent aujourd’hui être déployées sur place dans les 5
premières heures qui suivent la catastrophe. Il est ainsi fréquent qu’elles se trou-
vent prises dans une catastrophe qui n’est pas terminée, notamment lorsqu’il y a

6
des répliques d’un séisme, des inondations, etc. La sécurité du personnel est alors
très menacée.

Désintégration des structures de l’État

7
Il arrive de plus en plus souvent que l’État perde presque complètement le
contrôle de diverses régions du pays et qu’il soit, par conséquent, incapable
d’assurer la sécurité élémentaire ou l’approvisionnement en vivres. L’Iraq et
l’Afghanistan sont des exemples de telles situations.

But de l’aide humanitaire


Certaines organisations agissent, de fait, comme des organes d’exécution de la
8
politique nationale et leurs programmes sont liés aux résultats attendus pour cer-
tains groupes de bénéficiaires. Elles ne sont donc pas indépendantes. Souvent, les
forces armées sont utilisées pour livrer l’aide, et le fait qu’elles transportent des
armes un jour et des sacs de vivres le lendemain entretient la confusion.
9
Concurrence et absence de code de conduite
Le nombre d’organisations humanitaires a sensiblement augmenté ces dernières
années. Beaucoup sont animées de bonnes intentions, mais n’adhèrent pas à un
10
38 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

code de conduite. Toutes veulent montrer qu’elles aident les bénéficiaires et cer-
taines font des promesses qu’elles ne peuvent pas tenir, ce qui rejaillit sur les au-
tres organisations travaillant dans la même zone d’opérations.

! À retenir ! La sécurité est l’affaire de tous.

La grenouille dans la marmite


Une fable ancienne raconte que si vous mettez une grenouille dans une marmite
d’eau bouillante, elle s’échappera d’un bond pour fuir le danger.

En revanche, si vous mettez la grenouille dans une marmite remplie d’eau agréable-
ment fraîche et que vous amenez progressivement l’eau à ébullition, la grenouille ne
s’apercevra du danger que lorsqu’il sera trop tard.

L’instinct de survie permet à la grenouille


de détecter les changements brusques.
Cette fable montre comment on peut avoir des ennuis, qu’il faut être attentif aux
changements qui se produisent lentement dans l’environnement, et pas seulement
aux changements brusques. La morale de cette fable est qu’il faut être vigilant à
l’égard non seulement des menaces évidentes, mais aussi de celles qui peuvent ap-
paraître plus lentement.
39 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Tout au long de la planification et de la gestion, vous devrez garder à l’esprit que
les circonstances peuvent changer rapidement. Aussi est-il important que vous
soyez toujours attentif à votre environnement et aux effets qu’il peut avoir sur
votre sécurité. 2
Être vigilant, c’est savoir que des menaces peuvent surgir et que vous-même, vos
collègues ou les biens utilisés dans l’opération risquez d’être frappés délibérément
ou accidentellement.
3
La prévention étant un aspect fondamental de l’approche suivie par la Fédéra-
tion internationale en matière de sécurité, vous devez toujours être conscient de
la situation dans laquelle vous vous trouvez et des changements qui peuvent sur-
venir dans votre environnement. Il faut aussi connaître les règles de sécurité et les 4
procédures à suivre dans une situation donnée. Si vous avez connaissance
d’informations ou observez des faits susceptibles d’avoir un impact sur la sécurité,

5
faites en part à vos collègues afin que les règles ou les procédures puissent être
modifiées en conséquence.

Évaluation des menaces et des risques


Le responsable principal sur le terrain réalisera une analyse des menaces ou des
risques pour l’ensemble de l’opération et sera alors à même de déterminer quelles 6
menaces pèsent sur l’opération, où sont ses points de vulnérabilité et quels sont
les risques. Il établira alors un plan de sécurité pour atténuer ces risques.

La sécurité étant l’affaire de tous, il importe que chacun fasse sa propre analyse 7
des menaces et des risques en fonction de ce qu’il fait et de sa manière de faire.
Pour cela, vous devrez d’abord savoir quelles différences et quels rapports il y a
entre les menaces, les vulnérabilités et les risques.

Une menace pour la sécurité est un acte ou un danger qui, dans l’environnement
8
opérationnel, est susceptible de causer des blessures ou des dommages. Vous aurez
normalement été informé des menaces auxquelles l’organisation peut avoir à faire
face et vous devriez pouvoir déterminer comment elles s’appliquent à vous per-
sonnellement.
9
La vulnérabilité est la mesure dans laquelle vous êtes exposé à une menace et l’effet
qu’elle pourrait avoir sur vous. Elle peut résulter de la manière dont vous travail-
lez, de votre comportement, ou simplement de l’environnement. 10
40 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le risque est la probabilité qu’une menace, un incident ou un accident se réalise.

menace + vulnérabilité = risque


Pour gérer efficacement votre sécurité personnelle vous devez déterminer quels
sont les risques auxquels vous êtes exposé et veiller à prendre les mesures appro-
priées pour les atténuer. Le chapitre II du manuel Stay Safe − Préserver sa sécu-
rité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécurité montre aux
responsables comment effectuer cette analyse. La lecture de certaines parties de
ce chapitre, en particulier celle qui touche à la Matrice de planification des
risques, vous paraîtra peut-être utile pour l’examen de votre propre situation. La
toute première chose à faire à cet égard est de bien comprendre les principaux élé-
ments du plan de sécurité et de suivre les règles de sécurité.

Dimension culturelle
La Fédération se compose de plus de 185 Sociétés nationales membres représentant
pratiquement tous les pays du monde. La nature de l’organisation et le contexte in-
ternational dans lequel elle opère font que vous serez amené à travailler avec des
gens de cultures différentes et dans des domaines où les normes diffèrent des vôtres.

La culture d’un délé-


gué influe directement
sur ses valeurs, qui in-
fluencent à leur tour
ses attitudes et son
comportement. Les
gens ont tendance à
adopter et à attendre
des autres des compor-
tements convenus.
Face à des comporte-
ments qui ne le sont
pas, ils sont souvent
surpris, peuvent être ir-
rités ou choqués, selon
la situation.

Même si vous avez


l’habitude de travailler
avec des collègues de
41 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
différentes cultures, vous devez toujours avoir présents à l’esprit les problèmes de
communication et de relations que peuvent provoquer la simple ignorance ou un
manque de sensibilité. Il est dangereux de croire que les différences culturelles ne sont
pas importantes simplement parce que nous avons tendance à travailler, à nous vêtir
et à parler de la même façon.
2
Qu’est-ce que la culture ?

« Un ensemble de codes sociaux régissant les valeurs, les normes et les


3
comportements, partagé consciemment ou inconsciemment par des
groupes de personnes. »

Ménager les susceptibilités


4
Vous trouverez ci-après quelques conseils pour rester réceptif aux différences cul-
turelles lorsque vous êtes en mission. Ils vous aideront à préserver votre propre sé-
curité et la dignité de vos collègues et des bénéficiaires que vous êtes venu aider.
 Apprenez à vous connaître et connaissez votre propre culture. 5
 Soyez prêt à apprendre des méthodes nouvelles de faire les choses et à vous
y adapter.
 Montrez de la sympathie, du respect et de l’intérêt pour les autres cultures.
 Supposez que les choses sont différentes jusqu’à ce que vous soyez sûr
qu’elles sont semblables.
6
 Ne portez pas de jugement, faites preuve de souplesse et soyez tolérant à l’égard
des coutumes des autres. Ne partez pas du principe que votre manière de faire
et votre culture sont meilleures, dites-vous qu’elles sont simplement différentes.
 Soyez tolérant et ne vous énervez pas si vous n’êtes pas sûr d’une situation,
7
du statut ou des réactions d’autres personnes.
 Les cultures se différencient aussi par l’importance attachée à l’ancienneté :

8
l’âge peut être plus important que la qualification ou l’expérience.
 Ne supposez pas le pire : cherchez d’autres explications si le comportement
de la personne en face de vous vous paraît blessant.
 Adoptez un comportement éthique, car vous représentez le Mouvement
de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 24 heures sur 24 et tous les jours
de l’année.
9

!
À retenir ! C’est à nous de nous adapter à la culture locale, ses traditions, ses
religions et ses lois, et de les respecter, et non à la population locale de s’adapter
à nous. Plus nous nous adapterons facilement et rapidement, mieux nous se-
rons acceptés et moins nous risquerons d’avoir des problèmes de sécurité. 10
42 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les règles de comportement des délégués


Ce que vous devez faire :
connaître les règles ou le règlement de sécurité de votre délégation et son
plan d’urgence
tenir la délégation informée à tout moment de l’endroit où vous vous trouvez
faire part de ce que vous savez et écouter les autres délégués
avoir une trousse de premiers secours et savoir vous en servir
prévoir les menaces et réagir calmement
porter à tout moment sur vous la carte d’identité Fédération
avoir sur vous les pièces de monnaie, la carte ou les jetons nécessaires
pour téléphoner
respecter les règles de sécurité et le couvre-feu
respecter la législation, les habitudes et les traditions locales
toujours rendre compte de vos voyages ou des incidents au chef de délé-
gation
organiser vos déplacements à l’avance et vous procurez des informations à
jour sur la sécurité dans la région où vous vous rendez
garder votre calme et rester courtois

Ce que vous ne devez pas faire :


paniquer si vous êtes menacé
prendre des risques
prendre des photos sans autorisation
provoquer
manquer d’intégrité : vous devez maintenir une distance professionnelle à
l’égard des bénéficiaires
perdre votre sang-froid et polémiquer
43 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Préparation des missions et des voyages
Vous trouverez ci-après quelques conseils pour vous aider à mieux préparer un
voyage lorsque vous êtes en mission ou lorsque vous vous apprêtez à quitter votre
pays pour une mission sur le terrain. 2

6
 Ayez toujours une tenue de rechange dans votre bagage à main pour le cas où
vos bagages de soute se perdraient ou tarderaient à vous être remis.
 Rangez vos médicaments, vos objets de valeur, vos affaires importantes, votre ma-
tériel ou vos documents de travail indispensables dans votre bagage de cabine.
7
 Avant de partir, documentez-vous sur la région ou le pays dans lequel vous vous
rendez afin d’être bien informé à votre arrivée.
 Assurez-vous d’avoir bien compris toutes les formalités sanitaires à accomplir
dans la région ou le pays où vous allez travailler et dans la région environnante. 8
 Sachez quelles sont les modalités du voyage (qui vous attend à l’arrivée, numé-
ros des personnes de la délégation à contacter).
 Une fois arrivé, prenez rapidement connaissance de la situation sur le terrain.
 Faites-vous enregistrer à l’ambassade de votre pays : ainsi, vous recevrez ses 9
informations sur la sécurité et serez tenu informé de toute menace ou de
tout problème qui pourrait survenir dans le pays en rapport avec votre na-
tionalité. Souvenez-vous cependant que vous devez toujours suivre les ins-
tructions de la Fédération internationale même si, parfois, elles sont en
contradiction avec celles données par votre ambassade.
10
44 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les documents importants à conserver


à portée de main :


!
carte d’identité Fédération,
 passeport avec les visas appropriés,
 dossier médical ou dentaire, et médicaments ou ordonnance,
 permis de conduire,
 renseignements financiers (ex. : numéros des cartes de cré-
dit et numéros à appeler pour faire opposition, codes d’accès
bancaire…),
 coordonnées des contacts.

Sécurité dans les aéroports


La présente section porte sur les aéroports, mais s’applique aussi aux ports et à tout
point de franchissement d’une frontière.

Partout dans le monde, les aéroports sont des terrains de chasse pour les malfai-
teurs et il faut les considérer comme des zones à risque, surtout en ce qui concerne
la petite délinquance. Vous devez par conséquent être particulièrement vigilant
lorsque vous vous trouvez dans un aéroport. Votre vulnérabilité peut être accrue
du fait que vous vous y trouvez pour la première fois ; vous êtes tendu à cause du
voyage ; vous êtes fatigué ou vous souffrez du décalage horaire après de longues
heures de vol. Un aéroport peut aussi donner une fausse impression de sécurité
en raison de l’affluence qui y règne, de l’abondance de lumière et de la présence
de nombreux agents de sécurité.

Voici quelques conseils à retenir pour votre sécurité dans les aéroports :
 Faites comme si vous connaissiez l’aéroport et montrez de l’assurance ;
n’ayez pas l’air perdu ou désorienté.
 Ne laissez pas vos bagages sans surveillance.
 Ne posez pas vos documents de voyage sur le chariot à bagages : conservez-
les dans un sac jusqu’à ce que vous en ayez besoin.
 Gardez vos bagages en vue lorsque vous êtes assis à une table et ne les pla-
cez pas à un endroit où quelqu’un pourrait profiter d’un moment
d’inattention de votre part pour s’en emparer. Si vous avez un sac à côté de
vous, passez votre pied dans la bandoulière.
 Si l’alarme se déclenche lorsque vous passez sous le détecteur de métaux, ne
perdez pas de vue vos bagages sur le tapis d’inspection aux rayons X pendant
que vous êtes contrôlé.
45 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Méfiez-vous des inconnus qui vous abordent car ils pourraient, par ce
moyen, essayer de vous distraire pendant qu’un complice vole certains de vos
effets.
 Méfiez-vous des porteurs non agréés qui proposent de prendre vos bagages.
 N’acceptez pas de surveiller les bagages d’un inconnu dans une salle d’attente.
2
Taxis
Lorsque vous serez sur le terrain, vous serez peut-être obligé de faire des déplace-
ments occasionnels ou fréquents en taxi. Vous devez vous attendre à des diffé- 3
rences avec les taxis de votre pays. Étant donné que votre apparence, votre
habillement et le fait de ne pas parler la langue locale laisseront facilement devi-
ner que vous êtes étranger, vous devrez respecter ces quelques consignes :
 Évitez les taxis banalisés, non agréés ; assurez-vous que la photo et la licence
du chauffeur sont clairement affichées dans le taxi.
4
 Faites appel uniquement à des exploitants fiables, dont il doit y avoir la liste
dans le bureau de la Fédération.
 Si vous avez besoin d’un taxi en arrivant dans un endroit nouveau, deman-
dez à la réception de vous indiquer un exploitant agréé qui soit fiable. 5
 Assurez-vous que vous êtes le seul client du taxi et que le chauffeur ne prend
pas d’autres clients ; dans certains endroits, cela peut être plus coûteux, mais

6
le surcoût vous donne une certaine sécurité.
 Posez toujours les sacs sur le plancher et non sur le siège à côté de vous.
 Verrouillez les portières pour empêcher d’autres personnes de monter à bord
lors d’un arrêt à un feu rouge, par exemple.
 Assurez-vous, avant de vous installer dans le taxi, que vos bagages ont bien
été chargés.
7
Présence des membres de la famille

8
Dans les lieux d’affectation où les familles sont acceptées, elles doivent savoir que
les consignes de sécurité s’appliquent tout autant à elles. Certaines questions et
considérations en matière de sécurité concernent plus particulièrement les colla-
borateurs accompagnés de leur famille.

La sécurité personnelle et celle des membres de votre famille est en grande partie
une affaire de bon sens et d’habitude. Au début, vous devrez peut-être délibéré-
9
ment établir des procédures et prendre de nouvelles habitudes pour prendre da-
vantage conscience des questions de sécurité et mettre votre famille à l’abri des
menaces pour sa sécurité. Le temps passant, cela deviendra une seconde nature et
vous vous féliciterez d’avoir fait cet effort initial.
10
46 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Considérations particulières et règles


applicables aux enfants
Ce qu’il faut faire :
ne perdez pas de vue vos parents lorsque vous êtes dehors

adressez-vous à un policier ou à un vendeur si vous êtes perdu ou si vous


avez besoin d’aide

apprenez un mot de passe connu seulement de votre famille

apprenez quelques phrases typiques de la langue locale

dénoncez quiconque cherche à vous faire du mal ou à vous agresser

dites toujours à quelqu’un où vous allez et ce que vous avez l’intention de


faire

déplacez-vous en groupe, ou au moins par deux

restez dans les rue fréquentées

Ce qu’il ne faut pas faire :


suivre des inconnus

aller où que ce soit avec qui que ce soit sans la permission de vos parents

monter dans une voiture ou entrer dans une maison sans permission

accepter quoi que ce soit d’un inconnu

aller dans des endroits isolés

Règles pour les parents


Ce qu’il faut faire :
faites assister votre (ou vos) enfant(s) au premier entretien d’embauche
avec un employé de maison et notez leurs réactions
47 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
laissez toujours près du téléphone une liste des numéros à appeler en
cas d’urgence

apprenez aux enfants qu’il ne faut jamais donner de renseignements 2


personnels par téléphone ou à un inconnu

dites aux enfants de toujours verrouiller la porte lorsqu’ils sont à la maison

expliquez aux enfants comment ils doivent se comporter 3


répétez différentes situations avec les membres de la famille

faites garder un enfant qui est malade par quelqu’un de la famille

créez toujours un climat de sécurité autour des enfants 4


Ce qu’il ne faut pas faire :
laisser un enfant seul en public 5
faire la sourde oreille si un enfant vous dit qu’il ne veut pas rester avec une
personne : il a probablement une bonne raison

laisser un enfant ouvrir la porte à un inconnu sans l’accord d’un adulte 6


Apprenez aux enfants :
 à ne jamais suivre un inconnu,
 l’adresse de votre domicile,
7
 le numéro de téléphone de votre domicile,
 le numéro de téléphone de votre bureau,
 comment utiliser les téléphones, y compris les téléphones publics.
8
En cas de crise :
 Donnez aux enfants des informations en rapport avec leur âge.
 Si un enfant a été pris dans un incident critique, veillez à ce qu’il reçoive un
soutien approprié. 9
 Laissez les enfants exprimer leurs sentiments et encouragez-les à avoir des ac-
tivités physiques.
 Souvenez-vous que les enfants reprennent les points forts des adultes qui
les entourent. Ainsi, la présence d’adultes calmes leur donnera du courage. 10
48 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Règles pour les gardes d’enfants


Ce qu’il faut faire :
suivre les consignes de sécurité données aux employés de maison

connaître les dangers que représentent pour les enfants les allumettes,
l’essence, les cuisinières, l’eau profonde, les piscines, les produits toxiques
et les chutes

savoir où se trouvent toutes les issues et tous les téléphones en cas


d’urgence

savoir qui peut entrer dans la maison (amis des enfants, amis de la famille)
et qui ne doit pas

demander aux parents de laisser un numéro où on peut les joindre

connaître le nom et l’âge de chacun des enfants

Ce qu’il ne faut pas faire :


laisser les enfants seuls, ne serait-ce qu’une minute

La sécurité et les employés de maison


Il est important de traiter les employés de maison avec respect. Donnez-leur un
bon salaire et veillez à ce que leurs indemnités et cotisations (déductions de sé-
curité sociale, taxes et cotisations d’assurance maladie) soient conformes à la lé-
gislation locale. Les employés de maison sont de multiples façons le premier
cordon de sécurité de votre famille. Avant d’engager des employés de maison,
vous devez :
 effectuer une sélection rigoureuse, en vérifiant les références, en menant des
entretiens personnels et en interrogeant le personnel local ou la Société natio-
nale hôte, une organisation non gouvernementale, des fonctionnaires ou em-
ployés internationaux présents dans la région ou des fonctionnaires locaux ;
 connaître leur situation et savoir quelles conséquences elle peut avoir sur la
sécurité ;
49 Chapitre 2 | Sécurité personnelle
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 vous assurer que tous les membres de la famille et vous-même (et peut-être
aussi votre garde) avez une bonne relation avec la personne avant de
l’embaucher ;
 prendre tous les renseignements sur la personne : nom, date et lieu de nais-
sance, adresse, numéro de téléphone, nom des autres membres de sa famille,
2
nom et coordonnées de toute autre personne à contacter ou personne de
référence) ;
 charger les employés de maison (et les gardes d’enfants) d’ouvrir la porte
(plutôt que les membres de la famille), et de ne pas laisser entrer des visiteurs 3
sans y être expressément autorisés ;
 si vous attendez un réparateur ou un technicien, informer les employés de
maison de l’heure prévue de son arrivée et leur ordonner de ne pas le lais-
ser entrer s’il ne s’est pas dûment fait connaître ; 4
 leur faire comprendre qu’ils ne doivent jamais donner à un visiteur ou à
quelqu’un qui se présente à la porte l’impression qu’il n’y a personne d’autre

5
à la maison ;
 exiger qu’ils ne disent jamais à quiconque où se trouvent les occupants de
la maison ni quand ils doivent rentrer ;
 leur dire qu’ils doivent signaler la présence d’inconnus aux alentours ;
 les informer de ce qui se passera s’ils laissent entrer des personnes dans la
maison sans que vous (ou un autre adulte de la famille) les ayez expressé-
ment autorisés à le faire, s’ils perdent ou donnent les clés, s’ils volent ou
6
abusent de quelque autre façon de leur accès à votre maison et de leurs re-
lations de travail avec vous ;
 leur demander de signer chaque mois un registre de salaire indiquant la
somme qui leur a été payée.
7
Si, pour une raison quelconque, vous êtes obligé de vous séparer d’un employé de
maison, pensez à changer les serrures.
8
À retenir !
■ Ne faites rien qui puisse vous faire courir des risques ou en faire courir

!
aux autres.
■ Ne communiquez jamais de renseignements qui pourraient faire de vous, 9
de vos collègues ou de la Fédération internationale une cible.
■ Votre vie est votre bien le plus précieux.

■ Gardez votre calme et votre sang-froid en toutes circonstances.

■ Réfléchissez avant d’agir. 10


50 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Sac d’effets personnels


Chaque délégué doit tenir prêt, pour le cas où le niveau d’alerte serait relevé et
où un transfert (évacuation provisoire) serait envisagé, un sac d’effets personnels
ne pesant pas plus de dix kilos, qu’il garde en permanence à portée de main.

Le but est de pouvoir emporter l’indispensable en cas de décision soudaine de


repli (mise en veille) ou de transfert du personnel. Votre sac doit contenir les ob-
jets suivants :
 passeport
 carte d’identité
 carte de la Fédération internationale
 contrat
 permis de conduire
 radio VHF avec batterie de rechange et chargeur (le cas échéant)
 liste des personnes à contacter
 téléphone mobile/cellulaire ou par satellite
 médicaments
 dossier médical, carnet de vaccination
 lunettes de rechange
 ordonnances
 cartes de crédit, chèques et espèces
 billets d’avion (le cas échéant)
 liste de vos biens personnels
 ordinateur portable et autre petit matériel électronique
 objets personnels
 vêtements de rechange
 bouteille d’eau
 vivres pour 24 heures (dans le cas d’une situation d’urgence ou d’une phase
de sécurité orange)
 un deuxième jeu de clés de votre habitation, de votre voiture, de votre
bureau, de l’entrepôt, etc.
Chapitre Sécurité des véhicules
3 1

5
L
a majeure partie des incidents de sécurité concernant le personnel
de terrain de la Fédération et les humanitaires en général se produisent

6
avec des véhicules ou lors de leur utilisation. Il s’agit d’accidents de la cir-
culation, de vols de véhicules ou de vols de matériel ou de fournitures à l’intérieur
des véhicules. Selon les statistiques de la Fédération internationale, les accidents
de la route représentent environ 50 %, un chiffre comparable à celui d’autres or-
ganisations. L’accent sera mis, dans le présent chapitre, sur l’importance d’un
comportement sûr à bord des véhicules. Les conseils concernant les autres pro-
blèmes de sécurité à bord de véhicules, tels que le braquage et vol d’un véhicule,
7
ou la conduite à tenir aux postes de contrôle, lors d’une embuscade ou de vio-
lences, sont abordés aux chapitres 4 et 10.

Dans l’ensemble, la sécurité des véhicules de terrain relève de la responsabilité


partagée de l’équipe du parc automobile de la délégation, des administrateurs
8
chargés de la sécurité, des responsables, des délégués, du personnel local et
des chauffeurs, autrement dit de tous. Il existe un certain nombre de règlements
relatifs à l’utilisation des véhicules de la Fédération, qui figurent tous dans le guide
(en anglais) International Federation’s Fleet Manual (https://fednet.ifrc.org/ 9
sw139014.asp), et servent de base à la section des règles de sécurité de chaque
pays relative à la conduite automobile. En respectant ces règlements et en
conduisant d’une manière sûre et responsable, conformément aux normes pré-
conisées par la Fédération, vous courrez moins de risques d’avoir un accident
en mission.
10
52 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

La conduite des véhicules de la Fédération


Le guide International Federation’s Fleet Manual contient des règlements et pro-
cédures se rapportant à l’utilisation des véhicules dans les opérations de la Fédé-
ration. La présente section traite en détail de certains aspects des règlements et
procédures de la Fédération relatifs à la sécurité, et donne des orientations pour
améliorer la sécurité d’utilisation des véhicules.

N’oubliez jamais que votre manière de conduire et votre comportement au volant


représentent l’image institutionnelle de la Fédération internationale, car nos vé-
hicules sont faciles à repérer et à reconnaître.

Qui peut conduire les véhicules de la Fédération ?


Selon le guide International Federation’s Fleet Manual, la conduite des véhicules de
la Fédération est soumise aux conditions ci-après. Le chauffeur doit :
 être employé par la Fédération, ce qui exclut les membres de la famille ;
 avoir lu et signé les « Rules and regulations for drivers » ;
 avoir subi avec succès une épreuve de conduite sous la direction d’une per-
sonne agréée ;
 être en possession d’un permis de conduire international en cours de vali-
dité ;
 n’avoir jamais été condamné pour conduite en état d’ivresse ;
 avoir une autorisation écrite du chef de délégation.

Qui peut être transporté ?


 les membres du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Crois-
sant-Rouge (Fédération, CICR, personnel et volontaires des Sociétés natio-
nales) portant un signe distinctif du Mouvement ;
 le personnel d’autres organisations humanitaires, sous réserve d’autorisation
écrite ;
 les membres de la famille, avec l’autorisation écrite du chef de délégation ;
 en cas d’urgence, des blessés, en fonction des besoins.

!
À retenir ! Toute personne blessée, y compris un soldat, peut être trans-
portée dans un véhicule de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Pensez
toutefois à appliquer la règle « Armes interdites » et veillez à ce que les sol-
dats gardent leur uniforme comme le prévoient les Conventions de Genève.
53 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Règles fondamentales concernant l’utilisation
des véhicules de la Fédération


2
Des autocollants « Armes in-
terdites » doivent être apposés
sur les vitres des portières et il
est interdit, en toutes circons-
tances, de transporter des
armes ou du matériel militaire
à bord d’un véhicule de la Fé-
3
dération, sauf si vous êtes di-
rectement menacé de mort.
 La Fédération est absolument
intransigeante sur la consom- 4
mation d’alcool avant de
conduire. Cela signifie qu’elle

5
ne tolère pas que quiconque
conduise un de ses véhicules en étant sous l’emprise de l’alcool.
 La vitesse maximale autorisée pour les véhicules de la Fédération est de
80 km/heure, à moins que la limite fixée par le code de la route local ne
soit inférieure.
 Les ceintures de sécurité doivent être attachées en toutes circonstances, à
l’avant comme à l’arrière.
6
 Tous les véhicules de la Fédération doivent porter l’emblème de la Fédéra-
tion internationale bien visiblement et uniquement cet emblème.
 Le drapeau portant la croix rouge ou le croissant rouge doit être utilisé
conformément aux consignes du chef de délégation. En cas d’urgence de 7
nuit, le drapeau doit être éclairé par un projecteur.
 Les véhicules circulant en dehors des agglomérations doivent toujours être

8
conduits par des chauffeurs locaux (sauf en cas d’urgence). Les délégués doi-
vent éviter de conduire en ville.
 Les véhicules de la Fédération ne doivent pas sortir des zones urbaines après
la tombée de la nuit.
 Il est interdit de transporter du courrier, des documents ou des marchandises
si ce n’est pour l’usage officiel de la Fédération.
 Il est impératif de toujours se conformer aux règles de conduite et de circu-
9
lation du pays où se déroule l’opération.
 Le conducteur est responsable de tout ce qui concerne le chargement du
véhicule. Il doit veiller à ce que le nombre de passagers ne dépasse pas le
nombre autorisé pour le véhicule. 10
54 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

À retenir ! Ne transportez rien qui puisse compromettre ou mettre en péril

!
la sécurité ou l’acceptation de la Fédération internationale dans le pays. La
Fédération n’a pas le droit d’utiliser une escorte armée sauf dans la mesure
autorisée par le chef de délégation après concertation avec le Secrétariat de
la Fédération à Genève.

Les faits

Selon les statistiques de la Fédération concernant les incidents, la plupart


des accidents de la route occasionnant des blessures sont dus :
■ à la vitesse (assurez-vous que les chauffeurs locaux respectent les limi-

tations de vitesse) ;
■ à une conduite inadaptée aux conditions (l’état de la route, l’humidité ou

la sécheresse et la surcharge du véhicule ont des répercussions sensi-


bles sur la conduite) ;
■ au défaut de port de la ceinture de sécurité, à l’avant comme à l’arrière

et sur les bancs.

Stationnement
Les véhicules de la Fédération étant facilement reconnaissables, vous devez pren-
dre des précautions lorsque vous garez un véhicule, en particulier pour une durée
prolongée, par exemple la nuit. Voici quelques règles générales à observer pour le
stationnement.
 Les véhicules de la Fédération doivent être garés sur la base de stationnement
des véhicules ou dans l’enceinte protégée des locaux de la délégation ou des
maisons des délégués.
 Assurez-vous que toutes les clés (et les doubles) sont conservées en lieu sûr
par l’équipe de la logistique ou du parc automobile.
 Les véhicules doivent toujours être garés l’avant face à la sortie et en laissant
entre eux un espace suffisant pour éviter la propagation du feu en cas
d’incendie.
 La nuit, choisissez un lieu sûr, surveillé et bien éclairé. Regardez bien autour
de vous avant de quitter le véhicule.
 Assurez-vous que votre véhicule est bien verrouillé lorsque vous le quittez.
55 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

4
 Avant de monter dans le véhicule, vérifiez l’intérieur pour vous assurer que
personne n’est dissimulé à l’arrière. À une certaine distance du véhicule, re-
gardez dessous et observez-le de l’extérieur pour voir s’il est en tous points
comme vous l’avez laissé.
5
 Dans les zones à haut risque, utilisez des antivols tels que barres de verrouil-
lage de la direction ou du levier de vitesse, ou tout autre moyen
d’immobiliser le véhicule (débrancher la batterie, retirer les fusibles, etc.).
 Ne garez pas le véhicule sur la voie publique si vous avez accès à un parc de
6
stationnement sûr.
 Ne laissez pas un véhicule à un endroit où il pourrait donner une mauvaise
image de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (devant un bar, une boîte
de nuit, etc.). 7

!
À retenir ! Une grande visibilité de l’organisation n’est pas toujours la

8
meilleure solution. Dans les zones urbaines où les délégués utilisent les
véhicules à des fins autres que le travail, les véhicules doivent généralement
être marqués d’un petit autocollant de la Fédération.

Sécurité et utilisation des véhicules


Avant d’utiliser un véhicule 9
 Il peut être utile de dresser la carte des incidents et d’apprendre à connaître
les techniques utilisées par les pirates de la route locaux (barrage, attaque à
un panneau de stop, isolement du véhicule, simulation d’accident, faux
véhicules prioritaires, etc.) pour éviter d’en être victime. 10
56 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Lorsque vous conduisez, réfléchissez et anticipez ; sachez où vous allez et


comment vous y rendre.
 Si possible, emportez des copies des principaux documents du véhicule et
laissez les originaux à l’équipe de la logistique ou du parc automobile.
 Évitez d’utiliser le verrouillage centralisé des portières qui vous empêchera
de maîtriser l’accès à votre voiture au moment d’y entrer si vous êtes dans
un lieu ou sur un marché où il y a affluence.

Au volant
 Restez sur des routes fréquentées, animées, bien éclairées et évitez les zones
dangereuses ou les confrontations.
 Dans la mesure du possible, évitez de voyager seul. Le nombre est un facteur
de sécurité. Bien souvent, les malfaiteurs choisissent des cibles faciles et isolées.
 Évitez autant que possible de voyager de nuit ou lorsque la circulation est
ralentie (aux heures d’affluence).
 Ne suivez jamais un schéma de conduite fixe.
 Arrêtez-vous toujours à une distance suffisante du véhicule qui vous pré-
cède afin de pouvoir manœuvrer pour le dépasser.
 Lorsque vous approchez d’un feu rouge, adaptez votre vitesse de façon à
être à l’arrêt le moins de temps possible, voire pas du tout. Soyez prêt à re-
partir, en actionnant votre avertisseur et en attirant l’attention sur votre vé-
hicule si vous êtes menacé ou attaqué.
 Tenez les vitres fermées et les portières verrouillées, même en conduisant.
Dans les climats chauds, assurez-vous que la climatisation fonctionne dans
votre véhicule.

En pratique…

En traversant une zone urbaine, un délégué conduisant une voiture dont


une vitre arrière était cassée a été attaqué pendant l’arrêt à un feu rouge.
Les agresseurs sont entrés par la vitre cassée, ont menacé le délégué et
ont volé des objets de valeur.

Ne vous déplacez jamais dans un véhicule qui n’est pas en bon état. Les
malfaiteurs recherchent généralement des cibles faciles ou fragiles.

Faites en sorte de ne pas devenir une victime.


57 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Dans les zones à haut risque, tout particulièrement, le chauffeur doit concen-
trer 100 % de son attention sur la conduite, ce qui signifie qu’il ne doit pas
parler aux passagers, ni écouter la radio, ni être perdu dans ses pensées.
 Réfléchissez à deux fois avant de décider d’aider un ou une automobiliste en
apparence perdu(e) ou en panne, et ne prenez pas d’autostoppeurs.
2
Précautions générales de sécurité
 Ne conservez aucun objet de valeur dans votre véhicule et ne laissez aucun
objet de valeur en vue.
3
 Soyez particulièrement sur vos gardes en arrivant à votre lieu de résidence
ou en le quittant, car c’est souvent là que se commettent les méfaits.
 Si vous êtes victime d’un braquage de véhicule, expliquez qui vous êtes et
ce que la Fédération fait dans le pays. Protestez contre la perte de votre vé- 4
hicule, mais ne résistez pas. Donnez tout ce que vous avez sauf votre vie.
 La Fédération n’est pas favorable à l’utilisation de dispositifs anti-piraterie
routière tels que les systèmes de coupure de l’alimentation en carburant. La
plupart des voleurs savent où se trouvent ces dispositifs. Il se peut aussi qu’ils 5
vous emmènent faire un tour pour voir si le véhicule est équipé d’un tel dis-
positif ou qu’ils menacent les passagers s’ils en soupçonnent la présence.

Les dangers sur la route 6


 la vitesse
 les conditions de circulation locales
 la taille ou le type de véhicule
 la conduite sur le côté opposé de la route à celui dont vous avez l’habitude 7
 les accidents
 les embuscades ou le braquage et vol de véhicule
 les pannes
 les postes de contrôle
 les mines et les munitions non explosées
8
En cas d’accident
En cas d’accident d’un véhicule de la Fédération, les procédures ci-après doivent
9
être respectées :
 Empêchez que d’autres accidents se produisent, au besoin en vous mettant
à l’écart de la route, et posez votre triangle de pré-signalisation pour préve-
nir les autres véhicules. Signalez immédiatement l’accident à la délégation.
10
58 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Portez secours aux blessés, le cas échéant, et gardez votre sang-froid : restez
calme, ne paniquez pas.
 Appelez la délégation et communiquez votre position en décrivant l’accident
(qui, quand, où, quoi, ce que vous avez l’intention de faire, ce dont vous
avez besoin).
 Si possible, laissez le (ou les) membre(s) du personnel national prendre en
main la situation.
 Si possible, appelez le poste de police le plus proche pour faire dresser un
constat d’accident pour les besoins de l’assurance.
 Informez l’Unité de la sécurité et remplissez un formulaire de déclaration
d’incident.
 Si le véhicule doit être abandonné, retirez les antennes, les radios, le drapeau
et les autocollants si c’est possible.
 Évitez de signer un quelconque document sans avoir l’avis d’un juriste, no-
tamment s’il s’agit d’avouer votre faute ou votre responsabilité dans
l’accident.
 Ne vous engagez pas auprès de l’autre partie à payer des dédommagements
sans avoir consulté des collègues de la sécurité et du service juridique.

Dans le cas improbable où un accident provoquerait une situation qui mette


votre vie en danger (émeute, colère et violence de la foule, etc.), essayez de quit-
ter les lieux dès que possible. Ne tentez de fuir que si vous êtes absolument sûr
de pouvoir vous échapper. Sinon, expliquez qui vous êtes, ce que la Croix-Rouge
et le Croissant-Rouge font dans le pays pour la communauté locale ; appelez-en
à la foule.

Remarque : Sachez que, dans certains pays, braqueurs de voitures et pirates de la


route orchestrent des accidents sans gravité pour obliger les conducteurs à s’arrêter et
sortir de leur véhicule. Il est donc important de connaître la situation locale et les me-
naces qui peuvent exister en matière de sécurité.
59 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Listes récapitulatives
Avant de partir pour une visite de terrain avec un véhicule de la Fédération, pen-
sez à vérifier les points suivants sur votre véhicule :
 l’absence de dégâts à la carrosserie pouvant affecter l’état de marche du
2
véhicule ;
 le fonctionnement des essuie-glace, des feux (et clignotants) et la présence
d’un jeu d’ampoules de rechange ;
 la pression des pneus et leur bon état (roue de secours comprise), la pré-
3
sence du cric et d’une clé en croix ;
 les niveaux de carburant, d’huile et de liquide lave-glace ;
 la boîte à outils (corde ou chaîne de remorquage, clés à écrous, tournevis,
câbles de démarrage, fusibles de rechange, par exemple) ; 4
 la trousse de secours ;
 l’extincteur, qui doit être plein ;
 la radio, qui doit être réglée sur la bonne fréquence, vérifiée et en état de
marche ; 5
 le fonctionnement de tout autre matériel de communication pouvant se
trouver à bord du véhicule ;
 le fonctionnement de l’avertisseur ;
 le treuil, qui fonctionne et que tous les passagers savent utiliser (un treuil
peut être dangereux s’il est mal utilisé et le personnel doit avoir appris à le
6
faire fonctionner) ;
 le fonctionnement de la torche ou lampe électrique et la présence d’un jeu
de piles de rechange ;
 les insignes de la Fédération, fixés et bien visibles (sauf dans certaines situa-
7
tions où la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge font l’objet de menaces) ;
 la présence à bord du véhicule du journal de bord et d’une carte de la région
traversée ;
 les provisions d’eau et de nourriture.
8

! À retenir ! Dans 99 % des cas, vous devez rester sur les lieux de l’accident
et suivre les règles et procédures normales. 9

10
60 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Recommandations concernant l’utilisation


des véhicules de la Fédération
Ce que vous devez faire :
suivre les règles de conduite
vérifier, avant de partir, que votre véhicule est en bon état de marche et
correctement équipé
vérifier, avant de partir, que toutes les radios fonctionnent
informer vos collègues de tous vos déplacements
toujours attacher votre ceinture de sécurité
respecter les règles de circulation locales et les limitations de vitesse
recourir aussi souvent que possible à un chauffeur local
vous arrêter aux postes de contrôle, lorsque l’ordre vous en est donné ou
lorsque vous êtes menacé
signaler immédiatement tout accident de votre véhicule
garer votre véhicule en lieu sûr

Ce que vous ne devez pas faire :


conduire si vous avez consommé de l’alcool, si vous êtes fatigué ou
malade, ou si vous prenez de fortes doses de médicaments
laisser votre véhicule non verrouillé où que ce soit, à quelque moment que
ce soit
résister à un vol
prendre des autostoppeurs
transporter des armes ou du matériel militaire dans les véhicules de la
Fédération
transporter des personnes non autorisées dans les véhicules de la Fédération
utiliser un téléphone mobile ou la radio en conduisant
conduire en dehors des zones urbaines après la tombée de la nuit
conduire un véhicule dont vous n’avez pas l’habitude (4x4, puissance du
moteur différente) ou dans des conditions de circulation auxquelles vous
n’êtes pas habitué (neige, boue, etc.)
61 Chapitre 3 | Sécurité des véhicules
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

!
À retenir ! Écoutez le chauffeur, le personnel local et la population ; si vous
n’êtes pas sûr de pouvoir continuer votre voyage en sécurité, n’hésitez pas
à vous arrêter et à faire demi-tour.
6

10
62 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Étude de cas
Vous êtes un délégué chargé de la construction. Vous travaillez dans une zone frappée
par un séisme, où plusieurs organisations humanitaires mènent des opérations à côté
des Nations Unies, qui effectuent aussi une opération de maintien de la paix dans une
autre région du pays.
Vous devez vous rendre dans un village voisin pour évaluer les dégâts causés par une
réplique du séisme qui s’est produite la veille. Au moment de démarrer, un ex-collègue
Croix-Rouge, qui travaille maintenant pour les Nations Unies, vous demande de
l’emmener car il doit se rendre dans un village situé à proximité de celui où vous allez.
Comme vous avez de la place dans votre véhicule, vous acceptez.
En chemin, vous rencontrez un accident de la route dans lequel un civil et un officier de
l’armée ont été blessés. Le groupe vous demande de les conduire à l’hôpital qui se
trouve à proximité du village où vous allez.

Les consignes de sécurité à ne pas oublier :


■ Consignes relatives aux déplacements sur le terrain. Les consignes élémentaires
sont que vous devez indiquer à votre base où vous allez, avec qui, les numéros aux-
quels on peut vous joindre et l’heure prévue de votre retour.
■ Changement d’itinéraire ; aviser la base. Tout changement dans le plan soumis au
départ doit être signalé à la base.
■ Règles concernant les passagers. Seules les personnes autorisées peuvent voya-
ger à bord des véhicules de la Fédération.
■ Nations Unies dans l’exercice d’une mission de maintien de la paix. Les Na-
tions Unies peuvent êtres perçues comme étant partie au conflit, surtout lorsqu’elles
procèdent à une intervention armée telle qu’une opération de maintien de la paix
dans le pays ou dans un pays voisin.
■ Pas d’armes dans les véhicules. C’est une règle fondamentale de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge.
■ Les soldats restent en uniforme. Conventions de Genève.
■ Signaler tout incident à la salle radio (des procédures doivent être établies pour les
situations où une personne du bureau suit les déplacements sur le terrain ; s’il n’y a pas
de salle radio, un collaborateur de l’administration doit suivre les déplacements par té-
léphone). Tous les incidents touchant à la sécurité ou toutes les circonstances qui peu-
vent avoir des répercussions sur votre sécurité doivent être signalés immédiatement.
Dans le cas étudié, le délégué doit consulter son supérieur hiérarchique ou le chef de
délégation et avoir son autorisation pour prendre le passager des Nations Unies. La
décision doit être prise en fonction de l’environnement dans lequel vous travaillez et de
la situation dans le pays ou la région où vous vous trouvez (les critères seront diffé-
rents, par exemple, s’il s’agit de la Hongrie ou d’Haïti).
Le délégué devra aider les victimes de l’accident dans toute la mesure de ses moyens.
S’il n’y a aucune autre possibilité, il peut envisager de conduire les victimes à
l’établissement médical le plus proche.
Chapitre
Les déplacements
sur le terrain
4 1

5
L
es déplacements sur le terrain représentent l’un des risques les plus im-
portants pour la sécurité. Vous trouverez dans le présent chapitre des conseils
de sécurité pour les différents moyens de transport que vous pouvez utiliser
pour vos déplacements sur le terrain lorsque vous êtes en mission. Le chapitre pré-
cédent est entièrement consacré à la sécurité dans les véhicules, car ils sont le
6
moyen de transport que vous utiliserez la plupart du temps. Dans le présent cha-
pitre, nous présenterons les tâches de planification à réaliser avant d’entreprendre
un déplacement et les responsabilités qui vous incomberont pendant le déplace-
ment. Comme vous pourriez être amené à prendre l’avion ou le bateau dans cer-
tains cas, notamment dans les opérations de grande ampleur couvrant de vastes
7
secteurs géographiques, la sécurité dans ces moyens de transport sera abordée
dans ce chapitre. Nous verrons dans les deux dernières sections comment se com-
porter pour franchir sans mal les postes de contrôle et pour voyager en convoi.
8
Qu’est-ce qu’un déplacement sur le terrain ?

Les déplacements sur le terrain ne se limitent pas exclusivement aux déplacements


professionnels. Ils comprennent aussi tout voyage à partir du bureau, de l’habitation 9
ou d’autres locaux d’activité professionnelle que l’on pourrait définir comme votre
base d’affectation. Les déplacements en zone urbaine ne constituent généralement
pas des déplacements sur le terrain à proprement parler. Néanmoins, dans des mi-

10
lieux peu sûrs ou lorsque la situation exige une vigilance accrue, ils peuvent être
soumis à des procédures de déclaration.
64 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Procédures de la Fédération relatives


aux déplacements sur le terrain
La préparation des voyages sur le terrain varie d’une délégation à l’autre en fonc-
tion de la nature des opérations, des risques évalués dans la zone des opérations,
de l’état des routes, de la situation et de la distance entre votre base et votre lieu
de destination sur le terrain. Cependant, toutes les procédures de la Fédération
relatives aux déplacements sur le terrain imposent de prendre en considération
certains facteurs communs pour organiser ou effectuer un voyage sur le terrain.

Planification des voyages sur le terrain


Pour réduire autant que possible les risques, tout déplacement sur le terrain, quel
qu’il soit, doit être bien planifié et bien organisé. Vous devrez :
 savoir exactement quel itinéraire vous emprunterez ;
 savoir où vous pourrez vous arrêter pour passer la nuit ;
 connaître les conditions météorologiques ;
 être informé des conditions de sécurité, c’est-à-dire savoir quelle est la situa-
tion, quelles menaces elle comporte, quel est l’état des routes, s’il y a des
postes de contrôle et si d’autres organisations opèrent dans la région ;
 être attentif à ce qui vous entoure durant les déplacements, écouter le chauf-
feur, le personnel local et la population et, si vous avez le moindre doute sur
la sécurité de votre voyage, l’annuler ou le reporter.

Tout mouvement sur le terrain et tout déplacement en voiture doit répondre à un


objectif opérationnel, et les délégués doivent, chaque fois que c’est possible, se
joindre à d’autres délégués qui se rendent dans la même région. Votre véhicule est-
il en bon état de marche, avez-vous suffisamment de provisions, avez-vous le ma-
tériel de communication et tous les documents nécessaires ? Savez-vous comment
utiliser le matériel de communication qui vous a été remis ?
 Vérifiez et assurez-vous que le véhicule que vous allez utiliser est en bon état
mécanique et apte à prendre la route.
 Vérifiez les niveaux de carburant, d’huile, d’eau, les pneus, etc., avant le dé-
part.
 Le matériel de radio (VHF et HF) doit être essayé et le chauffeur ou le dé-
légué doit maîtriser parfaitement le fonctionnement des systèmes radio et
les procédures.
 Si, dans le cas de longs voyages, il n’est pas possible de communiquer par
radio, emportez un téléphone par satellite à utiliser en cas d’urgence.
 Si les conditions de sécurité l’imposent, il faudra instaurer l’obligation de
voyager par groupes de deux véhicules (aux moins deux véhicules voyagent
65 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
ensemble, tous deux sont équipés de radios VHF et HF pour communi-
quer entre eux et avec la base). Les véhicules doivent rester à portée de vue
l’un de l’autre.
 Si un véhicule est arrêté à cause d’un problème mécanique, prenez contact
avec la base et déterminez avec son accord la marche à suivre.
2
 Prenez toujours avec vous des cartes, de la nourriture et des provisions d’eau
suffisantes en plus de l’équipement de base du véhicule décrit au chapitre
précédent.
 Tout collaborateur de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en déplace- 3
ment doit emporter avec lui les originaux ou copies de son ordre de mission,
de son permis de conduire, de son passeport, de sa carte d’identité, etc.

Le voyage a-t-il été autorisé ? 4


 Tout déplacement avec un véhicule, dans un but personnel ou profession-
nel, doit respecter les restrictions en vigueur éventuelles.
 Le chef de délégation doit toujours être informé des déplacements des dé-
légués dans le pays d’affectation, et doit les avoir autorisés. 5
Conception des plans d’urgence


6
Des plans d’urgence doivent avoir été établis pour déterminer ce qu’il faut
faire lorsque, par exemple, une équipe de terrain n’est pas de retour à
l’heure qui avait été annoncée et qu’il n’est pas possible d’établir le contact
avec elle.
 Le personnel doit aussi être parfaitement au courant des procédures
d’urgence, de la manière de se comporter aux postes de contrôle (sujet traité
plus loin dans ce chapitre), en cas d’embuscade et dans les régions minées
7
(voir les détails au chapitre 10).

Tous les véhicules de la Fédération internationale utilisés pour les déplacements


sur le terrain doivent être en lieu sûr ou rentrés à la base des opérations au moins
8
une heure avant la tombée de la nuit. Cette échéance laisse encore une heure pour
une préparation d’urgence avant l’obscurité, s’il en est besoin. Pour les déplace-
ments plus longs, vous devrez donc planifier votre voyage plus en détail et, au be-
soin, y ajouter une journée pour que cette règle de sécurité puisse être respectée.
9
Si vous devez faire halte pour la nuit, les coordonnées du lieu où vous vous arrê-
terez et les heures où l’on pourra vous y joindre devront figurer dans l’ordre de
mission ou être communiqués au chef de délégation avant votre départ. 10
66 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

!
À retenir ! Le matériel de communication par radio ou autre ne vous sera
d’aucune utilité si vous ne savez pas vous en servir. Demandez à la Fédéra-
tion de vous apprendre à utiliser le matériel qui vous est fourni. Il n’existe pas
de vaines questions.

Pendant les voyages sur le terrain


Pour que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge soit toujours en
sécurité, tous ses déplacements sur le terrain doivent être autorisés et faire l’objet
d’un suivi pendant toute leur durée. Cela passe par un respect absolu des
consignes, dont nous rappelons ici les plus courantes :

Déclaration
 Prenez contact avec la salle radio de la base de la Fédération internationale
avant votre départ pour effectuer une dernière vérification et identifier vos
passagers, votre chauffeur, votre indicatif d’appel et votre destination (vous
aurez préalablement convenu, au besoin avec un code, des lignes et des
points d’appel que vous devrez respecter tout au long de votre voyage).
 Pensez toujours à aviser les autorités locales ou la section de la Société nationale
hôte, surtout si vous vous rendez dans une région que vous ne connaissez pas.
 Informez la section locale du lieu de destination que vous envisagez de vous
rendre dans cette région. Lui faire part de vos projets de voyage n’est pas seu-
lement de la courtoisie professionnelle. C’est aussi une possibilité d’avoir
des points de contact importants si vous en avez besoin en cas d’urgence.

Donner de ses nouvelles n’est pas nécessairement


compliqué
Une salle radio équipée de matériel de pointe n’est pas indispensable pour faire un
suivi efficace des déplacements. Le système de suivi des déplacements le plus rudi-
mentaire doit comprendre :
■ un état des déplacements indiquant la personne qui voyage, sa destination, l’heure
prévue de son retour et la confirmation qu’elle est bien rentrée à la base ;
■ des informations centralisées et faciles à obtenir sur les déplacements ;
■ l’usage d’un matériel de communication de n’importe quel type adapté aux condi-
tions locales.
S’il n’y a pas de salle radio, les informations peuvent être relayées par une personne
de l’administration.
67 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
! À retenir ! Si vous avez le moindre doute sur les conditions de sécurité ou sur
la manière de poursuivre votre voyage, arrêtez-vous et rentrez à votre base.

Suivi du voyage 2
 Tous les mouvements de véhicules sur le terrain devant fait l’objet d’un suivi,
le personnel en déplacement doit régulièrement prendre contact avec la base
en utilisant des indicatifs et des points d’appel convenus et, au besoin, codés.
 Tout changement d’itinéraire, de destination ou d’heure de retour doit être
annoncé à la délégation qui doit donner son accord.
3
 Confirmez votre arrivée à destination.
 Indiquez quand vous vous mettez en route pour rentrer à votre base.
 Confirmez votre arrivée à votre base.
 En arrivant à votre halte pour la nuit, prenez contact avec votre base par 4
n’importe quel moyen pour l’avertir de votre arrivée à destination.
Déplacements hors du pays
 Pour des raisons d’assurance, et en règle générale, vous ne devez pas quitter
la zone des opérations ou votre pays d’affectation sans l’accord préalable du 5
chef de délégation (obtenu au moins 24 heures avant).
 Si, toutefois, des impératifs de sécurité vous obligent à le faire, efforcez-vous
toujours d’informer au plus tôt le chef de délégation de l’endroit où vous
vous trouvez et de vos déplacements. 6
Tout incident se produisant au cours de votre déplacement doit être signalé im-
médiatement au chef de délégation.
7
Principales procédures de la Fédération à respecter
pour les déplacements sur le terrain
■ Les déplacements doivent être bien planifiés et répondre à un but opérationnel. 8
■ Les déplacements doivent être autorisés et suivis pendant toute leur durée pour
garantir la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’est pas autorisé à
9

s’éloigner des zones urbaines après la tombée de la nuit.


■ Des plans d’urgence doivent être établis pour les cas d’urgence ou pour le cas où il n’y
a pas eu confirmation du retour sans incident d’un collaborateur en déplacement.
■ Vous devez signaler dès que possible au représentant dans le pays tout incident re-
latif à la sécurité pendant un voyage.
10
68 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Sécurité des transports aériens


Considérant qu’à la Fédération (comme d’ailleurs dans d’autres organisations human-
itaires), les accidents de la route représentent plus de la moitié de tous les incidents de
sécurité signalés, nous pensons qu’il est plus sûr de prendre l’avion que de conduire
sur de longs parcours, avec tous les risques que cela comporte comme le mauvais état
des routes, les conditions de circulation, l’environnement, la criminalité, etc.

Un voyage aérien sera entrepris sur la base d’une évaluation des risques tenant compte
de la cote de sécurité d’une compagnie aérienne donnée par rapport à la fréquence des
voyages. En règle générale, et dans la plupart des régions du monde, le transport aé-
rien doit être préféré au transport routier, compte tenu des aléas de la route.

Pour plusieurs raisons, notamment des questions de responsabilité, la Fédération


n’établit pas de liste noire officielle des transporteurs aériens, mais elle consulte di-
verses sources. À partir de ces enquêtes, l’Unité de la sécurité donne des conseils sur
la sécurité de telle ou telle compagnie aérienne.

La difficulté d’évaluer la sécurité d’une compagnie donnée tient à l’influence de fac-


teurs externes tels que l’infrastructure de tel ou tel aéroport, le contrôle du trafic aé-
rien, les services de météorologie, la manutention, la corruption, etc., qui font que
même des compagnies de bonne réputation telles que Lufthansa ou Air France cou-
rent plus de risques d’accident lorsqu’elles pénètrent dans certains pays, dans plusieurs
régions du monde. L’Unité de la sécurité renseigne, sur demande, sur la cote de sécu-
rité de diverses compagnies aériennes, sachant qu’il peut falloir jusqu’à deux jours
pour traiter la demande de renseignements. Si vous avez la moindre inquiétude concer-
nant une compagnie, n’hésitez pas à prendre contact avec l’Unité de la sécurité pour
en savoir plus.

!
À retenir ! Les renseignements communiqués par le personnel de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge, d’après son expérience personnelle ou à
partir d’autres sources, peuvent être très utiles pour faire le point sur la sécu-
rité d’une compagnie aérienne.

Voyager en hélicoptère
Vous trouverez dans le schéma qui suit des renseignements utiles sur la manière
de s’approcher et de s’éloigner d’un hélicoptère. Il est parfois nécessaire de voya-
ger en hélicoptère pour atteindre des zones difficiles d’accès, lorsqu’il n’y a pas
d’infrastructure ou lorsque celle-ci est gravement endommagée.
69 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

7
courtesy of the Civil Aviation Authority of New Zealand

9
Ne descendez jamais sans y avoir été autorisé par le pilote ou l’arrimeur-
largueur.
10
70 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Conduite des opérations aériennes


Vous pouvez obtenir des renseignements détaillés sur la planification et la
conduite des opérations aériennes auprès du Département de la logistique du Se-
crétariat de la Fédération.

Quelques recommandations pour les vols


Ce qu’il faut faire :
organisez votre voyage en tenant compte de la variabilité des conditions
saisonnières et météorologiques locales, et n’oubliez pas que le mauvais
temps ou des prévisions de mauvais temps justifient de retarder un vol
dans une région où l’infrastructure aéronautique et la réglementation de sé-
curité peuvent laisser à désirer
si vous avez le moindre doute sur une compagnie aérienne, demandez
conseil à l’Unité de la sécurité
signalez à l’Unité de la sécurité tout incident ou problème de sécurité sur-
venu durant votre voyage

Ce qu’il ne faut pas faire :


monter à bord d’un avion si vous avez des craintes réelles pour votre sécu-
rité, par exemple si l’appareil est manifestement en surcharge ; s’il y a trop de
passagers pour le nombre de sièges ; s’il y a manifestement un excès de ba-
gages ou de fret dans la cabine des passagers ; si l’infrastructure et la piste
vous paraissent en mauvais état ; si votre siège n’est pas muni d’une cein-
ture de sécurité ; en hiver, si les manœuvres de déneigement et de dégivrage
de l’avion ne sont pas rigoureusement respectées avant le départ ; si des in-
tempéries ou un manque de visibilité ne permettent pas de décoller dans de
bonnes conditions (orages, brouillard, etc.), et ce d’autant plus si
l’infrastructure locale d’aide à la navigation est jugée insuffisante ; si les
contrôles de sécurité ne sont pas effectués correctement et s’il existe un
risque important d’intervention illicite pendant le vol.

Voyager par bateau


Dans certaines opérations, le personnel de la Fédération est obligé d’utiliser le
bateau comme moyen de transport. Ce terme désigne des embarcations allant du
canot gonflable aux navires affrétés de plus grande capacité, tels ceux utilisés aux
Maldives pour les liaisons entre les îles de l’archipel. Quoiqu’il en soit, le chef
d’équipe doit s’assurer que :
 chaque passager a un gilet de sauvetage ;
71 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 le capitaine ou l’homme de barre est qualifié pour piloter le navire ;
 le navire est muni du certificat de navigation approprié ;
 un équipement de sécurité correct se trouve à bord : extincteurs, dispositifs
de flottaison, matériel de communication, feux de signalisation, carburant,
trousse médicale, etc. ;
2
 pour les voyages plus longs, par exemple entre deux îles, il y a à bord des ré-
serves de vivres et d’eau en cas d’urgence ;
 que le voyage est déclaré et suivi.
3
Postes de contrôle
Il suffit parfois de savoir que l’on doit passer par un poste de contrôle pour sen-
tir l’anxiété monter en soi. Il faut donc bien distinguer les différents postes de
contrôle qui peuvent exister sur le terrain. En situation normale, les postes de 4
contrôle servent à :
 surveiller et contrôler la circulation des véhicules ;
 vérifier l’état des véhicules ;
 vérifier la conformité des papiers du conducteur et du véhicule ;
 rechercher des voitures volées, des conducteurs en infraction et des mar-
5
chandises de contrebande.

Dans les régions peu sûres, les postes de contrôle légaux servent aussi à :
 vérifier l’identité des occupants d’un véhicule et les raisons qu’ils ont de tra-
6
verser la région ;
 détecter le transport illicite d’armes, de munitions ou de combattants.

10
72 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le personnel des postes de contrôle légaux a donc un travail assez peu plaisant à faire
(surtout lorsque les conditions météorologiques sont très éprouvantes) et il peut se
sentir plus en danger que vous. Si vous vous montrez coopératifs, patients et polis,
si tous vos papiers sont en règle et si vous avez une tâche légitime à accomplir, il est
dans l’intérêt de tous que vous puissiez repartir le plus rapidement possible.

Il arrive toutefois, dans certains pays, que le personnel des postes de contrôle soit
mal payé (voire pas payé du tout), mécontent et sur la défensive, et qu’il ne voie
pas de raison de vous laisser continuer votre voyage sans vous questionner ou sans
vous demander une rétribution. En pareil cas, il importe de rester dans la légalité
et de souligner la légitimité de votre position.

L’autre catégorie de postes de contrôle, potentiellement plus dangereux, ce sont


les barrages dressés par des forces armées irrégulières ou non autorisées, pour des
raisons diverses :
 définir les limites d’un territoire ;
 commettre des extorsions ou des vols ;
 détourner des véhicules ;
 commettre des agressions ;
 commettre des enlèvements ;
 perpétrer des exécutions ou des assassinats.

Il est donc important de bien savoir faire la différence entre un poste de contrôle
légal, autorisé, destiné à protéger la sécurité publique, et un barrage dressé dans
le seul intérêt et pour le seul profit de ceux qui l’ont établi.
La préparation dépend du contexte
Il peut être dangereux de fixer des lignes directrices trop strictes sur le comporte-
ment à avoir aux différents types de postes de contrôle, car celui-ci variera d’un
pays à l’autre. Dans un endroit, l’usage peut être, par exemple, de laisser tourner
le moteur alors qu’ailleurs cela constituera un signal négatif. Il faut donc, en ar-
rivant à votre lieu d’affectation, vous renseigner pour savoir s’il y a des postes de
contrôle, où ils se trouvent et quel est le comportement à avoir.

Sachez qu’un poste de contrôle peut être signalé par la classique barrière officielle
rouge et blanche, mais aussi par une simple ficelle tendue ou quelques pierres en
travers d’une piste. Vous devez apprendre à reconnaître, avant de partir, les formes
que prennent habituellement les postes de contrôle dans la région où vous êtes.

Vous trouverez, dans l’encadré qui suit, des conseils sur la manière de vous comporter
avant, pendant et après le passage d’un poste de contrôle. Souvenez-vous, toutefois, que
vous devrez toujours les confronter aux pratiques recommandées localement.
73 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Comment se comporter avant, pendant
et après le passage d’un poste de contrôle
Avant de vous arrêter à un poste de contrôle : 2
 Observez-le de loin, sans vous arrêter, pour voir ce qui s’y passe.
 Si vous soupçonnez qu’il peut y avoir des violences ou d’autres problèmes
graves, faites demi-tour et rebroussez chemin posément, s’il n’y a pas de
risque à agir ainsi.
 Si plusieurs véhicules font route ensemble, ils doivent s’approcher du
3
poste de contrôle un par un. Laissez une distance raisonnable entre les
véhicules. Si un incident survient, l’un des véhicules à l’arrière peut si-
gnaler les problèmes et, espérons-le, échapper au danger.
En approchant du poste de contrôle :
4
 Informez discrètement par radio la salle radio du siège ou votre base
d’opérations.
 Préparez-vous : ôtez vos lunettes de soleil avant de vous arrêter ; éteignez
la radio ou le lecteur de cassettes ou de CD ; la nuit, passez en feux de
5
croisement bien avant d’arriver au poste et éclairez l’intérieur du véhicule.
 Entrouvrez la vitre.
 Approchez lentement.
 Laissez toujours vos mains en vue. 6
 Suivez les signes et les ordres qui vous sont donnés, mais en vous assurant
d’avoir bien compris leur signification (vous a-t-on fait signe de continuer
ou de vous ranger sur le côté, par exemple ?). Dans le doute, arrêtez-vous.
Au poste de contrôle : 7
 Soyez poli, aimable et sûr de vous.
 Montrez votre carte d’identité si elle vous est demandée et assurez-vous
que tous vos papiers vous ont été restitués.
 Expliquez, si on vous le demande, où vous allez (occasion de faire connaî-
tre le Mouvement).
8
 Si les gardes insistent, laissez-les contrôler votre véhicule.
 Protestez fermement mais en restant calme et courtois si on soustrait ou
confisque quoi que ce soit du véhicule ou à un passager, mais ne résistez
pas si le garde s’obstine, s’il est violent ou armé. 9
 Évitez de prendre des passagers.
 Éviter tout mouvement brusque pouvant être mal interprété, et commen-

10
cez toujours par expliquer ce que vous allez faire (dites, par exemple : « Je
vais prendre mes papiers dans la boîte à gants »).
74 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Une seule des personnes à bord du véhicule doit prendre la parole, à


moins qu’une question ne soit posée directement à une autre.
Après le poste de contrôle :
 Ne donnez pas l’impression que vous êtes pressé de quitter le poste de
contrôle.
 Repartez lentement en vérifiant que tout est normal.
 Regardez dans le rétroviseur et restez concentré.
 Si vous entendez un coup de feu, arrêtez-vous, restez assis et attendez, à
moins que les coups de feu ne soient tirés sur vous.
 Informez votre siège ou votre base que vous avez passé sans incident le
poste de contrôle.

Orientations générales
Dans les situations tendues et de conflit, évitez, si possible, de passer par des postes
de contrôle en fin d’après-midi. Il arrive en effet que les soldats des postes de
contrôle dissipent la tension ou leur ennui en buvant ou en prenant de la drogue.
En fin d’après-midi, ils risquent, sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, d’avoir
des réactions impulsives à des comportements normaux, de vous menacer ouver-
tement ou d’essayer de vous extorquer de l’argent ou des articles.

Les postes de contrôle peuvent être de bonnes sources d’information sur l’état
des routes, les incidents survenus récemment et les risques éventuels. On pourra
vous y donner une image plus complète de la situation en matière de sécurité.

Avec le temps, le rapport qui se crée peut être utile, mais il peut aussi avoir des
côtés dangereux. Si vous vous habituez au comportement de la sentinelle et que
vous passez sans vous arrêter et sans contrôle sur un simple signe de la main,
lorsque la sentinelle change, vous devrez vous soumettre à nouveau aux formali-

Fouille des véhicules de la Croix-Rouge


Fouille des véhicules de la Croix-Rouge et
et du Croissant-Rouge
du Croissant-Rouge
Si des agents de sécurité veulent fouiller votre véhicule, vous ne devez pas, en
général, vous opposer à une demande raisonnable. Bien que les Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aient, dans certains pays, des privilèges diplo-
matiques, nous nous conformons toujours à la législation locale. Soyez toujours
présent pendant la fouille pour vérifier que rien n’est dissimulé dans votre véhicule
et que rien n’en est soustrait.
75 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
tés, vous présenter et expliquer ce que vous faites. Il est arrivé que des véhicules
d’organisations d’aide essuient des tirs simplement parce que le personnel, de-
venu négligent, ne s’est pas arrêté le jour où la sentinelle a été relevée.

Quelques conseils généraux à garder en mémoire au sujet des postes de contrôle : 2


 Évitez de verser des pots-de-vin sauf si vous êtes menacé et, pour éviter de vous
mettre dans une situation compromettante, essayez de savoir quel est l’usage local.
 Même si vous ne fumez pas, ayez toujours des cigarettes et des allumettes
ou des stylos à offrir comme petits « cadeaux » acceptables lorsqu’on vous
demande « avez-vous quelque chose pour moi ? ».
3
 Ne transportez pas de produits de contrebande tels que drogue, alcools in-
terdits, devises non déclarées, publications pornographiques ou articles dont
l’usage est restreint.
 En cas de fouille du véhicule ou des bagages, observez l’opération de près
4
pour que rien ne soit pris et que des produits de contrebande ne soient pas
dissimulés à votre insu dans le véhicule.
 Gardez vos papiers bien rangés : passeport/carte d’identité, papiers du vé-
hicule, permis de conduire, laissez-passer, manifeste de cargaison.
 Avant d’atteindre le poste de contrôle, mettez-vous d’accord pour savoir
5
qui, dans le véhicule, répondra et ce que cette personne dira. Tous les occu-
pants du véhicule doivent avoir la même version, car des remarques contra-
dictoires involontaires pourraient éveiller des soupçons.
 Évitez de porter des objets de valeur tels que montres, lunettes de soleil,
6
briquets et bijoux.

! 7
À retenir ! Même si vous avez l’expérience de postes de contrôle ailleurs, ne
manquez pas de vérifier quelles sont les directives locales sur le comporte-
ment à avoir aux postes de contrôle avant d’entreprendre, pour la première
fois, un déplacement dans une région que vous ne connaissez pas.

Convois 8
Les convois sont des groupes organisés de véhicules (transportant des passagers,
des marchandises ou les deux) qui voyagent ensemble d’un point à un autre pour

9
des raisons de sécurité. Exceptionnellement, un convoi peut être escorté par du
personnel de sécurité (militaires du pays hôte, forces de maintien de la paix des
Nations Unies ou forces multinationales). Il peut aussi être « protégé » par
l’emblème de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge ou par tout autre symbole
reconnu. Pour savoir comment utiliser les escortes armées, voir le chapitre 5, in-
titulé « Travailler avec les forces armées », du manuel Stay safe − Préserver sa sécu-
rité : Guide de la Fédération internationale pour les responsables de la sécurité.
10
76 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Voyager en convoi avec d’autres véhicules accroît considérablement la sécurité


des membres de l’équipe dans les régions où les taux de criminalité et de bandi-
tisme sont très élevés ou lorsque le terrain est difficile. Il faut noter que le voyage
est plus long à cause de l’organisation qu’il nécessite et de la vitesse du convoi, qui
est celle du véhicule le plus lent.
Il faut aussi savoir que dans certaines situations, notamment dans les régions
confrontées à un conflit armé ou un mouvement de rébellion, un long convoi
peut être vu à tort comme faisant partie du conflit et devenir la cible d’actes hos-
tiles. Il convient alors de se demander si un convoi de deux ou trois véhicules ar-
borant l’emblème de la croix rouge ou du croissant rouge n’est pas plus indiqué.
Plusieurs convois de petite taille peuvent être préférables à un long convoi.
En pesant le pour et le contre d’un voyage en convoi, représentez-vous les deux si-
tuations suivantes. La vue d’un convoi de dix véhicules à quatre roues motrices et
camions, aux couleurs flambantes, en bon état, transportant des passagers en bonne
santé, bien nourris, bien habillés, relativement riches, est de nature à provoquer des
sentiments mitigés chez les observateurs et le personnel en faction aux postes de
contrôle. Imaginez, d’un autre côté, l’effet que peuvent avoir deux véhicules de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge voyageant ensemble. Selon les circonstances,
les raisons de choisir une option plutôt que l’autre s’imposeront d’elles-mêmes.
Vous trouverez à la section suivante des précisions sur les nombreux aspects à
prendre en considération pour organiser un convoi. Sachez toutefois qu’ils ne
s’appliquent pas tous à tous les cas puisque chaque convoi répond à un but bien
particulier. Les convois de nombreux camions qui traversent des terrains diffi-
ciles pour acheminer des secours répondent à des considérations autres que les pe-
tits véhicules circulant en zone urbaine, par exemple.
77 Chapitre 4 | Les déplacements sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Organisation
Avant le départ, il faut désigner un chef de convoi et un chef pour chaque véhi-
cule. Le chef du convoi est chargé des tâches suivantes :
 organiser le convoi, c’est-à-dire :
 s’assurer que l’on s’est renseigné sur la région à traverser et évaluer la
2
situation − terrain, état des routes, météorologie et sécurité ;
 au besoin, évaluer les risques liés à l’itinéraire avant d’organiser le
convoi ;
 estimer le jour et l’heure d’arrivée à chaque étape ; 3
 déterminer où le convoi fera étape ;
 demander les autorisations nécessaires aux autorités compétentes.
 prévoir des itinéraires de repli et les vérifier ;
 s’assurer que le poids, la hauteur et la largeur des véhicules ne dépassent pas
les spécifications des ponts et les limites de charge des routes ;
4
 s’assurer que tous les membres du convoi, ainsi que le représentant dans le
pays et les coordonnateurs de la logistique et de la sécurité à la délégation,
connaissent l’itinéraire ;
 le cas échéant, aviser les autorités locales se trouvant sur l’itinéraire du convoi 5
(caractéristiques, horaires, objectifs). Notez cependant que cette formalité
varie suivant le pays et la situation en matière de sécurité. Le plan de voyage
ne doit être communiqué qu’à ceux qui ont besoin de le connaître.

Le plan de voyage doit au moins comprendre :


6
 les caractéristiques de tous les véhicules (numéro d’immatriculation et
contenu, par exemple) ;
 le nom du conducteur et des passagers de chaque véhicule ;
 les documents requis (documents d’immatriculation des véhicules, ordre de 7
mission et papiers d’identité de tous les occupants) ;
 l’indicatif d’appel (pour les véhicules équipés d’une radio) ;
 l’origine et la destination du voyage ;
 l’itinéraire prévu ;
 la position de chaque véhicule dans le convoi, les véhicules les plus lents
8
étant toujours à l’avant ;
 les arrêts prévus sur l’itinéraire ;
 les points de contact le long de l’itinéraire et l’emplacement des villes, des sta-
tions-service, des postes de contrôle et des abris sûrs, si un arrêt est nécessaire ; 9
 l’heure prévue de départ ;
 l’heure prévue d’arrivée ;
 les plans d’urgence en cas d’accident, d’évacuation sanitaire, de panne ou de
risque naturel, tel que glissement de terrain ou inondation ;
 les autres procédures pour transmettre des informations.
10
78 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les véhicules faisant partie du convoi doivent tous être correctement équipés,
selon les critères de la Fédération présentés en détail au chapitre précédent
« Sécurité des véhicules ». Pour votre information, les trois articles les plus uti-
lisés lors des voyages en convoi sont :
 la corde de remorquage
 le câble de batterie
 la pelle

Recommandations pour les voyages en convoi


Ce qu’il faut faire :
s’assurer que l’état mécanique de tous les véhicules a été vérifié et que le
chargement est sûr
s’assurer que chaque véhicule a son propre matériel de réparation et de
changement de roue
s’assurer que tous les véhicules ont un réservoir de carburant plein au départ
vérifier le fonctionnement du matériel de radio avant le départ et à inter-
valles réguliers tout au long de l’itinéraire, et s’assurer que le premier et le
dernier véhicules peuvent communiquer entre eux par radio
mettre un véhicule (le véhicule de contrôle) et au moins un autre véhicule en
contact radio avec la base et entre eux
convenir d’un système de signaux à l’aide des phares et de l’avertisseur pour
que les véhicules du convoi qui n’ont pas de matériel radio puissent deman-
der un arrêt, signaler une réparation urgente ou demander une concertation
veiller à ce que le conducteur du véhicule de tête ne perde pas de vue le
véhicule qui le suit ; le manque de visibilité (dû à la poussière, par exemple)
peut obliger le convoi à faire des arrêts fréquents à intervalles convenus
pour vérifier que tous les véhicules sont encore ensemble

Ce qu’il ne faut pas faire :


tasser le convoi en roulant trop près les uns des autres (il est dangereux de
suivre de trop près le véhicule qui précède)
les véhicules composant le convoi ne doivent en en aucun cas être séparés
utiliser des escortes armées
Chapitre
La sécurité dans les
locaux de la Fédération
5 1

7
C
omme nous l’avons indiqué dans les chapitres précédents, les
mesures que vous devez prendre pour travailler en toute sécurité sur le
terrain sont nombreuses et diverses. Sachant que la Fédération inter-
nationale préconise une approche de la sécurité fondée sur l’anticipation et la 8
prévention, nous nous concentrerons, dans le présent chapitre, sur les mesures
à prendre pour rendre nos conditions de travail et de vie aussi sûres que pos-
sible lorsque nous sommes sur le terrain. Vous y trouverez des conseils sur le
choix de sites professionnels et résidentiels et de sites d’entreposage, ainsi que 9
sur les précautions à prendre dans le maniement de l’argent liquide. Le chapi-
tre se terminera sur la protection contre l’incendie. La sécurité des activités dans
les camps et le maintien de l’ordre sur les lieux de distribution seront abordés
dans le chapitre 6. 10
80 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Choisir un site
En général, si vous êtes chargé de choisir ou d’aider à choisir un site pour des lo-
caux de la Fédération, vous devrez prendre en considération de nombreux cri-
tères, qui vous aideront à prendre une décision. Les plus importants sont les
alentours du site, les possibilités d’accès, la capacité de l’infrastructure, l’espace
physique et les limites du site, mais aussi son exposition aux risques naturels.
Nous verrons maintenant les facteurs à considérer pour chacun des critères.

Qu’est-ce qu’un site ?

Un site est le lieu où un délégué de terrain travaille, réside ou entrepose des biens.

Voisinage
 taux de criminalité ;
 proximité de cibles potentielles : installations gouvernementales ou mili-
taires, police, ambassades ;
 distance par rapport aux principaux bâtiments et installations ;
 présence d’autres organismes humanitaires travaillant ou ayant des rési-
dences dans le voisinage ; s’il n’y en a pas, quelle en est la raison ?
 conséquences pour notre image de choisir un site à cet endroit ;
 densité de la circulation et ses conséquences en termes d’accès et de bruit ;
 exposition à certains risques sanitaires (par exemple région marécageuse ou
infestée d’insectes pathogènes).

Accès
 plusieurs voies d’accès au site et de sortie ;
 revêtement asphalté ou non des voies d’accès, état et résistance aux dangers
saisonniers ;
 éclairage : est-il suffisant ou faut-il le compléter ?
 passage de véhicules et de piétons, possibilités de stationnement pour les
visiteurs.

Infrastructure et services de base


 approvisionnement suffisant et régulier en eau et en électricité ;
 possibilités d’utiliser des moyens de télécommunication : présence de lignes
téléphoniques, réception des ondes radio.
81 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Espace physique
 un seul ou plusieurs niveaux
 capacité de stationnement
 capacité de stockage de carburant et de matériel 2
Limites physiques
 périmètre naturel de la propriété
 type et état de la structure physique
 modifications éventuellement nécessaires
3
Risques naturels
 vulnérabilité aux aléas naturels (coulée de boue, inondation, avalanche, etc.) 4

! À retenir ! Les délégués ne doivent vivre que dans des résidences ou des
hôtels approuvés par la Fédération. 5

10
82 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Choix du site d’une Unité d’intervention d’urgence (ERU)

Lorsqu’une catastrophe frappe une région où la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge


n’est pas présent ou n’a qu’une présence limitée, la Fédération aide la Société na-
tionale en envoyant des unités d’intervention d’urgence. Celles-ci, généralement
déployées dans les régions touchées par la catastrophe, sont montées intégralement

Aspects importants à prendre en considération


pour le choix du site d’une ERU de type courant

Critères de sélection

Acceptation par les autorités et les propriétaires

Accessible pour les bénéficiaires

Surface suffisante et capacité d’extension

Accès au réseau d’électricité

Place pour deux ou trois générateurs de 5 kW et un générateur de secours

Accès en quantité suffisante à une eau de qualité

Accès (de préférence sans forage ou trou de sonde) à la nappe phréatique

Accès acceptable (par route) à une source d’eau

Enlèvement des déchets

Sol en bon état, bien drainé

Risques minimes de contamination et de toxicité

Installation de latrines possible

Ligne de téléphone et de télex existante

Matériaux de construction disponibles

Combustible/carburant disponible
83 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
sur un terrain approprié, sans le recours à un bureau, une maison ou un bâtiment
existant. Vous devrez donc vous appuyer sur des critères particuliers pour choisir

2
le site qui convient à l’implantation d’une ERU, comme le montre le tableau ci-
après présentant les types d’ERU le plus fréquemment déployées.

Hôpital de
campagne
Unité de soins
de base
Unité de soins
de base
Eau et
assainissement
4
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ 5
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔ ✔ ✔
✔ 6
✔ ✔ ✔
✔ ✔
7

✔ ✔
✔ ✔ ✔ 8





9
✔ ✔
✔ ✔ ✔ 10
84 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Critères de sélection

Possibilités de stockage

Direction du vent

Route accessible et en bon état


(pour les véhicules de 20 tonnes par tous les temps)

Terrain apte à recevoir du matériel et des camions

Capacités en matière de logistique

Emplacement suffisamment élevé et sûr pour les télécommunications

Absence d’obstacles pour les communications par satellite

Possibilités d’installer une station de radio accessible et sûre

Proximité de sources d’interférences minime (lignes à haute tension,


chemin de fer électrifié, station de radio et de télévision, matériel
de radiographie, matériel médical à rayonnement de haute énergie…)

N’est pas situé dans des terres basses (par exemple, marécages)

Aménagements de sécurité possibles (enceinte résidentielle séparée,


voies d’échappement, possibilité de dresser des barrières)

Possibilité de ranger le matériel dans une pièce sécurisée


(verrouillée ou gardée lorsqu’elle ne sert pas)

Possibilités de transport du personnel local


et d’aménagement d’un quartier de nuit

Éloignement raisonnable des installations de base


(centre de soins primaires, hôpital…)

Éloignement raisonnable des bénéficiaires


85 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

Hôpital de
campagne
Unité de soins
de base
Unité de soins
de base
Eau et
assainissement
1
✔ ✔ ✔ ✔
✔ ✔
2
✔ ✔ ✔ ✔

3
✔ ✔
✔ ✔
✔ ✔ ✔ ✔
✔ 4
✔ ✔ ✔ ✔

✔ 5
✔ ✔ ✔ ✔

✔ ✔ ✔ ✔
6

7
✔ ✔ ✔ ✔

✔ ✔ ✔

✔ 8

Pour créer un camp de base, vous utiliserez les critères énumérés ci-dessus 9
ainsi que les autres renseignements donnés dans le présent chapitre concer-
nant la sécurité des bureaux, des lieux de résidence et des entrepôts. Le
contrôle d’accès, la protection incendie et le périmètre de sécurité sont des
éléments essentiels de la sécurité. 10
86 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Bureaux
La sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur le terrain
dépend dans une large mesure de l’application des procédures et des consignes de
sécurité mises en place dans les bureaux de la délégation.
Le règlement de sécurité défini dans votre délégation vous donnera les règles spé-
cifiques de sécurité applicables dans le contexte qui vous est propre. Il importe
non seulement de respecter ces règles, mais aussi de connaître certaines directives
générales en matière de sécurité des bureaux.
Le bureau de la Fédération internationale, par exemple, doit être situé dans une
zone sûre et tout le personnel doit se familiariser rapidement avec le milieu envi-
ronnant, c’est-à-dire être attentif à ce qui s’y passe et être en bons termes avec le
personnel et les dirigeants locaux.
Le personnel doit
connaître les nu-
méros d’appel
d’urgence de la po-
lice, des pompiers
et des ambulances,
qui doivent être af-
fichés en évidence
à côté de tous les
téléphones. Vos
collègues et vous-
même devez savoir
ce qu’il faut faire
en cas d’accident
ou de problème de
sécurité survenant
à la délégation.

L’accès aux bureaux doit être rigoureusement contrôlé et tous les visiteurs doi-
vent être soumis à une vérification d’identité à l’entrée. Lorsqu’un visiteur se pré-
sente pour rencontrer un membre du personnel, de préférence en ayant pris
rendez-vous, il doit montrer un document d’identité à l’employé du bureau
d’accueil qui consignera dans un registre l’heure de son arrivée et de son départ
et lui remettra une carte de visiteur pour la durée de sa visite.
Les portes du bureau doivent être composées d’un matériau solide, munies d’une
serrure et tenues fermées en permanence. Les fenêtres doivent être munies de
87 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
barreaux faciles à ouvrir de l’intérieur en cas d’incendie ou d’évacuation d’urgence.
Le gardien de nuit ou un agent désigné doit vérifier que toutes les portes et fenê-
tres, notamment celles donnant sur les terrasses et balcons, sont verrouillées à la
fermeture des bureaux et que tous les ordinateurs et appareils électriques sont
éteints et débranchés. 2
Liste des contrôles de sécurité
dans les bureaux 3
Le bureau est-il situé dans une zone sûre ?

4
Choisissez un emplacement à l’écart de cibles évidentes telles que bâti-
ments officiels, centrales électriques, stations de radio et de télévision,
résidences de dirigeants politiques, etc.

Renseignez-vous sur le propriétaire du bâtiment ou des bureaux


avant de signer un contrat de location
Savez-vous qui est le véritable propriétaire ? Assurez-vous que la per-
sonne ou la société est honnête, et n’a pas de lien avec des milieux cri-
5
minels. Vérifiez que les travaux nécessaires pour améliorer la sécurité du
bâtiment ont été acceptés par le propriétaire avant de signer le contrat.

La délégation aura-t-elle un bâtiment pour elle ou partagé


avec d’autres ? 6
Si le bâtiment doit être partagé, renseignez-vous sur les autres occupants
et cherchez à savoir s’ils peuvent présenter un risque pour votre sécurité.
Vérifiez que vous pourrez avoir l’accord de tous les autres occupants s’il
devenait nécessaire de renforcer les contrôles d’accès et la sécurité.
7
Peut-on sans danger afficher le logo de la Fédération
sur les locaux ?
Normalement, le logo est affiché sur les bureaux, mais il arrive que cela
suscite des intentions malveillantes dont vous risquez de devenir la cible.
Il est alors préférable d’être moins visible et de renoncer au logo. C’est à
vous de savoir quelles sont les menaces.
8
Le bâtiment est-il entouré d’une clôture ou d’un mur ?

9
Déterminez si cela est justifié par des cas antérieurs de menace ou
d’atteinte à la sécurité.

Peut-on entrer directement dans le bureau à partir de la rue ?


Faites en sorte qu’il soit le plus difficile possible d’entrer en trombe dans
le bureau en venant d’une rue très fréquentée. Mettez une distance entre
la rue et l’entrée. Envisagez un portail et une clôture solides. 10
88 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les portes sont-elles toutes solides et munies de serrures ?


Faites en sorte qu’il soit le plus difficile possible d’entrer dans le bureau
sans autorisation. N’oubliez pas la porte et les fenêtres donnant à l’arrière,
ou sur une terrasse ou sur un balcon. Les fenêtres et les portes de tous
les points d’entrée et de sortie doivent être contrôlées régulièrement, le
soir, par une personne désignée à cet effet.
Faut-il installer des barreaux aux fenêtres ?
N’oubliez pas la protection incendie et veillez à ce que certaines des fe-
nêtres munies de barreaux puissent être ouvertes de l’intérieur en cas
d’incendie. Les barreaux doivent être solidement scellés de manière à ne
pouvoir être arrachés de l’extérieur.
Un système de contrôle des clés est-il en vigueur ?
Décidez qui doit avoir la clé du bureau, qui est responsable des clés et qui
détient un jeu de clés supplémentaires. N’inscrivez jamais de noms ou
de numéros de bureau sur les clés, mais utilisez des codes, par exemple
de couleur. En cas de perte ou de vol des clés, changez immédiatement
la serrure. Les clés de la porte d’une pièce et des tiroirs d’un bureau ne
doivent jamais être laissées dans ce bureau.
Y a-t-il des armoires ou des tiroirs fermant à clé
pour les documents confidentiels ?
Assurez-vous d’avoir assez d’armoires à serrure pour ranger les objets de
valeur ou les documents confidentiels.
Y a-t-il un éclairage extérieur suffisant la nuit ?
Veillez à ce que l’extérieur du bâtiment soit éclairé la nuit pour qu’il n’y ait
pas de recoin sans visibilité, d’endroit obscur où l’on pourrait se cacher
pour entrer dans le bureau sans être vu. Les collaborateurs de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge doivent éviter de travailler seuls la nuit ou
le week-end. S’il le faut vraiment, veillez à ce que toutes les portes et fe-
nêtres soient verrouillées.
Y a-t-il la place de mettre un bureau d’accueil près
de l’entrée pour les visiteurs ?
Au bureau d’accueil, il doit y avoir un registre des visiteurs, des cartes
pour les visiteurs, une salle d’attente, un interphone, etc.
Le coffre-fort est-il scellé dans le sol ?
Les règles de l’assurance veulent que le coffre-fort soit vissé dans le sol
ou dans le mur d’un bureau discret. Il ne doit pas être dans la pièce prin-
cipale du bureau, et l’accès au coffre doit être rigoureusement réglementé.
Y a-t-il une caisse ? Le personnel est-il payé
par virement bancaire, chèque ou en espèces ?
Il vaut mieux éviter d’avoir beaucoup d’espèces dans les locaux. Veillez
89 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
à ce que les sommes conservées et les procédures de reconstitution de
la caisse ne soient connues que des personnes autorisées. Il est habi-
tuellement préférable d’effectuer les paiements par virement bancaire ou
par chèque plutôt qu’en espèces. Par ailleurs, évitez les procédures rou-
tinières qui deviennent prévisibles.
2
Utilisez-vous le transfert électronique ou emportez-vous des
espèces en voyage ?
Il est préférable de varier les jours de paie et de banque pour réduire au
minimum les risques de cambriolage. 3
La protection contre l’incendie a-t-elle été vérifiée en détail ?
Y a-t-il des extincteurs ? Où se trouvent-ils ? Est-ce que tout le monde sait
où ils se trouvent et comment les utiliser ? Sont-ils vérifiés régulièrement ?
Connaissons-nous les consignes d’incendie du pays ? A-t-on installé des
détecteurs de fumée ? Le personnel connaît-il les itinéraires à suivre pour
4
atteindre les issues de secours en cas d’incendie ? Sont-ils bien indi-
qués ? Y a-t-il eu des exercices d’incendie ? Y a-t-il une trousse de se-
cours et tout le personnel sait-il administrer les premiers secours ?
Y a-t-il une alarme, faut-il du personnel de sécurité ? 5
Vous devez savoir quelles sont les menaces spécifiques et effectuer une
évaluation des risques pour déterminer s’il est nécessaire d’avoir du per-
sonnel de sécurité et un système d’alarme.
Les numéros d’urgence sont-ils communiqués à tout le personnel
du bureau ?
6
Les numéros doivent être distribués à tous et une liste doit être placée à
côté de chaque poste de téléphone. Il importe aussi de communiquer au
personnel les coordonnées des personnes à appeler en cas d’urgence.
Par ailleurs, assurez-vous que vous connaissez parfaitement les procé-
dures de sécurité du bureau et, si ce n’est pas le cas, demandez à votre 7
responsable de terrain de vous donner des informations complémentaires.
Les places de stationnement sont-elles sûres et faciles à
surveiller par le personnel de sécurité ?
Veillez à ce que tous les emplacements de stationnement des véhicules
soient sûrs, c’est-à-dire bien éclairés et dans le champ de vision des
8
agents (ou, au moins, du personnel du bureau) et à ce que l’accès soit
contrôlé.

Y a-t-il un poste électrique de secours (c’est-à-dire un générateur


pour le bureau) qui soit gardé ?
9
Voyez s’il est nécessaire d’avoir un générateur ou une alimentation élec-
trique de secours, et vérifiez que les générateurs et l’approvisionnement
en combustible sont en lieu sûr.
10
90 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Malheureusement, bon nombre de vols commis à l’intérieur sont dus à la négli-


gence et à un relâchement des mesures de sécurité : armoires de sécurité non ver-
rouillées, argent qui n’est pas rangé en lieu sûr, articles d’une certaine valeur, tels
que téléphones mobiles, clés USB, lecteurs MP3, etc., laissés sans surveillance sur
les bureaux ou dans des tiroirs non verrouillés. Appliquez réellement les consignes
de sécurité pour éviter de créer des tentations.

Sécurité de l’information dans les bureaux de la Fédération


Très souvent, c’est sans en avoir vraiment conscience que vous gérez l’information
d’une manière qui peut avoir des conséquences pour votre propre sécurité et celle
de vos collègues. Pour réduire les risques d’atteintes à la sécurité, il est important
de prendre l’habitude de toujours tenir compte des questions de sécurité dans le
travail quotidien.

Recommandations pour la sécurité


de l’information
Ce qu’il faut faire :
protéger toutes les informations concernant le personnel, les finances et les
plans
ranger tous les documents traitant des mesures de sécurité appliquées par
la délégation de la Fédération dans le coffre-fort du bureau
ranger tous les budgets, les états financiers et les rapports d’activité destinés
aux donateurs et tous autres documents financiers dans le coffre-fort du bureau
protéger tous les ordinateurs de la délégation par un mot de passe qui est
renouvelé tous les six mois (les mots de passe doivent être rangés dans le
coffre-fort)
toujours ouvrir le courrier avec prudence
laisser votre bureau en ordre afin de pouvoir remarquer tout changement
dans vos affaires, par exemple un document ou un objet qui manque
garder secrets les itinéraires de voyage et ne les communiquer qu’au chef
de délégation, au bureau du parc automobile et à la base des télécommu-
nications
ne pas dévoiler les dispositions des voyages à l’étranger
être discret en parlant ou en discutant au bureau de renseignements sensibles
veiller à ce que seul le personnel autorisé ait accès aux renseignements
concernant l’arrivée de visiteurs ou les déplacements de délégués tant à
l’intérieur qu’à l’extérieur de la région
91 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Ce qu’il ne faut pas faire :
donner l’adresse personnelle d’un collègue ou son numéro de téléphone
2
laisser de l’argent ou des objets ayant une certaine valeur, sans surveillance
ou dans des tiroirs ou armoires qui ne sont pas fermés à clé

laisser en vue des documents de travail officiels, à caractère confidentiel, tels


que plans de voyage, budgets ou instructions du Secrétariat de la Fédération 3
accorder des entretiens à la presse ou faire des déclarations hors antenne
à des journalistes ; sauf instruction contraire, seules les personnes autori-
sées peuvent accorder des entretiens à la presse sur les activités de la
Fédération et d’autres sujets
4

10
92 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Lieux de résidence
Comme pour la section qui précède, les consignes de sécurité et le règlement en
vigueur dans votre délégation incluront les mesures de sécurité sur votre lieu de ré-
sidence, qui valent pour le contexte particulier dans lequel vous vous trouvez. Nous
nous efforçons ici d’attirer votre attention sur les risques les plus courants sur les
lieux de résidence et de faire ressortir les mesures de prévention et de précaution
que vous devrez prendre dans l’exercice de vos occupations quotidiennes.
La sécurité dans les lieux de résidence est pour une grande part une affaire de bon
sens qu’il s’agit d’appliquer aux dangers courants de la vie domestique. Soyez très
prudents lorsque vous fumez, en maniant des ustensiles de cuisson, des produits
d’entretien et des médicaments, des fils et des appareils électriques, des combus-
tibles et des objets cassables. N’oubliez pas que les sols et les escaliers peuvent
aussi présenter des risques.

Aspects à considérer avant de choisir un lieu de résidence


Bien que de nombreux facteurs échappent à votre contrôle lorsque vous vous
trouvez dans un pays complètement étranger, il est des éléments dont vous devez
tenir compte en choisissant votre lieu de vie car ils vous aideront à améliorer votre
sécurité et celle des membres de votre famille qui vous accompagnent.
Commencez par observer l’état de la rue dans laquelle vous avez repéré une pos-
sibilité de logement, et l’état des rues environnantes.
 La rue est elle asphaltée ou non ? Est-elle bien entretenue ? Est-elle large ou
étroite ? Est-elle à sens unique ou à double sens ?
 Y a-t-il beaucoup de circulation ?
 Est-elle éclairée la nuit ?
 Pouvez-vous y garer votre véhicule en toute sécurité ?
 Y a-t-il un poste de police à proximité ?
 S’agit-il d’un quartier résidentiel ou commerçant ?

Notez l’emplacement des bouches d’incendie et des bornes d’appel de police (le cas
échéant), l’état des maisons du voisinage et les précautions éventuellement prises par les
habitants (murs, clôtures électriques, gardes, etc.). Assurez-vous qu’il n’y a pas à proxi-
mité un cours d’eau, des broussailles ou un bosquet épais, une cabane ou tout autre re-
coin pouvant servir de cachette à quelqu’un qui voudrait s’introduire chez vous.
Sachez que, dans un pays où les services d’incendie sont inexistants ou peu fiables
(la plupart des pays où intervient la Fédération), les appartements du troisième et
du quatrième étages sont le choix le plus raisonnable pour le personnel. Les échelles
des pompiers ne montent généralement pas au-dessus du septième étage. Dans la
93 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
plupart des immeubles, il est très difficile de sauter ou de se laisser descendre de
plus haut que le quatrième étage. Comme il est par ailleurs plus facile pour un
cambrioleur ou un intrus de pénétrer dans un immeuble par le rez-de-chaussée,
choisissez toujours votre appartement entre le troisième et le cinquième étages.
2
S’il faut choisir entre une maison et un appartement, il faut peser les avantages et
les inconvénients de l’un et de l’autre. Les appartements sont généralement plus

3
sûrs que les maisons individuelles et permettent de mieux contrôler l’accès. La
surveillance par un intrus en puissance est difficile et on y est protégé par un cer-
tain anonymat. Les maisons sont plus souvent prises pour cible, mais les occu-
pants peuvent mieux régler leur niveau de sécurité (par un éclairage extérieur, le
nombre de gardiens, etc.).

Maison ou appartement : 4
où est-on le plus en sécurité ?
Ici encore, vous devrez réaliser une véritable évaluation de la sécurité. Prenez,
par exemple, les statistiques de la criminalité et des plaintes. Les cambrio-
5
lages touchent-ils davantage les appartements ou les maisons ? Interrogez
vos collègues étrangers et d’autres collègues d’organisations internationales
ou non gouvernementales avant de choisir votre lieu de résidence. Si vous
êtes tenté de vous loger dans un complexe résidentiel, veillez à ce que les au-
tres résidants ne soient pas des cibles très en vue ou des personnes pouvant
6
entacher l’image de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Maison individuelle Appartement
 cible unique d’un malfai-  le nombre est un facteur de sécu- 7
teur ; rité ;
 peut être isolée ;  accès contrôlé par un (ou des)
 toutes les dépenses de gardien(s) ;
sécurité sont à la charge  il y a généralement un seul gardien
d’une seule personne ;
 maîtrise totale de l’accès ;
pour plusieurs appartements ;
 il est moins facile de contrôler les
8
 contrôle de l’activité des gardiens ;
gardiens ;  les dépenses de sécurité sont
 facilité de repérage d’une partagées ;
intrusion dans la propriété
et d’éviction de toute per-
 lorsqu’un intrus a pu tromper la
vigilance du gardien, il peut se faire
9
sonne indésirable. passer comme il veut pour un ha-
bitant de l’immeuble et avoir ainsi
le temps de commettre son forfait.
10
94 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

La sécurité de votre lieu de résidence

Périmètres
Toute barrière entourant l’enceinte d’une maison, ne serait-ce qu’une haie sym-
bolique, a un effet dissuasif. En franchissant la barrière, l’intrus prend le risque
d’être vu. C’est pourquoi il est recommandé de choisir, chaque fois que possible,
une maison entourée d’une barrière.

Voici quelques exemples de barrière pour l’enceinte extérieure :


 clôture ou mur plein ou assemblé
 clôture formée de piquets et de chaînes
 haie ou végétation naturelle
 portail

La solution à préférer est un mur plein ou assemblé avec portail en métal massif.
L’enceinte extérieure n’ayant que la résistance du portail, celui-ci doit être solide-
ment fixé dans la clôture ou le mur, s’ouvrir vers l’extérieur avec des charnières à
l’intérieur et être muni d’une serrure très résistante. Les clés des serrures doivent
être rangées dans un lieu sûr, mais accessible à l’intérieur du complexe ou de
l’habitation.

Le périmètre intérieur est constitué par le mur extérieur de la maison. Toutes les
ouvertures du bâtiment se trouvant au rez-de-chaussée ou accessibles d’un arbre
95 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
ou d’une véranda et suffisamment grandes pour qu’un enfant puisse se glisser
à l’intérieur doivent être munies de grilles. Des barreaux en acier massif espacés
de 10 à 15 cm doivent être entrecroisés de barres horizontales espacées de 20 à
25 cm pour donner de la rigidité à la structure, et être solidement scellés dans le
mur ou le cadre adjacent.
2
Dans chaque partie de la maison où il y a des chambres, une grille au moins doit
être montée sur des charnières et équipée d’un mécanisme d’ouverture d’urgence
pour permettre le passage en cas d’incendie. Dans les maisons où un seul couloir 3
donne accès à toutes les chambres, celui-ci doit être fermé par un portail ou une
grille métallique empêchant l’accès aux chambres la nuit. Cette grille délimite un
périmètre intérieur et fait des chambres un endroit sécurisé tenant lieu de refuge.
4
Toutes les portes extérieures doivent être en métal ou en bois massif et munies de
deux serrures, une serrure principale et une serrure secondaire ou un verrou. En

5
outre, chaque porte d’entrée doit être pourvue d’un judas avec angle de vue de
180 degrés.

Portes et serrures

6
La serrure primaire est la serrure principale d’une porte ; elle est actionnée par une
poignée. Il s’agit généralement d’une serrure à pêne. Outre cette serrure, vous
devez envisager la pose d’un verrou fixé sur la porte et s’engageant dans le cham-
branle. Le verrou peut être actionné par une clé, mais il peut aussi s’agir d’un ver-
rou dont la tige s’enfonce profondément dans le sol (de préférence en béton) et
dans le chambranle. 7
Une chaînette de sûreté ne peut pas être considérée comme un verrou secondaire
et donne une fausse impression de sécurité. Le dispositif optique ou judas donne
plus de sécurité car il permet d’identifier un visiteur sans avoir à ouvrir la porte.
Le système recommandé se compose d’une chaîne de haute qualité, d’un judas
8
avec angle de vue de 180 degrés, d’une bonne serrure et d’un bon verrou.

Les portes extérieures vitrées sont à éviter, de même que les portes placées à
proximité d’une fenêtre ou d’un panneau vitré.
9
Si une grille d’acier a été posée comme deuxième protection, vous pouvez
utiliser un cadenas de sûreté de bonne qualité comme deuxième serrure. Vous
devez toutefois veiller à ce que tous les occupants de la maison aient une clé du 10
96 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

cadenas pour qu’ils ne se retrouvent pas enfermés à l’intérieur en cas d’urgence,


d’incendie, de fuite de gaz, etc.

Contrôlez strictement les clés des serrures et verrous extérieurs. Ne cachez pas
une clé supplémentaire d’une serrure extérieure en dehors de la maison. Les cam-
brioleurs expérimentés connaissent toutes les cachettes.

En outre :
 Vérifiez la distribution des clés.
 Changez la serrure si une clé est perdue.
 Évitez les portes vitrées coulissantes à moins qu’elles ne soient doublées
d’une grille métallique munie, côté intérieur, d’une serrure résistante ou
qu’elles puissent être équipées d’un dispositif de verrouillage efficace.
 Verrouillez ou mettez en sûreté toutes les armoires techniques (électricité,
gaz, eau) qui se trouvent à l’extérieur de la maison.
 Gardez un jeu de clés supplémentaires dans une enveloppe scellée, rangée
en lieu sûr dans votre bureau (coffre-fort, coffre à clés, etc.).

Les portes, les serrures, les chambranles et le contrôle des clés sont une seule
et même affaire. Rien ne sert d’avoir la meilleure des serrures si la porte ou le cham-
branle n’est pas solide. Mais si vous n’êtes pas absolument maîtres de vos clés, tout
ce qui vient d’être dit dans cette section ne sert à rien.

Éclairage extérieur
L’éclairage extérieur fait partie intégrante de la protection contre les intrusions.
Bien utilisé, il est dissuasif et permet une bonne observation. Tous les côtés de la
propriété doivent être éclairés, y compris les murs ou clôtures, les buissons et re-
coins sombres qui ne sont pas visibles depuis le bâtiment. L’éclairage doit être
fixé sur le bâtiment, tourné vers l’extérieur, et non sur le mur faisant face au bâ-
timent. Les dispositifs d’éclairage équipés d’un senseur sont intéressants. Les in-
terrupteurs de commande manuelle et la commande générale de l’éclairage
doivent toujours être à l’intérieur de l’habitation.

Refuge sécurisé dans l’habitation


Dans les zones de forte criminalité et lorsque l’évaluation de la sécurité en in-
dique la nécessité, il est recommandé aux délégations de créer un refuge sécurisé
ou une « chambre forte » dans l’habitation de chaque délégué. L’idée est d’avoir
une pièce dans l’habitation où vous pouvez vous enfermer en temps de crise et
97 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
dormir en sécurité la nuit. Cela consiste généralement à poser une grille à barreaux
pour fermer l’accès à cette pièce ou à cette partie de la maison. Dans certains en-
droits, on appelle ce dispositif « barrière anti-viol ».

Le mieux est que la porte d’accès à votre chambre soit en métal massif si vous ha-
2
bitez un appartement ou une maison de plain-pied, ou, si vous habitez une mai-
son à étage, d’avoir une grille ou un portail à barreaux au pied de l’escalier menant
à l’étage. La grille doit être fermée à clé de l’intérieur la nuit, une fois que toute
la famille est couchée. La fenêtre doit aussi être munie de barreaux que vous pou- 3
vez ouvrir de l’intérieur si vous devez vous échapper.

La plupart des délégations ont fait installer un système d’alarme directement relié
à une société de sécurité ou au poste de police. L’idée du refuge sécurisé est que 4
les intrus ne voudront pas perdre du temps à essayer d’en forcer l’accès et qu’ils
se contenteront de cambrioler le reste de la maison, en espérant s’enfuir avant

5
l’arrivée de la police. Le dispositif est un moyen d’éviter que les membres de votre
famille ou vous-même soyez victimes de violences, de viol ou d’enlèvement.

Pour créer un refuge sécurisé à l’intérieur de votre habitation, vous devez prévoir :
 une porte de construction solide (porte pleine) munie d’un judas ;
 un verrou résistant ;
 un portail intérieur ou une grille doublant la face interne de la porte ;
6
 une sonnette d’alarme à l’intérieur du refuge ;
 un moyen de communication fiable ;
 des toilettes de fortune ;
 une autre voie d’échappement ;
7
 un extincteur et une issue de secours en cas d’incendie ;
 un espace pour stocker des vivres si vous vous trouvez dans une zone
d’intervention où il est recommandé d’avoir des provisions, ou si l’opération
entre dans la phase d’alerte supérieure. 8
À retenir ! Vous êtes le premier maillon de la sécurité. Il y a eu des cas
où le refuge a permis à des délégués d’échapper à des violences. Il y a eu des
9
!
cas aussi où des délégués et leur famille ont subi des violences parce qu’ils
n’avaient pas fermé la porte à clé (c’est-à-dire qu’ils n’avaient pas utilisé cor-
rectement le refuge). En fin de compte, il ne suffit pas d’avoir tout l’équipement,

10
encore faut-il se discipliner pour faire les gestes voulus. N’attendez pas qu’il soit
trop tard pour vous mettre en état de vigilance. Soyez prévoyant.
98 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Matériel de lutte contre l’incendie et de sécurité


Bien que la protection contre l’incendie soit abordée plus loin dans le présent
chapitre, nous nous attacherons ici à montrer quel type de matériel de protec-
tion contre l’incendie vous devez avoir en permanence dans votre habitation. Un
extincteur, par exemple, doit toujours être rangé dans la cuisine. Vous pouvez
aussi en prévoir un dans les chambres.

Il est recommandé d’avoir un détecteur de fumée dans la cuisine et dans chacune


des parties de l’habitation où il y a des chambres. Si toutes les chambres donnent
sur un même couloir, le détecteur de fumée doit être installé au plafond du couloir.

Une trousse de secours doit être rangée dans la partie commune de l’habitation,
dans un endroit facilement accessible. Tous les occupants et les employés de mai-
son doivent savoir où la trouver.

La sécurité pendant un séjour à l’hôtel


De nombreux délégués travaillant sur le terrain étant appelés à voyager, il est utile
de rappeler certaines consignes de sécurité pour le séjour dans les hôtels. Norma-
lement, la délégation de la Fédération négocie des prix spéciaux avec des hôtels
choisis dans les zones d’opération et obtient des réductions appréciables pour
l’hébergement du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Par ail-
leurs, la plupart des hôtels et des résidences offrent des réductions « résidants » qui
peuvent atteindre 60 % du prix normal. Soyez toutefois prudent en choisissant
un hôtel, que ce soit pour un déplacement professionnel ou personnel. Ne choi-
sissez pas systématiquement « l’affaire du siècle ». Un vol à main armée ou un
cambriolage peut se produire dans n’importe quel hôtel, et le risque est d’autant
plus grand que l’hôtel est plus modeste et plus isolé. La plupart du temps, plus la
catégorie de l’hôtel est élevée, plus vous serez en sécurité et mieux les problèmes
seront réglés. Cela est vrai aussi de la protection contre l’incendie et de la prépa-
ration et l’intervention en cas de catastrophe.

Voici quelques mesures de précaution qu’il vous est conseillé de prendre, même
dans les meilleurs hôtels, pour éviter les expériences désagréables :
 En arrivant à la réception de l’hôtel, vérifiez si quelqu’un observe ce qui se
passe dans le hall et écoute les conversations.
 Ne donnez jamais votre numéro de chambre à des inconnus, et si le récep-
tionniste annonce votre numéro à voix haute, demandez-lui de vous don-
ner une autre chambre sans annoncer le numéro.
99 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les employés de maison
Si vous avez des employés de maison, leur sécurité est étroitement liée à
la vôtre. La confiance réciproque est importante, surtout si vous travaillez
2
ensemble dans un environnement peu sûr. Diverses mesures peuvent être
prises pour préserver les intérêts de la Fédération internationale, les vôtres
et ceux de vos employés.
3
Dans toute la mesure possible, embauchez quelqu’un qui a été employé et
vous a été recommandé par un ami, un organisme de bonne réputation
ou un voisin. Prenez le temps de vérifier les références indiquées. Vous de-
vrez peut-être demander à un employé en qui vous avez confiance et qui
parle la même langue de vous les traduire. Vous devez indiquer à tous vos 4
employés quelles sont les procédures de sécurité à suivre et les informer
de tout changement lié aux circonstances, y compris des plans en cas
d’urgence. N’oubliez pas de faire les exercices d’alerte avec le personnel.

Si vous constatez que l’un de vos employés est malhonnête ou vous a volé
5
quelque chose (soyez-en sûr avant de l’accuser), renvoyez-le immédiate-
ment et raccompagnez-le jusqu’à la sortie. Prévenez immédiatement tous
les endroits où vous l’avez autorisé à faire des achats pour votre compte
(par exemple au marché) ou d’autres actes en votre nom, que vous l’avez
congédié. Signalez ensuite l’incident à votre responsable en utilisant le for-
6
mulaire type de déclaration d’incident. Le responsable décidera s’il y a lieu
ou non de prévenir la police.

S’il faut que votre personnel de maison ait une clé de votre habitation, faites
poser un verrou spécial dont vous conserverez la clé séparément des au-
7
tres (sans la donner à aucun des employés). Utilisez ce verrou lorsque vous
êtes à la maison.

Veillez enfin à ce que tous les employés de la maison sachent quelles pré- 8
cautions de sécurité vous voulez faire appliquer :
 is’assurer de l’identité d’un visiteur avant d’ouvrir la porte ;
 ne jamais laisser entrer un visiteur non autorisé sans votre accord exprès ;
 ne jamais donner de renseignements sur vous par téléphone à qui que
ce soit ; 9
 ne jamais parler de vos affaires à qui que ce soit ;
 vous alerter si une personne suspecte est aperçue près de votre habitation.

10
100 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Quelques recommandations
pour vivre en sécurité
Ce qu’il faut faire :
tenir les fenêtres et les portes fermées (à clé) quand vous êtes à l’intérieur
et quand vous sortez, ne serait-ce que pour quelques minutes
savoir où se trouvent la structure médicale, l’hôpital et le poste de police le
plus proche
faire connaissance avec vos voisins, et en connaître au moins un qui puisse
vous aider en cas d’urgence et vous mettre en sécurité
garder les rideaux tirés ou les stores baissés pour ne pas être observé
s’assurer que l’entrée est bien éclairée
s’il y a une piscine ou un bassin naturel sur la propriété, s’assurer qu’il est
bien couvert d’un filet de sécurité lorsqu’il n’est pas utilisé
s’assurer que le gardien sait exactement ce que vous attendez de lui, ce
qu’il doit faire dans sa patrouille, à quel intervalle il doit patrouiller et com-
ment il doit donner l’alerte en cas de danger ; il doit aussi savoir où aller et
que faire si des intrus le forcent à quitter les lieux
entraîner votre famille à utiliser le matériel et à appliquer les procédures
d’urgence
laisser les lumières allumées à l’extérieur
avoir une trousse d’urgence prête à tout moment
avoir un refuge sécurisé à l’intérieur de l’habitation
vérifier que les communications fonctionnent avec la délégation ou avec les
autres délégués
garder dans un endroit central une lampe de poche, des piles, des bougies
et des allumettes (en cas de coupure de courant)
avoir toujours à portée de la main les numéros d’urgence
penser aux risques d’incendie et répéter les procédures d’évacuation

Ce qu’il ne faut pas faire :


laisser dehors des objets de valeur et des objets − hache, échelle, etc. −
qui pourraient facilement être utilisés à vos dépens
101 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
ouvrir systématiquement la porte aux inconnus. S’ils prétendent avoir un
titre officiel (voire être de la police), demandez à vérifier leur identité et leur
mandat avant de les laisser entrer ; assurez-vous que vous savez à quoi
ressemble la carte d’un policier 2
laisser un inconnu utiliser votre téléphone ou entrer ; c’est vous qui devez
passer l’appel pour lui

3
dormir avec la fenêtre ouverte, pour autant que vous puissiez l’éviter
mettre votre nom ou l’insigne de la Fédération sur votre porte
recruter un employé de maison sans avoir pris des renseignements sur lui
et sans lui avoir au préalable donné les consignes de sécurité
donner des clés de votre habitation à vos employés de maison ; si c’est in-
dispensable, ayez un verrou spécial que vous fermez lorsque vous êtes à
4
l’intérieur
employer des mineurs (travail des enfants)
résister en cas de cambriolage 5
choisir votre habitation en fonction de caractéristiques de confort et
d’agrément, plutôt que de sécurité

6
 N’invitez jamais dans votre chambre d’hôtel quelqu’un que vous ne connais-
sez pas bien ou en qui vous n’avez pas totalement confiance.
 Ne laissez jamais traîner d’objets de valeur dans votre chambre quand vous
n’y êtes pas − ne serait-ce que pour un bref instant. 7
 Ne laissez jamais un sac ou des objets de valeur sans surveillance dans une
salle de réunion, de conférence ou de restaurant, dans le hall d’une piscine,
sur la plage, dans une voiture, etc.
 Évitez de séjourner dans les hôtels fréquentés par des dignitaires car ceux-
ci attirent l’attention (photographes, manifestations, alertes à la bombe, me-
8
naces terroristes, etc.).
 Évitez de séjourner dans un hôtel où se déroule une grande conférence ou
une grande réunion, car vous risquez d’y trouver les mêmes inconvénients
que ci-dessus.
9
 Utilisez toujours le verrou de sûreté de votre chambre, même pendant la
journée.
 Utilisez toujours le coffre-fort de la chambre pour ranger vos objets de va-
leur ou laissez-les dans le coffre de l’hôtel en vous assurant qu’un reçu vous
10
102 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

est délivré. S’il n’y a pas de coffre-fort, transportez vos objets avec vous
dans un sac, de préférence sous clef, dans le coffre d’une voiture.
 Faites toujours appel à une société de taxis sérieuse recommandée par
l’hôtel.

?
Le saviez-vous ? Vous pouvez aujourd’hui acheter des détecteurs de
fumée ou des alarmes d’incendie bon marché que vous pouvez empor-
ter en voyage dans les hôtels ou dans des lieux de séjour temporaire
qui n’en sont pas munis ou dont la qualité risque d’être douteuse.

La protection incendie dans les hôtels


 Repérez toujours l’emplacement de votre chambre sur le plan d’évacuation
en cas d’incendie de l’hôtel, qui se trouve normalement sur le côté intérieur
de la porte de votre chambre.
 Mémorisez toujours l’itinéraire d’évacuation vers la sortie de secours la plus
proche.
 Soyez ordonné et rangez les objets essentiels tels que votre passeport, votre
téléphone mobile et votre portefeuille à portée de la main pour savoir où les
trouver si vous devez partir d’urgence.
 N’utilisez jamais les ascenseurs en cas d’évacuation d’urgence ou d’incendie.
 Si vous découvrez de la fumée en vous réveillant, ne perdez pas une minute.
Appelez immédiatement la réception pour prendre conseil, puis sortez et
fermez la porte derrière vous sans perdre de temps à rassembler vos affaires.
 Si vous ne pouvez pas quitter la chambre, calfeutrez tous les interstices avec
du linge mouillé, éteignez les ventilateurs et la climatisation et montrez-
vous à la fenêtre.
 Fermez bien toutes les portes qui vous séparent de la fumée ou des flammes.
 Si la fumée pénètre dans votre chambre, essayez de vous déplacer le plus
près possible du sol en vous couvrant le nez et la bouche d’un linge mouillé.
 S’il y a un extincteur, dirigez-le du bas vers le haut des flammes en faisant
plusieurs pressions plutôt qu’une seule et en évitant de vider entièrement
l’extincteur en une fois.

!
À retenir ! Quelles que soient vos conditions de logement − maison, appar-
tement, tente, hôtel ou logement collectif − vous ne devez négliger aucune
mesure de sécurité pour assurer votre tranquillité et votre bien-être.
103 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les entrepôts
Si l’opération à laquelle vous participez comporte la fourniture de secours, il y a
de fortes chances que la délégation de la Fédération internationale dans le pays uti-
lise un ou plusieurs entrepôts pour recevoir et stocker l’aide humanitaire avant de
2
la distribuer dans la zone des opérations. Les stocks de fournitures de secours en-
treposées ont généralement une valeur considérable tant par la dépense engagée
par les donateurs que par leur prix pour les bénéficiaires et le marché local. La sé-
curité dans les entrepôts est donc un aspect dont il est essentiel de tenir compte
3
dans le choix et l’utilisation d’un entrepôt.

Tous les moyens d’accès à l’entrepôt (portes, portails et fenêtres) doivent rester
fermés, de préférence avec un cadenas acheté spécialement pour cet usage. Les 4
clés du cadenas ne doivent être conservées que par le responsable de l’entrepôt.
Un jeu de clés supplémentaire doit être conservé à la délégation ou à la Société

5
nationale hôte (si c’est elle qui loue l’entrepôt).

L’enceinte de l’entrepôt doit être clôturée en ménageant un espace entre le bâti-


ment et la clôture. Apposer très visiblement le logo de la Fédération internatio-
nale ou l’emblème de la Société nationale hôte sur l’entrepôt peut aussi contribuer
à le rendre plus sûr. 6
L’accès à l’entrepôt doit être limité au personnel autorisé, c’est-à-dire le respon-
sable de l’entrepôt, les manutentionnaires, les gardiens, le personnel autorisé de
la Société nationale et les délégués autorisés de la Fédération. Personne d’autre
ne doit entrer dans l’entrepôt sans permission et sans être accompagné par une
7
personne désignée par le responsable.

Si l’entrepôt sert aussi de centre de distribution, l’espace de distribution doit être


nettement séparé de l’espace de stockage de manière à éviter que des bénéficiaires 8
n’entrent dans l’entrepôt pendant la distribution. Aucune distribution ne doit être
effectuée à l’intérieur de l’entrepôt, même par mauvais temps. Dans ce cas, des
bâches en plastique ou des tentes peuvent être dressées sur la surface de distribution.
9
Il est strictement interdit de fumer dans l’entrepôt et dans le périmètre délimité
de l’entrepôt. Il doit y avoir sur place du matériel de lutte contre l’incendie et un

10
plan d’évacuation clairement visible de tous. Ce plan doit montrer les sorties de
secours et la conduite à tenir en cas d’incendie.
104 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Les contrôles de sécurité dans un entrepôt

L’entrepôt est-il dans une zone sûre ?


Demandez-vous s’il est plus sûr d’avoir un entrepôt séparé ou de parta-
ger un entrepôt avec d’autres organisations.
Le périmètre est-il fermé par une clôture ou un mur, gardé de jour et
de nuit et équipé d’un système d’alarme ?
Les portes sont-elles résista ntes et munies d’une serrure ou d’un
verrou ?
Les fenêtres sont-elles protégées par des barreaux ou des grilles,
y a-t-il des issues de secours et un éclairage de sécurité ?
Est-il nécessaire (et possible) d’installer un système d’alarme ?
L’accès et les clés sont-ils rigoureusement contrôlés ?
Des procédures de contrôle des stocks doivent être suivies, et tout mou-
vement de marchandise doit être autorisé.
A-t-on pris des renseignements sur le personnel employé à
l’entrepôt ?
A-t-on installé des extincteurs, des détecteurs de fumée et une
trousse de secours dans l’entrepôt ?
Tout le personnel travaillant dans l’entrepôt connaît-il la conduite
à tenir en cas d’accident ou d’incident de sécurité ?
Y a-t-il suffisamment de places de stationnement à l’entrepôt, le
stationnement y est-il sûr ?
Le logo de la Fédération internationale est-il affiché bien en vue
(par exemple autocollants) ?
Y a-t-il un poste d’alimentation électrique et une arrivée d’eau de
secours ?

Manipulation de l’argent liquide


La manipulation de l’argent sur le terrain présente beaucoup de risques. Les per-
sonnes et les véhicules qui transportent de l’argent peuvent être pris pour cible par
105 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
des voleurs et sont donc plus exposés à subir des dommages. Pour rester maître des
fonds et éviter qu’ils ne soient détournés de leur destination initiale, il faut définir
des lieux de dépôt et des procédures spéciales. Chaque délégation aura des
consignes spécifiques concernant le dépôt et le transport d’argent dans la section
de son règlement relative à la sécurité financière.
2
En général, toutes les espèces détenues par une délégation ou un bureau de la Fé-
dération doivent être rangées dans un coffre fermant à clé et le montant doit en être
limité au strict minimum. Les montants supérieurs à 10 000 francs suisses1 doivent
3
être placés dans un coffre-fort.

Si le coffre-fort est actionné par une clé, le gardien du coffre, habituellement le


responsable financier, garde la clé dont un double est conservé par le chef de délé- 4
gation hors du site. Pour les coffres à combinaison, le code doit être mis sous en-
veloppe cachetée dont le rabat est barré par une signature. L’enveloppe doit porter

5
la mention « Propriété de la délégation » et être conservée hors du site. Le code ne
doit être consigné nulle part ailleurs.

Transport de fonds
En règle générale, les fonds destinés aux délégations, qui consistent en avances de
fonctionnement, sont virés par le Département des finances du Secrétariat de la 6
Fédération à la banque où la délégation/le bureau détient un compte. À l’intérieur
d’un pays ou d’une région, le transfert de fonds s’effectue par l’intermédiaire des

7
banques. Ainsi, le personnel et les délégués de la Fédération délégués n’ont pas à
transporter de l’argent.

1. Il s’agit du maximum absolu. La délégation de pays peut décider de fixer un plafond inférieur à ce montant.
10
106 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le transport de fonds par des employés de la Fédération est un cas d’exception qui
ne doit répondre qu’à des circonstances exceptionnelles (besoin impérieux et im-
médiat de liquidités, problèmes de la banque locale, etc.) et ne doit être effectué
qu’avec l’accord du chef de délégation.

Quelques recommandations concernant


les transferts de fonds
Ce qu’il faut faire :
lorsqu’un membre du personnel fait fonction de messager, veiller à ce qu’il
soit couvert par une police d’assurance (si possible) qui couvre aussi la
somme transportée
veiller à ce que les fonds en transit soient toujours transportés par deux
personnes et répartis entre les deux
s’assurer que le bureau ou la délégation (ou la destination finale) dispose
d’un coffre utilisable dès l’arrivée
s’assurer que les plans de voyage et le transport de fonds ne sont connus
que des personnes dont la tâche l’exige
ne communiquer qu’au dernier moment les plans, l’horaire, le moyen de
transport utilisé et l’itinéraire à ceux qui ont besoin de les connaître
adopter une tenue et une apparence discrètes et utiliser une mallette ou
une sacoche banale
varier l’itinéraire, l’horaire et le mode de transport utilisé aussi souvent que
possible

Ce qu’il ne faut pas faire :


prononcer le mot « argent », mais convenir d’un mot codé qui ne soit
connu que de quelques personnes
distribuer ou transporter de l’argent dans des régions de forte criminalité ;
vous pouvez soit essayer de choisir une autre région, soit envisager de re-
courir à des policiers sans arme, des gardes ou des agents de sécurité
(avec le soutien qui s’impose), en sachant que cela augmentera la visibilité
utiliser des espèces en général ; préférez les virements bancaires ou les
chèques pour payer les salaires et régler les factures
laisser les choses arriver au point qu’il faille transporter des fonds
107 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

! À retenir ! Une gestion financière bien conduite évite d’avoir à prendre le


risque de transporter des fonds.

2
Systèmes d’alarme
Dans beaucoup d’opérations comportant des affectations permanentes, les délé- 3
gations recourent à du personnel de sécurité ou à une forme ou une autre de sys-
tème d’alarme comportant un bouton d’alarme.

Entraînez-vous à utiliser les commandes de l’alarme de votre habitation ou de


votre bureau afin de pouvoir non seulement en maîtriser le fonctionnement, mais
4
aussi signaler tout défaut de fonctionnement. Dans certains pays, les sociétés de
surveillance effectuent l’entretien des systèmes d’alarme.

Si vous avez un système d’alarme fonctionnant avec bouton d’alarme, assurez-


5
vous que celui-ci est installé dans la bonne pièce ou au bon endroit. Si vous avez
un bouton d’alarme mobile, du type porte-clés, veillez à l’avoir toujours avec
vous.
6
Vous pouvez demander à la police ou à votre société de surveillance de vous
conseiller sur les alarmes et de vous recommander celles qui fonctionnent le
mieux.
7
Les systèmes d’alarme ont diverses fonctions :
 ddétecter la présence d’un intrus ;
 signaler l’intrusion ;
 créer un désagrément pour l’intrus (signal sonore puissant et strident). 8
Un système d’alarme doit présenter les caractéristiques suivantes :
 fonctionnement sur le secteur et batterie de secours rechargeable ;
 fonction retard permettant d’activer et de désactiver le système sans déclen-
cher l’alarme ;
9
 fonction d’activation de l’alarme par un bouton fixe ou mobile (le bouton
peut être placé de façon à être actionné par le gardien, le personnel du bu-
reau, le magasinier, etc.) ;
 facilité d’installation et d’entretien.
10
108 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

L’alarme d’incendie d’un bâtiment doit produire un son nettement différent de


l’alarme de sécurité et les occupants doivent être entraînés par des exercices à dis-
tinguer les deux.

Protection incendie
La protection contre l’incendie commence par une étude de tous les locaux utili-
sés sur le terrain par le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Il s’agit
d’évaluer l’installation électrique et les prises, les sorties de secours, les fenêtres et
les portes. Ensuite on procède à l’achat et à l’installation du matériel approprié de
protection contre l’incendie dans tous les locaux et véhicules de la Fédération, bu-
reaux, lieux d’habitation, entrepôts, etc. Enfin, des procédures doivent être mises
en place, et connues de tous, pour définir la marche à suivre en cas d’incendie. Le
personnel doit effectuer régulièrement des exercices, être informé et recevoir la for-
mation nécessaire pour savoir ce qu’il faut faire en cas d’incendie.

En matière de protection contre l’incendie, l’approche de la Fédération interna-


tionale repose, là encore, sur la prévention. On ne saurait donc trop insister sur
la nécessité d’être au fait des procédures de sécurité en vigueur dans la délégation
et de toujours respecter les consignes de sécurité. Nous présenterons dans la pré-
sente section les précautions générales et personnelles à prendre contre l’incendie,
et vous y trouverez des conseils sur la conduite à tenir si vous vous trouvez dans
un bâtiment en feu ou si vos vêtements, ou ceux de quelqu’un, prennent feu.

Précautions élémentaires contre l’incendie


 Les responsables doivent veiller à ce qu’il y ait des détecteurs de fumée, des
alarmes d’incendie, des extincteurs automatiques à eau (sprinklers), des cou-
vertures anti-feu et des extincteurs en nombre suffisant à chaque étage, et
d’un modèle approprié et approuvé par les autorités.
 Les consignes en cas d’incendie doivent indiquer clairement ce que chacun
doit faire, et comment procéder.
 Dans tous les locaux de la Fédération, un délégué doit être chargé de la sé-
curité incendie ; il sera responsable de l’application des consignes d’incendie
et jouera le rôle de coordonnateur en cas d’incendie.
 Il faut organiser des exercices d’incendie à intervalles réguliers (deux fois par
an, par exemple) pour entraîner le personnel à utiliser le matériel de lutte
contre l’incendie et désigner les points de rassemblement en cas d’incendie.
109 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Les numéros d’appel en cas d’urgence doivent être communiqués à tous
et clairement visibles de tous.
 Veiller à ce que les sorties de secours soient bien signalées, de même que les
cordes ou échelles d’évacuation, le cas échéant.
 Une sortie de secours doit être indiquée dans chaque bureau et chaque
2
habitation. Dans les chambres, au moins une des fenêtres munies de bar-
reaux doit pouvoir s’ouvrir facilement de l’intérieur.
 Vérifier la capacité du service local d’incendie (s’il en existe un) et, au besoin,
passez des conventions spéciales. 3
 Vérifier qu’il y a une trousse de secours, qu’elle est régulièrement regarnie
et que le personnel est formé au secourisme.
 Vérifier une fois par an la pression des extincteurs.
 Il est strictement interdit de fumer dans les bureaux et les entrepôts de la 4
Fédération.

Mesures à prendre immédiatement en cas d’incendie 9


Il est important de garder son sang-froid lorsque l’on est en présence d’un incen-
die. Beaucoup de gestes permettent d’empêcher la propagation du feu, de limi-

10
ter les dégâts et d’éviter que l’incendie ne fasse des victimes. Si un incendie se
déclare, voici ce que vous devez faire :
110 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

1.Donnez l’alerte. Appelez au secours, demandez de l’aide et déclenchez


l’alarme incendie. N’essayez pas d’éteindre le feu tant que l’évacuation du
bâtiment n’a pas commencé.
2.Déterminez la cause de l’incendie et quel est le matériel dont vous disposez
pour le combattre. Si l’incendie est d’origine électrique, il est important de
commencer par couper l’alimentation générale, si c’est possible.
3.Essayez de circonscrire le feu, mais en aucun cas ne prenez de risque d’être
blessé. Remarque : le personnel doit être entraîné à utiliser le matériel de lutte
contre l’incendie.
4.Si vous réussissez, continuez de surveiller le foyer pour éviter une reprise du
feu jusqu’à ce que les secours arrivent.
5.Si vous ne parvenez pas à maîtriser le feu, quittez rapidement le bâtiment,
si possible en fermant portes et fenêtres après vous être assuré qu’il n’y a
plus personne dans le bâtiment.
6.S’il y a des pompiers dans la zone des opérations, donnez leur des renseigne-
ments et soyez coopératif lorsqu’ils arrivent sur place.

Incendie dans un immeuble


Dans un immeuble, un incendie se propage rapidement, piégeant les occupants
à l’intérieur. Il est important de réagir immédiatement au déclenchement de
l’alarme d’incendie ou à un ordre d’évacuation. Ne supposez pas qu’il s’agit d’un
exercice d’incendie. Le personnel doit avoir été préparé et savoir comment ga-
gner les sorties de secours des immeubles d’habitation et de bureaux. Si vous
êtes à l’hôtel ou en voyage, rappelez-vous le plan d’évacuation et entraînez-vous
à trouver le chemin le plus proche vers la sortie si vous n’êtes pas sûr de pouvoir
y accéder.

Lorsque vous évacuez un bâtiment, pensez aux points suivants :


 Essayez de vous rappeler à quoi ressemble le chemin à suivre, car il risque
d’être obscurci par la fumée.
 Couvrez-vous avec une couverture non synthétique, un manteau ou un
linge quelconque, de préférence mouillé.
 Avant d’ouvrir une porte, vérifiez-en la température en la touchant du dos
de la main, car s’il y a des flammes de l’autre côté, l’ouverture risque de créer
un appel d’air.
 Déplacez-vous penché en avant et le plus rapidement possible, car il vous
faudra peut-être ramper pour éviter la fumée et la chaleur.
111 Chapitre 5 | La sécurité dans les locaux de la Fédération
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Évitez de passez par des endroits où des objets risquent de tomber.
 Si vous n’êtes pas au rez-de-chaussée, n’empruntez pas les ascenseurs ou es-
caliers mécaniques, mais les escaliers.
 Sauter de plus haut que deux étages peut être fatal, et doit être une solution
de dernier recours.
2
Si vous ne pouvez pas sortir par les issues de secours
Si vous n’arrivez pas à sortir d’un immeuble comptant de nombreux étages, diri-
gez-vous vers le toit. Les bureaux ou les locaux d’habitation ne devraient pas être
3
choisis dans des immeubles hauts qui ne sont pas pourvus de moyens d’évacuation
appropriés en cas d’urgence.

Si vous ne pouvez pas atteindre le toit, préparez-vous à rester dans le bâtiment et


4
faites ce qui suit :
 Allez dans une pièce pourvue d’une fenêtre donnant sur l’extérieur, indiquez
clairement sur la fenêtre que vous avez besoin d’aide et restez dans cette
pièce.
5
 Fermez la porte d’entrée et, le cas échéant, la porte intérieure de la pièce.
 Mettez des couvertures ou des vêtements à la base des portes pour empêcher
la fumée d’entrer et, si possible, utilisez un linge mouillé pour rendre
l’obstruction plus étanche. 6
 Imbibez d’eau les couvertures non synthétiques, manteaux ou autres vête-
ments que vous pourrez éventuellement utiliser plus tard.
 Accroupissez-vous près d’une fenêtre ouverte et continuez d’appeler à l’aide.
 Si le feu gagne la pièce, couvrez-vous d’au moins deux couvertures ou 7
couches de vêtements dont les derniers seront de préférence mouillés.

À retenir ! La plupart des incendies commencent par une petite flamme qui
8
!
peut être éteinte si elle est découverte rapidement. Le meilleur moyen de
lutter contre l’incendie est la prévention par des inspections régulières,
l’entraînement du personnel et le bon entretien du matériel de lutte contre
l’incendie dans tous les locaux de la délégation.
9
Si une personne prend feu
Si vos vêtements ou ceux d’une personne près de vous prennent feu, rappelez-
vous qu’il faut s’immobiliser, se laisser tomber, se rouler par terre. 10
112 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

S’immobiliser
 Gardez votre sang-froid et ne laissez pas courir une personne dont les vête-
ments ont pris feu.

Se laisser tomber
 Laissez-vous rapidement tomber à terre.
 Si les vêtements de quelqu’un ont pris feu, dites-lui de se jeter à terre. Ne
plaquez la personne au sol que si le feu ne risque pas de vous gagner vous-
même.

Se rouler par terre


 Roulez à plat sur le sol tant que vous pouvez (d’un côté puis de l’autre si vous
êtes dans une pièce) jusqu’à ce que les flammes s’éteignent. En roulant ainsi,
vous arriverez dans la plupart des cas à étouffer le feu et à disperser les
flammes.
 Si les vêtements de quelqu’un d’autre ont pris feu, faites rouler la personne.
Vous pouvez utiliser de l’eau, du sable ou une couverture pour aider à étouf-
fer les flammes pendant que la personne roule. N’essayez pas d’éteindre les
flammes à mains nues, et continuez à faire rouler la personne.
 Une fois les flammes éteintes, appelez à l’aide et commencez à administrer
les premiers secours.
La sécurité
Chapitre dans les relations
6 avec les bénéficiaires 1

D
ans le contexte de certaines opérations, il arrive que la Fédération
internationale participe à la gestion de camps de réfugiés et de per-
sonnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI). Selon le descriptif de
5
votre poste, une partie ou l’essentiel de votre travail se déroulera dans des
camps. Vous vous trouverez peut-être aussi dans des situations, lors de vos ac-
tivités sur le terrain, où il faudra aider à maintenir l’ordre dans de grands rassem-
blements, par exemple aux points de distribution des secours.
6
Les conseils donnés dans la présente section concernent les mesures que vous
devrez prendre et les facteurs dont vous devrez tenir compte en organisant un 7
événement dans lequel une foule est concernée. Ils ont aussi pour but d’assurer
la sécurité du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et celle des
bénéficiaires qu’il est venu aider. Un personnel vigilant et averti contribue à réduire
sensiblement le risque de voir se développer des protestations ou des manifes- 8
tations spontanées.

Il ne s’agit pas ici d’assurer la protection des bénéficiaires. La Fédération inter-


nationale ne se charge normalement pas de le faire, car c’est une tâche qui in- 9
combe à des organismes spécialisés des Nations Unies. Toutefois, si nous
devons assurer des services dans un camp ou gérer le camp, il est de notre res-
ponsabilité de veiller à ce que la protection soit assurée.
10
114 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Camps de réfugiés et de personnes déplacées


Il existe des directives de sécurité spécifiques que le personnel de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge doit respecter, et qui seront présentées dans la présente sec-
tion. N’oubliez pas que la Fédération internationale ou une Société nationale par-
ticipante intervenant à titre bilatéral apporte son aide à la demande de la Société
nationale hôte. Il importe donc de coordonner avec la Société hôte toutes les acti-
vités ayant trait à la sécurité dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées.

Consignes de sécurité relatives à la gestion des camps


1. Le bureau du responsable du camp et les installations de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge doivent être contigus à une voie d’accès principale.

2. Les attaques, agressions et enlèvements ayant souvent lieu près des camps,
au départ ou à l’arrivée, prévoyez plusieurs itinéraires d’accès pour varier
la routine quotidienne et éviter les schémas prévisibles. Le mieux est de dis-
poser de deux entrées et sorties ou plus. Évitez les impasses et les voies
étroites à sens unique.

3. Sécurité du bureau du camp : utilisez votre bon sens et appliquez les directives
élémentaires de sécurité dans les bureaux, telles que celles qui sont décrites au
chapitre 5. Laissez le moins de choses possible dans le bureau du camp et évi-
tez d’avoir un entrepôt ou des stocks à l’intérieur ou à proximité du camp.
115 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
4. Les délégués de la Fédération ne doivent jamais passer la nuit dans le camp.

5. Un système de contrôle des entrées et des sorties du camp doit être mis en
place de sorte que l’on puisse tenir un registre précis des personnes pré-
sentes sur le site. 2
6. Tout le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et vous-même
devez connaître la configuration du camp et ses issues de secours.
7. Soyez en alerte et maintenez une grande vigilance en vous conformant aux 3
consignes de sécurité de la délégation et à la recommandation issue de
l’évaluation de la sécurité dans le camp.
8. Tenez-vous au fait de ce qui se passe dans le camp, des problèmes éven-
tuels, des tensions, des discussions.
4
9. Établissez un plan de maintien de l’ordre (voir les détails à la section sui-
vante) et communiquez-le aux autres délégués, au personnel et à la So-
ciété nationale hôte. 5
10. Dessinez une carte ou mettez des repères montrant l’emplacement des di-
verses composantes du camp.
11. Sachez ce que vous êtes censé faire dans le plan de sécurité du camp. Dé- 6
finissez un plan d’évacuation et des directives pour sa mise en œuvre qui
comprendront : le signal d’évacuation ; le maintien ou l’arrêt des services ;

7
les points de regroupement à l’intérieur ou à l’extérieur du camp ; la ou les
voie(s) d’évacuation ; l’organisation des convois, etc.
12. Entretenez des relations professionnelles étroites avec les dirigeants des
communautés déplacées ou réfugiées et avec les organisations partenaires
aussi présentes dans le camp. La sécurité doit être à l’ordre du jour de
chaque réunion relative à la gestion du camp. 8
13. Dans la mesure du possible, faites-vous accompagner par une personne de
la communauté réfugiée ou de la Société nationale hôte lorsque vous êtes
à pied dans le camp. 9
14. Emportez toujours avec vous un appareil radio portatif toujours prêt à
l’emploi. Ne laissez pas traîner l’appareil. Respectez les procédures radio.
La radio est votre principal instrument de sécurité. Ne faites pas étalage de
votre radio et restez discret, la présence d’une radio étant considérée par 10
116 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

de nombreux bénéficiaires comme un signe d’autorité (forces armées, po-


lices ou forces de sécurité).

15. Évitez toute dispute. Il est facile de se laisser entraîner dans une discussion
ou d’être mêlé à une dispute ne serait-ce que parce qu’on se trouve à proxi-
mité. Ne prenez jamais parti.

16. Retirez-vous du camp immédiatement si les tensions montent, si des ma-


nifestations se produisent ou si un conflit éclate. N’entrez pas dans le camp
avant qu’une réunion sur la sécurité ait été organisée avec les représentants
des divers partenaires et des communautés de réfugiés.

17. Les réfugiés sont soumis au droit du pays hôte et vous ne devez pas inter-
venir dans ce processus.

18. Nous devons expliquer notre mission et les principes de la Croix-Rouge et


du Croissant-Rouge aux chargés du maintien de l’ordre dans le camp. At-
tachez-vous à faire respecter le principe selon lequel il ne doit pas y avoir
d’armes dans le camp.

19. Incitez les dirigeants des communautés de réfugiés à créer une équipe de
surveillance qui suivra les activités et repérera les foyers de troubles possi-
bles dans le camp.

20. La Fédération internationale et la Société nationale hôte ne doivent pas


accepter d’être responsables de la protection ou de la garde du camp de
réfugiés. Les seules formes de garde que nous devrions assumer sont, à la
rigueur, la garde des bâtiments et du matériel de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge. Une formation doit être assurée à tous les gardes em-
ployés sur la manière de réagir et de se comporter ainsi que sur les Prin-
cipes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et
117 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
du Croissant-Rouge. S’il existe une société de surveillance fiable, cette
solution est préférable à l’embauche directe d’agents de sécurité et au re-
cours à des forces armées ou de police.
2
Distributions
Bien que la présente section porte sur la distribution de vivres et de secours aux
bénéficiaires, les directives s’appliquent à tout programme réalisé en faveur des bé-
néficiaires et des communautés. 3

8
Planification
Une distribution contrôlée et disciplinée commence par une bonne planification,
un site bien choisi et une bonne information ; elle répond aux attentes et passe 9
par de bons contacts avec les bénéficiaires et leurs dirigeants.

10
Beaucoup de distributions se passent mal à cause d’attentes trop fortes, du
manque de communication et d’information et de la colère et de l’énervement
118 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

des bénéficiaires, ou parce que des motivations politiques sont à l’œuvre. Certains
des éléments déclencheurs les plus fréquents sont le fait que les bénéficiaires
n’ont pas été consultés pour la distribution ou qu’ils ne savent pas ce qui se passe.

Lorsque les distributions ou l’aide arrivent trop tard après une catastrophe ou que
le moment de la distribution est mal calculé et que les bénéficiaires doivent atten-
dre des heures le début de la distribution, la tension, l’énervement et la colère
sont au plus haut.

Une bonne planification permet de réduire nombre de ces risques. C’est une rai-
son de plus de vérifier que vous assez de personnel et de volontaires pour assurer
la distribution. Il est préférable de ne pas faire appel directement aux bénéficiaires.

Prévoyance, le maître mot

Le lien entre la réalisation des programmes et la sécurité est un aspect important,


souvent négligé jusqu’à ce qu’un problème survienne. Les incidents de sécurité et
les tensions qui se sont produits récemment entre la communauté locale ou les bé-
néficiaires et le Mouvement auraient tous pu être évités.
■ Routes bloquées, délégués ou personnel pris en otage, pillage d’entrepôts et de
bureaux, personnel attaqué à coups de pierres, violence et agressivité, émeutes
dans les camps, et d’autres problèmes encore, sont imputables au fait que nous
n’avions pas vu combien il importait d’expliquer clairement aux autorités locales,
aux dirigeants des communautés et aux bénéficiaires comment se déroulerait
notre intervention.
■ La prévoyance est une approche importante, qui consiste à expliquer aux bé-
néficiaires que des changements sont attendus dans la réalisation du pro-
gramme (retards, changements dans la qualité ou la quantité livrée, modification
des rations, etc.).
■ Faire mieux connaître qui nous sommes et ce que nous faisons est aussi un
moyen d’améliorer la sécurité, de même qu’avoir un administrateur chargé des
liaisons avec les autorités locales ou les dirigeants des communautés et les bé-
néficiaires, afin d’avoir de meilleures relations avec eux.

Gérer l’information et les attentes


Il est très important que les bénéficiaires soient correctement informés de ce qu’ils
vont recevoir (rations, type d’articles distribués, quantité, critères d’attribution,
type et taille des abris, etc.) pour éviter de nourrir des attentes démesurées.
119 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les bénéficiaires doivent aussi être clairement informés du moment, du lieu et des
modalités de déroulement de la distribution (de quelle heure à quelle heure, ordre,
discipline, lieu, etc.).
Une information bien maî-
trisée contribuera à éviter
2
l’incompréhension et
l’énervement chez les bénéfi-
ciaires. S’il vous est difficile
de respecter la plage horaire 3
convenue ou de fournir les
articles ou la quantité et la
qualité prévus, ou s’il vous
est impossible de le faire, 4
vous devez décider soit de re-
tarder la distribution jusqu’à

5
ce que vous puissiez répon-
dre aux attentes, soit de dis-
tribuer ce que vous avez en
expliquant qu’une distribu-
tion supplémentaire sera ef-
fectuée ultérieurement. 6
Quelle que soit votre décision, tout changement dans la distribution doit être an-
noncé aux bénéficiaires pour éviter de provoquer déception et colère. S’il y a des
plaintes ou des irrégularités, des vols, des tricheries ou des troubles, vous devez y
mettre bon ordre vite et bien.
7

!
À retenir ! Ce que vous pensez dire importe moins que ce que les bénéfi-
ciaires croient entendre. Les malentendus peuvent être une source
d’insécurité et de tensions. 8
Circuits d’approvisionnement et stocks régulateurs
Lorsque c’est la Fédération internationale qui est chargée de la distribution, nous
devons nous assurer de bien maîtriser les circuits d’approvisionnement des arti-
9
cles à distribuer. Même lorsque les retards ou les ruptures de stock ne sont pas de
notre fait, c’est nous qui sommes en face des bénéficiaires déçus et en colère. Dans
la plupart des cas, ils voient dans ceux qui assurent la distribution les responsa-
bles du retard ou de l’insuffisance. 10
120 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Afin d’éviter ces problèmes et pour assurer le bon déroulement de l’opération de


secours, il est généralement nécessaire de disposer d’un stock de secours ou stock
régulateur (qui soit, dans l’idéal, accessible par camion). Le plus souvent, cela
permettra de gagner un temps précieux pour résoudre le problème
d’approvisionnement ou pour trouver une solution de remplacement.

Connaissance du contexte local et contacts avec la population


Vous devez tout d’abord vous assurer que les dirigeants locaux (autorités locales,
anciens, chefs de villages, etc.) avec lesquels vous travaillez sont reconnus par les
bénéficiaires. Les différences ethniques, religieuses, tribales ou politiques font qu’il
est parfois difficile de se repérer parmi les membres de la communauté locale.
C’est pourquoi il est important que des dirigeants locaux soient présents aux
points de distribution et soient vos premiers « auxiliaires » de maintien de l’ordre.

Les dirigeants de la communauté doivent être associés au dispositif de sécurité


et au service d’ordre mis en place sur les sites de distribution et être tenus res-
ponsables de tout problème qui surviendrait. Vous devez aussi leur faire com-
prendre que les distributions seront immédiatement arrêtées si des problèmes
graves de sécurité se produisent, en cas de manque de discipline ou si l’ordre ne
peut être maintenu.
121 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Le chef de la section locale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge doit aussi
vous accompagner à toutes les réunions avec les dirigeants de la communauté et
être présent chaque fois que les délégués chargés de la distribution sont sur place.

Veillez à prévoir un mécanisme pour que les bénéficiaires puissent faire part de
2
leur perplexité et de leurs problèmes et faire des observations. Les dirigeants lo-
caux doivent être la « ligne de front » en cas de différend concernant des bénéfi-
ciaires mécontents.
3
La Société nationale hôte de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge doit
toujours avoir un rôle dans la phase de communication et dans les distributions.
Comme nous l’avons dit, le personnel de la Société nationale et les dirigeants lo-
caux doivent être saisis les premiers des problèmes ; les délégués ne devraient in- 4
tervenir que si la situation l’exige.

5
Vous devez néanmoins être informé de ce qui se passe sur le site et aux alentours
et avoir une vue d’ensemble des problèmes, des tensions, du mécontentement et
des discussions. Évitez les différends et ne prenez pas parti.

6
Choix du site
Le site de distribution doit être choisi selon des critères de sécurité (en évaluant
les possibilités de maintien de l’ordre, de contrôle des accès au site et d’évacuation
en cas d’urgence). Assurez-vous, par exemple, qu’il y a suffisamment de place

7
pour que les bénéficiaires ne soient pas trop à l’étroit. Le périmètre extérieur du
site de distribution doit être clôturé pour faciliter le contrôle à l’entrée, et des
couloirs doivent être aménagés à l’intérieur pour permettre de maintenir la dis-
cipline et de vérifier les cartes de rationnement ou d’identification.

Assurez-vous que l’utilisation que vous faites du site est acceptée par les autorités
et par le propriétaire et obtenez leur accord écrit.
8
Le site doit être situé à proximité d’une grande voie d’accès sans en être trop
proche. La route doit être facile à atteindre en cas d’évacuation d’urgence, tout
en étant suffisamment éloignée pour ne pas compromettre la sécurité du site et
9
les contrôles d’accès. Il est préférable que le site soit desservi par plusieurs voies
de manière à en permettre l’accès par tous les temps (pluies, conditions hiver-
nales, etc.).
10
122 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Vérifiez bien la réception des communications par radio et téléphone sur le site
pour vous assurer que le site ne se trouve pas en dehors de la zone de couverture.

Si vous avez besoin d’eau et d’électricité, assurez-vous d’y avoir accès. Il doit y
avoir des latrines, un point d’enlèvement des déchets, et un poste de premiers se-
cours à proximité du site de distribution. De plus, des plans doivent être établis
pour que les bénéficiaires soient protégés des intempéries, notamment qu’ils puis-
sent s’abriter du soleil, du vent et de la pluie.

Sécurité du site
Pour assurer votre sécurité sur le site de distribution, suivez les consignes élémen-
taires suivantes :
 Assurez-vous d’avoir une place de stationnement sûre.
 Laissez le moins possible de choses de valeur sur le site.
 Soyez attentif à ce qui se passe sur le site et aux alentours, car il vaut tou-
jours mieux repérer rapidement les problèmes pour les régler.
 Familiarisez-vous avec la disposition du site, surtout si la distribution a lieu
dans un village ou dans un camp.
 Évitez de vous déplacer seul et ne passez jamais la nuit sur le site.
 Si la distribution a lieu dans un camp, vous devez savoir quelles responsa-
bilités vous incombent dans le cadre du plan de sécurité du camp ainsi que
du plan d’évacuation et de sa mise en œuvre.
 Veillez à ce que le site soit correctement signalé par le logo ou l’emblème
approprié ;
 Le chef d’équipe doit savoir à tout moment combien de délégués et de
membres du personnel se trouvent sur le site et où.

Maîtrise des accès


Il faut bien organiser, avant l’arrivée de la foule, l’accès des bénéficiaires au site
et la vérification de leur statut. Pour cela :
 Assurez-vous d’avoir choisi un emplacement facile à surveiller, où il est
facile de contrôler l’accès et d’organiser la distribution dans la discipline.
 Assurez-vous que les bénéficiaires connaissent le système de contrôle de
l’accès afin de réduire au minimum les risques de colère de leur part.
 Informez les personnes chargées du contrôle de la manière de se conduire
à l’égard des bénéficiaires.
 Veillez à ce que tous les délégués, le personnel et les volontaires qui partici-
pent à la distribution portent un vêtement, une veste ou un gilet distinctif
pour pouvoir être facilement identifiés.
123 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Veillez à ce qu’il y ait suffisamment de place pour pouvoir rassembler tous
les bénéficiaires, contrôler leur identité ou leur droit à l’aide et les diviser en
plus petits groupes.
 Mettez en place un système de couloirs (à l’aide de bâches en plastique, de
clôtures, de piquets, de murs, etc.) pour pouvoir diriger les bénéficiaires en
2
ordre vers le point de distribution.

Maintien de l’ordre
Afin de réduire au minimum le désordre et de maintenir l’ordre aux points de dis-
3
tribution, il convient d’appliquer les consignes suivantes :
 Des procédures d’urgence et des signaux de sécurité ou d’alerte doivent être
convenus et connus de l’ensemble du personnel et des volontaires de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge présents sur le site. 4
 Effectuez un test ou assurez vous-même la distribution, si possible, pour
voir si tout est en place et en ordre.
 Il est important de bien calculer l’horaire et d’assurer une bonne circula-
tion pour éviter colère et énervement ; aussi, évitez que la foule se masse 5
pour attendre dans les sites de distribution ou aux alentours.
 Aménagez des endroits ombragés, des latrines, des points d’eau et des postes

6
de premiers secours pour maintenir le calme et l’ordre, surtout s’il doit y
avoir de l’attente ou si la distribution doit prendre du temps en raison de la
complexité ou du nombre d’articles distribués.
 Évitez les confrontations personnelles et faites appel aux dirigeants locaux
ou au personnel de la Société nationale pour traiter les problèmes.
 En cas de dégradation grave de la situation, quittez le site par la sortie de se-
cours préalablement repérée, dans un véhicule prêt à démarrer dont le chauf-
7
feur sait où aller, en vous assurant de ne laisser personne de votre équipe.
 Le niveau d’agressivité monte habituellement si vous êtes pris « en flagrant
délit de fuite ». La foule pourrait y voir un aveu de culpabilité ou, du moins,
vous considérer comme une cible tout désignée. Dès lors, si vous décidez de
8
tenter une sortie d’urgence, assurez-vous que vous arriverez à vous échap-
per. Sinon, envisagez de rester où vous êtes, d’essayer de raisonner la foule
et de calmer le jeu.
9

!
À retenir ! Soyez en alerte et restez très vigilants. Plus un problème est décelé et
traité tôt, mieux c’est. Dès lors qu’une foule se déchaîne, il faut déployer énormé-
ment d’efforts pour calmer les choses. Il est important de repérer les agitateurs et
les fauteurs de trouble, de les désigner et de leur parler à l’écart de la foule 10
124 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Intervention en cas d’urgence


Intervenir dans une situation d’urgence sur un site de distribution est toujours une
affaire délicate, aussi devez-vous :
 éviter la présence de forces de sécurité (police, armée ou sécurité privée) sur
le site de distribution et laisser aux dirigeants locaux, au personnel de la So-
ciété nationale locale et aux délégués de la Fédération internationale le soin
d’assurer le premier degré de maintien de l’ordre ;
 si la situation exige l’intervention de forces de sécurité, ne pas les placer de-
vant le site de distribution mais les garder à proximité, sans armes, en vous
ménageant la possibilité de faire appel à elles en renfort ;
 bien déterminer si le personnel de sécurité doit rester discret et servir de
renfort ou s’il doit être bien en évidence pour jouer un rôle dissuasif ; sinon,
vous ne ferez qu’aggraver les tensions, car la présence de forces de sécurité
peut parfois être un facteur déstabilisant ou être considérée comme une pro-
vocation ;
 savoir que, le plus souvent, vous n’aurez guère de moyens d’agir sur les forces
de sécurité une fois qu’elles seront engagées dans le maintien de l’ordre,
mais que vous pourrez être tenu responsable de leurs actes ;
 avant toute distribution, organiser une réunion à laquelle participeront la
police locale, les forces de sécurité, les chefs militaires, etc., pour expliquer
quels sont nos plans et essayer de définir ensemble comment traiter les pro-
blèmes de sécurité en respectant les Principes fondamentaux du Mouve-
ment international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ;
 vous assurer que vous traitez avec le plus haut responsable des forces de
sécurité afin de mieux maîtriser la situation ;
125 Chapitre 6 | La sécurité dans les relations avec les bénéficiaires
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 si la foule et la situation ne peuvent être maîtrisées, le mieux est peut-être
d’arrêter la distribution et de laisser le site sous la protection des forces de
sécurité plutôt que de se battre ou d’essayer de ramener le calme par la
force ;
 vous assurer que le Code de conduite a été communiqué aux forces de sécu-
2
rité et à tous ceux qui participent à la distribution et au maintien de l’ordre ;
 vous assurer que la distribution et le recours aux forces de sécurité
n’enfreignent pas la législation du pays hôte.
3

10
Chapitre Communications
7 1

L
a Fédération internationale utilise divers systèmes de télécommu-
nication sur le terrain, selon l’ampleur et la nature des opérations, et
selon les caractéristiques géographiques de la région. En termes de sé- 7
curité, l’utilisation efficace de ces systèmes facilite l’accès à l’information, et per-
met d’avoir une vue d’ensemble de la situation et d’intervenir rapidement s’il le
faut. Le matériel de télécommunication peut donc être pour le personnel et les
volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge un lien vital lorsqu’ils tra-
8
vaillent dans des circonstances difficiles.

Le but du présent chapitre n’est pas de vous donner une multitude


d’informations techniques sur les différents types de matériels, mais plutôt de
9
vous indiquer quels sont les principaux systèmes utilisés pour les opérations de
la Fédération, leurs avantages et leurs inconvénients, et quelles sont les erreurs
commises couramment lors de leur utilisation. Vous trouverez ici aussi quelques
conseils pratiques sur l’emploi de certains appareils de télécommunication.
10
128 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le système de communication
de la Fédération internationale
Le système de télécommunication remplit essentiellement une fonction d’ordre
opérationnel et de sécurité. Il sert par exemple à transmettre des informations
relatives aux activités, à signaler des incidents touchant à la sécurité ou à obtenir
des renseignements sur une situation qui peut devenir dangereuse.

La politique de la Fédération internationale en matière


de télécommunications repose principalement sur les
éléments suivants :
■ un système adapté aux besoins opérationnels et au terrain ;
■ la formation du personnel à l’utilisation du matériel de communication qui lui est
confié et aux procédures internes de télécommunication ;
■ un système de communication double (système de secours).

La radio
La radio à très haute fréquence (VHF)
Le système VHF est le plus couramment employé par la Fédération dans le cadre
des opérations sur le terrain, et la plupart des délégués ont sûrement utilisé, à un
moment ou un autre, une radio portative VHF.

Par ailleurs, de nombreux véhicules de la Fédération et les bureaux des délégations


sont équipés de radios VHF. C’est un instrument facile à utiliser mais, comme
pour tout appareil de télécommunication, le facteur humain est très important et
les problèmes viennent bien souvent d’une mauvaise utilisation ou d’une forma-
tion insuffisante de l’utilisateur.

Principales commandes d’une radio VHF


1.Allumer la radio :
Pour allumer l’appareil et régler le volume, tourner dans le sens des ai-
guilles d’une montre le bouton qui se trouve en haut à gauche.
2.Choisir un canal
Utiliser le bouton de sélection du canal pour choisir le canal approprié.
3.Parler
Appuyer sur le bouton micro et attendre une seconde avant de parler.
129 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Appareil VHF Appareil VHF
de voiture portatif
bouton micro
cana
2
marche & volume

niveau de puissance

bouton micro
3

4
marche & volume éclairage écran recherche de canal

Comment se propagent les signaux VHF


Les signaux radio VHF se propagent en ondes directes, c’est-à-dire que l’onde
radio d’un appareil VHF se déplace en ligne droite, généralement sur la distance
de visibilité directe. Cela veut dire que si vous regardez aux jumelles l’endroit avec
lequel vous voulez communiquer, vous devriez pouvoir communiquer avec cet en-
5
droit par radio VHF. Étant donné que ces ondes se propagent en ligne droite,
tout obstacle entre l’endroit d’où vous émettez et le lieu de destination affectera
la portée de la radio.
6
Les éléments du relief tels que
collines, montagnes, forêts,
ou les obstacles tels que
les bâtiments absorbent
ou réfléchissent le si-
7
gnal, bloquant ainsi
son acheminement
entre votre appareil et
le récepteur du desti- 8
nataire. Ces barrières
peuvent aussi créer un

9
phénomène de zone
morte qui est dû au fait
que les ondes radio
sont absorbées ou ré-
fléchies par l’endroit
où vous vous trouvez.
Parfois, il vous suffira
10
130 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

de vous déplacer de quelques mètres pour que le signal apparaisse. Parfois, vous de-
vrez rester en mouvement pour toujours avoir la meilleure communication. Rap-
pelez-vous aussi que les ondes radio VHF se propageant en ligne droite, vous devez
trouver un endroit suffisamment élevé pour qu’il y ait le moins possible d’obstacles
physiques entre vous et la zone avec laquelle vous voulez communiquer.

Antennes
La portée d’un réseau VHF dépend pour beaucoup de la hauteur des antennes.
Comme les ondes se propagent en ligne droite et couvrent une distance corres-
pondant à celle de la vision (distance de visibilité directe), la transmission des si-
gnaux dépend de la hauteur de l’antenne et de l’endroit où elle est placée. Si vous
êtes dans une vallée, les montagnes qui vous entourent empêcheront les ondes
d’aller au-delà. C’est pourquoi les antennes doivent être placées au point le plus
haut, par exemple sur le toit d’un bâtiment ou sur le point le plus élevé de la ré-
gion où vous vous trouvez (par exemple, au sommet d’une colline).

Dans des conditions idéales, un signal radio VHF entre deux véhicules ou entre
un véhicule et une station de base peut parcourir jusqu’à 20 kilomètres selon le
relief, la hauteur de l’antenne et la puissance d’émission.

La distance d’émission entre deux radios portatives est plus courte qu’entre deux
véhicules ou entre un véhicule et une station de base en raison de la différence de
puissance d’émission et de taille de l’antenne. Dans
les meilleures conditions, la portée
d’une radio VHF portative est
d’environ 5 kilomètres.

Il en va de même pour
les antennes des radios
portatives et pour les
émetteurs-récepteurs
VHF − les meilleures
conditions sont réu-
nies lorsque vous utili-
sez la radio au point le
plus élevé et avec le moins
possible d’obstacles entre
votre appareil et le récepteur du
destinataire.
131 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Afin d’accroître la portée et la couverture des radios VHF, on peut installer des
antennes relais (ou réémetteur) qui élargissent la couverture et permettent de dé-
passer les obstacles en hauteur tels que les reliefs montagneux, qui pourraient ar-
rêter le signal. Un relais est, fondamentalement, une antenne qui (parce qu’elle
est située sur un point avantageux dans la portée de votre radio) capte le signal émis
2
par votre radio VHF et le répète à un autre relais, et ainsi de suite jusqu’à ce que
le signal atteigne sa destination (qui peut être très éloignée). Si, pour une raison
quelconque, l’un des relais ne fonctionne pas correctement ou est endommagé,
l’ensemble du réseau de relais cesse de fonctionner, les signaux ne seront pas répé- 3
tés et la connexion ne pourra être établie. Les réémetteurs sont particulièrement
vulnérables en cas de catastrophe naturelle, par exemple de tremblement de terre.

Batteries 4
Une radio ne fonctionnant que si ses batteries sont chargées, il est capital que
celles-ci le soient toujours. En cas de crise, s’il est difficile de recharger les batte-
ries, l’utilisation de la radio doit être limitée et gérée de manière à préserver la
durée des batteries de sorte que la station puisse continuer à émettre et recevoir 5
aussi longtemps que possible. Dans ces circonstances, il convient de fixer des
plages d’émission en dehors desquelles la radio sera éteinte pour prolonger la

6
durée des batteries. En tant qu’utilisateur, vous devez savoir que les batteries se
déchargent beaucoup plus vite en mode d’émission qu’en mode de réception.

Avantages de la radio VHF


 utilisation facile et pratique ;
 les modèles portatifs sont petits et faciles à transporter ; 7
 facilité de remplacement en cas de perte ou de vol ;

 possibilité de communiquer à toute heure du jour et de la nuit, tous les


jours de la semaine ;
la couverture peut être élargie par l’installation de relais. 8
Inconvénients de la radio VHF
 l’enregistrement et l’autorisation d’utilisation de fréquences sont obliga-
toires dans chaque pays ;
 les modèles portatifs se perdent et se volent facilement ;
9
 les communications peuvent être écoutées ou brouillées par des tiers ;
 la batterie a une durée de vie limitée ;
 la couverture est limitée ;
 la couverture est tributaire de la configuration du terrain.
10
132 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Erreurs/problèmes courants
 essayer d’émettre lorsque l’on se trouve
dans un endroit qui ne s’y prête
pas, par exemple dans une
vallée ou une zone morte
(on peut corriger le pro-
blème en se déplaçant
pour chercher de meil-
leures conditions) ;
 batteries déchargées ;
 absence de batteries
de rechange ;
 l’antenne de la station
de base est mal située
(exemple : elle est placée
à l’intérieur d’un bâtiment
au lieu d’être à l’extérieur en
hauteur, sur un point favorable).

!
À retenir ! Lorsque vous êtes chez vous, gardez le combiné à portée de
main, allumé et réglé sur un volume suffisant pour pouvoir l’entendre, en
particulier la nuit.

La radio à haute fréquence (HF)


Les ondes de radio à haute fréquence peuvent franchir des distances bien supé-
rieures à celles de la radio VHF et la distance de transmission est beaucoup moins
affectée ou limitée par les éléments du relief que dans le cas de la radio VHF.
Dans des conditions idéales, un signal radio à haute fréquence peut parcourir des
milliers de kilomètres, mais du fait que les ondes radio à haute fréquence se com-
posent à la fois d’ondes de sol (en visibilité directe) et d’ondes ionosphériques ou
indirectes (réfléchies par les couches de l’atmosphère), des zones de silence appa-
raissent dans l’espace qui n’est couvert ni par les ondes terrestres, ni par les ondes
ionosphériques (voir l’illustration). La zone de silence se situe généralement dans
l’espace compris entre 15 et 50 kilomètres du site d’émission et les communica-
tions peuvent y être très difficiles. Les ondes de sol peuvent être assez limitées, sur-
tout dans les zones montagneuses.
133 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
La radio à haute fréquence (HF)

Ionosphère 2
Onde
ionosphérique

3
Onde de sol

4
Zone de silence

Distance de saut

La principale radio HF utilisée par la Fédération internationale pour ses opéra-


5
tions est de la marque Codan. Dotée de nombreuses fonctions spécifiques, elle
conçue, à bien des égards, sur le modèle des téléphones mobiles dont elle partage
un grand nombre de caractéristiques.
6
Il ne s’agit pas ici de vous apprendre à utiliser la radio Codan, mais de souligner
que cette radio présente de nombreuses spécificités que vous devez connaître et

7
que vous devez donc demander à la délégation une formation appropriée si un ap-
pareil de communication vous a été remis ou si vous êtes censé en utiliser un.

Les radios HF ne sont généralement pas portatives et sont, la plupart du temps,


montées sur des véhicules ou dans des stations de base. À la différence des radios
VHF, elles sont influencées par l’activité solaire, ce qui fait que la qualité de la récep-
tion peut varier en fonction de l’heure d’un jour à l’autre. Ce sont des facteurs que
8
vous ne pouvez pas maîtriser, mais vous devez vous familiariser avec la couverture
radio de votre région en repérant sur une carte les points où elle risque d’être insuf-
fisante. Cela se fait en effectuant des contrôles radio lorsque vous vous déplacez sur
le terrain et en reportant sur la carte les zones mortes ou l’absence de réception.
9
Avantages de la radio HF


communications de courte à très longue portée sans relais ;
influence moindre des facteurs géographiques tels que montagnes et forêts ;
10
134 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 facilité d’utilisation en réseau par le partage d’une fréquence entre plusieurs


stations ;
 maintenance limitée ;
 intégration possible avec d’autres réseaux ;
 fonction sélective d’appel indiquant que la liaison est établie (caractéristiques
d’appel semblables à celles des téléphones mobiles).

Inconvénients de la radio HF
 enregistrement et autorisation d’utilisation de fréquences obligatoires dans
chaque pays ;
 opérateur radio à temps plein requis pour traiter convenablement les messages ;
 écoute et interception faciles des messages par des tiers ;
 puissance d’émission variable selon l’heure du jour en raison de l’activité
solaire, un facteur indépendant de la volonté de l’utilisateur.

Salle radio

L’expression « salle radio » est souvent utilisée pour désigner le centre de commu-
nications opérationnelles de la délégation d’un pays. Toutes les délégations et tous
les bureaux de la Fédération doivent mettre en place un système ou des procédures
pour suivre les déplacements des délégués sur le terrain. Dans les opérations de
plus grande ampleur, on peut créer une salle radio avec des opérateurs radio. Dans
les petites délégations, il suffit qu’une personne de l’administration soit chargée de
suivre les déplacements sur le terrain. L’important est que quelqu’un à la délégation
sache toujours où vous êtes et puisse communiquer avec vous.

Gestion des indicatifs d’appel de la Fédération


L’indicatif d’appel est la désignation unique d’une station d’émission, générale-
ment une combinaison de lettres et de chiffres, qui est attribuée à cette station
pour pouvoir l’identifier sur les ondes.

La Fédération internationale a défini des lignes directrices spécifiques pour la créa-


tion et la gestion des indicatifs d’appel pour le réseau radio. Ces lignes directrices
s’appliquent aux opérations d’urgence, aux délégations, aux programmes et aux
réseaux d’antennes de la Fédération internationale et des Sociétés nationales mem-
bres dans les pays. Vous pouvez vous adresser à l’Unité TI/télécommunications
de la Fédération pour en savoir plus.
135 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Cette approche uniformisée a pour but d’améliorer la coordination et la coopé-
ration entre la Fédération internationale et ses membres, le CICR, les organisa-
tions des Nations Unies et d’autres organisations non gouvernementales.

Les lignes directrices doivent être appliquées à tous les réseaux radio de la Fédé-
2
ration afin d’améliorer la coopération entre les partenaires du Mouvement dans
les communications radio. Toutefois, une certaine souplesse peut être admise
compte tenu de la diversité des usages dans les réseaux de radio. Cette souplesse
permet d’adapter, dans certaines circonstances, des lettres sensibles de l’alphabet 3
phonétique (India, Whisky).

À retenir ! Ces lignes directrices ne se substituent pas aux règles nationales


4
!
qui, le cas échéant, régissent l’utilisation des indicatifs d’appel. Si un pays
impose l’utilisation d’un indicatif d’appel spécifique, soit par sa législation,
soit dans l’autorisation accordée, cet indicatif doit être utilisé, mais il peut

5
aussi être accolé devant les indicatifs spécifiés dans les lignes directrices.

10
136 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Procédures générales de transmission radio

Règles essentielles d’émission par radio :


 discipline – écouter avant d’émettre
 brièveté – être bref et précis
 rythme – faire des phrases courtes et complètes qui aient un sens
 débit – ne parler ni trop vite ni trop lentement
 volume – ne pas crier
 préparation – préparer et savoir ce que l’on va dire avant d’émettre

Émettre par radio


La radio est munie d’un bouton micro qui fait passer l’appareil du mode d’écoute au
mode d’émission. Vous ne pouvez pas écouter des messages radio lorsque vous
émettez, aussi est-il essentiel de manier correctement ce bouton.
 Assurez-vous que votre radio est réglée sur le canal et le mode qui conviennent.
 Attendez au moins cinq secondes avant d’émettre pour ne pas brouiller une
communication en cours.
 Enfoncez le bouton micro, puis transmettez votre message.
 Tenez le microphone à 5 centimètres environ de votre bouche. Parlez clairement
et sans précipitation.
 Relâchez le bouton micro lorsque vous avez terminé votre message.

Alphabet phonétique international


Cet alphabet, utilisé et reconnu au niveau international, a été initialement créé pour
le contrôle du trafic aérien. Il est utilisé pour épeler un nom (de lieu ou de ville, d’une
personne ou d’un objet demandé, etc.) lors d’une liaison radio pour réduire au mi-
nimum les risques d’erreur.
Alfa November
Bravo Oscar
Charlie Papa
Delta Quebec
Echo Romeo
Fox-trot Sierra
Golf Tango
Hotel Uniform
India Victor
Juliet Whiskey
Kilo X-ray (èks-rè)
Lima Yankee
Mike (maïke) Zulu
Le nom à épeler est d’abord prononcé en entier puis épelé. Cela donne, par exemple
« signalez l’incident à Genève, Golf, Echo, November, Echo, Victor, Echo ». Les chif-
fres sont toujours prononcés séparément. Ainsi, 683 se prononce « six, eight, three ».
137 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Termes de procédure
Les termes de procédure sont des mots ou des locutions auxquels on a donné un
certain sens pour uniformiser les messages et en accélérer le traitement. Les termes
de procédure autorisés à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge, aux Nations Unies
et dans d’autres organisations sont les suivants :
2
Affirmatif C’est juste, ou votre message est correct.
Marque les séquences dans la transmission du message.
3
Stop
Rectification J’ai fait une erreur dans la transmission. Je reprends à partir du
dernier mot juste.
Je répète Je répète le message.
Message Un message suit : préparez-vous à en prendre note ou
à l’enregistrer.
Terminé
À vous
Ceci est la fin de mon message et je n’attends pas de réponse.
Ceci est la fin de mon message et j’attends votre réponse.
4
À vous de parler.
Répétez Répétez la totalité de votre message.
Compris
Moins vite
J’ai bien reçu et compris votre message.
Vous parlez trop vite ; j’ai du mal à prendre note. 5
Ici Donnez votre indicatif d’appel, par exemple « Bravo mobile ».
Attendez Je dois marquer une pause de quelques secondes,
veuillez attendre.
Patientez Je dois marquer une pause de plus de quelques secondes,
veuillez attendre. 6
Erreur Votre dernière transmission était erronée, voici la bonne version.
En attente N’émettez pas avant que je reprenne contact avec vous,
mais n’éteignez pas.

N’oubliez pas que la radio n’est pas un moyen de communication sûr, car les com- 7
munications peuvent être écoutées par pratiquement n’importe qui. Ne communi-
quez jamais par radio de renseignements d’ordre militaire ou touchant à la sécurité.
Décrivez brièvement la situation si elle a une incidence sur le déroulement de votre

8
mission, par exemple : « mon équipe est arrêtée », ou « mon équipe est autorisée à
continuer », ou « mon équipe rentre » ou « mon équipe a besoin d’aide ». Vous de-
vrez rendre compte de la situation en détail à votre chef de délégation lorsque vous
serez arrivé à destination, soit en personne, soit par téléphone.

À retenir
 Suivez les instructions.
 Supposez toujours que vous êtes écouté. 9
 Ce n’est pas la radio en soi qui augmente votre sécurité, mais l’usage que vous
en faites.
 N’utilisez pas la radio pour des communications personnelles.
 N’utilisez jamais la radio pour transmettre des renseignements d’ordre militaire
ou touchant à la sécurité. 10
138 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Le téléphone mobile
De nos jours, le téléphone mobile ou cellulaire est le matériel de communication
le plus couramment utilisé lors des opérations. La plupart des délégués connais-
sent bien son fonctionnement. Il n’est donc pas nécessaire de décrire en détail,
mais il peut être utile de rappeler certaines choses.
 L’infrastructure de téléphonie mobile, comme les antennes et relais, peut être
endommagée par une catastrophe naturelle et le personnel de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge qui travaille dans une zone sinistrée ou à haut risque
doit toujours avoir un autre matériel de communication sur lequel se rabattre.
 Les réseaux de téléphonie mobile sont rarement fiables dans les pays en dé-
veloppement, surtout en cas de situation d’urgence, et ils sont souvent sur-
chargés en période de crise.
 Dans les zones de conflit armé, ou si des dignitaires sont attendus, il arrive
que les autorités locales ferment l’accès au réseau.
 Beaucoup des téléphones mobiles remis par la Fédération sur le terrain
étant prépayés, vous devez vérifier le montant du crédit de votre téléphone
avant de partir.

Les communications par satellite


Le marché offre de nombreux types de matériel de communication par satellite, mais
les appareils le plus couramment utilisés par la Fédération internationale sont les té-
léphones Thuraya et Mini-M, le BGAN (Broadband Global Area Network, réseau
global à haut débit) et le GPS (système de positionnement universel).

Le BGAN, qui est fourni par la société de télécommunications INMARSAT, est en


fait un fournisseur d’accès à Internet par satellite qui permet à l’utilisateur de se
connecter à Internet dans la plupart des régions du monde. Son avantage par rap-
port aux autres systèmes d’accès à Internet par satellite tient au fait que le terminal
utilisé est de la taille d’un gros ordinateur portable et qu’il peut donc être installé
dans tout endroit dans la visibilité du satellite. Cela veut dire que l’utilisateur peut,
par exemple, se connecter à Internet au milieu du désert par une liaison montante
au satellite. Le terminal BGAN peut aussi être équipé d’un combiné utilisable pour
les communications vocales comme les autres téléphones à liaison par satellite.

Le GPS utilise un dispositif de positionnement par satellite capable de recevoir des


signaux de plusieurs satellites en orbite. Il permet à l’utilisateur de déterminer, no-
tamment, la position exacte, la vitesse, l’altitude et la direction du récepteur.
139 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
La position du GPS étant obtenue par une liaison au satellite, l’appareil doit être
dans la visibilité directe du satellite.

Une fois allumé, l’appareil doit se connecter à au moins trois satellites pour ob-
tenir sa position. Ce processus peut prendre jusqu’à dix minutes. Dans certaines
2
opérations, le GPS est maintenant largement utilisé par les membres du Mou-
vement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pour qui il est devenu un
outil précieux pour la réalisation de ses nombreux programmes.
3
Le téléphone par satellite
La Fédération internationale utilise principalement trois types de téléphone
par satellite : Thuraya, Iridium et Inmarsat. Tous les combinés utilisés
peuvent transmettre des données et des signaux vocaux, mais il est indispen- 4
sable d’apprendre à les utiliser correctement, comme tout autre matérie de
communication.

Connexion au satellite 5
Un appel ne peut être émis que si le satellite est en visibilité directe, c’est-à-dire
que le ciel est visible depuis le combiné. Avec une antenne extérieure, la plupart
des appareils peuvent être utilisés à l’intérieur pour autant que l’antenne ait un
espace dégagé vers le ciel (renseignez-vous toujours sur l’utilisation du télé- 6
phone qui vous est attribué).

7
Les appels sont généralement passés de la même
manière qu’avec un téléphone mobile. Toutefois,
tous les numéros composés, même à l’intérieur
d’un pays, doivent obligatoirement inclure
l’indicatif du pays. Des codes particuliers sont uti-
lisés pour passer des appels entre deux téléphones
par satellite.
8
Couverture
On pense souvent à tort que tous les téléphones par
satellite peuvent recevoir des signaux et être utilisés
9
n’importe où dans le monde. Thuraya et Iridium ont
leurs propres réseaux de communication par satel-
lite, et Nera passe par Inmarsat, fournisseur de com-
munications par satellite, mais seuls Nera et Iridium
10
140 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

assurent une couverture planétaire. Pour le moment, Thuraya ne couvre pas de


vastes secteurs d’Asie de l’Est et d’Afrique australe.

Si Thuraya et Iridium proposent de petits téléphones de poche, les téléphones de


Nera ressemblent plutôt à de gros téléphones à fil et sont généralement utilisés à
l’intérieur des bureaux et reliés à une antenne extérieure montée hors du bâti-
ment. De nouveaux téléphones portatifs Inmarsat apparaissent maintenant sur
le marché.

Chaque téléphone à liaison par satellite a ses avantages et ses inconvénients selon
l’usage que l’on veut en faire. Il est donc capital de bien choisir le modèle de té-
léphone en fonction du pays où l’on se trouve. Il est fortement recommandé aux
usagers de consulter le site web de leur fournisseur de liaisons par satellite pour
obtenir des informations à jour sur la couverture.

!
Vous trouverez des renseignements sur le mode d’utilisation de tous les ap-
pareils de télécommunication remis par la Fédération en vous rendant sur Fed-
Net ou sur DMIS (Système d’information pour la gestion des catastrophes).
141 Chapitre 7 | Communications
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les points importants à retenir
sur les communications par satellite
2
 Coût élevé : les appels par satellite peuvent être très coûteux selon que
l’utilisateur appelle d’un autre appareil par satellite, d’une ligne terrestre ou

3
d’un téléphone mobile.

 Prépaiement : en raison du coût des communications, assurez-vous d’avoir


toujours un crédit suffisant pour passer des appels d’urgence. Sachant qu’un
appel peut coûter jusqu’à 10 dollars par minute, un crédit de 5 dollars est
manifestement insuffisant.

 Numéro d’identification personnel (code PiN) : le téléphone qui vous a 4


été remis peut nécessiter un code PiN pour l’activation du clavier.

 Interruption des connexions : les fournisseurs de services par satellite de

5
chaque système (Nera, Iridium et Inmarsat) peuvent fermer la liaison, de sorte
qu’aucun signal ne parvient dans la zone où vous vous trouvez. Cela reste
exceptionnel, mais sachez qu’un gouvernement peut demander au fournis-
seur de bloquer les signaux dans certaines régions du pays en raison du dé-
roulement d’activités militaires ou de la visite de personnalités importantes
(dignitaires, membres éminents du gouvernement, diplomates, etc.) dans la
région où vous vous trouvez. 6
 Fonctionnement à l’extérieur : les liaisons par satellite ne peuvent être
établies qu’en vue directe du ciel et sont pratiquement impossibles à établir

7
à l’intérieur d’un bâtiment sauf s’il est muni d’une antenne extérieure. Il n’est
pas recommandé de se tenir à la fenêtre ou penché au dehors ; les liaisons
établies de cette façon peuvent facilement être coupées.

 Des objets convoités : les téléphones par satellite et autre matériel de com-
munication sont des objets qu’il est facile d’égarer et qui sont convoités par
les malfaiteurs. N’oubliez pas que la perte d’un téléphone par satellite ou de
tout élément d’un appareil de communication peut perturber le déroulement
8
des opérations et que son remplacement peut, selon l’endroit, prendre beau-
coup de temps.

 GPS : certains téléphones par satellite tels que Thuraya ont un GPS incor-
poré mais, dans les zones de conflit, il arrive que les autorités locales en in- 9
terdisent l’utilisation pour protéger leurs opérations militaires.

10
Chapitre La santé sur le terrain
8 1

E
n plus de vivre dans des conditions de sécurité changeantes,
les membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
peuvent être exposés à des risques sanitaires sur le terrain. Le paludisme
et les accidents de la route sont les premières causes de mortalité parmi le 5
personnel de terrain. Les accidents et les maladies liés à l’alcool sont en augmen-
tation et le VIH est un risque omniprésent.

Nous examinerons dans le présent chapitre certains des problèmes de santé qui
touchent le plus fréquemment les délégués sur le terrain, et nous donnerons des 6
conseils simples et concrets pour reconnaître ces problèmes et, dans la mesure
du possible, les éviter. Nous envisagerons les aspects tant physiques que psy-
chiques en mettant l’accent sur la prévention.

La sécurité et la santé vont de pair. Vous devez donc absolument, en tant que
7
membre du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, être bien pré-
paré physiquement et mentalement avant de commencer une mission. En étant
bien préparé, non seulement vous serez informé et armé pour la mission, mais
encore vous aurez moins de surprises, vous prendrez moins de risques pour
votre sécurité et en ferez moins courir à celle de vos collègues sur le terrain.
8
Prendre en mains sa santé, c’est aussi gérer les risques. C’est pourquoi les res-
ponsables sur le terrain doivent essayer de réduire les risques par tous les
moyens en leur pouvoir. Ils doivent, par exemple, veiller à ce que les bureaux
soient régulièrement désinsectisés car les moustiques vecteurs du paludisme, de
9
la dengue et du chikungunya piquent à n’importe quelle heure du jour.

Les responsables sur le terrain doivent en permanence être attentifs au bien-être


psychique de leurs collaborateurs. La personne qui saute des repas, s’isole ou 10
144 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

reste en retrait des activités régulières, présente les signes d’une déprime. Un col-
laborateur a besoin de recevoir régulièrement des réactions positives, d’avoir des
jours de congé fixés à l’avance et d’être reconnu pour le travail qu’il accomplit.
Sachez aussi que les délégués ont de meilleures chances de fournir un travail ef-
ficace, de bien s’acclimater à leur nouvel environnement et de mieux supporter les
tensions si vous leur avez donné auparavant toutes les informations utiles.

Forts des connaissances et des mesures de protection nécessaires contre les


menaces que comporte l’action internationale sur le terrain, les délégués se sen-
tiront plus assurés dans leur nouvel environnement de travail et sauront comment
se comporter et comment travailler dans le respect des Principes fondamentaux
du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Il peut être utile de rappeler que vous pouvez toujours demander une aide psy-
chologique à une équipe de soutien basée à Genève, qui comprend deux conseil-
lers « stress » et l’administrateur Santé du Département des ressources humaines
du Secrétariat. Vous pouvez à tout moment prendre contact avec ces conseillers
par téléphone, télécopie ou courriel. Demandez au Département des ressources
humaines (RH) de vous communiquer leurs coordonnées téléphoniques.

Quels sont les risques sanitaires ?

Risques

■ stress cumulatif
■ paludisme
■ maladies transmises par la nourriture et l’eau
■ maladies transmises par les insectes et autres vecteurs
■ aggravation des maladies chroniques
■ accidents
■ blessures
■ conduites à risque

Les principaux problèmes de santé rencontrés pendant les missions sont :


 les troubles digestifs et les intoxications alimentaires ;
 l’infection palustre et la dengue ;
 le stress ;
 les maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH ;
 le tabagisme, l’alcoolisme et l’abus d’autres substances.
145 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les conduites à risque peuvent rapidement avoir des conséquences catastro-
phiques pour leur auteur et attirer des ennuis aux autres. Les relations sexuelles
non protégées avec des partenaires de rencontre, la consommation accrue d’alcool,
les journées de travail trop longues et l’inobservation des coutumes et traditions
du pays d’accueil sont des comportements qui rendent le personnel plus vulné-
2
rable face aux autres facteurs de risque.

Avant une mission 3


Aucun délégué ne doit être autorisé à partir en mission sans avoir subi un contrôle
médical approfondi à l’issue duquel il a été déclaré physiquement et mentalement
apte à partir en mission. La Fédération internationale ou la Société nationale doit
donc veiller à ce que le personnel qu’elle emploie ait une assurance personnelle
4
couvrant les risques suivants :
 maladie
 accident
 voyages en avion
5
 risques de guerre (pour les pays où il y a des risques pour la sécurité du
personnel)
 bagages et effets personnels (pour un montant plafonné, à l’exclusion des
objets de valeur) 6
 rapatriement ou évacuation sanitaire

7
Les délégués relevant de la Fédération internationale sont assurés par le Secrétariat
de la Fédération. Tous les délégués relevant d’une Société nationale participante et
placés sous l’égide de la Fédération ou détachés auprès de la Fédération doivent
avoir une assurance couvrant tous les risques, avant d’être envoyés sur le terrain.

Le contrôle médical et dentaire fait aussi partie des obligations auxquelles tout dé-
légué qui s’apprête à partir en mission doit évidemment se soumettre.
8
Il est, par ailleurs, vivement recommandé que tous les délégués ou personnes tra-
vaillant pour la Fédération internationale, pour une Société nationale ou comme
volontaires sur le terrain soient formés aux premiers secours avant d’aller sur le ter-
9
rain. Ils seront ainsi mieux préparés à aider un blessé − les secours aux blessés
sont, en effet, le premier des services de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Vous trouverez des informations en ligne (en anglais) sur la formation aux pre-
miers secours à l’adresse suivante : www.ifrc.org/what.health/firstaid/tools.asp. 10
146 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Vaccination
Les délégués doivent être vaccinés contre les maladies prévalentes dans le pays
d’affectation. Les maladies courantes contre lesquelles les délégués peuvent être
vaccinés sont la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la fièvre typhoïde, l’hépatite
A et B, la fièvre jaune, la méningite et l’encéphalite japonaise B.
La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire dans certains pays d’Afrique
et elle est recommandée en Amérique du Sud. La vaccination contre l’hépatite B
est particulièrement recommandée au personnel médical en contact avec des pro-
duits sanguins. La vaccination contre la rage est fortement recommandée aux dé-
légués susceptibles d’être en contact avec des animaux potentiellement infectés.
Voyez également le site de l’Organisation mondiale de la santé (www.who.int)
pour avoir des informations récentes sur les différents vaccins.

Pendant une mission


À votre arrivée à la délégation, vous devez :
 communiquer au délégué chargé de l’administration ou au chef de déléga-
tion tous les renseignements concernant votre assurance, avec le nom et
l’adresse de votre assureur et un numéro d’appel 24 heures sur 24 ;
 signaler tout problème médical significatif et le traitement prescrit ;
 indiquer votre groupe sanguin.

La délégation est chargée de conserver tous les documents d’assurance personnelle


dans un lieu centralisé et de veiller à ce que l’on puisse y avoir accès à tout moment.
Tous les délégués doivent, en arrivant à la délégation, recevoir une information
sanitaire comportant les éléments suivants :
 une liste des numéros à appeler en cas d’urgence, quelle que soit l’heure, com-
prenant le nom et le numéro de téléphone des personnes de la délégation à
contacter et les numéros de téléphone des services d’urgence locaux, du centre
de soins ou de l’hôpital, du service dentaire et, le cas échéant, des ambulances ;
 des renseignements sur les principaux problèmes sanitaires que l’on peut ren-
contrer dans le pays ou la région et les mesures de prévention à prendre ;
 une présentation du plan et des procédures d’évacuation sanitaire de la dé-
légation, qui font obligatoirement partie de son plan de sécurité ;
 des conseils pour reconnaître et gérer le stress (selon le contexte).

Il est fortement recommandé à tous les délégués de passer une visite médicale en
fin de mission. Celle-ci sera valable pour toute nouvelle mission intervenant dans
les six mois suivants.
147 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Principales précautions
à observer sur le terrain
Hygiène 2
Dans les climats chauds, la peau peut rapidement devenir le siège d’infections
fongiques ou autres du fait de l’abondance de la transpiration. La douche quoti-
dienne est recommandée, après quoi la peau doit être parfaitement séchée. Le
talc peut être utile dans les climats chauds.
3
L’eau utilisée pour l’hygiène buccale et dentaire doit avoir été purifiée ou bouil-
lie au préalable. En cas de doute, utilisez de l’eau en bouteille.

Dans les climats tropicaux, portez des vêtements à manches longues de couleur 4
claire et appliquez un répulsif anti-moustiques sur la peau découverte afin de ré-
duire le risque de contracter une maladie transmise par les moustiques. Dans les
climats froids, portez des vêtements suffisamment chauds qui couvrent bien et
protègent les extrémités (pieds, mains, nez et oreilles). Pensez à tenir compte des
usages vestimentaires et de la culture du lieu, surtout dans les pays musulmans.
5
Alimentation
Les aliments doivent toujours être parfaitement cuits et servis chauds. Les lé-
gumes et les fruits crus doivent être lavés à l’eau filtrée ou bouillie. La nourriture
6
préparée et cuite un jour ne peut être consommée le lendemain que si elle a été
conservée dans un réfrigérateur en bon état de marche.

Dans les climats tropicaux, évitez les buffets froids, la charcuterie, la mayonnaise 7
et les sauces à base de mayonnaise, la crème anglaise et autres crèmes à base
d’œufs. Évitez la viande et les fruits de mer crus ou peu cuits et assurez-vous que
les œufs sont bien cuits.

Lorsque vous déjeunez à l’extérieur, en voyage, choisissez un restaurant bien achalandé


8
et commandez les plats cuits les plus demandés. Évitez de commander des crudités.

Attention aux glaces de qualité ou d’origine douteuse. Ne mettez jamais de glaçons


dans vos boissons à moins d’être sûr qu’ils ont été fabriqués avec de l’eau potable. 9
! À retenir ! Ne mangez pas ce qui ne s’épluche pas !
10
148 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Eau
Avant de boire de l’eau, assurez-vous qu’elle a été bouillie, filtrée ou désinfectée.
Lorsque vous utilisez des filtres à eau, pensez à les nettoyer régulièrement selon
les instructions du fabricant.

Pensez à toujours emporter avec vous une quantité suffisante d’eau potable lorsque
vous vous déplacez sur le terrain. Les boissons sucrées et jus de fruits ou autres bois-
sons vendues en bouteille ou dans une autre forme d’emballage ne présentent pas de
risques, mais il faut éviter les glaçons, car ils ne sont pas plus sûrs que l’eau qui a servi
à les confectionner. Le thé et le café chauds sont généralement sans risque. Le lait est
à éviter s’il n’est pas pasteurisé. Augmentez votre consommation d’eau dans les cli-
mats chauds, si vous avez la diarrhée ou de la fièvre, et après une activité pénible.

Exposition au soleil
L’exposition aux rayons ultraviolets du soleil peut provoquer des lésions graves
de la peau, particulièrement chez les personnes à peau claire. Vous vous adapte-
rez d’autant mieux si vous vous exposez progressivement, si vous portez un cha-
peau, des vêtements appropriés et des lunettes de soleil, et si vous utilisez un écran
solaire à indice de protection élevé. Une exposition excessive au soleil et une forte
chaleur peuvent provoquer de graves insolations. Pensez à vous réhydrater suffi-
samment. La prise de comprimés de sels de réhydratation orale est recommandée
dans les climats extrêmement chauds.
149 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Baignade
Dans les régions où la bilharziose (ou schistosomiase) est endémique, il est pré-
férable de ne pas se baigner dans les eaux douces pour éviter un contact prolongé
avec de l’eau stagnante ou à faible débit (rivières, lacs, étangs marécageux, etc.).
Les parasites qui causent cette maladie pénètrent dans l’organisme par la peau.
2
Pour ce qui est des maladies transmissibles en général, les seuls endroits où l’on
peut se baigner sans risque sont les piscines traitées au chlore.

La baignade en mer n’entraîne pas de risques de maladie, mais elle peut être très
3
dangereuse pour d’autres raisons (présence de méduses, de requins, etc.). Méfiez-
vous particulièrement des courants de retour, et avant d’aller vous baigner, ren-
seignez-vous toujours pour savoir si la baignade est sûre. On a déploré plusieurs
morts par noyade parmi le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 4
ces dernières années. Ne vous baignez jamais seul.

Relations sexuelles et maladies sexuellement transmissibles


Durant votre mission, il se peut que vous vous trouviez très exposé au risque de 5
contracter le VIH. Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons : l’absence de vos
proches (famille ou partenaire) qui vous procurent habituellement un soutien af-

6
fectif ; le besoin de vous détendre et de vous défaire de vos tensions, déceptions
et frustrations ; l’abus d’alcool (l’alcool inhibe les réflexes protecteurs). Les per-
sonnes en mission de longue durée se trouvent généralement dans des situations
mêlant tous ces facteurs, ce qui tend à les rendre moins vigilantes.

Le risque d’exposition au VIH ne dépend pas du lieu où vous travaillez (aucun


endroit au monde n’est épargné par le VIH/sida), mais de ce que vous faites. Le
7
taux de prévalence du VIH chez les 15 à 49 ans dépasse 15 % en Afrique australe
et il atteint 80 % parmi les prostituées de certaines villes d’Afrique. L’abstinence,
la fidélité à un partenaire dont vous êtes sûr et les rapports sexuels protégés sont
les seuls moyens de se prémunir contre le VIH. Les préservatifs de bonne qualité
8
confèrent une bonne protection tout en vous protégeant de l’hépatite B, d’autres
maladies sexuellement transmissibles (syphilis, gonorrhée et infection à chlamy-
dia), des infections virales et des mycoses, et ils empêchent les grossesses non dé-
sirées. Souvenez-vous que le jugement a tendance à s’altérer sous l’effet de l’alcool. 9

! À retenir ! Le Code de conduite interdit au personnel de la Fédération tout


commerce avec les travailleurs du sexe.
10
150 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Animaux et insectes
Les animaux en général tendent à éviter les êtres humains, mais il arrive qu’ils at-
taquent, surtout s’ils sont avec leurs petits. Dans de nombreux pays en dévelop-
pement, les chiens sont les principaux vecteurs des agents infectieux. Dans les
régions où la rage est endémique, il ne faut caresser ni les chiens ni les chats do-
mestiques, et il faut éviter le contact avec les animaux sauvages. Généralement, les
serpents cherchent à fuir plutôt qu’à attaquer, mais vous avez de fortes chances
d’être mordu par un serpent si vous lui marchez dessus. Reportez-vous à la sec-
tion sur les morsures de serpent pour en savoir plus.

Maladies transmises par les moustiques

Paludisme
Le paludisme est une maladie grave, parfois mortelle, très répandue dans beau-
coup de pays tropicaux et subtropicaux. La transmission se fait par piqûre d’un
moustique infecté qui porte l’agent du paludisme dans sa salive.

Le paludisme est présent dans plus de cent pays et plus de 40 % de la population


mondiale y est exposée. De vastes zones d’Amérique centrale et d’Amérique du
Sud, d’Hispaniola (Haïti et République dominicaine), d’Afrique, du Moyen-
Orient, du sous-continent indien, d’Asie du Sud-Est et d’Océanie sont considé-
rées comme très exposées à la maladie.

Précautions
 Renseignez-vous sur le risque de paludisme dans le pays où vous travaillez
ou dans lequel vous vous rendez.
 Évitez les piqûres de moustiques en prenant des précautions telles que :
 utilisation de répulsifs à base de DEET ;
 utilisation de serpentins anti-moustiques ;
 port de vêtements couvrants.
 Suivez un traitement prophylactique tel que :
 doxycycline
 lariam
 malarone
 Il est crucial de faire établir un diagnostic le plus tôt possible, si des symp-
tômes de la maladie apparaissent après un voyage dans une région infestée.
Le paludisme peut être fatal, mais le traitement est généralement très effi-
cace s’il est commencé très tôt.
151 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Tout voyageur pris de fièvre ou présentant des symptômes ressemblant à ceux de
la grippe pendant son voyage ou jusqu’à un an après son retour doit immédiate-
ment consulter un médecin. Dites à votre médecin généraliste que vous êtes allé
dans une région à risque de paludisme. 2
Le paludisme se traite par des médicaments délivrés sur ordonnance. Le type de
médicament et la durée du traitement varient en fonction du type de paludisme
diagnostiqué, de l’endroit où le patient a contracté la maladie, de son âge et de la
gravité des symptômes au début du traitement. 3
Dengue

4
La dengue est une maladie virale causée par piqûre de moustique. Les moustiques
de la dengue sont plus actifs de jour, à la différence de ceux qui transmettent le
paludisme.

Les symptômes de la dengue comprennent de brusques poussées de fièvre, des


maux de tête, des hémorragies, des éruptions cutanées, des douleurs articulaires,
musculaires et rétro-orbitaires.
5
Les précautions sont les mêmes que pour le paludisme, mais il faut savoir qu’il

6
n’existe ni vaccin, ni traitement prophylactique de la dengue. Il est donc capital
de prendre les mesures de protection indiquées à la section qui précède.

Les autres maladies infectieuses transmises par les moustiques, qui sont assez ré-
pandues dans certaines parties du monde, sont notamment l’encéphalite japo-
naise B et le chikungunya. 7
Morsures de serpent

La plupart des serpents sont des animaux nocturnes que l’on peut éviter en ne se
promenant pas de nuit dans des régions marécageuses et broussailleuses. Si vous
8
ne laissez pas la végétation envahir votre jardin ou votre cour, si vous évitez les
herbes hautes et les cachettes sombres et rocailleuses, il y a des chances que les ser-
pents n’élisent pas domicile chez vous ou à votre bureau. Méfiez-vous des scor-
pions, des araignées et des insectes. Ne marchez pas pieds nus. Il est
9
particulièrement recommandé de porter des bottes hautes, surtout pour marcher
dans les prairies ou savanes herbeuses et à travers bois. La nuit, munissez-vous
d’une lampe de poche afin de voir où vous posez les pieds. Pensez à toujours ins-
pecter l’intérieur de vos chaussures avant de les enfiler. 10
152 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Comment réagir en cas de morsure de serpent :


 Si possible, prenez une photo du serpent ou mémorisez son apparence pour
pouvoir l’identifier.
 Rassurez la personne qui a été mordue (ou vous-même) en disant que la
plupart des morsures de serpent sont douloureuses mais inoffensives, et
aidez-la doucement à se mettre dans une position confortable en veillant à
maintenir la partie touchée plus bas que le cœur.
 Maintenez une ambiance calme et observez attentivement la personne, en
notant, le cas échéant, l’heure d’apparition des symptômes.
 Bandez, si possible, la région de la morsure pour l’immobiliser, mais il n’est
pas recommandé d’utiliser un garrot, d’ouvrir la plaie ou d’aspirer le venin.
 Faites boire de petites gorgées d’eau en notant si la personne a du mal à avaler.
 Avertissez immédiatement le coordinateur ou le délégué chargé de la santé.
Ils décideront s’il faut évacuer la personne ou envoyer un médecin avec un
sérum anti-venin pour soigner la personne sur place.

Trousses de secours
Chaque bureau et chaque habitation doivent avoir leur trousse de secours. La
délégation doit désigner une personne compétente chargée de veiller à ce que
la trousse soit régulièrement regarnie et à ce qu’elle contienne tous les articles
nécessaires.
153 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Premiers secours
Tous les délégués sont censés avoir des notions élémentaires de premiers secours
et savoir pratiquer certaines techniques en arrivant sur le terrain.
2
Enseigner les premiers secours dans la population et servir d’auxiliaire des forces ar-
mées dans les situations d’urgence ou de conflit font partie des missions de la Fé-
dération internationale et de toutes les Sociétés nationales membres. Il est donc de
toute première importance que le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge ait les qualifications indispensables pour remplir ce mandat.
3
Rien n’est sans doute plus préjudiciable à l’image du Mouvement que du person-
nel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge identifié comme tel qui n’est pas ca-
pable de porter secours à des blessés parce qu’il ne connaît pas les techniques de
premiers secours. 4
Sachez qu’une trousse de secours, aussi bien garnie soit-elle, n’aura guère d’utilité
si on ne sait pas s’en servir. 5
Il est recommandé que chaque délégué ait sa propre trousse à pharmacie pour les
premiers soins et les problèmes de santé courants. La trousse doit comprendre :
des pansements, des médicaments (maux de tête, infections, etc.) des seringues et
aiguilles stériles, un diagnostic individuel du paludisme, un désinfectant, des sels 6
de réhydratation orale, des préservatifs, un thermomètre et du talc.

7
Trousse de secours des véhicules
Il est important de noter que, dans la plupart des pays, les accidents de voiture
sont la première cause d’hospitalisation parmi le personnel de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge.

Tous les véhicules de la Fédération doivent être équipés d’une trousse de secours
correctement garnie. C’est une obligation. Chaque trousse doit contenir des ins-
8
tructions en anglais et dans la langue locale.

Tout le personnel de la délégation, y compris les chauffeurs locaux, doit recevoir


une formation de base aux premiers secours. 9
Trousse chirurgicale
Ces trousses sont prévues pour des endroits isolés, éloignés de toute structure
médicale. Elles ne peuvent être utilisées que par un médecin ou un infirmier qua- 10
154 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

lifié en soins intensifs. La trousse contient, entre autres : perfusions, bandages,


pansements et compresses pour les brûlures et nécessaire de suture. Pour en
connaître le contenu détaillé, adressez-vous au coordinateur ou au délégué chargé
de la santé. Vous trouverez aussi des renseignements complémentaires dans le
catalogue des fournitures d’urgence publié par le Département de la logistique.

La trousse chirurgicale doit être vérifiée tous les deux mois et, au besoin, regar-
nie pour qu’il y ait une provision suffisante de tous les articles.

La trousse chirurgicale permet de soigner sur place un blessé et de stabiliser son


état en attendant son transport à l’hôpital. Le lieu où la personne est soignée doit
être aussi propre et frais que possible, et situé à proximité d’un héliport ou d’un
aéroport. Toutefois, le lieu importe moins que la qualification de la personne qui
soigne le blessé. Tout responsable sur le terrain doit connaître les noms et coor-
données des médecins et infirmiers qualifiés de la zone d’intervention et savoir
comment les joindre à n’importe quelle heure.

Plans d’évacuation sanitaire


Considérations générales
Les chefs de zone et les représentants dans les pays doivent savoir quelles autres or-
ganisations non gouvernementales (ONG) travaillent dans la même région et quelles
compétences elles peuvent offrir. Les Nations Unies ou Médecins sans frontières
(MSF), par exemple, ont souvent des médecins parmi leur personnel, qui peuvent
porter secours en cas d’accident survenant tard le soir ou dans un lieu éloigné.

Les responsables de terrain doivent connaître parfaitement les procédures


d’évacuation sanitaire, car un accident peut se produire n’importe quand et
l’évacuation est placée sous leur responsabilité. Il est important de bien connaî-
tre les procédures à appliquer pour les personnes tenues d’avoir un visa. Parlez-
en aux délégués de votre équipe. Souvenez-vous qu’être gravement malade ne
dispense pas d’avoir un visa.

Si, en dehors d’un cas d’urgence, une personne est malade et le responsable sur
le terrain n’est pas sûr que son évacuation soit nécessaire, il doit demander l’avis
du délégué chargé de la santé, du chef de délégation et de l’administrateur Santé
du département des RH au Secrétariat de la Fédération à Genève.

Chaque délégation est tenue d’avoir des procédures d’évacuation sanitaire, présen-
tées sous la forme d’un plan d’évacuation sanitaire qui doit :
155 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 comporter une évaluation des structures médicales de chaque zone
d’intervention, indiquant les services assurés et les possibilités de transport
en ambulance ;
 indiquer la localité la plus proche où il est possible de se procurer des pro-
duits sanguins sûrs et une trousse de prophylaxie post-exposition ;
2
 indiquer clairement la répartition des tâches ;
 être coordonné, précis et contenir tous renseignements utiles (suivez les direc-

3
tives, évitez de créer vos propres solutions et rappelez-vous que l’anglais n’est
pas la première langue de la majeure partie de la population concernée) ;
 être tenu à jour, régulièrement vérifié, et communiqué à tous les délégués ;
 prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être déplacé ;
 prévoir des dispositions selon que le patient peut ou non être transporté par
avion ou hélicoptère. 4
Ambulances aériennes
Le partenaire officiel de la Fédération internationale pour les évacuations sanitaires
est SOS International, le plus grand service de transport médicalisé d’urgence au
monde. SOS dispose de centres médicaux et coopère avec des hôpitaux réputés
5
dans plusieurs pays.

Avant que le chef de délégation ne se mette en relation avec SOS, il convient de


demander à la compagnie d’assurance du patient d’autoriser le paiement des frais 6
encourus. Malgré l’urgence de la situation, si vous agissez sans avoir obtenu
l’accord de la compagnie d’assurance y compris SOS, celles-ci risque de refuser de
rembourser les frais. Le chef de délégation, en cas d’extrême urgence, peut déci-
der de procéder à l’évacuation sanitaire avant ou sans l’accord de la compagnie
d’assurance.
7
Une fois que l’assureur a donné son accord, préparez les renseignements qui sui-
vent avant d’appeler l’ambulance aérienne :
 lieu d’enlèvement du patient et destination de l’évacuation (capitale, pays
8
voisin, pays tiers) ;
 nom, âge, sexe et nationalité du patient ;
 motifs de l’évacuation (maladie grave, accident, etc.) ;
 indications sur l’état du patient ; 9
 nom et numéro de téléphone du médecin, si le patient est déjà hospitalisé.

Si le patient doit être évacué du terrain vers la capitale ou vers un pays voisin,
pensez au délai nécessaire pour le conduire jusqu’à la piste d’atterrissage. Vous
devez pouvoir communiquer ce renseignement pour l’éventualité où l’ambulance
10
156 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

mettrait moins de temps pour arriver qu’il n’en faudrait au patient pour attein-
dre la piste d’atterrissage par la route.

Avant l’arrivée de l’ambulance, assurez-vous d’avoir à portée de main le passe-


port, le carnet de vaccination et, si possible, la carte d’assurance du patient.

Catégories d’évacuation sanitaire

Les deux types d’évacuation sanitaire que l’on rencontre généralement sur le ter-
rain sont :
1.Le rapatriement sanitaire consiste à transporter le patient par un vol régu-
lier pour le ramener dans son pays ou dans un pays tiers où il pourra être
soigné. Le rapatriement sanitaire ne concerne généralement que les cas où
la vie du patient n’est pas en danger.
2.L’évacuation sanitaire (appelée aussi EVASAN) est effectuée en urgence
lorsqu’une personne est gravement malade ou grièvement blessée. La per-
sonne transportée ne peut pas voyager seule et doit être accompagnée.

Ces deux types de situations très différentes obéissent néanmoins à quelques rè-
gles communes.
 Le responsable principal de terrain doit être immédiatement averti de la si-
tuation.
 Le délégué chargé de la santé (si la délégation en compte un) et
l’administrateur Santé du Département des RH de Genève doivent aussi
être avertis et consultés pour avis.
 La personne évacuée doit voyager avec son passeport, son titre de séjour et
tout autre document d’identité utile.
 Il doit y avoir, dans le dossier qui accompagne la personne, une carte ou
une lettre de la Fédération internationale ou de la délégation attestant qu’elle
est couverte par le régime d’assurance maladie et accident.
 Un document décrivant la maladie ou l’accident et le traitement éventuelle-
ment administré doit être joint au dossier qui accompagne la personne évacuée.
 Une personne gravement malade doit toujours être accompagnée pendant
son évacuation.

Étapes de l’évacuation sanitaire


1.En cas de maladie ou de blessure grave, le délégué doit être admis le plus tôt
possible dans un hôpital de bonne réputation (répertorié lors de
l’établissement des plans de sécurité).
157 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
2.Si la maladie ou l’accident survient sur le terrain, avertir immédiatement
le chef de délégation. Si le délégué est dans un état grave et ne peut être
transporté par la route, le chef de délégation peut demander une évacua-
tion aérienne. Sur le terrain, c’est à lui qu’il appartient en dernier ressort
de commander une évacuation sur la base des renseignements qui lui sont
2
transmis par écrit par le médecin traitant ou, en l’absence d’un médecin,
par le professionnel de santé qui a pris le cas en charge.

3
Le chef de délégation informe l’administrateur Santé du département des
RH ou la personne de permanence au Secrétariat de la Fédération à Genève
des événements, conformément aux modalités du règlement de sécurité. Il
communique aussi le nom et le numéro de téléphone du médecin traitant
ou du professionnel de santé (si possible). C’est le chef de délégation qui
est chargé de prendre contact directement avec le centre d’alerte SOS de
Genève (ou le centre le plus proche) si la personne concernée est un délé-
4
gué relevant de la Fédération, un membre de sa famille, ou un membre du
personnel local ou national. SOS International prend contact avec
l’administrateur Santé des RH pour la coordination.
3.La personne qui a reçu l’information au Secrétariat de la Fédération à
5
Genève est chargée de la transmettre à toutes les parties concernées.
4.L’administrateur Santé des RH est chargé d’informer la Société nationale
du délégué, qui, à son tour, prend contact avec le plus proche parent et la
compagnie d’assurance.
6
5.La compagnie d’assurance se met directement en relation avec le médecin
traitant et convient du mode d’évacuation (par vol régulier, avec ou sans
accompagnateur, ou par ambulance aérienne). 7
6.Le chef de délégation est le relais de l’administrateur Santé des RH pour tout
élément nouveau concernant l’état de santé du délégué et son évacuation.
7.En cas d’extrême urgence, lorsqu’un médecin présent sur le terrain estime
que la vie du délégué est en danger et qu’il faut agir immédiatement, le 8
chef de délégation prend les mesures appropriées pour procéder à
l’évacuation immédiate. Si un vol régulier ne peut être emprunté et si l’on
ne peut pas contacter la compagnie d’assurance, le chef de délégation peut
autoriser l’affrètement d’un avion spécial pour la destination la plus proche
où le patient pourra recevoir les soins appropriés. L’administrateur Santé
9
sera alors informé de la suite des événements.

Le schéma de la page suivante résume les principales étapes à suivre en cas


d’évacuation sanitaire. 10
158 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Facteurs contribuant au bon déroulement de l’évacuation


 informations bien coordonnées, précises et exactes ;
 ambiance calme, esprit de coopération ;
 possibilité d’avoir une aide au chevet du malade, de préférence une per-
sonne de formation médicale ;
 attitude coopérative et encourageante à l’égard du personnel hospitalier et
de l’équipe d’évacuation.

Étapes du processus

Appeler
Évaluer la situation
Sauvetage
Appeler à l'aide
Pratiquer les premiers secours
Organiser le transport

Hôpital/Unité de soins intensifs/autre


Médecin traitant
Évacuation
aider
calmer chercher et transmettre l'information
prendre soin du patient, attendre un avis et des ordres
lui tenir compagnie, lui parler emballer les documents d'identité, les médicaments
159 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Facteurs nuisant au bon déroulement de l’évacuation
 mauvaise coordination des circuits d’information, informations contradic-
toires de sources différentes, demandes trop nombreuses des supérieurs
hiérarchiques, des collègues et des amis concernant l’état de la personne ;
 trop de personnes impliquées dans le processus ;
2
 débordements affectifs et non-respect des procédures établies ;
 modalités d’organisation autres que celles autorisées, pouvant conduire la
compagnie d’assurance à se retirer du processus et à refuser de rembourser
les frais.
3

d’évacuation médicale 4

5
Secrétariat de la
Chef de délégation/chef
Fédération, Genève
adjoint de délégation
- Société nationale

6
Autres ? - Famille

Chef de
délégation

Société d’EVASAN
(SOS International)
Compagnie d'assurance
7

9
Hôpital de destination

10
160 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Qu’est-ce que le stress ?


Le stress est normal. C’est la réaction naturelle de l’organisme à une épreuve phy-
sique et/ou émotionnelle1. Le stress peut jouer un rôle positif en stimulant le corps,
l’esprit et l’énergie du sujet.
On peut le définir comme la
capacité de l’individu à mobi-
liser toutes ses ressources phy-
siques pour réagir rapidement
et de façon adéquate à une si-
tuation donnée. Mais si le
stress est présent trop long-
temps, les ressources phy-
siques s’épuisent et des formes
de stress nocives ou négatives
apparaissent.

Les symptômes d’épuisement nerveux


 fatigue excessive ;
 abattement ;
 manque de concentration ;
 symptômes somatiques (maux de tête, troubles digestifs, etc.) ;
 troubles du sommeil, insomnies ;
 perception exagérée de sa propre importance (adoption de comportements
héroïques mais irresponsables, visant ostensiblement à aider les autres) ;
 négligence de la sécurité personnelle ;
 négligence des besoins physiques (vouloir paraître endurant en n’ayant pas
besoin de sommeil ou de pauses dans le travail) ;
 cynisme ;
 inefficacité ;
 méfiance à l’égard des collaborateurs ou des supérieurs ;
 consommation abusive d’alcool, de caféine et de tabac.

1. Le texte de cette section est tiré de la publication Gérer son stress sur le terrain (disponible en anglais, espagnol et fran-
çais), que l’on peut trouver en anglais sur le site web de la Fédération à l’adresse : www.ifrc.org/cgi/pdf_pubs. pl ?
health/stress. pdf.
161 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les différentes formes de stress

Le stress de base
2
Il s’agit du stress sous-jacent, qui peut être causé par différentes sources de ten-
sion aux niveaux individuel, émotionnel, familial ou social. Il peut être accentué par
toutes sortes de changements intervenant dans l’environnement quotidien (le fait
d’être loin de sa famille sans pouvoir communiquer facilement, d’avoir de nouveaux 3
collègues issus de différentes cultures, de s’interroger sur son avenir professionnel,
de devoir assimiler des informations nouvelles, etc.). Les délégués doivent être pré-
parés à cela et doivent apprendre à mettre au point des stratégies pour faire face à
la situation. Normalement, le stress de base diminue après les premières semaines
d’une nouvelle mission.
4
Le stress cumulatif
Il résulte d’une exposition prolongée à des facteurs de stress, liés ou non à l’activité
professionnelle, qui peuvent entraîner le type d’épuisement professionnel connu en 5
anglais sous le nom de « burn out ».

Le stress traumatique
Cette forme de stress est provoquée par des situations qui sortent du cadre des
expériences ordinaires et dans lesquelles le délégué perçoit sa vie comme directe-
6
ment menacée et/ou est témoin ou victime d’un acte de violence ou d’une catas-
trophe naturelle. Dans certains cas, le stress traumatique peut conduire à un état de
stress post-traumatique, (en anglais Post Traumatic Stress Disorder), état de stress
pathologique exigeant une prise en charge par un spécialiste de la santé mentale. 7

Comment éviter le stress cumulatif


8
 Prenez soin de vous.
 Admettez qu’il est important de disposer d’une bonne structure d’appui.
 Utilisez pleinement vos ressources personnelles (entretenez des relations
sociales et pratiquez suffisamment d’activités de loisir).
9
 Apprenez à vous connaître et connaissez vos ressources, vos limites et vos
réactions au stress.

10
162 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Causes du stress

■ conditions de vie difficiles


■ charge de travail importante ou inactivité
■ attentes irréalistes
■ manque de maîtrise de la situation
■ problèmes familiaux
■ difficultés relationnelles, difficultés de communication
■ scènes de violence, tragédie
■ différences culturelles

Le stress et l’anxiété sont souvent à l’origine d’une augmentation de la consomma-


tion de tabac, d’alcool et d’autres substances.

 Communiquez et exprimez-vous clairement :


 Trouvez quelqu’un à qui vous pourrez faire part de vos doutes, de vos
craintes et de vos déceptions.
 Dites quels sont vos besoins (à votre chef de délégation ou à vos
collègues).
 Sachez dire « non » (par exemple, si on exige trop de vous sur le plan
professionnel).
 Soutenez-vous mutuellement :
 Montrez à vos collègues que vous vous intéressez à eux et sachez les
écouter.
 Évitez de les critiquer ou de dévaloriser leurs remarques.
 Soyez attentif à leurs changements de comportement et, au besoin,
proposez quelque chose (par exemple, un long week-end).
 En cas d’incident de sécurité, prenez le temps de parler et de partager
vos émotions.
 Demandez le soutien de Genève, à l’administrateur Santé des RH ou au
conseiller stress par téléphone, courriel, télécopie ou, s’il le faut, en vous
rendant sur place.
163 Chapitre 8 | La santé sur le terrain
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer le stress :
 Respectez autant que possible l’horaire de travail normal et évitez de travailler
le week-end.
 Consacrez suffisamment de temps au repos, à la détente et à la vie sociale.
 Prenez des repas équilibrés à heures régulières.
2
 Évitez l’excès d’alcool.
 Maintenez-vous en bonne forme physique.
 Prenez le temps de faire ce que vous aimez.
3
Dans la plupart des cas, des mesures simples, prises en temps voulu, permettent
d’atténuer les effets du stress. La délégation et ses membres doivent toujours être
en première ligne pour venir en aide immédiatement à un délégué en difficulté.
Si un incident de sécurité fait des blessés, avertir immédiatement 4
l’administrateur Santé des RH et le service de sécurité à Genève.

Numéros de téléphone de l’administrateur Santé :


+41 22 730 4417 (bureau) 5
+41 79 217 3319 (mobile)
Courriel : hannele.haggman@ifrc.org

Numéros de téléphone de l’Unité de la sécurité : 6


+41 79 217 3371
+41 79 251 8015

7
+41 79 308 9842
Courriel : security.unit@ifrc.org

Programme de soutien psychologique pour les délégués

Le programme de soutien psychologique a pour but d’aider les délégués pendant


leur mission. N’hésitez pas à demander à l’administrateur Santé des RH les coor-
8
données des conseillers « stress » travaillant sous contrat pour la Fédération, qui
pourront vous conseiller, notamment sur les questions suivantes :
 Vous vous sentez stressé.
 Vous faites face à une situation difficile.
9
 Vous pensez qu’un délégué a besoin d’aide.
 Vous voulez parlez confidentiellement à quelqu’un d’extérieur à la déléga-

10
tion ou vous avez besoin de conseils.
Chapitre Catastrophes naturelles
9 1

C
omme indiqué
précédemment, la
planification de la
sécurité pour votre déléga-
2
tion doit comprendre des
plans d’urgence, en cas de
probabilité ou de risque
élevé de catastrophe dans
votre zone d’action. Dans
3
certains pays et certaines
régions, les événements

4
saisonniers récurrents vous
aideront à définir le contenu
des plans et à décider à
quel moment il faut les
mettre en place. Certaines
catastrophes naturelles sur-
viennent avec très peu de 5
signes précurseurs.

Ce chapitre contient des


lignes directrices générales
sur la manière dont vous 6
devez vous comporter
avant, pendant et après les
catastrophes naturelles les
plus courantes. Les infor-
mations données visent à
7
compléter les plans
d’urgence et à renforcer les activités qui assurent votre sécurité lorsque vous
êtes confronté à une catastrophe naturelle pendant que vous êtes en mission.
8
Lignes directrices générales
en cas de catastrophe naturelle
Dans les principaux types de catastrophes naturelles, vous devrez prendre en consi-
dération les aspects ci-après. 9
Les télécommunications seront difficiles dans la plupart des cas. Souvent, c’est

10
d’abord le réseau téléphonique qui sera interrompu ou surchargé − téléphones
conventionnels et mobiles. C’est pourquoi il est important, dans les zones vulné-
166 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

rables aux catastrophes naturelles, de maintenir un système de communication de


secours, par exemple des téléphones par satellite et des systèmes de transmission
radio, et de savoir utiliser ces outils.

Les transports et les déplacements peuvent devenir difficiles en raison de la des-


truction du réseau routier et des mouvements de population fuyant les zones si-
nistrées. Si cela se produit, d’autres moyens de déplacement doivent être mis en
place, en tenant toujours compte des considérations en matière de sécurité.

Premiers secours et protection incendie − En prévision de blessures légères dans


l’équipe, il devrait y avoir une trousse de secours complète dans les bureaux, les
lieux de résidence et tous les véhicules de la Fédération. Comme la plupart des
structures médicales seront débordées, occupées à traiter les blessures graves, nous
devons être prêts à soigner nous-mêmes les blessures bénignes. Il en va de même
pour la sécurité incendie : les bureaux, les lieux de résidence et les véhicules doivent
être équipés d’extincteurs et d’équipements de lutte contre l’incendie. Les premiers
secours et les principes élémentaires de lutte contre l’incendie doivent faire partie
de la formation de base dans les zones vulnérables aux catastrophes naturelles.

Le maintien de l’ordre ne sera plus assuré dans la plupart des cas ; cette situation
chaotique, à laquelle viendra s’ajouter le désespoir de la population, provoquera
une augmentation de la criminalité et de la violence. Le pillage et les agressions
augmenteront sans doute considérablement à la suite d’une catastrophe naturelle
et doivent être pris en considération lorsque des opérations sont menées dans ces
circonstances. La sécurité des bureaux et des lieux de résidence ainsi que la sûreté
des déplacements seront plus importants que jamais.

À retenir ! La plupart des zones sont exposées à des types spécifiques de ca-

!
tastrophes naturelles et toutes les délégations doivent avoir réalisé une analyse
des menaces et des risques, afin de définir les dangers spécifiques potentiels,
en se basant sur le type de catastrophe naturelle qui pourrait se produire dans
leur zone. Dans certains cas, il pourrait s’agir de risques associés aux inonda-
tions, tels que les morsures de serpents, la présence éventuelle de crocodiles
et un risque accru de paludisme. Faites preuve d’initiative et soyez prêt à agir.

Avant une catastrophe naturelle


 Consultez Internet, écoutez la radio et regardez la télévision pour avoir les
dernières informations.
167 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Planifiez un itinéraire d’évacuation et testez-le.
 Tout plan d’évacuation doit inclure des informations sur les itinéraires les
plus sûrs jusqu’aux abris.
 Assurez-vous que vous avez déterminé plus d’un itinéraire d’évacuation, car
les routes d’accès à la zone peuvent être bloquées par la suite.
2
 Sachez où se trouvent l’hôpital ou le poste de santé le plus proche.
 Convenez d’un point de rassemblement dans une zone sûre et assurez-vous
que vos collègues et vous-même le connaissez.
3
Veillez à avoir en stock les équipements d’urgence suivants :
 lampe de poche et piles supplémentaires ;
 émetteur/récepteur radio et téléphone par satellite avec des batteries de
rechange ; 4
 sifflet pour attirer l’attention des sauveteurs ;
 trousse et manuel des premiers secours ;
 provisions de vivres et d’eau ;
 médicaments essentiels ;
 outils de base (pelle, hache, corde, clous, marteau, etc.) ;
5
 cartes de la région.

Pendant une catastrophe naturelle 6


 Tenez-vous au fait de la situation en écoutant la radio ou en regardant la té-
lévision, si possible, pour obtenir les dernières informations.
 Si les services d’informations locaux ne fonctionnent pas, renseignez-vous
par téléphone. 7
 Ne vous mettez pas à l’abri dans des bâtiments endommagés.

8
Après une catastrophe naturelle
 Regroupez-vous dans la zone sûre et procédez à un comptage des personnes.
Vérifiez que l’effectif des délégués est au complet ou que le lieu où ils se
trouvent et leur situation sont connus.
 Informez immédiatement le Secrétariat de la Fédération après un incident.
 Examinez-vous pour déceler d’éventuelles blessures et dispensez les premiers
9
soins à ceux qui sont gravement blessés.
 N’oubliez pas que d’autres tremblements de terre, répliques sismiques, crues

10
soudaines, coulées de boue, pluies diluviennes, etc., peuvent se produire
après la catastrophe initiale.
168 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Inspectez votre bâtiment pour déterminer s’il a été endommagé et ne re-


tournez pas à l’intérieur avant d’être sûr que cela ne présente aucun danger.
Les répliques sismiques, les crues brutales et les pluies diluviennes peuvent
être destructrices, si le bâtiment est déjà endommagé. Restez à l’écart des bâ-
timents endommagés.
 L’effondrement des infrastructures, les explosions dues au gaz et
l’électrocution causée par des réseaux électriques endommagés sont
quelques-unes des menaces majeures après un tremblement de terre.
 Ne touchez jamais des câbles électriques tombés sur le sol ou suspendus à
des poteaux, ni des objets pouvant être en contact avec ces câbles, car ils
pourraient être chargés d’électricité et vous blesser ou vous tuer. Examinez
les dégâts causés au système électrique. Si vous voyez des étincelles, des fils
cassés ou effilochés, ou si vous sentez une odeur de brûlé qui se dégage du
matériel de revêtement des câbles, coupez le courant dans la boîte à fusibles
ou en appuyant sur le disjoncteur − mais uniquement si vous pensez que cela
ne présente aucun danger. N’essayez pas de le faire si vous devez marcher
dans de l’eau pour atteindre la boîte à fusibles ou le disjoncteur. Quittez la
zone avec précaution et demandez conseil à un professionnel.
 Recherchez les risques d’incendie, les matériaux inflammables ou explosifs.
 Vérifiez s’il y a des fuites de gaz. Si vous sentez une odeur de gaz ou si vous
entendez un bruit de souffle ou un sifflement, quittez rapidement la zone
et prévenez les autres. N’utilisez pas d’interrupteurs et d’appareils élec-
triques, de téléphone ou de flamme nue, si vous suspectez une fuite de gaz,
car une étincelle peut l’enflammer.
 Si du gaz qui se répand commence à brûler, n’essayez pas d’éteindre la
flamme.
 Informez-vous. Si possible, écoutez la radio ou regardez la télévision pour
avoir les dernières infromations.

À retenir ! Dans de nombreux cas, la radio, la télévision et les réseaux té-

!
léphoniques sont les premiers systèmes qui seront endommagés dans une
catastrophe naturelle. En ayant un téléphone par satellite, vous serez en me-
sure d’appeler le bureau de zone ou le Secrétariat de la Fédération à Genève,
pour obtenir les dernières informations sur la catastrophe naturelle actuelle
et les informer de votre situation.
169 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Tremblements de terre
Les tremblements de terre frappent sans prévenir et peuvent être dévastateurs.
Ils provoquent une forte secousse, résultant d’un mouvement le long des lignes
de faille. Les tremblements de terre peuvent entraîner un nombre élevé de
2
morts et de blessés, ainsi que de graves destructions de bâtiments et
d’infrastructures.

La magnitude des tremblements de terre se mesure sur l’échelle de Richter. Les 3


effets les plus dévastateurs s’observent lorsque les séismes atteignent une
magnitude de 6 et plus, et lorsque l’épicentre est situé dans des zones densément

4
peuplées. La distance de l’épicentre joue aussi un rôle important dans la capacité
de destruction du tremblement de terre.

Les tremblements de terre provoquent souvent des glissements de terrain et des


raz de marée. Vous devez aussi vous attendre à des répliques, qui se produisent
fréquemment et peuvent causer d’autres dommages et accroître le stress
psychologique. Bien qu’elles soient de moindre intensité que le choc principal,
5
les répliques causent des dégâts supplémentaires et peuvent détruire des
infrastructures déjà affaiblies. Elles peuvent se produire dans les heures ou les
jours qui suivent le premier tremblement de terre, voire des semaines ou des
mois après.
6

10
170 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Tremblement de terre
avant un tremblement de terre avant un tremblement de terre
■ Repérer des endroits sûrs dans ■ Soyez sûr de savoir comment réagir
chaque pièce : pendant et après un tremblement de
■ sous un meuble solide, par exem- terre.
ple, une table ou un bureau mas-
sif, installé contre un mur porteur
■ l’écart des fenêtres, des miroirs,
des tableaux, des bibliothèques
et autres meubles qui pourraient
basculer

durant un tremblement de terre durant un tremblement de terre


Vous êtes à l’intérieur Vous êtes à l’extérieur
■ Assurez-vous que vous connaissez les ■ Éloignez-vous des bâtiments, des ar-
issues de secours et l’emplacement bres, des lignes téléphoniques et
des extincteurs et des trousses de se- électriques, des ponts, des viaducs
cours, et que vous savez les utiliser. et des ponts d’autoroute.
■ Restez à l’intérieur (le plus dangereux, ■ Une fois que vous êtes dans un lieu
pendant un tremblement de terre, est dégagé, attendez la fin des se-
de tenter de quitter un bâtiment, cousses.
parce que des objets peuvent vous ■ Tenez fermement votre radio, votre
tomber dessus). téléphone par satellite et votre sifflet.
■ Tenez fermement votre radio, votre
téléphone par satellite et votre sifflet.

Vous êtes dans un véhicule pendant


un tremblement de terre
■ Dirigez-vous vers une zone dégagée, loin des bâtiments, des arbres, des ponts,
des viaducs et des lignes téléphoniques et électriques.
■ Arrêtez-vous rapidement et restez dans le véhicule.
■ Une fois que les secousses ont cessé, avancez avec précaution. Évitez les ponts
ou les rampes qui peuvent avoir été endommagés par le tremblement de terre.

Après un tremblement de terre


 N’oubliez pas que de nouveaux tremblements de terre et des répliques peu-
vent toujours se produire.
 Assurez-vous que tous vos collègues sont sains et saufs, examinez-vous pour
déceler d’éventuelles blessures et dispensez les premiers soins aux personnes
ayant des blessures graves.
171 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Inspectez votre bâtiment pour déterminer s’il a été endommagé et ne re-
tournez pas à l’intérieur avant d’être sûr qu’il n’y a aucun danger. Les ré-
pliques et un nouveau tremblement de terre peuvent être destructeurs, si le
bâtiment est endommagé. Restez à l’écart des bâtiments endommagés.
 N’utilisez pas d’interrupteurs et d’appareils électriques, de téléphone ou de
2
flamme nue, si vous suspectez une fuite de gaz, car une étincelle peut
l’enflammer.
 L’effondrement des infrastructures, les explosions dues au gaz et
l’électrocution causée par des réseaux électriques endommagés sont 3
quelques-unes des menaces majeures, après un tremblement de terre.

8
 Si vous sentez une odeur de gaz, si vous entendez du gaz qui s’échappe, si
vous voyez une conduite de gaz brisée ou si vous suspectez qu’une conduite
est brisée, évacuez le bâtiment.
 Si du gaz qui se répand commence à brûler, éloignez-vous ; ne tentez pas
d’éteindre la flamme.
9
 Regardez s’il y a des lignes électriques tombées à terre ou endommagées. Ne
touchez jamais des câbles électriques tombés sur le sol ou suspendus à des
poteaux, ni des objets pouvant être en contact avec ces câbles, car ils pour-
raient être chargés d’électricité et vous blesser ou vous tuer.
10
172 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Tsunamis
Un tsunami est une série de vagues. Les tsunamis pouvant être causés par une
perturbation sous-marine ou un tremblement de terre, les personnes vivant le
long des côtes doivent considérer un tremblement de terre ou un grondement
perceptible dans le sol comme un signal d’alarme. Une brusque élévation ou un
retrait brutal, visible, des eaux côtières est aussi un signe de l’approche d’un
tsunami. Ne pensez pas que le danger est écarté, une fois qu’une vague a heurté
le rivage. La prochaine vague sera peut-être plus haute que la première.

Avant un tsunami
 Choisissez, comme point de rassemblement, un lieu à l’intérieur des terres
situé à un niveau plus élevé ou aussi loin que possible du littoral et assurez-
vous que tous les délégués et le personnel connaissent le lieu et la manière
la plus rapide de s’y rendre. Prenez en compte les embouteillages et les flux
de trafic dus à des mouvements de panique lorsque vous planifiez l’itinéraire.

Pendant un tsunami
 Gagnez d’abord un lieu plus élevé lorsque vous entendez qu’une alerte au
tsunami a été déclenchée.
173 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 N’allez jamais sur la plage pour regarder un tsunami s’approcher. Si vous pou-
vez voir la vague, vous êtes trop près pour échapper au risque d’être emporté.

Après un tsunami
 Sachez que ce n’est pas parce que les eaux se sont retirées que tout danger
2
est écarté.
 Restez à l’extérieur des bâtiments s’ils sont entourés par les eaux, et soyez
extrêmement prudent lorsque vous pénétrez à l’intérieur. Il peut y avoir des
dégâts invisibles, un court-circuit dans le système électrique, les fondations 3
ont peut-être été ébranlées et des serpents ont pu se glisser à l’intérieur du
bâtiment.
 Écoutez les nouvelles pour savoir si l’eau du réseau est propre à la consom-
mation. Évitez l’eau de crue, qui peut être contaminée.
 L’eau peut aussi être chargée d’électricité, provenant de lignes électriques
4
enterrées ou tombées à terre.
 Évitez de déplacer l’eau.
 Faites attention aux zones d’où l’eau s’est retirée ; les routes ont peut-être été
endommagées et pourraient s’effondrer sous le poids d’une voiture.
5
 Tenez-vous à l’écart des lignes électriques tombées à terre.
 Nettoyez et désinfectez tout ce qui a été mouillé, car les boues déposées par

6
les eaux peuvent contenir des eaux usées et des produits chimiques.

Inondations
Une inondation est la submersion d’une zone habituellement sèche, causée par
une crue ou une montée des eaux dans une rivière, un fleuve ou une tranchée de
drainage. Une inondation peut aussi se produire lorsque les eaux convergent vers
7
un point où de fortes pluies sont tombées. Les crues soudaines, qui surviennent
rapidement, sans signes précurseurs ou presque, sont particulièrement
dangereuses. Elles sont généralement le résultat de fortes pluies sur une zone
relativement peu étendue.
8
Précautions à prendre pendant une inondation
 Les risques d’inondation ne disparaissant pas lorsque le niveau des eaux
commence à baisser, restez à l’extérieur des bâtiments si ceux-ci sont tou-
9
jours entourés par les eaux de crue, et soyez extrêmement prudent lorsque
vous entrez dans un bâtiment.
 Examinez les murs, les planchers, les portes et les fenêtres pour vous assu-
rer que le bâtiment ne risque pas de s’effondrer.
10
174 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Inspectez les lieux pour déceler la présence éventuelle d’animaux, en parti-


culier de serpents venimeux, qui ont pu être charriés chez vous par les eaux
de crue.
 Examinez les plafonds pour voir s’il y a un risque que des débris ou du
plâtre se détachent et tombent sur vous.
 À peine 15 cm d’eau turbulente suffisent pour vous faire perdre l’équilibre,
aussi ne marchez pas dans l’eau en mouvement qui vous arrive au-dessus de
la cheville. Il suffit de 60 cm d’eau pour que la plupart des voitures flottent.
 Ayez à portée de main un sac contenant un choix d’articles essentiels, en cas
d’évacuation d’urgence : de l’eau, de la nourriture, une lampe et une trousse
de secours, des vêtements chauds et résistants (imperméables, si possible)
ainsi que vos objets personnels et de valeur, placés dans des sacs en plas-
tique hermétiquement fermés.

Lorsque vous êtes à pied pendant une inondation


 Gagnez un lieu en hauteur et restez y.
 Évitez de marcher dans les eaux de crue, en particulier si elles se déplacent
à grande vitesse, car elles peuvent vous emporter, même si elles sont peu
profondes.

Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant une inondation


 Si vous arrivez dans une zone inondée, faites demi-tour et prenez une
autre route.
 Si le véhicule commence à perdre de l’adhérence et à flotter, ouvrez la
portière pour que l’eau puisse entrer à l’intérieur et que le véhicule reste
en contact avec le sol.
 Si votre véhicule cale, abandonnez-le immédiatement et allez dans un lieu
situé à un niveau plus élevé (beaucoup de décès se produisent lorsque les
gens essayent de déplacer des véhicules immobilisés).
 Conduisez en laissant la vitre ouverte (pour pouvoir sortir plus rapidement
si nécessaire).
 Ne roulez pas trop vite, de façon à créer devant le véhicule une petite vague, qui
empêchera le moteur de prendre l’eau et les pneus de perdre de l’adhérence.
 Suivez les itinéraires d’évacuation qui ont été recommandés, car les raccour-
cis peuvent être bloqués.
 Partez suffisamment tôt pour éviter d’être bloqué par les routes inondées.
175 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Choix d’un véhicule
 Utilisez des véhicules tout-terrain, de type Jeep à quatre roues motrices,
équipés de pneus efficaces par conditions de pluie.
 Dans de nombreux véhicules modernes la prise d’air se trouve en bas, à 2
l’avant du compartiment moteur, et il suffit qu’une petite quantité d’eau
pénètre dans le moteur pour causer des dommages graves. Tous les moteurs
seront touchés, mais les moteurs à turbocompresseur et les moteurs diesel
sont les plus vulnérables. La prise d’air devrait être située le plus près possi-
ble du toit.
3
 Les vitres devraient être manuelles et non électriques, au cas où le système
électrique prendrait l’eau et qu’elles ne puissent plus être baissées.
4
Après une inondation
 Sachez que ce n’est pas parce que les eaux se sont retirées, que tout danger

5
est écarté (présence de mines déplacées par les eaux de crue, animaux sau-
vages et serpents effrayés et agressifs, etc.).
 N’oubliez pas que de nouvelles inondations et des glissements de terrain
peuvent toujours se produire.
 Assurez-vous que tous vos collègues sont sains et saufs, examinez-vous pour
déceler d’éventuelles blessures et dispensez les premiers soins aux personnes
gravement blessées.
6
 Inspectez votre bâtiment pour voir s’il y a des dégâts et n’entrez pas dans le
bâtiment avant d’être sûr que cela ne présente aucun danger.
 Restez à l’extérieur des bâtiments s’ils sont entourés par les eaux, et soyez
extrêmement prudent lorsque vous pénétrez à l’intérieur. Il peut y avoir 7
des dégâts invisibles, un court-circuit dans le système électrique, les fonda-
tions ont peut-être été ébranlées et des serpents ont pu se glisser à l’intérieur

8
du bâtiment.
 Écoutez les nouvelles pour savoir si l’eau du réseau est propre à la consom-
mation. N’utilisez pas l’eau de crue, qui peut être contaminée.
 L’eau peut aussi être chargée d’électricité, provenant de lignes électriques
enterrées ou tombées à terre.
 Évitez de déplacer l’eau.
 Faites attention aux zones d’où l’eau s’est retirée ; les routes ont peut-être été
9
endommagées et pourraient s’effondrer sous le poids d’une voiture.
 Tenez-vous à l’écart des lignes électriques tombées à terre.
 Nettoyez et désinfectez tout ce qui a été mouillé, car les boues déposées par
les eaux peuvent contenir des eaux usées et des produits chimiques. 10
176 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Coulées de boue
Les coulées de boue se produisent lorsque des pluies torrentielles ne sont plus
absorbées par le sol et ruissellent, entraînant des débris et des roches, qui dévalent
une colline ou une montagne. Les coulées de boue sont puissantes et peuvent se
déplacer plus rapidement que les gens qui marchent ou courent. Elles sont plus
susceptibles de se produire à proximité de cours d’eau. N’oubliez pas qu’une inon-
dation peut survenir après une coulée de boue.

Certaines coulées de boues peuvent être massives, semblables à une avalanche, et


détruire des villages et même des villes, si elles sont suffisamment importantes.

Lorsque vous êtes à l’intérieur pendant une coulée de boue


 Restez à l’intérieur.
 Abritez-vous sous un bureau, une table ou tout autre meuble massif.

Lorsque vous êtes à l’extérieur pendant une coulée de boue


 Écartez-vous de la trajectoire de la coulée de boue ou du glissement de terrain.
 Courez jusqu’au lieu en hauteur le plus proche, en vous éloignant de la tra-
jectoire de la coulée de boue.
 Si vous voyez des rochers et d’autres débris s’approcher, courez vers l’abri le
plus proche, par exemple un groupe d’arbres ou un bâtiment.
 Si vous ne parvenez pas à vous échapper, mettez-vous en boule et protégez
votre tête.

Lorsque vous êtes dans un véhicule pendant une coulée de boue


 Si vous arrivez dans une zone où une coulée de boue s’est produite, faites
demi-tour et prenez un autre itinéraire.
 Si vous arrivez près d’un pont, regardez d’abord en amont, et si vous voyez une
coulée de boue s’approcher ou dévaler en dessous du pont, ne vous engagez
pas, car la force de la coulée de boue peut détruire un pont très rapidement.
 Si votre voiture cale, abandonnez-la immédiatement et gagnez un lieu en
hauteur.

Après une coulée de boue


 Inspectez les fondations du bâtiment, la cheminée et les terrains environ-
nants pour voir s’il y a des dégâts.
 S’il n’y a pas de danger, quittez la zone (une nouvelle coulée de boue pour-
rait se produire).
177 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Ouragans et cyclones
Un ouragan ou un cyclone est une tempête violente dont les vents ont une vitesse

2
constante dépassant les 100 km à l’heure. Ces vents soufflent en formant une
large spirale autour d’un centre relativement calme, appelé l’œil, où la pression
atmosphérique est extrêmement basse. À la périphérie de l’œil, les rafales peu-
vent dépasser les 300 km à l’heure. Ce type de phénomène atmosphérique peut
affecter la surface de la mer et de l’océan, et la basse atmosphère sur des dizaines
de milliers de km2.
3
Avant un ouragan ou un cyclone
 Assurez-vous que tous les membres de votre équipe et vous-même, êtes dans
un lieu sûr (situé en hauteur), avant que l’ouragan ou le cyclone frappe (il
est préférable que vous soyez tous au même endroit), et vérifiez que la struc- 4
ture est en bon état.
 Le lieu (résidence) et les environs doivent être débarrassés de tout matériel

5
non fixé qui pourrait causer des blessures et des dégâts, lors de vents extrêmes.
 Le lieu où vous vous trouvez et celui où se trouvent les membres de votre
équipe doivent être hermétiquement clos, c’est-à-dire qu’il faut sécuriser les
portes et condamner les fenêtres avec des planches et du ruban adhésif pour
éviter que des débris de verre et d’autres objets ne pénètrent à l’intérieur.
 Ayez à portée de main un sac contenant un choix d’articles essentiels en
cas d’évacuation d’urgence :
6
de l’eau, de la nourriture,
une lampe et une trousse de
secours, des vêtements
chauds et résistants (imper- 7
méables, si possible) ainsi
que vos objets personnels et
de valeur, placés dans des
sacs en plastique herméti-
quement fermés.
8
Pendant un ouragan
ou un cyclone
 Restez à l’intérieur − à
9
l’écart des fenêtres, des
lucarnes et des portes en
verre −, dans la partie du
bâtiment la plus solide. 10
178 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Dans les zones vulnérables aux inondations, n’utilisez ni la cave ni le sous-


sol, qui peuvent être extrêmement dangereux en cas d’inondation.
 Si le bâtiment dans lequel vous vous trouvez commence à se fissurer ou à
s’effondrer, la seule chose à faire est de vous protéger avec un matelas, des
tapis, des couvertures ou une bâche et de vous agripper à tout support so-
lide (par exemple, des conduites d’eau) ou de vous mettre sous une lourde
table ou un lit.
 Ne vous précipitez pas à l’extérieur.
 Faites attention au calme lorsque l’œil du cyclone est sur votre zone, et ne
croyez pas que ce soit la fin du cyclone (les fortes rafales de vent vont repren-
dre vite).
 Si vous êtes au volant d’un véhicule, arrêtez-vous et tenez-vous à l’écart des
arbres, des lignes électriques et des cours d’eau.
 Évitez d’utiliser de la flamme nue, par exemple des bougies et des lampes à
paraffine, comme source d’éclairage.
 Mettez-vous à l’abri dans une pièce sans fenêtre.

Après un ouragan ou un cyclone


 Évitez soigneusement les lignes électriques, les ponts, les bâtiments endom-
magés, les arbres, et toutes les eaux de crue.
 Comptez les personnes pour vous assurer que tous les membres de l’équipe
sont sains et saufs.

Ouragans et cyclones pendant une inondation


L’ouragan ou le cyclone aggraveront toute inondation existante et peuvent engendrer
différents régimes de crues. Les membres de l’équipe ne doivent pas être à l’extérieur
lorsque le cyclone frappe et doivent s’abriter dans des maisons sûres et solides.

Les ondes de tempêtes et les cyclones qui se produisent dans des zones déjà inon-
dées peuvent fragiliser les fondations des bâtiments par une agitation constante
de l’eau − déjà à un niveau élevé à cause de l’inondation -, la force du cyclone fai-
sant le reste. Cela peut entraîner la destruction totale d’un bâtiment. Il est donc
extrêmement important de rester dans des maisons solides, qui n’ont pas été tou-
chées par l’inondation.

Gardez aussi à l’esprit que d’autres inondations et cyclones peuvent déclencher des
coulées de boue et des glissements de terrain.
179 Chapitre 9 | Catastrophes naturelles
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Éruptions volcaniques
Les éruptions volcaniques se produisent lorsque de la lave et des gaz s’échappent
d’une cheminée volcanique, à la surface de la Terre. Les éruptions volcaniques
projettent de la lave et des rochers brûlants à une distance pouvant atteindre
2
30 km. Les flots de lave, les cendres propulsées dans l’atmosphère et les vapeurs
nocives peuvent se déplacer sur 160 km ou plus. Si vous habitez ou travaillez près
d’un volcan connu, actif ou endormi, soyez prêt à évacuer le lieu à tout moment.
Restez à l’écart de la zone. Le souffle latéral d’un volcan peut parcourir de nom- 3
breux kilomètres, depuis la montagne. Observer un volcan en éruption est une ac-
tivité potentiellement mortelle.

Préparez-vous à tout autre type de catastrophe pouvant être déclenché par une 4
éruption volcanique (par exemple, des tremblements de terre, des crues soudaines,
des glissements de terrain et des coulées de boue, des tornades et des tsunamis).

5
Rester chez soi ou sur son lieu de travail en attendant la fin de l’éruption peut don-
ner un sentiment de sécurité, mais aussi être très dangereux. Des débris de roches
volcaniques peuvent briser les fenêtres et mettre le feu aux bâtiments. Quittez la
zone avant que la catastrophe se déclare.

À retenir ! Lorsqu’une catastrophe naturelle se produit, la population lo-


cale a des exigences considérables à l’égard du personnel de la Fédéra-
7
tion, s’attendant à ce qu’il l’aide dans une grande diversité de domaines :
assistance médicale immédiate, matériel médical, rations alimentaires
d’urgence et tout type d’aide nécessaire. Dans la plupart des cas, la Fé-

8
!
dération internationale ne pourra pas faire face sur-le-champ à tous ces
problèmes, ce qui peut provoquer dans la population locale un sentiment
d’amertume et de colère à l’égard du personnel. Il est donc important
d’expliquer clairement à la population quelles sont nos capacités en ma-
tière d’assistance immédiate, et nos capacités d’intervention dans un futur
proche. Mieux vaut être prudent quand vous donnez une date, par exem-
ple celle de l’arrivée d’une assistance particulière − personnel ou matériels. 9
Gardez à l’esprit qu’il faut faire preuve de réalisme et ne pas susciter dans
la communauté des attentes démesurées. Les gens comprendront géné-
ralement nos limites et les accepteront lorsqu’elles ont été clairement ex-

10
primées. Il ne faut pas susciter des attentes irréalistes auxquelles nous ne
pourrons pas répondre.
Chapitre Situations dangereuses
10 1

S
ur le terrain, vous aurez parfois à faire face à une situation d’urgence.
Vous devez vous y préparer si la mission que vous avez acceptée se dé- 6
roule dans un pays ou une zone exposés à l’insécurité. Même si vous
avez accepté une mission dans une région ou un pays où les risques en matière
de sécurité sont considérés comme faibles, la situation dans votre zone
d’intervention peut se détériorer rapidement, avec peu de signes précurseurs. 7
C’est la raison pour laquelle, l’accent a été mis, tout au long de ce manuel, sur
le fait que votre sécurité personnelle repose sur une vigilance constante et une
bonne connaissance de votre environnement.
8
Votre réaction, dans des situations d’urgence et de danger, doit être adaptée
aux circonstances. Il n’existe pas de modèle applicable à chaque situation, dans

!
À retenir ! Il n’existe pas de règle d’or en matière de comportement face à
une situation dangereuse : vos actions doivent être adaptées au contexte.
Tout en observant les règles qui s’appliquent au contexte dans lequel vous

10
intervenez, soyez à tout moment attentif aux conditions de sécurité afin de
réduire les risques.
182 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

chaque contexte. L’objectif de ce chapitre est de vous donner des lignes direc-
trices sur la manière de vous comporter lorsque vous êtes confronté à certains
types de situation dangereuse les plus courants.

Mesures de protection
dans les zones à haut risque
Quand vous travaillez dans des environnements peu sûrs, en particulier dans des
zones de conflit ou des zones dans lesquelles il existe une menace perceptible de
bombardements, de tirs d’artillerie, de tirs avec des armes légères, ou d’autres in-
cidents similaires, il peut s’avérer nécessaire de prévoir une protection supplé-
mentaire ou de prendre des mesures préventives afin d’atténuer l’impact potentiel
de ces incidents lorsqu’ils se produisent. Le type de mesure que vous prendrez
dépendra de votre évaluation des menaces, de la vulnérabilité et des risques ainsi
que du matériel disponible.

Ces mesures comprennent notamment la construction d’un abri ou d’un mur


anti-souffle (externe ou interne) sur tous les lieux où se trouvent des bâtiments ou
le renforcement des structures des bâtiments. Sachez que même si les murs anti-
souffle et les abris peuvent
offrir une protection adé-
quate contre les tirs
d’armes légères,
l’explosion de grenades
et le souffle, ils ne résis-
teront pas à un tir
d’artillerie direct ni à
un bombardement aé-
rien.

La manière la plus sim-


ple et la plus efficace de
renforcer la sécurité ou
« de durcir la carapace »
consiste à utiliser des
sacs de sable comme ma-
tériau de protection dans
les murs anti-souffle et les
183 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
abris ou à recourir à toute méthode permettant de consolider les locaux de la Fé-
dération sur le terrain, à condition que le travail soit fait correctement. La construc-
tion de ces dispositifs de protection est relativement simple et peut, d’une manière
générale, assurer à votre bâtiment une protection de base contre les effets de tirs
d’armes légères, d’artillerie et de mortiers et ceux des engins explosifs. Cependant,
2
ces mesures peuvent aussi donner un faux sentiment de sécurité, inciter le person-
nel à prendre des risques inutiles et retarder une décision de évacuation provisoire,
parce qu’une confiance excessive dans les mesures de protection s’est instaurée.
3
Dans ce chapitre, l’accent est mis sur la construction de murs anti-souffle et
d’abris, qui ne sont que les mesures les plus élémentaires à prendre en considéra-
tion. Toute délégation ou tout bureau de la Fédération estimant qu’il est néces-
saire de prendre de telles mesures de protection doit réfléchir sérieusement au 4
maintien de sa présence dans la zone et se demander quelles sont les implications
pour la sécurité de son personnel.

Pour obtenir des informations pratiques sur la construction d’abris et de murs 5


anti-souffle, vous pouvez consulter le manuel de la sécurité Staying Alive1, publié
par le CICR, qui décrit étape par étape, avec des diagrammes explicatifs, comment
concevoir des abris et des murs de protection.
6
!
À retenir ! Même si un mur anti-souffle ou un abri sont bien construits, il est
peu probable qu’ils vous protègent d’un tir direct, par exemple d’un obus
frappant le sommet de l’abri ou du bunker que vous avez édifié.
7
Sacs de sable
Les sacs de sable peuvent constituer une barrière de protection simple mais effi-
cace et un abri peu coûteux. Les sacs de sable ont la capacité d’absorber le souf- 8
fle d’une explosion, en raison du mouvement et du frottement de la terre et des
grains, qui créent de multiples trous d’air minuscules entre les particules.

Matériel nécessaire pour construire un abri avec des sacs de sable 9


 Remplissage – Utilisez de préférence du sable, mais si vous ne pouvez pas
vous en procurer, prenez d’autres matériaux du sol. Veillez à ce que les par-
ticules de terre soient petites et ne remplissez pas les sacs avec des pierres.
1. Disponible sur le site www.icrc.org/Web/Eng/siteeng0.nsf/htmlall/p0717/$File/ICRC_002_0717.PDF (en anglais seulement).
10
184 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Sacs de sable – Les sacs de jute (fibre naturelle bon marché) sont utilisés de-
puis des années. Le jute est considéré comme le matériau le mieux adapté
pour les sacs de sable. Des sacs fabriqués avec d’autres matériaux courants,
comme le polypropylène et le plastique, peuvent aussi être utilisés, mais ils
sont moins pratiques, car ils peuvent se déchirer ou pourrir dans des condi-
tions d’humidité.
 Piliers et poutres de soutien – Les planches en bois conviennent parfaite-
ment pour renforcer les toits et soutenir les murs. Elles constituent égale-
ment un niveau de protection supplémentaire contre les tirs d’armes légères
et les explosions de bombes.
 Pelles – Le nombre de pelles dépendra du nombre de personnes partici-
pant aux travaux de construction.
 Ficelle – Tous les sacs de sable doivent être bien fermés.

Pour garantir l’efficacité de toutes les fortifications que vous construisez avec des
sacs de sable, gardez à l’esprit les points suivants :
 Ce qui est petit est généralement mieux. La taille idéale d’un sac de sable est
d’environ 60 cm de long sur 30 cm de large.
 Les sacs ne doivent pas être trop pleins ; ils doivent être remplis aux trois
quarts et fermés avec une ficelle.
 Les sacs de sable doivent être bien imbriqués les uns dans les autres pour ga-
rantir la stabilité de la structure. Sinon, la protection sera moindre et la bar-
ricade instable.
 Les coutures et le sommet du sac doivent être à l’intérieur du mur et non à
l’extérieur.
 Les sacs doivent être disposés en couches horizontales alternées, l’une dans la
longueur parallèle à l’axe du mur et l’autre perpendiculairement à l’axe du mur.
185 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Abris
Pour un certain nombre de raisons, il est préférable de construire les abris à
l’intérieur de votre lieu de résidence ou de l’immeuble dans lequel est situé votre bu-
reau, notamment parce que cela fait gagner du temps lorsque vous devez vous abri-
ter rapidement, et facilite l’accès car vous n’avez pas besoin de sortir pour vous
2
rendre dans l’abri. Naturellement, il faut pour cela que votre immeuble possède un
lieu approprié (par exemple, un sous-sol ou une structure souterraine de type ga-
rage). L’avantage de construire un abri à l’intérieur d’un bâtiment est que les occu-
pants ne seront pas exposés au danger en se rendant dans un abri situé à l’extérieur.
3
Quelques conseils :
 L’abri devrait être situé au sous-sol si le rez-de-chaussée peut résister à un ef-
fondrement du bâtiment. 4
 Si le bâtiment n’a pas de sous-sol, construisez l’abri dans une pièce du rez-
de-chaussée et prévoyez un soutien supplémentaire pour le plafond, par

5
exemple des poutres ou des bûches en bois solides.
 Une pièce située au rez-de-chaussée ou un sous-sol feront certes un meilleur
abri qu’une pièce à un étage supérieur, mais il y a un risque de se retrouver
coincé si le bâtiment s’effondre. Il faut donc laisser des outils de secours (de
terrassement) dans chaque pièce utilisée comme abri et toujours prévoir au
moins deux sorties. 6
En termes d’agencement :
 Si possible, construisez toujours l’abri contre un mur, qui peut ensuite être
renforcé par un mur anti-souffle (fait de sacs de sable par exemple).
 Vous pouvez aussi construire un mur anti-souffle devant l’entrée, afin de
7
constituer une protection contre les tirs d’armes légères ou le souffle d’une
explosion lorsque vous entrez et sortez.
 L’abri devrait être juste assez grand pour que ceux auxquels il est destiné
puissent se tenir à l’intérieur, car plus un abri est grand, moins il est efficace. 8
 Les abris extérieurs doivent comporter un mur anti-souffle et un tunnel fait
de sacs de sable, pour protéger l’entrée, ainsi que de solides poutres de sou-
tien pour les murs et le toit. Il est recommandé de prévoir une double
couche de sacs de sable sur le toit. 9
Enfin, un abri doit toujours contenir les équipements et les articles suivants :
 matériel de communication/radio de secours et batteries de rechange ;
 lampes de poche, bougies et allumettes ;
 bouteilles d’eau ;
10
186 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 réserves de nourriture pour deux ou trois jours ;


 seau hygiénique et articles de toilette essentiels ;
 trousse de secours ;
 équipement de lutte contre l’incendie ;
 outils de terrassement, par exemple des pelles.

Murs anti-souffle
La plupart d’entre vous ont probablement vu des murs anti-souffle à la télévision
ou au cinéma : des sacs de sable sont empilés contre le côté d’un bâtiment ou
constituent un mur de protection pour les soldats. Ces murs sont conçus pour as-
surer une protection adéquate contre les effets de l’explosion d’obus ou de
bombes, les tirs d’armes légères et les tireurs isolés. Alors que vous pensez être en
sécurité en vous mettant à l’abri dans un endroit qui est hors du champ de vision
de l’assaillant (celui-ci ne peut pas vous voir), les projectiles de la plupart des
armes légères peuvent pénétrer facilement ce type de protection.

Quand construire des murs anti-souffle :


 pour assurer une protection aux gardes et au personnel dans leurs déplace-
ments en terrain dégagé ;
 contre les fenêtres ;
 pour protéger les stocks et les équipements essentiels, tels que les bidons de
carburant, les générateurs, les équipements de communication et le maté-
riel médical ;
 pour renforcer les murs des bâtiments contre les effets du souffle et les éclats ;
 pour protéger les entrées des abris et des bâtiments.

Mesures à prendre en cas de tirs


Dans certaines circonstances, vous pouvez être pris sous le feu d’armes légères. Cet
incident extrêmement stressant peut avoir lieu dans différentes situations. Des
conseils sur la manière de réagir dans les situations les plus courantes sont
donnés dans cette section.

Lorsque vous êtes dans un véhicule


 Essayez de déterminer l’origine des tirs.
 Si vous pensez que vous êtes la cible et que vous êtes suffisamment loin, il
vaut mieux vous éloigner.
187 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Faire marche arrière ou tourner n’est pas une bonne idée, car cette manœu-
vre vous ralentit et vous devenez une cible plus facile à atteindre.
 Si vous n’arrivez pas à savoir d’où viennent les tirs ou s’ils se produisent au-
tour de vous ou derrière vous, il s’agit peut-être d’une embuscade − accélé-
rez et essayez de vous éloigner.
2
 L’alternative est de s’arrêter, de sortir du véhicule et de s’allonger sur le sol,
à l’écart du véhicule.

Lorsque vous êtes à pied


3
 Abritez-vous rapidement dans un fossé, derrière des rochers ou un bâtiment
(la meilleure protection consiste à se protéger des tirs et à se mettre hors du
champ de vision ; sinon, il faut au moins rester hors de vue).
 Traversez la ligne de feu − mais pas directement.
4
 Ne quittez l’endroit qu’une fois que les tirs ont cessé.
 Ne vous abritez jamais sous une voiture.
 Ne vous relevez pas pour voir ce qui se passe.
5
Il est très difficile de toucher une cible en mouvement, aussi soyez
prêt à bouger, et à bouger vite.

6
Lorsque vous êtes dans un bâtiment
 Jetez-vous immédiatement sur le sol.

7
Déterminez l’origine des tirs.
 Rampez vers un lieu où il y a plus d’un mur entre vous et le tireur, par exem-
ple, dans une pièce intérieure, un couloir, un escalier ou au milieu d’une pièce.
 Restez à l’écart des fenêtres, car les éclats de verre sont une des principales
causes de décès et de blessures.

Si vous pouvez rejoindre votre abri en toute sécurité, faites-le et


8
attendez que les tirs cessent.

Lorsque vous êtes sous la menace d’une arme 9


 Restez où vous êtes (par exemple, si vous êtes en voiture, restez dans votre
véhicule).
 Assurez-vous que vos mains sont bien en vue (si vous êtes en voiture, pla-
cez vos mains sur le volant). 10
188 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Ne soyez pas agressif, n’essayez pas de vous échapper.


 Restez passif et faites preuve de calme et de sang-froid.
 Déplacez-vous lentement avec des gestes précis, en parlant toujours tranquil-
lement et distinctement.
 Identifiez-vous et dites que vous travaillez pour le Mouvement internatio-
nal de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Rien n’est plus précieux que votre vie. Aussi, faites ce que vos
agresseurs vous demandent et donnez-leur ce qu’ils veulent ou ce
que vous avez sur vous.

Explosions
La probabilité d’être pris dans une explosion au cours d’une mission est relativement
faible. Cependant, il vaut mieux éviter les lieux à haut risque, comme les restaurants,
les bars, les missions diplomatiques,
connus pour être fréquentés par des
gens qui pourraient être des cibles
potentielles. Si vous vous trou-
vez à proximité d’une explo-
sion, quittez les lieux le
plus vite possible.

Une tactique couramment utilisée par les terroristes consiste à déclen-


cher une petite explosion suivie d’une autre plus importante, afin de
viser la foule et les sauveteurs intervenant pour la première explosion.
189 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Si vous êtes à pied à l’extérieur lorsqu’une explosion se produit
 Jetez-vous immédiatement sur le sol et restez à plat ventre.
 Si possible, mettez-vous à l’abri dans un fossé, à l’intérieur d’un bâtiment
ou derrière un mur.
 La plupart des éclats et des débris étant propulsés à la verticale par l’explosion
2
(en forme de cône), rappelez-vous qu’il faut rester le plus près possible du sol.
 Tenez compte de la situation locale.
 Quittez rapidement la zone.
3
En réagissant de manière appropriée, il est souvent possible de

4
survivre à une explosion qui se produit tout près de vous.

Si vous êtes dans un véhicule lorsqu’une explosion se produit


 Arrêtez le véhicule, sortez rapidement et couchez-vous à plat sur le sol, à
5
l’écart du véhicule (par exemple, rampez vers un fossé, s’il y en a un à proxi-
mité et qu’il vous semble sûr).
 Si vous pensez que vous êtes la cible, éloignez-vous le plus vite possible sans
compromettre votre sécurité.
6
Comme toujours, la décision dépend de l’évaluation de la situation
et d’un bon jugement. 7

Si vous êtes dans un bâtiment lorsqu’une explosion se produit 8


 Jetez-vous sur le sol et éloignez-vous des fenêtres.
 Si possible, allez dans une pièce intérieure ou un couloir mieux protégés

9
que les autres pièces.
 Restez toujours à l’écart des fenêtres.

Beaucoup de blessures et de décès sont causés par des éclats


de verre.
10
190 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Alertes à la bombe
Si une alerte à la bombe a été déclenchée dans votre voisinage, vous devez agir im-
médiatement pour assurer au mieux votre sécurité. Des directives applicables à
deux types de situation sont données ci-après.

Lorsque vous êtes dans le bureau de la délégation


 Si vous êtes conscient de la présence éventuelle d’une bombe (par exemple,
parce que vous avez été menacé par téléphone ou en raison de la présence
d’un colis suspect), déclenchez l’alarme incendie, appelez immédiatement
la réception et le chef de délégation, dites-leur qu’il y a une menace
d’attentat à la bombe et prévenez également les autres personnes.
 N’attendez pas de confirmation, et évacuez le bâtiment dès que possible.
 Si vous entendez l’alarme incendie et que vous êtes informé d’une menace
d’attentat à la bombe, évacuez immédiatement le bâtiment par l’issue de
secours la plus proche pour vous rendre dans la zone de rassemblement dé-
signée et faites un rapport au chargé de la sécurité (agent de sécurité-incen-
die, le cas échéant).
 Une fois rassemblé, tout le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge sera probablement évacué vers une zone d’évacuation secondaire
préalablement désignée, pour qu’il soit à bonne distance du point d’impact
potentiel.
 Ne retournez pas dans les locaux ou les bâtiments de la délégation avant de
recevoir des instructions du chef de délégation disant que tout risque est
écarté.

Si une bombe explose dans le bureau de la délégation ou à proximité


 Si vous entendez une forte explosion, mettez-vous à l’abri immédiatement
sur le plancher (de préférence sous une table), attendez que les effets du
souffle se dissipent et évitez de regarder par les fenêtres (pour réduire le
risque d’être blessé par des éclats de verre).
 Déclenchez l’alarme incendie, quittez immédiatement le bâtiment, comme
vous le feriez en cas d’incendie, en empruntant l’issue de secours la plus
proche pour vous rendre dans la zone de rassemblement préalablement dé-
signée, et faites un rapport au chargé de la sécurité.
 Une fois que vous êtes à l’extérieur du bâtiment, appelez le service incendie,
la police et des ambulances, et le cas échéant, informez les gardes à l’entrée
de l’arrivée des véhicules de secours.
 Dispensez les premiers soins aux blessés.
191 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Grenades et autres engins explosifs

L’utilisation de grenades à main et d’engins explosifs de fabrication artisanale, vi- 2


sant les travailleurs humanitaires, a augmenté au cours de ces dernières années.
Généralement, ces engins sont utilisés pour envoyer un signal ou un message à
l’organisation, et non dans l’intention de faire des victimes. Une méthode courante

3
consiste à jeter l’engin par-dessus le mur d’enceinte d’un immeuble abritant des bu-
reaux ou sous un véhicule.

Le type de grenade le plus courant est la grenade à fragmentation, qui peut bles-
ser dans un rayon de 15 mètres, mais dont les fragments peuvent se disperser sur
250 mètres. L’ensemble du personnel doit être informé des mesures à prendre.
Toutefois, les gardes locaux chargés de la sécurité sont particulièrement exposés
et doivent donc bénéficier d’une forme de protection lorsqu’ils sont en poste, par
4
exemple des sacs de sable ou un mur supplémentaire en ciment d’un demi-mètre
de haut, à proximité de leur poste, derrière lesquels ils peuvent se mettre à l’abri en
quelques secondes.

Une grenade ou tout engin de fabrication artisanale a un détonateur qui parfois ne 5


laisse que trois secondes entre le moment où il est actionné et l’explosion. Vous
n’avez donc pas le temps de courir pour vous mettre à l’abri. Néanmoins, vous
devez agir immédiatement.

N’essayez pas de ramasser la grenade pour la relancer 6


(Elle peut exploser entre vos mains ou vous pouvez la jeter sur des passants in-
nocents.)

7
Mais agissez de la manière suivante :
■ Criez « grenade » pour prévenir vos collègues.
■ Éloignez-vous de la grenade.
■ Déplacez-vous d’un pas et jetez-vous sur le sol.
■ Joignez les deux pieds, tournez la tête d’un côté et ouvrez la bouche (ce qui
aide à réguler les voies respiratoires et à prévenir l’éclatement des tympans).
■ Après l’explosion de la grenade, vérifiez s’il y a des blessés parmi vos col-
lègues et les visiteurs.
8
■ Si la grenade n’explose pas dans les 30 secondes, éloignez-vous en rampant
et mettez-vous à l’abri à une distance minimale de sécurité de 150 mètres ou
derrière des murs épais.
■ Appelez la police.
9
Si vous êtes dans un véhicule
■ Couchez-vous sur le siège et couvrez-vous la tête avec les mains.
■ Si vous êtes au volant et que vous pensez qu’une grenade a atterri sous votre
véhicule ou à côté, éloignez-vous très rapidement.
10
192 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Si vous n’êtes pas blessé, une fois que votre nom a été enregistré dans la zone
de rassemblement, dirigez-vous vers la deuxième zone de regroupement et
attendez d’autres instructions.

Film antiéclats
Depuis la réapparition des engins explosifs improvisés placés dans des véhicules
− plus connus sous le nom de « voitures piégées » − en Iraq, en 2003, de nom-
breuses organisations humanitaires installent du film antiéclats ou des films pro-
tecteurs résistants aux chocs sur les fenêtres des bureaux et des habitations, pour
tenter de réduire au minimum le nombre de victimes causées par les projections
d’éclats de verre et les débris de bombes.

Des fragments de verre propulsés dans l’air sont la cause du plus grand nombre
de blessures causées au personnel à l’intérieur d’un bâtiment touché par
l’explosion d’une bombe. Selon les statistiques, jusqu’à 80 % des victimes dans les
bâtiments touchés par des explosions sont blessées ou tuées par des fragments de
verre. Les débris et les fragments résultant de la force d’une explosion sont pro-
jetés à l’extérieur puis à l’intérieur, atteignant les gens dans les deux sens.

Les films protecteurs résistants aux chocs servent à maintenir le verre en place
même si la vitre a été brisée, réduisant ainsi le nombre de projectiles coupants
propulsés dans l’air au milieu des occupants d’un bâtiment. Sachez que l’explosion
qui se produit d’un côté d’un bâtiment propulsera des éclats de verre de toutes les
faces du bâtiment à l’intérieur (à cause de l’augmentation soudaine de la pression
qui l’enveloppe) ; le film protecteur doit donc être appliqué sur toutes les sur-
faces vitrées − à l’intérieur et à l’extérieur.

Il existe deux méthodes de fixation du film protecteur.


1.La fixation à sec consiste à appliquer le film protecteur directement à
l’intérieur de chaque vitre sans l’enlever du châssis. Le risque de ce type de
fixation est qu’une explosion forte ou très proche propulsera d’un seul coup
toute la vitre (brisée, mais dont le verre est maintenu en place par le film
protecteur), et de petits fragments, à l’intérieur du bâtiment − avec une force
qui peut tuer toute personne qui serait touchée.
2.La fixation humide consiste à enlever chaque vitre, puis à en appliquer le
film protecteur sur la face intérieure en l’enveloppant autour des rebords de
la vitre, avant de la remonter dans un châssis renforcé. Avec ce type de fixa-
tion, il est beaucoup moins probable que la vitre et le châssis de la fenêtre
soient propulsés à l’intérieur, mais l’installation est beaucoup plus coûteuse.
193 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
À retenir ! Toute analyse approfondie des risques qui met en évidence la né-

!
cessité d’avoir un film protecteur résistant aux chocs doit aussi définir une

2
série d’autres mesures de protection (physiques et procédurales), visant à
atténuer les risques pour le personnel et les équipements. Le film protecteur
antiéclats et le ruban adhésif doivent être de bonne qualité pour être effi-
caces ; il est important également que l’installation soit bien faite.

Un moyen beaucoup moins onéreux d’atténuer le risque que le personnel soit


3
blessé par des éclats de verre consiste à enlever toutes les vitres et tout ce qui est
en verre dans le bâtiment, avant que le verre ne devienne un projectile mortel. Une
fois que les vitres ont été enlevées, une feuille de plastique transparent (ou sim-
plement une moustiquaire dans les bâtiments qui n’ont pas l’air conditionné)
4
doit être appliquée sur l’ouverture.

Si vous ne voulez pas enlever toutes les vitres, des rideaux épais peuvent aider à
contenir les fragments de verre. Les rideaux, qui en règle générale sont relative- 5
ment onéreux, doivent rester fermés. Assurez-vous également de ne pas laisser sur
le rebord des fenêtres des objets (par exemple, des pots de fleurs), qui peuvent

6
devenir des projectiles mortels au cas où une explosion se produirait à proxi-
mité.

Il faut souligner que le fait de coller sur les vitres des bandes de ruban adhésif qui
s’entrecroisent ne sera pas d’une grande utilité pour vous protéger contre les ex-
plosions de bombes. Pour réduire votre vulnérabilité, vous pouvez tout simple-
ment installer votre bureau, les fauteuils et les lits à l’écart des fenêtres.
7

La première question à se poser est la suivante : « Le film protec- 8


teur antiéclats est-il nécessaire » ? Si la réponse est « oui », il faut
s’en poser une autre : « Devons-nous rester ici » ?

10
194 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Embuscade
Outre des coups de feu, différentes situations typiques peuvent indiquer une em-
buscade potentielle, notamment :
 obstacle placé sur la route ;
 faux accident ou personne prétendant être blessée ;
 véhicule qui heurte votre voiture pour simuler un accident ;
 présence d’une mine ou d’un autre engin explosif ;
 véhicule qui tente de vous faire quitter la route ;
 attaques à l’entrée de votre lieu d’habitation ;
 personnes bloquant la route ;
faux postes de contrôle.

Généralement, les embuscades ont lieu sur des pentes ou des montées escarpées,
sur des routes en mauvais état, en haut d’une colline, sur des routes étroites, à
l’intérieur ou à proximité d’un bois, et au détour de virages en épingle.

Comment éviter d’être pris dans une embuscade


 Ayez toujours les dernières informations sur les conditions de sécurité (si-
tuation, lieu et type d’embuscade possible), par exemple en organisant ré-
gulièrement des séances d’information sur la sécurité et en consultant les
statistiques des forces de police.
 Observez la population locale pour déceler tout signe de comportement
inhabituel, par exemple, des habitants qui ne vous saluent plus comme à
l’accoutumée ou qui vous évitent totalement.
195 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Variez les itinéraires que vous empruntez et ne partez jamais aux mêmes
heures.
 Ne voyagez pas la nuit.
 Envisagez de mettre en place la stratégie des deux véhicules (deux véhicules
circulent ensemble pour renforcer la sécurité).
2
Comment réagir pendant une embuscade
 La réaction habituelle qui consiste à s’arrêter, observer et essayer de com-
prendre ce qui se passe et ensuite, à tenter de s’enfuir, vous fera perdre un
3
temps précieux. Vous devez prendre une décision et agir dans l’instant : res-
ter ou fuir.
 Dans la plupart des cas, la meilleure façon de s’éloigner est de forcer le bar-
rage.
4
 Si vous ne pouvez pas vous éloigner, sortez du véhicule et, si possible, par-
tez en courant. Si cela n’est pas possible, couchez-vous sur le sol jusqu’à ce
que les tirs cessent.
 Si vous apercevez le barrage ou si vous voyez d’autres véhicules qui sont pris
5
dans l’embuscade, rebroussez chemin et appelez la police.

En cas de doute, faites demi-tour.


6
Détournements de véhicules
D’une manière générale, le but d’un détournement de véhicule est de : 7
 voler la voiture ou les objets qu’elle contient ;
 prendre des otages ;
 se procurer un véhicule pour commettre un autre crime ; ou
 blesser ou tuer. 8
Le risque de détournement de véhicules est bien évidemment plus important dans
les zones à criminalité élevée et celles qui se relèvent d’un conflit, ou lorsqu’une dé-
mobilisation à grande échelle des soldats a lieu. La meilleure façon d’éviter ce risque
est de prendre quelques mesures. Les plus efficaces à cet effet sont les suivantes :
9
 effectuer régulièrement des évaluations des risques ;
 établir un plan et conduire des séances d’information avant d’entreprendre
un déplacement ;
 connaître la situation locale et les événements récents ;
10
196 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 évaluer la nécessité du déplacement ;


 se déplacer à un moment où il n’y a pas de danger, en empruntant un iti-
néraire sûr ;
 se déplacer avec un autre véhicule (convoi à deux véhicules) et utiliser la
radio fréquemment et de manière appropriée ;
 utiliser des escortes ou des véhicules blindés (uniquement en dernier ressort).

En outre, soyez toujours conscient des menaces dans votre zone d’intervention et
des techniques utilisées si des détournements de véhicules ont déjà eu lieu. Il est
important de connaître les zones et les moments les plus dangereux pour se dé-
placer et de les éviter. L’échange d’informations avec les autres acteurs de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge sur le terrain et d’autres organisations humanitaires
est essentiel.

Comme dans les embuscades décrites précédemment, les tactiques les plus cou-
ramment utilisées dans les détournements de véhicules sont les suivantes :
 barrages routiers ou postes de contrôle ;
 faux responsables gouvernementaux/officiers de police ;
 attaques aux portails d’entrée des lieux de résidence ;
 attaques aux feux de circulation ou dans les embouteillages ;
 attaques lorsque vous montez dans un véhicule ou lorsque vous le garez ;
 véhicule qui tente de vous faire quitter la route ;
 véhicule qui heurte votre voiture pour simuler un accident ;
 mise en scène d’un faux accident ou d’une fausse panne.

Comment éviter les détournements de véhicules


 Soyez vigilant en conduisant (par exemple, n’écoutez pas de musique), gar-
dez les vitres fermées et verrouillez les portières.
 Évitez de vous déplacer dans des zones suspectes ou inconnues.
 Ne roulez pas près de véhicules militaires, gouvernementaux ou de police.
 Ne vous déplacez pas seul(e) ou la nuit.
 Utilisez le drapeau avec la croix rouge et le croissant rouge.
 Ne laissez pas d’objets de valeur en vue dans votre véhicule.
 Évitez les déplacements prévisibles, les trajets et les horaires routiniers.
197 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

4


5
Si vous pensez que vous êtes suivi :
 Restez calme et n’accélérez pas.
 Changez de direction pour voir si quelqu’un vous suit.
 Évitez les petites routes secondaires.
 Si les agresseurs se rapprochent, restez au milieu de la route.
 Maintenez une certaine distance entre votre véhicule et celui qui le
précède.
6
 Ne rentrez pas chez vous, mais allez dans un lieu sûr.
 Prévenez les responsables de la sécurité à la délégation ou leur société
de surveillance.
7
Comment se comporter lors d’une tentative
de détournement de véhicule


Évaluez la situation et décidez si vous allez vous arrêter ou non.
Évaluez le risque d’être arrêté et dévalisé, agressé ou enlevé, par rapport au 8
risque de tenter de vous échapper.
 Dans la plupart des cas, la meilleure chose à faire est de s’arrêter et de don-

9
ner aux agresseurs ce qu’ils veulent, plutôt que d’essayer de vous échapper.
 Ne tentez de vous échapper que si vous pensez y parvenir.

Si vous pensez que les agresseurs pourraient vous tuer ou vous


blesser, éloignez-vous à tout prix.
10
198 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Comment se comporter pendant une tentative


de détournement de véhicule
 Ne provoquez pas les agresseurs.
 Ne résistez pas : donnez aux agresseurs tout ce qu’ils demandent − ne risquez
pas votre vie.
 Si possible, négociez avec eux pour conserver la radio, le drapeau/logo, de
l’eau et des vêtements de rechange.
 Signalez l’incident dès que vous pouvez le faire sans danger.
 Ne faites pas de mouvements brusques : gardez toujours vos mains bien
en vue.

Vous ne devez essayer de vous échapper pendant une tentative de détournement


de véhicule que :
 s’il est notoire que les détournements dans la zone sont souvent assortis
d’agressions, d’enlèvements, de meurtres ou de viols, et que le danger sera
encore plus grand si vous vous arrêtez ;
 si vous êtes confronté à une foule en colère ;
 s’il est difficile de survivre sans voiture ;
 si la possibilité de s’échapper se présente d’elle-même.

N’oubliez pas que pour échapper à une tentative de détournement


de véhicule, il faut être un bon conducteur.

Prise d’otages
En cas d’enlèvement ou de prise d’otage de collaborateurs de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge, les procédures applicables à la gestion des incidents critiques
s’appliquent (voir chapitre 4, « Gestion des incidents critiques » du manuel Stay
safe − Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour les responsables de la sécu-
rité. Une préparation peut cependant être assurée au siège (Genève) et sur le ter-
rain, si le risque d’enlèvement est jugé élevé dans la zone d’intervention. En
gardant à l’esprit que les motivations initiales des ravisseurs peuvent changer pen-
dant la captivité, un enlèvement peut avoir lieu pour diverses raisons :
 la victime est soupçonnée d’être un espion ;
 considérations politiques ou idéologiques ;
 appartenance ethnique ;
 intérêt financier ;
199 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 conflits locaux ;
 « protection » de la victime ;
 abus sexuels ;
 pas de planification ;
 utilisation des otages comme boucliers humains ;
2
 pour terroriser ou comme mesure de répression.

Préparation au siège
 Établissez une équipe de gestion des crises et assurez sa formation. 3
 Sachez quelle est la politique gouvernementale et évaluez l’assistance éven-
tuelle des autorités du pays concerné.
 Repérer éventuellement des experts de l’extérieur.
 Déterminez les besoins en matière de soutien après la crise et les moyens d’y 4
répondre.
 Tenez à jour les dossiers du personnel.
 Veillez à ce que des arrangements appropriés en matière de sécurité soient
mis en place dans les lieux à risque et à ce que le personnel soit toujours tenu 5
informé des risques connus.

L’équipe de gestion des crises au siège devrait être l’autorité supérieure en matière
de prise de décision et coordonner toutes les actions en vue de faciliter la libéra-
tion. Il convient de noter que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ne payent pas
6
de rançon et ne donnent pas de biens sous la contrainte, mais qi’ils utiliseront tous
les moyens appropriés pour assurer la libération des collaborateurs détenus, enle-
vés ou pris en otage.
7
Préparation sur le terrain
 Si une évaluation montre que la menace d’enlèvement est élevée, créez, à
l’intention du personnel et des délégués, une base de données d’information sur
les enlèvements, comprenant des informations personnelles, des photos récentes,
8
les coordonnées des familles, les besoins médicaux, le groupe sanguin, etc.
 Maintenez un contact étroit avec les autres composantes du Mouvement
dans le pays (CICR, sous-délégations ou bureaux de la Fédération et
Société nationale hôte de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge).
9
 L’équipe de gestion des crises doit être en liaison régulière avec son homo-
logue au siège, à Genève.
 Établissez des contacts appropriés avec les ambassades et autres corps diplo-
matiques. 10
200 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Déterminez les personnes à contacter au sein du gouvernement et des forces


de sécurité du pays hôte.
 Trouvez un avocat local compétent.

Les équipes au siège et sur le terrain doivent veiller à gérer toutes les relations
avec :
 la famille de la personne qui a été enlevée ;
 les autorités (gouvernements du pays hôte et du pays d’origine) ;
 la presse locale et internationale ;
 les autres collaborateurs et employés ;
 les autres organisations travaillant dans le pays ;
 les ravisseurs ;
 les communicateurs/les négociateurs.

Si vous êtes pris en otage


Même si chaque situation est spécifique au contexte, si vous vous retrouvez en
captivité ou détenu contre votre volonté, voici quelques conseils sur ce qu’il faut
faire et ne pas faire pendant votre captivité :

!
À retenir ! Les besoins physiques et psychologiques d’une personne qui a
été libérée, ainsi que ceux des personnes directement touchées, doivent
primer sur les autres considérations.

Étant donné que le danger est plus grand dans les premières heures qui suivent
la prise d’otage et pendant la libération ou une tentative de libération, agissez
avec beaucoup de prudence lorsqu’arrive le moment de votre libération :
 Écoutez les ordres donnés par vos ravisseurs et obéissez-y immédiatement.
 Soyez vigilant et prêt à agir rapidement si les choses se passent mal.
 Préparez-vous à des retards et des déceptions.
 Ne faites pas de mouvements brusques ou inattendus.

N’oubliez pas que le danger est élevé également lorsque la situation évolue et que
chacun s’agite, par exemple lorsque le groupe se déplace.

Une tentative d’évasion qui échoue entraînera généralement de la violence et une


aggravation des mauvais traitements. Vous ne devez envisager une tentative
d’évasion que si vous pensez réussir et si vous estimez être en plus grand danger
en restant prisonnier.
201 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Ce qu’il faut faire :
Gardez votre calme et votre sang-froid autant que possible, en particulier
lorsque vous êtes transporté dans un lieu ou un autre par vos ravisseurs (si vous
pouvez rester serein, vos ravisseurs pourraient le rester aussi) et attendez-vous
2
à avoir les yeux bandés, à être attaché ou à être blessé physiquement.
Acceptez d’obéir aux ordres, mais efforcez-vous de préserver votre estime de

3
soi et votre dignité personnelle, pour autant que la situation le permette.
Parlez aux ravisseurs, à moins que cela ne les rende plus nerveux.
Si possible, nouez des relations avec les ravisseurs et essayez de gagner leur
respect.

4
Soyez méfiant au sujet des informations qui vous sont données par vos
ravisseurs.
Restez propre autant que possible et demandez à avoir accès à des sanitaires.
Donnez aux ravisseurs des indications sur tout traitement médical dont vous
avez besoin.
Mangez ce que l’on vous donne, même si la nourriture est infecte. 5
Restez en bonne santé en pratiquant des exercices mentaux et physiques.
Profitez des objets ou des privilèges que vous accordent les ravisseurs, par
exemple, des livres, des journaux ou l’accès à la radio et, s’ils ne vous sont pas
proposés, demandez-les (si la situation le permet, demandez progressivement
davantage d’articles d’hygiène ou de livres). 6
Préparez-vous à connaître des moments de déprime liée au choc et au trauma-
tisme qui suivent la capture.

7
Reconnaissez que la captivité est une réalité et acceptez mentalement le chan-
gement de situation et de circonstances.
Préparez-vous mentalement à une longue attente − qui peut durer des mois −
avant votre libération.
Essayez de garder la notion du temps et demandez du matériel pour écrire.
Efforcez-vous de diriger votre activité mentale vers l’avenir et votre liberté. 8
Ce qu’il ne faut pas faire :
Se laisser aller à dans des violences verbales ou entraîner dans des conversa-
tions sur des sujets controversés, tels que les croyances politiques et reli-
gieuses, avec les ravisseurs.
9
Négocier sa propre libération et discuter des mesures que peuvent prendre la
Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge, car ces discussions pourraient compro-
mettre les négociations en cours.
Adopter une attitude agressive, hostile ou mélancolique. 10
202 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

! À retenir ! En cas d’enlèvement, la Fédération internationale ne ménagera


aucun effort pour assurer la libération des membres de son personnel.

Pendant une tentative de libération


 Allongez-vous sur le sol ou baissez-vous.
 Mettez-vous à l’abri et gardez les mains sur la tête (pour montrer que vous
n’êtes pas armé).
 Soyez prêt à vous identifier.
 Préparez-vous à être traité sans ménagement et avec suspicion par les sau-
veteurs, jusqu’à ce qu’ils vous aient clairement identifié.

Mines et munitions non explosées


Toute zone qui a été le théâtre de combats et où les parties belligérantes ont établi
des positions défensives fortes (en particulier lorsque ces positions ont changé de
mains) est généralement minée : Tel est le cas en particulier des plaines situées en
contre-bas de positions de défense. Ces zones peuvent aussi être infestées d’explosifs
et de munitions non utilisées ou non explosées. Le personnel de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge travaillant dans ces zones doit observer des règles de sécurité
particulièrement strictes et prendre des mesures de précaution.

Cette section n’est qu’une courte introduction à un sujet très complexe. Les di-
rectives ci-après ne visent qu’à donner des informations de base sur les dangers des
mines. Il est fortement recommandé aux chefs de délégation de suivre un pro-
gramme de sensibilisation aux dangers des mines, à l’intention du personnel tra-
vaillant dans les zones dont on sait qu’elles sont minées ou qui pourraient l’être.

L’expérience montre que, souvent, la population locale et les personnes établies


de longue date dans des zones minées relâchent leur vigilance et ont tendance à
prendre des risques inutiles. N’oubliez pas que les mines et les explosifs frappent
sans discrimination : dès qu’ils sont actionnés, personne n’est à l’abri. La seule
manière de vous protéger est d’éviter de les déclencher et de vous déplacer dans
des zones minées.

Même si les mines et leurs fils de déclenchement sont généralement enterrés et ca-
mouflés, délibérément ou naturellement, de nombreux indices révélant la pré-
sence de mines peuvent être reconnus même par une personne inexpérimentée :
203 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 reliques de guerre, par exemple bunkers, amoncellements de fils de fer
barbelés, dépôts de munitions, casques, véhicules détruits, armes abandon-
nées, etc ;
 restes d’animaux, débris de chaussures ou autres signes similaires, pouvant
indiquer qu’un animal ou une personne a été victime d’une mine ;
2
 objets jaunâtres ou verts, surfaces métalliques ou en plastique (toutes les mines
ne sont pas rondes : certaines ont une forme allongée et sont en bois) ;
 fils de fer minces ou filaments tendus, enterrés ou emmêlés (semblables au
fil des cannes à pêche) ; 3
 piquets de bois, en particulier s’ils sont reliés à du fil de fer ;
 couleurs ou formes inhabituelles. Méfiez-vous des objets de forme arrondie,
exposées à l’air libre, qui sont rares dans la nature.
4
Règles générales à observer lorsque vous êtes dans une zone minée
 Ne vous déplacez dans des zones à haut risque que lorsque c’est absolument
nécessaire.
 Évitez de passer du temps dans des zones minées.
5
 Restez sur des routes fréquentées qui ont été contrôlées pour déceler la pré-
sence éventuelle de mines.
 Restez sur les routes à surface dure et évitez des chemins de terre fraîchement
battue.
6
 Ne vous écartez jamais de la route/de la piste pour uriner.
 Suivez les conseils des habitants avec précaution.
 Procurez-vous des informations actualisées sur les mesures de sécurité en
matière de mines, notamment des cartes des zones minées, auprès
7
d’organisations spécialisées dans le déminage ou la sensibilisation aux dan-
gers des mines.
 Sachez quels types de mines sont utilisés dans la zone.
 N’oubliez pas que les mines se déplacent. 8
 Ne vous approchez jamais de mines et ne les touchez pas.
 N’utilisez jamais votre radio à proximité de mines.

Partez toujours du principe que s’il y a une mine à un endroit, il y en aura d’autres, 9
car les mines ne sont jamais posées isolément. N’oubliez pas que les mines peu-
vent se déplacer, notamment en cas de fortes pluies, de glissements de terrain et
d’inondations ; vous devez donc être particulièrement prudent, lorsque vous tra-
vaillez dans des zones touchées par ces phénomènes. 10
204 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Il faut savoir que dans les zones où des insurgés, des factions rebelles ou d’autres
parties belligérantes sont actifs, des champs de mines qui auraient été déminés
peuvent avoir été à nouveau minés. Les mines peuvent aussi avoir été déplacées
et posées sur les routes, pendant la nuit.

Que faire si vous trouvez une mine


 Arrêtez-vous et avertissez tout le monde autour de vous.
 Appelez votre base opérationnelle et demandez l’assistance spécialisée d’une
agence de déminage dans votre zone.
 Ne bougez pas en attendant l’arrivée des spécialistes des mines.

Une grande vigilance est nécessaire à chaque instant. Beaucoup


de blessures liées aux mines sont dues au fait que les gens ne
voient pas les mines, ignorent le danger ou ne font pas suffisam-
ment attention à leur environnement.

Marquage des mines


N’essayez pas de marquer l’emplacement d’une mine, car vous pourriez vous bles-
ser en la déclenchant, en soulevant une pierre ou en tirant un piquet qui a été
piégé. Il est préférable d’appeler des professionnels et d’attendre qu’ils arrivent,
afin de prévenir toute personne passant à proximité.
Si vous devez partir, laissez une marque sur la route pour indiquer qu’il y a des
mines plus loin. Dans les pays touchés par les mines, des signes communs ou
convenus localement sont souvent utilisés. Vous devez connaître leur significa-
tion, pour votre propre sécurité, et être capable d’avertir les autres de manière ap-
propriée. Vous devriez avoir dans votre véhicule du matériel de marquage.

Si quelqu’un est blessé dans un champ de mines


 Ne vous précipitez pas pour aider la personne : ceux qui agissent ainsi sont
souvent eux-mêmes tués ou mutilés.
 Les premiers soins ne peuvent être dispensés que lorsqu’une voie d’accès
au blessé a été dégagée, ce qui doit être fait (si possible) par des profession-
nels − personnel militaire formé ou spécialistes d’une organisation de dé-
minage ; c’est la raison pour laquelle il est extrêmement important d’avoir
toujours avec soi leurs coordonnées.
205 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
 Si vous devez sonder une voie (voir ci-dessous) pour accéder à une victime
de mines afin de lui administrer les premiers soins et de la dégager, faites-le
uniquement si la victime est toujours en vie, en tant que mesure de dernier
ressort pour lui sauver la vie, et uniquement si vous ne pouvez pas deman-
der l’aide d’un professionnel.
2
 Assurez-vous, lorsque vous vous atteignez la victime, de sonder la zone au-
tour d’elle et sous elle. (voir encadré à la fin de cette section)
 Si le blessé a perdu le contrôle de lui-même, est en proie à une crise de pa-
nique ou devient hystérique, vous devez le calmer avant d’être trop près de
3
lui, car il pourrait mettre votre vie et la sienne en danger. Dans de nombreux
cas, cependant, les victimes de mines sont calmes en raison du choc trau-
matique qu’elles ont subi.
 Parlez au blessé et dites-lui comment stopper l’hémorragie sans trop bouger.
4
Lorsque les premiers soins ont été administrés et que vous êtes prêt à quitter
le champ de mines, assurez-vous de prendre le même chemin que celui que

5
vous avez emprunté pour arriver jusqu’au blessé.

En tout dernier ressort, vous devez procéder de la manière suivante pour sortir
d’un champ de mines ou y entrer en vue de porter secours à quelqu’un :
 Suivez exactement les traces de pneus du véhicule ou les empreintes de pas
dans le champ de mines. Il faut souligner qu’il s’agit d’un choix risqué, car 6
il est possible que la personne ou le véhicule d’origine ait poussé la mine sous
une couche de terre molle et qu’en suivant leurs traces, vous la déclenchiez
par inadvertence.
 Déplacez-vous lentement, en vous concentrant. Si quelqu’un est pris de
panique, arrêtez-vous et attendez que la personne ait retrouvé son calme ;
7
veillez toujours à maintenir une distance de 15 à 20 mètres entre chaque
personne.
 Si vous ne pouvez pas voir distinctement ou si vous ne vous rappelez pas du
chemin d’accès au champ de mines, si vous ne pouvez pas obtenir de l’aide
8
ni attendre cette aide, la seule possibilité qui vous reste est de sonder le ter-
rain pour déceler la présence de mines.

Dans les zones dont on sait qu’elles sont minées ou susceptibles de l’être, le personnel 9
doit suivre un programme de sensibilisation aux dangers des mines. Répétez les gestes
à faire en cas de découverte de mines ou lorsque du personnel se retrouve dans un

10
champ de mines.
206 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

La détection de mines se fait avec un couteau ou une pointe/lame de métal


coupante, mesurant au moins 10 cm de long. (Vous devriez peut-être avoir
un outil de ce type dans votre trousse ou dans votre véhicule lorsque vous
vous rendez dans des zones qui pourraient être minées). Avec cette lame,
vous allez faire ce qu’on appelle un sondage, qui consiste à planter pru-
demment la lame dans le sol à un angle de 30 degrés. Chaque centimètre
carré de la voie que vous empruntez doit être sondé. Si vous rencontrez un
obstacle, il faut le dégager très doucement. Si c’est une mine, dites-le aux
autres, marquez l’emplacement exact, puis continuez la détection.
N’essayez pas de soulever ou de déplacer la mine. Assurez-vous que vous
sondez une voie suffisamment large pour pouvoir marcher en toute sécu-
rité, mais pas trop large, car c’est un exercice qui prend beaucoup de
temps et qui est très éprouvant pour les nerfs.

Munitions non explosées


Les munitions non explosées sont des munitions explosives qui ont été tirées, lar-
guées ou lancées, mais n’ont pas explosé. Elles comprennent les obus d’artillerie,
les obus de chars, les obus de mortier, les détonateurs, les grenades, les bombes,
petites et grandes, notamment les armes à dispersion, les sous-munitions, les ro-
quettes et les missiles.
207 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Les raisons pour lesquelles les munitions n’ont pas explosé lorsqu’elles ont été dé-
ployées sont nombreuses, mais ce n’est pas là notre sujet. Le point important est
que ces engins représentent, pendant des années, un grave danger pour la vie et
la santé des personnes vivant dans les zones touchées ; si vous travaillez dans une
zone qui pourrait être infestée de munitions non explosées, vous avez besoin des
2
conseils de professionnels. Comme dans les zones susceptibles d’être minées, ayez
toujours les coordonnées, actualisées et vérifiées, des centres et des agences de
lutte antimines, des responsables de la sécurité des Nations Unies/des ONG et de
la police dans votre zone, ainsi que des structures médicales. Une fois qu’un ac- 3
cident s’est produit, le temps presse et il est peut-être trop tard pour rechercher
les numéros de téléphone des personnes à contacter.

Ces dernières années, l’utilisation de sous-munitions d’armes à dispersion (sou- 4


vent appelées bombes à fragmentation) a été portée à l’attention du public, parce
que beaucoup n’explosent pas lors de l’impact, posant ainsi une grave menace tant

5
pour la population locale que pour les travailleurs humanitaires de la zone. Dans
le cas des bombes à dispersion, pas moins de 30 % n’explosent pas lors de l’impact
contre la cible et restent une grave menace, bien des années après un conflit.

Les sous-munitions sont classées en plusieurs catégories : petites bombes, gre-


nades, mines. Ce sont de petits engins, remplis d’explosif ou de produits chi-
miques, conçus pour être disséminés intensément sur une grande surface. Les
6
engins sont généralement dispersés par des missiles, des roquettes ou des pro-
jectiles, largués par avion, et peuvent se répandre sur une vaste zone. La diffé-
rence principale entre les mines dispersables (bombes à dispersion) et les mines
placées (mines traditionnelles) est que les mines dispersables atterrissent à la
7
surface et restent visibles. Les mines placées peuvent être cachées ou enterrées
dans le sol et il faut généralement un équipement ou des techniques spécialisées
pour les détecter.
8
Faits concernant les munitions non explosée
 Les munitions non explosés sont souvent extrêmement instables et peuvent
exploser au moindre contact.
 Les blessures accidentelles se produisent fréquemment lorsque des gens tra-
9
vaillant dans les champs ou réalisant des travaux de construction dans une
zone infestée les touchent, les déplacent ou les manipulent volontairement.
 Les munitions non explosées peuvent être enterrées dans le sol ou dissimu-
lées sous des décombres ou des murs effondrés. 10
208 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 On peut même trouver des munitions non explosées dans des arbres ou sus-
pendues à des branches ou à des barrières.
 Les munitions non explosées se présentent sous diverses couleurs « mili-
taires » − kaki, vert, marron, brun clair, gris − ou peuvent être dépourvues
de peinture. Elles sont généralement en métal, parfois en plastique. Si elles
sont restées à l’air libre pendant longtemps, elles peuvent avoir rouillé, perdu
leur couleur, être partiellement cachées, couvertes de poussière et de boue,
et difficiles à reconnaître. Dans certains cas, les enfants sont attirés par leurs
couleurs brillantes et les accidents sont fréquents lorsqu’ils touchent des
munitions non explosées.

Nombre des règles à observer sont les mêmes que celles qui s’appliquent aux
zones minées.
 Ne vous approchez jamais de munitions non explosées et ne les touchez pas.
 Les munitions peuvent avoir pénétré dans le sol sans se déclencher et peu-
vent encore être dangereuses.
 Ne ramassez pas de munitions non explosées.
 Ne collectionnez pas des souvenirs de guerre.
 Faites attention aux objets qui suscitent votre intérêt près de la route.
 S’il y a des signes d’une attaque de bombes à dispersion, il y aura probable-
ment des centaines, voire des milliers de petites bombes à proximité.

Attention ! Souvent, la population locale ne fait pas la distinction entre les


mines et les autres engins. Peut-être parle-t-elle simplement de bombes ou

!
de mines, en général. Déterminer quel est le type d’engin auquel les gens
se réfèrent peut avoir une réelle incidence sur l’établissement de vos pro-
grammes de déplacement, les zones infestées de mines posant souvent un
risque plus grand que les munitions non explosées. Cependant, en cas de
doute, envisagez le pire et évitez la zone. Même si une seule source indique
qu’une zone est dangereuse, évitez-la.

Violences et agression sexuelle


Le fait d’être l’objet de violences ou d’une agression, quand vous êtes en mission, peut
avoir de nombreux effets à long terme. Vous devez savoir que tout un chacun est une
victime potentielle et que les agressions peuvent prendre diverses formes. La meilleure
protection dont vous disposez dans ce type de situation consiste à réduire les risques
au minimum, en étant conscient de la situation dans votre zone et en observant les
consignes et les règles qui ont été conçues pour assurer votre sécurité en mission.
209 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
L’agression sexuelle est un acte de violence qui comprend la force physique et la
contrainte. Souvent, ceux qui forcent quelqu’un à avoir des relations sexuelles ne
recherchent pas le plaisir sexuel, mais expriment leur désir de blesser et de contrô-
ler une autre personne. 2
Dans de nombreux cas d’agression sexuelle, la victime connaît son agresseur et le
viol a lieu lors de manifestations sociales. C’est ce qu’on appelle le viol par une
connaissance. L’agresseur prétend généralement qu’il n’y a pas eu viol et la victime
a tendance à ne pas signaler l’acte aux autorités et à ne pas demander de l’aide. 3
Même si beaucoup de victimes ne parlent à personne de ce qui leur est arrivé, leurs
blessures émotionnelles sont susceptibles de se manifester, tôt ou tard, à travers un
changement de comportement, une dépression et même des tentatives de suicide.
4
Dans les cas où l’auteur de l’acte est inconnu, l’opportunisme est une raison com-
mune d’agression sexuelle. Souvent, le violeur opportuniste commet l’agression

5
pendant qu’il est en train de perpétrer une autre infraction, par exemple un cam-
briolage ou un détournement de véhicule. Pour cette raison, les mesures que vous
prenez pour renforcer votre sécurité personnelle peuvent aussi atténuer le risque
d’être victime de ces formes courantes de violences et d’agression sexuelle. Par
conséquent, il est très important de toujours se conformer aux mesures de sécu-
rité personnelle, telles que celles qui sont décrites ci-après. 6
Mesures de sécurité personnelle
Évitez :
✖ de vous déplacer seul(e) la nuit − à pied ou en voiture ; 7
✖ les lieux isolés, peu sûrs ou mal éclairés ;
✖ les zones à forte criminalité ;
✖ la consommation de drogues et l’abus d’alcool ;
✖ un style vestimentaire inapproprié à la culture et aux normes locales ;
8
✖ les relations intimes avec des habitants.

Ce qu’il faut faire :


✔ Ayez toujours avec vous un système d’alarme/une radio/un téléphone.
9
✔ Assurez-vous que personne n’a versé de drogue dans votre boisson ; ne lais-
sez pas de boisson sans surveillance dans un bar ou près de personnes que
vous ne connaissez pas vraiment.
✔ Habillez-vous conformément aux normes culturelles locales.
10
210 Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

✔ Portez des chaussures confortables.


✔ Nouez des relations sociales dans les groupes.

✔ Partagez un logement.

✔ Montrez que vous avez confiance en vous.

Fiez-vous à votre instinct : s’il vous dit de quitter une zone ou de


sortir d’une situation, faites-le.

Comment réagir pendant une agression sexuelle


Lorsqu’une personne est sur le point d’être agressée, la capacité de réaction dépend
de l’intervalle de temps entre la menace d’attaque et l’attaque réelle. Au début,
vous pouvez user de tactiques verbales ou physiques ou être submergée par la peur
et ne pas résister du tout. En décidant de ce que vous allez faire, vous devez pren-
dre en considération le type de violeur, l’environnement et vos propres capacités.
Vous pouvez choisir une ou plusieurs des attitudes suivantes :
 Résistance passive − Faites ou dites quelque chose qui réfrénera le désir de
l’agresseur d’avoir un contact sexuel forcé avec vous, par exemple que vous
avez une maladie sexuellement transmissible ou que vous avez vos règles.
 Résistance active − Criez pour demander de l’aide, utilisez un système
d’alarme, prenez la fuite, s’il y a un lieu sûr où vous pouvez vous réfugier,
ou défendez-vous avec force.
 Soumission − Uniquement si vous sentez que votre vie est en danger et que
la survie devient votre seul objectif.

Après une agression sexuelle


 Une personne compatissante (du même sexe) doit aussitôt être appelée pour
réconforter la victime.
 Un médecin (de préférence du même sexe) doit examiner la victime aussi
tôt que possible au cas où elle aurait besoin de soins urgents, pour traiter, à
l’aide d’une trousse de prophylaxie post-exposition, une infection sexuelle-
ment transmissible (dont le VIH) qu’elle aurait pu contracter, traiter le
risque de grossesse et, le cas échéant, soigner les blessures.
 Les conseils d’un spécialiste doivent être proposés.
 Tout désir de quitter la zone d’intervention ou la mission doit être pleine-
ment soutenu.
 Des soins de suivi à moyen et long terme doivent être assurés, que la victime
reste dans la zone d’intervention ou rentre chez elle.
211 Chapitre 10 | Situations dangereuses
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1
Consultez la victime sur les mesures prises, car il est important
qu’elle ait le sentiment d’avoir une certaine maîtrise de la situation.

2
Signalez l’agression
Après une agression, la Fédération internationale encourage les personnes à si-
gnaler cet acte de violence aux autorités locales. En cas d’agression sexuelle, la po-
lice doit intervenir, avec le consentement de la victime, et la confidentialité doit 3
toujours être respectée par les responsables principaux sur le terrain.

4
Sachez que la police questionnera la victime en détail au sujet de ce qui s’est passé.
Les policiers doivent se comporter correctement et traiter la victime avec dignité
et respect. Cependant, vous devez savoir qu’ils sont parfois moins sensibles que
ce que l’on souhaiterait.

Il est important que la victime subisse un examen médical − de préférence par un


médecin du même sexe − avant de se laver, afin de préserver les preuves. Un(e)
5
ami(e) ou un(e) collègue proche doit accompagner la victime tout au long de ce
processus pour l’aider à faire face.
6

!
À retenir ! Les témoins de viols et de violences sexuelles, les collègues et
les amis de la victime seront aussi affectés et auront besoin d’un soutien ap-
proprié. Un soutien et des conseils professionnels devraient être proposés
automatiquement à tous ceux qui pourraient en avoir besoin.
7

10
Annexe
Security framework and
Minimum Security
Requirements (MSR) for
Federation field operations

Document reference number: 001

Document authorization
Stakeholder Name Position Date approved

Author Lars Tangen


John Dyer Security unit 05/10/07
Karl Julisson

Document owner Lars Tangen Manager 05/10/07


security unit

Document
Markku Niskala Secretary General 15/10/07
authorizer

Stakeholder Thomas Gurtner Director CP division 05/10/07


Stephen Ingles Director SS division 08/10/07
Christophe Lanord Legal unit 05/10/07

Version 1
214 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Table of contents

1.Purpose and scope _________________________________________ 215

2.Federation security framework ______________________________ 206


3.MSR personal conduct ______________________________________ 207

4.MSR training and preparation _______________________________ 207


4.1 Senior field managers _______________________________________ 207
4.2 Federation staff _____________________________________________ 207
4.3 Host National Societies ______________________________________ 208

5.MSR security management _________________________________ 208


5.1Briefings ___________________________________________________ 208
5.1.1 In each field operation, senior field managers are to _________ 208
5.1.2 Briefings are to include ______________________________ 208
5.2 Information sharing__________________________________________ 208
5.3 Regulations and contingency planning _________________________ 208
5.4 Security phases ____________________________________________ 209
5.5 Critical incident management _________________________________ 210
5.6 Field movement control ______________________________________ 210
5.7 Office and warehouse security ________________________________ 210
5.8 Residential security _________________________________________ 211
5.9 Communications ___________________________________________ 211

6.MSR finance _______________________________________________ 211

7.Abbreviations/acronyms ____________________________________ 211

8.Related documents _________________________________________ 212

9.Document revision history___________________________________ 212


215 Annexe
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

1. Purpose and scope


The security framework and MSR improves the safety of all Federation staff by
clarifying the roles and responsibilities of individuals included within the Feder-
ation security system as well as setting the minimum operational security require-
ments for all field operations.

The security framework and MSR applies to all field operations. All delegates,
local staff, volunteers working with the Federation, visitors, Federation engaged
consultants, and any other personnel operating under the Federation umbrella in
the operational area are included in the term “Federation staff ” for the purpose
of the MSR.

PNSs that have an Integration or Service Agreement with a security component


with the Federation operate under the Federation’s security umbrella, but each
PNS Head of Mission is responsible for his/her personnel’s full compliance with
the Federation’s Code of Conduct and Security Regulations and Plans. PNS del-
egates, local staff, volunteers, visitors operating under an integration agreement
or service agreement with a security component are also considered Federation
Staff for the purposes of the MSR.

All Federation staff are individually responsible for their accompanying family
members’ and visitors’ knowledge of and compliance with Federation security
regulations, plans and procedures.

The Federation’s security management is independent from the UN or the NGO


community’s security management structure and procedures. The Federation,
National Societies, and the ICRC, each maintain their independent security struc-
tures, collaborate and provide one another with security support. In situations
for which Article 5 of the Seville Agreement requires a Lead Agency other than
the Federation, the Federation must conform its security structure to the guide-
lines provided by the Lead Agency while maintaining its own security structure
and possibly further restrictions.

The implementation and maintenance of the MSR are an integral part of all senior
field managers’ (Head of zone, regional representative, country representative,
Federation representative, team leader) responsibilities. While specific roles and
duties may be delegated, the ultimate responsibility and accountability for MSR
implementation and maintenance remains with the senior field manager.
216 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

2. Federation security framework


The Federation’s layered security framework recognises that security must be
addressed in a multidimensional manner. It is not sufficient for the Federation to
focus on strategic aspects of security, if field oper-
strategic ations do not implement security measures
and/or individuals do not take appropriate
operational
steps for their own security. Equally secu-
rity will be ineffective, if while at a lower
level individuals take effective security
individual measures, but at a higher level effective
security measures are not implemented.

At a strategic level the Federation and


National Societies are responsible for ensur-
ing effective procedures are in place to protect
and reinforce the image of the Red Cross Red
Crescent Movement. They achieve this by ensuring that they operate within the
boundaries of the Fundamental Principles, the Code of Conduct and have effec-
tive security policies and procedures in place to guide field operations. As em-
ployers the Federation and National Societies are also responsible for ensuring
that they have effective recruitment, training and management processes in place
to ensure that personnel are capable of undertaking the roles demanded of them.

Effective security is also dependent of ensuring that the image and reputation of
the Red Cross Red Crescent movement is maintained at an operational field level.
Senior regional, country and operations managers are responsible for ensuring
that effective security planning is conducted and that sound security manage-
ment structures are established. The successful implementation of these plans will
also be dependent on effective monitoring of situations and maintaining work-
ing relations with other organisations and key players operating in the area.

It is expected that individuals will undertake their duties in a competent manner


and be respected for the work they do. Individuals are responsible for ensuring
they understand their responsibilities within the operation. They must also have
a clear understanding of security plans and comply with security procedures. As
field operators on the ground they are also closest and therefore should be most
attuned to the environment. Not only must they therefore ensure that they main-
217 Annexe
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

tain a high level of awareness but also that they report any changes they observe,
in order that if required, plans can be adjusted.

Under this model it should be apparent that the layers are mutually supporting
and therefore at each level Minimum Security Requirements must be imple-
mented. Overall security will be diminished if any of the layers are weak.

3. MSR personal conduct


 All Federation staff are to comply fully with the Fundamental Principles of
the Red Cross Red Crescent, the Federation Code of Conduct and Security
Regulations.
 All Federation staff must inform themselves of the political, social, religious,
cultural, and security environment, act appropriately and remain aware of
and respond to changing situations.
 All Federation staff are to protect the integrity of the Federation and pro-
mote correct institutional and personal conduct/behaviour so that the ac-
ceptance of the institution is not jeopardised nor its image tarnished.
 Federation staff are to report all breaches of security regulations, including
the Code of Conduct, and especially any forms of abuse, to line managers.

4. MSR training and preparation


4.1. Senior field managers
 Senior field managers are to participate in the security management train-
ing conducted by the Federation.
 All senior field managers are to receive a briefing by the Security Unit in
Geneva prior to each deployment.

4.2. Federation staff


 Before Federation delegates assume their duties in field missions they are to
have participated in a Basic Training Course, Field Induction Course or
other Red Cross Red Crescent movement training approved by the security
unit in Geneva that involves security training and explains the Federation’s
security framework.
 All Federation staff must know what to do in case of accidents or security
incidents.
218 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 Federation staff are to be given additional training in the specific needs of


the field operation to which they are deployed. This might include, but is
not limited to, telecommunication, driving, mine awareness, first aid, fire
safety, and language.
 If Federation staff believe they have not been adequately briefed or trained
for the operational environment in which they are asked to work, they have
a responsibility to request additional information and/or training.
4.3. Host National Societies
 Senior field managers are to actively liaise with and consult the host Na-
tional Society on possible security risks. They are to keep the National So-
ciety well informed about the Federation's security framework in the
country of operation.

5. MSR security management


5.1. Briefings
5.1.1. In each field operation, senior field managers are to:
 Establish a security briefing system for new staff, delegates, dependants and
visitors;
 Establish an induction program for new delegates; and
 Debrief delegates before departure from the delegation.

5.1.2. Briefings are to include:


 The security situation in the country and specific threats to the Red Cross
Red Crescent, based upon security analysis and risk, threat and vulnerabil-
ity assessments;
 The security regulations, contingency plans, incident management proce-
dures, Code of Conduct and other security related regulations, plans and pa-
pers; and
 The security hierarchy and line management.

5.2. Information sharing


 Senior field managers are to establish a culture of information sharing and
allocate time in meetings for security issues to be discussed as well as hold
additional security meetings when necessary.
 The senior field manager is to maintain a record of the current location and
contact details of all Federation staff under his/her security management.
219 Annexe
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

 If Federation staff find that the MSR is not in place or maintained they
have an obligation to inform the senior field manager responsible.

5.3. Regulations and contingency planning


 Security Regulations are mandatory in all locations where the Federation
operates. The regulations must be based on sound security analysis and
threat, vulnerability and risk assessments.
 Senior field managers in all locations where the Federation operates are to
draft contingency plans as necessary including, at a minimum, relocation
and medevac plans, and attach all contingency plans to the current security
regulations as annexes.
 Senior field managers are to base security regulations on the standard Fed-
eration template, review them if the situation changes (and at least every six
months), update them if required, and send a copy of the security rRegu-
lations and any revisions to the security unit in Geneva.
 Federation staff are to report security incidents to their managers immedi-
ately, and senior fField managers must report them to the security unit in
Geneva within 48 hours, using current incident reporting procedures.

5.4. Security phases

White phase Situation is normal No major security concerns

Yellow phase Situation of Some security concerns.


heightened tension Heightened security awareness
initiated

Orange phase Emergency situation Access to beneficiaries limited.


Risk to Red Cross and Red
Crescent personnel severe, and
tight security management
needed

Red phase Relocation Conditions do not allow work.


or hibernation Risk to Red Cross and Red
Crescent personnel extreme
220 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

 The Federation operates under a standard four phase security classification


system across all field operations.
 The senior field manager will establish the phase level and undertake secu-
rity planning in accordance with that level.
 The senior field manager will declare red phase following (if time permits)
authorisation of the director of the coordination and programmes division,
in consultation with the Manager of the Security Unit in Geneva.
 If orange and/or red phases have been declared, the decision to return to a
lower phase will be taken only following consultation with the Manager of
the Security Unit Geneva.

5.5. Critical incident management


 Senior field managers will establish critical incident management proce-
dures in each field location based on Federation procedures .

5.6. Field movement control


 Security regulations will include field movement regulations that direct the
manner in which all field movements are to be conducted, including a defi-
nition of the operational base and approval procedures for field movements
outside the operational base.
 Operational field movements must correspond to an operational goal.
 Vehicle movements are not to occur outside the operational base during the
hours of darkness.
 Vehicles are to be road worthy and clearly identified in accordance with the
Fleet Manual.
 All operational field movements are to have a primary and secondary means
of communicating with the base location.

5.7 .Office and warehouse security


 Office and warehouse premises are to be located in a safe area based on a risk
assessment.
 Office and warehouse premises are to be marked with the Federation logo,
unless an exception is granted due to security concerns.
 Senior field managers are to implement security measures and access con-
trol appropriate to the risk assessment as well as suitable fire precautions.
221 Annexe
Stay safe – Préserver sa sécurité : Guide de la Fédération pour la sécurité en mission

5.8. Residential security


 Residences are to be located in a safe area based on a risk assessment.
 Residences are to be located close together if practicable and apartments on
the ground floor or above the fourth floor are to be avoided.
 Senior field managers are to implement security measures and access con-
trol appropriate to the risk assessment as well as suitable fire precautions.
 Only Federation staff and accompanying family members may live in Fed-
eration residences.
 Federation staff are to ensure a minimum of seven (7) days food and water
supplies are maintained in residences.

5.9. Communications
 The senior field manager is to ensure that communications is established be-
tween operational field sites and the operational base that enables real time
two way communications 24/7.
 Where the general risk assessment indicates that there is a possibility of hav-
ing to consider declaring yellow or higher security phases, the senior field
manager is to ensure that the communications is not dependent on public
or private commercial providers (e.g., land or mobile phone lines).

6. MSR finance
 Senior field managers are to include security needs/costs when planning
budgets.
 Senior field managers are to implement clear rules on finance security man-
agement, covering storage, cash transport, payments etc., in accordance
with financial procedures.
222 Stay safe – Préserver sa sécurité: Guide de la Fédération pour la sécurité en mission
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

7. Abbreviations/acronyms

Abbreviation Meaning
MSR Minimum security requirements
NS National Society
PNS Participating National Society
HoZ Head of zone
Reg.rep Regional representative
Country rep. Country representative
Fed.rep Federation representative

8. Related documents

File number Name Version


Model Security Regulations 18-10-06
Critical Incident Management 2
Relocation Plan Template 2007
Security Management
Training Course 2007
Code of Conduct Latest version
Fleet Manual Latest version

9. Document revision history

Version Date Details


001 15/10/07 Final approval by Secretary General
Les Principes fondamentaux
du Mouvement international
de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge
Humanité
Né du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des
champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge, sous son aspect international et national,
s'efforce de prévenir et d'alléger en toutes circonstances les
souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi
qu'à faire respecter la personne humaine. Il favorise la
compréhension mutuelle, l'amitié, la coopération et une paix
durable entre tous les peuples.

Impartialité
Il ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de
condition sociale et d'appartenance politique. Il s'applique
seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et
à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

Neutralité
Afin de garder la confiance de tous, le Mouvement s'abstient de
prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses
d'ordre politique, racial, religieux et idéologique.

Indépendance
Le Mouvement est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics
dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent
leur pays respectif, les Sociétés nationales doivent pourtant
conserver une autonomie qui leur permette d'agir toujours selon les
principes du Mouvement.

Volontariat
Il est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.

Unité
Il ne peut y avoir qu'une seule Société de la Croix-Rouge ou
du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte
à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier.

Universalité
Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits
égaux et le devoir de s'entraider, est universel.
La Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge soutient les
activités humanitaires des Sociétés
nationales parmi les populations
vulnérables.

En coordonnant les secours


internationaux en cas de catastrophe
et en encourageant l’aide au
développement, elle vise à prévenir
et à atténuer les souffrances
humaines.

La Fédération internationale,
les Sociétés nationales et le Comité
international de la Croix-Rouge
145000/2008 F ***

constituent le Mouvement
international de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge.

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