Cours Sur Prévention-Contrôle Des Infections AIE1

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PREVENTION ET CONTROLE DES INFECTIONS

Mars 2024

Objectif général

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Appliquer les mesures de prévention et de contrôle de l’infection en accordant une attention


particulière aux infections nosocomiales.

Leçon N01 : Désinfection des mains et utilisation des gants par le


personnel de santé (infirmier/sage-femme…)

Objectifs d’apprentissage:
 Expliquer les concepts: Micro-organismes, asepsie, antisepsie, décontamination,
nettoyage, désinfection, stérilisation
 Citer au moins 3 types d’infection liés aux soins de santé ;
 Expliquer les objectifs du lavage des mains avec du savon ;
 Appliquer la technique de lavage simple des mains avec du savon ;
 Appliquer la technique du lavage antiseptique des mains ;
 Appliquer la technique du lavage chirurgicale des mains ;
 Appliquer la technique de port des gangs ;
 Appliquer la technique de retrait des gangs ;

Plan de la leçon:
 Définitions de concepts
 Lavage simple des mains au savon
 Lavage antiseptique des mains
 Lavage chirurgical des mains
 Port de gants
 Retrait des gants

I- Généralités sur la prévention et le contrôle des infections:


Malgré les efforts soutenus ces dernières années, en matière de prévention et de contrôle des
infections (PCI) les infections acquises pendant la prestation des soins, que ce soit en
établissement de santé ou dans la communauté, demeurent un enjeu et une priorité de santé
publique. En effet les milieux de soins sont des environnements qui connaissent une
augmentation des risques infectieux. Les infections liées aux activités de soins ont des
conséquences majeures sur la morbidité et la mortalité des personnes atteintes.
Par conséquent la prévention et le contrôle des infections, doivent être une priorité pour les
milieux de soins, en particulier le personnel prestataire des services de soins de santé.
Il y aurait une acquisition d’une infection nosocomiale dans près de 10% des admissions dans
les établissements de soins à courte durée.

Parmi les infections que les patients peuvent attraper pendant leur séjour à l’hôpital, il y a la
diarrhée causée par la bactérie Clostridium (liée à la prise d’antibiotiques), les infections de la

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peau et des tissus mous, les gastro-entérites virales, l’influenza et les autres virus respiratoires.
Responsables de la pneumonie (une infection pulmonaire) et une infection de la vessie,
consécutifs à la pose des cathéters. Les plaies des patients peuvent aussi s’infecter.

Les infections et le système immunitaire

Une infection se développe lorsque les défenses naturelles de l'organisme ne peuvent pas
l’empêcher ; c'est le rapport entre la qualité des défenses immunitaires, plus ou moins
compromises pendant un temps variable, et le pouvoir pathogène, plus ou moins marqué, du
germe et de l'inoculum (nombre de germes infectants) qui déterminent l'apparition ou non de
la maladie infectieuse.
Les défenses immunitaires varient dans le temps, et surtout en fonction de nombreux critères
comme par exemple :
 La fatigue.
 Le manque de sommeil.
 Le stress.
 Les carences alimentaires.

Selon le terrain du sujet contractant l’infection, on distingue les infections opportunistes qui
sont des infections dues à un micro-organisme ne provoquant pas de maladie chez le sujet
bien portant, mais qui deviennent pathogènes à la faveur d'une immunosuppression (altération
des défenses immunitaires).

Le système immunitaire est composé de cellules spécialisées, de protéines, de tissus, et


d’organes qui défendent contre les infections causées par des micro-organismes étrangers
comme des bactéries, des virus, ou des champignons qui s’infiltrent dans le corps.
Éventuellement, le système immunitaire est exposé à différentes bactéries, virus et
champignons, et développe des anticorps pour se défendre contre ces organismes envahisseurs
et développe ensuite une immunité à leurs effets.

Par exemple, les enfants sont souvent exposés au virus qui cause la varicelle. Après la
première infection, le système immunitaire de l’enfant développera des anticorps et donc une
immunité, et s’il est réexposé au même virus, l’enfant ne contractera pas la varicelle à
nouveau.

II- Définitions de concepts :

1-Micro-organismes :

Les micro-organismes sont les germes responsables de l’infection. Ils comprennent des
bactéries, des virus, des champignons et des parasites. Dans le cadre de la prévention des
infections, on subdivise les bactéries en trois catégories : les bactéries végétatives
(Staphylocoque), les mycobactéries (tuberculose) et les endospores (tétanos) lesquelles sont
difficiles à tuer.

2-Infection:

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Le terme infection désigne l'invasion d'un organisme vivant par des germes, plus précisément
des micro-organismes pathogènes, comme des bactéries, des virus, des champignons ou
encore des parasites. Le terme pathogène désigne ce qui est susceptible d'entraîner une
maladie.

Au cours d'une infection, les micro-organismes pathogènes, ont une action délétère grâce à
leur multiplication, comme c'est le cas pour les virus par exemple. Ils peuvent également
éventuellement sécréter des toxines.

3- Classification :

Une infection est :


 Soit locale.
 Soit généralisée
 Soit exogène, c'est-à-dire due à des germes qui proviennent de l'environnement.

On considère qu'une infection est endogène, pour les germes provenant du patient lui-même.
L'infection résulte alors du passage anormal des germes digestifs dans le sang, il s'agit
d'une translocation bactérienne, ou d'une infection d'origine endogène.

4-Une infection nosocomiale :

C’est une infection acquise par le patient au cours d'un séjour hospitalier. Il est admis
habituellement qu'une infection est nosocomiale, quand elle se déclare au-delà de 48 heures
après l'admission. Elle est reconnue jusqu'à 30 jours après la fin d'un séjour à l'hôpital.

Un comité technique de lutte contre les infections nosocomiales, doit voir le jour dans chaque
établissement de santé.

5-Asepsie :

L’asepsie ou les techniques aseptiques sont des termes généraux dont on se sert dans le
contexte sanitaire pour décrire l’ensemble de moyens utiles pour empêcher les micro-
organismes de pénétrer dans une partie quelconque du corps où ils risquent de provoquer une
infection. L’asepsie a pour but de réduire à un niveau de sécurité ou d’éliminer les micro-
organismes aussi bien sur les surfaces vivantes (peau et tissus) que sur les objets inanimés
(instruments chirurgicaux).

6-Antisepsie :
L’antisepsie consiste à prévenir l’infection en détruisant ou en inhibant la croissance des
micro-organismes qui se trouvent sur la peau ou sur d‘autres tissus du corps humain.

7-Décontamination :
La décontamination est le procédé qui rend les objets moins dangereux à manipuler par le
personnel, notamment le personnel d’entretien, avant le nettoyage.
Ces objets comportent les surfaces importantes, (par exemple table d’examen gynécologique
ou table d’opération ou d’accouchement), les instruments chirurgicaux et les gants contaminés

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par du sang ou par des autres liquides organiques, pendant ou après les interventions
chirurgicales.

8-Nettoyage :

Le nettoyage est l’opération qui consiste à enlever physiquement tout le sang, les liquides
organiques ou tout autre corps étranger visibles à l’œil nu, comme la poussière ou la saleté,
présents sur la peau ou sur des objets inanimés.

9-Désinfection :

La désinfection est l’opération qui élimine en grande partie, mais pas en totalité, les micro-
organismes vecteurs des maladies. Des désinfections de haut niveau (DHN) par ébullition ou
par produits chimiques éliminent tous les micro-organismes à l’exception de certaines
endospores bactériennes.

10-Stérilisation :

La stérilisation est le procédé qui élimine complètement tous les microorganismes (bactéries,
virus, champignons et parasites) y compris les endospores bactériennes qui se trouvent sur les
objets inanimés.

11-Prévention de l’infection :

Prévenir les infections consiste souvent à placer des barrières entre l’hôte et les micro-
organismes. Les barrières protectrices sont des procédés physiques ou chimiques qui aident à
prévenir la propagation des micro-organismes infectieux d’un client à l’autre, du personnel
des cliniques aux clients ou vice versa, lorsque les techniques de prévention des infections ne
sont pas respectées ou les instruments et le matériel sont contaminés.

IV- Application des mesures individuelles (personnel de santé,


accompagnants/visiteurs…)

1- Rôles du personnel dans les soins de santé:

 Le personnel de santé devrait se laver les mains au savon avant et après tout soins
qu’il doit dispenser aux clients;
 Les personnels de soins de santé devraient porter un masque s’ils ont un rhume ou
s’ils toussent.
 En cas d’intervention chirurgicale, le personnel de soins de santé devrait procéder à
l’élimination préopératoire de la pilosité autour du champ opératoire (avec une
tondeuse chirurgicale et non un rasoir).
 Veiller à la toilette quotidienne du patient ;

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 Limiter en tout temps le nombre de visiteurs dans une chambre du malade. Cela réduit
le nombre de personnes qui peuvent propager les germes.
 avant et après les soins et en passant d’un malade à un autre.

2- Rôles du client malade dans la prévention des infections :

Le client malade doit pour prévenir/réduire les risque d’infection:


 Suivez les conseils qu’on lui donne s’il doit perdre du poids, appliquer les prescriptions
pour maîtriser son diabète, arrêter de fumer le cas échéant.
 Se lavez-vous les mains au savon souvent, surtout après être allé aux toilettes, avant de
manger…
 Se couvrir la bouche avec un papier-mouchoir quand il tousse et le jeter dans la poubelle
et se laver les mains immédiatement après. Il peut aussi tousser dans le creux de son
coude.
 Autant que possible, il doit garder les mains loin du visage. Beaucoup de maladies sont
propagées par les mains.
 S’il a besoin d’une chemise d’hôpital ou de draps propres, de papiers-mouchoirs ou
d’autres fournitures, il peut le demander à l’infirmière.
 Eviter de laisser le fouillis envahir son espace. Il aidera ainsi les aides ménagères à
garder son espace propre.
 Suivre les directives du médecin pour ce qui est de marcher, de prendre de grandes
respirations et de tousser après une chirurgie.
 Ne doit pas avoir peur de poser des questions.

3- Rôles de l’accompagnant et du visiteur dans la prévention des infections :

L’accompagnant/le visiteur doit :


 se nettoyer les mains avec du savon ou gel hydro-alcoolique avant :
 d’entrer dans la chambre d’un patient,
 avant de servir des aliments à son patient,
 avant d’aider aux soins de son patient,
 après avoir aidé aux soins d’un patient, et avant de retourner chez lui,
 Eviter de se rapprocher ou de s’assoir sur le lit d’un autre patient ou de renter
dans la chambre d’un autre patient.
 S’il a une infection, ne pas rendre visite à des gens à l’hôpital. Un simple rhume peut
être très grave pour une personne hospitalisée. Les enfants sont plus susceptibles de
propager une infection. Laissez-les à la maison s’ils sont malades ou à peine remis
d’une maladie.
 Ne laisse pas les enfants courir partout sans surveillance quand vous les amenez à
l’hôpital. (le mieux ne pas les amener à l’hôpital)
 Ne pas s’assoir sur le lit des patients et éviter d’utiliser la salle de toilette des patients.
 Suit les mesures spéciales édictées par les responsables de l’hôpital (les politiques
définies).

V- Protocole (technique) de lavage aseptique des mains :

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1- Définition :

C’est le moyen le plus efficace pour réduire le taux des infections nosocomiales manu portées.
Il permet de diminuer les flores microbiennes de 30% à 90%.

Il existe plusieurs types de lavage de mains. Le choix dépendra de la situation et


du risque infectieux. Selon la dénomination européenne et française, on distingue :

 Le lavage simple des mains (couramment appelé lavage simple ou lavage


social) ;
 Le lavage hygiénique des mains (également appelé lavage antiseptique des
mains, lavage désinfectant des mains) ;
 La désinfection chirurgicale des mains.

2- Objectifs du lavage des mains au savon:

 Eviter de contaminer son corps, ses mains et ses vêtements, le matériel de travail, le
malade par les germes appelés micro-organismes ;
 Prévenir la contamination bactérienne, minimiser les risques de contamination.
 Porter les gants selon le protocole indiqué ;
 Retirer les gants après soins selon le protocole indiqué ;

3- Principes :

 Les mains et le corps ne doivent pas toucher le lavabo à aucun moment durant le
lavage.
 Au moment du lavage des mains, l’écoulement de l’eau venant des avant-bras ne doit
pas passer par les paumes.
 Laver les mains au savon

4- Matériel requis :

 Savon liquide.
 Trois (3) serviettes jetables ou carré de serviette individuelle.
 Une lime ou un cure-dent ou petite brosse.
 Une lotion adoucissante.
 Un lavabo ou seau d’eau avec cuvette.
 Poubelle à couvercle et à pédale.
Pour être efficace, ce lavage à l’eau et au savon doit durer au minimum 40-60
secondes.

5-fiche technique du lavage simple des mains au savon:

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Etape FICHE TECHNIQUE DU LAVAGE ASEPTIQUE DES MAINS


1 S’approcher du lavabo en évitant que les habits touchent le lavabo.
Eviter de s’éclabousser.
2 Enlever les bijoux.
Ongles courts et sans vernis.
Ouvrir le robinet avec une serviette jetable, l’eau doit s’écouler continuellement.
3 Mouiller les mains avec de l’eau.
Tenir les mains plus hautes que le coude.
Ne pas contaminer vos mains en touchant l’intérieur du lavabo ou le robinet.
4 Appliquer le savon liquide de préférence, car le pain de savon retient les germes, les
bactéries.
5 Laver les mains :
-Employer les mouvements de frictions et de rotations ;
-Laver la paume et le dos de chaque main avec des mouvements de rotation.
-Laver les doigts aussi, laver les espaces interdigitaux, le pourtour des ongles.
6 Rincer soigneusement. l’eau courante doit tomber directement des doigts au poignet. -
7 Mouiller de nouveau les mains et les poignets.
Appliquer du savon liquide.
Employer les mouvements de friction et de rotation.
Laver les poignets à tour de rôle du poignet vers le coude.
8 Rincer les doigts vers les mains, puis vers l’avant-bras vers le coude.
9 Vérifier les jointures qui abritent souvent les bactéries, les germes, particulièrement
les plis de la peau.
Laver avec du savon liquide en utilisant des mouvements fermes de friction et de
rotation.
10 Nettoyer les ongles, une lime, la partie effilée d’un cure-dent ou une brosse peut aider
à enlever les poussières ou saletés en prévenant les lésions de la peau.
Jeter les objets après usage.
11 Assécher bien les mains par tamponnement, doucement et soigneusement des doigts
vers le poignet.
12 Fermer le robinet avec la serviette jetable.
13 Appliquer une lotion adoucissante.
14 Après les soins :
-ranger le matériel utilisé à l’endroit approprié ;
-servez-vous de la serviette jetable pour nettoyer la zone entourant le lavabo et
rappelez-vous toujours que les germes se multiplient sur les surfaces humides.
15 Jeter les serviettes jetables immédiatement.
Un environnement propre et sec est un facteur de santé.

NB : Au cours du soin, l’infirmier peut être amené à appliquer une solution hydro-alcoolique.
Son application doit suivre la même technique que le lavage des mains au savon.

6-Protocole du lavage chirurgical des mains :

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1. Mouiller les mains et les avant-bras.


2. Prendre le savon antiseptique dans le creux de la main, à l’aide d’un distributeur
de savon sans contact.
3. Savonner pendant au minimum 60 secondes toutes les surfaces des mains (en
insistant particulièrement sur le dos des doigts et des mains, les pouces, le
pourtour des ongles, entre les doigts), et remonter jusqu’aux avant-bras.
4. Brosser les ongles avec une brosse à usage unique au minimum 30 secondes par
main
5. Rincer abondamment en partant des doigts et en remontant vers les coudes,
pendant au minimum 1 minute, en assurant une action mécanique pour éliminer
tout résidu de savon.
6. Renouveler toutes les étapes précédentes.
7. Sécher avec un essuie-tout stérile (un pour chaque main), par tapotement, en
partant des doigts et en finissant par les coudes.
8. Si le robinet d’eau n’est pas automatique, le fermer en utilisant un essuie-tout
(pas de contact avec les mains).
9. Jeter les essuie-tout dans une poubelle à commande non manuelle.

7- Les gants :
2 types de gants de protection (et comment choisir le bon)
 Gants en tissu ou en coton.
 Gants en tissu enduit.
 Gants en latex, en nitrile ou synthétiques (personnels de soins).
 Gants en cuir.
 Gants résistants à la perforation.
 Gants résistants aux produits chimiques et aux liquides.
 Gants en caoutchouc butyle.

7-1 Technique d’enfilages des gants :

Après lavage des mains au savon et séchage :


- Glissez un doigt de la main non gantée sous le gant de l'autre main, au niveau du
poignet, en veillant à ne pas toucher la surface extérieure du gant.
- Saisissez l'extrémité extérieure du gant, près du poignet.
- Retirez le deuxième gant par l'intérieur afin de créer un « sac » renfermant les
deux gants.
-

7-2 Technique de retrait des gants :

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- Pincez et tenez l'extérieur du gant près du poignet avec l’aide de votre pouce et de
votre index.
- Retirez le gant de la main, en l’éloignant du poignet et en le retournant à l’envers.
- Créez une boule avec le gant retiré et tenez-le avec la main gantée.
- Avec la main non gantée, glissez votre doigt sous le poignet du gant restant, en
prenant soin de ne pas toucher l'extérieur du gant.
- De nouveau, retirez le gant de la main, en l’éloignant du poignet et en le retournant à
l’envers.
- Retournez le deuxième gant en l'éloignant de votre corps, en laissant le premier gant
en boule à l'intérieur du deuxième.
- Disposez des gants en toute sécurité. Ne les réutilisez pas.
- Lavez-vous les mains avec de l’eau du savon pendant un minimum de 20 secondes.

Leçon N02 : Processus de désinfection du matériel médico-technique :

Objectifs d’apprentissage : A la fin de la leçon l’étudiant sera capable de :

- Appliquer la technique la technique de décontamination ou pré-désinfection des


instruments médicotechniques ;
- Appliquer le protocole de lavage-nettoyage des instruments médicotechnique ;
- Appliquer la technique de désinfection à haut niveau des instruments
médicotechnique (désinfection par ébullition);
- Appliquer le protocole de désinfection des instruments médico-chirurgicaux

La désinfection comprend les étapes suivantes :


 La décontamination;
 Le lavage, le nettoyage des instruments;
 La désinfection par ébullition ;

I- Décontamination ou pré-désinfection

La décontamination consiste à tremper les instruments utilisés dans une solution chlorée à 0,5
% pendant 10 à 15 minutes avant le lavage/nettoyage.

1- L’eau de Javel :

Le chlore détruit très rapidement les bactéries, virus ou champignons. En fonction de la


concentration et du temps de contact, l’eau de Javel peut avoir une action différente :
bactéricide, virucide, sporicide, fongicide. La dilution adaptée sera établie au cas par cas.
L’eau de Javel est commercialisée sous différentes formes :
 solution stabilisée en bouteilles titrant 9 degrés chlorométriques ou 2,6 % de chlore
actif, conservation environ six mois ;
 solution concentrée titrant 36 degrés chlorométriques ou 9,6 % de chlore actif à diluer ;
 comprimés de dichloroisocyanurate de sodium, d’utilisation facile, mais d’activité
désinfectante moindre.
À partir de la solution mère à 9 degrés chlorométriques, différentes dilutions sont réalisées
extemporanément avec de l’eau froide ou tiède.

1-1 Précautions à prendre avec l’eau de javel:

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 L’eau de Javel doit toujours être utilisée seule.


 Elle est incompatible avec les acides forts, les détergents cationiques et le
formaldéhyde en solution concentrée.
 Elle ne doit pas être employée sur des appareils ou des matériels oxydables
(aluminium, cuivre…) ;
 Son activité est partiellement inhibée par les protéines et l’eau calcaire.
 L’eau de Javel se dégrade rapidement. Il faut donc la conserver à l’abri de la lumière,
de la chaleur et vérifier sa date de péremption. Les solutions à base d’eau de javel ne
doivent donc pas être stockées trop longtemps.
 Elle est irritante pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Il est préconisé de
porter des gants et des lunettes pour manipuler ce produit.

1-2 Protocole de décontamination à l’eau de javel :


1-1 : Technique de décontamination :

Immédiatement après leur utilisation, plonger les instruments et autres objets tels que les gants,
dans un grand seau plastique propre contenant une solution de chlore à 0.5%, pendant 10 à 15
minutes. Cette solution de chlore à 0.5% pourra être préparée en mélangeant une dose de javel
concentrée (solution d’hypochlorite de sodium à 5% de chlore) à neuf doses d’eau.

a) Avec du chlore liquide :

La formule générale pour préparer une solution de chlore diluée à partir d’une préparation
commerciale à n’importe quelle concentration est la suivante :
 Nombre total de doses d’eau = [% de la solution concentrée/% de la solution diluée] -1.
Par exemple, pour préparer une solution de chlore dilué à 0.5% à partir d’une solution
domestique de chlore concentré à 5% = [5.0%/0.5%] -1 = 10-1 = 9 doses d’eau ; par
conséquent, il faut ajouter une dose de javel à neuf doses d’eau.

b) Chlore sous forme gain ou poudre :

On utiliser la formule suivante pour calculer la quantité de poudre (en grammes) nécessaire à la
préparation d’une solution de chlore à 0.5% :
Grammes/litre = [% solution diluée/% préparation concentrée] x 1000.
Exemple : pour préparer une solution de chlore dilué à 0.5% à partir d’une poudre contenant 35%
d’hypochlorite de calcium = [0.5%/35%] x 1000 =14,2 g. On ajoute donc 14,2 grammes de poudre
à 1 litre d’eau ou 142 milligrammes à 1litre d’eau. Les instruments ne doivent pas rester dans la
solution de javel plus de 15 minutes, et doivent être nettoyés à l’eau bouillante immédiatement
après leur décontamination, ceci afin d’éviter la décoloration et la corrosion du métal.

II- Le lavage-nettoyage des instruments:

Son objectif est d’éliminer les matières organiques qui recouvrent le matériel.
Technique :
- Il doit se faire avec de l’eau propre et du savon liquide, une éponge et si possible une
brosse.
- Il faut frotter le matériel jusqu’à ce que toutes les matières organiques s’enlèvent.

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- Démonter tout le matériel


- Utiliser des tiges pour enlever les saletés dans les crevasses.
- Après, il faut rincer soigneusement et laisser sécher à l’air libre en couvrant le
matériel d’un linge propre.

III- La désinfection de haut niveau (DHN)

1- Désinfection de haut niveau par ébullition

Elle consiste à faire bouillir les instruments déjà lavés et séchés pendant 20 minutes.
Technique :
- Allumer le feu ;
- prendre une marmite munie de couvercle sur le feu ;
- Mettre les instruments et objets qu’on veut désinfecter ;
- Remplir la marmite d’eau jusqu’à ce que l’eau couvre tous les instruments à
désinfecter ;
- Laisser bouillir jusqu’à ébullition pendant 10 à 15 mn. Il faut commencer par
chronométrer lorsque l’eau bout (bulles).
- Ne rien ajouter à la marmite dès que l’ébullition a commencé.
- Sécher le matériel à l’air libre dans un bac désinfecté à haut niveau avant l’utilisation
ou le stockage.
On peut utiliser immédiatement les instruments et les autres articles ou les placer dans un bac
couvert, sec et désinfecté à haut niveau. On peut le conserver pendant une semaine maximum.

NB : La désinfection à haut niveau (ébullition ou chimique ne tue pas tous les microbes
(endospores ne sont pas détruits).

3- Désinfection de haut niveau par les procédés chimiques

Il existe divers désinfectants chimiques à haut niveau disponibles dans le monde ont :
- Chlore à 0,1 % (hypochlorite de sodium) ;
- Formaldéhyde à 8 % (Formalin, formol) ;
- Glutaradéhyde à 2 %.

Leçon N03 : La stérilisation du matériel médico-chirurgical:

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Objectifs d’apprentissage : A la fin de la leçon l’étudiant sera capable de :

- Appliquer le protocole de stérilisation par la vapeur humide (autoclave) ;


- Appliquer le protocole de stérilisation par la vapeur sèche (poupinell)

La stérilisation permet de tuer tous les micro-organismes mêmes les endospores qui sont
résistant à la désinfection par ébullition.
De nos jours l’accès à l’électricité est devenu assez démocratique. Chaque structure de santé,
les mêmes les postes de santé doivent abandonner la désinfection par ébullition et utiliser le
poupinell.

I- Stérilisation par chaleur humide (autoclave)

Cette phase sert à éliminer toutes les formes microbiennes vivantes, y compris les spores et
les champignons.

La stérilisation par l’autoclave suit un processus rigoureux. Le conditionnement de


l’autoclave et le cycle de stérilisation s’effectuent en 5 phases.

Phase 1 : Dans le cas des autoclaves à vapeur, il y a la phase de purge qui permet de faire
sortir l’air de l’autoclave afin de n’avoir que de la vapeur dans l’enceinte.

Phase 2 : montée en puissance de l’autoclave par préchauffage.


Le besoin en énergie est important, car il faut chauffer toute l’enceinte et notamment l’inox.
La montée en température est associée à une montée en pression, pilotée automatiquement ;

Phase 3 : phase de stérilisation. C’est la phase la plus importante et la plus critique du


traitement thermique, le respect du couple temps/température est obligatoire. Le temps est
programmé en fonction de la valeur stérilisatrice du produit.

Phase 4 : phase de refroidissement qui permet dans un premier temps de faire descendre
l’autoclave en température et pression. Elle favorise ensuite la descente en température des
produits ;

Phase 5 : phase de vidange en eau de l’autoclave et d’expulsion des restes d’air pour un retour
à la pression atmosphérique.

Différents types d’autoclave :

- La stérilisation autoclave air vapeur : permet une pulvérisation d’eau sous pression sur
les produits à stériliser ;

- L’autoclave à aspersion d’eau : permet une pulvérisation d’eau sous pression sur les
produits à stériliser. Cette eau, selon le cycle de stérilisation, monte en température
grâce à la vapeur puis subit un refroidissement via un échangeur.

- La stérilisation des produits par autoclave bi-process :


Ce type d’autoclave combine les deux processus : air vapeur et aspiration d’eau. La chaleur
est ainsi homogène à l’intérieur de la cuve et uniformément répartie.

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Technique :

Une fois le matériel décontaminé, lavé et rincé, le placer dans l’autoclave à une pression
atmosphérique de 106 k et à 121°C. Chronométrer à partir du moment où la pression est de
121°C. Attendre vingt (20) minutes, si le matériel n’est pas enveloppé

2- Stérilisation par la chaleur sèche (Poupinell) :

C’est un stérilisateur utilisant la chaleur sèche à pression constante à plus de 160°C pendant
1H ; Uniquement pour du matériel en métal ou en verre (les tissus roussissent)

Technique :
Le temps de stérilisation généralement recommandé est de 30 minutes à 180°C. Les bistouris
et certains instruments très fragiles sont laissés à 120°, pendant 20 minutes. Les seringues
resteront ¾ d'heure ou 1 heure à 160°.
 Mettre l'interrupteur sur "Marche" ;
 Charger le Poupinell avec les instruments à stériliser, les boîtes doivent être ouvertes
pour un meilleur accès à la chaleur ;
 Fermer et verrouiller le four ;
 Régler la température à atteindre et le temps de stérilisation souhaité ( 170°C);
 Compter soixante (60) minutes pour une température constante de 170°C.

NB : Le temps de stérilisation ne commence que lorsque le four atteint la température


Spécifiée.

3- Stérilisation chimique :

3-1 Formaldéhyde 8% ; synonyme : Formalin (Formol) pendant 20H

3-2 Glutaradéhyde 2- 4% : Solution désinfectante à froid de haut niveau pour les


dispositifs médicaux et le matériel thermosensible pendant 8 à 10H.

Caractéristiques :
 Conçue pour la désinfection et le trempage à froid pour instruments non critiques,
avant l'autoclavage
 Réutilisable jusqu’à 28 jours
 Bactéricide, virucide, sporicide et fongicide
 Prête à l'emploi, aucune dilution requise

Technique de désinfection à haut niveau par procédé chimique:

 Tremper le matériel déjà décontaminé, lavé et nettoyé jusqu’à immersion complète.


 Compter 10 heures pour le glutaradéhyde.
 Compter 24 heures pour le formaldéhyde.
 Rincer le matériel avec de l’eau stérile.

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L’utilisation des produits chimiques dépend du choix de chaque formation sanitaire.

La stérilisation par l’oxyde d’éthylène :

C’est un gaz très utile pour stériliser le matériel médico-chirurgical thermosensible.


Peu implantée dans le milieu hospitalier, malgré un bon compromis entre le coût et la
praticabilité. Malgré sa fiabilité (gaz bactéricide, fongicide, virucide et sporicide), cette
technique présente un certain nombre d’inconvénients dont son caractère toxique pour le
personnel et le malade et ses propriétés inflammables. Les instruments stérilisés par une
telle méthode doivent faire l’objet d’une désorption de plusieurs heures, limitant la
disponibilité du matériel ainsi traité.

Le personnel utilisant ce type de matériel doit être particulièrement formé et informé des
risques de ce procédé tant pour leur sécurité que pour celle des malades. Seule une installation
en stérilisation centrale est autorisée : l'oxyde d'éthylène est un gaz toxique, inodore, dont on
ne perçoit pas la présence dans l'air.

NB : Il est toxique:
 par inhalation (irritation respiratoire et dépression du système nerveux central)
 par contact (réactions irritatives de la peau et des muqueuses)
 par voie parentérale (phénomènes hémolytiques, sténoses trachéales, collapsus cardio-
vasculaires et phénomènes allergiques)
 par réaction avec différents corps chimiques: produits toxiques.

NB : Une période de désorption est indispensable au moins 3 semaines. Prévoir donc la


stérilisation longtemps à l'avance)

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Leçon N04 : Les antiseptiques :


Objectifs d’apprentissage : A la fin de leçon l’étudiant sera capable de :

- Expliquer l’utilité des antiseptiques ;


- Citer les différents antiseptiques ;
- Appliquer les règles d’utilisation des antiseptique selon les soins à donner ;

I-Spectre d’activité des principales familles d’antiseptiques :

Familles Bactéries Bactérie- Mycobactéries Levures Moisissures Virus nus Virus Spores
+ enveloppés
Halogènes chlorés + + + + + + + +
(Dakin)
Halogènes iodés + + + + + + + +
PVPI, alcool iodé
Biguanides

Chlorhexidine + + +/- + +/- +/- + –

Alcool

Ethanol 70%,

alcool isopropylique… + + + +/- +/- +/- + –

Tension actifs-Actifs + +/- – + + +/- + –

ammonium quaternaire

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Chlorure de

benzalkonium

Oxydants + + – + + +/- + –
Eau oxygénée

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II- Choix d’un antiseptique :

L’association de plusieurs antiseptiques doit toujours être évitée. Elle risque


d’annuler leurs effets ou, dans certains cas, peut entraîner la formation de produits
irritants.

Pour un niveau de risque intermédiaire et haut, privilégier un antiseptique


majeur ayant la concentration d’emploi la plus élevée et qui présente une
tolérance cutanée acceptable :

Biguanides Dérivés Dérivés chlorés Alcool


iodés
Chlorhexidine seule Bétadine Chlore actif ≥ 0.50 % Ethanol 60-70 %
≥ 0.50 % alcoolique

Les solutions suivantes sont des antiseptiques légers pouvant être utilisés en cas de
niveau de risque bas :

 Solution de Chlorhexidine < 0.05 % (ex Biseptine)


 Eau oxygénée
 Produits hydro-alcoolique (désinfection des mains)
 Colorants : éosine, violet de gentiane, solution de Milian, permanganate de
Potassium, Hexomédine, hexamidine

III- Règles d’utilisation des antiseptiques des règles d’or :

 Utiliser le bon produit en fonction du geste et de l’action recherchée (geste


rapide – produit d’action rapide),
 Choisir la procédure adaptée au niveau de risque,
 Respecter la même gamme d’antiseptique pendant le soin et pour les soins
ultérieurs,
 Respecter le temps de contact afin d’assurer l’efficacité du produit,
 Vérifier la date de péremption,
 Indiquer la date d’ouverture sur le flacon,
 Respecter le temps de conservation du produit (généralement 1 mois pour les
produits stables), mais les fabrications pharmaceutiques hospitalières n’ont
pas les mêmes durées de conservation (caractéristiques définies par le
pharmacien hospitalier),
 Eviter de transvaser (source d’erreur et risque de contamination), ne pas
reconditionner,
 Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur,
 Ne pas contaminer l’ouverture du flacon avec les doigts ou des objets
souillés.

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IV- Principes d’application de l’antisepsie :

Les protocoles d’antisepsie doivent être adaptés en fonction du niveau de risque :

Niveau de Protocole Actes concernés


risque antisepsie à
réaliser
HAUT 4 temps - Pose de perfusions : voie IV (Midline ou VVP)

- Réfection pansement des voies veineuses centrales

INTRMEDIAIRE 2 temps Manipulation des lignes de perfusion


BAS 1 temps - Injections IV, IM, SC
- Prélèvements sanguins
- administration vaccins

Le nettoyage de la peau avec un savon doux avant l’antisepsie n’est recommandé


qu’en cas de souillure visible.

V- LES PROCEDURES :

4 TEMPS 1. Détorsion et lavage


2. Rinçage
3. Séchage
4. Passage antiseptique et séchage
2 TEMPS 2 passages avec un antiseptique majeur
1 TEMPS 1 passage avec un antiseptique alcoolique

VI- Les bétadines:

La Bétadine est un antiseptique à base d'iode utilisé afin de lutter contre la multiplication des
bactéries.
La Bétadine se présente principalement sous forme de flacon de 125ml, mais existe aussi
sous forme de pansements médicaux, de compresse imprégnée ou encore en gel ou en ovules.
Ce médicament est indiqué pour :
 L’antisepsie des plaies ou brûlures superficielles et peu étendues
 Le traitement local d'appoint des affections de la peau et des muqueuses infectées ou
risquant de s'infecter
 L’antisepsie de la peau du champ opératoire

Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :


 antécédent d'allergie ou d'intolérance à l'iode,
 pour désinfecter le matériel médico-chirurgical,
 nouveau-né (de moins de 1 mois),
 grossesse (à partir du 4e mois, en cas d'utilisation prolongée),

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 allaitement en cas de traitement prolongé


1-Bétadine Scrub 4% (rouge):

C’est un savon. Bétadine Scrub 4% On peut l’utiliser pure ou diluée. Souvent avant une
opération, il est demandé de prendre une douche avec cette solution.
La Bétadine est classiquement utilisée
 pour assurer une antisepsie de la peau (éviter qu'elle ne s'infecte) avant toute
intervention chirurgicale.
 Elle permet également de désinfecter des plaies ou brûlures peu étendues.
 On utilise la Bétadine scrub pure sur les mains mouillées. Il faut ensuite frotter
pendant 1 minute et rincer soigneusement à l'eau.
 Utilisée également pour le lavage des mains avant chirurgie. On procédera de la même
façon que pour le lavage simple des mains mais le protocole complet sera renouvelé
pendant 3 à 5 minutes, à la fois sur les mains et sur les avant-bras.
 Pour le lavage des plaies souillées la solution moussante de Bétadine sera diluée au
tiers et on rincera soigneusement l'antiseptique.

2-Bétadine jaune. Bétadine dermique 10% :

Il est utilisé pour :


 antisepsie de la peau avant une opération, des plaies, des brûlures superficielles peu
étendues
 dans le traitement d'appoint des lésions de la peau et des muqueuses, infectées ou
exposées à un risque d'infection.
 utilisé pour l'antisepsie des plaies ou des brûlures superficielles et peu étendues.

3- Bétadine orange. Bétadine alcoolique 5% :

C’est de la Bétadine rouge avec de l’alcool, ce qui permet pour des poses de perfusion de
faire gonfler les veines. Ne pas utiliser sur les plaies.
Réservée aux professionnels de santé, cette solution pour application cutanée est indiquée :
 dans l'antisepsie de la peau saine avant un acte de petite chirurgie ou un geste invasif
comme une injection,
 en préparation du champ opératoire, pour l'antisepsie chirurgicale.

4- Bétadine bleu :

Bétadine 10% en solution gynécologique, uniquement sur prescription médicale.


C’est un traitement local d’appoint des infections vaginales, et préparation vulvo- vaginale
avant un acte de chirurgie.
Elle peut s'utiliser de 2 façons :
 Pure : en badigeonnage interne ou externe.
 Diluée : avec un nécessaire à injection vaginale en diluant deux cuillères à soupe par
litre d'eau tiède.
5- Bétadine verte (dosée à 10%)

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Solution pour bain de bouche dosée à 10%. Elle s’utilise diluée dans l’eau tiède pour un
traitement antiseptique des infections de la cavité buccale pour bain de bouche et
gargarisme, dans les infections de bouche et les suites opératoires des dents et des gencives
Ce médicament sans ordonnance est un bain de bouche antiseptique.

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Leçon N05 : Entretien d’une salle de soins: conception et


organisation d’une salle de soins :

Objectifs d’apprentissage : A la fin de la leçon l’étudiant sera capable de :

- Citer les différents compartiments d’une salle de soins ;


- Placer les équipements et le matériel nécessaires pour la mise en œuvre des soins pour
chaque compartiment ;
- Expliquer les modalités d’entretien de la salle de soins ;

Pour une meilleure prévention des infections, l’organisation et la gestion de la salle de soins
doit répondre à un certain nombre de principes. La superficie, l’organisation, le
fonctionnement

Salle de soins Recommandations - Remarques


local Superficie La superficie du local doit permettre une prise en charge optimale du
patient
Organisation - La disposition du mobilier et de l’équipement doit favoriser la prise en
charge du patient
- De préférence, la salle de soins doit être dédiée à des actes de soins.
Lorsque d’autres activités y cohabitent et qu’un transfert de ces
dernières dans un autre local n’est pas réalisable, le local sera organisé
de manière à séparer géographiquement les activités. Veiller à ce que
les activités ne soient pas opposées (activités sales/propres dans un
même local par ex.)
revêtement - Les revêtements horizontaux et verticaux doivent être lisses et
d’entretien aisé
- Les matériaux utilisés doivent supporter les produits
détergents/désinfectants utilisés dans l’institution/structure
Généralités les équipements seront installés de manière à promouvoir la séparation
des activités (en cas de locaux à affectations multiples) et le respect des
règles d’hygiène
Hygiène des Les équipements nécessaires pour une hygiène des mains efficace
mains sont :
 distributeur de solution hydro alcoolique (flacons à usage
unique dans tous les locaux de soins) à mettre à disposition au
plus proche du soin
 lavabo, distributeur de savon liquide neutre, essuie-mains en
papier, poubelle ouverte ou à ouverture à pédale dans tous les
locaux de soins et sanitaires
 crème protectrice pour les mains du personnel
Equipements Plan de Un plan de travail/paillasse est nécessaire pour la préparation des soins.
travail Cet emplacement sera réservé à cet effet
Gestion du  L’utilisation de linge en papier (rouleau) est à privilégier. Il
linge sera changé entre 2 patients. Les tables de consultation seront
nettoyées/désinfectées 1x/jour ou plus en cas de souillures, avec
un détergent/désinfectant
 Le linge propre doit être stocké dans un lieu fermé, sec, à l’abri
du flux des personnes et de la poussière. Une armoire est
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suffisante. Ne pas mélanger le stockage de linge avec le


stockage de matériel
 Le linge sale sera stocké dans un sac prévu à cet effet, au
niveau du local «sale » ou de la zone sale
Gestion des o Les poubelles à couvercle sans pédale, sont interdites. La
déchets grandeur de la poubelle doit être proportionnelle à la quantité
de déchets produits par jour
o A l’exception des spéciaux (déchets piquants/tranchants,
médicaments, amalgames, …), tous les déchets peuvent être
éliminés dans la filière des déchets urbains.
o Les compresses et pansements fortement souillés doivent être
mis dans un petit sachet (gris) avant d’être éliminés dans les
poubelles
o Les poubelles des salles de soins doivent être vidées 1x/jour.
Elles seront évacuées dans un container ou dans un local
« sale »
Salle de soins Recommandations-remarques
Généralités - Un local central de stockage du matériel est à privilégier avec une
alimentation régulière des salles de soins. En l’absence de local de
stockage, ce dernier peut avoir lieu dans les locaux de soins. Dans ce
cas, le matériel sera stocké dans des armoires/tiroirs fermés, lisses et
d’entretiens aisés, réservés à cet effet

- Il est demandé de stocker le matériel et les dispositifs médicaux


Matériel et propres/stériles, dans des lieux propres, surélevés par rapport au sol, et
dispositifs à l’abri de la poussière, de l’humidité, de la chaleur, du soleil et des
médicaux risques de détérioration des emballages (déchirures, agrafes, etc.)

- Le stockage du matériel stérile sera distinct du matériel non stérile


Stockage et - Le principe de FIFO (first in first out) doit être respecté. Il est
entretien recommandé d’éviter tout entassement, surcharge et chute

- L’entretien des armoires, le rangement du matériel et le contrôle des


dates de péremption sont à prévoir 2x/an. A planifier et à tracer

- Les cartons sont déconseillés pour stocker le matériel car ils génèrent
de la poussière et ne peuvent pas être nettoyés/désinfectés
Chariots de - Le plateau supérieur du chariot de soins ne doit pas servir de lieu de
soins stockage ce qui permettra une désinfection complète de la surface de
travail et évitera la contamination du matériel ;

- Il est recommandé de mettre le ‘’safe box’’ et la poubelle à


pansements dans des supports accrochés au chariot
Dispositifs Le stockage des dispositifs médicaux/équipements (ex. ECG) doit être
médicaux fait de manière à les protéger. S’il n’est pas possible de les ranger dans
des armoires, il est conseillé de les couvrir d’une housse en plastique
entre chaque usage, pour éviter qu’ils soient contaminés lors des soins
et protégés de la poussière.
Retraitement  utilisation de dispositifs médicaux (DM) à usage unique est à
privilégier
 En cas d’utilisation de DM stérile à usage multiple, un circuit de pré

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désinfection est obligatoire. Le bac prévu à cet effet sera stocké dans
un local «sale» ou une /zone «sale» clairement délimités, permettant le
rinçage des DM et le changement de la solution de trempage.
Médicaments Généralités - La salle de soins peut être associée à la pharmacie de l’unité pour
autant que cette dernière soit physiquement distincte, armoires fermées
à clé et emplacement dédié à la préparation des médicaments
- Les frigos à médicaments sont réservés à cet usage
Entretien Les armoires à pharmacie ainsi que le frigo à médicaments sont à
nettoyer 4 x/an. La température du frigo est à contrôler 1x/jour
Généralités Il est impératif de nettoyer immédiatement toute souillure contenant
du sang ou d’autres liquides biologiques
Entretien Fréquence et - Le sol des salles de soins/pharmacies sont à risque infectieux bas. Ils
produits seront nettoyés 1x/jour avec un détergent ;
- Les surfaces de travail doivent être nettoyées/désinfectées au
minimum 1x/jour ou plus si nécessaire, avec un
détergent/désinfectant ;
- Les chiffons de nettoyage seront en microfibre, changés 1x/jour. Les
lingettes à base d’alcool peuvent être utilisées entre 2 patients

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I- CLASSEMENT DES LOCAUX

Zone 1 : Elle n’accueille pas de malades ; les exigences d’hygiène sont à rapprocher de
celles d’une simple collectivité : hall d’honneur, bureaux, services administratifs, services
économiques, services techniques (maintenance), maison de retraite, résidence pour
personnes âgées

Zone 2 : Elle regroupe les secteurs non infectieux et non hautement sensibles :
 circulation, halls, ascenseurs, montées d’escalier, salle d’attente, consultation
d’extérieure, maternité, unité d’hébergement pour personnes âgées, service
long et moyen séjour, cure médicale, psychiatrie, stérilisation centrale (zone
lavage)
Zone 3 : l’objectif sera d’éviter la propagation des germes pour des patients plus fragiles :
 pédiatrie, soins intensifs, urgences, salle de travail, secteur d’hospitalisation
court séjour, laboratoire, radiologie, hémodialyse, réanimation, exploration
fonctionnelle, stérilisation centrale (côté propre), salle d’eau, toilettes, cuisine ;

Zone 4 : La technique et les méthodes de travail tendront à obtenir une ultra propreté évitant
l’apport des germes extérieurs

 néonatalogie, bloc opératoire, service brûlés, immunodéprimés, service greffe,


chimiothérapie, oncologie, oncohématologie

II- Le but :

 améliorer la qualité de l’hygiène à l’hôpital ;


 uniformiser les techniques et les produits utilisés ;

III-Objectifs :

 Abaisser la contamination de l’environnement en éliminant les matières organiques ;


 Aboutir à la propreté visuelle, l’esthétique et la maintenance des locaux ;

XI- ENTRETIEN DE LA CHAMBRE :

1-Objectif:
Eliminer la flore contaminante des surfaces, sols, parois, mobiliers afin de garantir une
qualité visuelle et bactériologique.

2-Indications :
 entretien quotidien, hebdomadaire ;
 après la sortie d’un malade ;

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3-Recommandations :
 attendre environ 15 minutes après la réfection du lit
 si possible, aérer la pièce

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E- Leçon N06 : Gestion des déchets biomédicaux

Objectifs d’apprentissage : A la fin de la leçon l’étudiant sera capable de :

- expliquer l’importance des déchets biomédicaux dans la prévention et le


contrôle des infections,
- Appliquer selon les protocoles de l’établissement de santé (hôpital) la
gestion des déchets biomédicaux ;

I- Définition :

Il s'agit de déchets anatomiques humains constitués de tissus, d'organes et de membres


humains (placenta, utérus, vésicule biliaire, etc.)

En Afrique, avec le peu des moyens humains et financiers dont disposent les établissements
sanitaires, la situation liée à la gestion efficace reste un défi à relever. La majorité des
hôpitaux et institutions sanitaires de ce continent, n’assurent pas correctement la gestion des
déchets biomédicaux, ce qui représente un risque de contamination tant pour la population
que pour l’environnement.

Les déchets constituent un grand problème de santé publique au point que les incidences
environnementales et sanitaires sont certaines. Disons que la mauvaise gestion de déchets
biomédicaux (DBM) peut être à l’origine de plusieurs infections, comme le paludisme, les
cancers, l’Ebola, les infections nosocomiales, Hépatites A et B, etc.

Lorsque le tri n'est pas effectif, ces déchets de soins de santé devront être gérés avec
précaution comme s'ils étaient infectieux et dangereux. Le conditionnement se fait selon les
types de déchets. Les déchets perforants doivent être conditionnés dans des boîtes de
sécurité standards.

Catégorisation des déchets médicaux dangereux :


1 Déchets piquants et tranchants (ci- Déchets présentant un danger de blessure
après «les piquants/tranchants»)
a. Déchets présentant un danger - Déchets contenant du sang, des sécrétions ou
de contamination des excrétions présentant un danger de
contamination.
2 - Parties du corps, tissus présentant un danger de
contamination.

c. Déchets infectieux - déchets contenant d’importantes quantités de


matériel, substances ou milieux de culture
présentant un risque de propagation d’agents
infectieux (cultures d’agents infectieux, déchets
de patients infectieux à l’isolement)
3 a. Déchets de médicaments Déchets de médicaments, médicaments périmés
et récipients ayant contenu des médicaments.
b. Déchets cytotoxiques Cytotoxiques périmés, restes de cytotoxiques,

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matériel contaminé par des cytotoxiques.


c. Déchets contenant des métaux Piles, déchets de mercure (thermomètres ou
lourds tensiomètres cassés, ampoules fluorescentes ou
fluocompactes).
d. Déchets chimiques Déchets contenant des substances chimiques:
restes de solvants de laboratoire, désinfectants,
bains de développement et de fixation
photographique.
4 Réservoirs sous pression Bonbonnes de gaz, bombes aérosol.
Déchets radioactifs Déchets contenant des substances radioactives:
radionucléides utilisés en laboratoire ou en
5 médecine nucléaire, urine ou excréta de patients
traités

Tri des déchets :

La façon la plus simple d’identifier les différentes catégories de déchets et d’encourager le tri
est de séparer les déchets dans des conteneurs ou des sacs en plastique de différentes couleurs
et/ou marqués d’un symbole. Les recommandations internationales sont les suivantes :

Recommandations pour le codage (OMS – PNUE/SCB 2005)

N0 ordre Catégorie de déchet Codage couleur Symbole Type de


conteneurs
1 Déchets domestiques Noir Sacs plastique
2 Déchets piquants et Jaune Conteneurs à piquants/
tranchants tranchants
3 a. Déchets présentant un Jaune Sacs plastique ou
danger de contamination conteneurs

b. Déchets anatomique
4 Déchets infectieux Jaune, marqué Sacs plastique ou
«hautement infectieux conteneurs pouvant être
» et passés à l’autoclave
Déchets chimiques ou Brun avec symbole Sacs plastique,
pharmaceutiques approprié (voir annexe conteneurs
4, chapitre 4:
Étiquetage des produits
5 chimiques).

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ANNEXES :

I-Produits de décontamination et procédés :

Type d’eau de Javel (Pays) Chlore disponible % Dilution pour obtenir une
solution à 0,5 %
Household bleach (Canada, USA) 5% 1 part d’eau de Javel pour 9
parts d’eau.

Eau de Javel (France) 15° 5% 1 part d’eau de Javel pour 9


Chlorum parts d’eau.

Extrait de Javel (France) 48° 15 % 1 part d’eau de Javel pour


29 parts d’eau
Choros (Royaume-Uni) 10 % 1part d’eau de Javel pour
19 parts d’eau.
JIK (Kenya) 3,5 % 1part d’eau de javel pour 6
parts d’eau.
Eau de Javel « la croix » 12° 3,6% 1Part d’eau de Javel pour 6
Chlore Côte d’Ivoire parts d’eau.

Eau de Javel "la croix" 8° de chlore 2,4 % 1 part d’eau de Javel pour 4
Sénégal parts d’eau.

MODE CALCUL DE POURCENTAGE :

Pour calculer le pourcentage d'une valeur, on multiplie la valeur partielle par 100, puis on divise par
la valeur totale. La formule pour calculer le pourcentage d'une valeur est donc : Pourcentage (%) =
100 x Valeur partielle/Valeur totale

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