Capture D'écran . 2023-12-19 À 12.30.17
Capture D'écran . 2023-12-19 À 12.30.17
Capture D'écran . 2023-12-19 À 12.30.17
Texte :
Le lendemain de notre sortie avec Lalla Aicha, ma mère me fît part de son intention de me garder à la
maison durant toute l'absence de mon père. Elle invoqua deux solides raisons : la première : je n'étais plus
qu'un paquet d'os et mon teint rappelait l'écorce de grenade; la seconde : ma mère se sentait de plus en
plus seule, ma présence lui faisait oublier ses malheurs.
Autant pour se distraire que pour attendrir les saints de la ville sur notre sort, ma mère décida de
m'emmener chaque semaine prier sous la coupole d'un Saint. Notre ville foisonne de tombes qui abritent les
restes de chorfas, de chefs de confréries, de pieux législateurs auxquels la foi populaire reconnaît des
pouvoirs. Chaque santon a son jour de visite particulier : le lundi pour Sidi Ahmed ben Yahïa, le mardi pour
Sidi Ali Diab, le mercredi pour Sidi Ali Boughaleb, etc. Tout cela, je le savais, tout le monde le Savait. Nous
trouvions simple, naturel, harmonieux, parfaitement sage ce que nos ancêtres avaient établi. Personne ne
se serait avisé d'en rire.
Les jours avaient un sens. Pour moi, ils possédaient même une couleur. Le lundi s'associait dans mon
imagination au gris clair, le mardi, au gris foncé, un peu fumeux, le mercredi brillait d'un éclat doré comme
un soir d'automne, le jeudi froid et bleu contrastait avec le jaune rutilant du vendredi, la pâleur du samedi
annonçait le vert triomphant du dimanche. Je n'avais jamais entretenu personne de ces découvertes. Si
j'avais été femme, si j'avais été riche, j'aurais porté chaque jour une robe de la couleur qui convenait. Ma vie
en aurait été plus belle, plus équilibrée, plus heureuse. Mais je n'étais pas femme et nous n'étions guère
riches, surtout depuis le départ de mon père. Ma mère faisait une cuisine maigre, mêlait de la farine d'orge
au pain de froment. Elle riait moins, ne racontait plus d'histoires. Il nous restait les longues promenades que
nous faisions pour nous rendre aux divers sanctuaires deux ou trois fois par semaine. Nous formulions les
mêmes plaintes, demandions la réalisation des mêmes vœux. Nous versions toujours les mêmes larmes
indigentes et nous repartions vers notre demeure. Ces visites me fatiguaient. Je ne pouvais pas refuser d'y
participer. La présence d'un enfant rendait les hommes de Dieu plus attentifs et plus favorables.
2. D'après votre lecture de l’œuvre, quel métier (activité) exerce chacun de ces personnages ? (0,5x2)
A. Abdallah. B. Lalla Kanza.
3. Dans le lieu où se trouvait le narrateur : (Mettez une croix dans la case qui convient) (0,25x4)
Enoncés Vrai Faux
a. Les autres enfants étaient à l'aise
b. Les femmes parlaient à voix basse
c. Le narrateur y est venu tout seul
Les femmes rangeaient leurs affaires dans des valises
4. Quels sentiments le narrateur éprouve-t-il dans le dernier paragraphe du texte ? (se limiter à deux
sentiments) (0,5x2)
5. Dans ce même paragraphe (le dernier) :
a. À quoi le narrateur compare-t-il ce lieu ? (0,5)
b. Justifiez votre réponse en vous limitant à deux indices. (0,25x2)
6. Précisez le mode d'énonciation (le système énonciatif) utilisé dans chacun des deux énoncés ci-dessous.
a. Je ne veux pas aller en Enfer. (0,5 pt)
b. Dès notre arrivée, nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. (0,5 pt)
7. Relevez dans le texte :
a. Quatre mots relatifs au champ lexical du « corps humain ». (0,25x4)
b. Une phrase comportant une comparaison. (1 pt)
8. À votre avis, le narrateur a-t-il gardé un bon souvenir du lieu où il était ? Justifiez votre réponse. (1pt)
9. D'après votre lecture du passage, quelle idée faites-vous du narrateur ? (1 pt)
Production écrite : (10 points)
Sujet :
De nos jours, les jeunes préfèrent quitter leur maison familiale après leur mariage, pour aller habiter ailleurs.
Qu’en pensez-vous ?
Rédigez un texte dans lequel vous exprimez votre point de vue en l’illustrant par des exemples précis.
Examen régional : Académie de Fès (session de juin 2014)
TEXTE :
Nous mangeâmes copieusement. La table débarrassée, ma mère nous servit du thé à la menthe et parla des
menus1 événements de la journée. Mon père sirotait son thé et répondait rarement. La lumière baissa une
seconde, ma mère moucha la bougie avec une paire de ciseaux. Elle en profita pour déclarer que les bougies
devenaient de moindre qualité, qu'il en fallait une tous les trois jours et que la pièce paraissait lugubre2 avec
toutes ces ombres qui s'amassaient dans les angles.
- Tous les gens « bien» s'éclairent au pétrole, dit-elle pour conclure.
Ces propos laissaient mon père dans une indifférence totale. Mes yeux brillaient de curiosité. J'attendais son
verdict. J'admirais intérieurement l'habileté3 de ma mère. Je fus déçu. Sans commentaire, mon père se
prépara pour dormir. Je gagnai mon lit. Je rêvai cette nuit d'une belle flamme blanche que je réussis à tenir
prisonnière dans mon cabochon4 de verre taillé en diamant.
Le lendemain, à mon retour du Msid pour le déjeuner, je sautai de joie et de surprise lorsque je découvris,
accrochée au mur de notre chambre, bien au centre, une lampe à pétrole identique à celle de notre voisine.
Le matin, Driss le teigneux, en venant chercher le couffin pour les provisions, l'avait tendue à ma mère. Il avait
fait emplette5 en outre d'une bouteille de pétrole et d'un entonnoir6.
La Chouafa qu'on appelait « tante Kanza » monta admirer notre nouvelle acquisition, nous souhaita toutes
sortes de prospérités7. Ma mère rayonnait de bonheur. Elle devait trouver la vie digne d'être vécue et le
monde peuplé d'êtres d'une infinie bonté.
………………………………………………………………..
1- Menu : ici, sans grande importance. 2- Lugubre : triste et inquiétant. 3- Habileté : qualité d’une
personne intelligente. 4- Cabochon : pierre fine ou précieuse 5- Faire emplette : acheter. 6- Entonnoir : petit
instrument qui sert à verser un liquide dans un récipient à ouverture étroite. 7- Prospérités : ici, moments
heureux.
I. ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
1. Lisez le texte et répondez à ces questions :
A. Indiquez le nom de l’auteur de l’œuvre dont on a extrait ce texte. (0,5 pt)
B. Indiquez le nom du narrateur. (0,5 pt)
C. Cette œuvre est-elle un roman à thèse, un roman autobiographique ou bien un roman d’aventures ? (0,25
D. Relevez dans le texte un indice montrant que c’est une œuvre de littérature maghrébine d’expression
française. (0,25 pt)
2. En parlant des gens « bien », Lalla Zoubida pensait-elle à Fatma Bziouya, Rahma ou Kanza la voyante ? (0,5 pt)
3. Recopiez puis complétez le tableau suivant : (0,5 pt x 2)
Les arguments employés par la mère pour montrer les Passages qui le montrent dans le 1er paragraphe.
défauts des bougies :
- Les bougies ne sont pas économiques. a- ……………………………………………………………………..……
- On se sent mal à l’aise dans une chambre éclairée aux b- ……………………………………………………………………..……
bougies.
4. Dites si l’affirmation suivante est vraie ou fausse : « Après avoir écouté sa femme, le père semblait intéressé par
sa proposition. » (0,5 pt)
Justifiez votre réponse par une phrase relevée dans le 2ème paragraphe. (0,5 pt)
5. Le narrateur porte-t-il un jugement valorisant ou dévalorisant sur la façon dont sa mère a abordé le sujet de
l’achat de la lampe ? (0,5 pt)
Justifiez votre réponse en relevant une phrase qui le montre. (0,5 pt)
6. Quels sont les deux sentiments que le narrateur a éprouvés en découvrant la lampe accrochée au mur de la
chambre ? (0,5 pt x 2)
7. Relevez puis nommez la figure de style décrivant le sentiment éprouvé par la mère à la fin du texte. (0,5 pt x 2)
8. La tonalité qui domine dans le dernier paragraphe est-elle tragique, polémique ou lyrique ? (1 pt)
9. D'après vous, le père a-t-il bien fait de satisfaire le désir de sa femme en achetant la lampe à pétrole ?
Justifiez votre réponse par un argument personnel. (1 pt)
10. La mère du narrateur tenait absolument à avoir une lampe tout à fait semblable à celle de sa voisine. A-t-elle
raison d’adopter ce comportement ?
Justifiez votre opinion par un argument. (1 pt)
TEXTE :
Mon père, rassasié, but une gorgée d’eau, s'essuya la bouche, tira à lui un coussin pour s'accouder et
demanda :
- Avec qui t'es-tu encore disputée ?
La phrase eut sur ma mère un effet magique. Elle cessa de pleurer, releva la tête et, avec une explosion de
fureur, s'adressa à mon père :
- Mais avec la gueuse du premier étage, la femme du fabricant de charrues ! Cette dégoûtante créature a
souillé mon linge propre avec ses guenilles qui sentent l'étable .Elle ne se lave jamais d’ordinaire, elle garde
ses vêtements trois mois, mais pour provoquer une querelle, elle choisit le lundi, mon jour de lessive, pour
sortir ses haillons. Tu connais ma patience, je cherche toujours à aplanir les difficultés, je ne me départis
jamais de ma courtoisie coutumière ; je tiens cela de ma famille, sous sommes polis. Les gens qui nous
provoquent par des paroles grossières perdent leur temps .Nous savons conserver notre calme et garder
notre dignité. Il a fallu cette pouilleuse ...
La voix de Rahma troua la nuit.
- Pouilleuse ! Moi ! Entendez-vous, peuple des Musulmans ? La journée ne lui a pas suffi, les hommes sont
maintenant dans la maison et pourront témoigner devant Dieu qui de nous deux a dépassé les limites des
convenances.
Ce qui se passa après ne peut être décrit par des mots, Ce furent d'abord des cris aigus et prolongés, des
vociférations, des sons sans suite et sans signification .Chacune des antagonistes, penchée hors de sa
fenêtre, gesticulait dans le vide, crachait des injures que personne ne comprenait, s'arrachait les cheveux
.Possédées du démon de la danse, elles faisaient d'étranges contorsions .Voisins et voisines sortirent de
leurs chambres et mêlèrent leurs cris aux cris des deux furies. Les hommes, de leur voix graves, les
exhortaient au calme, insistaient pour qu'elles maudissent solennellement Satan, mais ces sages conseils les
excitaient davantage.
Le bruit devient intolérable. C'était une tempête, un tremblement de terre, le déchaînement des forces
obscures, l'écroulement du monde.
Je n'en pouvais plus .Mes oreilles étaient au supplice, mon cœur dans ma poitrine heurtait avec force les
parois de sa cage. Les sanglots m'étouffèrent et je m'écroulai aux pieds de ma mère, sans connaissance.
ÉTUDE DE TEXTE : (10 points)
1. Recopiez et complétez : (1 pt)
Titre de l’œuvre Genre de l’œuvre Auteur Un autre titre de ses œuvres
TEXTE :
Nous quittâmes cette atmosphère de faste1 pour nous trouver dans le quartier des épices. Nous
étions près de la médersa Attarine, cette belle maison où logent les étudiants, quand je rappelai à
ma mère la satinette de Lalla Kanza la Chouafa. Ma mère me félicita d'avoir une si bonne mémoire.
Elle rebroussa chemin. Le long de la rue elle maudissait toutes les chouafas de la terre, ces femmes
calamiteuses qui ne manquaient aucune occasion de vous empoisonner la vie. Elle se demandait ce
qu'elle avait bien pu faire de l'argent de cette maudite sorcière de Kanza qui pouvait, si elle le voulait,
faire ses commissions elle-même. Elle se mit à l'angle d'une boutique, entreprit de minutieuses
recherches, s'énerva, s'agita, lança de nouvelles imprécations contre les chouafas et leurs acolytes2,
finit par retrouver l'argent au fond d'une poche de son caftan.
Nous ne tardâmes pas à trouver un marchand de satinette. Sans discuter le prix, ma mère
demanda un certain nombre de coudées. Elle le paya et nous partîmes enfin.
La bonne humeur de ma mère avait disparu. Elle ne cessa pas de me gourmander 3 sans raison
jusqu'à l'arrivée chez nous. Elle remit à Lalla Kanza sa satinette noire, lui rendit sa monnaie et monta
l'escalier, gémissant et soupirant à chaque marche.
Rahma sortit sur le palier. Elle nous invita dans sa chambre. Elle demanda à ma mère de lui
montrer ses acquisitions.
La chambre de Rahma était de mêmes dimensions que la nôtre. Une cloison de bois patinée par
l'âge, la coupait aux trois quarts. Derrière cette cloison, Rahma entassait ses provisions d'hiver. Elles
consistaient surtout en pains de sel d'un rose taché de gris et en grappes d'oignons. La pièce meublée
pauvrement de matelas bosselés et d'une natte de jonc (…)
…………………………………………………………..……
1-Faste : richesse. / 2-Acolytes : compagnons. / 3-Gourmander : blâmer, gronder
COMPRÉHENSION : (10 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant : 1pt
Titre de l’œuvre Auteur Genre littéraire Autre œuvre du même auteur
Sujet : Pour certains, les amis virtuels (rencontrés sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter …) sont
plus fidèles et plus serviables que les amis réels (qu’on fréquente dans la réalité).
Partagez-vous cette affirmation ?
Exprimez votre point de vue dans un texte argumentatif cohérent.
Examen régional : Académie de Rabat-Salé-Zair (session de juin 2015)
(…) Ma mère oublia que Rahma n'était qu'une un mouchoir, qui avec le bas de sa chemise. Je continuais
pouilleuse, une mendiante d’entre les mendiantes. Tout à pousser des cris prolongés. Elles essayèrent de me
émue, elle se précipita au premier étage en criant : consoler.
- Ma sœur ! Ma pauvre sœur ! Que t'est-il arrivé ? Ma mère me dit :
- Nous pouvons peut-être te venir-en aide. Cesse de - Arrête ! Sidi Mohammed, on retrouvera Zineb, arrête !
pleurer, tu nous déchires le cœur. Tu vas te faire mal aux yeux avec toutes ces larmes.
Toutes les femmes entourèrent Rahma la Hoquetant, je lui répondis :
malheureuse. Elle réussit enfin à les renseigner : Zineb - Cela m'est égal qu'on ne retrouve pas Zineb, je pleure
avait disparu, perdue dans la foule. En vain, sa mère parce que j'ai faim !
avait essayé de la retrouver dans les petites rues Ma mère me saisit par le poignet et m'entraîna,
latérales, Zineb s'était volatilisée, le sol l'avait engloutie courroucée. (…)
et il n'en restait pas la moindre trace. Mon père arriva, comme de coutume, après la prière de
La nouvelle de cette disparition se propagea l'Aacha. Le repas se déroula simplement, mais à l'heure
instantanément dans le quartier. Des femmes inconnues du thé, maman parla des événements de la journée. Elle
traversèrent les terrasses pour venir prendre part à la commença :
douleur de Rahma et l'exhorter à la patience. Tout le - Cette pauvre Rahma a passé une journée dans les
monde se mit à pleurer bruyamment. Chacune des affres de l'angoisse. Nous avons toutes été bouleversées.
assistantes gémissait, se lamentait, se rappelait les - Que s'est-il passé ? demanda mon père.
moments particulièrement pénibles de sa vie, Ma mère reprit :
s'attendrissait sur son propre sort. - Tu connais Allal le fournier qui demeure à Kalklyine ?
Je m'étais mêlé au groupe des pleureuses et j'éclatai Si, si, tu dois le connaître. Il est marié à Khadija, la sœur
en sanglots. Personne ne s'occupait de moi. Je n'aimais de notre voisine Rahma. Il y a un an, ils sont venus passer
pas Zineb, sa disparition me réjouissait plutôt, je pleurais une semaine ici chez leurs parents ; ce sont des gens
pour bien d'autres raisons. D'abord, je pleurais pour honnêtes, pieux et bien élevés. Mariés depuis trois ans ils
faire comme tout le monde, il me semblait que la désiraient vivement avoir un enfant. La pauvre Khadija a
bienséance l'exigeait; je pleurais aussi parce que ma consulté les guérisseurs, les fqihs, les sorciers et les
mère pleurait et parce que Rahma, qui m'avait fait chouafas sans résultat. Il y a un an, ils sont allés en
cadeau d'un beau cabochon de verre, avait du chagrin ; pèlerinage à Sidi Ali Bou Serghine. Khadija se baigna dans
mais la raison profonde peut-être, c'était celle que je la source, promit au saint de sacrifier un agneau si Dieu
donnai à ma mère lorsqu'elle s'arrêta, épuisée. Toutes exauçait son vœu. Elle a eu son bébé.
les femmes s'arrêtèrent, s'essuyèrent le visage, qui avec
I. Étude de texte (10 points)
1. Recopiez et complétez le tableau suivant. (1 pt)
Titre de l’œuvre Auteur Genre littéraire Une autre œuvre du même auteur
TEXTE :
Ma mère avait cuisiné une pile de galettes en pâte feuilletée, de forme carrée. Elle les enduisit de beurre frais
et de miel. C'était un délice. Je pris deux grands verres de thé à la menthe.
Pendant le repas, mes parents établirent un programme pour la journée. Le matin, mon père se proposait de
m'emmener à Moulay Idriss, le patron de la ville. Après la prière en commun, nous reviendrions déjeuner.
L'après-midi, j'accompagnerais ma mère chez notre amie Lalla Aicha. J'aurais le droit d'emporter avec moi l'une
de mes trompettes; le tambour en poterie fragile risquait de se casser en route.
Ma bonne étoile en décida autrement. Après avoir baguenaudé avec mon père dans les rues encombrées de
passants, après avoir fait l'acquisition d'un plat de céramique bleue sur la place des notaires où les potiers
exposaient ce jour leur production, nous pénétrâmes dans le sanctuaire de Moulay Idriss. Là, nous accomplîmes
les rites de la prière de louli et nous partîmes déjeuner.
Lalla Aicha vint nous surprendre à la fin du repas. Ma mère manifesta une grande joie à la revoir. Les deux
femmes se prodiguèrent mutuellement des baisers pointus, des formules de politesse et des mots aimables.
Mon père les laissa à leurs effusions, disparut.
J'avais une envie folle de jouer du tambour, de lancer quelques beuglements avec ma trompette mais je
savais que ma mère ne tolérerait pas de tels débordements. Je m'abstins. J'attendais le soir pour me livrer
corps et âme à la musique. Je restais dans un coin à écouter les propos de notre visiteuse. Elle laissa entendre
dès son arrivée, qu’elle avait beaucoup à raconter. Ma mère disposait de tout son temps et frétillait de
curiosité. Elle n'oublia pas, malgré tout, de remplir ses devoirs d’hôtesse. Elle souffla sur la braise, ajouta une
bolée d'eau dans la bouilloire, rinça les verres. Elle ouvrit une boîte de fer blanc et en sortit une demi-douzaine
de gâteaux de semoule.
- Lalla Aicha, installe- toi sur le grand divan; le thé sera bientôt prêt. Non! Non ! J'ai dit sur le grand divan, à la
place d'honneur! Je t'en supplie, installe-toi confortablement, insista ma mère.
Lalla Aicha s'affala au milieu des coussins, soupira de satisfaction et commença son récit.
I. Compréhension : (10points)
1. Lisez le texte et répondez à ces questions :
a. De quelle œuvre a-t-on extrait ce texte ? b. Quel en est l'auteur ?
2. A partir de votre lecture du texte :
a. Recopiez et complétez :
Personnages Le narrateur Son père Sa mère La visiteuse
Prénoms correspondants
b. D'après votre lecture de l’œuvre, à quelle occasion les parents ont-ils établi un programme pour la
journée ?
3. Est-ce que ce programme a été entièrement respecté ? Justifiez votre réponse.
4. Relevez dans le texte :
a. Un indice qui montre que la mère est autoritaire. b. Un indice qui montre que l'enfant est obéissant.
5. "Ma bonne étoile en décida autrement".
Dans cette phrase, l'expression "bonne étoile" signifie :
a. Etoile filante. b. Vedette et star. c. Chance et fortune.
Recopiez la bonne réponse.
6. « Lalla Aicha installe-toi sur le grand divan; le thé sera bientôt prêt. Non ! Non ! J'ai dit sur le grand divan, à la
place d’honneur ! »
a. Cet énoncé est-il un récit ou un discours ? b. Justifiez votre réponse.
7. "J'avais une envie folle de jouer du tambour"
La figure de style employée dans cette phrase est-elle :
a. Une hyperbole. b. Une métaphore. C. Une comparaison.
8. Relevez dans le texte quatre mots ou expressions appartenant à la culture marocaine.
9. Après l'arrivée de lalla Aicha, le père disparut en laissant les deux femmes tête à tête.
a. Que pensez-vous du comportement du père ? b. Justifiez votre réponse.
10. Thé, gâteaux et formules de politesse pour accueillir l'invité, comme le veut la tradition.
a. Cette manière de recevoir, existe-t-elle encore dans notre société ? b. Justifiez votre réponse.
II. Production écrite:(10 points)
Sujet :
" Vivre loin de sa famille est positif pour un adolescent "
Partagez-vous ce point de vue ?
Développez votre réflexion en vous appuyant sur des arguments précis.
Examen régional de Souss-Massa 2017
TEXTE DE BASE :
L’appel d’un mendiant1 nous arrivait de la rue. J’entendais le bruit de sa canne. C’était sûrement un aveugle.
Je perdais mes babouches tous les trois pas. Mes parents voyaient grand. Ni les vêtements, ni les chaussures n’étaient
à ma taille. Mais j’étais heureux.
Une fois dans la rue, mon père me glissa dans la main une pièce de cinq francs et me mit entre les bras le cierge2 dont
nous avions fait l’acquisition. C’étaient là mes cadeaux de nouvel an pour le maître d’école.
Les passants que nous rencontrions me souriaient avec bienveillance. Les boutiques étaient ouvertes, les rues
éclairées. Je faisais de terribles efforts pour retenir mes babouches. De loin, j’aperçus les fenêtres à auvents de notre
école.
Je faillis lâcher mon cierge d’enthousiasme. Des grappes de lumière pendaient et transformaient cette façade
habituellement triste et poussiéreuse en un décor de féerie. Les lampes à huile, diversement colorées, scintillaient et
par leur seule présence créaient un climat raffiné de fête et de joie.
Je hâtai le pas. Les voix des élèves montaient claires dans la fraîcheur du matin. Elles rivalisaient de gaîté avec les
dizaines de petites flammes qui dansaient dans leur bain d’huile et d’eau teintée des couleurs de l’arc-en-ciel. Cette
impression de fête fabuleuse s’accentua lorsque je poussai la porte du Msid.
………………………………………………………
1-Mendiant : pauvre. 2-Cierge : bougie
………………………………………………………
I. COMPRÉHENSION (10 points)
2. A. Donnez les noms des personnages dont on parle dans le texte (le père et l’enfant).
B. Dans quelle ville se trouvent-ils ?
3. Pourquoi l’enfant perd-il ses babouches ?
4. A. Où vont le père et son enfant ?
B. Pourquoi ?
5. Quel sentiment éprouve l’enfant ?
6. « Les voix des élèves montaient claires dans la fraîcheur du matin. »
A. Dans cette phrase, le jugement est-il valorisant ou dévalorisant ?
B. Justifiez votre réponse.
7. Recopiez et complétez le tableau suivant :
Phrase Temps employé Infinitif du verbe
- Mon père me glissa dans la main une pièce
- Je faisais de terribles efforts
8. « Je faisais de terribles efforts pour retenir mes babouches. »
La figure de style utilisée dans cette phrase est :
A. une métaphore
B. une comparaison
C. une hyperbole
Recopiez la bonne réponse.
9. Les vêtements traditionnels ont-ils encore leur place dans le Maroc d’aujourd’hui ?
Justifiez votre réponse.
10. Pourquoi doit-on être reconnaissant envers nos enseignants ?
Texte:
Un matin, nous nous préparions pour sortir, quand quelqu'un frappa à la porte de la maison. Il demanda si c'était
bien là qu'habitait le Maalem Abdeslem, le tisserand. Les voisines lui répondirent par l'affirmative. Kanza, la
Chouafa, appela ma mère.
- Zoubida ! Zoubida ! Quelqu'un « vous » demande.
Ma mère avait naturellement tout entendu déjà. Elle avait pâli. Elle restait au centre de la pièce, une main sur la
poitrine, sans prononcer un mot. Qui pouvait bien nous demander ? Etait-ce un messager de bon augure ou le
porteur d'une mauvaise nouvelle ? Peut-être un créancier que mon père avait oublié de nous signaler ! La petite
somme d'argent que mon père nous avait laissée avant son départ, avait fondu. Les quelques francs qui nous
restaient étaient destinés à l'achat de charbon.
Enfin, ma mère répondit d'une voix qui tremblait légèrement :
- Si quelqu'un désire voir mon mari, dis-lui, je te prie, qu'il est absent.
Kanza fit la commission à haute voix à l'inconnu qui attendait derrière la porte de la maison. Un vague murmure
lui fit écho. Kanza, pleine de bonne volonté, nous le traduisit en ces termes :
Zoubida ! Cet homme vient de la campagne, il t'apporte des nouvelles du Maalem Abdeslem. Il dit qu'il a quelque
chose à te remettre.
Ma mère reprit courage. Un sourire illumina sa face.
- C'est exactement ce que je pensais, dit-elle en se précipitant vers l'escalier.
Elle descendit les marches à toute allure. Pour la première fois de ma vie, je la voyais courir. Je la suivis. Je ne
pouvais pas espérer la gagner de vitesse. Quand j'arrivai dans le couloir d'entrée ma mère discutait déjà par
l'entrebâillement de la porte avec un personnage invisible. L'ombre disait d'une voix rude:
- Il va bien, il travaille beaucoup et met tout son argent de côté. Il vous dit de ne pas vous inquiéter à son sujet. Il
m'a donné ceci pour vous.
Je ne voyais pas ce qu'il remettait à ma mère par la fente de la porte. Ma mère retroussa le bas de sa robe et
serra précieusement dans ses plis le trésor que lui remettait l'inconnu.
- Il y a encore ceci, dit la voix. C'est tout.
Étude de texte: (10 points)
1. Lisez le texte et répondez à ces questions : (0,25 pt x 4)
a. De quelle œuvre ce texte est-il tiré ? b. À quel genre appartient-elle ? c. En quelle année a-t-elle été
publiée ? d. Qui en est l'auteur ?
2. Pour situer ce texte dans l’œuvre, répondez aux questions suivantes :
a. Quelles étaient les circonstances qui avaient obligé le père du narrateur à quitter sa famille ? (0,5 pt) b.
Où est-ce qu'il est allé travailler ? (0,25 pt) c. Quel était son nouveau travail ? (0, 25 pt)
3. Dans cet extrait :
a. Qui raconte ? (0,5 pt) b. Où se passe la scène ? (0,5 pt)
4. Le narrateur parle d'un homme :
a. D'où vient cet homme ? (0,5 pt)
b. Qui l'avait envoyé ? (0,5 pt)
5. D'après le texte, quelles sont les deux raisons qui justifient la visite de cet homme ? (0,5 pt x 2)
6. À qui renvoient les deux pronoms soulignés dans le texte ? (0,5 pt x 2)
Il m'a donné ceci pour vous (il et vous)
7. « Il y a encore ceci dit la voix ». Cet énoncé comporte : (1 pt)
a - Une comparaison. b - Une métonymie. c - Une antithèse.
8. Que signifie l'expression soulignée dans l'énoncé suivant :
« Je ne pouvais pas espérer la gagner de vitesse » ? (1 pt)
9. À votre avis, pourquoi la mère discutait-elle avec l'homme par l’entrebâillement de la porte ? (1 pt)
10. D'après le texte, la mère avait tout entendu, elle avait pâli sans pouvoir prononcer un mot. Si vous aviez été
à sa place, auriez-vous eu la même attitude ? (1 pt)
Production écrite (10 points)
Sujet :
Actuellement, il existe encore des personnes qui pensent que la femme doit rester à la maison pour
s'occuper de son foyer et que c'est l'homme qui doit subvenir aux besoins de sa famille.
Partagez-vous ce point de vue ?
Développez votre réflexion sur le sujet en vous appuyant sur des arguments pertinents et sur des
exemples précis.