La mère raconte des souvenirs de promenades dominicales en famille lorsque les enfants étaient plus jeunes, avant qu'ils ne grandissent et ne s'éloignent les uns des autres. Elle décrit leurs habitudes du dimanche et les pique-niques qu'ils faisaient ensemble.
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La mère raconte des souvenirs de promenades dominicales en famille lorsque les enfants étaient plus jeunes, avant qu'ils ne grandissent et ne s'éloignent les uns des autres. Elle décrit leurs habitudes du dimanche et les pique-niques qu'ils faisaient ensemble.
La mère raconte des souvenirs de promenades dominicales en famille lorsque les enfants étaient plus jeunes, avant qu'ils ne grandissent et ne s'éloignent les uns des autres. Elle décrit leurs habitudes du dimanche et les pique-niques qu'ils faisaient ensemble.
La mère raconte des souvenirs de promenades dominicales en famille lorsque les enfants étaient plus jeunes, avant qu'ils ne grandissent et ne s'éloignent les uns des autres. Elle décrit leurs habitudes du dimanche et les pique-niques qu'ils faisaient ensemble.
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Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990, scène 4 , 1ère partie.
1 La Mère. - Le dimanche... 33 Le dimanche
2 Antoine. - Maman ! 34 - ce que je raconte - 3 La Mère. - Je n'ai rien dit 35 le dimanche nous allions nous promener. 4 je racontais à Catherine. 36 Pas un dimanche où on ne sortait pas, comme un rite, je disais cela, un rite, 5 Le dimanche... 37 une habitude. 6 Antoine. - Elle connaît ça par cœur. 38 On allait se promener, impossible d'y échapper. 7 Catherine. - Laisse-la parler, 8 tu ne veux laisser parler personne. 39 Suzanne. - C’était l’histoire d’avant, 9 Elle allait parler. 40 lorsque j’étais trop petite 10 La Mère. - Cela le gêne. 41 ou lorsque je n’existais pas encore. […] 11 On travaillait, 12 leur père travaillait, je travaillais 42 La Mère. - Après ils eurent treize et quatorze ans, 13 et le dimanche 43 Suzanne était petite, ils ne s’aimaient pas beaucoup, ils se chamaillaient toujours, ça 14 - je raconte, n'écoute pas -, 44 mettait leur père en colère, ce furent les dernières fois et plus rien n’était pareil. 15 Le dimanche, parce que, en semaine, les soirs sont courts, 16 on devait se lever le lendemain, les soirs de la semaine ce n'était pas la même 45 Je ne sais pas pourquoi je raconte ça, je me tais. 17 chose, 18 le dimanche, on allait se promener. 46 Des fois encore, 19 Toujours et systématique. 47 des pique-niques, c’est tout, on allait au bord de la rivière, 20 Catherine. - Où est-ce que tu vas, qu'est-ce que tu fais ? 48 oh là là là ! 21 Antoine. - Nulle part, 49 bon, c’est l’été et on mange sur l’herbe, salade de thon avec du riz et de la 22 je ne vais nulle part, 50 mayonnaise et des œufs durs 23 où veux-tu que j'aille ? 51 -- celui-là aime toujours les œufs durs – 24 Je ne bouge pas, j'écoutais. 52 Et ensuite, on dormait un peu, leur père et moi, sur la couverture, grosse couverture 25 Le dimanche. 53 verte et rouge, et eux, ils allaient jouer à se battre. 26 Louis. - Reste avec nous, pourquoi non ? C'est triste. 54 C’était bien. 27 La Mère. - Ce que je disais : 28 tu ne le connais plus, le même mauvais caractère, 55 Après, ce n’est pas méchant ce que je dis, 29 borné, 56 Après ces deux-là sont devenus trop grands, je ne sais plus, 30 enfant déjà, et rien d'autre ! 57 Est-ce qu’on peut savoir comment tout disparaît ? 31 Et par plaisir souvent, 58 Ils ne voulurent plus venir avec nous, ils allaient chacun de leur côté faire de la 32 tu le vois là comme il a toujours été. 59 bicyclette, chacun pour soi, 60 Et nous seulement avec Suzanne, 61 Cela ne valait plus la peine. 62 Antoine. - C’est notre faute. 63 Suzanne. - Ou la mienne.