Liaisons Chimiques Chap1
Liaisons Chimiques Chap1
Liaisons Chimiques Chap1
I
1. La liaison chimique
OU
1.1. Généralités
Tout phénomène chimique résulte de · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ou/et · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · des liaisons
chimiques entre les atomes.
➫ Exemples :
KA
(
synthèse de l’eau : · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
synthèse d’ammoniac : · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
On admettra que seuls les électrons · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · interviennent au cours des réactions chimiques.
Ces derniers sont localisés sur les atomes avant l’établissement des liaisons. Ils vont se redistribuer suivant le
ER
schéma suivant :
Électrons de valence
CH
Transfert · · · · · · · · · · · · Mise en · · · · · · · · · · · ·
des électrons de façon équitable
d’un atome vers un autre des électrons
M.
Liaison · · · · · · · · · · · · Liaison · · · · · · · · · · · ·
PSfrag replacements
⊕A B A B
δ+ A Bδ−
I
Les liaisons sont classées en fonction de l’énergie qu’il faut communiquer pour les rompre, ce qui conduit à
OU
distinguer les liaisons · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · et les liaisons · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · .
Ordre de grandeur
Conséquences Nature des liaisons
d’énergie
PSfrag replacements
Li I stabilité des molécules • liaison covalente
ais
on
sf I stabilité des macromolécules
Eliaison > 100 kJ.mol−1
KA
or • liaison métallique
te I cohésion des solides
s
cristallins • liaison ionique
Une telle liaison est établie lors de la mise en commun d’électrons entre deux atomes · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
(soit : ∆χ = χA − χA = 0)
A • + • A → A • •A ou A − A
➫ Exemples :
M.
➬ molécule de dihydrogène H2
PSfrag replacements H + H H H ou H H
1s1 1s1 σ2
F + F F F ou F F
PSfrag replacements 2s2 2p5 2s2 2p5
Dans les molécules hétéronucléaires AB, si A est plus électronégatif que B tel que ∆χ AB ≤ 1, 7, il y a mise
en commun entre A et B d’un doublet qui est plus proche du centre le plus · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · A : la
liaison est dite · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · .
PSfrag replacements
liaison covalante polaire ∆χ
I
0, 7PSfrag replacements 1, 64 3, 98
OU
➫ Conséquence : On assiste à l’apparition d’une charge partielle négative −δe sur A et une charge partielle
positive +δe sur B.
ou
1s1 −δ +δ
σ2
A + B A B
KA
➫ Exemples :
➭ Molécule de chlorure d’hydrogène (HC`) :
)
χH = 2, 20
=I ∆χ = χC` − χH = 0, 96 < 1, 7
ER
χC` = 3, 16
χN = 3, 04
On tire donc que chaque liaison N−H dans NH3 est covalente polarisée.
a. Moment dipolaire
la molécule AB :
−δ +δ
→
− −→ →
− −→ A B
µ = q(+) BA ⇔ µ = (δe) BA
PSfrag replacements
1
1D= × 10−29 C.m = 3, 33 × 10−30 C.m =I 1 C.m = 3, 00 × 1029 D
3
➫ Exemples : Dans la molécule HF, la distance entre le noyau d’hydrogène et le noyau de fluor vaut :
d = 0, 92 × 10−10 m et son moment dipolaire est 1, 83 D.
I
µHF ························
µHF = (δe) d =I δ = = =I δ = ······
OU
ed ························
La liaison H−F est polarisée et à caractère ionique partiel en compatibilité avec la valeur de ∆χ = χ F − χH .
En effet, on a : ∆χ = χF − χH = 3, 98 − 2, 2 =I ∆χ = 1, 78
KA
Une liaison covalente polarisée ou à caractère ionique peut aussi être carctérisée par son pourcentage du
caractère ionique donné par :
µexpérimentale µexp
%CI = × 100 = × 100
µtotalement ionique µionique
ER
(
µexp = (δe) d
avec soit enfin : %CI = 100 × δ
µionique = ed
En général et d’une manière approximative on a :
CH
➭ Si 25% < %CI < 50% alors la liaison est covalente polarisée ;
PSfrag replacements H C` H C`
⊕
H N + A` C` H N A` C`
H C` H C`
liaison dative
I
Lorsque la · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · entre les deux atomes est suffisamment
OU
grande, le premier atome est en mesure de capter des électrons de valence de l’autre atome. Ainsi, on obtient
un ion positif et un ion négatif.
La liaison ionique résulte donc du · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · d’électron (sans par-
tage) entre deux atomes A et B ayant des électronégativités très différentes.
➫ Ordre de grandeur : La difference d’électronégativite entre deux atomes engagés dans une liaison ionique
est supérieure à 1, 7 : ∆χ = χA − χB > 1, 7.
liaisons ioniques.
+ −
PSfrag replacements Na C` Na C`
➫ Important : Dans le cas de la liaison ionique, les ions formés s’organisent à létat solide sous forme de
M.
cristal ionique.
: C`−
: Na+
: C`−
: Cs+
I
OU
C HLORURE DE SÉSIUM CsC`
PSfrag replacements
R(C`− ) = 181 pm ; r(Cs+ ) = 94 pm
Coordinence des cations césium est de 8
KA
Coordinence des anions chlorure est de 8
Schéma récapitulatif
ER
PSfrag replacements Liaison covalente Liaison covalente Liaison ionique
polarisée
(∆χ < 0, 4) (0, 4 < ∆χ < 1, 7) (∆χ > 1, 7)
δ+ δ− ⊕
H H H C` Na C`
G. L EWIS en 1916. L EWIS considérait intuitivement que le rôle de la paire d’électrons était d’attirer à elle les
noyaux, les rapprochant ainsi l’un de l’autre.
➫ Remarque et conséquence :
Règle des 8 − Nv : Le nombre x de liaisons covalentes que peut former un atome dépend directement du
nombre Nv de ses électrons de valence :
x = 8 − Nv
Règle des 18 − Nv : À partir de la 4ème période, le nombre x de liaisons covalentes que peut former un atome
est tel que :
I
x = 18 − Nv
OU
2.4. Écriture d’une formule de Lewis
L’écriture d’une formule de L EWIS peut se faire en suivant les étapes suivantes :
❶ Établir la configuration des atomes des éléments chimiques constituant l’entité polyatomique ;
❷ Décompter le nombre Ne des électrons de valence de l’espèce considérée :
KA
(
X z > 0 pour les cations
Ne = Nv − z avec
z < 0 pour les anions
Si Ne est pair, le nombre de doublets électroniques est :
Ne
ER
DL =
2
Si Ne est imppair, le nombre de doublets électroniques est :
Ne − 1
DL = (en plus d’un électron célibataire)
2
CH
❸ Disposer les symboles chimiques des atomes afin que les atomes terminaux entourent les atomes centraux
(les atomes d’hydrogène à caractère acide sont à lier à des atomes d’oxygène si cet élément est présent, à
l’atome central par défaut).
❹ Utiliser d’abord les doublets pour former des liaisons simples entre atomes centraux et chacun de leurs
voisins.
❺ Compléter l’octet de chaque atome terminal en lui rajoutant le nombre de doublets nécessaire.
➫ Remarque : L’hydrogène est toujours monovalent. Les halogènes terminaux ne participent qu’à une liaison
M.
❻ Reporter tous les doublets restants (et l’électron célibataire quand N e est impair) sur les atomes centraux et
examiner si ceux-ci respectent ou non la règle de l’octet.
❼ Envisager une ou plusieurs liaisons multiples s’il manquent des électrons pour satisfaire la règle de l’octet
des atomes centraux.
❽ Attribuer à chaque atome sa charge formelle CF :
(
Nv nombre d’électrons de valence
CF = (Nv − Na ) e avec
Na nombre d’électrons apparent
Si DNL signifie Doublets Non Liants et DL signifie Doublets Liants alors le nombre d’électrons
apparent Na est donné par :
1 X 1X
Na = N électrons + Nélectrons = (électrons ∈ DNL) + électrons ∈ DL
paires libres 2 partagés 2
H2 O ; CO2 ; NO− −
I
2 ; NO3
OU
Faire des commentaires si la situation le permet. On donne
Élément chimique H C N O F A` P C` As
Numéro atomique Z 1 6 7 8 9 13 15 17 33
KA
Les configurations électroniques des atomes ainsi que les nombres d’électrons de valence associés sont :
[H] ≡ 1s1 → Nv = 1
2 2 2
[C] ≡ 1s 2s 2p → Nv = 4
2 2 3
[N] ≡ 1s 2s 2p → Nv = 5
ER
[O] ≡ 1s2 2s2 2p4 → Nv = 6
2 2 5
[F] ≡ 1s 2s 2p → Nv = 7
[A`] ≡ 1s2 2s2 2p6 3s2 3p1 → Nv = 3
2 2 6 2 3
[P] ≡ 1s 2s 2p 3s 3p → Nv = 5
CH
2 2 6 2 5
[C`] ≡ 1s 2s 2p 3s 3p → Nv = 7
2 2 6 2 6 10 2 3
[As] ≡ 1s 2s 2p 3s 3p 3d 4s 4p → Nv = 5
I Pour H2 O, on a :
−
H − O −H avec CF (O) = 0 et CF (H) = 0
M.
I Pour CO2 , on a :
− −
O=C=O avec CF (C) = 0 et CF (O) = 0
− −
I Pour NO−
2 , on a :
− − −
O = N−O | avec CF (O) = 0 , CF (O) = −e et CF (N) = 0
− −
I Pour NO−
3 , on a :
− ⊕ −
|O−N−O|
− −
avec CF (O) = 0 CF (O) = −e et CF (N) = +e
k
I
|O|
OU
2.6. Notion de mésomérie, formes mésomères
KA
ER
CH
M.
I
OU
KA
ER
CH
M.
I
➫ Exemple :
OU
H2 O CO2 H2 S CS2
Solvants des produits ioniques × ×
Solvants des produits covalents × ×
Géométries des molécules angulaire (coudée) linéaire angulaire (coudée) linéaire
KA
La différence notée dans les géométries des molécules, dans l’exemple précédent, est due aux interactions
entre les différents paires électroniques existant autour des atomes centraux. L’effet de ces interactions est une
répulsion.
Sachant que les doublets électroniques de la couche de valence se repoussent entre eux, la géométrie de l’en-
ER
semble sera celle pour laquelle les répulsions sont minimales, soit, les doublets électroniques sont les plus
éloignés possibles.
Une amélioration du modèle de L EWIS, basée sur la Répulsion des Paires Électroniques des Couches de
Valence : la théorie V.S.E.P.R., permet de déterminer de façon satisfaisante, la structure géométrique des
molécules.
CH
AXm En
A Xm En
. ↓ &
atome atomes doublets
central périphériques non liants
où l’on distingue :
I A est l’atome central ;
I X est l’un des atomes périphériques ;
I m est le nombre d’atomes périphériques X auxquels est lié l’atome central A ;
I n nombres des doublets non liants (doublets libres et électron célibataire) que l’atome central possède
en propre.
(m + n) = 2 molécule linéaire
(m + n) = 3 molécule plane triangulaire
I
(m + n) = 4 molécule tétraèdrique
OU
(m + n) = 5 molécule bipyramidale à base triangulaire
(m + n) = 6 molécule bipyramidale à base carrée (octaèdrique)
(m + n) = 7 molécule bipyramidale à base pentagonale
etc.
KA
Sachant qu’un doublet non liant est plus volumineux qu’un doublet liant partagé entre deux atomes, il en
résulte le classement énergétique suivant :
Répulsion croissante
ER
doublet non liant ↔ doublet non liant
PSfrag replacements
8
triangle A`C`3 3
3
équilatéral AX E coudé SnC`2 SO2
2 1
AX2 E3 linéaire I−
3
I
OU
PSfrag replacements
m+n
2
3
4
KA
ER
5
6
7
8
CH
M.