Assises Marches Carbone Afrique Centrale v20241101
Assises Marches Carbone Afrique Centrale v20241101
Assises Marches Carbone Afrique Centrale v20241101
L’ACTION CLIMATIQUE ET
DEVELOPPER UNE ALLIANCE
POUR LES MARCHES
CARBONE ET LA FINANCE
CLIMAT EN AFRIQUE
CENTRALE
Note de concept
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CONTEXTE
L’Accord de Paris sur le climat a institué, entre autres, un mécanisme de partage d’émissions
des gaz à effet de serre (GES) entre Parties à la convention notamment sur une base
volontaire qui a favorisé l’éclosion de marchés du carbone dans le monde. L’ampleur prise
par ces marchés conduit au traitement de la question par plusieurs foras internationaux. Pour
la seule année 2023 ont peut noter les plus significatifs à savoir :
Du 22 au 23 juin 2023 s’est tenu à Paris le Sommet sur un nouveau pacte financier mondial.
Dans sa déclaration, ce Sommet fait le constat que «la tarification du carbone conformément
aux objectifs de l’Accord de Paris, reposant sur des normes et des mécanismes transparents,
peut jouer un rôle important pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) et
engendrer des revenus supplémentaires au service de la transition climatique et de la
préservation des puits de carbone. Pourtant seules 39 juridictions nationales ont mis en place
des initiatives de tarification du carbone et moins de 4 % des émissions mondiales font
actuellement l’objet d’une tarification directe du carbone à hauteur de ce qui est nécessaire
pour atteindre l’objectif des 1,5° C d’ici à 2030 ».
Face à ce constat « un appel à l’action pour des marchés du carbone conformes à l’Accord
de Paris, soutenu par 31 pays a été lancé afin de progresser autour des trois axes suivants :
(1) étendre et enrichir les instruments de tarification du carbone conformément aux objectifs
de l’Accord de Paris ; (2) mettre pleinement en œuvre le recueil de règles agréé pour les
marchés réglementés internationaux du carbone ; (3) garantir un degré élevé d’intégrité sur
les marchés volontaires du carbone ». L’OCDE, le FMI, la France et le Royaume Uni sont parmi
les porteurs de cet appel.
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comprenant notamment la promotion d’outils d’évaluation ex ante des risques
sociaux, environnementaux et de gouvernance ainsi que des impacts sur les ODD,
afin de guider les décisions en matière d’investissements durables et d’en assurer le
suivi ».
- Le Sommet du G20 du 9 et 10 septembre 2023 qui a consacré une large part de son
ordre du jour au rôle des Banques Multilatérales de Développement sur le
Financement climat et notamment sur les sources potentielles que représentent les
marchés du Carbone.
- Le Sommet des ODD qui s’est tenu du 18 au 20 septembre 2023 sous l’égide du
Secrétaire Général des Nations unies, puis celui de l’Action climatique, dont l’un des
objectifs était de remobiliser la communauté internationale pour l’atteinte les ODD,
notamment via la mobilisation de ressources destinées à lutter efficacement contre
les changements climatiques.
Du 26 au 28 octobre 2023 s’est également tenu le 2e Sommet des trois bassins Amazonie-
Bornéo Mékong Asie du sud Est-Congo à Brazzaville en République du Congo avec l’enjeu
principal de mettre en place une gouvernance sud-sud qui va structurer les trois
écosystèmes. Outre des sujets comme la pollution plastique ou le secteur de l’eau, ce
sommet se penche sur la question des marchés du carbone.
Au cours du même mois se tient le Sommet des chefs d’états de la Commission Économique
des États d’Afrique centrale (CEEAC). Les marchés du Carbone sont au menu des
discussions préparatoires de la participation des pays membres à la Conférence des Parties
sur le Climat (CdP) 28 de Dubaï, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre et au cours
de laquelle les négociations sur l’opérationnalisation de l’article 6 de l’Accord de Paris sur le
climat continueront d’être au cœur des travaux.
- La WAA et le RCC WAC Africa ont organisé une mission en Afrique centrale (en
République du Congo) auprès de la Banque de Développement des États d’Afrique
Centrale (BDEAC) en juillet 2023 pour explorer les possibilités de mise en place
d’une initiative marchés du carbone pour le Bassin du Congo.
La tenue de ces fora internationaux avec à leur cœur la question des marchés du carbone
montre toute l’importance qu’a pris cette thématique ces dernières années. Quelle place
occupent les pays francophones dans ces débats? Sont-ils pleinement impliqués? En tirent-
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ils les bénéfices? Le contexte ci-dessus incite l’Organisation internationale de la
Francophonie à travers son organe subsidiaire, l’Institut de la Francophonie pour le
développement durable (IFDD) à se positionner sur la question.
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2. ENJEUX ET JUSTIFICATION
Le continent africain n’échappe pas à la dynamique d’éclosion des marchés du carbone et a le
potentiel de devenir un acteur majeur de ces marchés. Ainsi, certaines organisations estiment qu’à
l’horizon 2050, le continent africain pourrait devenir un des plus gros exportateurs de crédits
carbone, avec entre 1,5 et 2,5 gigatonnes d’équivalent CO2 évités, entre 120 et 200 milliards de
dollars US de capitaux mobilisés et entre 110 et 190 millions de nouveaux emplois crées.
Cette prolifération d’initiatives de marchés du carbone, alors même que les négociations
internationales sur les mécanismes d’opérationnalisation de l’article 6 de l’Accord de Paris n’ont
pas encore abouti, n’est pas sans risques pour les pays vendeurs de leurs crédits carbone. Il est
en effet stipulé au point 5 de l’article 6 que « Les réductions d’émissions résultant du mécanisme
visé au paragraphe 4 du présent article ne sont pas utilisées pour établir la réalisation de la
contribution déterminée au niveau national de la Partie hôte, si elles sont utilisées par une autre
Partie pour établir la réalisation de sa propre contribution déterminée au niveau national ».
En effet, une vente incontrôlée de crédits carbone par de multiples acteurs au sein d’un pays, par
exemple des collectivités locales, des ministères sectoriels ou même des entreprises privées,
quelle que soit sa justification technique, aura un impact sur la capacité du pays à respecter ses
engagements pour la mise en œuvre de sa propre CDN s’il ne met pas en place un cadre légal
d’autorisation de ces ventes et de leur comptabilisation. Or les pays francophones qui disposent
de tels mécanismes sont rares.
En Afrique centrale en particulier, la situation reste très contrastée malgré un très fort potentiel de
marchés carbone. Ainsi :
- La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’imposent comme les deux pays les
plus avancés sur la question. Ils ont plusieurs projets considérés comme des succès à leur actif, et
ont mis en place des structures à même de gérer la complexité du développement des marchés
carbone (le Fonds national REDD – FONAREDD en RDC, la Rwanda Environment Management
Authority – REMA au Rwanda)
- L’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo, Sao Tomé et Principe et le Tchad bénéficient d’une
forte volonté politique visant au développement de ces marchés.
- Dans le même temps, l’Afrique centrale a des besoins qui s’élèvent à 35 milliards US$ par an,
alors que les sommes actuellement dédiées au climat se limitent à environ 2 milliards US$.
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Par ailleurs, une évaluation rapide du paysage des initiatives en cours montre une multitude
d’acteurs sur le terrain aussi bien du secteur public que du privé. Ils vont des ministères sectoriels
actifs sur la question du marché carbone aux organisations du systèmes des Nations unies, les
banques de développement, les collectivités locales, les ONG internationales de l’environnement
ou le secteur privé.
En outre, on constate également que seul un groupe limité de pays a pour l’heure réussi à
développer des projets carbones structurés minimisant les risques ci-dessus cités., Ceux-ci sont
très majoritairement anglophones : Kenya, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, etc. Les pays membres
de la Francophonie les plus présents sur ce créneau sont le Ghana, le Rwanda, le Sénégal, la Côte
d’Ivoire et la RDC.
Enfin, on constate également que les pays francophones sont ceux qui accèdent le moins aux
mécanismes officiels de la finance climat notamment les guichets des différents fonds mis en place
(Fonds Vert Climat, Fonds d’Adaptation et Fonds pour l’Environnement Mondial).
Ce double risque de pénalisation des pays francophones (faible accès aux mécanismes de la
finance climat et développement non optimal de marchés du carbone), amène la BDEAC, l’IFDD,
et la CCNUCC à organiser des assises francophones sur les marchés du carbone avec un accent
particulier sur les pays du bassin du Congo. C’est l’objet de la présente note de concept.
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3. OBJECTIFS ET RÉSULTATS
Objectif principal
L’objectif principal de ces assises est de faire l’état des lieux des marchés du carbone dans l’espace
francophone de la région d’Afrique Centrale et du Bassin du Congo en particulier en vue d’en
dégager une démarche stratégique et régionale d’accompagnement des pays membres. Les
assises aborderont les différents types de marchés du carbone, en particulier les marchés
volontaires et les initiatives promues par l’Article 6 de l’Accord de Paris (en particulier sous les
alinéas 6.2, 6.4, et 6.8).
Objectifs spécifiques
1. Faire un état des lieux des initiatives et projets de marchés du carbone dans l’espace
francophone en général et la région du Bassin du Congo en particulier ;
2. Partager des informations sur les possibilités de mise en œuvre des CDN dans le cadre
de l'Accord de Paris en capitalisant sur les projets déjà en cours dans plusieurs régions
francophones, y compris par le biais de l'article 6 et d'autres mécanismes de soutien
existants dans le cadre de la CCNUCC et au-delà Partager les expériences des pays
membres sur la question (. Ces partages d’expérience pourront par exemple aborder la
question des prix du carbone, la nomination des point focaux pour l’Article 6 ou la mise
en place des autorités désignées au niveau national (ADN) ;
3. Identifier les besoins des pays et des autres parties prenantes et élaborer une feuille de
route pour le soutien des domaines de travail prioritaires dans le cadre de l'Accord de
Paris pour les pays d'Afrique centrale sur la base de leurs besoins ;
5. Partager les expériences sud-sud sur la création d'alliances pour les marchés du carbone
et la finance climat en Afrique de l'Ouest et de l'Est en vue de promouvoir la création
d’une alliance centre-africaine. proposer un accompagnement par l’Alliance ouest-
africaine des marchés carbone et de la finance climat dans la création d’une alliance des
Etats d’Afrique centrale, comme cela a pu être fait dans le cadre de la mise en place des
alliances de l’Afrique de l’est et des Caraibes.
6. Adopter un plan d’action stratégique pour l’accompagnement des pays de la région pour
le développement d’une alliance centre-africaine pour les marchés du carbone et la
finance climat
Résultats attendus
Aux termes de ces assises, les principaux résultats attendus sont les suivants :
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1. L’état des lieux des initiatives et projets sur les marchés du carbone dans l’espace
francophone en général et la région du Bassin du Congo en particulier est fait et partagé
par les participants ;
2. Les différentes expériences et bonnes pratiques des pays membres sur les marchés
carbone sont partagées ;
3. Les besoins des pays et des autres parties prenantes regionales sont identifiés et les
grandes lignes d’un plan d’action stratégique d’accompagnement des pays francophones
du bassin du Congo et plus généralement de la région sur les marchés du carbone ont
été élaborées et adoptées;
4. Une feuille de route pour la création d'une Alliance centre-africaine des marchés du
carbone et de la finance climatique, baséee sur l’experience des alliances ouest et est
africaines et comprenant la participation active des pays de la région est adoptée.
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4. PARTIES PRENANTES
Plusieurs parties prenantes jouent un rôle important voire essentiel dans le développement
des marchés du carbone et devraient être invitées à ces assises. Il s’agit notamment de :
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5. PROGRAMME PRÉVISONNEL
Jour 1. Mardi 23 janvier
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12:30- • Introduction au Global StockTake GST CCNUCC
13:00 • Q&A Modération IFDD
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Jour 2. Mercredi 24 janvier
• Angola,
• Burundi,
• Cameroun,
• République centrafricaine,
• République du Congo,
• République démocratique du Congo
• République gabonaise,
• Guinée équatoriale,
• Rwanda,
• Tchad,
• Sao Tomé-et-Principe.
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14:30- Session interactive : Elaboration de la feuille de Modération : CCNUCC - IFDD
16:00 route pour l’opérationnalisation de l’article 6 en
Afrique Centrale (Travaux de groupes)
Pause-
café : Questions d’orientation générale pour chaque
groupe :
15h-
15h15 • Quels besoins et priorités des pays et autres acteurs
de la région
• Quelles actions et étapes nécessaires pour
répondre aux besoins et aux priorités ?
16:30– Synthèse de la journée et fin des travaux de IFDD – BDEAC – RCC WAC
17:00 renforcement des capacités Africa
• Résumé des points de la feuille de route
• Résumé des prochaines étapes
• Remerciement des acteurs régionaux
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Jour 3. Jeudi 25 janvier
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Les résultats seront compilés et ordonnés afin de
proposer un draft d’orientation et une task force pourra
être désignée pour finaliser les documents
ultérieurement.
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