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Analyse des stratégies des ménages en matière de sécurité


Disponible en mode
alimentaire dans la province du Zondoma (Burkina Faso)
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par Paul Sylvestre RAMDE
Polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du développement
Rural 2004

BURKINA FASO
Unité -Progrès- justice
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS AFRICARE / BURKINA
SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE Projet de Sécurité Alimentaire du
Zondoma
Université Polytechnique de Bobo Dioulasso
(U. P. B)
Institut du Développement Rural
(I. D. R)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Présenté en vue de l'obtention du
DIPLOME D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL
Option : Sociologie et Economie Rurales
Thème
Analyse des stratégies des ménages en matière de
sécurité alimentaire dans la province du
Zondoma

Directeur de Mémoire : Présenté et soutenu par : Ouassomdé Paul Sylvestre


Dr. Patrice TOE RAMDE
Maître de stage :
M. Issa KONDA
Juillet 2004

RESUME

Chaque année, la soudure existe dans la province du Zondoma et pourtant, il ne semble


pas que la désertion des campagnes s'y opère. C'est ainsi que nous nous sommes
intéressés aux stratégies développées par les ménages pour faire face au problème
d'insécurité alimentaire. L'ensemble des villages est reparti en deux strates : les villages
où notre structure d'accueil intervient (strate A) ceux où la structure d'accueil
n'intervient pas (strate B).
Les résultats de l'analyse descriptive montrent que dans la strate A et B, pour les cinq
dernières années, l'élevage de la volaille, des ovins, des caprins et la pratique du zaï ont
été les trois stratégies préventives / correctives les plus courantes. Les stratégies
préventives / correctives les moins adoptées sont la pratique des demi-lunes, et le
maraîchage, pour les deux strates. Le test de Khi Deux montre une différence
significative entre les strates pour les stratégies suivantes : faire des ménagements de
cordons pierreux, des demi-lunes et le zaï.
L'analyse descriptive des stratégies d'adaptation révèle que pour les cinq dernières
années les trois stratégies les plus courantes dans la strate A furent : la diminution de la
ration alimentaire journalière (51,2%), l'obligation de vendre des animaux pour couvrir
les besoins alimentaires (51,2%) et la migration temporaire d'une partie du ménage
(38%). Dans la strate B, la diminution de la ration alimentaire journalière (72,4%), la
confection de repas composés en grande partie de feuilles (70,4%) et l'obligation de
vendre des animaux pour couvrir les besoins du ménage (72,4%) ont été les stratégies
prédominantes. L'application du test de Khi Deux révèle une différence significative
entre les strates pour les stratégies d'adaptation suivantes : cuisiner avec beaucoup de
feuilles, diminuer la ration alimentaire journalière, diminuer le nombre de repas par
jour, vendre des animaux pour l'achat des vivres, migrer définitivement.
Mots clés : sécurité alimentaire, stratégies d'adaptation, stratégies préventives /
correctives, Zondoma.
DEDICACE

REMERCIEMENTS
Nous ne saurions mener cette étude à terme sans l'aide et conseils de structures et
personnes, qui malgré ces temps difficiles ont accepté puiser dans leurs ressources et
leurs temps pour nous accompagner tout le long de l'année. A ce titre nous remercions
très sincèrement :
- Dr. Patrice Toé, Directeur des relations extérieures de l'Université Polytechnique de
Bobo Dioulasso (U.P.B), Chef du département de sociologie et économie rurales et
notre Directeur de mémoire, pour avoir accepté de diriger ce travail ;
- M. Harold Tarver, Représentant résidant de Africare Burkina, pour nous avoir accepté
dans sa structure et pour avoir mis la logistique nécessaire à notre disposition lors de
nos passages à Ouagadougou ;
- M. Issa Konda, Coordonnateur du Projet de Sécurité Alimentaire et notre Maître de
stage pour sa constante disponibilité, ses conseils, l'encadrement, et la fourniture du
matériel didactique nécessaire ;
- Dr. Amadou Sidibé, enseignant à l'I.D.R pour avoir accepter nous intégrer au volet 10
du projet de l'Agence Suédoise de Développement International (A.S.D.I) ;
- Dr. Dénis Ouédraogo, enseignant à l'I.D.R pour ses remarques et suggestions
pertinentes ;
- Dr. Ditalamane Hébié, pour ses conseils après lecture du mémoire ;
- Pr. Kimseyinga Savadogo, enseignant à l'UFR/SEG de l'Université de Ouagadougou,
qui, malgré ses contraintes de temps, a lu le mémoire et l'a surtout accompagné de
commentaires enrichissants ;
- Dr. André Nyamba, enseignant à l'UFR/SH de l'Université de Ouagadougou pour ses
précieuses remarques après lecture du mémoire ;
- Dr. Kassoum Zerbo, enseignant à l'UFR/SEG de l'Université de Ouagadougou pour les
commentaires très constructifs qu'il a apportés à notre proposition de recherche et le
mémoire ;
- Dr. Seyni Hamadou, Maître de recherche au CIRDES à Bobo-Dioulasso, pour avoir
toujours répondu présent à nos multiples sollicitations et ses conseils qui nous ont été
d'un grand apport ;
- MM. Abdoul Salam Sawadogo, Abel Abga, Karim Souli, Ambroise Nanéma, Adama
Toni, Alice Batiana tous spécialistes du PSAZ, pour leur accueil et leurs conseils ;
- MM. Barthélemy Savadogo, Sidiki Ouédraogo et Madeleine Ouédraogo tous anciens
stagiaires au PSAZ, pour leur cordialité et l'ambiance qui nous a permis de travailler
sans connaître l'oisiveté ;
- MM. Tinga Sinaré, Lassané Dèra, Lassané Paré, tous statisticiens à l'I.N.S.D, pour
leurs pertinentes suggestions pendant l'élaboration du questionnaire, le tirage de
l'échantillon, et les applications des tests statistiques ;
- MM. Grégoire Sama, Modeste Kinané, Daouda Tarnagda et les autres aînés de L'I.D.R
pour leurs conseils et encouragements tout le long de l'année. ;
- MM. Paré léa, sociologue au centre Muraz à Bobo-Dioulasso, pour ces conseils après
lecture de notre proposition de recherche ;
- les familles Ouédraogo et Damiba, pour l'hospitalité qu'elle nous a accordée tout au
long de nos études à l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso ;
- la famille Ramdé à Ouagadougou et Koudougou, pour le soutien manifesté tout au
long de nos études ;
- nos amis de l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso, en particulier ceux de
l'I.D.R, pour leurs encouragements et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont
contribué à la réalisation de ce mémoire.
Nous remercions enfin toute la vaillante population de la province du Zondoma, pour
leur hospitalité et la disponibilité dont ils ont fait preuve à notre égard au cours du
séjour.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CA: Cahiers / Agriculture CE: Commission Européenne
CES: Conservation des Eaux et des Sols
CP: Cordons Pierreux
CRS: Catholic Relief Services
CTA: Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale
DPAHRH / Z: Direction Provinciale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des
Ressources Halieutiques du Zondoma
DPECV / Z : Direction Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie du
Zondoma DRAHRH / N: Direction Régionale de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des
Ressources Halieutiques du Nord
DRED / N: Direction Régionale de l'Economie et du Développement du Nord
FAO: Food and Agriculture Organization
IDH: Indicateur du Développement Humain
INSD: Institut National de la Statistique et de la Démographie
MA: Ministère de l'Agriculture
MEF: Ministère de l'Economie et des Finances
MM: Millimètre
ONG: Organisme Non Gouvernemental
PIB: Produit Intérieur Brut
PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement
PSAZ: Projet de Sécurité Alimentaire du Zondoma
SSA: Service des Statistiques Agricoles
UP: Unité de Production
Tableau 01 : Relevé pluviométrique de la station de Gourcy. 12
Tableau 02: situation des banques de céréales du Zondoma en 2000 18
Tableau 03: catégories d'insécurité alimentaire 25
Tableau 4 : Répartition des CM selon le sexe 34
Tableau 5 : Répartition des CM selon l'origine 35
Tableau 6 : Répartition des chefs de ménage selon l'activité principale 36
Tableau 8 : Résultat des indicateurs retenus 39
Tableau 9 : disponibilité des vivres dans les ménages 41
Tableau 10 : Taux d'adoption des stratégies en 1999 46
Tableau 11 : Résultats du test de Khi Deux année 1999 47
Tableau 12 : Taux d'adoption des stratégies en 2000 47
Tableau 13 : Résultats du test de Khi Deux année 2000 48
Tableau 14 : Taux d'adoption des stratégies en 2001 48
Tableau 15 : Résultats du test de Khi deux année 2001 49
Tableau 16 : Taux d'adoption des stratégies en 2002 50
Tableau 17 : Résultats du test de Khi Deux année 2002 50
Tableau 18 : Taux d'adoption des stratégies en 2003 51
Tableau 19 : Résultats du test de Khi Deux année 2003 51
Tableau 20: Résultats du test de Khi Deux 58
Tableau 21 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 1999 63
Tableau 22: Résultats du test de Khi Deux année 1999 65
Tableau 23 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2000 65
Tableau 24 : Résultats du test de Khi Deux année 2000 66
Tableau 25 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2001 67
Tableau 26 : Résultats du test de Khi Deux année 2001 67
Tableau 27 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2002 68
Tableau 28 : Résultats du test de Khi Deux année 2002 68
Tableau 29 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2003 69
Tableau 30 : Résultats du tes de Khi Deux année 2003 69
Tableau 31 : Résultats du test de Khi Deux . 76
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 :Stratégies préventives / correctives des ménages de la strate A 53
Graphique 2 : Stratégies préventives / Correctives des ménages de la strate B 54
Graphique 3 : Stratégies d'adaptation des ménages de la strate A 71
Graphique 4 : Stratégies d'adaptation des ménages de la strate B 72
TABLE DES MATIERES
RESUME i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES GRAPHIQUES viii
TABLE DES MATIERES ix
INTRODUCTION GENERALE 1
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE ERREUR ! SIGNET NON
DEFINI.
OBJECTIFS DE L'ETUDE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
HYPOTHESES DE TRAVAIL ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
METHODOLOGIE D'ENQUETE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Définition des unités statistiques 5
Détermination de la taille de l'échantillon 6
Procédure de mise en oeuvre de la collecte des données 6
Choix des villages 6
Tirage de l'échantillon 6
GESTION DES DONNEES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
METHODOLOGIE ANALYTIQUE 7
Description des caractéristiques des ménages 7
Analyse descriptive 8
DIFFICULTES RENCONTREES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
PLAN D'ENSEMBLE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE 10
CHAPITRE 1 : LA PROVINCE DU ZONDOMA FACE A LA
PROBLEMATIQUE DE L'INSECURITE ALIMENTAIRE 12
1.1. FACTEURS AFFECTANT LA DISPONIBILITE ERREUR ! SIGNET NON
DEFINI.
1.1.1. Contexte général de la production 12
1.1.1.1. Climat 12
1.1.1.2. Vulnérabilité de la population 14
1.1.2. Productions végétales 14
1.1.2.1. Systèmes de production 14
1.1.2.2. Fertilité et disponibilité des terres agricoles 14
1.1.2.3. Equipement et intrants agricoles 15
1.1.3. Productions animales 15
1.1.3.1. Systèmes de production 15
1.1.3.2 Alimentation 15
1.1.3.3. Facteurs génétiques 16
1.1.3.4. Situation sanitaire 16
1.1.4. Production forestière 16
1.1.5. Aide alimentaire 17
1.2. FACTEURS AFFECTANT L'ACCESSIBILITE AUX ALIMENTS ERREUR !
SIGNET NON DEFINI.
1.2.1. Facteurs physiques 17
1.2.1.1. Stockage 17
1.2.1.2. Réseau de communication 18
1.2.2. Fluctuation des prix des animaux et des récoltes 18
1.2.3. Fonctionnement des marchés, des produits alimentaires 19
1.2.4. Facteurs socioculturels 19
1.3. FACTEURS AFFECTANT LA STABILITE ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
1.3.1. Instabilité de la production domestique 20
1.3.2. Fluctuation de prix 21
1.3.3. Fluctuation cyclique de l'offre 21
1.4. FACTEURS AFFECTANT LA QUALITE DE L'EAU ET DES
ALIMENTS ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
1.4.1. Usage de l'eau 21
1.4.2. Pratiques alimentaires et nutritionnelles des ménages 22
1.4.3. Pratiques de l'allaitement maternel 22
1.5. EFFORTS EN MATIERE DE SECURITE ALIMENTAIRE ERREUR ! SIGNET
NON DEFINI.
1.5.1. Stratégies endogènes 23
1.5.2. Interventions étatiques et des partenaires au développement 23
CHAPITRE II : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 25
2.1. Définition de quelques concepts clés 26
2.1.1. Stratégie 26
2.1.2. Stratégie alimentaire 27
2.1.3. Sécurité alimentaire 27
2.2 Historique du concept de sécurité alimentaire 28
2.3. Distinction entre la sécurité alimentaire et l'autosuffisance alimentaire . 29
2.4. Types d'insécurité alimentaire 29
2.4.1. Insécurité alimentaire chronique 30
2.4.2. Insécurité alimentaire saisonnière ou cyclique 30
2.4.3. Insécurité alimentaire passagère 30
2.5. Vulnérabilité et insécurité alimentaire 31
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION 33
CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES DES MENAGES 34
3.1. CARACTERISTIQUES DES CHEFS DE MENAGES ( CM ). ERREUR !
SIGNET NON DEFINI.
3.1.1. Répartition des chefs de ménage selon le sexe 34
3.1.2. Répartition des chefs de ménage selon l'origine 35
3.1.3. Répartition des Chefs de ménage selon l'activité principale 36
3.2. ANALYSE ECONOMIQUE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES ERREUR !
SIGNET NON DEFINI.
3.2.1. Estimation des charges 36
3.2.2. Estimation des produits 38
3.2.3. Résultats des indicateurs retenus 39
3.2.4. Analyse de la disponibilité des vivres 40
CHAPITRE IV : STRATEGIES PREVENTIVES / CORRECTIVES DES
MENAGES 42

4.1. ANALYSE QUALITATIVE DES STRATEGIES PREVENTIVES /


CORRECTIVES RETENUES
ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
4.1.1. S'approvisionner en grains juste après les récoltes 42
4.1.2. Pratiquer du maraîchage 43
4.1.3. Faire des aménagements de cordons pierreux 43
4.1.4. Pratiquer le Zaï 43
4.1.5. Pratiquer des demi-lunes 44
4.1.6. Posséder une fosse fumière 44
4.1.7. Utiliser des semences précoces 44
4.1.8. Elever la volaille 45
4.1.9. Elever des ovins et caprins 45
4.1.10. Cultiver sur des parcelles de texture différente 45

4.2. ANALYSE QUANTITATIVE DES STRATEGIES PREVENTIVES /


CORRECTIVES DES MENAGES
ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
4.2.1. Comportement des ménages en 1999 46
4.2.2. Comportement des ménages en 2000 47
4.2.3. Comportement des ménages en 2001 48
4.2.4. Comportement des ménages en 2002 50
4.2.5. Comportement des ménages en 2003 51
4.2.6. Comportement des ménages sur les cinq dernières années 52
4.2.6.1. S'approvisionner en grains 55
4.2.6.2. Pratiquer le maraîchage 55
4.2.6.3. Pratiquer des cordons pierreux 55
4.2.6.4. Pratiquer le Zaï 56
4.2.6.5. Pratiquer des demi-lunes 56
4.2.6.6. Posséder une fosse fumière 56
4.2.6.7. Utiliser des semences précoces 57
4.2.6.8. Elever la volaille 57
4.2.6.9. Elever des Ovins ou des caprins 57
CHAPITRE V : ANALYSE DES STRATEGIES D'ADAPTATION DES
MENAGES 59
5.1. ANALYSE QUALITATIVE DES STRATEGIES D'ADAPTATION
RETENUES ... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
5.1.1. Diminuer la ration alimentaire journalière 59
5.1.2. Diminuer le nombre de repas par jour 60
5.1.3. Cuisiner avec beaucoup de feuilles 60
5.1.4. Bénéficier d'un appui en aide alimentaire 60
5.1.5. Obliger de vendre des animaux 61
5.1.6. Obliger de vendre d'autres biens 61
5.1.7. Obliger de travailler dans le champ d'autrui 61
5.1.8. Emprunter des grains 62
5.1.9. Emprunter de l'argent 62
5.1.10. Migrer provisoirement 62
5.1.11. Migrer définitivement 63
5.2. ANALYSE QUANTITATIVE DES STRATEGIES D'ADAPTATION ERREUR !
SIGNET NON DEFINI.
5.2.1. Comportement des ménages en 1999 63
5.2.2. Comportement des ménages en 2000 65
5.1.3. Comportement des ménages en 2001 67
5.2.4. Comportement des ménages en 2002 68
5.2.5. Comportement des ménages en 2003 69
5.2.6. Comportement des ménages les cinq dernières années 70
5.2.6.1. Diminuer la ration alimentaire journalière 73
5.2.6.2. Diminuer le nombre de repas 73
5.2.6.3. Cuisiner avec beaucoup de feuilles 73
5.2.6.4. Bénéficier d'une aide alimentaire 74
5.2.6.5. Obliger de vendre des animaux 74
5.2.6.6. Obliger de vendre d'autres biens 74
5.2.6.7. Travailler dans le champ d'autrui 75
5.2.6.8. Emprunter des grains ou de l'argent 75
5.2.6.9. Migrer provisoirement 75
5.2.6.10. Migrer définitivement 76
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 79
Références bibliographiques 84

INTRODUCTION
GENERALE

Contexte et justification de l'étude


"Nous, chefs d'Etats et de gouvernements ou nos représentants réunis pour le sommet
mondial de l'alimentation à l'invitation de l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture, réaffirmons le droit de chaque être humain d'avoir accès
à une nourriture saine et nutritive conformément au droit à une nourriture adéquate et au
droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim" (FAO, 1996 -a). Telle est la
première phrase de la déclaration du sommet de Rome sur la sécurité alimentaire tenu
en Italie du 13 au 17 novembre 1996. Au regard de cet engagement, une action
concertée à tous les niveaux est nécessaire. Chaque nation doit adopter une stratégie
adaptée à ses ressources et à ses capacités afin d'atteindre les buts qu'elle s'est elle-
même fixée et, en même temps coopérer aux échelons régional et international pour
trouver des solutions collectives aux problèmes mondiaux de la sécurité alimentaire.
Selon la FAO (1999), la sécurité alimentaire est souvent mise en relation avec la
question de l'autosuffisance alimentaire et de la nécessité de produire plus d'aliments.
En réalité, elle a aussi des liens très étroits avec des problèmes tels que le chômage, la
génération de revenus et la pauvreté.
L'insécurité alimentaire liée à la pauvreté prend des proportions importantes au Burkina
Faso. Selon le rapport 2003 du Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD), la population burkinabè vivant en deçà du seuil de pauvreté monétaire est de
61,2%. Ce seuil est fixé à environ un (01) dollar US par jour. La valeur de l'Indicateur
du Développement Humain (IDH) pour le Burkina Faso est de 0,330, ce qui le place au
173e rang sur les 175 pays et territoires classés. Selon l'INSD (2003), le seuil de
pauvreté absolue au Burkina estimé sur la base des besoins calorifiques journaliers et de
la structure des dépenses des ménages est de 82 672 FCFA par personne et par an. Au
regard de ces besoins, 46,4% de la population burkinabè vit en dessous du seuil de
pauvreté. Cela représente environ 37,5% des ménages qui n'arrivent pas à subvenir à
leurs besoins alimentaires de base. Cependant, une forte proportion de la population
exerce dans le secteur primaire. Selon le Ministère de l'Agriculture (2002), environ 80%
de cette population exerce dans le secteur agricole. L'agriculture et l'élevage sont les
principales sources de croissance de l'économie nationale et contribuent à peu près à
35% du Produit Intérieur Brut (PIB) et 60% à des exportations. Un environnement
hostile, l'enclavement du pays et la faible productivité de l'agriculture couplés avec la
dégradation des sols et des ressources en eau sont les entraves majeures à la croissance
économique et les causes de la grande pauvreté et de l'insécurité alimentaire des
populations rurales surtout dans la partie Nord du pays.
La province du Zondoma, située dans le Nord compte environ 143 588 habitants (SSA,
2002). A l'instar du reste du pays, les sécheresses et la dégradation des sols sont les
principales causes de la faiblesse des productions agricoles. On note également une
régression de la pluviométrie ces dernières années. A cela, s'ajoute l'incapacité d'utiliser
efficacement l'eau de pluie, l'incapacité des producteurs à investir dans les équipements
adéquats ou à se procurer des intrants de production importés qui sont généralement
coûteux. Au Burkina Faso, la pauvreté est un phénomène rural essentiellement avec plus
de la moitié de la population rurale (52,3%) qui vit en dessous du seuil de pauvreté
contre 19,9% en milieu urbain. Dans la région du Nord (provinces du Yatenga, du
Loroum, du Zondoma, et du Passoré), le pourcentage de pauvres (68,6%) est nettement
au-dessus du niveau national (46,4%), ce qui confère à la région une profondeur de
pauvreté (écart moyen qui sépare les personnes pauvres du seuil de pauvreté) très
élevée, c'est- à- dire 27,7% (INSD, 2003). L'accessibilité des produits alimentaires fait
appel à des notions telles que la capacité, le pouvoir d'achat, le marché et le système de
commercialisation et de distribution où très souvent le pauvre est exclu. Tous ces
paramètres influencent négativement le niveau de sécurité alimentaire dans la province
du Zondoma.
Une évaluation du niveau de sécurité alimentaire durant l'année entière montre que
seulement 10% des unités de production sont dans les normes. Les unités de production
en sécurité alimentaire temporaire représentent 36% et celles en insécurité alimentaire
54% (PSAZ, 2000). Selon le SSA (2002) et le SSA (2003), la couverture des besoins
alimentaires pour les campagnes agricoles 2001-2002, 2002-2003, sont respectivement
de 61% et 62% dans la province du Zondoma contre une couverture nationale respective
de 117% et 115%. Nous pouvons donc dire que l'insécurité alimentaire constitue une
problématique majeure pour la province.
Malgré cette insécurité alimentaire généralisée, la province du Zondoma fait partie des
provinces surpeuplées du Burkina avec une densité de 72,6 habitants au km 2 contre une
moyenne nationale de 46,72 (INSD, 1998). En dépit de l'insécurité alimentaire
chronique, il existe des mécanismes de survie expliquant la non-désertion de la province
par la population. Selon Savadogo et Larivière (1993), la compréhension des stratégies
de survie des ménages est utile pour plusieurs raisons. D'abord, elle permettra un
renforcement éventuel de telles stratégies par des politiques économiques appropriées et
ciblées sur le milieu rural. Ensuite, sur la base de ces stratégies de survie, peuvent se
greffer d'autres stratégies en vue de la
croissance, garante d'une vie viable en milieu rural. Une nécessité s'impose de
développer toutes les initiatives pouvant conduire à la stabilisation des populations et à
des gains importants de productivité dans le secteur agricole. Ces initiatives, pour être
efficaces, devraient s'appuyer sur une vision claire des contraintes et des potentialités
auxquelles fait face le secteur agricole de la province du Zondoma. A cet effet, une
analyse des contraintes doit être menée pour identifier les obstacles auxquels les
producteurs font face et les moyens appropriés pour les surmonter. Cependant, nous
constatons que de telles informations sont fragmentaires voire inexistantes dans la
province du Zondoma. La recherche de l'information est d'autant plus nécessaire que les
ressources dont on dispose sont rares d'où la nécessité de leur gestion rationnelle. Il
devient alors impérieux de disposer d'une base de données socioéconomiques de bonne
qualité. C'est dans cette optique que s'inscrit la présente étude, qui se veut être une
contribution à la mise en place de données socioéconomiques nécessaires à une prise de
décision.
Objectifs de l'étude
L'objectif global de cette étude est d'analyser les stratégies des ménages face à
l'insécurité alimentaire dans la province du Zondoma.
Pour atteindre cet objectif global les objectifs spécifiques ci-après ont été fixés :
- décrire les caractéristiques des ménages de la zone d'étude ;
- analyser les stratégies préventives et/ou correctives des ménages en matière de
sécurité alimentaire au cours des cinq dernières années;
- analyser les stratégies d'adaptation des ménages face à l'insécurité alimentaire
au cours des cinq dernières années ;
Hypothèses de travail
Pour mener à bien cette étude, des hypothèses de travail sont formulées à partir de la
littérature et des caractéristiques propres à la zone retenue :
- Les caractéristiques des ménages sont : une forte proportion des chefs de ménage sont
des agriculteurs, une faiblesse des productions vivrières par parcelle consécutive à un
déficit céréalier permanent;
- l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols, l'utilisation de
semences améliorées, l'élevage de la volaille, des ovins et caprins pourraient constituer
les stratégies préventives et/ou correctives des ménages en matière de sécurité
alimentaire.
- il existe une multitude de stratégies d'adaptation des ménages en matière de sécurité
alimentaire à l'instar de certaines régions.
Méthodologie
Une démarche appropriée s'impose en vue d'une collecte d'informations fiables. Sinaré
et al (2001) proposent la démarche suivante : la définition des unités statistiques et leur
nombre, d'une part, et la description de la procédure à mettre en oeuvre pour les
atteindre, d'autre part.
Définition des unités statistiques
Pour cette étude le ménage est l'unité d'observation. Il est défini comme l'ensemble des
personnes parents ou non qui vivent dans la même concession, qui prennent en général
leur repas à partir d'un stock commun et répondent à l'autorité d'un seul chef de ménage
(Savadogo et Larivière, 1993). C'est cette définition que nous exploiterons tout au long
de ce travail. Nous optons pour celle-ci car la prise en commun régulière des repas à
partir d'un stock est un critère important dans le système de redistribution de la
production agricole. C'est ainsi, que ce concept peut déborder celui des relations
parentales et matrimoniales.
Cette étude ne pouvant pas couvrir tous les éléments de la population, il est alors
approprié de faire un échantillonnage. A cet effet, une taille de l'échantillon doit être
définie.
Détermination de la taille de l'échantillon
Un nombre de 150 ménages a été retenu en tenant compte de la modestie de nos
moyens, et du temps consacré à l'enquête. Ce choix prend également en compte l'effectif
total des ménages (821) de la base de sondage utilisée pour la collecte des données.
Procédure de mise en oeuvre de la collecte des données
La province du Zondoma compte 104 villages. Notre structure d'accueil intervient dans
40 villages (environ le tiers). Tenant comptes des suggestions de la structure d'accueil
nous avions choisis six villages qui ont été identifiés en fonction du poids de chaque
strate.
Choix des villages
Le choix des villages a constitué l'échantillonnage au premier degré et celui des
ménages l'échantillonnage au second degré. Le sondage au premier degré a consisté à
repartir l'ensemble des villages en deux strates. La première que nous appelons
arbitrairement strate A est constituée par l'ensemble des villages où intervient le Projet
de Sécurité Alimentaire du Zondoma (PSAZ) et la seconde strate ou strate B est formée
par les villages non couverts par le PSAZ. Nous avons effectué un tirage aléatoire dans
un chapeau de deux villages dans la strate A et de quatre villages dans la strate B.
L'échantillon de l'enquête est issu de ces sousstrates.
Tirage de l'échantillon
Les bases de sondage utilisées sont celles recueillies lors du recensement de 1998. Pour
les besoins de l'étude, une répartition de l'échantillon est faite en fonction de
l'importance de chaque strate, c'est-à- dire 50 ménages où intervient le PSAZ et 100
ménages où le PSAZ n'intervient pas. A l'aide des différentes bases de sondage, du
classement et de la somme des totaux cumulés croissants effectués dans chaque strate
un tirage avec probabilité proportionnelle de 150 ménages est effectuée en utilisant la
méthode du tirage systématique. Selon Baillargeon et al (1990), la méthode du tirage
systématique consiste à prélever les individus régulièrement espacés suivant un pas
choisi.
Le premier individu est choisi de façon aléatoire. L'échantillon est ensuite constitué en
ajoutant successivement au premier numéro tiré le pas choisi.
Le tirage aléatoire dans un chapeau a donné les villages suivants :
- strate A: Douré et Pallé
- strate B: Kéra Douré, Sompèla, Koundouba et Ronsin.
Cette base de sondage est constituée de 821 ménages. L'échantillon en est formé de 150
soit 18,27% de la base de sondage.
Le support principal que nous avons utilisé pour la collecte des données est le
questionnaire. Nous avons testé le questionnaire auprès de 15 ménages à Zindiguessé.
Gestion et analytiquedes données
Nous avons utilisé deux logiciels que sont : Excel nous a servi pour la saisie des
données, à décrire les caractéristiques des ménages et à effectuer les tests de Khi Deux.
Le logiciel « statistical package for social sciences » (SPSS) a été utilisé pour la
détermination des taux d'adoption des différentes stratégies des ménages en matière de
sécurité alimentaire.
Pour mener à bien l'analyse des données, il faut choisir les outils statistiques qui sont les
plus appropriés : indicateurs, tableaux, graphiques, modèles d'analyse, etc., et voir
comment on peut les enchaîner pour mettre en valeur les résultats fondamentaux de
l'étude (Blaizeau et Dubois, 1990). Pour mettre en exergue la composition des ménages,
la problématique de l'insécurité alimentaire dans le Zondoma, l'étude commence par la
description des caractéristiques socio-économiques des ménages.
Description des caractéristiques des ménages
Pour chacune des strates concernées par cette étude nous avons déterminé d'abord les
caractéristiques des chefs de ménages. Ensuite, le profit / Hectare (Ha), le revenu
agricole / Ha, le produit brut / Ha, et le taux de couverture de la production des cultures
hivernales ont été mis à profit pour l'analyse économique et par la suite une déduction
du défit des vivres.
Analyse descriptive
Pour l'analyse descriptive des stratégies nous adoptons les représentations graphiques
pour les raisons suivantes :
- elles permettent de visualiser le résumé statistique que donne la distribution de
fréquences absolues ;
- elles donnent une vue d'ensemble de la série statistique ;
- elles facilitent également la comparaison de séries statistiques différentes.
Des tests de Khi-Deux sont menés dans le but de vérifier si les différences de
pourcentages observées dans l'adoption de telles ou telles stratégies sont statistiquement
significatives. C'est-à-dire que cet ensemble de tests permet d'apprécier la confiance
accordée aux différences des taux d'adoption des stratégies des ménages en matière de
sécurité alimentaire entre les deux strates. Il existe deux approches généralement
utilisées. Le calcul de la valeur de x 2 que l'on compare avec celle de la table ou le calcul
de la probabilité critique. L'alternative que utilisée ici est la conclusion du test par la
comparaison de la probabilité critique (p) au seuil de signification a. Soient f31 et f32
les pourcentages d'adoption des stratégies dont on veut tester l'égalité. Soient H0,
l'hypothèse nulle selon laquelle f31 = f32 et H1, l'hypothèse alternative selon laquelle
f31 ~ f32. Nous rejetons H0 au seuil de a si p < a /2. Si H0 est rejetée cela montre que la
différence des taux d'adoption observée est statistiquement significative au seuil de a.
Avant cette analyse, il est évident qu'une collecte de données s'impose. La collecte des
données qui ont servi à l'analyse s'est effectuée avec des difficultés dont il serait
intéressant de mentionner quelques contours.
Difficultés rencontrées
L'un des avantages du tirage systématique utilisé dans la base de sondage est
l'identification des chefs de ménage dans les différents quartiers de chaque village.
Aussi, le nombre de ménages à enquêter dans les quartiers est fonction de la taille des
quartiers. Cependant, des difficultés quant à la rencontre avec les chefs de ménage se
sont posées. Nous avons dû sillonner des quartiers à plusieurs reprises pour rencontrer
telle ou telle personne de l'échantillon et même rejoindre certains chefs de ménage au
marché.
Une autre difficulté majeure a été la collecte des données sur la répartition de la main-
d'oeuvre familiale par parcelle cela ne s'est pas révélé opérationnel au cours du pré-test
d'où la suppression de cette partie du questionnaire.
Malgré ces difficultés observées, la collecte et l'analyse des données se sont effectuées
suivant le plan de travail pré établi.
Plan d'ensemble
L'étude s'articule autour de cinq chapitres qui se regroupent en deux parties.
La première partie traite du cadre géographique et institutionnel qui constitue le premier
chapitre. Le second chapitre aborde le cadre théorique de l'étude.
La deuxième partie comprend trois chapitres, le premier s'intéresse à la présentation des
caractéristiques des ménages. Le second à l'analyse des stratégies préventives et/ou
correctives et, enfin le troisième à l'analyse des stratégies d'adaptation.

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU


CADRE DE
L'ETUDE
CHAPITRE 1 : LA PROVINCE DU ZONDOMA FACE A LA
PROBLEMATIQUE DE L'INSECURITE ALIMENTAIRE
La province du Zondoma est située dans la partie Nord du Burkina Faso et couvre une
superficie de 1991 km2 (DREDN, 2001). Elle est limitée au Nord-Est par la province du
Yatenga, au Sud par celle du Passoré et à l'Ouest par le Sourou (voir carte). Dans le
cadre de cette étude nous présentons la province du Zondoma en suivant les
composantes du concept de sécurité alimentaire.

1.1 Les facteurs affectants la disponibiité 1.1.1. Contexte général de la


production
1.1.1.1. Climat
Le climat de la zone est caractérisé par une alternance de deux saisons (une pluvieuse et
une sèche). La province connaît une baisse continuelle de la pluviométrie, réduisant la
saison des pluies à une courte période de trois mois (juillet, août et septembre) (PSAZ,
2000-c). Selon le PSAZ (2003-b), la pluviométrie a été le facteur ayant le plus affecté la
production agricole de l'année 2002-2003. Ainsi 97% des unités de production ont
déclaré avoir été victimes de la sécheresse. Le relevé pluviométrique des cinq dernières
années de la station de Gourcy donne le tableau suivant :
Tableau 01 : Relevé pluviométrique de la station de Gourcy.

Années 1999 2000 2001 2002 2003

Précipitations (mm) 671,7 541,7 643,4 594 799,9


Source : DPAHRH / Z, (2004)
Insérer une carte ici

1.1.1.2. Vulnérabilité de la population


Nous abordons la vulnérabilité sur le plan financier dans cette rubrique. Les revenus
générés par les différentes activités sont principalement affectés à l'achat d'aliments et à
la résolution de problèmes sociaux (funérailles, baptême, mariage, etc.). Les autres
affectations sont négligeables. Quant à celle de l'épargne, elle est presque inexistante.
Selon le PSAZ (2003-b), le revenu net moyen par unité de production pour l'ensemble
des activités est de 73 589 FCFA. L'analyse par type d'activité a révélé que la part des
activités non agricoles dans le montant du revenu net moyen est de loin la plus
importante, soit 40%, suivi des activités diverses avec 20% et des transferts avec 18%.

1.1.2. Productions végétales


1.1.2.1. Systèmes de production
L'agriculture reste de subsistance avec une place importante accordée aux cultures
vivrières (sorgho, mil, niébé) qui sont également des matières premières pour les
activités de transformation (préparation de dolo, de galettes, de beignets). Des cultures
de rentes, telles que l'arachide et le sésame, sont directement monnayées. Quelques
points d'eau réalisés grâce à l'appui de partenaires extérieurs permettent à certains
membres de groupements encadrés de s'adonner à la culture maraîchère.

1.1.2.2. Fertilité et disponibilité des terres agricoles


La province subit les effets néfastes de la désertification. Par endroits, la cuirasse
affleure dans la province du Zondoma. Des actions anthropiques (déforestation,
pratiques agricoles) exposent les sols à une forte dégradation. Des initiatives comme
l'adoption des techniques de conservation des eaux et des sols, de semences améliorées
etc. sont appliquées dans l'optique d'une conservation des ressources naturelles et
surtout de l'augmentation de la disponibilité des terres agricoles. L'augmentation de la
proportion des unités de production affectées par Striga hermontheica de 23% en 2000 à
58% en 2003 (PSAZ, 2003-b), est un indicateur qui confirme cette dégradation.

1.1.2.3. Equipement et intrants agricoles


L'équipement agricole des unités de production est un facteur déterminant pour la
modernisation de l'agriculture car il favorise l'application des thèmes techniques. Les
ânes sont les animaux les plus utilisés en traction animale dans cette zone avec un
niveau de 86% (PSAZ, 2003-b). La location ou l'emprunt est le mode d'accès le plus
courant aux équipements agricoles. Le tracteur est un équipement de luxe pour la
plupart des exploitants car financièrement inaccessible.

1.1.3. Productions animales


1.1.3.1. Systèmes de production
Tous les systèmes d'élevage sont pratiqués au Zondoma. Le plus dominant est l'élevage
extensif. L'encadrement des producteurs par les agents techniques d'élevage favorise
l'émergence de deux autres types d'élevage : l'intensif et le semi-intensif. L'importance
de la pratique de chaque type d'élevage au Zondoma se présente comme suit :
- élevage extensif : 65 à 70% ;
- élevage semi-intensif : 20 à 25% ;
- élevage intensif : 5% (DREPND, 2001).

1.1.3.2 Alimentation
L'élevage occupe la deuxième place avec 23% des revenus nets totaux, après les
activités non agricoles (PSAZ, 2003-b). Cependant le manque d'eau et de pâturage pour
le bétail sont des freins au développement de l'élevage dans la province. Selon le PSAZ
(2003-a), la demande en hydraulique pastorale concerne les zones de forte concentration
de bétail, les campements Peulh.

1.1.3.3. Facteurs génétiques


Il est communément admis que l'amélioration de la race locale est indispensable pour
des gains élévés de production laitière et de viande. Il convient cependant de souligner
que les conditions alimentaires, sanitaires et autres, nécessaires à la bonne réussite d'une
telle opération, ne sont pas toujours bien maîtrisées et/ou bien appliquées par les
producteurs (PSAZ, 2003-b).

1.1.3.4. Situation sanitaire


Le cheptel est confronté à un certain nombre de maladies dont les plus courantes sont :
la péri-pneumonie contagieuse bovine, le charbon symptomatique, la pasteurellose
bovine, la pasteurellose petit ruminant, la rage et la maladie de Newcastle (PSAZ, 2003-
b).

1.1.4. Production forestière


Le couvert végétal jadis abondant, s'est amenuisé au fil des années à telle enseigne que
de nos jours on ne compte plus que quelques reliques forestières disséminées çà et là sur
le terroir provincial. La végétation est de type savane arborée dans l'ensemble. Dans le
paysage, on note la présence de nombreux glacis (terrains dénudés qui subi les effets
conjugués de l'érosion hydrique et éolienne ) signes de la dégradation avancée de
l'environnement (DREDN, 2001). Au regard de cette dégradation de l'environnement, la
Direction Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie du Zondoma (DPECV/Z)
mène des activités dans l'optique d'améliorer cette donne. Au cours de l'année 2003,
cette direction a initié une sensibilisation au près 1 264 producteurs autours de divers
thèmes. Au niveau du reboisement, 31 477 plants ont été produits toutes espèces
confondues et 19 280 plants ont été mis en terre. (DPECVZ, 2004).

1.1.5. Aide alimentaire


En 2002 et 2003, la province a bénéficié d'un appui de 323,2 tonnes de céréales. Une
partie de l'appui du gouvernement est vendue à un prix social et l'autre partie distribuée
gratuitement. Avec le Programme Alimentaire Mondial, les céréales sont entièrement
distribuées (appui à l'opération 200 000 fosses fumières) (Karent et al ; 2003). Le niveau
de pauvreté élevé pendant la période de soudure (août, septembre) fait qu'une partie
importante des ménages n'est pas à mesure de se procurer les céréales même si celles-ci
sont vendues à un prix social. Ces ménages ont recours à une alimentation basée sur les
feuilles de plantes sauvages et/ ou cultivées.
Une autre forme d'aide alimentaire constatée dans la province est l'approvisionnement
des cantines scolaires par le Catholic Relief Services (CRS).

1.2 Facteurs affectants l'accessibilité aux aliments


1.2.1. Facteurs physiques
1.2.1.1. Stockage
Les Banques de céréales constituent l'essentiel des infrastructures alimentaires dans la
province du Zondoma. Sur 56 Banques de céréales que comptait la province en 2000, 23
seulement sont toujours fonctionnelles comme l'indique le tableau ci dessous.
Tableau 02 : Situation des banques de céréales du Zondoma en 2000

Département Banques de céréales Total

Fonctionnelles Non fonctionnelles

Bassi 2 3 5

Boussou 3 10 13

Lèba 3 6 9

Tougo 2 1 3

Gourcy 13 13 26
Total 23 33 56

Source : PSAZ, 2003

1.2.1.2. Réseau de communication


La défectuosité des voies de communication, constitue un sérieux frein au
développement des échanges surtout à l'intérieur de la province. L'insuffisance de ces
infrastructures est une entrave à l'insertion des populations notamment les agriculteurs
et les éleveurs dans l'économie de marché et au relèvement de leur niveau de vie. Le
gouvernement burkinabè ayant pris conscience de l'importance des infrastructures
routières en milieu rural a adopté une stratégie nationale du transport rural en 2003.
Au niveau Zondoma, un répertoire général des pistes rurales a été élaboré par le
Ministère de l'Infrastructure des Transports et de l'Habitat (PSAZ, 2003-a). La
réparation et l'entretien de ces pistes rurales devraient permettre aux exploitants
agricoles d'évacuer leurs productions en direction des marchés de consommation
(PSAZ, 2003-a).

1.2.2. Fluctuation des prix des animaux et des récoltes


Au moment des récoltes, les prix des céréales sont à leur plus bas niveau. Le sac de 100
kg de céréales varie de 6000 à 8000 francs CFA de novembre en avril. A partir de mai,
le prix du sac passe à 9000 francs pour atteindre parfois 15 000 francs CFA (année
difficile) les mois d'août, septembre et octobre qui sont les périodes pendant lesquelles
les greniers sont vides. L'évolution des prix des animaux suit le cours inverse de celles
des céréales. En effet, au moment où les prix des céréales sont le plus élevés (période de
crise alimentaire dans les
ménages), les prix des animaux sont à leur bas niveau. Pour acheter un sac de céréales,
il faut vendre 2 à 4 petits ruminants.

1.2.3. Fonctionnement des marchés, des produits alimentaires


Au vu de sa position géographique entre le Yatenga et le Passoré, le Zondoma dispose
d'importants atouts pour le commerce de bétail et des collecteurs de cuirs et peaux
assurent un écoulement de la production animale vers les marchés locaux, d'autres
provinces du Burkina et aussi vers la République de Côte d'Ivoire.
Pour les productions végétales, le faible dégré d'organisation des producteurs est à
l'origine d'une vente des produits agricoles à un prix modique. Ce problème se pose
avec acuité dans le circuit de commercialisation des produits de maraîchage. De plus,
l'inexpérience dans le travail, le manque de rencontre avec d'autres producteurs dans la
région ou ailleurs, le problème d'écoulement portent un énorme préjudice à cette
activité.

1.2.4. Facteurs socioculturels


Il existe des croyances traditionnelles en rapport avec la consommation alimentaire dans
la province du Zondoma. Certains aliments sont accusés de provoquer des malaises
(vomissements ) chez la femme enceinte et de déposer des saletés dans le ventre du
foetus. Ils sont, par conséquent, déconseillés. Il s'agit surtout de l'arachide et de la farine
de mil délayée dans du jus de tamarins (le zom-kom) qui sont régulièrement consommés
par les communautés.
La crainte des douleurs à l'accouchement est très souvent à la base de certaines
croyances. Ainsi, manger des courges ou manger plus que d'habitude pendant la
grossesse donne un gros bébé rendant l'accouchement difficile ou prolongeant le temps
de travail.
En cas de diarrhée chez l'enfant, il est déconseillé de lui donner des arachides, du
haricot, de la farine crue et du sucre. Tous ces aliments aggraveraient l'état de santé du
malade. La croyance sur le sucre pourrait être défavorable à la thérapie de réhydratation
par voie orale utilisant la solution salée et sucrée préparée par la mère (PSAZ, 2000-a).

1.3 Facteurs affectants la stabilité


1.3.1. Instabilité de la production domestique
La production agricole est fortement tributaire du régime pluviométrique. A cet effet
l'insuffisance ou l'irrégularité de la pluviométrie affecte énormément la production
domestique. Il en est de même pour les poches de sécheresse relativement longue à des
stades du développement des spéculations.
Les infrastructures de stockage et de commercialisation, l'insécurité alimentaire
constituent d'autres problématiques majeures dans la province. Le taux de couverture de
la production céréalière est régulièrement déficitaire au niveau des ménages. Les
infrastructures de stockage devraient alors jouer un rôle régulateur de la production et
des importations céréalières. Malheureusement, d'après le tableau 2, nous constatons
que 58,93% des Banques de céréales recensées en 2000 ne sont pas fonctionnelles.
Selon le (PSAZ, 2003-b), il existe 14 importants marchés locaux dans les départements
qui servent de point de ventes et d'échanges commerciaux entre les populations de la
province et celles des provinces voisines. A cet effet, un bon circuit de
commercialisation devrait permettre aux ménages du Zondoma de bénéficier des
productions excédentaires d'autres provinces à des prix abordables.

1.3.2. Fluctuation de prix


Les prix des céréales varient en sens inverse de la disponibilité de celles-ci dans les
greniers d'où le lien entre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Dans de telles
conditions, la pauvreté qui s'exprime en terme de manque de revenus limite l'acquisition
de vivres même si ceux-ci sont disponibles sur les marchés locaux. En effet, Selon
l'INSD (2003), la région du Nord est très affectée par la pauvreté avec 68,6% de sa
population contre une moyenne nationale de 46,4%. Cela témoigne la vulnérabilité de
cette population face aux fluctuations des prix.

1.3.3. Fluctuation cyclique de l'offre


Dans une situation d'insécurité alimentaire la gestion de la période de soudure s'impose
au producteur dans l'optique de stabiliser l'approvisionnement alimentaire surtout en
hivernage, temps coïncidant très souvent avec l'épuisement des réserves. Des périodes
de soudures de un à deux mois sont observées dans les unités de production en sécurité
alimentaire temporaire. Celles qui sont en déficit alimentaire chronique connaissent
toujours des périodes de soudure plus ou moins longues pouvant aller jusqu'à quatre
mois (PSAZ, 2000-b).

1.4 Facteurs affectant la qualité de l'eau et des aliments


1.4.1. Usage de l'eau
La province du Zondoma dispose de 605 points d'eau selon l'inventaire réalisé par la D
R A R H en mars 2003. Ces points d'eau se repartissent comme suit :
- 291 forages exploités ;
- 142 puits permanents ;
- 165 puits temporaires ;
- 6 forages et un puit permanent abandonné.
Ce recensement montre en outre que cinq (05) villages n'ont ni forage, ni puits busé.
L'état de fonctionnement des pompes n'est pas très satisfaisant : les pannes des pompes
vont de 25% à 33% selon les départements. Les pompes ABI et DIAFA sont les plus
défectueuses avec 67% et 63% des parcs respectifs (DRAHRHN, 2003).

1.4.2. Pratiques alimentaires et nutritionnelles des ménages


Malgré la pratique courante de l'élevage de petits ruminants, de volaille et de bovins
dans certaines Unités de Production, les produits d'origine animale n'entrent pas dans les
habitudes alimentaires des ménages.
Les communautés méconnaissent la spécificité des besoins des enfants et des femmes en
période d'allaitement ou de grossesse qui fait d'eux un groupe vulnérable sur le plan
nutritionnel. Aussi, elles ne les reconnaissent pas toujours comme groupe prioritaire. La
classification par ordre de priorité des personnes à nourrir en cas de crise alimentaire
(PSAZ, 2000-b) démontre qu'ils ne sont pas considérés comme groupes prioritaires.

1.4.3. Pratiques de l'allaitement maternel


Le colostrum, liquide jaunâtre et opaque sécrété par la glande mammaire durant les
premiers jours qui suivent l'accouchement, n'est pas toujours donné au nouveau né. Il est
considéré comme du lait sale eu égard à son aspect jaunâtre et épais. Selon les
croyances, le colostrum provoquerait des maux de ventre au bébé. Les pratiques
d'allaitement maternel ne sont pas optimales. On constate que la mise au sein se fait au
moins 24 heures après l'accouchement et que le nourrisson ne bénéficie pas toujours du
colostrum. Bien que le sevrage débute à la bonne période, les bouillies offertes ont une
valeur énergétique très nettement inférieure à celle du lait maternel car il ne s'agit pas de
bouillies enrichies mais de bouillies commune (PSAZ, 2003-b).

1.5 Efforts an matière sécurité alimentaire


1.5.1. Stratégies endogènes
La province subit les effets néfastes de la désertification. Les producteurs ayant pris
conscience depuis plus d'une décennie de la dégradation des ressources naturelles
oeuvrent à sa restauration. Selon PSAZ (2000-c), les techniques de lutte pratiquées dans
la province sont le zaï à sec (faire le zaï pendant la saison sèche en prévision de
l'hivernage), le paillage, les cordons pierreux et la fumure organique comme mode
d'intensification agricole.
En général, les producteurs se rencontrent pour décider des actions de développement à
entreprendre dans leur village. Ces rencontres se tiennent en la présence de la majorité
des habitants dans 61,5% des villages. D'autres part, dans 73% des villages, femmes, et
jeunes participent avec les hommes aux rencontres de prises de décision (PSAZ, 2003-
b).

1.5.2. Interventions étatiques et des partenaires au développement


Les efforts de vulgarisation entrepris par les acteurs de développement dans le cadre de
l'amélioration des systèmes de culture sont traduits par l'adoption des techniques
culturales améliorées pour accroître la productivité agricole tant pluviale que de contre
saison.
Dans cette partie, l'accent sera mis sur la présentation de notre structure d'accueil. A ce
niveau aussi nous ne retiendrons que les informations susceptibles d'améliorer la
compréhension de la suite du document.
Le Projet de Sécurité Alimentaire du Zondoma (PSAZ) est un projet d'une durée de cinq
ans dont l'exécution est prévue de l'année fiscale 1999 (Octobre 1999) à la fin de l'année
fiscale 2004 (Septembre 2004). Le projet fait partie de l'Initiative de Sécurité
Alimentaire d'Africare pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre couvrant en plus du
Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Niger et le Tchad. Le but ultime du projet est
d'améliorer durablement la sécurité alimentaire tant au niveau communautaire que des
ménages du Zondoma. Le PSAZ a été conçu avec trois objectifs stratégiques :
- renforcer la capacité des communautés à identifier, analyser et résoudre leur
problème de sécurité alimentaire ;
- améliorer la productivité agricole ; et
- améliorer la nutrition des ménages.
Chaque objectif stratégique comporte différents axes d'intervention.
Renforcer la capacité des communautés s'entend :
- développement d'un programme de recherche et de planification participative ;
- mise en place et formation des structures communautaires de développement ;
- conduite d'un programme d'alphabétisation fonctionnelle ;
- mise en place d'un fonds de sécurité alimentaire pour soutenir les initiatives
locales.
Améliorer la productivité agricole renferme
- un appui aux champs collectifs et parcelles de démonstration individuelle ;
- un appui au développement du maraîchage ;
- une amélioration de la gestion des productions animales ;
- un soutien aux activités post-récoltes.
Améliorer la santé et la nutrition des ménages intègre
- le développement d'un programme de nutrition à base communautaire ;
- le développement et la mise en oeuvre d'un programme d'éducation pour la
santé et la nutrition ;
- la promotion de la production et de la consommation de légumes riches en
éléments nutritifs et la consommation de protéines animales ;
- l'accroissement de la disponibilité en eau potable.
Nous présentons les efforts du PSAZ à travers quelques indicateurs de suivi et
évaluation issus de l'enquête finale.
Tableau 03: Catégories d'insécurité alimentaire des unités de production

Période Catégorie
0 mois Inférieure ou égale à 3 Supérieure ou égale 3
d'insécurité mois d'insécurité mois d'insécurité

Mai 2000 8,5% 29,8% 61,7%

Mai 2003 24,9% 38,6% 36,5%

Source : PSAZ, 2003


La sécurité alimentaire des ménages implique entre autre une disponibilité des aliments.
Cette disponibilité a été mesurée en estimant le nombre de mois de provision adéquate
de nourriture dans les ménages. Les résultats du tableau 03 mettent en exergue l'impact
de l'amélioration du nombre de mois de provision adéquate de nourriture sur le niveau
de sécurité alimentaire des Unités de Production (ensemble de personnes qui exploitent
le même champ et qui partagent les produits de ce champ). On note que la proportion
des UP en sécurité alimentaire a été améliorée, elle passe de 8,5% en 2000 à 24,9% en
2003. De même, une réduction du taux des UP en insécurité alimentaire est constatée
(61,7% à 36,5%).

CHAPITRE II : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Ce chapitre a pour objectif de nous faire comprendre encore mieux les contours du
concept de sécurité alimentaire, son évolution et d'éviter toute confusion liée à son
usage. Pour étayer nos recherches nous jugeons nécessaire de commencer ce chapitre
par quelques définitions des concepts clés empruntées de la littérature

2.1. Définition de quelques concepts clés


2.1.1. Stratégie
Le mot « stratégie » qui appartient étymologiquement au vocabulaire militaire, a été peu
à peu annexé et mis à la mode dans le domaine des sciences sociales avec le sens de «
suite d'opérations » menées par un individu ou un groupe pour parvenir à un objectif
choisi (Franqueville, 1987).
Une stratégie peut être envisagée comme un ensemble cohérent d'hypothèses
définissant, par rapport à des objectifs déterminés, des méthodes, des moyens, des délais
et des conditions permettant d'atteindre ces objectifs. Une stratégie peut être ainsi
conçue comme l'optimisation des moyens dont dispose un pouvoir pour atteindre ses
fins. Aussi, le terme stratégie peut-être entendu à la fois comme un ensemble d'outils et
de moyens utilisés pour effectuer des choix mais également comme l'expression des
choix eux-mêmes (Azoulay et Dillon, 1993)
Pour les besoins de cette étude la stratégie sera perçue au double plan de la combinaison
des moyens de production dont dispose les producteurs pour faire face à l'insécurité
alimentaire et de l'expression des choix mis en place par la population pour y faire face.
Selon Franqueville (1987), la définition du concept stratégie suppose implicitement au
moins trois choses :
- avant que survienne la nécessité de mettre en oeuvre une stratégie, l'existence
d'un état initial, d'un système plus ou moins en équilibre, lui-même fruit de stratégies ;
- l'existence d'une perturbation, d'une crise dont on peut chercher les causes et
qui appelle une réaction, une action, une nouvelle organisation ;
- la mise en place, la mise au point d'une réponse qui peut être individuelle ou
collective ou d'abord individuelle puis collective.

2.1.2. Stratégie alimentaire


La stratégie alimentaire est une stratégie dont la finalité est de satisfaire les besoins
alimentaires d'une population donnée tout en optimisant les ressources des systèmes
agroalimentaires en place (Ghersi, 1989). Selon Franqueville (1987), elle est l'ensemble
des actions dont la finalité est l'alimentation ou le pouvoir par l'alimentation, qu'elles
soient le fait de gouvernement ou d'individus.

2.1.3. Sécurité alimentaire


La définition donnée au sommet mondial de l'alimentation est la suivante :
« La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un
accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur
permettant de satisfaire leurs besoins et leurs préférences alimentaires pour mener une
vie saine et active » (FAO, 1996-a).
Selon la Banque Mondiale, la sécurité alimentaire est « l'accès pour chaque individu à
tout instant à des ressources alimentaires permettant de mener une vie saine et active »
(CE et CTA, 1998)
Une définition plus récente est donnée par l'Association pour la Santé Publique de
l'Ontario1 : « les gens vivent dans une situation de sécurité alimentaire lorsqu'ils sont en
mesure de se procurer une quantité suffisante d'aliments sûrs pour la santé, qu'ils aiment
et qui contribuent à assurer leur bonne santé. La manière dont ils se procurent ces
aliments doit leur permettre de préserver leur fierté, et celle de leur famille ». (DRHC,
2002).
1 Citée par DRHC
Dans le cadre de ce travail, nous retenons la dernière définition. En plus du caractère
disponibilité, accessibilité, et la bonne utilisation des ressources alimentaires , elle met
en exergue le fait que la manière de se procurer les aliments doit permettre aux
individus de préserver leur fierté, et celle de leur famille. La province du Zondoma
connaissant un déficit alimentaire chronique cet aspect est alors important.

2.2 Historique du concept de sécurité alimentaire


L'idée de la sécurité alimentaire fut exposée pour la première fois lors de la conférence
mondiale sur l'alimentation en 1974. Depuis cette conférence mondiale sur
l'alimentation, le concept a évolué. A l'époque, on parlait surtout de sécurité alimentaire
nationale. Celle-ci s'apparentait davantage à l'autosuffisance alimentaire sur le plan
national - que les pays produisent suffisamment d'aliments pour couvrir les besoins
alimentaires - (Africare, 1999).
Selon CE et CTA (1998), l'une des principales leçons que nous ont enseignée les vingt
dernières années est que le problème fondamental de l'insécurité alimentaire n'est pas
une question de déficit, ou de pénurie temporaire des approvisionnements au niveau
national et international qui serait dû à des incidents naturels, mais un problème
chronique d'accès à la nourriture des ménages et groupes vulnérables à un pouvoir
d'achat trop faible.
En tenant compte de ce nouveau contexte dans lequel se situe la sécurité alimentaire
mondiale, le Comité de sécurité alimentaire mondiale, à sa huitième session en 1983, a
réexaminé la notion même de sécurité alimentaire et l'a définie en ces termes : «
l'objectif ultime de la sécurité mondiale devrait être d'assurer à tous en tout temps
l'accès matériel et financier aux aliments de base dont ils ont besoin » (FAO , 1996-b).
De plus, la famine africaine de 1984 - 1985 a provoqué un autre changement important
de perspective, la prise en compte de la stabilité des moyens d'existence des individus.
Cette évolution a amené la Banque Mondiale en 1986 à définir la sécurité alimentaire en
ces termes : « accès pour tous et à tout moment aux denrées alimentaires nécessaires
pour mener une vie saine et active ». Cette définition a été largement acceptée dans les
années 1990 car elle illustrait parfaitement la notion de sécurité alimentaire, mais avec
le temps, quelques qualificatifs y ont été ajoutés (CE et CTA, 1998).
La Conférence Internationale sur la Nutrition (CIN), qui s'est tenue en 1992, a ajouté
une dimension nutritionnelle en déclarant qu'assurer la sécurité alimentaire, c'est «
permettre à tous d'accéder à tout moment aux aliments salubres et nutritifs dont ils ont
besoins pour mener une vie saine et active » (FAO , 1996-b).
Rien ne sert de garantir l'accès à suffisamment de nourriture si les populations ne
veulent pas la manger pour des raisons culturelles. A cet effet, des critères tels que la
qualité du point de vue nutritionnel, d'accessibilité au sens culturel sont à prendre en
compte. C'est dans ce contexte qu'une définition a été donnée au sommet mondial de
l'alimentation en 1996.

2.3. Distinction entre la sécurité alimentaire et l'autosuffisance


alimentaire .
Les concepts d'autosuffisance et de sécurité alimentaire se distinguent en deux points
essentiels :
- l'autosuffisance alimentaire considère que la production intérieure est la seule
source de produits vivriers tandis que la sécurité alimentaire prend en compte les
importations commerciales et l'aide alimentaire comme source possible de l'offre
alimentaire.
- l'autosuffisance alimentaire ne se réfère à la disponibilité en produits vivriers
domestiques qu'au niveau national alors que la sécurité alimentaire prend en
considération les composantes de stabilité de l'offre et d'accès aux aliments par la
population (FAO, 1999).
En effet, le concept de sécurité alimentaire suppose le recours au commerce
international comme une composante essentielle de l'offre. Contrairement à celui
d'autosuffisance, ce concept ne fait pas référence à une stratégie de développement
autocentré mais s'inscrit dans une logique de développement fondée sur la spécification
internationale et les avantages comparatifs (Azoulay et Dillon, 1993).

2.4. Types d'insécurité alimentaire


L'insécurité alimentaire représente l'inquiétude liée à une capacité limitée ou incertaine
de se
procurer et de consommer une quantité suffisante d'aliments nutritionnellement
approprié par
les moyens habituels (DRHC, 2002). Selon Azoulay et Dillon (1993), l'insécurité
alimentaire est un terme qui regroupe l'ensemble des situations où des populations
souffrent ou risquent de souffrir des manifestations de la faim c'est-à-dire des diverses
formes de malnutrition ou de la famine. Des conceptions non identiques engendrent
également des typologies différentes.
Le Ministère de l'Agriculture (2000), la Banque mondiale 2 considèrent qu'il existe deux
types d'insécurité alimentaire : l'insécurité alimentaire temporaire et l'insécurité
alimentaire chronique. Cependant, la FAO (1999) et Africare (1999) en considèrent
trois types : L'insécurité alimentaire chronique, l'insécurité alimentaire saisonnière et
l'insécurité alimentaire cyclique. Dans le cadre de notre formation nous prendrons en
compte la dernière typologie qui permet une compréhension plus approfondie du
phénomène.

2.4.1. Insécurité alimentaire chronique


Elle stipule que l'accès aux aliments des individus, des foyers, des régions, des pays qui
souffrent d'une insécurité alimentaire chronique s'avère insuffisant en termes journaliers
et ce, indépendamment de la saison ou de la période de l'année (FAO, 1999). Dans une
telle situation, les ménages courent continuellement le risque de ne pouvoir couvrir les
besoins alimentaires de chacun de leurs membres. Ce pourrait être le cas des ménages
qui n'ont pas accès à une terre fertile ou qui sont confrontés à des contraintes
permanentes qui limitent leur production.

2.4.2. Insécurité alimentaire saisonnière ou cyclique


Elle est repérable par la mesure de la consommation alimentaire à différents moments
de l'année. La cyclicité de l'insécurité alimentaire est surtout due aux variations d'une
année à l'autre du niveau de la production en particulier dans le secteur agricole et
souvent en conséquence des variations climatiques. Cette insécurité alimentaire est de
courte durée mais elle se vit à répétition.

2.4.3. Insécurité alimentaire passagère


2
Cité par Azoulay et Dillon, 1993
Elle est souvent qualifiée de transitoire. Les accidents subits qui provoquent cette
insécurité alimentaire peuvent être passagers dans la mesure où la situation retournera à
la normale au cours de la période suivante. Cela sous-entend que la crise est temporaire
et de courte durée. Selon la FAO (1999), les accidents les plus courants de ce type là
sont les sécheresses, les inondations et les épidémies qui causent la perte de récoltes.
Les personnes ou groupe de personnes concernées par l'insécurité alimentaire sont
qualifiés de « populations à risque » ou « populations vulnérables ».

2.5. Vulnérabilité et insécurité alimentaire


Les groupes vulnérables sont des personnes dont la situation économique, sociale,
géographique est particulièrement sensible à toute modification de leur environnement.
Ils sont en situation de ne pas accéder aux denrées alimentaires, nécessaires à la
satisfaction de leurs besoins alimentaires (Azoulay et Dillon, 1993). Un groupe serait dit
vulnérable s'il n'est pas capable de mobiliser des ressources (économiques, capital
humain et social) pour faire face à des évènements externes défavorables. A cet effet,
les groupes vulnérables peuvent être classés suivant des critères tels que :
- la géographie ou la région : zone administrative, rurale urbaine, etc.;
- l'écologie : conditions climatiques, accessibilité, etc.;
- l'économie : activité, niveau de revenu, secteur formel ou informel, superficie
de l'exploitation agricole, espèce cultivées, etc.;
- la démographie : hommes, femmes, femmes en allaitement, enfants d'âge
scolaire, etc.

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET


DISCUSSIONS

CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DES MENAGES

Ce chapitre a pour objectif d'approfondir les connaissances sur la zone d'étude et surtout
les villages échantillonnés. Des variables socioéconomiques seront utilisées pour la
caractérisation des ménages. Cette caractérisation se fera en deux étapes. D'abord, les
caractéristiques des chefs de ménage seront présentées et ensuite une analyse
économique des productions de l'agriculture pluviale, la couverture des besoins
alimentaires théoriques de cette agriculture pluviale.

1.1 Caractéristiques des Chefs de Ménages (CM)


Le chef de ménage exerce une influence et un pouvoir de décision au sein du ménage.
Ainsi, les caractéristiques de celui-ci pourraient vraisemblablement rendre compte de
l'image du ménage tout entier. C'est pourquoi, les descriptions sur les caractéristiques
socioéconomiques du ménage vont concerner en grande partie les chefs de ménage.

1.1.1. Répartition des chefs de ménage selon le sexe


Tableau 4 : Répartition des CM selon le sexe

Sexe Strate A Strate B

Féminin 2% 2%

Masculin 98 % 98 %

Source : Données de l'enquête


Dans toutes les strates, nous avons un faible taux des femmes chef de ménage (2%).
Cela s'explique par la difficulté de leur identification par le facilitateur ( Délégué ou
membre du Comité de Sécurité Alimentaire ). Les habitations sont groupées par les
noms des chefs de famille (Ouédraogo, Savadogo etc.). Très souvent, la femme ne
portant pas le même nom que son mari, il est difficile pour le facilitateur de les
identifier. L'autre explication que l'on peut donner s'est que les femmes ne sont pas
facilement reconnues par leur nom ou prénom, mais celui de leur mari.

1.1.2. Répartition des chefs de ménage selon l'origine


Ici, il est question de savoir si le CM est originaire du village ou pas. Le tableau suivant
présente la répartition des CM selon leur origine.
Tableau 5 : Répartition des CM selon l'origine

Origine Strate A Strate B

Autochtones 56 % 95 %

Allochtones 44 % 5%

Source : Données de l'enquête


Le tableau 5 montre que dans la strate A, 56% des CM sont originaires de leur village et
44% ne le sont pas. Or, dans la strate B, 95% des chefs de ménage sont originaires du
village et 5% ne le sont pas. Ces différences de pourcentage entre la strate A et la Strate
B s'explique par le cas de Pallé. Ainsi, à Pallé, 13% de CM enquêtés ont répondu qu'ils
sont originaires du village contre 87% des CM qui ne le sont pas. Une forte proportion
d'allochtones peut avoir un effet négatif sur la cohabitation et rendre difficile les
interventions des partenaires au développement. En effet, une répartition des villages
d'intervention du PSAZ selon le dynamisme place Pallé parmi les villages d'un «
dynamisme médiocre ». Quelques-uns des critères utilisés sont : la mobilisation de la
communauté autour des activités, le degré d'entente au sein de la communauté ainsi
qu'entre les membres du Comité de Sécurité Alimentaire (CSA), la tenue des rencontres
par les membres du CSA etc..

1.1.3. Répartition des Chefs de ménage selon l'activité principale


Nous définissons comme activité principale celle qui est la première source d'entrée de
devises dans les ménages sur déclaration des chefs de ménage. Le tableau suivant donne
cette répartition.
Tableau 6 : Répartition des chefs de ménage selon l'activité principale

Activité principale Strate A Strate B

Agriculture 90 % 97 %

Elevage 8% 2%

Maraîchage 0% 1%
Commerce 2% 0%

Source : Données de l'enquête


Le tableau 6 montre que 90% des CM de la strate A sont des agriculteurs et dans la
strate B cela représente 97% des CM soit une moyenne de 93,5% pour l'échantillon.
Pour l'élevage, on a 8% des CM de la strate A qui ont pour activité principale l'élevage
et 2% de la strate B soit une moyenne de 5% des CM enquêtés. Le maraîchage ou le
commerce exercés comme activité principale par les CM est très rare. En moyenne,
0,5% et 1% des CM enquêtés ont respectivement le maraîchage et le commerce comme
activité principale.
En se basant sur ces résultats, on pourrait affirmer que plus de 98% des Chefs de
ménage enquêté sont des producteurs et moins de 2% sont presque des consommateurs
(ils ont plus recours au marché pour leur alimentation). IL est alors intéressant de faire
une analyse économique des exploitations agricoles et en particulier celle de
l'agriculture pluviale qui est la principale source de disponibilité de céréales dans les
ménages.

1.2 Analyse économique des exploitations agricoles


1.2.1. Estimation des charges
Le système de culture traditionnelle est le mode d'exploitation des terres rencontrées
dans
notre échantillon. Les charges réelles retenues pour cette étude sont : l'évaluation des
coûts de
semences, l'achat de la fumure minérale (12 500 FCFA le sac de 50 Kg), de la fumure
organique (1 250 FCFA la charrette), l'achat des pesticides, les charges liées à la
location du matériel agricole, et l'amortissement du matériel. Le taux d'amortissement
que nous avons appliqué est celui retenu par la Direction Générale des Impôts qui est de
33,33% (DGI, 1979). Pour le matériel agricole comme la houe, la pioche de semence,
l'amortissement est calculé en fonction de la durée de vie estimée par les producteurs. Il
ressort de cette estimation que la houe a une durée de vie d'une campagne et la pioche
de semence une durée moyenne de deux campagnes.
L'évaluation de la main d'oeuvre familiale est faite selon le coût d'opportunité. Ce
dernier permet de déterminer les rémunérations des moyens de production que
l'agriculteur ne paye pas réellement mais qui ne sont pas gratuites pour autant. A ce
sujet, chacun sait que tout travail mérite salaire. Des entretiens en groupe avec l'appui
d'un guide d'entretien nous ont permis de collecter des données pour évaluer la main
d'oeuvre familiale, faciliter l'étalonnage des unités de mesure locale et aussi le coût
d'opportunité de la charrette de fumure organique.
Le coût des semences est évalué en faisant le produit de la quantité de semences
nécessaires pour chaque spéculation par la valeur mercuriale. Pour la fumure organique
l'unité est la charrette. Quant à la fumure minérale l'unité retenue est le sac de 50 Kg.
Les frais de location du matériel agricole sont évalués par le nombre de jour de travail
en culture attelé que nous avons multiplié par le coût de la journée de travail qui est de 1
500 FCFA.

1.2.2. Estimation des produits


Elle est effectuée à partir de l'estimation de la production totale de la campagne agricole
2003-2004. Cette estimation est effectuée par parcelle, par spéculation en unité de
mesure locale. Un étalonnage de ces unités est effectué en vue d'homogénéiser celles-ci.
Les données mercuriales sur le cour des productions végétales utilisées sont fournies par
la Direction Provinciale de l'Agriculture, de l'Hydraulique, et des Ressources
Halieutiques du Zondoma. Deux marchés ont été identifiés pour le suivi des données
mercuriales. Il s'agit du marché de Gourcy et du marché de Tougo. Nous avons choisi
d'utiliser les données mercuriales de février 2004 pour être en conformité avec la
période de l'enquête. Ces données sont consignées dans le tableau suivant.
Tableau 7: Données mercuriales du mois de février 2004.

Spéculations Sorgho Mil * Maïs * Arachide* Sésame* Haricot*


* (FCFA) (FCFA) (FCFA) (FCFA) (FCFA)
(FCFA)

Marché de 8 000 8 250 7 500 6 000 18 000 10 500


Gourcy

Marché de 8 000 9 500 - 6750 - 10 800


Tougo

Prix moyen 8 000 8 875 7 500 6 375 18 000 10 650

Source : Données de DPAHRH / Z (Février, 2004). NB : - = données manquantes.


* = L'unité de mesure est le sac de 100 Kg. L'unité de mesure utilisée est le sac de 100
Kg.
Après avoir défini la procédure utilisée pour l'estimation des produits et des charges
intéressons-nous à présent aux résultats des indicateurs retenus.
1.2.3. Résultats des indicateurs retenus
Le profit est l'un des indicateurs que nous avons utilisé. Il est la différence du produit
brut et des charges totales d'où la formule profit = PB - CT. Avec PB, le produit Brut et
CT la charge totale. Le revenu agricole qui est la différence du produit brut et des
charges réelles. Celles-ci représentent les charges qui ont occasionné une sortie effective
d'argent. Les autres indicateurs utilisés sont : le produit brut, qui est la valorisation des
productions réalisées sur l'exploitation, les charges variables et les charges fixes. Pour
uniformiser ces résultats et les rendre comparables, nous ramènerons les différentes
valeurs trouvées à l'hectare.
Tableau 8 : Résultat des indicateurs retenus

Indicateurs Strate A (F CFA) Strate B (F CFA)

Profit par hectare - 16 715 - 14 035

Revenu par hectare 23 284 25 964

Charges variables par hectare 11 298 15 286

Charges fixes par hectare 47 599 43 820

Charges globales par hectare 58 898 59 107

Source : Données de l'enquête


Le résultat montre que l'exploitation agricole vue comme une entreprise fonctionne à
perte. Que ce soit dans la strate A ou dans la strate B la perte est observée ! Dans la
strate A, elle se chiffre à - 16 715 F CFA par hectare (Ha) et dans la strate B, elle est de
- 14 035 F CFA soit une moyenne de - 15 375 F CFA pour chaque hectare exploité.
Le revenu agricole par hectare est de 23 284 F CFA pour la strate A et 25 964 F CFA
pour la strate B, ce qui donne une moyenne de 24 624 F CFA. Cet indicateur est plus
pertinent pour une analyse au niveau paysan car les charges calculées ne sont pas perçu
comme telles. Le revenu agricole mesure la quantité d'argent et de produit que
l'exploitation met à la disposition du chef de ménage pour entretenir sa famille et
constituer sa propre fortune. La superficie moyenne exploitée est de 3,34 Ha dans la
strate A et 3,905 Ha dans la strate B soit une moyenne d'échantillon de 3,62 Ha. C'est
dire que le revenu moyen des cultures pluviales est de 933 989 F CFA par ménage.
Les charges variables par hectare sont inférieures au revenu soit 11 298 F CFA pour la
strate A et 15 286 F CFA la strate B soit une moyenne de 13 292 F CFA. C'est dire que
les producteurs arrivent à couvrir les charges variables. Cela peut s'expliquer par la
faiblesse des charges allouées annuellement à l'exploitation.
Par contre pour les charges fixes nous constatons qu'elles sont très supérieures au
revenu agricole. Elles représentent presque le double du revenu agricole. Nous sommes
dans une situation où le revenu agricole ne couvre pas les charges fixes. C'est dire que le
capital d'exploitation n'est pas rentabilisé. Pour la strate A la valeur des charges fixes est
de 47 599 F CFA par Ha et pour la strate B, 43 820 F CFA par Ha soit une moyenne de
45 710 F CFA.
Les revenus, les profits sont relativement faibles. On peut considérer qu'ils sont en
partie sous-évalués. En effet, les personnes enquêtées doivent faire appel à un travail de
remémoration important surtout qu'à la récolte la mesure des quantités engrangées
n'était pas une préoccupation. De plus, selon Gondard-Delcroix et al (2004), l'instabilité
des revenus agricoles est due notamment aux fortes variations que peuvent connaître les
prix des produits agricoles. En effet, selon DPAHRH / Z pour le même mois de l'année,
février 2003 et février 2004, le sac de 100 Kg de sorgho avait une valeur mercuriale
moyenne respective de 15 500 et 8 000 F CFA. C'est dire que le prix est passé du simple
vers le double.
Les résultats des indicateurs ci-dessus permettent une analyse économique des
exploitations agricoles. Dans le cadre de la sécurité alimentaire des ménages il est plus
intéressant d'approfondir cette analyse. Selon PSAZ (2003-c), la principale destination
de la production vivrière est l'autoconsommation et les produits les plus consommés
sont les céréales. Alors faisons une analyse de la disponibilité des vivres dans les
ménages.

1.2.4. Analyse de la disponibilité des vivres


Ici, la disponibilité ne concerne que les productions de l'agriculture pluviale d'une
campagne (2003-2004). Une évaluation des productions en unités locales suivi d'un
étalonnage est faite pour ramener les productions réalisées en kilogrammes. Les
résultats figurent dans le tableau suivant.
Tableau 9 : Disponibilité des vivres dans les ménages

Variables Strate A Strate B

Nombre total de personnes 581 1 230

Nombre moyen de personnes par ménage 11,62 12,30

Production totale en kilogramme 75 462 156 557

Disponibilité en vivres par kilogramme et par personne 129 127


Source : Données de l'enquête
Les résultats montrent que la disponibilité des céréales (campagne 2003-2004) est de
129 Kg par personne dans la strate A contre 127 Kg par personne dans la strate B soit
une moyenne de 128 Kg par personne pour l'ensemble des deux strates. Selon le SSA
(2002), les besoins d'une personne peuvent être estimés à 190 Kg de vivres par an. Sur
cette base le taux de couverture alimentaire de l'échantillon étudié est de 67,67% soit un
déficit de 32,33%.
Selon Mathieu et al (2003), les agriculteurs ne restent pas inerte face aux pénuries
alimentaires. Ils développent un ensemble de stratégies pour anticiper et atténuer les
effets des crises. Selon le MEF (2003), en République du Sénégal, l'ampleur de la crise
alimentaire est ses incidences est telle que les différents acteurs touchés développent des
mécanismes de sortie de crise et des mécanismes de survie. Pour la suite de cette étude,
il est intéressant de savoir ce que fait l'agriculteur du Zondoma face à un déficit
alimentaire qui est chronique.
CHAPITRE II : STRATEGIES PREVENTIVES /
CORRECTIVES DES MENAGES
Dans cette étude nous avons voulu identifier les stratégies couramment adoptées par les
ménages dans la province du Zondoma, en faisant un rappel des évènements des cinq
dernières années. L'ensemble des stratégies des ménages est regroupé en deux
catégories que sont : les stratégies préventives et/ou correctives et les stratégies
d'adaptation. Dans ce chapitre nous nous intéresserons aux stratégies préventives /
correctives des ménages en matière de sécurité alimentaire. Le chapitre comprend deux
grand axes. Le premier présentera l'analyse qualitative des stratégies préventives
retenues, le seconde, l'analyse quantitative et du test de validité des différences de
pourcentages observées entre les deux strates.

2.1 Analyse qualitative des stratégies préventives/correctives retenues


Ces stratégies regroupent celles visant à prévenir les risques de carence en vivres dans
les ménages. Elles visent à garantir une alimentation continue de la famille si les
dispositifs mis en place sont efficaces et si le degré de vulnérabilité n'est pas élevé.
Pour l'analyse qualitative des stratégies retenues, nous faisons un résumé des
commentaires des différents chefs de ménage que nous avons enquêté.

2.1.1. S'approvisionner en grains juste après les récoltes


C'est une stratégie couramment observée. Les années où elle n'est pas pratiquée c'est
suite à un manque d'argent. Sinon, c'est une pratique qui permet de compenser le
perpétuel déficit céréalier. Dans les familles où la proportion des inactifs est très élevée,
l'achat des céréales est incontournable. Les chefs de ménage ayant des activités
secondaires comme l'artisanat, le commerce, l'orpaillage assure la plupart de
l'approvisionnement des céréales grâce à ces activités. Cette stratégie sera représentée
par le code « App » pour la suite de l'étude.

2.1.2. Pratiquer du maraîchage


Le manque d'eau freine l'expansion de cette activité. Dans la province, c'est une activité
génératrice de revenu pour les femmes. C'est un moyen sûr de se procurer de légumes
pendant la période post récolte où les feuilles sont une denrée rare. Dans le village de
Koundouba c'est une activité pratiquée par les jeunes qui se font embaucher dans le
village de Bèrenga au Passoré. Ceux qui ont plus de moyens travaillent à leur propre
compte. Cette stratégie sera représentée par le code « Mar ».

2.1.3. Faire des aménagements de cordons pierreux


Les cordons pierreux sont des obstacles filtrants qui ralentissent la vitesse du
ruissellement de l'eau. Dans tous les villages concernés par cette étude, les cordons
pierreux aménagés dans les « champs de village » sont effectués avec l'appui de
partenaires comme les projets, et les Organismes Non Gouvernementaux (ONG). Dans
la plupart des cas, les producteurs se concertent pour le ramassage des moellons. Le
transport est assuré par le projet ou l'ONG. Cependant, les champs qui sont très éloignés
des concessions sont aménagés par leurs propriétaires eux-mêmes. Ces derniers peuvent
quelque fois bénéficier d'un appui pour le transport des moellons vers leur champ. Cette
stratégie sera représentée par le code « Cp ».

2.1.4. Pratiquer le Zaï


Le zaï est une technique de récupération des terrains encroûtés qui consiste à faire dans
le sol, des trous ou poquets destinés à recevoir le fumier et les semences. La technique
est très ancienne dans la zone. Sa pratique limite très souvent la possibilité d'exploiter
de grande superficie puisque le travail est pénible. Dans des familles où la technique
n'est pas toujours utilisée, les chefs de ménages ont répondu que cela est lié au manque
de main-d'oeuvre car eux, ils sont très âgés. Chez d'autres personnes, le zaï peut ne pas
être appliqué, ou avec plus de modération quant à la profondeur des trous pour ceux qui
cultivent dans les bas fonds. La texture du sol est un élément déterminant pour la
pratique du zaï. Le code utilisé pour représenter cette stratégie est « Zaï ».

2.1.5. Pratiquer des demi-lunes


Ce sont des bourrelets de terre semi-circulaires disposés en courbes de niveau, en
quinconce et recueillent le ruissellement de l'amont qui s'infiltre. La stratégie n'est pas
connue de beaucoup de producteurs. Ceux qui ont affirmé avoir suivi une formation sur
la technique sont peu nombreux. Dans le village de Kéra Douré, la vacance du poste de
l'encadreur a entraîné l'abandon de cette technique par ceux qui l'expérimentaient. Le
code utilisé pour réprésenter cette stratégie est « Demi ».

2.1.6. Posséder une fosse fumière


Le zaï, les efforts du gouvernement et des partenaires ont été cités par bon nombre de
producteurs comme des causes favorisant la vulgarisation de cette stratégie. On peut
citer comme exemple le don de vivres et/ou la baisse du prix des céréales pour ceux qui
possèdent une fosse fumière. Cette stratégie sera représentée par le code « Fum ».

2.1.7. Utiliser des semences précoces


L'utilisation de semences précoces est observée dans la zone mais celle-ci se limite très
souvent aux abords des habitations car les oiseaux ravageurs causent de nombreux
dégâts que les chefs de ménage n'ont pas cessé de nous mentionner chaque fois que
nous avons abordé le sujet. Dans certains cas, les semences précoces sont utilisées de
façon jalonnée parce qu'à des périodes de famine ces mêmes semences ont directement
été consommées. Nous avons également rencontré des cas où les semences précoces ont
été abandonnées du fait que leur utilisation a souvent coïncidé avec une mauvaise
campagne. C'est notamment le cas de ceux qui ont mis cette catégorie de semences dans
les bas-fonds que l'eau a par la suite inondée. Une espèce de semence précoce est
appelée « da kosem bouga » qui veut dire « ne vends pas ma chèvre ». C'est dire qu'elle
permet de limiter la vente des petits ruminants en ce sens qu'elle peut être consommée
au moment où la faim atteint son paroxysme. Cette stratégie sera représentée par le code
« Sem ».

2.1.8. Elever la volaille


Il est un excellent support en matière d'approvisionnement en céréales car facile à
écouler du fait de son prix bas par rapport aux ruminants (petits comme gros).
Malheureusement il est très souvent laissé aux soins des enfants ce qui témoigne de la
difficulté de capitaliser. Le code utilisé pour représenter cette stratégie est « Vol ».

2.1.9. Elever des ovins et caprins


Dans une famille, l'absence de caprins ou d'ovins est le signe d'une très grande pauvreté.
Une telle famille est exposée à toutes perturbations et sombre vite dans une situation
d'insécurité alimentaire profonde. Elle est un critère d'extrême vulnérabilité. Les porcs
sont également des animaux qui sont appréciés à cause de leur prolifération et leur
engraissement rapides. Cependant, cet élevage n'est observé que dans les milieux où le
christianisme a de l'importance. Dans les familles où le taux de couverture céréalière est
très faible et où la vente des animaux est régulière, l'apport des parents résidants en
République de Côte d'Ivoire épargne quelque fois la vente des animaux. Dans cette
activité, des chefs de ménage déclarent une perte importante lorsque la mise bas
coïncide avec la période de sécheresse où l'herbe est rare. Cette stratégie sera représenté
par le code « Oca ».

2.1.10. Cultiver sur des parcelles de texture différente


C'est une stratégie que nous avons pu identifier au cours de nos entretiens. Par
conséquent nous ne disposons pas de données quantitatives sur celle-ci. Les ménages
optent pour cette stratégie dans le souci de réduire les pertes liées aux aléas climatiques.
S'il est vrai que cette stratégie réduit les risques de perte de la production, il est aussi
vrai que sa prolifération est due aux manques de terres arables.

2.2 Analyse quaintitative des strtégies préventives/correctives des ménages


Cette analyse est d'abord faite par année où, les taux d'adoption des stratégies
préventives / correctives sont présentés et suivis de quelques activités du PSAZ et
d'autres partenaires (Etat
et autres ONG) ensuite, une analyse sur le comportement moyen des ménages au cours
des cinq dernières années est effectuée.

2.2.1. Comportement des ménages en 1999.


Tableau 10 : Taux d'adoption des stratégies en 1999

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Strate A 72 8 40 78 0 44 64 98 90

Strate B 68 6 59 87 5 58 53 91 86

Source: Données de l'enquête


Dans la strate A, les trois stratégies préventives les plus courantes sont respectivement :
l'élevage de la volaille, 98% des ménages, l'élevage des ovins et caprins 90% et la
pratique du Zaï 78%. Dans la strate B , ce sont les mêmes stratégies qui sont fréquentes
à savoir, l'élevage de la volaille (91%), la pratique du Zaï 87% et l'élevage des ovins
et/ou caprins (86%). Les stratégies préventives les moins utilisées dans la strate A sont
respectivement la pratique de demi-lunes (0%) et la pratique du maraîchage (8%). Dans
la strate B, ce sont les mêmes stratégies qui sont moins adoptées, la pratique de demi
lunes (5%), la pratique du maraîchage (6%).
Des différences de taux d'adoption sont observées entre les deux strates. Pour cette
année, le PSAZ était en phase d'installation. En effet, selon Karent et al (2003),les
activités du projet ont démarré à partir de janvier 2000 suite au recrutement et à la
mobilisation des premiers spécialistes du projet. Par conséquent ces différences ne sont
inhérentes à la présence du PSAZ. Ces différences sont-elles significatives ou pas ? Si
oui quel est le degré de signification ? Le test de Khi Deux est utilisé pour répondre à
ces interrogations.
Tableau 11 : Résultats du test de Khi Deux année 1999

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Valeur p 0,465 0,644 0,028 0,156 0,108 0,105 0,263 0,00022 0,0275

Source : Données de l'enquête


Les résultats du test montrent que l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 5% pour la
pratique du zaï, la pratique des cordons pierreux (Cp), l'élevage des ovins et caprins. La
Strate B a un taux d'adoption du zaï, des cordons pierreux supérieur à la strate A dans
95% des cas. Pour l'élevage de la volaille, H0 est rejetée à 1%, c'est dire que la
différence d'adoption de cette stratégie entre les deux strates est statistiquement
significative dans 99% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.
Dans la strate A, le faible taux d'adoption des techniques CES de façon générale est lié
au fait que le tirage aléatoire a donné deux villages où les producteurs cultivent dans les
bas-fonds la plupart du temps.

2.2.2. Comportement des ménages en 2000


Tableau 12 : Taux d'adoption des stratégies en 2000

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Strate A 64 8 42 76 2 56 66 98 90

Strate B 67 6 71 91 6 66 60 94 91

Source: Données de l'enquête


Pour cette année 2000, il n'y a pas de différence sensible par rapport à l'année
précédente. Les stratégies demeurent les mêmes. La plupart des taux d'adoption des
différentes stratégies n'ont pas connu une grande variation.
En cette année, plusieurs activités sont menées. Il s'agit notamment des diagnostics
exploratoires, du choix des villages d'intervention et de l'enquête de base. C'est dire que
l'année 2000 n'est pas celle où l'appui des producteurs a réellement commencé.
Tableau 13 : Résultats du test de Khi Deux année 2000

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Valeur p 0,715 0,643 0,0006 0,0126 0,274 0,019 0,475 0,274 0,843

Source : Données de l'enquête


Au seuil de 1%, l'hypothèse H0 est rejetée pour les taux d'adoption des Cp. Nous
constatons que les différences de pourcentages d'adoption des Cp de la strate B sont
supérieures à celles de la strate A. Statistiquement, cette différence est significative dans
99% des cas. L'appartenance à la strate B influence également la pratique du zaï et la
possession d'une fosse fumière dans 95% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

2.2.3. Comportement des ménages en 2001


Tableau 14 : Taux d'adoption des stratégies en 2001

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Strate A 72 12 46 74 2 52 72 100 92

Strate B 68 9 79 92 13 70 68 95 92

Source: Données de l'enquête


De façon générale, presque toutes les stratégies préventives et/ou correctives ont connu
un taux d'adoption élevé dans les deux strates. Pour les stratégies les plus courantes
nous constatons que dans la strate A l'élevage de volaille est passé de 98% à 100% et
l'élevage des caprins et/ou ovins de 90 à 92%. Quant à la pratique du zaï, elle a régressé
de 76 à 74%. Pour le cas des stratégies les moins fréquentes une hausse des taux
d'adoption est également observée. La pratique du maraîchage passe de 8% à 12%.
Quand à la pratique des demi-lunes, elle est restée constante (2%). Dans la strate B,
nous observons une hausse légère des taux d'adoption des stratégies préventives. Ainsi,
pour les stratégies les plus courantes nous constatons que l'élevage de la volaille est
passé de 94 à 95%, celui des ovins et caprins de 91 à 92% et la pratique du zaï
également de 91 à 92%.
Selon Karent et al (2003), l'exécution des activités a surtout été intensément menées
après le changement de leadership au niveau d'Africare Burkina en Août 2001 et suite à
l'évaluation à mi-terme en mars-avril 2002. C'est dire que cette année, les différences
qui seront statistiquement significative peuvent être liées aux actions du PSAZ.
Tableau 15 : Résultats du test de Khi Deux année 2001

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Valeur p 0,616 0,564 4,42 0,0027 0,0291 0,0304 0,616 0,108 1

10-5

Source : Données de l'enquête


Seule l'adoption du zaï et la pratique des Cp enregistrent une différence statistiquement
significative entre les deux strates dans 99% des cas. Autrement dit, les taux d'adoption
du zaï et des Cp dans la strate B sont supérieurs à ceux de la strate A dans 99% des cas.
Toujours dans la strate B, la possession d'une fosse fumière, la pratique des demi-lunes
sont des stratégies qui ont des taux d'adoption supérieurs à ceux de la strate A dans 90%
des cas. On peut affirmer que l'appartenance à la strate B influence l'adoption des
stratégies précédemment citées.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

2.2.4. Comportement des ménages en 2002


Tableau 16 : Taux d'adoption des stratégies en 2002

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Strate A 70 10 48 78 4 52 72 100 92

Strate B 71 10 79 92 13 74 72 95 93

Source: Données de l'enquête


Des taux d'adoption constants et régressifs ont été observés dans chaque strate. Dans la
strate A, l'élevage de la volaille, des ovins et caprins est resté constant. Les stratégies
comme la présence de cordons pierreux dans les champs, la pratique du maraîchage et
l'approvisionnement en grains ont connu une baisse dans leur taux d'adoption. Au
niveau de la strate B, les stratégies qui ont enregistré un taux d'adoption constant par
rapport à l'année précédente sont : la présence de cordons pierreux dans le champ, la
pratique du zaï, la pratique des demi-lunes et l'élevage de la volaille. Y est en
régression, la pratique du maraîchage. Pour le cas du maraîchage, nous n'avons
considéré que le cas où le chef de ménage adopte cette pratique. Etant au centre des
décisions, il a la possibilité d'étendre cette pratique aux autres membres du ménage. Or,
avec le PSAZ, les femmes constituent le grand nombre de bénéficiaires. Cela fait que
les actions du PSAZ ne sont pas très perceptibles.
Tableau 17 : Résultats du test de Khi Deux année 2002

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Valeur p 0,899 1 1,64 0,015 0,083 0,026 0,602 0,108 0,825

10-5

Source Données de l'enquête


Au seuil de 1%, l'hypothèse d'égalité des taux de parcelles exploitées où il y a des Cp
dans les deux strates est rejetée. Il est donc correct de dire que les différences observées
sont statistiquement significatives dans 99% des cas.
Pour le zaï, la différence observée est significative dans 95% des cas. La possession
d'une fosse fumière enregistre une différence significative dans 90% des cas. Alors,
l'appartenance à la strate B a un lien pour l'adoption des stratégies qui enregistre les
différences significatives.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

2.2.5. Comportement des ménages en 2003


Tableau 18 : Taux d'adoption des stratégies en 2003

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca

Strate A 68 12 48 70 2 58 78 100 47

Strate B 77 10 80 91 13 78 72 95 95

Source: Données de l'enquête


Les trois stratégies les plus courantes sont restées pratiquement les mêmes, sauf
l'utilisation des semences précoces qui a pris de l'envergure (78% dans la strate A). Au
sein de cette strate, les stratégies préventives qui ont connu une hausse de leur taux
d'adoption sont : la pratique du maraîchage (12%), la présence d'une fosse fumière
(58%), l'utilisation de semences précoces (78%), et l'élevage des ovins et caprins. Au
niveau de la strate B, des taux d'adoption en hausse sont observés pour les stratégies
suivantes : l'approvisionnement en grains après les récoltes, la pratique des cordons
pierreux, la présence des fosses fumières et l'embouche des ovins et caprins.
C'est en juin 2003, que l'enquête finale du projet a pris fin. L'évaluation finale du projet
a eu lieu en juillet 2003. Cette année constitue également celle d'intense activités sur le
terrain ce qui peut à nouveau avoir des incidences sur les taux d'adoption des stratégies.
Tableau 19 : Résultats du test de Khi Deux année 2003

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Emb

Valeur p 0,236 0,708 8,36. 0,00094 0,029 0,01 0,430 0,108 0,80

10-6

Source : Données de l'enquête


Au seuil de 10%, H0 est rejetée pour la pratique des demi-lunes sur les parcelles la dite
année. Cela signifie que la différence observée dans l'adoption de cette stratégie est
statistiquement significative dans 90% des cas. Le taux de possession des fosses
fumières de la strate B enregistrent une différence significative dans 95% des cas.
L'adoption des CP et du zaï notent des différences statistiquement significatives dans
99% des cas. Ici encore, l'appartenance à la strate B influence l'adoption des stratégies
qui enregistrent une différence significative.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

2.2.6. Comportement des ménages sur les cinq dernières années


Sous ce titre nous faisons d'abord un récapitulatif des stratégies préventives / correctives
des ménages en utilisant des représentations graphiques et ensuite nous passons en
revue les stratégies préventives / correctives les unes après les autres.
Graphique 1 : Stratégies préventives / correctives des ménages de la strate A

Pourcentages
100
40
90
80
60
50
30
20
70
10
0
App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Oca
Stratégies
An 99
An 00
An 01
An 02
An 03
Source : Données de l'enquête
Graphique 2 : Stratégies préventives / Correctives des ménages de la strate B

Pourcentages
100
40
20
90
80
70
60
50
30
10
0
Stratégies
An 99
An 00
An 01
An 02
An 03
Source : Données de l'enquête

2.2.6.1. S'approvisionner en grains


Au niveau de la strate A, l'approvisionnement en grains est pratiqué en moyenne par
69,2% des ménages contre 70,2% dans la strate B soit une moyenne de 69,7% pour
l'échantillon étudié. L'approvisionnement en grains peut s'effectuer lorsque le stock est
épuisé. Cette option n'est pas une stratégie préventive mais une situation que l'on doit
gérer. Ici, il n'est considéré que les approvisionnements lorsque les réserves ne sont pas
épuisées. La stratégie est l'achat de vivres moins cher en saison sèche et consommé
immédiatement afin de conserver pour l'hivernage une partie de la récolte. En contre
partie, les producteurs évitent l'achat de céréales à prix élevé pendant la soudure
d'hivernage, et le risque de se retrouver sans vivres à l'époque des travaux agricoles.
Selon Lombard (1989), l'achat de mil est conjoncturel quand il est dû à un déficit de
production mais devient structurel si le déficit vivrier est chronique. Dans ce cas, le taux
de couverture alimentaire chroniquement déficitaire du Zondoma exige de la part des
paysans des revenus en saison sèche (maraîchage, élevage) pour l'achat de céréales. Les
taux d'adoption de cette stratégie étant élevés des actions visant à appuyer celle-ci sont à
encourager.

2.2.6.2. Pratiquer le maraîchage


En moyenne, 10% des ménages de la strate A et 8,2% de la strate B ont pratiqué le
maraîchage sur les cinq dernières années. La résultante donne une moyenne de 9,1%.
Selon PSAZ (2003-b), la proportion des UP pratiquant cette activité est passé de 5% en
mai 2000 à 32,6% en mai 2003. Ces différences de pourcentage s'expliquent par le fait
que dans les villages de la strate A, un des deux bénéficie d'un appui en maraîchage
(Douré). La vulgarisation du maraîchage dans le Zondoma entraîne des charges très
élevées. Selon PSAZ, l'aménagement d'un hectare se compose de quatre (04) puits,
d'une clôture et un appui en petit matériel avec un coût de réalisation estimé à 8 540 000
FCFA ( chiffre PSAZ ).

2.2.6.3. Pratiquer des cordons pierreux


Dans la strate A, les Cp sont pratiqués en moyenne par 43,2% des ménages contre
73,6% des ménages de la strate B. La moyenne d'échantillon est de 58,4%. Ces
différences peuvent s'expliquer par le fait que dans les deux villages de la strate A la
plupart des producteurs, cultivent dans des bas-fonds.
Le PSAZ a contribué à l'aménagement de 232 hectares dans sa zone d'intervention, à la
formation technique des producteurs, à la fourniture de matériel de travail et le transport
des moellons.

2.2.6.4. Pratiquer le Zaï


Au niveau de la strate A, le zaï est pratiqué en moyenne par 75,2% des ménages contre
90,6% des ménages de la strate B soit une moyenne générale de 82,9%. La stratégie
d'approche utilisée par le PSAZ est l'application du zaï ( amélioré ) sur des parcelles de
démonstration. La démonstration consiste ici à comparer les systèmes de cultures
améliorées aux pratiques habituelles du paysan démonstrateur pour le convaincre sur
l'intérêt à changer de stratégie de production pour accroître sa productivité. Des visites
commentées sont organisées dans le but de renforcer la conviction des producteurs
n'ayant pas eu l'opportunité de conduire les démonstrations en vue de favoriser
l'adoption des techniques proposées.

2.2.6.5. Pratiquer des demi-lunes


Elle est une technique culturale peut connue par les producteurs. En effet, la moyenne
quinquennale de l'adoption de cette technique dans la strate A est 2% des ménages
contre 10% dans la strate B. La résultante des deux moyennes est de 6%. Le nombre de
visite commentées sur les parcelles de démonstration est très bas (4 visites commentées
contre 32 pour le zaï amélioré).

2.2.6.6. Posséder une fosse fumière


Pour la période considérée par cette étude, 51,2% de la strate A contre 69,2% de la
strate B ont adopté cette stratégie soit une moyenne de 60,2%. Le PSAZ a utilisé deux
axes d'intervention pour la vulgarisation des fosses fumières. D'abord, le fond de
sécurité alimentaire a été utilisé pour appuyer la construction de 163 fosses fumières.
Aucun des villages échantillonnés n'a bénéficié de cet appui. Ensuite, le volet élevage,
dans sa stratégie d'intervention a soutenu la réalisation de 446 fosses fumières.

2.2.6.7. Utiliser des semences précoces


Selon PSAZ (2003-b), les paysans ont tendance à minimiser les risques quant au choix
des semences. Ils choisissent les variétés en se basant sur le goût, la capacité
d'adaptation et la résistance. La moyenne quinquennale de l'utilisation des semences
précoces est de 71,2% pour la strate A contre 65% dans la strate B. Le taux d'adoption
de l'échantillon étudié est de 68,1%. Les semences précoces contribuent à la gestion de
la soudure. Leur cycle végétatif étant réduit cela permet aux familles qui sont dans des
situations de pénuries alimentaires de disposer de grains dans un délai assez bref. En
effet, selon Ba (2003), pour faire face à la soudure les paysans ont recours à des variétés
de semences précoces. Au cours de nos enquêtes nous nous sommes aperçus que les
villages non couverts par le PSAZ bénéficient des semences vulgarisées par le projet
suite à des échanges ou par achat avec les bénéficiaires.

2.2.6.8. Elever la volaille


La stratégie de vulgarisation utilisée par le PSAZ est basée sur la démonstration et les
visites commentées. La moyenne de l'adoption de cette stratégie pour les cinq dernières
années est de 99,2% contre 94% dans la strate B ce qui donne une moyenne générale de
96,6% pour l'échantillon Choisi. L'élevage de la volaille constitue un mécanisme
d'assurance important en ce sens que ces avoirs se vendent facilement pour fournir un
pouvoir d'achat capable d'assurer la consommation céréalière.

2.2.6.9. Elever des Ovins ou des caprins


La moyenne quinquennale de l'adoption de cette stratégie est de 91,6% dans la strate A
contre 91,4% dans la strate B d'où une résultante de 91,5%. Tout comme l'élevage de la
volaille, cet élevage constitue également un mécanisme d'assurance pour l'achat des
céréales si la crise n'est pas aïgue. En effet, selon Reardon et al, (1992), le manque
relatif d'avoirs vendables chez les ménages de la zone soudanienne signifie que ceux-ci
dépendent essentiellement des flux de revenus courants pour générer leur pouvoir
d'achat. L'élevage de la volaille, des ovins et caprins bien mené dans les ménages est
alors un moyen de disposer de ces revenus courants. Selon Ba (2003), les ménages pour
faire face à la soudure font de l'épargne sous forme d'animaux car disent-ils : « l'animal
peut continuer à produire alors que l'argent reste sur place, et on peut le vendre aux
moments difficiles ».
Pour les moyennes calculées des différences de taux d'adoption sont observées entre les
strates. Ici, les tests de Khi Deux seront à nouveau utilisés pour affirmer si les
différences constatées sont significatives et déterminer le seuil de signification.
Tableau 20: Résultats du test de Khi Deux (pour cinq ans)

Stratégies App Mar Cp Zaï Demi Fum Sem Vol Emb

Valeur p 0,86 0,71 0,000267 0,0116 0,013 0,013 0,446 0,137 0,97

Source : Données de l'enquête


Pour les cinq dernières années, la strate B se distingue de la strate A par l'adoption des
stratégies suivantes : Cp, zaï, demi-lunes et la possession d'une fosse fumière. Dans 99%
des cas on peut dire que la différence d'adoption des Cp dans la strate B est
statistiquement significative de celle de la strate A. Pour le zaï et la fumure organique
cette différence est significative dans 95% des cas. Pour les demi-lunes la différence
d'adoption est statistiquement significative dans 90% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.
Au cours des cinq dernières années, l'appartenance à la strate B a eu une influence sur
l'adoption des stratégies préventives / correctives des ménages. Cette incidence a
engendré des taux d'adoption élevées de certaines stratégies.
Ici, l'action du PSAZ, n'a pas été perceptible. Cela peut s'expliquer par la raison dejà
avancée à savoir que la granulométrie du sol influence l'adoption de certaines
techniques CES. De plus, dans le cadre du partenariat, le PSAZ finance certaines
activités de ses partenaire ce qui cause une action indirecte.
De façon générale nous pouvons retenir que dans les deux strates il y a une évolution
des taux d'adoption des stratégies préventives / correctives. Nous assistons alors à une
volonté de la population des deux strates à surmonter les difficultés liées à l'atteinte à la
sécurité alimentaire. Au-délà de ces stratégies préventives, intéressons-nous à présent
aux stratégies d'adaptation ou de survie du fait que les taux de couverture des besoins
alimentaires ont été bas (61% et 62% en 2001-2003). Il est alors légitime de se poser la
question suivante : « Que font les ménages dans une telle situation de crise alimentaire ?
».
CHAPITRE III : ANALYSE DES STRATEGIES
D'ADAPTATION DES MENAGES
Ce chapitre, divisé en deux tranches, va nous permettre d'identifier les stratégies mises
en place lors des pénuries alimentaires. Selon Africare (1999), pour que les projets
puissent améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, leurs
activités doivent être choisies, planifiées et développées sur la base d'une connaissance
approfondie de la problématique telle qu'elle se présente dans la zone d'intervention.
Dans cette volonté de connaître les stratégies des ménages en matière de sécurité
alimentaire du Zondoma, intéressons-nous à présent aux stratégies d'adaptation. Nous
effectuons d'abord l'analyse qualitative des stratégies retenues, et après nous aborderons
celle quantitative.

3.1 Analyse quantitative des starégies d'adaptation retenues


Les stratégies d'adaptation peuvent être définies, comme autant de façons, de
débrouilles que les acteurs touvent pour se nourrir, ou encore comme l'ensemble des
actions d'un individu ou de son groupe d'appartenance ayant pour objet de garantir sa
subsistance (Franqueville, 1987). Les stratégies les moins fréquentes sont logiquement
celles que les ménages n'adopteraient qu'en situation du désespoir ou qui seraient non
conformes aux règles habituelles de la société. Tout comme dans le chapitre précédent,
l'analyse qualitative est basée sur le résumé des commentaires des chefs de ménage
enquêtés.

3.1.1. Diminuer la ration alimentaire journalière


Cette stratégie se fait en deux périodes en fonction de la logique du chef de ménage.
Certains trouvent qu'il est préférable de diminuer la ration alimentaire quand le stock est
encore peu entamé pour qu'en hivernage il ait suffisamment de nourriture pour les
travailleurs. C'est dire que dès cette période ces familles optent pour un rationnement
volontaire de la quantité journalière. D'autres ménages ne diminuent la ration
alimentaire que lorsque la situation l'exige. La diminution se fait alors par saccades. Elle
concerne d'abord le repas du soir et ensuite celui de midi. Ce choix est justifié par le fait
qu'il faut avoir un repas assez consistant afin d'avoir plus de force pour la suite du
travail.
Si le manque devient criard il peut entraîner la suppression du repas du soir. Le code
utilisé pour représenter cette stratégie est « Rat » pour la suite de l'étude.

3.1.2. Diminuer le nombre de repas par jour


Habituellement trois repas sont pris pendant la période des récoltes : le matin, à midi, et
le soir. Vers le mois de janvier ou février le repas du matin disparaît chez les adultes
dans la plupart des familles. Par la suite, on peut assister à des sauts sporadiques d'un
des repas dans la journée et c'est en l'occurrence le repas du soir qui est le premier à
disparaître. Cette stratégie est représentée par le code « Rep ».

3.1.3. Cuisiner avec beaucoup de feuilles


C'est une stratégie qui consiste à préparer des repas composés en grande partie ou
essentiellement de feuilles suite à un manque de céréales. La pratique du maraîchage est
une activité génératrice de revenu certes mais elle permet aussi un approvisionnement
en feuilles comestibles, apport alimentaire important lorsque les céréales se font rares.
Les feuilles de Balanites aegyptiaca sont utilisées en mars avril quand les feuilles de la
saison hivernale ne sont pas encore disponibles. Cela aide beaucoup les ménages en
situation de déficit. Les feuilles de Hibiscus sp ( oseille ), de haricot sont surtout
utilisées au moment où le maïs est en phase d'épiaison. Le code utilisé pour représenter
cette stratégie est « Feui ».

3.1.4. Bénéficier d'un appui en aide alimentaire


L'aide alimentaire est très souvent utilisée pour encourager les personnes qui font les
fosses fumières par un don gratuit ou une vente des vivres à un prix modique. En ce
moment, les familles insécures qui ne remplissent pas ce critère sont d'office écartées.
Dans cette localité, on constate souvent la présence d'une aide alimentaire non ciblée
faite avec un apport propre des bénéficiaires. La période de ces aides correspond très
souvent au temps de soudure et les personnes les plus vulnérables sont exclues car ne
pouvant pas contribuer. Les groupements villageois négocient l'aide alimentaire pour
leurs adhérents. C'est l'un des nombreux avantages d'en être membre. Cette stratégie
sera représentée par le code « Aid ».

3.1.5. Obliger de vendre des animaux


Cette pratique est très répandue et c'est le principal but de l'élevage. Très souvent, les
sommes engagées dans l'achat de grains pendant ou juste après les récoltes proviennent
de la vente d'animaux d'élevage. La vente des animaux devient nécessaire quand le
stock céréalier est insignifiant et que les premières récoltes ne sont pas encore prêtes. La
décision de vendre son animal est lié non seulement au prix des céréales en cours mais
aussi de la taille de l'animal. Des chefs de ménages nous ont fait savoir que très souvent,
juste après les récoltes, les prix des céréales sont très intéressants mais en ce moment la
plupart des animaux sont jeunes et leurs prix marchands très d'où l'énorme difficulté de
s'approvisionner en céréales à cette période. Le code utilisé pour représenter cette
stratégie est « VentA ».

3.1.6. Obliger de vendre d'autres biens


Dans notre échantillon, le bien le plus couramment vendu est la bicyclette. Or, celle-ci
est le moyen de transport privilégié en zone rurale. Les ménages qui ont déclaré avoir
vendu une bicyclette n'avaient pas d'animaux d'élevage en leur possession en ce
moment. Cette stratégie sera représentée par le code « VentB ».

3.1.7. Obliger de travailler dans le champ d'autrui


Elle est une stratégie que les chefs de ménage n'aiment pas trop aborder car elle
manifeste de l'incapacité d'assurer la survie de leurs familles et la dépendance par
rapport aux autres. Le travail dans le champ d'autrui peut faire l'objet d'un payement en
nature ou en espèces. En nature, le travailleur reçoit après sa journée de travail des
vivres, très souvent c'est le sorgho blanc. Cette forme devient de plus en plus rare car il
est moins coûteux de donner la liquidité que de payer avec des vivres et cela se justifie
par le fait que le prix des céréales est élevé à cette période. Le travail dans le champ
d'autrui appelé dans la zone « ko gara » est vu comme une activité dégradante. Les
jeunes refusent souvent de s'y adonner même dans des situations de pénurie céréalière.
Elle échoît alors à de petits groupes d'enfants désireux d'avoir de quoi préparer les fêtes
à venir ou satisfaire les menus besoins. Dans des situations de crises céréalières aiguës
un programme est souvent effectué avec le chef de ménage. Certains ont fait cas d'un
travail de trois jours sur le champ familial et un jour pour le « ko gara ». Pour d'autres,
c'est le travail dans le champ commun jusqu'à midi et l'après midi chacun peut travailler
dans son champ ou aller ailleurs
Des chefs de ménage ont affirmé qu'il y a eu des années où ils se sont décidés à ne pas
travailler dans le champ d'autrui tellement l'activité est humiliante. Cette stratégie est
représentée par le code « Gara ».

3.1.8. Emprunter des grains


La forme couramment rencontrée est l'achat de céréales à crédit ou l'emprunt de grains
auprès d'autres personnes. Le remboursement de grains dans une situation alimentaire
déjà précaire plonge la famille une fois de plus dans un nouveau cas de dépendance.
L'emprunt de grains se fait avec des conséquences très lourdes c'est-à-dire qu'une « tine
» de céréales empruntées pendant la période de soudure entraîne le remboursement de
deux « tines » de la même céréale à la récolte qui, très souvent, s'avère déficitaire. Ainsi,
le producteur qui se retrouve dans une telle situation est plongé dans le cercle vicieux de
la dépendance extérieure. Cette stratégie sera représentée par le code « Emg ».

3.1.9. Emprunter de l'argent


L'emprunt d'argent tout comme l'emprunt de grains n'est pas très courant car :
- le déficit céréalier étant un problème commun, le nombre de prêteurs devient fort
réduit ;
- la peur de s'humilier, de paraître comme un mendiant aux yeux des autres entraîne
également une réticence.
Le code utilisé pour représenter cette stratégie est « Emar ».

3.1.10. Migrer provisoirement


La migration temporaire est connue dans les zones où les jeunes sont nombreux.
L'émigration temporaire entraîne une diminution de la ration alimentaire journalière
suite au départ des membres du ménage. Les sites aurifères les plus fréquentés sont :
Koudouma, Nounmou, Tanlili (Yatenga), Zondoma. Le maraîchage est également une
activité qui amène les jeunes à se faire embaucher dans le Passoré voisin. Cette stratégie
sera représentée par le code « toud ».

3.1.11. Migrer définitivement


La migration définitive la plus courante est effectuée vers la République de Côte
d'Ivoire. La contribution des personnes vivant en Côte d'Ivoire dans l'approvisionnement
en nourriture est non négligeable. Certains chefs de ménage déclarent que sans un
soutien de leurs proches résidant en Côte d'Ivoire, il leur est impossible de survivre une
année car il y a plus de bouches à nourrir que de bras valides. Le code utilisé pour
représenter cette stratégie est « Migr ».

3.2 Abalyse quantitative des stratégies d'adaptation


Sous ce titre, une analyse quantitative des stratégies d'adaptation des ménages est
effectuée. La démarche empruntée est la description des taux d'adoption de ces
stratégies pour les cinq dernières années, qui est suivi d'une analyse des comportements
des ménages pour la même période où nous passerons en revue toutes les stratégies.

3.2.1. Comportement des ménages en 1999


Tableau 21 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 1999

Stratégies Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Ema Toud Migr
r

Strate A 46 32 32 8 46 4 10 4 6 36 2

Strate B 65 52 69 7 70 2 17 6 4 38 9

Source: Données de l'enquête


Au niveau de la strate A, les trois stratégies les plus courantes sont : la diminution de la
ration journalière (46%), l'obligation de vendre des animaux pour couvrir les besoins
alimentaires (46%) et la migration temporaire d'une partie du ménage (36%). Dans cette
même strate, les trois stratégies les moins courantes sont : la migration définitive d'une
partie du ménage (2%), l'obligation de vendre d'autres biens pour couvrir les besoins
alimentaires (4%), et l'emprunt de grains (4%). Dans la strate B, les trois stratégies
d'adaptation prédominantes sont : l'obligation de vendre des animaux pour couvrir les
besoins alimentaires (70%), la préparation de repas composés en grande partie de
feuilles (69%) et la diminution de la ration journalière (65%). Quant aux stratégies les
moins observées, nous pouvons citer : la vente de biens autres que les animaux
d'élevage pour couvrir les besoins alimentaires (2%), l'emprunt d'argent (4%) et le
recours à l'aide alimentaire (7%).
Ici, le test de Khi Deux est à nouveau utilisé pour savoir si les différences observées
sont statistiquement significatives et la détermination du seuil de signification.
Tableau 22: Résultats du test de Khi Deux année 1999

Stratégie Rat Rep Feu Aid Vent Vent Gar Emg Ema Tou Migr
s i A B a r d

Valeur p 0,02 0,020 1,63 0,82 0,004 0,474 0,25 0,60 0,58 0,81 0,10
6 4 5 3 3 7 4 1 5

10-5

Source : Données de l'enquête


Selon le tableau 22, au seuil de 1%, l'hypothèse d'égalité des taux d'adoption des
stratégies suivantes : les repas composés en grande partie de feuilles, l'obligation de
vendre des animaux pour satisfaire les besoins alimentaires du ménage est rejetée. Cela
signifie que dans 99% des cas, l'appartenance à la strate A possède une incidence sur la
réduction des stratégies comme l'obligation de vendre des animaux pour l'achat des
vivres, la confection de repas composés en grande partie de feuilles.
Au seuil de 5%, H0 est rejetée pour les stratégies de diminution du nombre de repas par
jour et de diminution de la ration journalière. Les différences des taux d'adoption de ces
stratégies sont statistiquement significatives dans 95% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

3.2.2. Comportement des ménages en 2000


Tableau 23 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2000

Stratégies Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Ema Toud Migr
r

Strate A 34 26 24 4 40 0 16 6 8 34 0

Strate B 68 58 65 11 67 4 16 8 8 39 11

Source: Données de l'enquête


Dans la strate A, nous observons une régression sensible des stratégies comme la
diminution de la ration journalière (46 à 34%), la diminution du nombre de repas par
jour (32 à 26%), les repas composés en grande partie de feuilles (32 à 24%), le recours à
l'aide alimentaire (8 à 4%), l'obligation de vendre des animaux (46 à 40), etc..
Cependant, quelques stratégies comme l'obligation de travailler dans le champ d'autrui,
l'emprunt de grains et d'argent, ont connu une légère hausse de leur taux d'adoption.
Dans la strate B, c'est l'inverse qui se produit. Seules deux stratégies d'adoption (repas
composé en grande partie de feuilles et l'obligation de vendre des animaux) ont connu
une légère baisse de leur taux d'adoption. Pour les autres stratégies, il est question d'une
hausse de leur pratique.
Tableau 24 : Résultats du test de Khi Deux année 2000

Stratégie Rat Rep Feu Aid Vent Vent Gara Emg Ema Tou Migr
s i A B r d

Valeur p 7,45 0,000 2,18 0,15 0,001 0,152 1 0,65 1 0,55 0,015
10-5 2 10-6 8 1

Source : Données de l'enquête (Fév 2004).


Les résultats du tableau 24 montre que nous rejetons l'hypothèse H0 au seuil de 1%,
pour la diminution de la ration alimentaire journalière, la diminution du nombre de
repas par jour, les repas composés en grande partie de feuilles et enfin, l'obligation de
vendre des animaux pour couvrir les besoins alimentaires du ménage. Statistiquement, il
est donc correct de dire que l'appartenance à la strate A est déterminante pour les taux
d'adoption de ces stratégies dans 99% des cas. Pour le cas des migrations définitives
d'une partie du ménage les différences de pourcentage d'adoption observées sont
statistiquement significatives dans 95% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.
3.1.3. Comportement des ménages en 2001
Tableau 25 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2001

Stratégies Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Ema Toud Migr
r

Strate A 62 52 50 8 48 4 9 6 5 18 0

Strate B 76 60 69 11 70 8 17 12 8 45 4

Source: Données de l'enquête


Au niveau de la strate A, une hausse généralisée se présente dans les taux d'adoption de
toutes les stratégies sauf celle stipulant la migration définitive d'une partie du ménage
qui est restée constante. Pour la strate B, seule la stratégie énoncée précédemment a
connu une baisse de son taux d'adoption. Trois autres stratégies que sont : l'obligation de
vendre d'autres biens pour l'achat de céréales (4%), le recours à l'aide alimentaire (11%),
l'emprunt de grains (8%) sont restés constants. Toutes les autres stratégies ont accusé
une hausse de leur taux d'adoption. Le tableau suivant présente les résultats du test de
Khi Deux et nous permet de nous prononcer sur les différences observées.
Tableau 26 : Résultats du test de Khi Deux année 2001
Stratégie Rat Rep Feui Aid Vent Vent Gara Em Ema Tou Migr
s A B g r d

Valeur p 0,07 0,35 0,02 0,56 0,008 1 0,87 1 0,68 0,29 0,151
4 3 4 6 9

Source : Données de l'enquête


Au seuil de 5%, l'hypothèse d'égalité des taux d'adoption des stratégies dans les deux
strates est rejetée pour le cas des repas composées en grande partie de feuilles et les
ventes des animaux pour couvrir les besoins alimentaires du ménage. C'est dire que les
différences de pourcentage observées dans l'adoption de ces stratégies sont
statistiquement significatives dans 95% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.
Cette année 2001 peut être perçue comme une année difficile au regard de la croissance
des stratégies d'adaptation dans toutes les strates. Cela peut être expliqué par la baisse
de la pluviométrie de la campagne écoulée (541.7 mm contre 671.7 mm voir tableau 1).

3.2.4. Comportement des ménages en 2002


Tableau 27 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2002

Stratégies Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Ema Toud Migr
r

Strate A 42 34 32 6 48 2 14 6 10 36 0

Strate B 73 58 71 10 73 0 17 10 6 44 4

Source: Données de l'enquête


Le tableau 27 révèle que, dans la strate A, aucune stratégie d'adaptation n'a connu une
hausse du taux d'adoption. Les pratiques comme : l'obligation de vendre des animaux
(48%), l'emprunt d'argent pour l'achat de céréales (10%), et la migration définitive d'une
partie du ménage (0%) sont restées constantes. Toutes les autres stratégies d'adaptation
ont accusé une baisse plus ou moins élevée de leur taux d'adoption. Au niveau de la
strate B, les stratégies restées constantes sont : la migration définitive d'une partie du
ménage (4%) et l'obligation de travailler dans le champ d'autrui (17%). Celles qui ont
connu une baisse de leur taux d'adoption sont : la diminution de la ration alimentaire
journalière (76 à 73%), la diminution du nombre de repas par jour (60 à 58%), le
recours à l'aide alimentaire (11 à 10%), l'emprunt de grains (12 à 10%) etc. Dans cette
strate, il existe des stratégies qui ont malheureusement connu une hausse de leur taux
d'adoption. Ce sont : l'obligation de vendre des animaux (70 à 73%), et les repas
composés en grande partie de feuilles (69 à 71%).
Tableau 28 : Résultats du test de Khi Deux année 2002

Stratégie Rat Rep Feu Aid Vent Vent Gar Emg Ema Tou Migr
s i A B a r d

0,000 0,00 0,00 0,63 0,41 0,37 0,34 0,15


Valeur p 5,06 0,002 0,156
2 5 4 7 2 6 8 2

10-6

Source : Données de l'enquête


Au seuil de 1%, H0 est rejetée pour le cas de la diminution de la ration alimentaire
journalière, la diminution du nombre de repas par jour, les repas composés en grande
partie de feuilles et l'appui en aide alimentaire et, l'obligation de vendre des animaux
pour couvrir les besoins alimentaires des ménages. C'est dire que les différences
observées entre les taux d'adoption de ces stratégies pour cette année sont
statistiquement significatives dans 99% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.

3.2.5. Comportement des ménages en 2003


Tableau 29 : Taux d'adoption des stratégies d'adaptation en 2003

Stratégies Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Ema Toud Migr
r

Strate A 72 58 50 14 74 0 16 12 14 48 2

Strate B 80 69 78 23 82 2 18 13 17 57 17

Source: Données de l'enquête


Dans la strate A, il est observé une hausse sans précédent des stratégies d'adaptation.
Une seule stratégie à savoir l'obligation de vendre d'autres biens pour l'achat de céréales
a connu une baisse du taux d'adoption (2 à 0%). Toutes les autres stratégies sont en
hausse de leur pratique. Pour le cas de la strate B, nous constatons une élévation
généralisée de toutes les stratégies retenues pour cette étude.
Tableau 30 : Résultats du test de Khi Deux année 2003

Stratégie Rat Rep Feu Aid Vent Vent Gar Emg Ema Tou Migr
s i A B a r d

0,18 0,19 0,76 0,86 0,63 0,29 0,007


Valeur p 0,26 4,92 0,254 0,314
2 4 0 2 6 7 6

10-4

Source : Données de l'enquête


Nous rejetons H0 au seuil de 5% pour le cas de la migration définitive d'une partie du
ménage. Ainsi, l'appartenance à la strate A est un critère qui influence les valeurs des
taux d'adoption de cette stratégie. La différence des taux d'adoption est significative
dans 95% des cas.
Au seuil de 1%, nous rejetons l'hypothèse d'égalité des pourcentages des repas cuisiner
en grande partie avec des feuilles entre les deux strates. Statistiquement, il est donc
correct de dire que les taux d'adoption de cette stratégie est significatif dans 99% des
cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres stratégies ne sont pas significatives
au seuil de 10%.
Au vu de ces résultats, pour les cinq dernières années étudiées, nous constatons qu'elles
peuvent être rangées en deux groupes. Les années difficiles caractérisées par une hausse
généralisée des stratégies d'adaptation dans toutes les strates et une pluviométrie en
baisse pour la saison hivernale écoulée (confère tableau 1).

3.2.6. Comportement des ménages les cinq dernières années


Comme pour le chapitre précédent, une synthèse des taux d'adoption est effectuée en
utilisant des représentations graphiques. Ensuite, une analyse est faite pour chacune des
stratégies prise individuellement.
Graphique 3 : Stratégies d'adaptation des ménages de la strate A

Pourcentages
100
40
20
90
80
70
60
50
30
10
0
Rat Rep Feui Aid VentA VentB Gara Emg Emar Toud Migr
Stratégies
An 99
An 00
An 01
An 02
An 03
Source : Données de l'enquête

Pourcentages
40
20
80
70
60
50
30
10
0
Stratégies
An 99
An 00
An 01
An 02
An 03
Source : Données de l'enquête

3.2.6.1. Diminuer la ration alimentaire journalière


En moyenne, 51,2% des ménages de la strate A contre 72,4% des ménages de la strate B
ont diminué la ration journalière chaque année. Pour la période considérée, la moyenne
générale est de 61,8%. Selon Hallaire (1989), pour tous les cultivateurs de la zone
soudano sahélienne se pose la question de la soudure. Pourra-t-on joindre les deux bouts
de l'année, sans ne pas être contraint de diminuer les rations alimentaires les mois
précédents la récolte suivante, qui sont précisément ceux où l'on a besoin de toutes les
forces pour le travail du champ ? La diminution de la ration alimentaire peut prendre un
caractère préventif. C'est dire que la stratégie est mise en place dans certains ménages
vers les mois de janvier, Février pour faire plus de réserves pour la période hivernale où
on a besoin de toutes les forces pour le travail des champs. En effet, des chefs de
ménage enquêtés ont jugé qu'il est plus judicieux de réduire la ration alimentaire
journalière pendant la saison sèche où il n'y a pratiquement pas d'activités.

3.2.6.2. Diminuer le nombre de repas


Au niveau de la strate A, 40,4% des ménages ont utilisé cette stratégie. Il en est de
même pour 59,4% des ménages de la strate B ce qui donne une moyenne générale de
49,8%. La diminution du nombre de repas, se fait en séquences. Pendant les récoltes, si
un ménage prend trois repas, la restriction se fait selon l'ampleur du déficit. Un repas
peut disparaître vers les mois de janvier, février, un autre à l'approche des périodes de
semis mai juin. Et, selon le degré de la crise, le seul repas restant peut ne pas être
régulier à cette période de l'année. Ici, comme pour la diminution de la ration
alimentaire le nombre de repas peut être réduit alors que le déficit n'est pas présent. Pour
Hallaire (1989), la période difficile de soudure se situe non pas en saison hivernale mais
plutôt en saison sèche chez les habitants des Monts Mandara (République du
Caméroun).

3.2.6.3. Cuisiner avec beaucoup de feuilles


Pour la période considérée par cette étude, 37,6% des ménages de la strate A contre
70,4% de la strate B ont adopté cette stratégie cela donne une moyenne générale de
54%. Les repas composés en grande partie de feuilles peuvent être préparés dans le
soucis de varier le régime alimentaire. Cette option n'a pas été prise en compte pour
cette étude. Ici, il est question de
l'obligation de faire des repas composés en grande partie ou essentiellement de feuilles
suite à une carence de céréales où dans le soucis de combler un déficit. La cueillette des
feuilles pour la cuisine permet dans certaines familles de réduire de moitié la dotation
quotidienne de céréales.

3.2.6.4. Bénéficier d'une aide alimentaire


En moyenne, 8% des ménages de la strate A contre 12,4% de la strate B ont bénéficié
d'une aide alimentaire soit une moyenne générale de 10,2%. L'aide alimentaire destinée
aux villages est jugée insuffisante par les producteurs en ce sens que la dotation par
ménage bénéficiaire ne dépasse pas très souvent 10 Kg de céréales, dans le cas des aides
distribuées gratuitement. Pour les subventions, cela est fonction de la disponibilité
financière et de la dotation par village.

3.2.6.5. Obliger de vendre des animaux


Au niveau de la strate A, 51,2% des ménages ont adopté cette stratégie contre 72,4%
des ménages de la strate B. La moyenne générale de l'échantillon est de 61,8% des
ménages échantillonnés. Ici, il est question des ventes d'animaux pour l'achat des vivres
du ménage celles occasionnées pour les autres besoins ( fêtes, voyages ) ne sont pas
concernées. Les animaux d'élevage en particulier ovins et caprins sont les biens
disponibles et facilement vendables par les ménages pour résoudre le déficit céréalier.
En effet, selon Savadogo et
Larivière (1993), les ménages préfèrent avoir recours à des moyens sous leur contrôle
et quine changent pas fondamentalement leur position au sein de la société avant de
recourir à
d'autres voies. Dans ce cas précis, les animaux (ovins, caprins) représentent le bien le
plus disponible.

3.2.6.6. Obliger de vendre d'autres biens


Au total, 2% des ménages de la strate A contre 2,4% des ménages de la strate B ont
appliqué cette stratégie soit une moyenne générale de 2,2%. Le bien couramment vendu
est le vélo. Avoir un vélo en milieu rural est en même temps une nécessité pour les
déplacements, et ne pas en avoir est souvent vu comme un signe de pauvreté. Des chefs
de ménages pour exprimer leur pauvreté extrême ont affirmé « ne même pas avoir un
vélo ».

3.2.6.7. Travailler dans le champ d'autrui


En moyenne, 14,8% des ménages de la strate A contre 17% des ménages de la strate B
ont pratiqué cette stratégie. Cela donne une moyenne de 15,9% pour l'échantillon étudié.
Le caractère dégradant, de perpétuelle dépendance sont les principaux traits
caractéristiques du travail dans le champ d'autrui contre une rémunération. A ce titre, le
commentaire des chefs de ménages en dit trop (Paragraphe 5.1.7. ).

3.2.6.8. Emprunter des grains ou de l'argent


L'emprunt de grains ou d'argent sont des stratégies qui ne sont pas courantes. Au niveau
de la strate A, 8% et 9,6% des ménages ont respectivement emprunté des grains et de
l'argent. Dans la strate B, on a respectivement 9,8% et 8,6% soit une moyenne générale
de 8,9% et 9,1% pour l'échantillon étudié. Ces stratégies ne sont pas courantes car dans
une situation d'insécurité alimentaire généralisée, liée à une pauvreté grandissante rares
sont les gens qui sont en mesure de porter secours à d'autres personnes.

3.2.6.9. Migrer provisoirement


C'est le cas des migrations provisoires d'une partie du ménage. Cette stratégie a
concerné en moyenne 38% des ménages de la strate A contre 44,6% des ménages de la
strate B soit une résultante de 41,3%. L'émigration vers les sites aurifères, la Côte
d'Ivoire et d'autres horizons permettent l'achat de vivres pendant la saison sèche où les
prix des céréales sont encore bas. En effet, selon Savadogo et Larivière (1993), les
activités non-agricoles génératrices de revenus contribuent de façon importante à la
sécurité alimentaire. Selon Lombard (1989), en pays serer (République du Sénégal), les
jeunes quittent la famille et la femme « pileuse » saura quelle quantité elle doit piler et
si elle doit diminuer ou augmenter la ration. C'est dire que cette stratégie, que l'on soit
en pays Serer ou au Zondoma, outre l'approvisionnement possible d'argent permet une
réduction probable de la ration alimentaire journalière suite au départ d'autres membres
du ménage.

3.2.6.10. Migrer définitivement


En moyenne, 0,4% des ménages de la strate A, contre 9% des ménages de la strate B ont
connu une migration d'une partie du ménage ce qui donne une moyenne de 4,7%. Cette
stratégie est caractéristique du désespoir. Une partie du ménage opte pour l'émigration
définitive quand elle trouve son avenir compromis face à la pléiade de difficultés qui
caractérisent le secteur agricole. Cela semble vraie car la majeur partie des CM ont
l'agriculture comme activité principale (plus de 93% confère tableau 6). En effet, selon
Kermel-Torres (1987), l'incertitude, le risque, les aléas climatiques les pertes élevées
caractérisent le secteur agroalimentaire plus que d'autres, tant au niveau de la
production, du marché que de l'accès des individus à une ration alimentaire convenable.
Les stratégies d'adaptation rencontrées dans les ménages sont multiples. Toutes les
stratégies identifiées dans la littérature ont connu des taux d'adoption plus ou moins
élevés selon la strate et l'année considérée. Cela est en conformité avec notre hypothèse
de départ selon laquelle : il existe une multitude de stratégies d'adaptation des ménages
en matière de sécurité alimentaire à l'instar d'autres régions. Cette situation traduit
également le faible niveau de sécurité alimentaire d'où la multitude des stratégies
d'adaptation.
Tableau 31 : Résultats du test de Khi Deux (Pour cinq ans)

Stratégi Rat Rep Feui Aid Vent Vent Gar Em Ema Tou Mig
es A B a g r d r

Valeur p 0,010 0,027 0,00011 0,4 0,010 0,88 0,73 0,72 0,84 0,44 0,05
1 9 5 2 1

Source : Données de l'enquête


Au seuil de 1%, l'hypothèse d'égalité des taux d'adoption entre les strates est rejetée
pour la confection de repas composés en grande partie de feuilles. C'est dire que dans
99% des cas, l'appartenance à la strate A engendre une réduction du taux d'adoption de
cette stratégie.
Au seuil de 5%, l'hypothèse d'égalité des taux d'adoption entre les deux strates est
rejetée pour les stratégies suivantes : la diminution de la ration alimentaire journalière,
l'obligation de vendre des animaux pour l'achat des vivres.
Ces résultats montrent que dans 95% des cas les différences des taux d'adoption sont
significatives. C'est dire que l'appartenance à la strate A possède une incidence sur
l'adoption de cette stratégie.
Au seuil de 10%, l'hypothèse H0 est rejetée pour la migration définitive d'une partie du
ménage et la diminution du nombre de repas par jour. Statistiquement, il est correct de
dire que dans 90% des cas les différences de taux d'adoption observées pour ces
stratégies sont significatives.
L'année 2003 a été très particulière au regard de la croissance rapide des différents
pourcentages. Certains chefs de ménage ont expliqué cette situation par le déficit
pluviométrique de la campagne précédente (campagne agricole 2002 - 2003), et aussi
par le retour massif des immigrés de la Côte d'Ivoire.
A ce propos plus d'un chef de ménage nous a fait savoir que leurs fils qui étaient en
République de Côte d'Ivoire et qui leur venaient en aide pendant les années difficiles
passées sont devenus une charge pour eux en 2003.
De façon générale, pour les cinq dernières années qui ont précédé cette étude, nous
constatons que les taux d'adoption des différentes stratégies évoluent en dents de scie
pour le cas de la strate A. C'est dire que le PSAZ au cours de ses multiples interventions
sur le terrain n'a pas éradiqué le problème d'insécurité alimentaire. Cependant, il faut
reconnaître que son action a eu un impact sur la réduction des stratégies d'adaptation ou
de survie en ce sens que la vulnérabilité de la strate A est réduite. En effet, l'ampleur des
stratégies d'adaptation de la strate A est liée aux variations pluviométriques qui sont
également en dents de scie. Or, dans la strate B, nous assistons à une augmentation
progressive de la plupart des taux d'adoption des différentes stratégies d'adaptation.
Avant que les activités du PSAZ ne commencent, une différence significative dans 95%
des cas était observée pour la diminution de la ration alimentaire journalière. Par la
suite, une autre stratégie à savoir la diminution du nombre de repas par jour a connu une
différence significative dans 90% des cas. Cela est imputable aux actions du PSAZ, des
autres partenaires et aussi de la population locale. De plus, le PSAZ a apporté plus
d'espoir aux populations de sa zone d'intervention d'où la réduction et la différence
significative de la migration définitive d'une partie du ménage. Ainsi, la naissance
d'espoir peut retenir les ressources humaines nécessaires pour la réalisation de la
seconde phase du PSAZ.

CONCLUSION GENERALE ET
SUGGESTIONS

Chaque année, le risque de soudure existe dans la province du Zondoma et pourtant, il


ne semble pas que la désertion des campagnes s'y opère, que la famine se répand. En
effet, les producteurs font peuvent d'un certain dynamisme face à la crise. Leurs
réactions s'avèrent plus ou moins efficaces puisque le résultat les inscrit dans leurs
terroirs. Tant bien que mal, l'agriculture au Zondoma se maintient malgré tout et réussit
encore à faire vivre de fortes densités de population, du moins une partie de l'année.
Les indicateurs technico-économiques utilisés montrent que les exploitations agricoles
fonctionnent à perte. Cette perte est estimée à une moyenne de 15 375 F CFA par
hectare exploité. Le revenu agricole par hectare, qui mesure la quantité d'argent et de
produit q'un champ d'un hectare met à la disposition du chef de ménage pour entretenir
sa famille et constituer sa fortune est en moyenne 24 624 F CFA pour les cultures
pluviales. Le revenu agricole est estimé à 933 989 F CFA par ménage. Pour la même
campagne agricole (2003- 2004), le taux de couverture alimentaire de l'échantillon
étudié est de 67,67% soit un déficit de 32,33%.
Les résultats de l'analyse montrent qu'au cours des cinq dernières années les stratégies
préventives / correctives adoptées de façon conjointe dans les deux strates sont :
l'élevage de la volaille et l'élevage des ovins et caprins. Ensuite viennent les techniques
de conservation des eaux et des sols (CES) dont les taux d'adoption varie en fonction de
la texture du sol des villages échantillonnés. Les stratégies concernées sont : la pratique
du Zaï, des cordons pierreux, et des demi-lunes. Les stratégies préventives / correctives
les moins observées sont le maraîchage, la pratique des demi-lunes. Dans la strate A,
tout comme dans la strate B, nous constatons une augmentation de la plupart des
pourcentages d'adoption des différentes stratégies. Pour les cinq dernières années
considérées la strate B enregistre une différence significative de la strate A dans le cas
de l'adoption des stratégies telles que la pratique des cordons pierreux, le zaï, les demi-
lunes, et la possession d'une fosse fumière.
L'analyse des stratégies d'adaptation montre que celles-ci varient en dents de scie dans
la strate A. Cette évolution suit également les hauteurs pluviométriques de l'année
précédente. Plus la pluviosité est basse et plus les stratégies d'adaptation des ménages
prennent de l'ampleur. Dans la strate B, l'adoption de ces stratégies évolue d'année en
année avec un sommet pour l'année 2003. La strate A n'est pas en reste quant à cette
hausse des stratégies d'adaptation de la dite année. La plupart des chefs de ménage
expliquent le déficit par la pluviosité insuffisante de l'année précédente (2002) et par le
retour massif des proches qui résidaient en République de Côte d'Ivoire. De façon
générale, au vue des résultats du test des moyennes pour les cinq dernières années, la
strate A se diffère de l'autre dans l'adoption des stratégies d'adaptation. L'appartenance à
la strate A engendre un effet dans la régression des stratégies d'adaptation telle la
diminution de la ration alimentaire, la diminution du nombre de repas par jour,
l'obligation de vendre les animaux pour l'achat des vivres et les migrations définitives.
Selon Savadogo et Larivière (1993), la connaissance des stratégies des ménages en
matière de sécurité alimentaire permet un renforcement éventuel de celles-ci par des
politiques économiques appropriées et ciblées sur le milieu rural. En effet, Selon la
FAO (1999), lors des famines il est préférable d'appuyer les stratégies d'adaptation des
unités domestiques plutôt que de mettre en oeuvre des mesures verticales telles que les
programmes de travaux publics d'urgence ou les programmes d'alimentation. Ainsi, au
terme de cette étude des suggestions peuvent être proposées en vue d'appuyer quelques
stratégies.
- Renforcer la prise en charge partielle de la construction des fosses fumières et
la démonstration du bien fondé de ces ouvrages. Dans le village de Koundouba (un
village de la strate B) une initiative similaire a été bien approuvée par les producteurs de
ce village.
- Certaines stratégies préventives en l'occurrence les plus courantes, déjà mise
en place par les acteurs locaux méritent d'être soutenues. Il s'agit notamment de
l'élevage de la volaille et de l'embouche des petits ruminants qui doit s'accompagner
d'une auto évaluation pertinente.
- Au niveau des stratégies d'adaptation un appui spécifique aux groupes
vulnérables sera propice. Cet appui entraînerait sans doute la réduction des stratégies
néfastes comme le travail dans les champs des autres, l'emprunt d'argent ou de grains
qui peuvent compromettre les relations sociales. Selon CTA et UE (1998), l'un des
principaux instruments permettant d'assurer un service d'aide alimentaire auprès des
groupes vulnérables consiste à mettre en place des projets « vivres contre travail » ou
travaux publics à forte intensité de main-d'oeuvre où les participants sont soit
partiellement soit totalement payés en vivres et non en espèces. Une telle initiative
permettra de rompre le cycle perpétuel d'insécurité des ménages vulnérables.
L'efficacité d'une telle oeuvre serait de s'appuyer sur le contexte socioéconomique de la
province du Zondoma.
Ces résultats, basés sur un échantillon de 150 ménages, peuvent servir d'élément de base
pour les investigations futures. Malgré, les insuffisances et les lacunes que pourraient
comporter ce travail, les résultats pourraient être certainement exploitables pour une
bonne compréhension des comportements des ménages dans la recherche d'une sécurité
alimentaire, un facteur fondamental pour le développement durable.
Pour un meilleur approfondissement de ce travail nous suggérons que la stratégie de
cultiver sur des sols de granulométries différentes soit prise en compte et qu'une base de
données socioéconomiques fiables soit mise en place. Celle-ci devrait prendre en
compte toutes les opérations de production des différentes parcelles.
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4 Savadogo K., Larivière S., 1993., Caractéristiques socioéconomiques et stratégies des
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Service de Statistiques Agricoles, 2003., Résultat de l'enquête Permanente Agricole,
Campagne 2002-2003, document en cours d'édition.
Sinaré T., Toé/Foro, A., Kaboré, I., Sinaré/Millogo A., Konkobo, A., 2001., Formation
en réalisation d'enquêtes quantitatives appliquées à la santé de la reproduction, support
de formation, 17p.

ANNEXES

Exploitation n°: Section n°1 : caractéristiques socioéconomiques du chef de ménage


Nom et prénom (s) du chef de ménage :

N° QUESTIONS CATEGORI
ES ET
CODES

1 Quel est votre âges (ans) ? /___/___/___/

2 SEXE Masculin 1 /___/

Féminin 2

3 Combien d'année (s) avez-vous passé à /___/___/


l'école ou dans un centre
d'alphabétisation ?

4 Etes-vous originaire du village ? Oui ..1 /___/

Non 2

Etes-vous membre d'une association ou


5 Oui .1 /___/
d'un groupement ?

Non 2

6 Etes-vous membre du bureau ? Oui .1 /___/

Non 2

7 Quelle est votre activité principale ? Agriculture 1 /___/

Quelle est votre activité secondaire ? Elevage .2 /___/


Maraîchage 3

Commerce 4

Artisanat 5

Orpaillage 6

Autres 7

Exploitation n°: Section n°2 : composition du ménage

Noms et Age Sexe Lien de Type Travail sur Avez-vous


prénoms (ans) parenté d'instruction l'exploitatio un champs
des avec le Alphabétisation n Personnel
membre chef de .i ?
s du ménage Primaire ..2
ménage
Secondaire 3
Non instruit 4
Autres
(préciser)....5

1=H Epouse 1 Oui 1 Oui .1


o Fils/Fille .2 Non. .2 Non 2
mme
2=Fe Frère/
mme Soeur 3
Autres (à
préciser) 4

Exploitation n°: Section n°1 : stratégies préventives et/ou correctives

Stratégies préventives et/ou correctives 3 Années

2003 2002 2001 2000 1999

Approvisionnement de grains juste après


les récoltes (ki / kooda taab raab kinbg
wakto)
Pratique du maraîchage (ziindo koobo )

Présence de cordons pierreux (koug kogsé)

Présence du Zaï (zaï toubou )

Présence des demi-lunes (kiu pédsé)

Présence d'une ou plusieurs fosse (s)


fumière (s.) (bir boko)

Utilisation de semences améliorées ( boum


boud paala)

Elevages de la volaille (noos guulgo)

Elevage d'embouche (ovins ou caprins)


(roum bonnogan nobsgo )
3
Pour chaque année on écrira le chiffre (un) devant les stratégies qui sont adoptées et le
chiffre (02) devant celles qui n'ont pas été adoptées.
Exploitation n°: Section n°2: stratégies d'adaptation

Stratégies d'adaptation4 Années

2003 2002 2001 2000 1999

Diminuer la ration alimentaire journalière


(mondé)

Diminuer le nombre de repas par jour (riib


sonr dar pouguin )

Repas essentiellement composé de feuilles


suite à une carence de céréales (riib nin
fand yéin yé)

Avoir recours à l'aide alimentaire suite à


une carence de céréales (kood songré ki sin
pog wakato)

Obliger de vendre des animaux (y compris


la volaille) (roums bi noos koosgo)
Obliger de vendre d'autres biens (arzèka
taab koosgo)

Obliger de travailler dans le champs


d'autrui (ko gara)

Emprunt de grain (peing ki)

Emprunt d'argent (peing liguidi)

Une partie du ménage à migré


provisoirement (toud boobo)

Une partie du ménage à migré


définitivement (zaka neb kinr yi fassi)
4
Le principe de remplissage de la page précédente sera utilisé.
GESTION DES RESSOURCES DE PRODUCTION AGRICOLE
Village :
Exploitation n°: Section n°1 : Identification du capital fixe de l'exploitation

Type de Nbr Age Valeur Durée Valeur Mode


matériel e d'achat de vie actuelle d'acquisitio
estimée estimée n
Par le par le Comptant 1 Amortisseme
nt annuel
paysan paysan Crédit ..2
à calculer
Legs ou
don.....3
Autres ..4

Pioche

Houe

Rayonneur

Arrosoir

Houe
manga
Charrue
asine

Charrue
bovine

Botteleuse

Pelle

Charrette

Séchoir

Brouette

Autres (à
préciser)

GESTION DES RESSOURCES DE PRODUCTION AGRICOLE Village: Section


n°2 : évaluation des charges de location du matériel
Exploitation n°:

N° Zaï 1 Superf Type de Propriété Coût du matériel utilisé


Parce Cp 2 icie matériel Du
Nb Nbre Nbre Coût Coût
lle (ha) Brouett matériel
Demi- re d'heur de du total
lune .3 e ..1 Personnel es jours maté du
Charrett .....1 d'utilis D'utilis riel
Scarifia Maté
e2 Collectio ation ation par
ge 4 riel
n....2 par jour
Paillage Charrue
Prêter 3 jour
5 3
Autres Barre à Loué 4
(précise mine 4 Autres
r).6 Autres (préciser)
(précise ....5
r).5

Village :
Exploitation n°: Section n°2 : coût de production en culture pure
Campagne 2003 - 2004

N° de Type de Superf Coût de la fumure Semenc Pesticid Produc


la culture icie minérale et organique es es tion
Parcel (ha) moyen
Sorgho Fumure Fumure
le 6 7
ne 5
1 minérale U organique U
nité : nité :
Maïs .2
Mil 3 Qté Valeu Qté Valeur Qt Vale Qt Vale
r é ur é ur
Coton 4
Arachid
e5
Sésame
..6
Niébé 7
Pois de
terre 8
Autres
(précise
r)..9

5
Définir l'unité et préciser si le produit est égrainé ou avec les tiges.
6
Définir l'unité 1 :sac de 100kg 2 : assiette yorouba 3 :ananka moré 4 : sac de 50kg 5 :
autres à préciser.
7
Définir l'unité. 1:charrette 2: brouette 3: sac de100kg 4: sac de 50kg 5: autres
(àpréciser)
Village :
Exploitation n°: Section n°3 : coût de production en association de culture
Campagne 2003 - 2004

N° de Type de Superf Coût de la fumure Semences Production


la culture icie minérale et organique moyenne8
Parcel (ha)
Fumure Fumure
minérale9 U organique10 U
nité : nité :

Qté Valeur Qté Valeur Cultu Cultu Cultu Cultu


re 1 re 2 re 1 re 2

le Sorgho 1
Maïs .2
Mil 3
Coton 4
Arachide
5
Sésame .
.6

8 8 Définir l'unité et préciser si le produit est égrainé ou avec les tiges


9
Définir l'unité 1 :sac de 100kg 2 : assiette yorouba 3 :ananka moré 4 : sac de 50kg 5 :
autres à préciser.
10
Définir l'unité. 1:charrette 2: brouette 3: sac de100kg 4: sac de 50kg 5: autres
(àpréciser)
VILLAGE :
Exploitation n°: Section n°4 : évaluation de la production animale et des charges
variables

(en nombre de 11 ~ ~ ~ ~
tête)
Nbr Valeu Nbr Valeu Nbr Valeu Nbr Valeu Nbr Valeu
e r e r e r e r e r

Effectif (stock
initial) (a)

-par naissance
Entrée - par
achat
-par don ou
confiage

Effectif (b)

-par
autoconsomma
t.. Sortie -
par mortalité-par
vente
-par don, vol,
perte

Effectif (c)

Effectif fin de
campagne
(a+b-c)
Conduite de l'élevage

~ ~ ~ ~ ~

Vaccin Nbre
Coût

Déparasitages (interne et ext.) Nbre


Coût

Aliments du Bétail Nbre


Coût

Salaire berger

11
Dans chaque colonne, préciser le type d'espèce qui est élevé.
QUESTIONNAIRE SUR LES CAPACITES COMMUNAUTAIRES EN
MATIÈRE DE SECURITE ALIMENTAIRE Département:
Village:
Infrastructu Nombr Nombre de Raison du non Age Age Source de
res e Fonctionne fonctionnemen du du financement
l t plus plus
Panne 1 récent ancien

Pas de
personnel 2
Pas de
fourniture 3
Autre .4

Ecole

Pompe

Puit busé

Dispensaire
Maternité

Pharmacie
villageoise

Route

Banque de
céréales

Structure
épargne -
crédit
Marché

Moulin

Parcs de
vaccination

Magasins
aliment
bétail
Autres (à
préciser)

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all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't
stop ..." Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984

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