2015-2e Ref Cardio Ch20 Dyspnee
2015-2e Ref Cardio Ch20 Dyspnee
2015-2e Ref Cardio Ch20 Dyspnee
I. Généralités
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Objectifs pédagogiques
Nationaux1
Diagnostiquer une dyspnée aiguë chez l’adulte et l’enfant.
• épuisement ventilatoire ;
• hypoxémie ;
• hypercapnie.
1
Nous pensons que les objectifs de l’ancien programme doivent être gardés (Diagnostiquer une dyspnée aiguë et
chronique/Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge). Par contre, la dyspnée aiguë de
l’enfant ne sera pas traitée dans ce chapitre.
Devant une dyspnée aiguë, savoir classer cliniquement les signes en faveur d’une origine
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I Généralités
A Définition de la dyspnée
• Inconfort, difficulté respiratoire survenant pour un niveau d’activité usuelle n’entraînant
• Sensation subjective.
synonymes :
– une insuffisance respiratoire peut survenir sans dyspnée, par exemple au cours d’un
coma.
B Analyse séméiologique
1 Interrogatoire
Apprécier le terrain : antécédents, comorbidités, traitement en cours.
Caractériser la dyspnée :
• circonstances de survenue :
– repos ou effort,
dyspnée,
– horaire.
Évaluer l’intensité :
– stade I : absence de dyspnée pour les efforts habituels : aucune gêne n’est ressentie
– stade II : dyspnée pour des efforts importants habituels, tels que la marche rapide ou
– stade III : dyspnée pour des efforts peu intenses de la vie courante, tels que la marche
neurologiques.
2 Examen clinique
Caractériser la dyspnée
• Déterminer la phase du cycle respiratoire concerné : dyspnée inspiratoire, expiratoire ou
• Évaluer :
de période d’apnée, se voit dans l’IC grave (dyspnée d’origine centrale, bas débit au
(diminution de la ventilation).
• Examens :
– cardiovasculaire complet à la recherche, en particulier, de signe d’insuffisance
– ORL ;
– thyroïdien ;
– neuromusculaire.
• Cyanose, sueurs, tachycardie > 120/min, signes de choc (marbrures), angoisse, SpO2 < 90
%.
50 ans, < 900 pg/mL de 50 à 75 ans, et < 1 800 pg/mL après 75 ans) rend le diagnostic
d’insuffisance cardiaque peu probable. De même, un dosage de D-dimères < 500 µg/mL
Les diagnostics les plus fréquents chez l’adulte sont l’œdème aigu du poumon (ou l’insuffisance
– pseudo-asthme cardiaque
– tamponnade
– troubles du rythme cardiaque mal
tolérés
– choc cardiogénique
2. Embolie pulmonaire
– crise d’asthme
– pneumopathie infectieuse
respiratoire chronique
maligne
– pneumothorax
– épanchement pleural
thoracique
4. Étiologies laryngotrachéales :
– œdème de Quincke
épiglottite, laryngite
5. Autres étiologies :
– états de choc
– acidose métabolique
– syndrome d’hyperventilation ou
dyspnée psychogène
– insuffisance cardiaque
– constriction péricardique
– BPCO
– asthme à dyspnée continue
– pneumoconioses
– paralysie phrénique
– cyphoscoliose
– idiopathique
– familiale
souvent sclérodermie)
– d’origine toxique
4. Hypertension pulmonaire
postembolique
5. Autres étiologies :
– anémie
– acidose métabolique
(myopathie)
– syndrome d’hyperventilation ou
dyspnée psychogène
: sulf-hémoglobinémie et met-hémoglobinémie
seront :
• ECG ;
• radiographie de thorax ;
• gazométrie artérielle ;
pulmonaire, échocardiographie.
La réponse à un traitement adapté (diurétique ou trinitrine i.v.) peut être un argument rétrospectif
en faveur du diagnostic.
2 Pseudo-asthme cardiaque
Il doit être considéré comme un équivalent d’OAP.
• orthopnée ;
3 Tamponnade
• Complication des péricardites avec épanchement péricardique.
• Orthopnée.
• Tachycardie.
• Turgescence jugulaire.
ventriculaire droite.
5 Choc cardiogénique
La dyspnée n’est pas au premier plan, on note un collapsus et des signes d’hypoperfusion.
B Embolie pulmonaire
• Très fréquente, souvent de diagnostic difficile.
• Survenue en règle très brutale mais dyspnée d’intensité variable, la dyspnée s’associe en
1 Crise d’asthme
Elle est caractérisée par une dyspnée expiratoire avec sibilants à l’auscultation pulmonaire.
Il faut distinguer la crise d’asthme de l’asthme aigu grave, dans ce dernier cas le thorax est
bloqué en inflation, les sibilants ne sont plus retrouvés ni le murmure vésiculaire, un pouls
paradoxal est possible, l’élocution est impossible, c’est une urgence vitale.
3 Pneumopathie infectieuse
• Syndrome infectieux, fièvre + toux majorée ou expectoration purulente ou parfois
douleur thoracique.
• Mortalité élevée.
pulmonaire hémodynamique.
Rechercher des signes de gravité : dyspnée de repos, cyanose, désaturation, polypnée >
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Remarque
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7 Étiologies pleurales
• Pneumothorax et épanchement pleural.
8 Traumatismes du thorax
Hémopéricarde, contusion pulmonaire, pneumothorax, pneumomédiastin, hémothorax, volet
thoracique.
D Étiologies laryngotrachéales
• Souvent caractérisées par une dyspnée inspiratoire avec bradypnée inspiratoire, cornage,
tirage.
granulome postintubation.
E Autres étiologies
• États de choc.
• Acidose métabolique.
• Anémie aiguë.
• Hyperthermie.
• une dyspnée expiratoire avec ronchi ou sibilante oriente vers asthme ou BPCO ;
ou un sepsis sévère ou une anémie ou une acidose métabolique. Par élimination, il peut
• dyspnée avec état de choc : la dyspnée s’efface devant la prise en charge du choc ;
respiratoire.
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__Fig. 20.1
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III Orientation diagnostique devant une dyspnée chronique (cf. tableau 20.1)
Toutes les causes de dyspnée aiguë peuvent initialement évoluer de manière chronique ou
subaiguë. Comme pour la dyspnée aiguë, les principales causes sont d’origine cardiopulmonaire.
Le bilan peut se faire sans urgence contrairement à la dyspnée aiguë. Les principaux examens
• numération formule plaquettaire (toujours éliminer une anémie avant de se lancer dans
• électrocardiogramme ;
• échocardiographie-doppler ;
• radiographie du thorax ;
• épreuve d’effort avec mesure des gaz respiratoires et de la consommation d’oxygène (et
permet une évaluation plus objective de la gêne respiratoire et une orientation vers une
• cathétérisme cardiaque.
systolique préservée…) ;
• constriction péricardique.
Le dosage du BNP (ou du NT-proBNP) peut aider à orienter le diagnotic vers l’insuffisance
cardiaque (bien que moins validé que dans une situation aiguë) : un BNP strictement normal rend
le diagnostic peu probable. Lorsque le diagnostic est suspecté, une échocardiographie doit être
pressions intracardiaques.
B Étiologies pulmonaires
• Pathologies associées à un trouble ventilatoire de type obstructif :
poumon et souvent des espaces alvéolaires, des bronchioles et des vaisseaux de petit
calibre avec atteinte extracellulaire sous forme de fibrose collagène ou dépôt d’autres
substances ;
– paralysie phrénique ;
– cyphoscoliose ;
– obésité morbide.
• forme familiale ;
• HTAP associée à :
Il s’agit d’une hypertension pulmonaire précapillaire (définie par une PAPm > 25 mmHg au
repos ou > 30 mmHg à l’effort et une pression capillaire moyenne < 15 mmHg mesurées lors
hypertensions pulmonaires dans lesquelles il existe une élévation isolée de pression dans les
artères pulmonaires. Dans les autres cas, le terme d’hypertension pulmonaire doit être employé
Cliniquement, il s’agit d’une dyspnée pouvant survenir chez un patient de tout âge avec un
évidence une élévation des pressions pulmonaires et est confirmé par le cathétérisme cardiaque
droit.
Le pronostic de cette pathologie, bien que restant réservé, a été récemment nettement amélioré
avec l’émergence de nouvelles thérapeutiques telles que les antagonistes des récepteurs de
E Autres causes
• Obstacles sur les voies aériennes supérieures : tumeur ORL, corps étranger méconnu,
• Anémie.
• Acidose métabolique.
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Points clés
• La dyspnée est un symptôme extrêmement fréquent qui se définit comme une sensation
de survenue ainsi que son stade de gravité, il précise le terrain et les antécédents en
• Attention au diagnostic d’œdème aigu du poumon souvent porté par excès chez les
encombrement trachéobronchique.
qu’une dyspnée.
• Chez l’enfant, les étiologies les plus fréquentes de dyspnée aiguë sont l’inhalation de
• La gravité des causes laryngées (œdème de Quincke) de même que celle des causes
• Les étiologies de dyspnée chroniques sont nombreuses et sont le plus souvent d’origine
cardiaque ou pulmonaire.
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