DMN 21: Algèbre Linéaire: I I Pi I I I I
DMN 21: Algèbre Linéaire: I I Pi I I I I
DMN 21: Algèbre Linéaire: I I Pi I I I I
MP2I – Mathématiques
A. Troesch
DM no 21 : Algèbre linéaire
Ainsi, upxq P ImpP puqq, donc ImpP puqq est stable par u.
1
4. Polynôme minimal ponctuel. Soit u P LpEq et x P E.
(a) La famille puk pxqqkPv0,nw est liée, car de cardinal n ` 1 alors que E est de dimension n. Ainsi, il existe une
relation non triviale entre ces vecteurs, donc il existe des scalaires non tous nuls tels que
n
ÿ
0“ λk uk pxq “ P puqpxq ,
k“0
n
λk X k ‰ 0.
ř
avec P “
k“0
(b) Soit Ix l’ensemble des polynômes P tels que P puqpxq “ 0.
‚ On a évidemment O P Ix
‚ Si P et Q sont dans Ix , pP ´ Qqpuqpxq “ P puqpxq ´ Qpuqpxq “ 0, donc P ´ Q P Ix ;
‚ Ainsi, Ix est un sous-groupe additif de KrXs.
‚ Soit P P Ix et Q P KrXs. On a alors
Ainsi, P Q P Ix .
‚ On en déduit que Ix est un idéal de KrXs .
(c) L’idéal Ix n’est par réduit à t0u d’après 4(a). Puisque K est un corps, KrXs est principal, donc l’idéal Ix est
engendré par un polynôme πu,x qu’on peut choisir unitaire . Ce polynôme divisant tout autre polynôme de
Ix , il est de degré minimal parmi les polynômes non nuls de Ix .
5. Sous-espaces cycliques. Soit u P LpEq.
(a) Soit F l’ensemble des sous-espaces de E stables par u et tels que X Ă F . L’ensemble F n’est pas vide,
puisqu’il contient trivialement E. On considère alors
č
F0 “ F .
F PF
D’après 1(b), F0 est stable par u. Il contient X car c’est le cas de chaque terme de l’intersection. Il est
minimal pour cette propriété car par définition de l’intersection, pour tout F P F , F0 Ă F .
(b) ‚ Puisque ă x ąu est stable par u, il est stable par uk pour tout k P N (question 2c), donc, puisque x
en est un élément, uk pxq Pă x ąu , pour tout k P N. S’agissant d’un espace vectoriel, on en conclut que
Vectpuk pxq, k P Nq Ăă x ąu .
‚ Réciproquement, F “ Vectpuk pxq, k P Nq est stable par u. En effet, soit y “ λk uk pxq un élément de
ř
kPN
F (les λk étant presque tous nuls). On a alors
ÿ
upyq “ λk uk`1 pxq P F.
kPN
De plus, F contient x (prendre k “ 1). Ainsi, par minimalité de ă x ąu pour ces propriétés, on a
ă x ąu Ă Vectpuk pxq, k P Nq.
‚ Ainsi, ă x ąu “ Vectpuk pxq, k P Nq
‚ La famille puk pxqqkPv0,d´1w est libre, sinon on pourrait trouver une relation non triviale entre ces vecteurs,
contredisant la minimalité du degré de πu,x .
‚ Soit y P Vectpuk pxq, k P Nq. Il s’écrit donc sous la forme y “ P puqpxq, pour un certain polynôme P de
KrXs. Soit P “ πu,x Q ` R la division euclidienne de P par πu,x . On a alors degpRq ă degpπu,x q. De plus
Or, R étant de degré strictement plus petit que d, Rpuqpxq s’écrit comme combinaison linéaire des uk pxq,
pour k P v0, d ´ 1w. Ainsi, puk pxqqkjPv0,d´1w est génératrice de Vectpuk pxq, k P Nq, donc de ă x ąu .
‚ Par conséquent, Bx “ puk pxqqkPv0,d´1w est une base de ă x ąu .
2
(c) Soit bk “ uk pxq, k P v0, d ´ 1w. Pour tout k P v0, d ´ 2w, on a upbk q “ bk`1 , et de plus, en notant
d´1
ÿ
πu,x “ X d ` ak X k ,
k“0
h P pH X Imppqq ` pH X Kerppqq,
3
(b) Soit λ1 , . . . , λk des valeurs propres de u et F1 , . . . , Fk des sous-espaces vectoriels de Eλ1 puq, . . . , Eλk puq.
Pour tout i P v1, kw, et tout x P Fi , on a x P Eλi puq, donc upxq “ λi x P Fi , puisque Fi est stable par
multiplication par un scalaire. Ainsi, pour tout i P v1, kw, Fi est stable par u. D’après la question I-1(b),
F1 ` ¨ ¨ ¨ ` Fk est stable par u.
2. Valeurs propres et polynôme annulateur
(a) Soit P un polynôme, et x un vecteur propre de u, associé à une valeur propre λ. On a upxq “ λx, puis
u2 pxq “ λupxq “ λ2 x, et par une récurrence immédiate, uk pxq “ λk x.
řd
Notant P “ k“0 ak X k , on a alors
d
ÿ d
ÿ
P puqpxq “ ak uk pxq “ ak λk x. “ P pλqx .
k“0 k“0
0 “ P puqpxq “ P pλqx.
Par définition d’un vecteur propre, x ‰ 0, donc P pλq “ 0, donc λ P racpP q. Ainsi, Sppuq Ă racpP q.
(c) L’argument est à peu près le même que pour le polynôme minimal ponctuel, à part qu’on raisonne sur u au
lieu de upxq.
‚ Iu est non vide puisqu’il contient O le polynôme nul.
‚ Soit P et Q dans Iu . On a alors P puq “ 0 et Qpuq “ 0, donc pP ´ Qqpuq “ P puq ´ Qpuq “ 0. Donc
P ´ Q P Iu . On peut déjà conclure que Iu est un sous-groupe additif de KrXs.
‚ Soit P dans Iu et Q dans KrXs. On a alors
Si λ n’est pas une valeur propre de u, d’après 1(a), u ´ λid est un automorphisme, donc inversible dans
l’anneau LpEq, donc régulier. On en déduit que Qpuq “ 0. Or, πu étant non nul, Q ‰ 0, et deg Q ă deg πu ,
donc πu ne divise par Q, alors que Q est un polynôme annulateur de u. Cela contredit la définition de πu .
(e) D’après la question précédente, toute racine de πu est valeur propre de u, donc racpπu q Ă Sppuq. Comme
πu annule u, l’inclusion réciproque est assurée par la question 2(b). Ainsi, racpπu q “ Sppuq.
(f) Le polynôme πu étant non nul, il admet un nombre fini de racines, donc d’après la question précédente,
l’ensemble Sppuq est fini.
3. Lemme de décomposition des noyaux. Soit u P LpEq.
(a) Soit P et Q deux polynômes de KrXs premiers entre eux. D’après le théorème de Bezout, il existe deux
polynômes U et V tels que
U P ` BV “ 1.
On a alors, en spécialisant à u :
U puq ˝ P puq ` Bpuq ˝ Qpuq “ id.
4
‚ Soit x P KerpP puqq X KerpQpuqq. On a alors, en appliquant l’identité précédente à x :
‚ Réciproquement, soit x P KerppP Qqpxqq. On applique l’identité obtenue ci-dessus à l’aide d’une relation
de Bezout :
x “ U puq ˝ P puqpxq ` V puq ˝ Qpuqpxq.
Or,
QpuqpU puq˝P puqpxqq “ Qpuq˝U puq˝P puqpxq “ U puq˝P puq˝Qpuqpxq “ U puq˝pP Qqpuqpxq “ U puqp0q “ 0,
puisque x P KerppP Qqpxqq. Ainsi, U puq ˝ P puqpxq P KerpQpuq. On montre de même que V puq ˝ Qpuqpxq P
KerpP puqq. Ainsi, on a bien décomposé x comme somme d’un élément de KerpP puqq et d’un élément de
KerpQpuqq. Par conséquent,
Le résultat est trivial pour k “ 1. Il a été démontré dans la question précédente pour k “ 2. Soit k ě 2 tel que
le résultat soit vrai pour k polynômes premiers entre eux 2 à 2, et considérons P1 , . . . , Pk`1 premiers entre
eux deux à deux. On a alors P1 ¨ ¨ ¨ Pk et Pk`1 qui sont premiers entre eux (les facteurs irréductibles de Pk`1
n’étant facteur irréductible d’aucun autre Pi , donc par non plus du produit d’après le lemme d’Euclide). On
utilise la question précédente, qui donne :
Le principe de récurrence permet donc de conclure que la propriété est vraie pour tout k P N˚ .
4. Diagonalisabilité.
k
ś
(a) Considérons le polynôme P “ pX ´ λi q. Les λi étant deux à deux distincts, les polynômes X ´ λi sont
i“1
deux à deux premiers entre eux. D’après le lemme de décomposition des noyaux, il vient alors :
k
à à
KerpP puqq “ Kerpu ´ λi idq “ Eλi puq.
i“1
La propriété de somme directe fait partie du résultat fourni par le lemme de décomposition des noyaux.
(b) ‚ Si u est diagonalisable, il existe une base B “ pb1 , . . . , bn q de E telle que MatB puq soit diagonale.
Notons mi son i-ième coefficient diagonal. On a donc, par définition de la matrice d’un endomorphisme,
upbi q “ mi bi pour tout i P v1, nw, donc, bi étant non nul, mi est une valeur propre, et bi est dans un
espace propre, donc dans la somme des espaces propres. On a donc obtenu :
à
@i P v1, nw , bi P Eλ puq.
λPSppuq
5
Par stabilité par combinaison linéaire (ou par définition par minimalité de Vect), on a donc :
à
E “ Vectpb1 , . . . , bn q Ă Eλ puq.
λPSppuq
à
L’incusion réciproque étant évidente, on a E “ Eλ puq.
λPSppuq
À
‚ Réciproquement, si E “ λPSppuq Eλ puq, on obtient une base de E en juxtaposant des bases des Eλ puq.
Une telle base est constituée de vecteurs bi appartenant chacun à l’un des espaces propres. Ainsi,
pour tout i P v1, nw, il existe λi P Sppuq tel que upbi q “ λi Par définition de la matrice associée à
u, la matrice MatB puq est donc diagonale, ses coefficients diagonaux étant les λi . L’endomorphisme
u est donc diagonalisable.
(c) On note λ1 , . . . , λk les valeurs propres de u.
‚ Si u est diagonalisable, on a donc, en combinant 4a et 4b,
k
ź
E “ Kerp pu ´ λi idqq.
i“1
k
ś
Ainsi, en posant P “ pX ´λi q, KerpP puqq “ E, donc P puq “ 0, donc P est un polynôme annulateur de
i“1
u. Ainsi, πu divise P . Comme ce dernier est scindé à racines simples, πu est aussi scindé à racines simples.
‚ Réciproquement, supposons que πu est scindé à racines simples. On a alors d’après 2(e) et le caractère
unitaire de πu ,
źk
πu pXq “ pX ´ λk q.
i“1
Or, πu étant un polynôme annulateur de u, Kerpπu puqq “ E, donc on est ramené à la question 4(b),
nous permettant de conclure que u est diagonalisable .
1. Les Piαi sont deux à deux premiers entre eux. Le théorème de décomposition des noyaux amène donc :
k
KerpPiαi puqq.
à
E “ Kerpπu puqq “
i“1
2. (a) Pour tout P P KrXs, P puq laisse F stable (question I-2(c)) et coïncide clairement avec P pvq. Ainsi, P pvq
est l’endomorphisme induit par P puq sur F . En particulier, son noyau est obtenu en prenant l’intersection
avec F du noyau de P puq, d’après le cours. Ainsi, pour tout i P v1, kw,
(b) Par ailleurs, piu puq “ 0, et comme dit dans la question précédente, πu pvq est l’endomorphisme induit sur F
par πu . On a donc aussi πu pvq “ OLpF q . Ainsi, en appliquen le lemme des noyaux à πu pvq, on obtient cette
fois :
k
KerpPiαi pvqq,
à
F “ Kerpπu pvqq “
i“1
k
pKerpPiαi puqq X F q .
à
F “
i“1
3. ‚ D’après I-1(b), si F est somme de sous-espaces des KerpPiαi uqq chacun stable par u, alors F est stable par u .
6
‚ Réciproquement, si F est stable par u, la question précédente montre que F est somme de sous-espaces Fi
des KerpPiαi puqq, chaque Fi étant défini par :
Fi “ KerpPiαi puqq X F.
De plus, Fi est intersection de sous-espaces stables par u (d’après I-3(b) pour le noyau), donc Fi est stable par u
(d’après I-1(b)).
4. Comme on l’a déjà montré dans III-1(b) tout sous-espace Fi d’un espace propre de u est stable par u (car
x P Fi vérifie upxq “ λx). Ainsi, d’après la question précédente, les sous-espaces stables par u sont précisément
les sous espaces obtenus comme sommes de sev de chacun des espaces propres de u.
Cela complète la question III-1(b) en établissant la réciproque.
5. Pour un projecteur, un polynôme annulateur est donné par X 2 ´ X. D’après 2(b), les seules valeurs propres
possibles sont 0 et 1 (éventuellement l’un seul des deux si p “ 0 ou p “ id). D’après le cours, Kerppq ‘
Imppq “ E, et Imppq “ Kerpp ´ idq. Cette décomposition correspond donc à celle de la question III-4(b). On
en déduit que p est diagonalisable, et d’après ce qui précède, les sous-espaces stables sont bien obtenus comme
somme d’un sous-espace de Kerppq et d’un sous-espace de Imppq. C’est bien le résultat obtenu dans la partie
II.
6. On suppose que u possède n valeurs propres distinctes, n étant la dimension de E.
(a) Par définition, si λ est une valeur propre, Kerpu ´ λidq ‰ t0u, donc sa dimension est au moins 1. De plus,
en notant λ1 , . . . , λn les valeurs propres distinctes de u, d’après III-3b, on a une somme directe
n
à
Eλi puq Ă E.
i“1
1. Soit y P E. On a par définition πu “ 0LpEq , donc en particulier πu pyq “ 0. L’ensemble des polynômes vérifiant
cela étant par définition l’idéal engendré par πu,y (voir question I-4c), on en déduit que πu,y divise πu .
2. On suppose dans cette question que πu est irréductible. On souhaite montrer que u est semi-simple.
7
(a) Soit y non nul dans E. Dans ce cas, πu,y n’est par constant. Comme il divise πu qui est irréductible, on a
nécessairement πu,y “ πu .
(b) Soit F un sous-espace stable par u tel que F ‰ E, et soit x P EzF . Comme F et ă x ąu sont stables par
u, F X ă x ąu est stable par u. On a alors
De plus, supposons qu’il existe y ‰ 0 dans cette intersection. Comme F X ă x ąu est un sous-espace vectoriel
stable par u contenant y, on a, par minimalité de ă y ąu , une inclusion ă y ąu Ă F X ă x ąu Ăă x ąu .
Par ailleurs x et y étant non nuls, ils ont, d’après 2a, même polynôme minimal ponctuel, égal à πu . D’après
I-5b, on en déduit que ă y ąu et ă x ąu ont même dimension. On déduit alors que les inclusions précédentes
sont des égalités :
ă y ąu “ F X ă x ąu “ă x ąu .
La deuxième égalité contredit le fait que x R F . Ainsi, il n’existe pas d’élément non nul dans F X ă x ąu ,
donc F X ă x ąu “ t0u .
(c) Soit F un sous-espace stable par u, et G un sous-espace stable par u de dimension maximale tel que F ‘ G
soit directe. Un tel sous-espace existe, car l’ensemble des sous-espaces stables en somme directe avec F est
non vide (il constient t0u) et la dimension de ces espaces est bornée par la dimension de E.
Par I-1b, F ‘ G est alors stable par u. Supposons que F ‘ G ‰ E. Alors la question précédente donne
l’existence de x tel que la somme F ‘ G‘ ă x ąu soit directe. L’espace G‘ ă x ąu est alors stable par u
(toujours d’après I-1b), et de dimension strictement supérieur à G (car on a une inclusion stricte, obtenue
en considérant x). De plus, sa somme avec F est directe. Cela contredit la maximalité du degré de G.
Ainsi, G est un supplémentaire de F , stable par u.
Pour tout sous-espace F stable par u, on a trouvé un supplémentaire de F stable par u, donc u est semi-simple.
3. On suppose dans cette question que πu “ P1 ¨ ¨ ¨ Pk , les Pi étant irréductibles unitaires distincts.
(a) Quitte à renuméroter les Pi , on peut se contenter de montrer que KerpP1 puqq ‰ t0u.
Si KerpP1 puqq “ t0u, P1 puq est un automorphisme, donc régulier dans LpEq. L’égalité P1 puq ˝ P2 puq ˝ ¨ ¨ ¨ ˝
Pk puq “ 0 se simplifie donc en P2 puq ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ Pk puq “ 0, ce qui contredit la minimalité du polynôme annulateur
πu . Ainsi, KerpP1 puqq ‰ t0u .
D’après la partie I, KerpPi puqq est stable par u. On peut donc considérer l’induit ϕi de u sur cet espace. On
a alors, pour tout x P KerpPi puqq
Pi pvqpxq “ Pi puqpxq “ 0.
Donc Pi est un polynôme annulateur de v. Le polynôme minimal πv de v divise donc Pi qui est irréductible,
donc πv “ 1 ou πv “ Pi . Le premier cas n’est pas possible (cela signifierait id “ 0, ce qui contredit que
KerpPi puqq ‰ t0u). Ainsi, πv “ Pi .
Donc vi a un polynôme minimal irréductible, donc d’après la question 2, vi est semi-simple.
(b) Soit F un sous-espace stable par u. On a alors, d’après IV-2b,
k
pKerpPiαi puq X F q
à
F “
i“1
Pour tout i P v1, kw, KerpPiαi puq X F est stable par vi , qui est semi-simple. Cet espace admet donc un
supplémentaire Gi dans KerpPiαi puq, stable par vi , donc aussi stable par u. On a alors
k k
KerpPiαi puqq “ pKerpPiαi puq X F q ‘ Gi
à à
E“
i“1 i“1
k k
pKerpPiαi puq X F q ‘
à à
“ Gi “ F ‘ G,
i“1 i“1
k
à
où on a posé G “ Gi , stable par u d’après I-1b et la stabilité de chaque Gi .
i“1
Ainsi, on a bien trouvé un supplémentaire de F stable par u, donc u est semi-simple.
4. On suppose inversement qu’il existe un irréductible unitaire P de KrXs tel que P 2 divise πu . On note πu “ P Q,
avec Q P KrXs. Soit F “ KerpP puqq. Le sous-espace F est stable par u d’après I-3. Supposons qu’il existe un
supplémentaire S de F stable par u.
8
(a) Soit x P S. On a alors
0 “ πu puqpxq “ P puq ˝ Qpuqpxq “ P puqpQpuqpxqq.
Ainsi, Qpuqpxq P KerpP puqq “ F . Or, S étant stable par u, il est stable par Qpuq aussi (I-2). Comme x P S,
il vient donc Qpuqpxq P S. On a donc Qpuqpxq P S X F “ t0u, ces deux espaces étant supplémentaires. Ainsi,
Qpuqpxq “ 0 .
(b) Pour tout x P F , P puqpxq “ 0, donc aussi Qpuqpxq “ 0, puisque P est aussi encore facteur de Q par
hypothèse. Pour tout x P S, on a aussi Qpuqpxq “ 0. Ainsi, par linéarité, pour tout x P E “ F ‘ S, on a
Qpuqpxq “ 0, donc Q est un polynôme annulateur de u. Cela contredit la minimalité de P .
Ainsi, KerpP puqq est stable par u mais n’admet pas de supplémentaire stable par u. On en déduit que
u n’est pas semi-simple.
On a donc montré que u est semi-simple si et seulement si son polynôme minimale n’a pas de facteur irréductible
multiple.
1. L’application ϕu : KrXs Ñ LpEq définie par ϕu pP q “ P puq est un morphisme d’anneau : on a en effet
ϕu p1q “ idLpEq , ϕu pP ` Qq “ pP ` Qqpuq “ P puq ` Qpuq “ ϕu pP q ` ϕu pQq et ϕu pP Qq “ pP Qqpuq “
P puq ˝ Qpuq “ phiu pP q ˝ ϕu pQq.
Ainsi, l’image de ϕu est un anneau. Or par définition, Impϕu q “ Krus. Ainsi, Krus est un anneau.
Par ailleurs, par définition, Kerpϕu q est l’idéal des polynômes annulateurs de u, engendré par πu . En quotientant
par le noyau et en corestreingant à l’image, on obtient donc un isomorphisme d’anneaux KrXs{pπu q » Krus.
2. On a déjà la structure de groupe abélien provenant de la structure d’espace vectoriel sur K. Il reste à vérifier
les propriétés relatives au produit externe :
‚ pP puq ˝ Qpuqq ¨ x “ P puq ˝ Qpuqpxq “ P puqpQpuqpxqq “ P puq ¨ Qpuqpxq “ P puq ¨ pQpuq ¨ xq.
‚ id ¨ x “ idpxq “ x
‚ P puq ¨ px ` yq “ P puqpx ` yq “ P puqpxq ` P puqpyq ` P puqcdotx ` P puq ¨ y
‚ pP puq ` Qpuqq ¨ x “ pP ` Qqpuqpxq “ P puqpxq ` Qpuqpxq “ P puq ¨ x ` Qpuq ¨ x.
Ainsi, toutes les propriétés requises sont satisfaites : E est un Krus-module.
3. Soit M un sous-Krus-module de E. Alors M est par définition non vide, stable par somme, et stable par multi-
plication externe définie comme ci-dessus par un élément de Krus. Les deux autres propriétés étant satisfaites,
il suffit de vérifier que M est stable par multiplication par un scalaire λ de K.
Considérons l’élément λid P Krus. Pour tout x P M , on a alors pλidq ¨ x P M , c’est-à-dire λx P M .
Ainsi, M est non vide, stable par somme et par multiplication par un scalaire λ de K. Donc M est un sous-K-ev de E.
la réciproque n’est pas vraie en général. Supposons que tout sous-K espace vectoriel de u soit un sous-Krus-
module. En particulier, pour tout x P E, la droite Kx est stable par Krus. En prenant u P Krus, on obtient la
stabilité de Kx par u. Ainsi, toute droite est stable par u. En d’autres termes, pour tout x P E, x et upxq sont
liés. Cela ne vous rappelle par quelque chose ?
On en déduit que u est une homothétie . Réciproquement, si u est une homothétie, on a un polynôme annu-
lateur de degré 1 (de la forme πu “ X ´ λ). Ainsi, Krus “ K{pX ´ λq » K (par division euclidienne). Via cet
isomorphisme, la loi externe définie sur Krus coïncide avec celle définie sur K. Ainsi, les notions de Krus-module
et de K-ev coïncident dans cette situation.
4. Soit F un sous-espace vectoriel de E.
‚ Si F est stable par u, il est stable par tout élément P puq de Krus. Ainsi, il est stable par produit externe par
un élément P puq de Krus. Comme par ailleurs, il est aussi stable par somme (en tant que sev) et contient
0, il s’agit bien d’un sous-KrXs-module de E.
‚ Récirpoquement si F est un sous-KrXs-module de E, il est stable par muliplication externe par tout
P puq de Krus, donc en particulier, il est stable par muliplication externe par u, ce qui équivaut à la
stabilité du sev F par l’endomorphisme u.
5. On suppose que πu est irréductible.
9
(a) L’anneau Krus est isomorphe à KrXs{pπuq. On a déjà montré que cet anneau est un corps lorsque πu est
irréductible. En effet, si a est un élément non nul, représenté par un polynôme Q, ce polynôme est premier
avec πu (car leur pgcd divisant πu , il est 1, ou πu , par irréductibilité, ce dernier cas étant impossible, sinon
a serait nul). Soit U Q ` V πu “ 1 une relation de Bezout. On passe dans le quotient : U a “ 1. Cela prouve
bien l’inversibilité de a.
Donc KrXs{pπu q est un corps, donc Krus est un corps .
(b) En particulier, puisque Krus est un corps, les Krus-modules sont en fait des Krus-ev. Soit alors F stable par
u. F est donc un sous-Krus-ev de E. Puisqu’on travaille ici avec des espaces vectoriels et non seulement des
modules, F admet donc un supplémentaire G en tant que Krus-ev (on est en dimension finie, et même sinon,
on pourrait le faire avec l’axiome du choix). Ainsi, ce supplémentaire est un K-ev muni d’une structure de
Krus-ev donc stable par u et est un supplémentaire de F également au sens des K-ev.
On a bien montré que tout sous-espace stable admet un supplémentaire stable par u.
Ainsi, u est semi-simple.
1. On suppose dans cette question que u est cyclique, et on fixe x P E tel que ă x ąu “ E. Soit F un sous-espace
stable par u.
(a) C’est toujours pareil, il suffit de montrer que I est un idéal de KrXs. La stabilité de F par somme nous
donne facilement la structure de groupe abélien. Si P P I et Q P KrXs, pQP qpuqpxq “ QpuqpP puqpxqq.
Comme P puqpxq est dans F qui est stable par u, donc aussi par Qpuq, on en déduit que pQP qpuqpxq P F ,
donc QP P I.
Ainsi, I est un idéal de KrXs, non nul puisqu’il contient tout polynôme annulateur de u (donc en particulier
πu ). Il est donc engendré par un polynôme unitaire D : I “ pDq. De plus, puisque πu P I, on a alors
D | πu .
(b) ‚ Puisque Dpuqpxq P F et F est stable par u, par minimalité de ă Dpuqpxq ąu pour cette propriété, on a
l’inclusion ă Dpuqpxq ąu Ă F .
‚ Réciproquement, si y P F , comme ă x ąu “ E, et par description de ă x ąu (I-5b), il existe P tel que
y “ P puqpxq. Comme y P F , par définition de I (question précédente), on a P P I, et cet idéal étant
engendré par D, il existe un polynôme Q tel que P “ QD. On a alors y “ QpuqpDpuqpxqq Pă Dpuqpxq ąu .
Par conséquent, F Ăă Dpuqpxq ąu .
‚ Les deux inclusions donnent l’égalité ă Dpuqpxq ąu “ F .
(c) Puisque x est fixé, un sous-espace stable est entièrement déterminé par la seule donnée d’un diviseur unitaire
D de πu (en disant cela, on n’affirme pas que le choix de deux diviseurs distincts fournit deux sous-espaces
stables distincts). Comme πu admet un nombre fini de diviseurs unitaires (donné par le choix, pour chaque
facteur irréductible intervenant dans πu , de sa multiplicité, devant rester inférieur ou égal à la multiplicité
totale dans πu ), on en déduit qu’il existe un nombre fini de sous-espaces stables par u.
2. On suppose que K est infini. Supposons que E n’admet qu’un nombre fini de sous-espaces stables par u. En
particulier, E n’admet qu’un nombre fini de sous-espaces cycliques de la forme ă x ąu . On note F1 , . . . , Fk
les sous-espaces de ce type. Chaque élément x P E appartient à l’un des Fi (car x Pă x ąu , et par définition
ă x ąu est l’un des Fi ). Ainsi, E “ F1 Y ¨ ¨ ¨ Y Fn .
On a déjà vu en exercice que si K est infini, E n’est pas l’union de sous-espaces vectoriels stricts. En effet,
supposons que les Fi sont des sev stricts. On peut alors considérer x P F1 Y ¨ ¨ ¨ Y Fn´1 tel que x R Fn (sinon,
on a une inclusion, et l’égalité de l’union à E amène Fn , ce qui contredit notre hypothèse). Quitte à supprimer
certains des derniers termes de l’union, on peut supposer que F1 Y ¨ ¨ ¨ Y Fn´1 ‰ E, et on peut faire le même
raisonnement de façon symétrique : il existe y P Fn tel que y R F1 Y ¨ ¨ ¨ Y Fn´1 . Considérons alors les vecteurs
x ` ty, pour t P K. Ces vecteurs sont en nombre infini (car K est infini), et sont chacun dans l’un des Fi , qui
sont en nombre fini. Il existe donc au moins deux valeurs distinctes t1 et t2 tels que x ` t1 y et x ` t2 y sont dans
le même Fi (principe des tiroirs). On a alors, par différence, pt2 ´ t1 qy P Fi , donc puisque t2 ´ t1 ‰ 0, y P Fi .
Cela contredit la définition de y, sauf si i “ n. Mais dans ce cas, puisque x ` t1 y P Fn et y P Fn , on obtient
x P Fn , ce qui contredit cette fois la définition de x.
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Ainsi, E ne peut pas être une union finie de sous-espaces stricts. On en déduit que l’un des Fi est égal à E.
Or, pour un tel i, par définition des Fi , il existe un vecteur x tel que ă x ąu “ Fi “ E. On en déduit que
u est cyclique.
3. Dans cette question, on souhaite montrer que u est simple si et seulement si son polynôme minimal est irréduc-
tible de degré égal à n “ dimpEq.
(a) Comme précédemment, πu étant irréductible, Krus est un corps, isomorphe à KrXs{pπuq. Nous avons déjà
eu l’occasion de montrer que les classes de 1, X, . . . , X d´1 forment alors une base sur K de cet espace.
Ainsi, Krus est un K-ev de dimension d. Soit F un sous-Krus-espace vectoriel de E, de dimension k. Soit
c1 , . . . , ck une base de F en tant que Krus-ev. Soit pb1 , . . . , bd q une base de Krus en tant que K-ev. La famille
pbi cj q est alors une base de F en tant que K-ev. En effet,
‚ elle est génératrice : soit x P F , il existe des éléments λ1 , . . . , λk de Krus tels que
k
ÿ
x“ λj cj .
j“1
Comme les λj sont dans Krus et que pb1 , . . . , bd q est une base de Krus sur k, il existe, pour tout j P v1, kw,
des scalaires µ1,j , . . . , µd,j tels que
ÿd
λj “ µi,j bi .
i“1
k ÿ
ÿ d
On a donc : x “ µi,j bi cj ;
j“1 i“1
‚ elle est libre : en effet, soit pmi,j q une famille de scalaires de K tels que
˜ ¸
ÿ k
ÿ d
ÿ
0“ µi,j bi cj . “ µi,j bi cj .
pi,jqPv1,dwˆv1,kw j“1 i“1
d
ÿ
Les éléments µi,j bi étant dans Krus, par liberté de la famille pcj q sur Krus, on obtient, pour tout
i“1
d
ÿ
j P v0, kw, µi,j bi “ 0, puis par liberté de pbi q, pour tout j P v0, kw, pour tout i P v0, dw, µi,j “ 0.
i“1
Ainsi, la dimension sur K de F est kd, donc divisible par d.
(b) Si πu est irréductible de degré n, tout sous-espace stable F sera donc un sous-Krus-ev de E, donc de
K-dimension divisible par n “ dim E, ceci n’est possible que si F “ t0u ou F “ E. Ainsi, u est simple.
(c) Réciproquement, si u est simple, il est en particulier semi-simple, donc πu n’admet pas de facteur multiple
dans sa décomposition irréductible. S’il admet plusieurs facteurs irréductibles, la décomposition en noyaux
de la question IV-1 fournit une décomposition non triviale de E en somme directe de sous-espaces stables,
ce qui conredit la simplicité de u. Ainsi, πu est irréductible. D’après ce qui précède, son degré d va diviser
n (car E est un Krus-module). Si d ‰ n, E est de Krus-dimension strictement supérieure à 1, donc admet
des sous-Krus-ev stricts non triviaux, correspondant à des sous-ev stricts non triviaux de E stables par u.
cela contredit la simplicité de u.
Ainsi, le polynôme minimal de u est irréductible de degré n.
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