Recueil de Textes Oral Bac Blanc

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OBJET D’ETUDE : LA POESIE DU XIXE SIECLE AU XXI E SIECLE

PARCOURS : « ÉMANCIPATIONS CREATRICES »

« Le Dormeur du val »

C'est un trou de verdure où chante une rivière,


Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

5 Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,


Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme


10 Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;


Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai, 1895 (publication posthume).


OBJET D’ETUDE : LA POESIE DU XIXE SIECLE AU XXI E SIECLE
PARCOURS : « ÉMANCIPATIONS CREATRICES »

Les Effarés

Noirs dans la neige et dans la brume, 20 Quand, sous les poutres enfumées,
Au grand soupirail qui s'allume, Chantent les croûtes parfumées
Leurs culs en rond, Et les grillons,

A genoux, cinq petits, – misère ! – Que ce trou chaud souffle la vie,


5 Regardent le Boulanger faire Ils ont leur âme si ravie
Le lourd pain blond. 25 Sous leurs haillons,

Ils voient le fort bras blanc qui tourne Ils se ressentent si bien vivre,
La pâte grise et qui l'enfourne Les pauvres Jésus pleins de givre,
Dans un trou clair. Qu'ils sont là tous,

10 Ils écoutent le bon pain cuire. Collant leurs petits museaux roses
Le Boulanger au gras sourire 30 Au treillage, grognant des choses
Grogne un vieil air. Entre les trous,

Ils sont blottis, pas un ne bouge, Tout bêtes, faisant leurs prières
Au souffle du soupirail rouge Et repliés vers ces lumières
15 Chaud comme un sein. Du ciel rouvert,

Quand pour quelque médianoche, 35 Si fort qu'ils crèvent leur culotte


Façonné comme une brioche Et que leur chemise tremblote
On sort le pain, Au vent d'hiver…

Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai, 1895


(publication posthume).
OBJET D’ETUDE : LA POESIE DU XIXE SIECLE AU XXI E SIECLE
PARCOURS : « ÉMANCIPATIONS CREATRICES »

Ma Bohème
(Fantaisie)

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;


Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

5 Mon unique culotte avait un large trou.


Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,


10 Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,


Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai, 1895 (publication posthume).


OBJET D’ETUDE : LA POESIE DU XIXE SIECLE AU XXI E SIECLE
PARCOURS : « ÉMANCIPATIONS CREATRICES »

L’Albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage


Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

5 À peine les ont-ils déposés sur les planches,


Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !


10 Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées


Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
15 Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1861.


OBJET D’ETUDE : LE ROMAN ET LE RECIT DU MOYEN AGE AU XXI EME SIECLE
PARCOURS : LES ROMANS DE L’ENERGIE : CREATION ET DESTRUCTION

Vers la fin du mois d’octobre dernier, un jeune homme entra dans le Palais-Royal au moment
où les maisons de jeu s’ouvraient, conformément à la loi qui protège une passion essentiellement
imposable. Sans trop hésiter, il monta l’escalier du tripot désigné sous le nom de numéro 36.
— Monsieur, votre chapeau, s’il vous plaît ? lui cria d’une voix sèche et grondeuse un petit
5 vieillard blême accroupi dans l’ombre, protégé par une barricade, et qui se leva soudain en
montrant une figure moulée sur un type ignoble.
Quand vous entrez dans une maison de jeu, la loi commence par vous dépouiller de votre
chapeau. Est-ce une parabole évangélique et providentielle ? N’est-ce pas plutôt une manière de
conclure un contrat infernal avec vous en exigeant je ne sais quel gage ? Serait-ce pour vous
10 obliger à garder un maintien respectueux devant ceux qui vont gagner votre argent ? Est-ce la
police tapie dans tous les égouts sociaux qui tient à savoir le nom de votre chapelier ou le vôtre, si
vous l’avez inscrit sur la coiffe ? Est-ce enfin pour prendre la mesure de votre crâne et dresser une
statistique instructive sur la capacité cérébrale des joueurs ? Sur ce point l’administration garde un
silence complet. Mais, sachez-le bien, à peine avez-vous fait un pas vers le tapis vert, déjà votre
15 chapeau ne vous appartient pas plus que vous ne vous appartenez à vous-même : vous êtes au jeu,
vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau. À votre sortie, le JEU vous
démontrera, par une atroce épigramme en action, qu’il vous laisse encore quelque chose en vous
rendant votre bagage. Si toutefois vous avez une coiffure neuve, vous apprendrez à vos dépens
qu’il faut se faire un costume de joueur.

Honoré de Balzac, Le Peau de chagrin, Le Talisman, 1831.


OBJET D’ETUDE : LE ROMAN ET LE RECIT DU MOYEN AGE AU XXI EME SIECLE
PARCOURS : LES ROMANS DE L’ENERGIE : CREATION ET DESTRUCTION

Au moment où toutes les femmes regardèrent alternativement le marquis et la comtesse,


Fœdora aurait voulu l’abîmer dans les oubliettes de quelque Bastille, car malgré son talent pour la
dissimulation, ses rivales devinèrent sa souffrance. Enfin sa dernière consolation lui échappa. Ces
mots délicieux : Je suis la plus belle ! cette phrase éternelle qui calmait tous les chagrins de sa
5 vanité, devint un mensonge. À l’ouverture du second acte, une femme vint se placer près de
Raphaël, dans une loge qui jusqu’alors était restée vide. Le parterre entier laissa échapper un
murmure d’admiration. Cette mer de faces humaines agita ses lames intelligentes et tous les yeux
regardèrent l’inconnue. Jeunes et vieux firent un tumulte si prolongé que, pendant le lever du
rideau, les musiciens de l’orchestre se tournèrent d’abord pour réclamer le silence ; mais ils
10 s’unirent aux applaudissements et en accrurent les confuses rumeurs. Des conversations animées
s’établirent dans chaque loge. Les femmes s’étaient toutes armées de leurs jumelles, les vieillards
rajeunis nettoyaient avec la peau de leurs gants le verre de leurs lorgnettes. L’enthousiasme se
calma par degrés, les chants retentirent sur la scène, tout rentra dans l’ordre. La bonne compagnie,
honteuse d’avoir cédé à un mouvement naturel, reprit la froideur aristocratique de ses manières
15 polies. Les riches veulent ne s’étonner de rien, ils doivent reconnaître au premier aspect d’une
belle œuvre le défaut qui les dispensera de l’admiration, sentiment vulgaire. Cependant quelques
hommes restèrent immobiles sans écouter la musique, perdus dans un ravissement naïf, occupés à
contempler la voisine de Raphaël.

Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, L’Agonie, 1831.


OBJET D’ETUDE : LE ROMAN ET LE RECIT DU MOYEN AGE AU XXI EME SIECLE
PARCOURS : LES ROMANS DE L’ENERGIE : CREATION ET DESTRUCTION

Un cri terrible sortit du gosier de la jeune fille, ses yeux se dilatèrent, ses sourcils violemment
tirés par une douleur inouïe, s’écartèrent avec horreur, elle lisait dans les yeux de Raphaël un de
ces désirs furieux, jadis sa gloire à elle ; et à mesure que grandissait ce désir, la Peau en se
contractant, lui chatouillait la main. Sans réfléchir, elle s’enfuit dans le salon voisin dont elle
5 ferma la porte.
— Pauline ! Pauline ! cria le moribond en courant après elle, je t’aime, je t’adore, je te veux ! Je
te maudis, si tu ne m’ouvres ! Je veux mourir à toi !
Par une force singulière, dernier éclat de vie, il jeta la porte à terre, et vit sa maîtresse à demi
nue se roulant sur un canapé. Pauline avait tenté vainement de se déchirer le sein, et pour se
10 donner une prompte mort, elle cherchait à s’étrangler avec son châle. – « Si je meurs, il vivra ! »
disait-elle en tâchant vainement de serrer le nœud. Ses cheveux étaient épars, ses épaules nues, ses
vêtements en désordre, et dans cette lutte avec la mort, les yeux en pleurs, le visage enflammé, se
tordant sous un horrible désespoir, elle présentait à Raphaël, ivre d’amour, mille beautés qui
augmentèrent son délire ; il se jeta sur elle avec la légèreté d’un oiseau de proie, brisa le châle, et
15 voulut la prendre dans ses bras.
Le moribond chercha des paroles pour exprimer le désir qui dévorait toutes ses forces ; mais il
ne trouva que les sons étranglés du râle dans sa poitrine, dont chaque respiration creusée plus
avant, semblait partir de ses entrailles. Enfin, ne pouvant bientôt plus former de sons, il mordit
Pauline au sein. Jonathas se présenta tout épouvanté des cris qu’il entendait, et tenta d’arracher à
20 la jeune fille le cadavre sur lequel elle s’était accroupie dans un coin.
— Que demandez-vous ! dit-elle. Il est à moi, je l’ai tué, ne l’avais-je pas prédit !

Honoré de Balzac, Le Peau de chagrin, L’Agonie, 1831.


OBJET D’ETUDE : LE ROMAN ET LE RECIT DU MOYEN AGE AU XXI EME SIECLE
PARCOURS : LES ROMANS DE L’ENERGIE : CREATION ET DESTRUCTION

Il jeta en quelques jours une esquisse d’ensemble, et la grande œuvre fut commencée. Mais,
durant tout l’été, il s’engagea, rue Tourlaque, entre lui et sa toile immense, une première bataille ;
car il s’était obstiné à vouloir mettre lui-même sa composition au carreau, et il ne s’en tirait pas,
empêtré dans de continuelles erreurs, pour la moindre déviation de ce tracé mathématique, dont
5 il n’avait point l’habitude. Cela l’indignait. Il passa outre, quitte à corriger plus tard, il couvrit la
toile violemment, pris d’une telle fièvre qu’il vivait sur son échelle les journées entières, maniant
des brosses énormes, dépensant une force musculaire à remuer des montagnes. Le soir, il
chancelait comme un homme ivre, il s’endormait à la dernière bouchée, foudroyé ; et il fallait que
sa femme le couchât, ainsi qu’un enfant. De ce travail héroïque, il sortit une ébauche magistrale,
10 une de ces ébauches où le génie flambe, dans le chaos encore mal débrouillé des tons. Bongrand,
qui vint le voir, saisit le peintre dans ses grands bras et le baisa à l’étouffer, les yeux aveuglés de
larmes. Sandoz, enthousiaste, donna un dîner ; les autres, Jory, Mahoudeau, Gagnière,
colportèrent de nouveau l’annonce d’un chef-d’œuvre ; quant à Fagerolles, il resta un instant
immobile, puis éclata en félicitations, trouvant ça trop beau.
15 Et Claude, en effet, comme si cette ironie d’un habile homme lui eût porté malheur, ne fit
ensuite que gâter son ébauche. C’était sa continuelle histoire, il se dépensait d’un coup, en un élan
magnifique ; puis, il n’arrivait pas à faire sortir le reste, il ne savait pas finir. Son impuissance
recommença, il vécut deux années sur cette toile, n’ayant d’entrailles que pour elle, tantôt ravi en
plein ciel par des joies folles, tantôt retombé à terre, si misérable, si déchiré de doutes, que les
20 moribonds râlant dans des lits d’hôpital étaient plus heureux que lui. Déjà deux fois, il n’avait pu
être prêt pour le Salon ; car toujours, au dernier moment, lorsqu’il espérait terminer en quelques
séances, des trous se déclaraient, il sentait la composition craquer et crouler sous ses doigts. À
l’approche du troisième Salon, il eut une crise terrible, il resta quinze jours sans aller à son atelier
de la rue Tourlaque ; et, quand il y rentra, ce fut comme on rentre dans une maison vidée par la
25 mort : il tourna la grande toile contre le mur, il roula l’échelle dans un coin, il aurait tout cassé,
tout brûlé, si ses mains défaillantes en avaient trouvé la force.

Émile Zola, L’Œuvre, chapitre IX, 1886.


OBJET D’ ETUDE : LE THEATRE DU XVII E SIECLE AU XXI E SIECLE
PARCOURS : « THEATRE ET STRATAGEME »

DORANTE. − Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu’il y a de
mieux, veuve d’un mari qui avait une grande charge dans les finances, et tu crois qu’elle fera
quelque attention à moi, que je l’épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n’ai point de bien ?
DUBOIS. − Point de bien ! votre bonne mine est un Pérou ! Tournez-vous un peu, que je vous
5 considère encore ; allons, Monsieur, vous vous moquez, il n’y a point de plus grand seigneur que
vous à Paris : voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible,
absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l’appartement de
Madame.
DORANTE. − Quelle chimère !
10 DUBOIS. − Oui, je le soutiens. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont
sous la remise.
DORANTE. − Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.
DUBOIS. − Ah ! vous en avez bien soixante pour le moins.
DORANTE. − Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable ?
15 DUBOIS. − Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si
honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra se soutenir qu’en
épousant ; vous m’en direz des nouvelles. Vous l’avez vue et vous l’aimez ?
DORANTE. − Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble !
DUBOIS. − Oh ! vous m’impatientez avec vos terreurs : eh que diantre ! un peu de confiance ;
20 vous réussirez, vous dis-je. Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là ; nous sommes convenus de
toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l’humeur de ma maîtresse, je sais
votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est ;
on vous épousera, toute fière qu’on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-
vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est le maître,
25 et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j’entends quelqu’un, c’est peut-être Monsieur Remy ; nous
voilà embarqués poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) À propos, tâchez que Marton prenne
un peu de goût pour vous. L’amour et moi nous ferons le reste.

Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte I, Scène 2, 1737.


OBJET D’ ETUDE : LE THEATRE DU XVII E SIECLE AU XXI E SIECLE
PARCOURS : « THEATRE ET STRATAGEME »

MONSIEUR REMY.
Hum ! Quoi ? Entendez-vous ce que je vous ARAMINTE, doucement.
dis, qu’elle a quinze mille livres de rente, Ne le querellez point. Il paraît avoir tort, j’en
entendez-vous ? conviens.

DORANTE. MONSIEUR REMY, vivement.


Oui, monsieur ; mais en eût-elle vingt fois 25 Comment, madame ! il paraît…
5 davantage, je ne l’épouserais pas. Nous ne
serions heureux ni l’un ni l’autre ; j’ai le ARAMINTE.
cœur pris ; j’aime ailleurs. Dans sa façon de penser je l’excuse. Voyez
pourtant, Dorante, tâchez de vaincre votre
MONSIEUR REMY, d’un ton railleur, et penchant, si vous le pouvez. Je sais bien que
traînant ses mots. cela est difficile.
J’ai le cœur pris ! voilà qui est fâcheux ! Ah !
ah ! le cœur est admirable ! Je n’aurais jamais DORANTE.
10 deviné la beauté des scrupules de ce cœur-là, 30 Il n’y a pas moyen, madame, mon amour
qui veut qu’on reste intendant de la maison m’est plus cher que ma vie.
d’autrui pendant qu’on peut l’être de la
sienne ! Est-ce là votre dernier mot, berger MONSIEUR REMY, d’un air étonné.
fidèle ? Ceux qui aiment les beaux sentiments
doivent être contents. En voilà un des plus
DORANTE. curieux qui se fassent. Vous trouverez donc
15 Je ne saurais changer de sentiment, 35 cela raisonnable, madame ?
monsieur.
ARAMINTE.
MONSIEUR REMY. Je vous laisse, parlez-lui vous-même. (À
Oh ! le sot cœur, mon neveu ! Vous êtes un part.) Il me touche tant, qu’il faut que je
imbécile, un insensé ; et je tiens celle que m’en aille ! (Elle sort.)
vous aimez pour une guenon, si elle n’est pas
20 de mon sentiment. N’est-il pas vrai, DORANTE, à part.
madame ? et ne le trouvez-vous pas Il ne croit pas si bien me servir.
extravagant ?

Marivaux, Les Fausses confidences, Acte II, Scène 2, 1737.

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