Simhat Torah 32
Simhat Torah 32
Simhat Torah 32
Sommaire
● Les Halakhot de Sim'hat Torah - Chémini 'Atséret
● La Torah, c'est pouvoir être millionnaire en 15 secondes
● La leçon de Moussar de Vezot HaBerakha & Sim’hat Torah
● PhoTorah de la semaine : 20 Tichri 5773
Après les sept jours de Souccot, nous arrivons au huitième, qui est Chémini 'Atséret. Il constitue en lui-même une
fête et n’est pas du tout lié à Souccot. Il s’appelle aussi Sim’hat Torah et c’est au cours de celui-ci que l’on termine
la lecture des cinq Livres de la Torah. Cependant, en dehors d’Erets Israël, où sont célébrés deux jours de Yom
Tov, le huitième jour après Souccot est Chémini ‘Atséret et le neuvième, Sim’hat Torah et c’est ce jour que l’on
termine la lecture des cinq Livres.
"Hakafot"
Après la prière du soir, il est d’usage, parmi tout le Peuple d’Israël, de tourner sept fois autour de la Téva avec les
Sifré Torah. On se réjouit en chantant, en dansant, en tapant dans les mains et en prononçant des louanges à
Hachem. Celui qui multiplie ces manifestations de joie est digne de bénédictions.Le Rav ’Hida écrit : « Avant les
Hakafot, on posera un Séfer Torah sur la Téva et quelqu’un craignant Hachem se tiendra debout à côté, et il
tiendra le Séfer Torah dans ses mains pendant tout le temps des Hakafot. Ainsi, ai-je reçu de mon Maître, le
Rachach, qui se montrait rigoureux sur ce point ».
Il est juste d’informer les fidèles de la grandeur des chants et des danses en l’honneur de la Torah et les mérites
que l’homme en retire, comme l’a écrit le Gaon Rabbi Ya'acov Israël Elgazi (Chalmei ‘Haguiga Chap.17, Loi 16)
: Heureux l’homme qui se comportera ainsi et celui qui s’en saisira avec la joie de la Torah. Il réparera en cela les
défauts de son âme qu’il a abimée en l’honneur de la Torah ».
Les Richonim ont déjà écrit à ce sujet : « Celui qui fait attention à se réjouir ce jour-là sera assuré que la Torah ne
s’éloignera pas de ses descendants ». Et ils ont témoigné avoir vu un grand Rav parmi le Peuple d’Israël qui
redoublait de joie en l’honneur de la Torah en ce jour-là, et ils ont dit sur lui que jusqu’à trois générations est sortie
Rabbénou ‘Haïm Vital a écrit (Chaar Hakavanot, 104a): « J’ai vu que mon Maître le Ari ‘Zal mettait une attention
extrême, à tourner avec leSéfer Torah, ou devant lui, ou après lui, et à danser et chanter devant lui de toutes
ses forces et avec toute son énergie ». Et dans le livre "Ma’assé Rav", il est écrit : « Le Gaon de Vilna tournait
devant les Sifré Torah avec une joie immense, applaudissait et dansait, sautillait et tournoyait de toutes ses
forces, jusqu’à ce que son visage brille de l’éclat du feu ». Et si de très grands Rabbanim n’ont pas hésité à
descendre de leur rang pour se réjouir, de toutes leurs forces, en l’honneur de la Torah, que devons-nous dire de
nous ?
Il est connu que Mikhal, la fille de Chaoul Hamélèkh, a été punie parce qu’elle n’a pas apprécié la manière dont
son mari David, le roi d’Israël, dansait et sautait devant l’arche de D.ieu, comme il est dit dans le Prophète(
Chmouël II 6, 16) : « Mikhal, la fille de Chaoul, regarda par la fenêtre, vit le roi David sautant et dansant devant
Hachem et elle en conçut du dédain pour lui. Mikhal, fille de Chaoul, vint à sa rencontre et dit : Combien « s’est
honoré » aujourd’hui le roi d’Israël, se donnant en spectacle aux servantes de ses serviteurs, comme eût pu le faire
un homme de rien ! David répondit à Mikhal : C’est devant Hachem qui m’a élu de préférence à ton père et à tous
les siens, en m’instituant prince du Peuple de D.ieu, prince d’Israël, c’est devant Hachem que j’ai dansé et je
danserai encore plus que cela ; et volontiers je m’humilierai davantage et me ferai petit à mes propres yeux
; pour ces servantes dont tu parles, c’est auprès d’elles que je me glorifierai ! Mikhal, fille de Chaoul, n’eut pas
d’enfant jusqu’au jour de sa mort ».
Le Gaon Rabbi Yéhouda Tsadka, de mémoire bénie, Roch Yéchiva de Porat Yossef, a raconté au sujet du sage
Ya'acov ‘Ovadia, de mémoire bénie, qu’il dansait, transporté de joie, pendant Sim’hat Torah, et faisait danser les
autres avec la même intensité. Ce mérite lui valut d’avoir pour fils, notre Maître, le Grand Rabbin d'Israël,
Rabbénou ‘Ovadia Yossef Chlita. Heureux l’homme qui prend en compte ces paroles et essaie de mettre toute son
énergie et ses forces à danser, à chanter et à se réjouir en l’honneur de la Torah et éveille la sensibilité des autres
à ce sujet.
Rav Sifté Cohen a écrit que le mérite des Hakafot avec les Sifré Torah dans la joie, les chants et les danses est
apte à nous protéger afin que la pluie ne cesse pas.
Le soir de Sim’hat Torah, avant de se rendre à la synagogue, il est recommandé de manger et de boire un peu afin
qu’il ne soit pas difficile de prolonger les Hakafot, et qu’on ne presse pas les fidèles à chaque instant afin qu’ils
terminent. Le sage est celui qui sait anticiper.
Celui pour qui il est difficile d’attendre la fin des Hakafot, parce qu’il est, par exemple, invité chez des amis, et ne
veut pas les faire attendre, est autorisé à tourner autour de la Téva seul, en prononçant le texte des Hakafot. Mais
il devra faire attention à ne pas presser l’assemblée afin de terminer plus vite pour lui.
Les clochettes
Bien que les Sages ont interdit de danser et de frapper des mains pendant Chabbath et Yom Tov, comme c’est
expliqué dans la Michna (traité Bétsa, 36b)et dans le Choul’han ‘Aroukh (Chap.339, §2),cela sera permis pour
Sim’hat Torah, et ce, en l’honneur de la Torah. Cependant, il sera interdit d’agiter les clochettes du Séfer Torah et
de sonner de la trompette. Il sera également interdit de taper sur la table ou sur une bouteille comme c’est l’usage
de le faire en chantant.
Il ne fait aucun doute que les Rabbanim des synagogues et les responsables doivent toujours avoir un œil attentif
et surveiller que la séparation soit totale entre les hommes et les femmes, afin que la Mitsva ne provienne pas
d’une faute. Les femmes qui se rendent dans la partie qui leur est réservée afin d’assister aux Hakafot, doivent
vérifier qu’elles sont habillées dignement, suivant les vraies règles de pudeur voulues par D.ieu Tout Puissant. Et
elles ne formeront pas de rassemblement devant la synagogue, ce qui, souvent, dérange les hommes passant par
là. Il faut mettre en garde les mères afin qu’elles habillent leurs filles avec des vêtements discrets et qu’elles y
veillent dès l’âge de trois ans.
Il faut surveiller les jeunes filles afin qu’elles ne rentrent pas dans la synagogue, si ce n’est du côté réservé aux
femmes. A notre grand regret, il arrive que des jeunes filles, un peu grandes, rentrent du côté des hommes et s’y
mélangent. Il est certain que ce n’est pas une attitude convenable, surtout dans la maison d’Hachem.
L’honneur dû à la Torah
Dans le Choul’han ‘Aroukh, il est écrit (Yoré Dé’ah Chap.282, §1) : « L’homme a l’obligation de se comporter avec
beaucoup de respect avec leSéfer Torah… Il ne doit pas tendre son pied dans sa direction, ni le mettre sur sa tête
comme une charge, ni lui tourner le dos, mais s’asseoir devant lui avec sérieux et crainte, et il l’honorera autant
qu’il pourra ». Par conséquent, il faudra faire attention pendant les danses de ne pas se transmettre leSéfer Torah
en le lançant, et de ne pas le mettre sur la tête. Ainsi, on ne le donnera pas aux enfants, de peur qu’ils ne le
fassent tomber.
Il est écrit dans le Choul’han ‘Aroukh (Yoré Dé’ah Chap.282, §2) : « Celui qui voit leSéfer Torah passer, doit se
lever devant lui, et il se tiendra ainsi jusqu’à ce que celui qui le transporte se lève et arrive à sa place ou jusqu’à ce
que leSéfer Torah disparaisse de sa vue ». Ainsi, au moment des Hakafot, où les Sifré Torah sont emmenés d’un
endroit à un autre, tous les fidèles doivent se tenir debout en leur honneur, jusqu’à ce qu’on les replace dans le
Heikhal. Les personnes âgées ou faibles pourront s’asseoir entre deux Hakafot et elles ne se lèveront que pour la
sortie des Sifré Torah et leur retour dans le Heikhal, ainsi qu’au moment-même de la Hakafa.
Le ‘Hazon Ich, de mémoire bénie, était assis pendant les Hakafot avec un petit Séfer Torah dans les mains. Une
fois, un Rav s’assit près de lui afin d’échanger des paroles de Torah pendant les Hakafot. Quand il se leva et s’en
alla, il dit devant ceux qui l’entouraient : Il semblerait que celui-ci ait oublié la loi interdisant de s’asseoir au moment
des Hakafot.
S’il y a des personnes qui se trompent et s’assoient quand même, il sera préférable de poser les Sifré Torah sur la
Téva et de danser sans eux, afin d’éviter à ces gens-là de fauter.
Après chaque Hakafa, on lit le texte « Yéhi Ratson » qui se trouve rapporté dans les livres de prières et qui a été
ordonnancé par le Rav ’Hida dans le but de nous renforcer dans l’étude de la Torah, l’accomplissement des Mitsvot
et les bonnes actions, et il faudra y mettre toute sa ferveur.
Comme l’a écrit le Gaon Rabbi ‘Haïm Fallaggi dans son livre Mo’ed Lékhol ‘Haï (25, 1) : « L’homme fera très
attention à prononcer les prières de Chémini ‘Atséret avec une grande ferveur, car, outre le fait que toute la
réparation des jours entre Roch Hachana et Chémini ‘Atséret soit terminée, et que tout dépende de ce jour-là, il n’y
a pas un jour semblable à celui-ci où Hachem aime entendre les prières de l’homme au sujet de tout ce qu’il désire.
Comme il est dit dans le Zohar (Parachat Tsav, 31b) : Tout ce que l’homme sollicite ce jour-là de D.ieu, Il
accepte sa prière et réalise sa demande ».
Il sera permis à celui qui a eu un deuil pendant la fête de s’associer aux autres pour les Hakafot, mais il
s’abstiendra de danser.
Le Kiddouch
On mentionne dans le Kiddouch « Et yom ‘hag hachémini ‘atséret hazé ». Et si on se trompe et mentionne « Et
yom ‘hag ha Souccot hazé », on revient en arrière et on corrige. Si on s’en souvient alors qu’on a terminé le
Kiddouch, on revient en arrière et on recommence depuis le début.
On dira la bénédiction « Chéhé’héyanou », car Chémini ‘Atséret est une fête en elle-même, indépendamment de
Souccot.
La prière du matin
Il incombe aux responsables de communauté de fixer les heures des offices de ce jour saint et redoutable de
manière à réserver du temps pour l’étude de la Torah. Par conséquent, il serait juste d’avancer un peu l’heure de la
prière du matin, celle-ci étant très longue, en particulier si ce jour tombe un Chabbath et qu’il faut aussi du temps
pour le troisième repas, Sé’ouda Chlichit. (Mo’ed Lékhol ‘Haï 25a)
La lecture de la Torah
On sort trois Sifré Torah. Dans le premier, les fidèles et le ‘Hatan Torah lisent la section « Vézot Habérakha », dans
le deuxième, on fait lire le ‘Hatan Béréchit et dans le troisième, on lira le Maftir.
Il est d’usage de nommer trois ‘Hatanim : "‘Hatan Mé’ona", "‘Hatan Torah" et "‘Hatan Béréchit". Le ‘Hatan Me’ona
monte avant le ‘Hatan Torah et est comme son parrain. Le ‘Hatan Torah termine la lecture de la dernière section
de la Paracha de la Torah et le ‘Hatan Béréchit monte immédiatement et recommence la lecture de la Torah par la
première Paracha qui est Béréchit.
On ne s’interrompra pas pour dire le Kaddich entre la montée du ‘Hatan Torah et celle du ‘Hatan Béréchit, ceci afin
de ne pas donner des arguments au Satan qui pourrait dire : « Ils ont déjà terminé de lire la Torah et ils n’ont pas
envie de continuer ». Ainsi, immédiatement après le ‘Hatan Torah monte le ‘Hatan Béréchit et lorsqu’ils ont fini de
lire, ils disent ensemble le demi-Kaddich.
Il est d’usage que le ‘Hatan Béréchit dise "Béssimana Tava", ceci avant de dire la bénédiction de la Torah afin de
ne pas créer une interruption entre la bénédiction et la lecture elle-même.
‘Hatan Torah
Le ‘Hatan Torah a un grand mérite, car par son intermédiaire on honore la Torah en la terminant. A son sujet il est
dit : « Comme je suis honoré, j’honorerai », et il a le mérite qu’on lui efface toutes ses fautes. Ainsi, est-il approprié
d’attribuer cet honneur au Rav de la ville ou à celui de la synagogue, qui enseigne la Torah parmi le peuple. Il est
écrit dans le livre Knesset Haguedola, que là où vivait l’auteur, il était répandu de vendre cette montée très cher.
Les grands parmi le peuple, s’y sont opposés, ont annulé cet usage et ont instauré que les ‘Hatanim soient choisis
parmi les personnes importantes de l’assemblée. De toute façon, il est possible de se partager en deux quorum
(Minyan), dans l’un, l’honneur d’être les ‘Hatanim sera donné aux personnes importantes et dans l’autre, ces
montées pourront être mises en vente.
Ce jour-là, il est d’usage de faire monter tous les fidèles à la Torah, en son honneur. Le ‘Hazan relit pour chacun
les trois versets « Ouléacher amar… ». Cependant, si l’assemblée est nombreuse et que l’on craint qu’en
procédant ainsi, cela risque d’incommoder les fidèles, on est autorisé à sortir un autre Séfer Torah que l’on mettra
dans une pièce attenante. Un autre officiant y lira pour les fidèles qui seront venus avec lui et lorsqu’ils auront
terminé, ils ramèneront leSéfer Torah dans le Heikhal et les ‘Hatanim monteront à la Torah lorsque tous les fidèles
seront dans la synagogue.
Les enfants
Les enfants aussi montent à la Torah, mais seulement s’ils ont atteint l’âge du ‘Hinoukh, c’est-à-dire un âge où l’on
peut leur enseigner les Mitsvot [à partir de six ans, en général, mais cela dépend de leur intelligence et de leur
vivacité d’esprit].
On commence à dire « Machiv haroua’h oumorid haguéchem » dans la prière de Moussaf. Si on se trompe et que
l’on dit « Morid hatal », si on s’en souvient avant de dire « Baroukh ata Hachem », il est bien de retourner à « Ata
guibor » et dire « Machiv haroua’h ». Mais si on s’en rappelle après avoir dit « Baroukh ata Hachem », on ne
revient pas en arrière.
Hakafot
L’après-midi, après la prière de Min’ha, l’usage est de refaire des Hakafot comme celles de la veille et du matin, en
tournant autour de la Téva avec les Sifré Torah.
Certains sortent les Sifré Torah dans la rue pendant les Hakafot, afin d’associer toutes les franges de la population
à la joie de la Torah, pour danser et se réjouir avec et la rendre chère à leurs yeux.
Nous sommes à quelques heures de Sim’hat Torah, où nous fêterons la clôture de la lecture de la Torah. Afin de
nous réjouir comme il se doit, nous devons réaliser le mérite qu’Hachem a placé entre nos mains.
La Yéchiva de Kelm était réputée pour son sérieux inégalé. Les élèves étaient assoiffés d’apprendre et d’accomplir
encore plus et mieux la Torah. Le Sabba de Kelm dirigeait cet établissement et guider les élèves selon le chemin
qu’il avait reçu de son maître Rav Israël Salanter.
Une année, durant la fête de Chavou’ot, les élèves se préparèrent au discours que leur saint maître allé donner. Ils
s’attendaient et espéraient entendre un long discours et puiser ainsi du feu ardent qui animait leur maître, le Sabba
de Kelm.
« Hachem a créé un monde immense. Nous sommes insignifiants devant une ville, encore plus devant un pays,
devant un continent, devant le monde entier, devant le système solaire, devant l’Univers, les galaxies, etc. Le
monde est gigantesque…
Il valait la peine qu’Hachem crée tout ce monde, pour qu’une seule fois, quelqu’un répondra « Baroukh Hou
Oubaroukh Chémo » [Formule qu’il est louable de dire lorsque nous entendons le nom d’Hachem lors d’une
bénédiction récitée par quelqu’un d’autre.]
Et sachez, que mille « Baroukh Hou Oubaroukh Chémo » ne valent pas un seul « Amen » [Mot qu’il faut dire après
une bénédiction entendue ou lors du Kaddish. Pour plus de renseignements, voir le livre « Mon Choul’han Aroukh
de Poche »]
Et mille « Amen » ne valent pas un seul « Amen Yéhé Chémé Rabba Mévarakh » [Phrase que l’on répond durant
le Kaddish et qui vient affirmer notre volonté de voir le Règne et le Nom d’Hachem glorifiés.]
Et mille « Amen Yéhé Chémé Rabba Mévarakh » ne valent pas un seul mot de Torah !!!
Ce message de deux minutes du Sabba de Kelm fit plus d’impact sur les élèves que de nombreux autres discours.
Nous comprenons nous aussi combien nous devons être heureux et combien nous devons utiliser notre temps
pour participer à des études et à des cours de Torah. Il faut faire en sorte de mettre notre vie à profit et de ne pas
échanger ces trésors contre des cailloux…
Je saisis l’occasion de vous parler d’un projet qui me tient au cœur et qu’il faut tout faire pour le diffuser aux plus
de personnes. Il s’agit de quelque chose de très simple et qui rapporte beaucoup :
Un simple calcul nous montre que la plupart des gens mangent plus de mille fois par ans. (Au moins 3 repas/goûter
par jour. 3 x 365 = 1095).
Si l’on s’habitue bli neder de toutes nos forces de dire au moins 50 mots de Torah à chaque fois que l’on mange
(même lors d’un simple goûter), on étudiera ainsi au moins 50 000 mots de Torah par an, et des millions de mots
de Torah dans une vie ! Le tout en seulement 15 secondes à chaque fois !!!
2. De plus, nous pouvons donner du mérite à ceux qui mangent avec nous (famille, amis…) et faire ainsi mériter
aux autres des centaines de milliers de mots de Torah voir des millions !
3. Nous mériterons certainement d’apprendre (et d’enseigner) de nouvelles lois grâce à cette étude, et nous
mériterons ainsi d’accomplir encore de nombreuses Mitsvot.
4. Nous sanctifions ainsi les aliments que nous mangeons, et par la même occasion notre corps et notre âme !
Il est très facile de dire 50 mots. Cela prend seulement quelques instants… C’est l’équivalent de quatre-cinq lignes
de lecture dans un livre. (A titre indicatif, vous avez déjà étudié depuis le début de ce cours plus de 650 mots !) Il y
a exactement 50 mots en couleur rouge.
L’idéal est d’avoir un livre près de la table et de l’étudier durant chaque repas. Si l’on n’a pas de livre, on dira au
moins quelques phrases de Torah par cœur. On pourra répéter des lois que l’on a récemment apprises ou même
des lois qui sont connues de tous (comme par exemple répéter quelques fois : « Il y a une mitsva d’observer le
chabbat » ou de décrire quelques lois du Chabbat. Même si ces lois nous sont très connues, c’est de la Torah et
nous accomplissons une grande mitsva à chaque mot !).
Essayons autant que possible de participer à des cours de Torah et diffusons la Torah autour de nous. Sans aucun
doute, nous aurons beaucoup sur quoi nous réjouir durant la fête de Sim’hat Torah.
La Thora termine par un éloge vibrant de Moché Rabbénou, avec pour conclusion, la glorification pour : « La main
forte et l’impressionnante puissance que Moché a déployée aux yeux de tout Israël. » [1]
Le midrach, rapporté par Rachi explique que les mots « aux yeux de tout Israël » font référence à la décision de
Moché de briser les Tables de la Loi qu’il venait de recevoir, devant l’ensemble du peuple juif. Pourquoi la Thora
a-t-elle décidé de choisir cette action en particulier et d’en parler en dernier, comme pour montrer son importance
capitale ? Le séfer Atéreth Mordékhaï propose une réponse intéressante. [2]
Moché avait investi de gros efforts, durant de nombreuses années, pour faire sortir les Bné Israël de l’esclavage
égyptien et pour les mener jusqu’au don de la Thora. Il venait de passer quarante jours, sans manger ni boire, à
repousser les anges opposants et à se procurer les Lou’hot (Tables de la Loi) pour le peuple. Quand il descendit
de la montagne et qu’il vit les Juifs idolâtrer le Veau d’Or, il comprit qu’ils n’étaient pas au niveau de recevoir les
Lou’hot et qu’il devait les détruire. Imaginons un instant le nissayon (l’épreuve) que cela dut être de renoncer à
tous ces efforts fournis et cette énergie déployée pour arriver à ce moment historique intense.
Il aurait certainement pu chercher une justification et se dire que bien qu’ils ne méritaient alors pas de recevoir les
Lou’hot, les choses allaient changer et qu’il n’était donc pas nécessaire de les détruire tout de suite. Mais Moché fit
preuve d’une honnêteté et d’une intégrité sans pareille en brisant les Lou’hot, tout simplement parce que c’est ce
qu’il fallait faire.
Nous nous retrouvons très souvent dans des situations similaires à celle de Moché Rabbénou – après avoir
consacré du temps à une cause et nous être battus pour elle, nous réalisons que nous avons fait fausse route et
qu’il faut tout recommencer, ou bien que quelque chose d’inattendu a rendu notre conception d’origine obsolète.
On peut être fortement tenté, dans pareils cas, de nous obstiner et de ne pas renoncer à notre point de vue initial.
La chose la plus difficile, quand il nous faut démolir ce que nous avons déjà construit, c’est d’admettre que nous
avons fait une erreur – il est extrêmement dur de reconnaître que nos opinions, notre mode de vie ou notre
comportement étaient erronés. L’un des éléments principaux qui empêchent les juifs non pratiquants de changer
leurs pratiques est la nécessité d’avouer que toute leur vie, jusqu’à présent, était basée sur une erreur.
Le rav ‘Haïm Chmoulewitz zatsal montre, à travers un exemple de la Bible, qu’une personne peut être si imprégnée
d’une idée qu’elle ne changera pas, même sous la pression la plus forte. [3] À la suite de la destruction de Yéri’ho,
Yéhochoua maudit celui qui reconstruirait la ville. Du temps d’A’hav, un homme nommé ‘Hiel décida de braver
cette malédiction et de rebâtir Yéri’ho. [4]
Quand il posa la première pierre, l’aîné de ses fils décéda, et au fur et à mesure qu’il poursuivait la construction,
ses fils mourraient, l’un après l’autre. À l’achèvement de son projet, le plus jeune de ses enfants périt. Comment un
homme peut-il être stupide et borné au point de persévérer dans une voie qui lui provoque tant de misères ?! Rav
Chmoulewitz répond qu’il était tellement convaincu de la justesse de ses actions qu’il ne pouvait admettre qu’il
s’était sérieusement trompé et il préféra enterrer tous ses enfants plutôt que de reconnaître qu’il avait eu tort !
Par ailleurs, la guemara donne un exemple et fait l’éloge d’une personne qui avoua son incompétence. Le Tana
Chimon HaAmsoni commentait chaque mot « eth » présent dans la Thora, qui ajoute quelque chose au mot qu’il
accompagne. [5]
Par exemple, dans la mitsva d’honorer ses parents, les mots « père » et « mère » sont précédés de « eth ». Il en
déduit l’obligation d’honorer également ses grands frères et sœurs. Or, quand il voulut expliquer le verset « Eth
Hachem Elokékha Tira » — Tu craindras Hachem, ton D. —, il ne sut trouver à qui d’autre témoigner une crainte
telle que celle due à Hachem. Ses élèves lui demandèrent : « Qu’adviendra-t-il de tous les "eth" déjà
interprétés ? » Il leur répondit : « De la même manière que j’ai été récompensé pour leur explication, je serai
récompensé d’y renoncer. »
Rabbi Akiva enseigna par la suite que le « eth » de ce verset vient inclure les talmidé ‘hakhamim (érudits en Thora)
que nous devons aussi craindre. Le Alter de Kelm note la grandeur du Tana Chimon qui n’hésita pas à abandonner
la théorie qu’il avait élaborée et développée tout au long de sa vie, quand il réalisa qu’il ne pouvait plus la justifier.
De plus, il enseigna à ses disciples une leçon édifiante – le fait d’abandonner son principe en un instant était aussi
grand et digne que tous les efforts investis dans l’œuvre de sa vie [6] !
Cet enseignement est grandement lié à la journée de Sim’hat Thora, durant laquelle on lit la paracha de Vezot
HaBerakha. Nous concluons la lecture de la Thora et nous la recommençons immédiatement, en lisant les
premiers versets de Beréchit. Cela nous apprend que bien que nous ayons terminé toute la Thora, il ne faut pas
croire que nous n’avons pas besoin de la lire à nouveau. On peut réapprendre et découvrir de nouvelles
perspectives, qui contrediront peut-être parfois notre compréhension précédente et nous ne devons pas être gênés
d’avouer que nous étions dans l’erreur. Cela s’applique aux explications du ‘Houmach ou de la guemara, mais
aussi à notre conception de la vie en général – si l’on réalise qu’elle ne correspond pas tout à fait à la hachkafa
(idéologie) de la Thora, nous devons chercher honnêtement à la modifier.
Le rav Frand souligne que cette idée trouve un écho dans la cérémonie du mariage. [7]
L’habitude veut que le jeune marié casse un verre. La plupart des commentateurs expliquent que c’est en souvenir
de la destruction du Beit HaMikdach. L’un d’eux relie toutefois cette coutume au bris des Lou'hot. Pourquoi a-t-on
besoin de se souvenir d’un tel événement le jour d’un mariage ? C’est peut-être pour apprendre au nouveau
couple que pour vivre un mariage réussi, ils doivent s’efforcer d’émuler les actions de Moché Rabbénou qui a brisé
Son exemple peut nous aider à établir quelques changements, surtout quand telle est la volonté d’Hachem.
[2] Rapporté par rav Issakhar Frand chlita, Rav Frand sur la paracha, p. 297.
" Hakafot Chniot de Sim'hat Torah dans les rues en Israel "
Il est d’usage, parmi tout le Peuple d’Israël, de se réjouir également après la fête de Sim'hat Torah pour les
"Hakafot Chniot". On se réjouit en chantant, en dansant, en tapant dans les mains et en prononçant des louanges
à Hachem. Celui qui multiplie ces manifestations de joie est digne de bénédictions.
Il est juste d’informer les fidèles de la grandeur des chants et des danses en l’honneur de la Torah et les mérites
que l’homme en retire, comme l’a écrit le Gaon Rabbi Ya'acov Israël Elgazi (Chalmei ‘Haguiga Chap.17, Loi 16)
: Heureux l’homme qui se comportera ainsi et celui qui s’en saisira avec la joie de la Torah. Il réparera en cela les
défauts de son âme qu’il a abimée en l’honneur de la Torah ».
Les Richonim ont déjà écrit à ce sujet : « Celui qui fait attention à se réjouir ce jour-là sera assuré que la Torah ne
s’éloignera pas de ses descendants ». Et ils ont témoigné avoir vu un grand Rav parmi le Peuple d’Israël qui
redoublait de joie en l’honneur de la Torah en ce jour-là, et ils ont dit sur lui que jusqu’à trois générations est sortie
de lui une lignée de sages et d’érudits qui ont propagé la Torah parmi le Peuple d’Israël et ils ont témoigné que tout
cela, il l’avait mérité de la joie qu’il montrait le jour de Sim’hat Torah.
Dans le livre "Ma’assé Rav", il est écrit : « Le Gaon de Vilna tournait devant les Sifré Torah avec une joie
immense, applaudissait et dansait, sautillait et tournoyait de toutes ses forces, jusqu’à ce que son visage
brille de l’éclat du feu ».
Et si de très grands Rabbanim n’ont pas hésité à descendre de leur rang pour se réjouir, de toutes leurs forces, en
l’honneur de la Torah, que devons-nous dire de nous ?