(78605) 2011 Guide Methodo Spiritueux
(78605) 2011 Guide Methodo Spiritueux
(78605) 2011 Guide Methodo Spiritueux
GUIDE SECTORIEL
32 Boulevard Magenta
75010 Paris
1
Introduction ....................................................................................... 6
1.1
Objectifs de la présente méthode ................................................................ 6
1.2
Les avantages d’une approche sectorielle.................................................. 6
Ce guide est le fruit d’une collaboration entre Net VS, représentant les fédérations
professionnelles de vins et spiritueux et Carbone 4. Cet ouvrage a été relu et validé
par NetVS et fait l’objet d’un consensus parmi ses adhérents.
La filière et ses adhérents n’ont pas souhaité communiquer les Bilans Carbone ayant
servi à la réalisation de ce guide méthodologique.
1 Introduction
1.1 Objectifs de la présente méthode
Ce document est une méthode c’est à dire qu’il a pour objectif de rassembler de
manière logique les règles et étapes nécessaires pour parvenir à un résultat :
l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre d’une entité dans le secteur des
vins et spiritueux. Cette entité peut être une entreprise, un site ou encore une
activité. En pratique, la présente méthodologie s’applique particulièrement à la
réalisation d’un inventaire des émissions de gaz à effet de serre pour un site.
Nous avons supposé que le présent document serait essentiellement lu par des
personnes bien informées des mécanismes entrant dans la production et la
distribution de vins et spiritueux. Si ce document devait circuler en dehors de ces
cercles, il pourrait être utile de le compléter par un descriptif des processus qui
interviennent, ainsi que par la description des acteurs qui sont concernés tout au
long de la filière.
Précisons d’emblée que cette méthode n’a pas pour objectif la comparaison directe
des produits, mais bien la réalisation d’un inventaire des émissions de gaz à effet de
serre d’un site de la filière.
De plus, partager une même méthode au sein d’un secteur permet de favoriser les
échanges entre les différents acteurs qui adoptent un langage commun. Cela
favorise la conception, le développement et la mise en œuvre d’initiatives et de
programmes de réduction des émissions de GES comparables et cohérents.1
Enfin, un secteur groupé a plus de poids pour peser sur la réglementation. Si le
processus de normalisation est en cours, celui ci semble s’orienter dans un premier
temps vers un ensemble de recommandations, (« il faut compter le scope 3, et dites
ce que vous comptez ») et non vers un ensemble de règles normées. C’est un des
objectifs de cette méthode.
2 Contexte et enjeux
2.1 Contexte énergétique et climatique
Les données scientifiques et techniques désormais disponibles sur le changement
climatique et les ressources en combustibles fossiles autorisent quelques
conclusions majeures, qui concernent toute réflexion prospective quelle que soit
l’activité humaine concernée :
- au plus fort de la dernière ère glaciaire, il y a 20 000 ans, la température
planétaire n’était inférieure que de 5°C par rapport à la moyenne actuelle. Une
hausse de quelques degrés de la température moyenne de la planète en un
siècle se traduirait donc probablement par un bouleversement de
l’environnement qui ne ressemblerait à rien de ce que notre espèce a déjà
connu,
- pour stabiliser la quantité de CO2 dans l’atmosphère planétaire, préalable
indispensable à une stabilisation ultérieure des températures, il est nécessaire
de diviser par deux à trois, et en 40 ans si nous voulons éviter des
catastrophes majeures, les émissions mondiales de ce gaz,
- la consommation d’énergie fossile de l’humanité2, et partant ses émissions de
CO2, est de toute façon inéluctablement appelée à passer par un maximum
puis à diminuer, puisque la ressource de départ est disponible en quantité
finie. En conséquence, cette division par deux des émissions mondiales de
CO2 issues des combustibles fossiles finira inéluctablement par survenir « un
jour », seule la date et les modalités de survenance de cet événement
pouvant faire l’objet d’un débat, débat qui n’est pas secondaire il est vrai,
- les estimations publiées par les opérateurs pétroliers et charbonniers sur les
ressources fossiles ne sont pas compatibles avec une prolongation de la
croissance actuelle de leur consommation jusqu’en 2100 (même en tenant
compte du charbon), ce qui rend plausible une diminution involontaire de la
consommation bien avant 2100 faute d’accepter et de gérer une diminution
volontaire. Les dates les plus couramment avancées pour le début de la
décroissance forte de la production sont 2020 à 2025 pour le pétrole (et l’arrêt
1
Dans le secteur viticole, l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) travaille à la réalisation d’un guide
vini-viti qui sera disponible en 2011 et qui pourra apporter des précisions sur certains intrants du secteur
Vins et Spiritueux.
2
On appelle « énergie fossile » l’ensemble charbon-pétrole-gaz.
3
L’AIE (agence internationale de l’énergie) a par exemple annoncé en 2008 que, suite à une nouvelle
analyse des champs de production pétroliers, l’offre allait, dans les 10 à 20 ans au plus, devenir
insuffisante pour satisfaire une demande croissante. Elle a également indiqué que les taux de déplétion
des champs actuellement en production (hors OPEP) seraient de - 9% par an, ce qui est
considérablement plus fort qu’estimé jusque là.
fait l’objet que de stocks minimes en surface. Il n’existe aucun monde dans lequel la
consommation de pétrole croît alors que la production décroît ! Une grande volatilité
des prix de l’énergie engendrant des récessions à répétition d’ici à 2020 constitue
par exemple la trame du scénario « business as usual » de Shell.
4
Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, faisant suite à la
loi Grenelle 1.
5
section 4 de l’article L. 229-25 du Code de l’Environnement.
A terme, il apparaît comme une évidence que le périmètre inclura le scope 3 dans sa
grande majorité (exception faite de l’utilisation et de la fin de vie des produits).
Il y a encore débats sur l’obligation de réalisation et de résultat engendrée par la
synthèse des actions pour les entreprises ainsi que sur la précision attendue des
évaluations ex ante des réductions d’émissions.
Ajoutons enfin que cette mesure touchera également les entreprises qui ne sont pas
soumises au Grenelle directement mais qui le seront progressivement de manière
indirecte lorsqu’elles devront faire face aux demandes de leurs clients.
Le décret devrait être finalisé au premier trimestre 2011.
6
http://affichage-environnemental.afnor.org/
7
L’ensemble des facteurs d’émissions utilisés dans cet outil sont transparents et décrits dans le guide
des facteurs d’émissions téléchargeable sur :
http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=1&cid=15729&m=3&catid=22543
mais physique (des émissions de gaz à effet de serre). Le Bilan Carbone permet
donc de faire ressortir des signaux faibles qui ne sont que difficilement - voire pas du
tout - décelables avec une analyse purement économique, mais qui sont pourtant
porteurs sur le long terme d’une contrainte qui ira croissante (voir paragraphe
précédent).
En pratique, le Bilan Carbone est un inventaire élargi des émissions de gaz à effet de
serre d’une activité (commerciale ou non), qui inclut tous les processus qui lui sont
aujourd’hui nécessaires, qu’ils prennent place à l’intérieur ou à l’extérieur du
périmètre juridique de l’activité. Cette mise sur un pied d’égalité des émissions où
qu’elles aient lieu est justifiée par deux éléments :
- pour le système Terre, le lieu des émissions - et donc l’acteur qui en est à
l’origine - est sans importance, à cause de la très longue durée de résidence
des gaz à effet de serre dans l’atmosphère une fois émis, de l’ordre du siècle
pour le principal d’entre eux (le CO2), alors que la durée de brassage de
l’atmosphère dans sa globalité est de l’ordre d’une année.
- pour l’activité qui fait son Bilan Carbone, le fait qu’un processus soit extérieur
au périmètre juridique ne supprime pas tout lien de dépendance (ou de
responsabilité), ni toute marge de manœuvre pour influer sur les émissions
qui lui sont associées. Le cas le plus évident est l’externalisation de la
logistique : le fait que les camions ne soient plus détenus par une entreprise
ne supprime pas la dépendance de l’activité au transport, et ne rend pas
nulles les instructions du chargeur !
Dans une première approche, les postes pris en compte dans un Bilan Carbone sont
donc tous ceux qui se situent directement en amont ou en aval d’une exploitation
industrielle ou tertiaire, comme par exemple :
- les consommations d’énergie sur site, avec émissions directes (chauffage,
chaudières industrielles, etc.) ou indirectes (production de l’électricité),
- les transports de personnes et de marchandises de toute nature,
- la fabrication des matériaux et équipements utilisés comme biens durables
(bâtiments, véhicules, matériel), comme matériaux de production (fûts, sacs,
bouteilles, cartons, etc.), ou comme consommables,
- l’élaboration des services utilisés,
- l’utilisation des produits et services vendus,
- le traitement de fin de vie des déchets…
Rappelons qu’un Bilan Carbone ne fait pas de morale, en attribuant une
« responsabilité » particulière pour les émissions inventoriées : il évalue une
dépendance et fournit une radiographie de l’activité sous cet angle, pour mieux
anticiper les contraintes exposées au paragraphe précédent, et, autant que faire se
peut, les transformer en opportunités.
Par ailleurs, dès lors qu’il y a eu du CO2 d’émis, il y a eu des hydrocarbures de
brûlés « quelque part ». Le Bilan Carbone - dans lequel on peut distinguer la part du
CO2 (de celle des autres gaz à effet de serre) avec une marge d’erreur acceptable -
permet alors de spéculer, même de manière approximative, sur l’effet économique
d’une hausse de prix des hydrocarbures (ou d’une taxation croissante des
émissions).
Un résumé de ce qui précède consiste donc à dire que le Bilan Carbone permet de
disposer d’une première indication sur la « distance » à laquelle une activité donnée
se trouve de la contrainte « énergie - climat ». Ce Bilan Carbone permet alors de
réfléchir à partir d’ordres de grandeur quantitatifs et non de seuls raisonnements
qualitatifs sur des questions telles que :
- que devient mon modèle économique si le coût d’usage des énergies fossiles
se met à croître en tendance lourde ?
- quelles sont les visions de mon avenir qui sont compatibles avec une réponse
volontaire à la contrainte carbone, et quelles sont les visions qui sont
incompatibles ?
- en cas d’incompatibilité, comment, en s’alliant avec qui et à quelles conditions
est-ce que les impasses d’aujourd’hui trouvent une solution ?
- où sont les opportunités nées de la contrainte ?
3.2 Le périmètre
3.2.1 Principes généraux
Comme cela a été présenté plus haut, le Bilan Carbone est un inventaire élargi des
émissions de gaz à effet de serre d’une activité (commerciale ou non), qui prend en
compte tous les processus qui lui sont aujourd’hui nécessaires (ou dont elle dépend
aujourd’hui), sans considération de propriété juridique ou de facilité à agir dessus.
Dans tout ce qui suit, nous n’avons pas dérogé à la nomenclature classique du Bilan
Carbone (nous conseillons donc au lecteur de se reporter au guide méthodologique
de base8 qui donne l’intitulé des grands postes), et qui est rappelée sous forme
graphique dans le schéma qui suit :
8
Disponible sur le site web de l’ADEME : www.ademe.fr
Sauf mention contraire explicite, toutes les valeurs indiquées plus bas sont en tonnes
équivalentes CO2.
avec
- E : émissions totales de l’inventaire ou d’un sous-ensemble de l’inventaire
- Ai : donnée d’activité du flux i, lequel flux est généralement exprimé en unités
physiques (ex. : tonnes de gazole, kWh électriques, tonnes d’acier, tonnes.km
de fret routier, surfaces construites, etc.)
- FEi : facteur d’émission applicable au flux i
- n : nombre de flux pris en compte dans le cadre de l’inventaire ou du sous-
ensemble de l’inventaire
Avec un périmètre semblable, et une même base des facteurs d’émissions, les
inventaires réalisés par des personnes différentes seront comparables. C’est
tout l’objet de la présente méthode sectorielle.
3.5 Incertitudes
Dès lors que l’on utilise une méthode qui applique des facteurs d’émission à des
données d’activité il y a deux sources d’incertitude lors du calcul des émissions de
gaz à effet de serre : une incertitude sur les données et une incertitude sur les
facteurs d’émissions.
Concernant les données d’activités, celles ci peuvent être soit directement
disponibles (par exemple les kWh lus sur un compteur) soit plus ou moins estimés à
partir de données indirectes. La table ci-dessous présente les différents types de
données utilisables pour réaliser un Bilan Carbone.
Type de données Description
Données primaires Données observées, prélevées à partir des systèmes d’information et
relevés physiques appartenant ou exploités par la société (ou une société
dans sa chaîne d'approvisionnement).
Chaque calcul effectué est donc assorti d’une d’incertitude, ce qui permet d’obtenir
une incertitude pour le résultat d’ensemble. Le but ultime de l’analyse étant de
révéler des liens de dépendance et des points de vulnérabilité face à la contrainte
carbone, une vision même floue sur un champ d’observation très large (autre
manière de traduire l’incertitude du résultat) ne compromet pas cet objectif dès lors
que l’incertitude est connue.
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78(#&.2%
Combustible PCS/PCI
Gaz naturel 1,11
GPL 1,09
Essence 1,08
Diesel, fioul domestique 1,07
Fioul lourd 1,06
Charbon 1,05
Le mix de production utilisé par chaque pays aura donc une influence importante sur
le facteur d’émission de l’électricité produite, comme illustré dans le graphique ci-
dessous (Figure 7)
Il est donc indispensable d’adapter son facteur d’émission en fonction du pays
d’achat de l’électricité.
Les pertes liées à la distribution de l’électricité seront comptées en calculant
l’électricité devant être produite pour fournir l’électricité réellement consommée. Elles
sont en général de l’ordre de 7 à 10%.
d’un ratio monétaire n’incluant pas les salons. Les émissions liées aux salons sont
très majoritairement issues des déplacements des visiteurs et des exposants. Ces
émissions peuvent donc être également incluses en estimant les passager.km
correspondants.
5.4 Emballages
La méthode isole les consommations de matières premières (verre, carton,
plastiques, etc.) destinées aux emballages.
Ce poste contient donc :
- Les emballages primaires que sont :
o Le verre des bouteilles
o Le liège des bouchons
o Le métal (acier, aluminium) des bouchons, coiffes
o Le carton et le plastique des bag-in-box,
o Le papier des étiquettes,
o Etc.
- Les emballages secondaires et tertiaires :
o Les cartons (cluster, barquette, intercalaire, etc.),
o Les plastiques (films plastiques, etc.),
o Le bois des palettes, etc.
Métaux 7
Verre 7
Plastique 260
Carton 5
Papier 14
Déchets alimentaires 69
Ordures ménagères moyenne 75
Divers non combustible et non fermentescible 7
Les données d’activités sont les mêmes que celles utilisées pour calculer les
émissions liées aux emballages.
5.6 Fret
Le poste fret prend en compte tous les mouvements de marchandises que ce soit en
amont, en interne ou en aval. Ainsi nous allons chercher à estimer les distances
parcourues par l’ensemble des matières premières achetées, le transport des
produits en cours sur site ou entre deux sites possédés, et la distribution des produits
jusqu’au consommateur.
Faute d’une information suffisamment précise sur les consommations des véhicules
chargés d’effectuer ce fret, le calcul des émissions de gaz à effet de serre se base
sur une unité, la tonne.km, qui est simplement le transport d’une tonne de
marchandise sur une distance d’un km.
Cette unité peut être utilisée quel que soit le mode ; ce sont les facteurs d’émissions
appliqués qui permettront de différencier chacun des modes.
Exemple de calcul
Les tonnes.km sont le produit de la masse en tonnes (t), par la distance parcourue
exprimée en kilomètres (km).
Attention à 2 erreurs courantes :
- ne pas sommer l’ensemble des km parcourus puis multiplier ce résultat par les
tonnages expédiés. Dans notre exemple, cette erreur reviendrait à faire le
calcul suivant : (100+50+300)*(10 000+3 000+5)= 5 852 250.
- ni compter le nombre réel de km parcourus par le camion (en faisant soit même
des hypothèses sur le nombre de tournées).
Le calcul des émissions de GES se fait en partant des tonnes.km sur la distribution
de rang 1, quand celui sur la distribution de rang 2 se fait à partir de ratio à la tonne
de produit.
5.7 Déplacements
Ce poste recouvre les émissions non-comptées par ailleurs, découlant :
- des déplacements domicile – travail du personnel de l’entité, y compris
intérimaires, sous-traitants et contractuels, en transport routier (voiture, 2
roues, bus) et ferroviaire (métro, train)
- des déplacements des salariés temporaires (ex. : vendangeurs)
- des déplacements des salariés dans le cadre du travail en voiture, en train, en
avion que le moyen utilisé soit ou non la propriété de l’entité, et que le
déplacement ait lieu ou non pendant les heures ouvrées. Les déplacements
maritimes des salariés ont été négligés pour le secteur des vins et spiritueux.
Ce poste concerne également les déplacements des visiteurs. Pour le secteur des
vins et spiritueux, seuls les déplacements liés à l’œnotourisme et au spiritourisme ont
été retenus. Les émissions liées à ces déplacements ont été scindées en deux
parties :
9
Un guide sectoriel du bâtiment est disponible à l’adresse suivante :
http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=3D54067E57E6C1E7BE642DE23773FB831290694691368.
pdf
10
Disponible à http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=15729&m=3&catid=22543
o Macération
o Distillation
o Mélange (incl. Adjonction, coloration)
o Vieillissement
o Assemblage / Filtration
o Réduction / Mise en bouteille
- les étapes « Distribution », qui permettent de prendre en compte les
émissions de GES liées à l’ensemble de la chaîne logistique du fret, en
amont, en interne et en aval du site. Ces étapes sont :
o Distribution rang 1 (du site à l’entrepôt du client)
o Distribution rang 2 (de l’entrepôt du client au point de vente)
o Aide à la vente
- les étapes « Transverses », pour prendre en compte les émissions qui ne sont
pas directement liées à la production / distribution des vins et spiritueux, à
savoir :
o Services généraux
o Tourisme industriel
Figure 13 – Postes significatifs pour les étapes de transformation, issus du retour d’expérience
A noter que si les émissions liées au traitement des effluents sont traitées dans un
poste « Déchets et Effluents », pour faciliter la compréhension, elles sont bien
affectées en émissions non énergétiques.
L’étape « Interne non réparti » peut être utilisée pour les données qui ne sont pas
disponibles étape par étape, mais uniquement de manière globale (comme
l’électricité par exemple).
L’objectif de la démarche étant d’avoir une vision large sur l’ensemble de la chaine
de valeur, l’entité qui réalise son Bilan Carbone ne devra pas se limiter à la saisie de
données pour les seules étapes sur lesquelles elle intervient, mais bien prendre en
compte également les émissions liées aux étapes « Amont » et « Aval ». Par
exemple, pour un site produisant du rhum en vrac, il faudra estimer la quantité de
verre utilisé pour mettre en bouteille ce produit et le mettre à la disposition du
consommateur final. Si ces données devront dans un premier temps être estimées,
l’approche « Filière » devrait permettre à terme un meilleur échange et une précision
accrue de ces Bilans Carbone.
Pour l’étape de Distribution de rang 1 (du site à l’entrepôt du client), la méthodologie
retenue sera celle du Bilan Carbone, basée sur les tonnes.km par type de véhicule.
Dans le cas où l’entité qui réalise son Bilan Carbone aura des informations plus
précise sur la charge réelle des camions utilisés, ainsi que sur la part du trajet qui
s’effectue à vide, ces informations devront être utilisées à la place des ratio moyens
de la méthode.
Pour la Distribution de rang 2 (de l’entrepôt du client au point de vente), le manque
total de visibilité par le site qui réalise son Bilan Carbone interdit ce type d’approche.
De plus, les leviers de réduction des émissions sont beaucoup moins évidents. On a
donc raisonné à dire d’expert pour établir des émissions moyennes par tonne de
produit expédié.
Enfin, pour l’Aide à la vente, on prendra en compte les émissions liées au
déplacement de la force de vente, ainsi que celles liées aux dépenses
« Évènementiel et Publicité ».
Production
Vin et Cidre Alcool Sucre Verre
agricole
Energie o Combustibles fossiles o Combustibles fossiles o Combustibles fossiles o Combustibles fossiles o Combustibles fossiles
o Electricité o Electricité o Electricité o Electricité o Electricité
o Vapeur o Vapeur o Vapeur o Vapeur o Vapeur
o Biomasse o Biomasse o Biomasse o Biomasse o Biomasse
Emissions non o Quantité d'engrais o Quantité d'engrais o Quantité d'engrais o Emissions de CO2 o Emissions de CO2
énergétiques azoté, en tonnes d'azote azoté, en tonnes d'azote azoté, en tonnes d'azote (non réabsorbé dans le (non réabsorbé dans le
o CO2 d'origine non- o CO2 d'origine non- o CO2 d'origine non- process) lors de process) de
organique (ajout de organique (ajout de organique (ajout de l’épuration calco- décarbonatation
CO2, CO2 liquide, glace CO2, CO2 liquide, glace CO2, CO2 liquide, glace carbonique
carbonique) carbonique) carbonique)
Intrants o Engrais o Engrais o Produits agricoles o Produits agricoles o Carbonate de soude
o Phytosanitaires o Phytosanitaires (betterave, grains, (betterave, grains, o Calcaire
o Produits œnologiques canne à sucre, etc.) canne à sucre, etc.) o Dolomie
o Acide chlorhydrique o Coke o Carbonate de baryte
o Chaux o Carbonate de
magnésium
o Sable
o Verre recyclé / calcin
Déchets o Traitement des o Traitement des o Traitement des
effluents effluents effluents
Fret o Fret routier, pour o Fret routier, pour o Fret routier, pour o Fret routier, pour o Fret routier, pour
l’approvisionnement des l’approvisionnement des l’approvisionnement des l’approvisionnement des l’approvisionnement des
engrais et engrais et produits agricoles et de produits agricoles et des intrants, en indiquant le
phytosanitaires, en phytosanitaires, en l’acide chlorhydrique, en autres intrants, en type de camion
indiquant le type de indiquant le type de indiquant le type de indiquant le type de principalement utilisé
camion principalement camion principalement camion principalement camion principalement
utilisé utilisé utilisé utilisé
Immobilisations o Bâtiments o Bâtiments
o Tracteurs o Tracteurs
Coproduits % restant après % restant après % restant après % restant après % restant après
coproduits coproduits coproduits coproduits coproduits
Figure 14 – Postes significatifs pour les étapes Matières, issus du retour d’expérience
8 Facteurs d’émissions
8.1 Principes généraux
Dans la très grande majorité des cas, il n'est pas envisageable de mesurer
directement les émissions de gaz à effet de serre résultant d'une action donnée. En
effet, si la mesure de la concentration en gaz à effet de serre dans l'air est devenue
une pratique scientifique courante, ce n'est qu'exceptionnellement que les émissions
peuvent faire l'objet d'une mesure directe.
La seule manière d'estimer ces émissions est alors de les obtenir par le calcul, à
partir de données dites d’activité : nombre de camions qui roulent et distance
parcourue, nombre de tonnes d’acier achetées, nombre de vaches qui ruminent, etc.
La méthode Bilan Carbone®, fondement de la présente approche, a précisément été
mise au point pour permettre de convertir, dans un laps de temps raisonnable, ces
données d’activités en émissions estimées. Les chiffres qui permettent de convertir
les données observables dans l'entité en émissions de gaz à effet de serre,
exprimées en équivalent carbone ou CO2, sont appelés des facteurs d'émission.
Comme l'essentiel de la démarche est basé sur des facteurs d'émission moyens,
cette méthode a pour vocation première de fournir des ordres de grandeur11. Cela
n'empêchera pas, cependant, d'en tirer des conclusions pratiques, car, bien souvent,
quelques postes faciles à estimer seront prépondérants dans le total des émissions.
11 Rappelons qu'un ordre de grandeur reste le même si le résultat considéré varie de plus ou moins
50%.
révolution industrielle. On estime qu’entre 5 à 10% des humains ayant vu le jour sur
terre sont vivants aujourd'hui.12 Au cours de cette même période, l’accès croissant à
l’énergie a conduit à un boom de la consommation d’énergie par habitant qui a elle
aussi été multipliée par 10. Pour résumer, nous sommes de plus en plus nombreux à
consommer de plus en plus d’énergie pour faire avancer nos sociétés…
Notre capacité à modifier notre environnement, et par là même la pression que nous
exerçons sur ce dernier s’est considérablement accru au cours du 20ème siècle. Les
ordres de grandeur ont totalement changé.
Or cette énergie consommée provient à plus de 80 % de sources non
renouvelables : les hydrocarbures (pétrole, charbon et gaz), comme le montre le
graphique ci-dessous (consommation mondiale d’énergie, hors biomasse) :
Consommation d’énergie en millions de TEP
MTEP
Les deux problématiques que nous allons développer ici sont donc étroitement liées
puisqu’elles posent toutes deux la question de la durabilité du système économique
actuel. Pendant combien de temps encore pourrons-nous :
- extraire de plus en plus de combustibles fossiles du sol ?
o Il s’agit du débat sur les ressources et de la partie amont du problème.
- rejeter de plus en plus de CO2 dans l’atmosphère avant que les
conséquences ne deviennent un facteur limitant pour l’activité humaine ?
o Il s’agit ici du débat sur les changements climatiques en aval
La contrainte carbone, ce sont ces deux problématiques, résumé sur le schéma
suivant :
La question n’est donc pas de savoir s'il y aura un pic de production du pétrole, mais
quand celui-ci se produira-t-il, et à quel niveau ?
Et ce pic a déjà eu lieu dans de nombreux pays producteurs :
On distingue donc :
- Le CO2 provenant de la combustion des combustibles fossiles
- Le CO2 lié à la déforestation, souvent associé à « l’utilisation des terres et
au changement d’affectation des terres » : la plus grande partie du bois
coupé est brûlée (et n’est pas remplacée par de nouveaux arbres) ce qui
génère des émissions de CO2 et le sol libéré rejette également du CO2
lorsqu’il est labouré (le labour expose l’humus à l’air libre et entraîne une
oxydation accélérée du carbone du sol)
- Le méthane (CH4), dont les émissions proviennent du secteur énergétique
(« grisou » des mines de charbon, fuites de gaz naturel), du secteur
agricole (ruminants et riziculture) et du traitement des déchets
- L’oxyde nitreux (N2O), qui provient principalement de l'agriculture
(utilisation d’engrais azotés) ;
- Les halocarbures, qui sont particulièrement utilisés dans les dispositifs
froids (en croissance rapide), ou dans l’industrie des semi-conducteurs
(également en croissance rapide).
La répartition par activité des gaz à effet de serre est très différente d’un pays à
l’autre. Elle dépend de la richesse économique globale, du ou des modes de
production d’électricité dominants, des habitudes alimentaires, etc.
Pour couronner le tout, les phénomènes à l’œuvre sont des phénomènes dotés
d’une forte inertie (comme le montre le graphique ci-dessous du GIEC) :
Contenu Efficacité
Emissions carbone du énergétique Richesse
=
! x x x Population
de CO2 mix de par tête
énergétique l’économie
Contenu Efficacité
Emissions carbone du énergétique Richesse
= x x x Population
de CO2 ! mix de par tête
énergétique l’économie
PROJECTION:
COROLLAIRE: x1,4 d’ici 2050
IMPERATIF: /8,4 d’ici 2050:
Sera divisé par 2 est-ce jouable? « SOUHAIT »:
« un jour », si x3 d’ici 2050
possible avant (2% de croissance
2050 annuelle)
Sachant qu’historiquement, nous avons été capables, en 35 ans, de gagner 10% sur
le contenu carbone du mix énergétique, et 30% sur l’efficacité énergétique de
l’économie (au niveau mondial), le défi est énorme.
Pour relever ce défi, il est indispensable de mettre un signal prix suffisamment
important aux émissions, pour évoluer d’une économie « très carbonée » vers une
économie plus sobre.
Il peut s’agir :
- d’un système de taxe carbone
o Le système le plus simple est d’instaurer une nouvelle taxe sur
l’utilisation des combustibles fossiles, en fonction de leur teneur en
carbone
§ Cela a déjà été fait dans plusieurs pays (notamment les pays
scandinaves)
- d’un système de plafonnement et d’échanges, qui mène à deux prix
différents pour le CO2 :
o Le premier dans le cas où vous devez acheter vos quotas d’émission
au gouvernement (ceci peut être fait par un système d’enchère)
o Le second sur le « marché du CO2 » si vous n’avez pas réussi à
respecter vos quotas
La contrainte carbone, c’est donc :
10.3 Le BIER
Le Beverage Industry Environmental Roundtable (BIER)
regroupe 12 entreprises. Cette méthode reprend les principes du
GHG Protocol et du PAS2050
L’objectif affiché est d’uniformiser la collecte des données et leur
traitement afin de rendre possible une comparaison des
résultats.
Un guide méthodologique a été publié en janvier 2010 et donne les grands principes
de calcul d’empreinte carbone pour une entreprise et un produit du secteur.
Il n’a pas vocation à être normatif, et ne préconise l’utilisation d’aucune base de
facteurs d’émission en particulier.
Ces facteurs d’émission incluent les émissions dues à la combustion des carburants
dans les moteurs, mais aussi les émissions dues à « l’amont » (i.e. l’extraction, le
raffinage et le transport de ces carburants). Ces deux sont dissociés pour pouvoir
réaliser des extractions suivant GHG Protocol ou la norme ISO.
kg equ
Libellé Valeur Incertitude Source
CO2
Electricité de réseau - Archipel guadeloupéen 0,76 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Corse 0,51 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Espagne 0,35 / kWh 10% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - France 0,085 / kWh 10% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Guadeloupe continentale 0,77 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Guyane 0,33 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Italie 0,40 / kWh 10% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Martinique 0,78 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
Electricité de réseau - Nouvelle-Calédonie 0,82 / kWh 15% BC V6.1 Ademe
/ kWh
Electricité de réseau - Réunion 0,79 15% BC V6.1 Ademe
Compte tenu de l’évolution dans les mix de production électrique des pays
considérés, il est important de mettre à jour régulièrement ces valeurs (à partir de
données publiées annuellement par l’Agence Internationale de l’Energie).
Nous rappelons également que ces facteurs d’émission correspondent à l’intensité
carbone de la production de l’électricité. Pour tenir compte de la distribution, il est
nécessaire de les majorer pour inclure les pertes liées à la distribution. Cette
majoration est typiquement de l’ordre de 8 à 10%.
Si les émissions liées à l’achat de vapeur sont significatives dans l’inventaire des
émissions de gaz à effet de serre, il sera nécessaire d’utiliser le facteur d’émissions
spécifique que l’on peut trouver sur le site de l’ADEME (Guide des facteurs
d’émissions), ou de se tourner vers le fournisseur de vapeur pour obtenir cette
donnée.
pression constante de 1,01325 bar ; le gaz et l’air étant à une température initiale de
0°C et tous les produits de combustion étant ramenés à la température de 0°C.
Lorsque l’eau formée pendant la combustion est conservée à l’état gazeux (vapeur),
la quantité de chaleur mesurée correspond au Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI).
Lorsque l’eau formée pendant la combustion est ramenée à l’état liquide (les autres
produits restant à l’état gazeux), la quantité de chaleur mesurée correspond au
Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS).
Les factures de gaz sont en kWh Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS).
Le passage du PCI au PCS (ou inversement) dépend de la part de la vapeur d’eau
dans les produits de combustion, donc de la proportion d'hydrogène dans le
combustible. La distinction PCS/PCI réside donc dans le fait que le PCS intègre
l’énergie (appelée chaleur latente) libérée par la condensation de l’eau après la
combustion tandis que le PCI ne l’intègre pas. Pour la majorité des chaudières
installées, les gaz d'échappement repartent sans que la vapeur d'eau n'ait condensé,
car l'exploitation de la condensation (dans des chaudières éponymes) est
relativement récente. Lorsqu'il n'est pas précisé dans la bibliographie si les valeurs
disponibles sont réputées être des valeurs PCI par défaut.
11.5 Conversions
On utilisera les facteurs de conversion suivants :
- Pour la vapeur :
1 kWh = 1/700 kWh PCS (Source: BC V6.1 ADEME)
- Pour le gaz naturel :
1 kWh PCI = 1,11 kWh PCS (Source: BC V6.1 ADEME)
3
1 m = 9,70 kWh PCI (Source: BC V6.1 ADEME)
3
1 m = 10,74 kWh PCS (Source: BC V6.1 ADEME)
- Pour le propane :
1 kWh PCS = 7,24638E-05 tonne (Source: http://www.cfbp.fr/?p_idref=704)
1 kWh PCI = 7,82473E-05 tonne (Source: http://www.cfbp.fr/?p_idref=704)
3
1 m (liquide) = 0,515 tonne (Source: http://www.cfbp.fr/?p_idref=704)
- Pour le fioul domestique :
3
1 kWh PCS = 1,09E-04 m (Source: BC V6.1 ADEME)
3
1 kWh PCI = 1,01E-04 m (Source: BC V6.1 ADEME)
3
1 tonne = 1,183 m (Source: BC V6.1 ADEME)
- Pour le fioul lourd :
1 kWh PCS = 8,49E-05 tonne (Source: BC V6.1 ADEME)
1 kWh PCI = 9,00E-05 tonne (Source: BC V6.1 ADEME)
3
1 m = 0,900090009 tonne (Source: BC V6.1 ADEME)
13
Treatment, sewage, to wastewater treatment (CH) ; valeur moyenne, class 1 – 5 ; retraité avec le
facteur d’émissions de l’électricité française.
Pour les facteurs d’émissions provenant d’EcoInvent v2.2 (2010), l’intitulé exact du
facteur d’émissions considéré est fourni ci-dessous en anglais. Il s’agit dans tous les
cas des valeurs « IPCC 2007 » du PRG à 100 ans.
14
IP signifie « integrated production », soit production intégrée, une méthode de production utilisant les
ennemis naturels et des moyens de protection phytosanitaires sélectifs dans la lutte contre les
organismes nuisibles.
les émissions dans une première approche conservatrice. Pour plus de détails se
reporter au Chapitre 6 du guide des Facteurs d’Emissions V6.1 de l’Ademe.15
Facteur d’émissions du jus de canne à sucre ou vesou :
Pour estimer le facteur d’émissions du vesou nous connaissons le facteur
d’émissions de la canne à sucre et celui de la bagasse16. Une tonne de canne à
sucre génère entre 250 à 320 kg de bagasse17. Nous considérons 280 kg de
bagasse par tonne de canne. On considère en plus une perte de 8 %18 lors du
pressurage, soit 80 kg pour une tonne de cannes à sucre.
Nous proposons de faire une allocation massique des émissions, tel que représentée
sur le schéma suivant :
Les émissions dues à l’énergie consommée pour le pressurage des cannes sont
négligées. Le facteur d’émissions ainsi obtenu est de 29,5 kg equ CO2 / tonne pour
le vesou.
Facteur d’émissions du marc frais :
Le marc est un coproduit du pressurage de divers fruits (principalement de raisins et
de pommes). Pour calculer un facteur d’émissions du marc nous effectuons une
allocation à la valeur économique entre le jus et le marc. Voici les données
disponibles pour le marc de pomme :
Avec une allocation à la valeur économique des produits, on affecte donc 1% des
émissions aux marcs. En considérant le facteur d’émissions des pommes de 120 kg
equ CO2 / tonne (Saunders et al. 2006) et en prenant pour hypothèse un rendement
du pressurage de 70%, on obtient les valeurs suivantes :
15
Disponible à l’adresse suivante :
http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=08E8EB1ACE74CDE98C809C877CB801041278425502246.zip
16
Sources : EcoInvent v2.2 (2010)
17
Source : Cirad
18
Source : Fahrasmane, Ganou-Parfait (1997). De la canne au rhum.
Soit
Jus 170 kg equ CO2 / tonne
Marc 4 kg equ CO2 / tonne
La somme des émissions donne le facteur d’émissions de l’orge malté à 818 kg equ
CO2 / tonne.
Facteur d’émissions du vin de palme :
Un palmier cultivé pour sa sève ne produit pas de fruit. La base de facteurs
d’émissions suisse EcoInvent fournit un facteur d’émissions pour la production d’un
kilo de fruit de palmier à huile, égal à 415 kg equ CO2 / kg de fruit. Bien que les deux
produits obtenus ne soient pas similaires, on peut considérer que les modes de
productions sont comparables. Le facteur d’émissions considéré est le suivant :
Produit agricole Origine Intitulé EcoInvent v2.2
Régime de fruit de palmier à huile Malaisie palm fruit bunches, at farm
Le rendement considéré par EcoInvent est de 25 tonnes de fruits par hectare. Les
émissions d’un hectare de palmeraie sont donc de 10 tonnes equ CO2 en ordre de
grandeur. Le rendement moyen en vin de palme est de 4000 L pour 150 arbres
répartis sur un hectare20. En considérant une densité du vin à 10° de 0,977 on
obtient un rendement de 3,9 tonnes de vin par hectare. Soit un facteur d’émissions
du vin de palme à 2500 kg equ CO2 / tonne.
19
Kløverpris, Elvig, Nielsen, Nielsen (2009). Comparative Life Cycle Assessment of Malt-based Beer and
100% Barley Beer
20
Source : FAO
21
Source : site Casino sur l’etiquette carbone,
http://www.produits-casino.fr/spip.php?page=indice-carbone&id_article=1573&code_bdq=234433
11.7.2 Alcools
L’Ademe et EcoInvent fournissent des facteurs d’émissions pour les différents types
d’alcool et pour les principaux produits agricoles servant à faire de l’alcool : la
betterave, la mélasse de canne à sucre et les céréales.
Pour les facteurs d’émissions provenant d’EcoInvent v2.2 (2010), l’intitulé exact du
facteur d’émissions considéré est fourni ci-dessous en anglais. Il s’agit dans tous les
cas du PRG à 100 ans.
Notons bien que les facteurs d’émissions de l’alcool dans EcoInvent sont donnés en
« base sèche ». Les facteurs donnés dans ce guide sont en « base diluée ».
Pour le facteur d’émissions de l’alcool de céréale (95°) nous reprenons celui de
l’alcool de seigle, disponible dans EcoInvent.
Libellé Valeur kg equ CO2 Incertitude Source
Betterave 53,7 / tonne 30% Ecoinvent v2.2
30%
Mélasse 108 / tonne Ecoinvent v2.2
Céréale 447 / tonne 30% BC V6.1 ADEME
Alcool de betterave (95°) 57,3 / hl 30% Ecoinvent v2.2
Alcool de mélasse (95°) 45,1 / hl 30% Ecoinvent v2.2
Alcool de céréale (95°) 161 / hl 30% Ecoinvent v2.2
Eau de vie 70° 130 / hl 50% Carbone 4
Autre alcool 185 / hl 30% BC V6.1 ADEME
11.7.3 Sucre
L’Ademe et EcoIvent fournissent des facteurs d’émissions pour le sucre et ses
intrants. Seul le facteur d’émissions des fruits reste incertain et est à considérer
comme une valeur par défaut « faute de mieux ».
Compte tenu du manque de cohérence de la littérature disponible, les facteurs
d’émission des différents types de sucre n’ont pas été différenciés, pour ne pas
orienter les acteurs de la filière vers une action dont les gains en émissions de CO2
seraient trop incertains.
22
Source : IDAC, Interprofession Des Appellations Cidricoles
Figure 25 – CIVB : Emissions totales par poste et détails des matériaux entrants
sachant que la moitié des émissions est liée à l’oenotourisme
En isolant les postes d’émissions liés à la culture de la vigne et à la vinification et en
excluant du périmètre la mise en bouteille (dont le verre), le fret aval et
l’oenotourisme, les émissions prises en compte sont les suivantes :
- énergie viticulture (10%)
- émissions non-énergétiques, principalement dues à l’azote des engrais
(2%)
- la moitié des déplacements de personnes, soit environ 5%
- les produits chimiques - poste qui recouvre essentiellement les engrais -
soit 5% du total.
- Les immobilisations (bâtiments, cuves, machines…), soit 8%
On peut estimer que le vin « en vrac » représente 30 % des émissions du total, soit
un facteur d’émissions de 45 kg equ CO2 / hL.
Source
Libellé Valeur kg equ CO2 Incertitude
Cidre 20 / hl 50% Carbone 4
Vins tranquilles en vrac 45 / hl 50% Carbone 4
11.8 Fret
11.8.1 Fret routier – Rang 1
Pour le fret routier, la présente méthode se base intégralement sur la méthode Bilan
Carbone V6. Nous renvoyons donc le lecteur à celle-ci pour les facteurs d’émission
des différents types de véhicules, et les taux de chargement et de trajet à vide par
défaut.
11.9 Déplacements
Ce poste reprend les facteurs d’émissions moyens de l’Ademe pour les
déplacements.
11.10Tourisme industriel
Le tourisme industriel peut être un poste important dans l’inventaire des émissions
de GES d’un site. La méthode simplifiée propose des facteurs d’émissions par
origine des visiteurs.
Les facteurs d’émissions appliqués aux passagers.km obtenus sont ceux du BC V6.1
Ademe et sont détaillés ainsi :
- Voiture : facteur d'émission moyen par voiture.km, parcours mixte,
hypothèse de 2,5 passager par voiture en moyenne. Soit 256 gr equ CO2 /
véhicule.km
- Train : moyenne train en France, soit 14 gr equ CO2 / passager.km
- Avion court-courrier : classe inconnue soit 263 gr equ CO2 / passager.km
- Avion long-courrier : classe inconnue soit 266 gr equ CO2/ passager.km
11.11 Immobilisations
Ce poste reprend les facteurs d’émissions de l’Ademe pour les bâtiments agricoles et
les machines.
11.11.1 Déchets
Ce poste reprend les facteurs d’émissions de l’Ademe pour les déchets.
Mise en bouteille
Films plastiques PET - pas
Type de plastique -
recyclable
Quantité tonne 10
Type de plastique - PET
Quantité tonne 10
Carton tonne 15
Papier tonne 1
Aluminium tonne 5
Liège tonne 1
Interne non réparti par étapes
Quantité d'électricité kWh 50 000
Pays de consommation de l'électricité - France
Quantité de gaz naturel kWh PCS 10 000
Déchets - Verre tonne 100
12.3 Distribution
distance
Rang 1 (km) tonnes