Mémoire Edwige
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INTRODUCTION
1. Choix et intérêts du sujet
Le choix d’un sujet constitue une sorte d’engagement pour devenir spécialiste d’un
domaine précis de la connaissance. En faisant le choix de ce sujet portant sur «les tourbières
de la RDC : solution dans la lutte contre le réchauffement climatique», nous avons porté un
regard aussi immédiat que lointain sur ses conséquences.
Sur ce, le choix porté sur ce sujet relève des observations en tant
qu’internationaliste en devenir, du besoin de faire appel à la communauté tant nationale
qu’internationale sur l’enjeu du réchauffement climatique à l’heure actuelle et dans les
prochaines années.
Nous ne sommes pas sans ignorer que la RDC est l’un des pays au monde qui
regorge des sols extrêmement riches en matières organiques, et une forêt vaste, deuxième
poumon au monde après l’Amazonie. Ces tourbières, autrefois source des conflits entre les
acteurs du système international, se révèlent aujourd’hui comme solution idoine et tentent
de réunir autour d’elles la communauté internationale.
Réaliser cette étude ferait objet de trois intérêts, à savoir : scientifique, pratique et
social et personnel.
- L’intérêt scientifique
Une fois accepté par le jury, le présent travail répond aux exigences de formation
académique qui obligent la rédaction, la présentation ainsi que la défense publique. Par
ailleurs, cette œuvre quoi que perfectible contribuera à l’évolution de la science, dès que
seront exploitées les solutions proposées dans les hypothèses, elle contribuera à l’élan
scientifique lorsqu’elle servira de source d’inspiration aux autres chercheurs.
- L’intérêt personnel
2. Revue de la littérature
A la vérité, la revue de la littérature est un texte rédigé sur la base des données
recueillies par la recherche documentaire, un texte articulé logiquement, une sorte de
dissertation organisée, structurée qui fait progresser dans la compréhension des idées, des
théories, des débats, des convergences et divergences entre les auteurs sur un sujet.1
Pour l’étude de notre sujet, nous avons retenu tour à tour les écrits de certains
auteurs, dont :
Stefan C.Aykut, dans son ouvrage intitulé «climatiser le monde», publié le 21 juin
2021, il élabore une thèse selon laquelle il faut une climatisation du monde dans le sens
qu’il faut une stratégie de gouvernance qui s’appuie sur l’extension de cadrage à d’autres
domaines. Le processus de climatisation signe donc notre entrée dans une nouvelle
condition humaine, dans laquelle le réchauffement climatique provoqué par nos activités et
les efforts pour le contenir affecteront progressivement tous les domaines de nos sociétés, en
s’immisçant dans les débats politiques et les luttes sociales autant que dans les activités des
firmes et les routines de gestion administratives. Cela passera nécessairement par une
intensification des initiatives, campagnes et mouvements divers, à travers lesquels une large
panoplie d’acteurs tente actuellement d’imposer d’autres cadrages dans le débat climatique,
mais aussi au-delà, dans les autres domaines attirés dans le giron de la gouvernance
climatique.
Pour nous, cette étude se veut une analyse sur les différentes stratégies qu’il serait
souhaitable de mettre en œuvre afin de lutter contre le réchauffement climatique, et avoir
connaissance des tourbières de la RDC sur lesquelles les acteurs tant nationaux
qu’internationaux doivent penser pour la préservation de la nature.
3. Problématique
1
Paul N’da, Recherche et méthodologie en sciences sociales et humaines, l’Harmattan, Paris, p.91
3
Selon François Dépelteau, la problématique est le temps des conjectures qui prépare
au test empirique (de corroboration ou de réfutation des hypothèses). Elle relève de la
conception, de la conceptualisation, du traitement théorique de l’objet d’étude et
précisément du problème de recherche. Il s’agit de toute une construction de «ce qui pose
problème», (…).
fumée, utilisées dans les campagnes d’ONGs et les médias, sont édifiants à cet égard. Ces
images rapprochent le climat d’autres problèmes environnementaux causés par les
émissions industrielles, comme les pluies acides et les pollutions transfrontalières, ou le trou
dans la couche d’ozone. Au moment de la mise en place des institutions de la gouvernance
climat.
Dans le même ordre d’idées, la RDC se représente comme pays solution en raison
de ses ressources stratégiques. En possédant un sol extrêmement riche en matières
organiques, elle sera à même de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par
une coopération étroite avec les grandes puissances du monde et les organisations
internationales dévouées en la matière. Partant de cette idée, les tourbières peuvent éviter
aux États l’utilisation de certains secteurs, en l’occurrence le secteur de transport, en
utilisant les voitures électriques au lieu de l’ancienne qui demande du carburant et pollue
l’atmosphère. Etant un pays au centre de l’Afrique, et possédant des importantes réserves en
minerais, le cobalt et le lithium sert bien évidemment à la fabrication de batteries, des
moteurs, et des carrosseries des véhicules électriques. Tandis que le colombo tantalite et le
Germanium sont nécessairement à l’électronique et aux nouvelles technologies de
l’information et de la communication.
Ainsi le problème réside dans l’acquisition des minerais et sa gestion pour la lutte
contre le réchauffement climatique. La RDC n’est pas seulement riche en minerais
stratégiques mais aussi en eaux incommensurables.
4
Pascal Boniface, Comprendre le monde, Armand Colin 4e édition, Paris, 2017, p. 98
5
Tout problème mérite une série des questions pour sa compréhension et son
élaboration et la formulation du problème réside dans la traduction adéquate de la
préoccupation majeure qui exige une recherche. Notre problème de recherche prend corps
de ce fait dans ce questionnement :
Quels sont les difficultés, les obstacles, les freins sur la route mais aussi sur les
avancées qui ouvrent des perspectives pour la lutte contre le réchauffement
climatique?
Sur base de quelles ressources stratégiques et non-stratégiques de la RDC les autres
acteurs doivent se mobiliser pour une bonne gestion ?
Quelles stratégies particulières mettre en œuvre pour assurer une bonne
gouvernance de ces tourbières ?
4. Hypothèses
L’identification et la formulation de problème de recherche explicité par des
questions précises conduisent à faire des supputations, des propositions, des réponses
anticipées aux questions c’est le sens des hypothèses. Elles découlent logiquement du
problème et des questions et même des objectifs de recherche.
Ainsi, l’hypothèse est une supposition ou une prédiction fondée sur la logique de la
problématique et des objectifs de recherche définis. C’est la réponse anticipée à la question
de recherche posée.5
Parmi les obstacles, nous pouvons citer le manque d’un bon consensus dans cette
lutte au sein du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Un autre type d’obstacle réside aussi dans le fait que la RDC, pays des tourbières,
manque une bonne gouvernance et gestion de ses sols afin que les autres acteurs du système
international puissent investir pour lutter contre le réchauffement climatique à travers les
campagnes, la mobilisation. L’aspect technologique doit aussi être pris en compte en raison
de l’interconnectivité de tous les pans des activités du pays ; par manque d’infrastructures
adéquates, la RDC peine à proposer un modèle assez dynamique. Ceci se justifie par
5
Paul N’da, op.cit., p. 75
6
Enfin, les stratégies doivent s’orienter dans le sens des intérêts de toute la
communauté. Les stratégies doivent tenir compte de la situation de l’espace dans lequel les
ressources doivent être tirées, et en synergie avec les grandes entreprises œuvrant dans le
secteur de transport, la RDC doit être à même de concevoir une idée en se basant sur
l’intelligence économique et environnementale, par la prospective de ce qui doit être la
RDC après le lancement effectif du programme.
5. Méthodologie
La méthodologie rappelle le cadre opératoire construit, les matériels sur lesquels a
porté l’étude ainsi que les instruments de collecte des données.6
Elle est l’ensemble de techniques utilisées pour produire des données servant à
expliquer un objet de recherche bien déterminé.
1. Méthode de travail
La méthode peut être interprétée «comme une démarche rationnelle de l’esprit pour
arriver à une connaissance ou à une démonstration d’une vérité».
6
Paul N’da, op.cit., p. 82
7
Pour notre étude, nous avons choisi la méthode systémique du fait qu’elle élabore
une représentation ou un modèle logique d’un objet concret total en tant qu’il est organisé,
qu’il est un tout, une entité avec des composantes.
Le fonctionnement de cette réalité repose pour beaucoup sur les liaisons ou les
relations entre ses composantes ou les éléments qui la constituent, lui donnent son unité et
lui maintiennent son identité en dépit des changements qui peuvent survenir.
Dans notre travail, il nous est utile d’utiliser cette méthode du fait qu’on peut faire
remarquer que l’analyse systémique intelligemment utilisée permet de tenir compte à la fois
du contexte, des intrants, du processus de l’élaboration des stratégies dans le système
international et ses interactions avec d’autres secteurs d’activités et sa prise de décisions.
2. Techniques de recherche
La technique est, pour Goode J. William, «un outil utilisé dans la collecte des
informations qui devront plus tard être soumises à l’interprétation et à l’explication grâce
aux méthodes».9
1. La technique documentaire
La technique documentaire est celle qui consiste à affronter deux ou plus plusieurs
documents pour avoir les données conformes à l’objet de la recherche. 10 Par cette technique,
le chercheur n’expérimente pas ou n’a pas contact immédiatement entre ce qu’il entend
étudier et la réalité. L’élément médiateur est donc les documents qu’il utilise pour
l’élaboration de son travail.
Ces documents nous ont permis d’exploiter dans la littérature des documents traitant
sur le réchauffement climatique ainsi que les différents accords signés à cet effet.
2. La technique d’observation
L’observation est ici directe car elle nous permet de nous rendre directement
compte de changement de climats dans le monde par les divers phénomènes et faits sociaux.
7
M. Grawitz, Méthodes de recherche en sciences sociales, Éd. Dalloz, Paris, 1996, p.398
8
Paul N’da, op.cit, p.116
9
Goode J.W., Methods in social research, MC grow-hill company, New York, 1952, p.5
10
Pinto R. et Grawitz M., Méthodes des sciences sociologiques, Éd. Dalloz, Paris, 1971, p. 182
8
A travers cette technique, nous avons pris connaissance de ce qui se passe sur
terrain en observant les phénomènes de dérèglement climatique ainsi que différentes
négociations et conventions des parties sur la question du réchauffement climatique.
6. Délimitation
Un travail scientifique doit être délimité dans le temps et dans l’espace pour bien
présenter le résultat fiable.
Dans l’espace, il sera question d’étudier l’apport de la RDC grâce à ses tourbières
qui constituent une solution dans la lutte contre le réchauffement climatique vu son potentiel
forestier hydrographique. Notre champ est donc l’environnement écologique international.
7. Ossature
1. Solution
Elle peut encore faire référence à l’ensemble des étapes permettant de résoudre un
problème.12 Elle peut avoir pour synonyme l’aboutissement, le dénouement, le règlement, la
résolution, le soluté, le remède.
2. Lutte
Une lutte est un ensemble des actions menées pour obtenir quelque chose, pour
défendre une cause. C’est aussi l’ensemble des actions menées pour vaincre un mal.13
La lutte, quant à nous, est un système constitué des plans et actions visant
l’élimination et l’évacuation d’un danger qui menace l’environnement qui nous est
favorable.
3. Climat
a. Le fonctionnement du climat
Le tout s’orchestre, à des échelles de temps très différents, autour du cycle de l’eau
et de celui du carbone s’échangeant entre leurs quatre réservoirs naturels : la biosphère
(ensemble des végétaux, animaux et organismes vivants), la lithosphère (les sols et sous-sols
terrestres et marins), l’hydrosphère (mers, océans, lacs et rivières) et l’atmosphère. La
circulation des masses d’air atmosphérique et des masses d’eau océaniques assure le
11
www.dictionnaire.lerobert.com consulté le 17 mai 2024 à 08h20
12
www.langue-francaise.tv5monde.com consulté le 16 mai 24 à 14h05
13
www.larousse.fr consulté le 10 mai 24 à 15h34
14
Idem
10
transport d’énergie des régions excédentaires vers les régions déficitaires, plus
particulièrement depuis les régions tropicales vers les régions polaires.
Pour comprendre les mécanismes qui déterminent le climat, il faut mesurer les
différents paramètres qui le régissent sur terre, en mer et dans l’atmosphère. Les variables
climatiques peuvent être affectées par des changements infimes, comme une élévation du
niveau moyen de l’océan de quelques millimètres par an. Les mesures doivent donc être
d’une précision absolue pour être utiles à la modélisation du climat. La collecte des données
et leur partage entre scientifiques du monde entier s’organisent autour de protocoles
communs.
4. Réchauffement climatique
5. Tourbière
La tourbière est une zone humide caractérisée par le fait que la synthèse de la
matière organique y est plus importante que sa dégradation en raison de la saturation en
15
16
https://www.xpair.com/lexique/definition/rechauffement-climatique.humain.com consulté le 08mai 24 à 12h34
11
A cet effet, pour l’examen de notre sujet, nous avons opté pour le fonctionnalisme
en tant que théorie scientifique ayant place parmi les théories de l’intégration et de la
coopération. Et dans le cas de notre sujet, le choix de cette théorie est nourri par différents
éléments plaçant le réchauffement climatique parmi les enjeux globaux qui nécessitent une
gouvernance mondiale. En étudiant le réchauffement climatique grâce au fonctionnalisme,
nous osons orienter notre champ d’étude vers des mécanismes de processus de gouvernance
et de réglementation. La théorisation du champ d’étude nous permet de mieux cerner l’objet
à l’objet soumis à l’étude.
2. Orientation définitionnelle
Si l’on veut savoir pour quelle raison les États établissent des relations de
coopération entre eux, il est possible de soutenir que cela est dû à la configuration et au
régime international. Là, l’analyse relève des théories explicatives.
Sur ce, le fonctionnalisme se présente une théorie favorable pour l’étude de notre
sujet ayant pour thème le réchauffement climatique comme enjeu global.
perpétuelle. Le projet était ambitieux, car il s’agissait en pleine seconde guerre mondiale de
dépasser l’analyse centrée sur l’État pour atteindre l’homme. Aux critères de l’intérêt et de
la sécurité, Mitrany substitua donc les critères de paix, de bien-être et de participation
comme objectifs ultimes de l’action internationale. Ceux-ci correspondant à des fonctions
précises, il était alors envisageable de développer le rôle et les attributions d’organisations
internationales fonctionnelles, seuls acteurs en mesure de remplacer la confrontation par la
coopération. La caractéristique de cette approche très technicienne de la vie internationale
résidait dans sa progressivité et dans son empirisme. L’autorité étant dissociée d’une assise
territoriale déterminée, plusieurs autorités, poursuivant chacune des buts différents selon des
techniques différentes, pouvaient donc cohabiter dans un même espace. Cette dissociation
territoriale se doublait d’une dissociation fonctionnelle, certains attributs demeurant dans le
domaine politique (sécurité, diplomatie, justice), alors que la coopération internationale
s’imposait pour les domaines socio-économiques. L’habitude de la coopération qui en
résultait et les avantages retirés par cette mise en commun de moyens obligatoirement
limités permettaient d’envisager un élargissement progressif à d’autres domaines de
compétence et le passage graduel à une intégration politique, conséquence de l’intégration
économique.
3. Contexte d’usage
20
Jean-Jacques Roche, Théories des relations internationales, Éd. Montchrestien, Paris, 2001, p.127
13
Dans le cadre de notre recherche, le fonctionnalisme nous a paru utile du fait de son
action dans le domaine de la coopération internationale entre les acteurs privés et publics. Et
pour le réchauffement climatique, il est important d’appliquer cette théorie afin
d’appréhender l’enjeu d’une bonne gouvernance pour la lutte contre le réchauffement par
l’apport vital et capital des tourbières de la RDC comme solution dans la lutte contre le
réchauffement climatique. Nous estimons, certes, que la coopération entre les États du
monde est favorable, car on met de côté les risques liés à la guerre afin de nous concentrer à
ce qui pourrait nuire à toute espèce sans armes. Sur ce, en aménageant un cadre opérationnel
et stratégique pour l’élaboration des plans, nous serions en état de concevoir des voies qui
empêchent aux acteurs publics tout comme privés à opérer de choix pour la réalisation des
actions entreprises. La RDC ne peut agir seule sur ce terrain, d’où une bonne gouvernance
au sein des communautés de lutte s’avère primordiale.
tend à nous fournir une vue large sur la nécessité écologique de cette tourbière face au
réchauffement climatique.
Par ailleurs, signalons aussi bien que la constitution de 2005 de la RDC prescrit un
nouveau découpage du pays en 25 provinces, tout en conservant la ville-province de
Kinshasa comme capitale du Pays, mais actuellement le Congo se compose des provinces
suivantes : BAS-UELE, EQUATEUR, HAUT-KATANGA, HAUT LOMAMI, HAUT-
UELE, ITURI, KASAI, KASAI CENTRAL, KASAI ORIENTAL, KONGO CENTRAL,
KWANGO, KWUILU, LOMAMI, LUALABA, MAINDOMBE, MANIEMA,
MONGALA, NORD-KIVU, SUD-UBANGI, SANKURU, SUD-KIVU, TANGANYIKA,
TSHOPO, parmi les avantages à faire valoir de sa situation géographique, la RDC est le
premier pays d’Afrique du point de vue de l’étendue de ses forêts dont la moitié du territoire
national est occupé par la forêt équatoriale au Nord et le plus important pour sa préservation
de l’environnement mondial.
L’Est du pays est le domaine des montagnes, des collines, des grands lacs mais
aussi des volcans. Le sud et le centre en savane arborées, fortement un haut plateau en
minerais divers. La position de la RDC sur l’équateur a une influence essentielle sur les
données climatiques et lui fait bénéficier du privilège d’appartenir à une zone intertropicale.
21
KABENGELE DIBWE, K., Manuel de géographie économique et humaine de la RDC, Éd.
22
Idem
15
Le climat général du pays est chaud et humide, mais cette situation varie selon les
provinces, ainsi donc le pays comprend trois types de climat : le climat tropical, le climat
tempéré et le climat équatorial. L’existence des tels climats produit une végétation dense et
régit les activités agricoles de la population congolaise.
Car à l’exception des montagnes, tout le pays bénéficie des températures moyennes
élevées, assurant le minimum de chaleur indispensable à la vie végétale. Il nous faut retenir
que la RDC se classe parmi les dix premiers pays de la méga biodiversité du monde avec
plusieurs espèces diverses ; de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles, de
batraciens et angiospermes. Elle dispose d’une faune naturelle exceptionnelle où l’on trouve
tous les grands animaux de l’Afrique et des espèces rares. Elle dispose aussi d’abondantes
ressources en eau, des lacs poissonneux notamment le lac Tanganyika (plus grand que le
Burundi) le plus poissonneux du monde.23
- Une richesse diversifiée du sous-sol, telles que l’uranium, le cuivre, le zinc, le cobalt,
l’or, le diamant, l’étain, la colombo-tantalite (coltan), le chrome, le manganèse, le
wolframite, l’argent, le cadmium, le lithium, le charbon et le pyrochlore, etc.
- Du pétrole offshore sur la côte atlantique.
- Une richesse floristique diversifiée :
o Environ 152 millions d’hectares de forêts naturelles (10% de l’ensemble des forêts
tropicales du monde et 67% du territoire national ; les forêts denses humides
couvrant près de 99 millions d’hectares, dont un peu plus de 83 millions en basse
altitude) ;
o La végétation est dominée par des grandes formations comprenant les forêts
marécageuses, ombrophiles, les afro-montagnardes, sèches et les savanes ;
o Tous les embranchements confondus, comptent près de 377 familles, 2.196 genres et
10.324 espèces.
- Une importante richesse faunique caractérisée par :
o 352 espèces des reptiles dont 33 endémiques ; 168 espèces d’amphibiens ;
o 1086 espèces d’oiseaux dont 23 endémiques ;
o 421 espèces de mammifères dont 28 endémiques, et plus d’un millier d’espèces des
poissons.
23
J-c, YAWADI, Procès de la société congolaise, Mabiki, Bruxelles, 2008, p.34
16
1.3. Industrie
Le traitement des produits miniers a créé une grosse industrie au Shaba, les
industries de transformation sont particulièrement nombreuses aux environs de Kinshasa la
capitale et d’autres industries de transformation se développent sur le lieu de production.
1.4. Energie
La RDC est le pays d’Afrique centrale qui a le plus fort équipement hydro-
électrique. Le barrage d’Inga reste sans doute un potentiel électrique du pays, produit à lui
seul dix fois plus que toutes les installations congolaises existantes actuellement. Compris
entre 5 21 de latitude nord et 13350 de latitude sud, elle s’étend entre 12 15 de longitude
Est, elle s’étale sur plus au moins 2000Km d’Ouest à l’Est.24
Son immensité fait d’elle un pays aux dimensions continentales et impose une
contrainte fort importante ; celle des distances. Les frontières héritées des partages
coloniaux, englobent les deux tiers du bassin du fleuve Congo et ne laissent au pays qu’un
étroit débouché océanique d’une quarantaine de Kilomètre de côtés. La disposition de relief
accentue la situation continentale du pays dont les relations extérieures dépendent en partie
des pays voisins.25
2. Profil climatique
La RDC est située dans la zone de convergence intertropicale (ZCIT), ce qui crée
une variabilité climatique extrême dans le pays. Elle est caractérisée par un climat chaud et
humide sur la plus grande étendue de son territoire et une pluviosité abondante, avec 140 à
160 jours de pluie par an. Son système climatique se présente comme suit :
24
KABENGELE DIBWE, op.cit.
25
Idem
17
3. Profil politique
La RDC a été plongée dans plusieurs conflits, certains désormais résolus tandis que
d’autres couvrent encore ; mais en dépit de tous ces évènements la RDC voit aujourd’hui
s’offrir une occasion unique. Elle émerge peu à peu d’un passé difficile : une longue période
coloniale suivie d’une naissance pendant la guerre froide, puis plusieurs décennies
d’instabilité chronique suivie de deux guerres concentrées sur une période de cinq ans. En
effet, c’est après un temps relativement concentré entre les évènements de Léopoldville en
Janvier 1959 et les résolutions de la table ronde de Bruxelles mai 1960, que la RDC va faire
une entrée fracassante dans le concert des nations en accédant à son indépendance au 30
Juin 1960.
26
EUGÈNE N.L.E., Chronique, monographie et document sur l’histoire politique du Congo. Des années 1960 aux années
1990, Éd. Comprador, Kinshasa, 2000, p.5.
18
Cet évènement va raviver les espoirs de la population pour la libre gestion de leurs
destinés. Mais cela ne durera pas longtemps pour qu’en Juillet 1960 on assiste aux
premières fragmentations de mouvements sécessionnistes et des mouvements réfractaires ou
révolutionnaires de 1960 et 1961. Ces évènements laisseront la place à une suite de conflits
institutionnels entre le premier ministre LUMUMBA et le chef de l’État KASAVUBU et les
deux chambres du parlement, à propos de l’interprétation de la disposition transitoire de la
loi fondamentale sur l’élaboration de la constituante, se terminera par la suspension du
parlement.
C’est ainsi que sera réprimé un premier complot auquel se trouveront associés
l’ancien premier ministre KIMBA et trois autres parlementaires GEROME ANANY,
ALEXIS MAHAMBA et EMMANUEL BAMBA. Ils seront condamnés à mort et exécuté
par la pendaison en public.27
Une terreur va s’installer, par la création d’un parti unique dominant, le mouvement
populaire de la Révolution (MPR). On assiste à la suppression du parlement et l’obligation
faite à tous citoyens de devenir membre du nouveau mouvement de rassemblement
populaire et révolutionnaire. La conséquence de la Zaïrianisation se manifeste par les
mouvements de déstabilisation et à des grandes crises sociopolitiques. L’installation des
multiples abus de pouvoir avec des relégations d’opposants, des arrestations arbitraires et
des tracasseries dans la société civile organisée par les services de sécurité, les brigades de
parti état et les milices paramilitaires. Les années nonante marquées par la libéralisation
politique seront inaugurées par les consultations populaires : sur le plan de l’évolution des
institutions du pays, le chef de l’État a présenté les décisions suivantes :
27
EUGENE BANYAKU L.E., op.cit., p.6.
19
L’ouverture de la CNS, donna lieu au débat national public, mais les nouvelles
exigences sociales d’une population ayant totalement perdu confiance en ses dirigeants
prirent une tournure dramatique avec le désordre social qui s’illustra par le pillage
instantané du 3 Décembre 1990 et les deux autres qui se suivirent. Une nouvelle opposition
politico-militaire, née à l’Est du pays AFDL, dirigée par LAURENT DÉSIRÉ KABILA est
appuyé par l’Ouganda et le Rwanda, déclare la guerre au pouvoir central de Kinshasa. Le
président MOBUTU SESE SEKO est renversé le 10 mai 1997. L’AFDL et le président
LAURENT DÉSIRÉ KABILA prennent le pouvoir.
28
VINCENT DE PAUL LUNDA BULULU, Conduire la première transition au Congo zaïre, Éd. L’Harmattan, Paris, 2003,
p.15
20
4. Profil socio-économique
La RDC, qui est l’un des pays parmi les vastes et les plus peuplés du continent
africain, n’a pour autant pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses immenses
ressources naturelles (minerais, bois précieux, produits agricoles) et cela par le simple fait
que son système socio-économique a longtemps été handicapé par une guerre civile lavée et
un niveau de corruption les plus élevés de la planète.
29
VINCENT DE PAUL LUNDA BULULU, Op.cit., p.15
30
Forum économique mondial sur l’Afrique, tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings
21
L’économie congolaise est aujourd’hui bien plus pauvre qu’elle l’en était à
l’indépendance. Selon un rapport de la Conférence Nationale Souveraine, le secteur
informel présente près de 60% des activités économiques. Douze ans après, il est évident
que ce pourcentage représente plus de 80% des activités.32
4.1. Agriculture
31
BEN CLET, «climat d’affaires», In Journal le potentiel, n°4289, Kinshasa, 7 avril 2007, p.8
32
BAKANDELA WA MPUNGU, L’informel et le droit économique : les incidents des pratiques commerciales sur le
fonctionnement de l’économie. Voir journées des droits de l’homme sur : « la déclaration universelle de droit de
l’homme et la construction de l’État de droit», UNIKIN, 19-20 février 2002, p.2
33
Ministère en charge de l’Agriculture (2009), Notes de politique agricole
22
porcins, 24% pour les caprins, 22,3% pour les bovins, 15% pour les volailles et 3,9% pour
les ovins.34
Le petit bétail et la volaille ont l’avantage d’offrir aux paysans des produits, de
manière régulière et rapprochée, leur permettant de maintenir un certain niveau de revenu et
d’améliorer leur régime alimentaire.
Afin de lutter contre l’exploitation illégale des forêts et de préserver ce qui reste des
espaces naturels, la RDC a adopté la Loi 011-2002 du 29 août 2002 portant Code forestier
qui traite du défrichement, dégradation des forêts, et des problèmes d’érosion. Le code
interdit «tout acte de déboisement des zones exposées au risque d’érosion et d’inondation ;
tout déboisement sur une distance de 50 mètres de part et d’autre des cours d’eau et dans un
rayon de 100 mètres autour de leurs sources». En outre, le code précise que «tout
déboisement doit être compensé par un reboisement équivalent en qualité et en superficie au
couvert forestier initial (…) et exige l’obtention d’un permis de déboisement pour une
superficie supérieure à 2 ha».
34
Programme national de relance du secteur agricole et rural (PNSAR) 1997-2001 : monographie, volume 1.
35
Ministère de l’Agriculture, 2009, Notes de la politique Agricole, p.71
23
auprès des décideurs politiques ; ce qui n’a pas permis à ce secteur de bénéficier de toute
l’attention à laquelle il a légitimement droit à l’instar d’autres secteurs d’économie national,
en l’occurrence le secteur minier.
4.3. Energie
4.4. Transport
Les infrastructures de transport en RDC sont parmi les moins denses, délabrées et
impraticables. Dans de nombreuses provinces du pays, les connectivités vers la capitale,
Kinshasa, par la route sont difficiles et la plupart des provinces ne sont pas liées entre-elles.
24
En dépit d’avoir l’un des plus grands réseaux fluviaux dans le monde, le transport fluvial est
souvent entravé par des niveaux élevés d’ensablement, de longs temps d’attente dans les
ports en raison de l’insuffisance des infrastructures et de la gouvernance.
Quant aux activités fluviales et lacustres, la RDC dispose de près de vingt ports
services ou ports commerciaux fonctionnels dont notamment Matadi, Boma, Kinshasa,
Ilebo, Kalemie, Uvira, Goma, Bukavu, Kisangani, Mbandaka, Ubundu, Kindu, et
25
Mushimbakye à Baraka, etc. Ces ports sont pour la plupart sous l’autorité de la Société
Congolaise des Transports et Ports (SCTP). Les principaux ports dans le Sud-Est du pays
sont régis par la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
Le port de Matadi est le point d’entrée et de sortie industriel du pays. Il est relié au
port de Kinshasa par la route et le chemin de fer. Le port de Kinshasa accueille environ 78%
des bateaux en provenance de l’intérieur du pays.
4.5. Industrie
En ce qui concerne la production minière, la RDC est «un scandale géologique» tant
ses ressources minières sont importantes et diverses (cuivre, cobalt, colombo-tantalite, or,
diamant).
36
26
inquiétante, avec un taux d’accroissement moyen de 3,1% l’an, contrastant avec une
croissance économique négative estimée à environ -14,7% en 2.
Il est tout d’abord pertinent de définir ce en quoi consiste une tourbière. Connues en
anglais sous le nom de mire ou de peatland, elles constituent une catégorie de milieux
humides dont la principale caractéristique est de se développer sur un dépôt de tourbe mal
drainé. Les milieux humides sont des endroits où le sol est généralement saturé ou inondé
pendant de longues périodes, créant ainsi des milieux où un sol distinctif favorise la
présence d’une végétation spécialisée qui croit dans des conditions dans lesquelles
l’oxygène est appauvri ou absent. Les milieux humides constituent des milieux aux
conditions terrestres, hydrologiques et climatiques uniques. Tout en constituant des foyers
de grande biodiversité, ils jouent un rôle vital dans le cycle hydrologique ainsi que dans le
stockage de nutriments et d’énergie. Outre les tourbières, les différents types de milieux
humides sont les marais, les marécages et les plans d’eau peu profonds, aussi connus sous le
nom d’herbiers aquatiques. Bien que tous ces milieux soient caractérisés par une abondance
d’eau, leurs régimes hydrologiques diffèrent. Ces régimes dépendent de l’interaction entre la
lithologie locale (la géologie, le sol, la topographie) et le climat, ce dernier déterminant
l’écoulement et l’emmagasinage de l’eau. Les marais, marécages et herbiers aquatiques sont
caractérisés par une végétation qui est submergée annuellement, d’après un cycle
hydrologique qui est influencé par la localisation du milieu humide à proximité des plans
d’eau. Dans ces milieux, la matière organique produite annuellement se décompose sur
place ou est transportée ailleurs avec les mouvements de la nappe d’eau au fil des saisons.
composée d’au moins 30% de matière organique ou 17% de carbone. Une tourbière est
généralement caractérisée par la présence d’une couche de tourbe ayant une épaisseur
minimale de 30 à 40 cm. Certaines exceptions existent toutefois, puisque les tourbières
peuvent se former dans de grandes surfaces bien drainées, en l’absence d’un substrat
humide ; ces tourbières peuvent donc avoir une épaisseur de tourbe inférieure à 30cm.
Définir avec précision une tourbière peut donc constituer un défi, particulièrement dans les
régions aux climats et aux conditions dits extrêmes, telles que les façades océaniques de
l’Atlantique. Néanmoins, on s’entend généralement pour définir en tant que tourbière un
«milieu à drainage variable» dans lequel «le processus d’accumulation organique prévaut
sur les processus de décomposition et d’humidification, peu importe la composition
botanique des restes végétaux».
La principale caractéristique des milieux est la présence d’une nappe phréatique qui
se trouve à proximité ou au-dessus de la surface du sol. Ces conditions favorisent le
développement de sols hydriques, d’une végétation hydrophile et d’activités biologiques
particulières à ce type de milieu. La formation ou non d’un milieu humide tel qu’une
tourbière dépend du bilan hydrique, c’est-à-dire la résultante du rapport entre les
précipitations et l’évapotranspiration. Ainsi, un bilan hydrique positif correspond à une
accumulation d’eau, alors qu’un rapport négatif est synonyme à un déficit en eau.
la formation de conditions de rétention d’eau. Ce phénomène prend souvent place dans des
bassins humides et dans des dépressions topographiques, ainsi qu’en bordures de bassins.
Au fur et à mesure que la tourbe s’accumule, celle-ci peut s’étaler à l’extérieur de son bassin
d’origine et atteindre le paysage entourant ce dernier. Elle peut même gravir une inclinaison
allant jusqu’à 20%. Dans de telles situations, le dépôt de tourbe développe son propre
système de drainage interne, sans quoi l’accumulation d’eau par précipitations pourrait
causer un glissement de terrain de la masse tourbeuse. Ce procédé, qui est le plus important
des deux, prend différentes formes, dépendamment du climat dans lequel il prend place,
mais il demeure toujours «une réponse de la végétation à un stimulus externe, dont le plus
important est de nature climatique». D’autres agents déclencheurs existent, tels que la
construction de barrages par les castors, ce qui entraine une modification considérable et
rapide de la morphologie et de l’hydrologie de cours d’eau.
La tourbe est composée de débris organiques qui s’accumulent depuis parfois des
millénaires : les tourbières sont donc de véritables reposoirs de plantes qui s’empilent
continuellement, accumulant ainsi du carbone. Ce processus de formation de tourbe est
appelé géogènese. La tourbe contient des minéraux sous forme granulaire, dissoute ou
précipitée, qui se trouvent mélangés à la matière organique en quantités variables.
L’accumulation de cette tourbe résulte de la minéralisation et de l’humidification. La
minéralisation est le procédé par lequel les micro-organismes transforment les matières
organiques en CO2, en eau et minéraux alors que l’humidification est le processus de
synthèse de substances humiques de couleur brune à noire, à partir des matériaux
organiques en décomposition. Ces deux procédés agissent très lentement et de façon
simultanée au sein du catotelme.
37
Émilie Campbell-Renaud, L’exploitation des tourbières dans une perspective de développement durable, essai
présenté au centre universitaire de formation en environnement et développement durable, septembre 2014, p.24
29
Dans ces cas, les tourbières deviennent sources de carbone. Par exemple, des
tourbières converties en terres agricoles émettent en moyenne de 0,5 à 0,1 Gt de carbone/an.
Ainsi, les tourbières, milieux d’une extrême sensibilité, sont très vulnérables aux
perturbations tant directes (drainage, apports de nutriments, extraction) qu’indirectes
(changement climatique). Il est donc indispensable de conserver ces milieux pour de
multiples raisons, notamment leur rôle dans le cycle des trois principaux gaz à effet de serre
(CO2, CH4, N2O). celui-ci s’avère complexe, car la tourbe ou la végétation des tourbières
peuvent dans certaines conditions contribuer aux émissions de gaz à effet de serre si
nécessaire, une réhabilitation appropriée doit leur permettre de récupérer, au moins à terme,
leur capacité de stockage du carbone. Pour cela, une réglementation de protection et des
programmes de réhabilitation sont à établir.38
38
Fatima Laggoun-Défarge, Francis Muller. Les tourbières et leur rôle de stockage de carbone face aux changements
climatiques. Zones humides Info, 2008, 59-60, pp.22-24
30
En ces termes, les tourbières offrent des biens et services écologiques. Il est alors
possible de regrouper ces biens et services écologiques des tourbières dans les quatre
catégories suivantes, selon la fonction accomplie :
L’approvisionnement
La régulation
Le support
Les services culturels
En grande partie grâce aux sphaignes, qui absorbent les éléments minéraux libres
dans le milieu aqueux, les tourbières ont aussi une grande capacité de filtration de l’eau. Le
réseau de racines qui est caractéristique de la végétation bourbeuse est essentiel à cette
capacité. Les tourbières sont donc d’une grande valeur en ce qui a trait à la qualité de l’eau.
En effet, chaque cours d’eau contient naturellement une certaine quantité d’éléments
nutritifs, ceux-ci étant essentiels à la croissance des plantes aquatiques et des micros algues.
L’azote et le phosphore sont les deux nutriments les plus importants dans le cours d’eau.
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Les tourbières ont longtemps été considérées comme des milieux pauvres et nuisant
au développement urbain et agricole, mais des études récentes ont permis de mieux
comprendre leurs fonctions et leur importance.
La captation du carbone
La filtration de l’eau
La rétention de l’eau pour éviter les grandes variations du niveau d’eau dans
les cours d’eau
L’augmentation de la biodiversité de la région
La fonction écologique la plus importante fournie par les tourbières est la captation
du carbone. En effet, la tourbe emprisonnée dans le sol est constituée de carbone et elle peut
donc séquestrer ce carbone pour plusieurs milliers d’années.
Le carbone retenu dans le sol des tourbières constitue le tiers du carbone soutenu
dans le sol de la planète. Puisque le carbone est une partie importante des gaz à effet de
serre, les tourbières contribuent énormément à la lutte aux changements climatiques grâce à
leur pouvoir de séquestration du carbone.40
Les procédés d’exploitation diffèrent selon l’usage auquel la tourbière est destinée.
Les deux catégories d’usages, c’est-à-dire l’exploitation in situ et l’extraction de la tourbe,
partagent une même première étape, le drainage. Ce procédé est perçu comme une façon
d’aider l’établissement de plantations, de rendre praticables des terrains préalablement
inaccessibles et de rentabiliser les lots de terrain. Le drainage est nécessaire aux activités
d’exploitation, principalement dans les domaines de la foresterie, de l’agriculture et de la
production de la tourbe. La végétation entourant la tourbière est d’abord abattue pour
permettre l’accès au site. Ensuite, pour rabattre la nappe d’eau, on utilise soit la gravité, en
creusant des fossés, ou un système de drainage souterrain. La tourbière est ensuite
abandonnée pendant les mois qui suivent, afin de permettre à l’eau de se drainer. Les
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40
https://medd.gouv.cd/tourbieres-rdc-bombes-a-retardement/ consulté le 01 juin 2024
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besoins en drainage diffèrent selon le climat et le type de tourbe. Les étapes qui suivent
ensuite le drainage dépendent du type d’exploitation effectué.
Le bassin du Congo irrigue environ 3,7 millions Km2, au centre duquel se trouve
une dépression, appelée cuvette centrale, qui est recouverte en majorité par des forêts
marécageuses, avec de petites zones de marais à végétation herbacée, de forêt subissant des
inondations saisonnières, de forêt sur la terre ferme et de savane.
Dans cette région, le fleuve Congo présente une dénivellation de 115 m sur 1740
Km, les sols alentour étant gorgés d’eau toute l’année. La moyenne annuelle des
précipitations dans la cuvette centrale est de 1700 mm an (la fourchette étant comprise entre
1600 et 2200 mm an-1), ce qui est bien en dessous des 2000 -3500 mm ans des régions de
tourbières de l’ouest de l’Amazonie et des 2000-4000 mm ans de celles de l’Asie du Sud-
est. Ces précipitations dans la cuvette centrale constituent un élément important de
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l’équilibre hydrologique du fleuve Congo, car elles comptent pour plus de 30% de son
approvisionnement en eau lors de périodes de basses eaux.
Dans les tropiques, il n’est pas rare que les tourbières soient dégradées ou détruites.
Pour autant, les tourbières de la cuvette centrale restent en grande partie intactes. Mais la
situation peut rapidement se détériorer comme nous l’avons vu en Asie du Sud-Est, où 47%
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de ces espaces naturels ont été déboisés en 25 ans. D’ailleurs, un certain nombre de menaces
pesant sur les tourbières de la cuvette centrale ont déjà été décelées. Leur drainage modifie
la couverture végétale, menace la biodiversité des zones humides, dégrade la qualité de
l’eau, provoque un affaissement des terrains (et augmente le risque d’inondation et la
disparition des zones riveraines), accroit le risque d’incendie et de préjudices pour les
populations, leurs moyens de subsistance et l’environnement. Quand les tourbières sont
dégradées, les travaux de réhumidification et de restauration peuvent être très coûteux, sans
parfois parvenir à retrouver les services écosystémiques d’origine. La prévention est par
conséquent essentielle, surtout dans les tourbières relativement intactes de la cuvette
centrale. Les menaces repérées vont du changement climatique au développement des
infrastructures et à la conversion des terres en faveur d’activités industrielles, en passant par
des activités interdépendantes qui amplifient tous les phénomènes.
2. Défis
3. Causes