1 - Enzymes Plasmatiques

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UNIVERSITÉ ORAN1 AHMED BENBELLA

FACULTÉ DE MÉDECINE

3ème Année de Médecine

UEI4 : Appareil digestif et organes hématopoïétiques

MODULE DE BIOCHIMIE

EXPLORATION DES PROTEINES PLASMATIQUES

Dr M. Nachi

Année Universitaire 2021-2022

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PLAN

I. INTRODUCTION

II. ROLES DES PROTEINES PLASMATIQUES

III. LES PRINCIPALES PROTEINES

IV. EXPLORATIONS BIOCHIMIQUES DES DYSPROTEINEMIES

V. DYSPROTEINEMIES

VI. AFFECTIONS REVELEES PAR PERTURBATION DU PROFIL


ELECTROPHORETIQUE

VII. PROTEINES DE L’INFLAMMATION


I. Introduction
 Les protéines sont des macromolécules non dialysables avec une masse moléculaire
supérieure à 10 000 Da,).
 Représentent la plus grande partie des matières solides du Plasma.
 300 protéines différentes pour la plupart synthétisée au niveau hépatique.
 Tout milieu vivant contient des protéines, même l’urine normale en renferme de faibles
quantités représentant la protéinurie physiologique qui est de l’ordre de 150 mg/24 heures.

II. Rôles des protéines plasmatiques

 Maintien de la pression oncotique1 : Cette pression oncotique contribue de façon très


importante aux mouvement de l’eau dans l'organisme et donc au maintien de l'hydratation
du corps. Rôle joué principalement par l’albumine.

 Rôle de transport

Certaines protéines sont spécialisées dans le transport spécifique d’un ligand :

 La transferrine transporte le fer,

 La céruloplasmine transporte le cuivre,

 La transcortine transporte le cortisol

 La transthyrétine transporte les thyroxines

 Les lipoprotéines (transport + ou - spécifique).

 Retinol binding protein 5 (RBP) transporte LA Vit A

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La pression oncotique est la force qui attire l'eau en direction des protéines. Les protéines présentes en forte
concentration et ayant un pHi différent de celui du plasma (˜ 7.40), sont fortement ionisées, pouvant
s’hydrater fortement et exercer une pression osmotique capable de retenir l’eau dans le secteur vasculaire.
Ce rôle est assuré par l’ensemble des protéines mais principalement par la sérum-albumine.
En effet lorsque le sang manque de protéines (par exemple à la suite d'une fuite pathologique de protéines
dans les urines), de l'eau va fuir des vaiseaux en direction des tissus environnants. Le résultat de cette baisse de
pression oncotique, ce sont des oedèmes qui sont l'un des signes du syndrome néphrotique.
 Rôle inhibiteur de protéase

Protéines possédant des propriétés inhibitrices vis-à-vis des protéases plasmatiques. : L’a1
antitrypsine (2-4g/l), l’a1 antichymotrypsine et l’a2 macroglobuline (2-3.5 g/l, P.M= 750
000 Da) , s’opposent à l’action de plusieurs protéases libérées lors de la réaction Inflammatoire
telles que l’élastase et la collagénase limitant l’action protéolytique sur le tissu conjonctif.

 Rôles dans la coagulation (fibrinogène)

 Rôles immunitaires (Immunoglobulines)

 Rôles métaboliques : grâce aux protéines enzymatiques qui catalysent des réactions
d’hydrolyse d’oxydoréductions….

 Rôles de cofacteurs enzymatiques : l’orosomucoide cofacteur de la lipoprotéine lipase.

III. Les principales protéines

 Albumine

• Dans le plasma, a la concentration la plus élevée: 33-55g/l.


• Holoprotéine avec une masse relative de 66 400 Da.
• Synthèse hépatique avec une demi-vie d’ environ 20 jours .
• Migration électrophorétique rapide.
• En plus de son rôle de maintien de la pression oncotique intra vasculaire
(80 %) , elle joue un rôle de transporteur non spécifique de nombreuses substances :
bilirubine, acides gras, cations (Ca++, Ni++, Cu++), hormones
(rôle de réservoir de T4, stéroïdes...), médicaments( ex: diphénylhydantoïne...)
et autres.
Pré-albumine (<1 % des protéines claires) : Marqueurs précoces de dénutrition .
 ɑ1 globulines
 A1-anti trypsine
 C’est une glycoprotéine de la réaction inflammatoire.
 Elle représente 90% des α1-globulines.
 C’est une protéine de petite taille de masse moléculaire 55kDa,
 Synthétisée par le foie.
 C’est une glycoprotéine qui présente 10 à 12% de glucides
 Elle présente un grand polymorphisme génétique
 Protéine douée d’action antiproteasique qui bloque la trypsine
 Les valeurs usuelles =1,9 et 3,5 g/l.
 Augmente pendant la grossesse et lors de la prise d’oestroprogestatifs.

 A1-acide glycoprotéine : orsomucoide

• C’est une glycoprotéine avec 40% de glucides (+riche) et de faible PM=41KDa.


• Synthèse et catabolisme hépatique.
• Taux : 0.4 à 1.4 g/L.
• Coenzyme (cofacteur)des LPL hydrolysant les TG. Sa diminution dans le syndrome
néphrotique explique l’hyperlipémie observée au cours de cette pathologie.
• Inhibiteur de l’agrégation des plaquettes.
• Action antiproteasique.
• Très bon Marqueur de l’inflammation : C’est une protéine de la phase aiguë de la réaction
inflammatoire (PRI+).

 ɑ2 globulines
 Haptoglobine

 C’est une glycoprotéine de la réaction inflammatoire (PRI+).


 Elle existe sous 2 formes moléculaires de différentes tailles:
-une forme monomérique de 85KDa.
-une forme polymérique de 170KDa.
 Synthétise par le foie.
 Elles fixe l’hémoglobine des GR de façon irréversible, et le transport, jusqu’au système
réticulo-endothélial pour l’épuration du complexe HB/HP.
 0,5 à 1,5 g/l chez les adultes (valeurs supérieures de 10% chez la femme par rapport
à l’homme en général).
 ɑ2 Macroglobuline (PRI+)

 C’est une glycoprotéine assez abondante dans le sérum.


 Elle a une masse moléculaire=850 kDa,
 Elle est synthétisée par le foie et certains macrophages.
 La ½ vie de la forme biologique non complexée est de 5jours.
 Elle est composée de 4 sous-unités reliées par des ponts disulfures.
 Il existe un polymorphisme génétique pour cette protéine.
 Elle a une action antiprotéasique.

• Valeurs normales:
Adultes : 1,5 à 3,5 g/l (supérieur de 10% chez les femmes)
Nouveau-nés : 5g/l (valeurs plus élevées de 50% environ
Après 70 ans : augmentation légère

 Céruléoplasmine
 C’est la protéine de transport et de redistribution du cuivre.
 Joue un rôle essentiel dans le métabolisme du fer (ferroxydase) grâce à ses propriétés
antioxydantes en maintenant le fer sous sa forme la moins toxique.
 Elle est synthétisée et sécrétée au niveau hépatique sous forme d’une d’apoprotéine Apo cp
et le cuivre (6 à 8 atomes de cuivre) y est incorporé au cours de la biosynthèse.
 en absence de cuivre, cette apoprotéine n’aura pas d’activité oxydase et sera rapidement
dégradée car elle est incapable de fixer du cuivre libre après sa synthèse,
 Elle peut perdre in vitro la moitié de son cuivre sous l'action d'un réducteur comme l'acide
ascorbique.
 Le dosage de la céruloplasmine =un élément essentiel dans le diagnostic de la maladie
de Wilson (maladie génétique dont le taux de céruloplasmine est nettement abaissé et le cuivre
s'accumule dans le foie et le cerveau).
 La concentration en céruloplasmine augmente en présence d'un syndrome inflammatoire
aigu ou chronique, en période de grossesse ou lors de traitement par les œstrogènes.
 Β1 globulines
 Transferrine
• La transferrine est une glycoprotéine monomérique de masse moléculaire d'environ 80 000
Da.
• La fonction de la transferrine est le transport du fer de l'intestin vers les réserves hépatiques
et vers les réticulocytes.
• La synthèse de la transferrine a lieu dans les hépatocytes et est inversement proportionnelle
à la quantité de fer présente dans la cellule.
• Les taux usuels sont de 1,5 à 3 g/l.
• Elle augmente dans Les anémies ferriprive; Les hémorragies ; Dernier trimestre
de grossesse.
• Elle diminue dans l’IHC, surcharge en fer.

 ƴ globulines

 Les immunoglobulines

 Sont le support de l'immunité humorale,


sous forme d'anticorps.
 Sont fabriquées par les plasmocytes .
 Sont formées de 4 chaînes polypeptidiques
: 2 chaînes lourdes et 2 chaînes légères d’Ig
(4chaines glycosylée) P.M 150 000 Da.

Isotype d’Ig IgG IgA IgM IgD IgE

Taux en g/l 8 à 12 2à4 0,6 à 2 0,1 à 0,3 0,1 à 0,5


IV. Exploration biochimique des dysprotéinémies

La Détermination de l’hématocrite est importante pour déceler une éventuelle hémodilution


ou une hémoconcentration.

• Dosage globale des protéines totales (Protidémie)/Albumine : Plasma (ou du sérum) :


Protidémie plasmatique = Protidémie sérique + fibrinogène (2 à 4g/L). VR : = 60-80g/l .

• Dosages spécifiques de certaines protéines (Prt de l’inflammation, de la coagulation,


Ig…).

• Dosage LCR/Urines

• Fractionnement des différentes classes de protéines : Electrophorèse des protéines sériques,


urinaire ou au niveau du liquide céphalorachidien.

• Immunoélectrophorèse/ Immunofixation

Les méthodes électrophorétiques qui sont très utilisées dans la pratique courante.

 Séparation des constituants d’un mélange protéique sous l’action d’un champ électrique

 Utilise le caractère amphotère des protéines (radicaux amines et carboxyliques)

 Ph de migration 8.6: comportement anionique (ionisation des groupements carboxyliques ,


glutamine et aspartique  migration vers l’anode (+))

 Vitesse de migration : taille des particules, force ionique et porosité du support (Acétate de
cellulose, gel d’agarose, gel de polyacrylamide).

 Technique développée depuis 1930 selon le système de Tiselius

 Les colorants les plus utilisés pour la révélation des bandes sont l'amidoschwarz, le rouge
Ponceau ou le bleu de Coomassie.

 Lecture photodensitométrique avec intégration de la surface de chaque pic qui conduit enfin
à un pourcentage et a une concentration en g/l de chaque fraction.
L’interprétation correct du profil électrophorétique nécessite le dosage de la protidémie: 65
à 80 gr dans le sérum et majoration de 3 g dans le plasma (fibrinogène + protéines de la
coagulation)
- Le fibrinogène migre en β (une bande proche du point de dépot), il peut apparaître sur
l’électrophorèse si un anticoagulant est utilisé ou si le tube sec a mal coagulé
- En cas d’hémolyse, on peut observer un pic d’hémoglobine migrant en β ou un pic
d’hémoglobine liée à l’haptoglobine migrant en α2.
Les variations du rapport albumine/globulines ne font, en principe, qu'objectiver les fluctuations
de ses constituants :
– Le rapport sera inversé (inférieur à 1) par diminution de l'albumine et/ou augmentation
concomitante des globulines (cirrhose)
– Il sera supérieur à 2 par diminution des globulines (hypo- ou agammaglobulinémie).

V. Dysprotéinémies

Ce sont des affections accompagnées de perturbations quantitatives des protéines


plasmatiques.

a) Affections révélées par une perturbation de la concentration des protéines totales.


b) Affections révélées par perturbation du profil électrophorétique.
c) Affections révélées par les variations individuelles des différentes protéines plasmatiques.
Variations physiologiques de la protidémie :

-Variations avec l'âge : dans le sens de l'hypoprotidémie


- prématuré: 40g/L
- nouveau-né: 60g/L, avec chute à 45-50g/L au bout de 4 jours
- nourrisson (2 ans): 60g/L
- après 70 ans: 65g/L par diminution de l'albumine et/ou des Ig .
- grossesse: 60g/L par hémodilution et diminution de 1'albumine et/ou des Ig.

Variations pathologiques de la protidémie

Variations relatives

Elles sont liées à des modifications dans l'état d'hydratation du sujet.

- Hyper-protidémie par hémoconcentration :


Se voit dans les déshydratations extracellulaires, la déplétion hydrosaline (transpirations
profuses , vomissements sévères, diarrhée, diabète sucré , etc.)

- Hypo-protidémie par hémodilution :


Se voit dans les hyper hydratations extracellulaires, les perfusions massives, la rétention
hydrosaline (insuffisance rénale aigue , insuffisance cardiaque congestive)

Variations absolues/ HYPERPROTIDÉMIE

 Augmentation de la production d'immunoglobulines dans :

 Infections

 Maladies auto-immunes

 Gammathies :

 maladie de Kahler ou myélome multiple : augmentation IgA, IgG, IgD ou IgE

 maladie de Waldenström : augmentation IgM

 Augmentation du fibrinogène : hyperfibrinogènémie, notamment dans les syndromes


inflammatoires.
Variations absolues/ HYPOPROTIDÉMIE

 Par perte des protéines

 par voie rénale : syndrome néphrotique

 par voie digestive : entéropathie exsudative digestive (entérocolite, maladie de Crohn),

 au niveau cutané perte de plasma dans les brûlures

 au niveau de l’appareil respiratoire : bronchiectasies

 Par carence d'apport alimentaire en protéines (malnutrition, déséquilibre en AA)

 Par malabsorption intestinale (insuffisance pancréatique)

 Par diminution de la synthèse, en cas d'insuffisance hépatique

 Par catabolisme exagéré dans les dénutritions sévères

VI. Affections révélées par perturbation du profil électrophorétique

 Syndromes inflammatoire aigue ou chronique


 -Syndrome néphrotique.
 -Cirrhoses.
 -Gammapathies polyclonales et monoclonales
 -Insuffisance hépatique
 -Hémolyse.
 -Carences et surcharges en fer.
 Les dénutritions.
 Syndrome de fuite digestive….

Dédoublement du pic = bisalbuminémie


 Mutation héréditaire : variant génétique
de l'albumine.
 Traitement par les béta lactamines à forte
dose chez un insuffisant rénale.
 Fistule pancréatique.
Analbuminémie congénitale de Bennhold :
Absence quasi-complète du pic

Taux bas d’ɑ1 antitrypsine

Génétiques ou acquises.
La structure des parois alvéolaires est
dégradée par les enzymes protéolytiques des
leucocytes, des macrophages et des
plaquettes et remplacée par un tissu fibreux
non fonctionnel pour les échanges gazeux et
dont l'élasticité est quasi nulle : Broncho-
pneumopathies.

Les Hypoalbuminémie
Dans le syndrome néphrotique, il y a
diminution de l'albumine et de
l’ensemble des globulines sauf α2
macroglobuline et les β lipoprotéines
responsable d’un pic en α2.
L’hypoprotidémie avec
l’hypoalbuminémie provoque
l’abaissement de la pression oncotique
et apparition d’œdèmes.

C’est dans cette même zone (α2) que va migrer le complexe que forme l’hémoglobine (Hb)
avec l’haptoglobine (HbHp) dans le cas de l’hémolyse in vitro.
Syndrome inflammatoire

 Inflammation aigue: augmentation des


α1(α1 antitrypsine, orosomucoide) et
α2(haptoglobine).
 Inflammation chronique: augmentation des
α2 et γ globulines et diminution de l’albumine
qui masque partiellement l’hyper protidémie
réactionnelle (taux des protéines totales
normal).

Cirrhose décompensée

Dans les cirrhoses hépatiques décompensée

on note :

• Une diminution de l’albumine, des α et


des β globulines

• Apparition d’un bloc β-γ caractéristique


(augmentation des IgA ’’β’’ et des IgG,
IgM ‘’ γ’’).

Les gammapathies

Les hyperglobulinémies poly clonales se caractérisent par un dôme plus ou moins élevé
au niveau de la zone γ .
Les hyperglobulinémies monoclonales se caractérisent par un pic étroit et aigu au niveau de
la zone γ.
VII. Protéines de l’inflammation

La réaction d’inflammation est la réponse de l’organisme à une agression tissulaire : infectieuse;


immunitaire; tumorale; traumatique…

Dans le processus inflammatoire; s’observe une réaction localisée (rougeur; chaleur, douleur;
tuméfaction), et une réaction systémique (augmentation de la synthèse de certaines protéines
dites PRI+, PRI-(sérumalbumine, transferrine, pré albumine…).

Un certain nombre de protéines plasmatiques voit leur taux augmenter fortement et de manière
non spécifique au cours des états inflammatoires. On les appelle « protéines de la phase aiguë ».

 Pas de valeur en terme de diagnostic étiologique, cependant elles permettent de suivre


l'évolution de la maladie inflammatoire.

 Leur élévation est due à une augmentation de synthèse hépatique, médiée par l'interleukine 1.
Protéine C-réactive

• Glycoprotéine de poids moléculaire 120 KDa, formée par l'union de 5 sub- unités
identiques,

• Cette protéine porte son nom en raison de sa propriété de précipiter au contact du


polysaccharide C du pneumocoque.

• C'est un marqueur très précoce de l'inflammation s'élevant dans les 2 à 4 heures après le
début du processus inflammatoire (Marqueur de choix : rapidité, intensité de réponse).

• Du fait de sa demi-vie très courte (24 heures), la CRP est aussi un témoin précoce
de l'efficacité thérapeutique, lors d'une antibiothérapie par exemple.

• Elle a, un rôle d'activation du complément, de facilitation de la phagocytose


des bactéries et de modulation de la multiplication des lymphocytes T.
Les élévations de la protéine C réactive sont observées :

• dans tous les états inflammatoires où l'augmentation précède celles de l'orosomucoïde


et de l'haptoglobine (2 à 3 jours) et du fibrinogène (après 13 jours);

• dans les infections bactériennes néonatales, renseignant sur l'efficacité


de l'antibiothérapie ;

• dans la surveillance post-opératoire où la CRP s'élève systématiquement après


l'intervention chirurgicale et atteint son pic en 2 à 3 jours. Si sa concentration sérique continue
à s'élever au 4e jour, il faut craindre une complication infectieuse.

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