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MARQUEURS BIOLOGIQUES

L’évaluation de l’état nutritionnel d’un sujet


permet de décider la mise en place d’une
thérapie adaptée et de prévoir les risques de
complications liées à la pathologie ou à la
dénutrition. Comme les méthodes cliniques
manquent de précision, plusieurs marqueurs
biologiques ont été développés en médecine
humaine.
Définition d’un biomarqueur

Pour illustration, après une crise cardiaque, la myoglobine est


libérée dans le plasma. Certaines protéines peuvent être sécrétées
à partir de cellules cancéreuses ou de tissus malades. Ces protéines
sont des marqueurs biologiques ou biomarqueurs potentiels. Par
définition, un biomarqueur est une caractéristique qui peut être
mesurée objectivement comme indicateur d’un processus
biologique normal, d’un processus pathologique ou comme
réponse à une intervention thérapeutique .
Un grand nombre de marqueurs biologiques ont

été proposés pour évaluer l'état nutritionnel. Leur

intérêt clinique est d'aider au dépistage de la

dénutrition à un stade infraclinique et d'évaluer

l'efficacité de la renutrition.
Plusieurs marqueurs biologiques sont disponibles pour évaluer l’état

nutritionnel d’un patient, les plus utilisés sont l’albumine et la

préalbumine, qui reflètent le stock disponible en acides aminés pour la


synthèse hépatique de protéines et sont le témoin d’une carence protéique
retentissant sur les fonctions de défense de l’organisme (immunité …).
Les taux sanguins de ces marqueurs diminuent au cours des états
d’hypercatabolisme, de manière inversement proportionnelle à
l’augmentation du taux de CRP. Pour cela il est nécessaire d’évaluer les taux
sériques des protéines de l’inflammation (CRP) afin d’éliminer l’hypothèse
du syndrome inflammatoire. Des situations physiologiques abaissent leurs
seuils, comme le jeûne prolongé ou la grossesse. Les concentrations
sériques des protéines dites nutritionnelles chutent en présence d’une
insuffisance hépatocellulaire, d’un syndrome néphrotique, d’une
entéropathie exsudative, de brulures étendues.
L'albumine est une protéine globulaire plasmatique produite par le foie,
l'intervalle normal de concentration en albumine dans le sang est 35 à 50 g/l, et
elle représente habituellement environ 60% des protéines plasmatiques, toutes
les autres protéines du plasma sont désignées collectivement sous le nom de
globulines.
L'albumine est essentielle pour le maintien de la pression anodique indispensable
pour la bonne répartition des liquides entre les vaisseaux sanguins et les tissus.
(CTD: Le maintien de la pression colloido-osmotique et la nutrition des tissus).
Structure de l’albumine

La structure primaire consiste en une chaîne polypeptidique de 585 et 583 acides


aminés respectivement pour la SAH et la SAB.
La structure, constituée de 3 domaines homologues divisés en 9 boucles (sous-
domaine) dont la stabilité est assurée par les 17 ponts disulfures, confère à la
protéine une certaine flexibilité (Figure ). La forme hélicoïdale (hélice α)
représente 67% de la structure secondaire, tandis que la forme en feuillet β est
totalement absente à l'état natif.
Synthèse de l’albumine
L'albumine est synthétisée par le foie et représente 60% de l'ensemble des
protéines plasmatiques. La synthèse de cette protéine est soumise à une
régulation très fine par le statut nutritionnel, l'insuline, le cortisol, le glucagon ou
les hormones thyroïdiennes. La demi-vie est de deux à trois semaines puis la
molécule est catabolisée par le système réticulo-endothélial. L'albumine est
synthétisée par le foie à raison de 10-15 g/j qui sont déversés presque
intégralement dans la circulation et se répartissent entre le plasma et ensuite par
diffusion dans les tissus interstitiaux (5% par heure) d'où ils sont résorbés par le
système lymphatique.
Fonction physiologique de l’albumine
L'albumine est synthétisée dans le foie sous forme de précurseurs, la prépro-albumine puis
la pro-albumine. Cette dernière débute par un propéptide de 6 aminoacides, Arg-gly-val-
phe-arg-arg, qui devance la chaîne polypeptidique constituant l'albumine.
Normalement, un homme de 70 Kg synthétise 14 grammes d'albumines par jour, son taux
de synthèse varie entre 120 et 200 mg/Kg/j et sa demi-vie intravasculaire est comprise
entre 14 et 20 jours .
Diverses fonctions sont attribuées à l'albumine, dont la plus importante consiste en sa
capacité à fixer et à transporter une multitude de ligands et à débarrasser l'organisme de
produits toxiques.
L'albumine peut s'associer de façons non covalentes avec des molécules plus petites et avec
des ions, ceci est dû à l'existence dans sa structure de plusieurs régions de liaison
présentant des affinités plus ou moins fortes pour certains ligands.
L'albumine le routier de l’organisme
Propriétés anti-oxydantes
De par sa composition en acides aminés, l'albumine possède un
pouvoir antioxydant constitutionnel. En effet, l'albumine possède un
groupement thiol libre sous forme réduite porté par la cystéine 34
qui, par l'effet quantitatif de l'albumine dans le plasma, représente
80% des thiols plasmatiques. Le groupe thiol réduit peut capter les
radicaux libres de l'oxygène, anion superoxyde, peroxyde
d'hydrogène et groupe hydroxyle, ou radicaux azotés et aboutir à
une oxydation massive de l'albumine détectée in vivo.
Tableau : Fonctions de l'albumine
Fonction de l’albumine
Vasculaire
Transport
Métabolique
- Pression oncotique.
- Intégrité vasculaire.
- Hormones (stéroïde, thyroxine)
- Acides gras
- Bilirubine
- Acides biliaires.
- Métaux (Zinc, Ca, Mg).
- Médicament (diazépam).
- Equilibre acido-basique
- Antioxydant.
- Anti-inflammatoire.
L’Albumine est un marqueur de dénutrition chronique, et un
facteur pronostic global, car il existe une corrélation entre la
baisse de l'albuminémie et l'augmentation de la mortalité ou de la
morbidité dès que sa valeur diminue en dessous de 35 g/L, niveau
considéré par ailleurs comme le seuil de dénutrition chez la
personne âgée (Cynober and Aussel 2004). L’albuminémie est le
marqueur biologique le plus utilisé et le mieux validé pour évaluer
l’état nutritionnel, et son utilisation est recommandée par l’HAS
(valeurs limites : 35 g/L chez le sujet âgé de 70 ans et plus, 30 g/L
pour l’adulte de moins de 70 ans) (HAS 2007; Melchior and
Thuillier 2007) et plus spécifiquement chez le sujet âgé (Bouillanne
et al. 2011).
Albuminémie : marqueur nutritionnel reconnu, ses valeurs normales sont
comprises entre 40 et 45 g/L. Une dénutrition modérée est définie par des
valeurs comprises entre 30 et 35 g/L, et une dénutrition sévère à des valeurs
inférieures à 30 g/L . Cependant la diminution de l’albuminémie peut
également refléter une infection et d’autres états pathologiques. Elle ne peut
être interprétée sans prise en compte d’un potentiel syndrome inflammatoire.
Dosage de l’albumine
Le dosage de l’albumine est un dosage colorimétrique, photométrique. En milieu
tamponné à 4,2 le vert de bromocrésol se combine à l’albumine pour former un
complexe coloré dont l’absorbance est mesuré à 630 nm est proportionnelle à la
concentration de l’albumine dans l’échantillon.
Sa concentration sérique normale est comprise entre 35 et 50 g/l. Une hypo
albuminémie (<35 g/l) est souvent associée a une inflammation, il faut donc
éliminer la cause inflammatoire en réalisant un dosage simultané de la protéine C
réactive (CRP) dont le dosage s’élève très rapidement dans ce cas-la (normale < 10
mg/l).

En l’absence de CRP élevée :


- une albuminémie comprise entre 30 et 35 g/l marque une dénutrition protéique,
- une albuminémie inferieure a 30 g/l marque une dénutrition sévère.
Avec sa demi-vie de 20 jours, elle est l’élément de référence pour le suivi des
variations a long terme (4).
Préalbumine (ou transthyrétine)
La préalbumine (transthyrétine), synthétisée par le foie, est une
protéine assurant le transport d’une partie des hormones
thyroïdiennes et de la vitamine A. Ses concentrations sont
comprises entre 250 et 350 mg/L. Son taux varie principalement en
fonction des apports nutritionnels, mais sont influencés par les
variations du métabolisme thyroïdien ou de la fonction rénale. Sa
demi-vie plasmatique est beaucoup plus courte que celle de
l’albumine (48 heures) ce qui en fait un indicateur sensible de
dépistage de situation à risque de dénutrition et surtout un
marqueur utile de renutrition. Ses variations étant non spécifiques,
elles doivent être interprétées en fonction du contexte
physiopathologique.
La concentration de la préalbumine baisse dans les insuffisances
hépatiques, les syndromes inflammatoires, l’hyperthyroïdie et le
syndrome néphrotique. Le taux de préalbumine augmente en cas
d’insuffisance rénale, d’hypothyroïdie.
Tableau : Marqueurs biologiques de l’état nutritionnel

Albumine Transthyrétine

Demi-vie 21 j 2j
Norme 35 -50 g/l 0,25 -0,35 g/l

Dénutrition modérée 30 -35 g/l 0,15 -0,25 g/l

Dénutrition sévère < 30 g/l < 0,15 g/l


Protéine vectrice du rétinol (RBP)
Comme son nom l’indique, la protéine vectrice du rétinol a pour rôle de
transporter le rétinol synthétisé par le foie aux différents tissus. Dans le plasma,
elle est liée a la préalbumine après avoir été synthétisée par le foie. Sa courte
demi-vie (12 heures) en fait un marqueur sensible mais son dosage complexe le
rend peu exploitable

Le rétinol est, l'une des trois formes disponibles de la vitamine A, molécules


de la famille des rétinoïdes de première génération.
Le rétinol est nécessaire pour de nombreux processus biologiques:
 la croissance (production d’hormones de croissance)
 la différentiation des épithéliums
 le maintien de l'intégrité des épithéliums
 la reproduction (embryogénèse)
 la vision
LA TRANSFERRINE
La transferrine est une glycoprotéine de transport du fer (sous forme Fe3+) dont
la demi-vie est relativement courte 8 à 10 jours chez l’homme. . Sa concentration
varie entre 2 et 4 g/l. Elle serait moins informative que les dosages de
l’albuminémie et de la préalbuminémie.

La transferrine varie avec l’état de réserves martiales, sa spécificité est donc très
médiocre car la production hépatique dépend du statut en fer de l’organisme,
par ailleurs plusieurs situations pathologiques ou physiologiques peuvent
également modifier ce taux indépendamment de l’état nutritionnel . La
transferrine a une sensibilité intermédiaire pour l’évaluation de l’état
nutritionnel à court terme.
Transferrine et protéine vectrice du rétinol
(RBP): ce sont deux protéines associées au
statut nutritionnel. Cependant, leurs dosages
sont complexes et il n’existe pas de valeurs de
référence précises. Ces dosages biologiques
apparaissent intéressant pour la recherche
mais ne sont pas utilisés en pratique clinique.
Créatinine urinaire
Le dosage de la créatininurie des 24 heures repose sur le principe
que la créatine étant localisée dans 98 % dans le muscle et que sa
conversion en créatinine est relativement constante, l’excrétion
urinaire quotidienne de créatinine reflète la masse musculaire de
l’organisme et donc son statut protéique. (L’élimination sur 24
heures de créatinine est le reflet de la masse musculaire de
l’organisme).

Ainsi il a été établi que l’excrétion urinaire de 1 mg de créatinine


correspond à 18.6 g de protéines musculaires, en dehors de
l’insuffisance rénale.

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