Pell Fermat Sol

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IUFM Martinique Equation de Pell-Fermat

Solution du problème sur l’équation de Pell-Fermat


Partie I: Résolution géométrique de x2 − 3y 2 = 1.

1. Etude d’une application du plan


1.a. Considèrons
 la courbe H d’équation x2 − 3y 2 = 1. Alors (x, y) sont solutions de H ssi ce couple vérifie
x 2 y 2
= 1 avec a = 1 et b = √13 ; nous reconnaissons alors l’équation d’une hyperbole de distance focale

a − b
√ √ √ √
c = a2 + b2 = 2 3 3 . Les foyers de l’hyperbole sont donnés par F ( 2 3 3 ) et F 0 ( −23 3 ). Enfin, les directrices sont les
2
√ √ √
droites d’équations x = ∓ ac , donc D : x = 23 et D0 : x = − 23 . L’exentricité vaut e = ac = 2 2 3 . Enfin, les asymptotes
√ √
sont les droites d’équation x − 3y = 0 et x + 3y = 0.
b. Soit M un point du plan P dont l’affixe dans le repère R est z = x + iy. Alors F (M ) a pour affixe z 0 vérifiant
z = f (z), soit z 0 = f (z) = (2 − i)z + 2iz = (2 − i)(x + iy) + 2i(x − iy) = (2 + i)x + (3 + 2i)y. Ainsi, M 0 = F (M ) est
0

le point de coordonnées (2x + 3y; x + 2y).


Méthode Pour montrer qu’une fonction est une bijection, soit on montre qu’elle est injective et surjective
(en deux temps), soit on montre directement qu’elle est bijective par exemple en exhibant sa fonction réciproque.
Généralement, il est bon de chercher (au moina au brouillon) via la méthode d’Analyse-Synthèse (à moins que
l’énoncé ne vous donne des indications dans les questions précédentes).

Montrons à présent que F est bijective: considérons M 0 (x0 , y 0 ) ∈ P et montrons qu’il existe un unique point M
vérifiant F (M ) = M 0 . Pour cela, on résoud le système
 0
x = 2x0 − 3y 0

x = 2x + 3y
0 ce qui implique
y = x + 2y y = −x0 + 2y 0

Ainsi en déduisons-nous que la fonction réciproque de f est donnée par: f −1 (x, y) = (2x − 3y; −x + 2y).
Montrons l’équivalence (i): M ∈ H ⇔ F (M ) ∈ H.
Soit M (x, y) un point du plan P et M 0 (x0 ; y 0 ) son image par F . Nous avons alors:
M ∈ H ⇔ x2 − 3y 2 = 1 ⇔ (2x0 − 3y 0 )2 − 3(−x0 + 2y 0 )2 = 1 ⇔ x02 − 3y 02 = 1 ⇔ M 0 ∈ H. Nous en déduisons
bien l’équivalence i.
Montrons à présent l’équivalence (ii): M ∈ H0 ⇔ F (M ) ∈ H0 . Partons de l’équivalence précédente. Si (x, y) ∈ Z2 ,
alors (2x + 3y; x + 2y) ∈ Z2 (et réciproquement). Ainsi en déduisons-nous que M ∈ H0 ⇔ F (M ) ∈ H0 .
c.i. De A0 (1; 0), nous utilisons la formule f (x; y) = (2x + 3y; x + 2y) pour obtenir les points A1 (2; 1) et A2 (7; 4).
c.ii. Nous raisonnons par récurrence sur n. Au rang initial, A0 ∈ H0 . Soit à présent n ∈ N. Par la question 1.b, si
An ∈ H0 alors An+1 ∈ H0 . Il résulte alors du théorème de la récurrence que ∀n ∈ N, An ∈ H0 .
_
c.iii. Tout point M (x, y) appartenant à l’arc A0 A1 de H vérifie 1 ≤ x ≤ 2. Ainsi, puisque les points de H0 sont à
coordonnées entières, il y a deux possibilités: soit x = 1 et il s’agit du point A0 soit x = 2 et il s’agit du point A1 .
_
Ainsi, les seuls éléments de H0 situés sur l’arc A0 A1 de H sont les points A0 et A1 .
2. Structure de groupe sur H.
1 1 √
2.a.i. Calculons det(→ −
 :→
1 2

 )= 2

− 3
√2
3 = 3 > 0. Nous en déduisons alors qu’il s’agit bien d’une base du
6
6 6
plan P puisque les vecteurs ne sont pas colinéaires. De plus, puisque det(→ −
1 : →

2 ) > 0, nous en déduisons que le repère
est orienté dans le sens direct. Ce repère n’est pas orthonormé puisque les vecteurs ne sont ni normés, ni orthogonaux.
Par contre, nous reconnaissons dans ces axes les deux asymptotes de H.
2.a.ii. Il suffit pour cela d’inverser le système:
√  →
1 = 21 →

− −e1 − √63 →
− −
e1 = → −1√+ →

(
e2 2 √
d’où →


− 1→

2 = e 1 + 3→−
e2 e2 = − 3 1 + 3→

− −2
2 6
√ √
Ainsi le point M de coordonnées (x, y) dans le repère a-t-il pour coordonnées (x − 3y; x + 3y) dans le nouveau
repère R0 . Ainsi, le point A0 a-t-il (1, 1) pour coordonnées dans R0 .
2.a.iii.
√ M ∈ H un point de coordonnées (x, y) dans R et de coordonnées (x0 , y 0 ) dans R0 . Alors x0 y 0 =
Soit √
(x − 3y)(x + 3y) = x2 − 3y 2 = 1 (par identité remarquable et car M ∈ H). Ainsi en déduisons-nous que
M ∈ H ⇒ x0 y 0 = 1. L’implication réciproque résulte du fait que le changement de repère est une bijection.
2.b.i. Dans le repère R0 , les coordonnées de M et N sont M (m; m 1
) et N (n; n1 ) (car M et N sont des points de H).
0 0 −−→ −−→
Le point P (x , y ) appartient à la droite (M N ) si et seulement si les vecteurs M N et M P sont colinéaires, c’est-à-dire
−−→ −−→
ssi det(M N ; M P ) = 0.

1
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−−→ −−→ 0
x −m n−m
det(M N ; M P ) = = (m1
− n1 )x0 + (m − n)y 0 + m
n
−m 0 0
n = 0. Nous en déduisons alors que (x , y )
y0 − m 1 1 1
n − m
vérifient x0 + mny 0 = m + n. Ainsi, l’équation cartésienne de la droite (M N ) dans le repère R0 est x0 + mny 0 = m + n.
2.b.ii. La droite ∆(M ; N ) étant parallèle à la droite (M, N ), elles ont même coefficient directeur. Ainsi, l’équation
de ∆(M, N ) est de la forme x0 + mny 0 = k où k est une constante réelle. Pour la déterminer, nous utilisons le fait
que A0 ∈ ∆(M ; N ). Ainsi obtenons-nous 1 + mn = k et donc l’équation cartésienne de la droite ∆(M, N ) (dans le cas
M 6= N ) est x0 + nmy 0 = 1 + mn. 2
2.b.iii. Soit (x0 , y 0 ) les coordonnées de M ? N dans R0 . Nous savons que M ? N ∈ H ∩ ∆(M ; N ). Ainsi, nous avons:
M ? N ∈ H donc x0 y 0 = 1 et M ? N ∈ ∆(M ; N ) donc x0 + nmy 0 = 1 + mn. En résolvant ce système par substitution
(x0 = y10 ), nous obtenons: y 0 = 1 ou y 0 = mn 1 1
, ce qui implique que les couples (1; 1) et (mn; mn ) sont solutions de ce
système. Le premier couple correspond au point A0 et le second correspond aux coordonnées du point M ? N .
1 0
2.c.i. On note (m; m ) les coordonnéesde M  dans le repère R . Considérons la reprèsentation paramètrique
t
de H donée par g : R∗ → R2 , g : t 7→ 1 . Alors la tangente à cette courbe en M (f (m)) est dirigée par
t
−− −→ −−−→
 
1 −−→
g 0 (m) = −1 . Ainsi, si P (x0 , y 0 ) est un point de cette tangente, alors les vecteurs M P et g 0 (m) sont colinéraires,
m2
x0 − m 1
donc det = 0 ce qui donne x0 + m2 y 0 = 2m.
y0 − m1
− m12
2.c.ii. De la même manière que précédemment, l’équation de ∆(M ; M ) est de la forme x0 + m2 y 0 = k où k est une
constante que l’on détermine grace à A0 ∈ ∆(M ; M ). Ainsi k = 1 + m2 .
2.c.iii. Si P (x0 ; y 0 ) est un point de ∆(M ; M ) alors (x0 , y 0 ) vérifie l’équation H ainsi que de celle de ∆(M ; M ). Il
s’ensuit alors que x0 y 0 = 1 et x0 + m2 y 0 = 1 + m2 ce qui implique que les coordonnées de M ? M sont (m2 ; m12 ).
2.d.
Méthode Généralement, pour montrer que (G; ×) est un groupe, il suffit de montrer que c’est un sous-groupe
d’un groupe connu. Ici, ce n’est pas possible, car nous ne connaissons aucun groupe contenant ce type d’ensemble...
Il faut alors revenir à la définition de groupe, et montrer que ? est une loi de composition interne, que H posséde
un neutre pour ?, que ? est associative et que tout élément possède un inverse dans H.
Note: Démontrer que c’est un sous-groupe évite de démontrer que la loi est associative. Fort heureusement, ici
cela n’est pas fastidieux!

Montrons que (H; ?) est un groupe (on considère ici le repère R0 ). Ainsi, les éléments de H ont pour coordonnées
(x; x1 ) avec x ∈ R∗ . Nous savons déjà que c’est bien une loi de composition interne, c’est-à-dire que si (M ; N ) ∈ H2 ,
alors M ? N ∈ H.
Le point A0 (1; 1) est un élément neutre pour cette loi puisque si M (x; x1 ) ∈ H, alors A0 ? M = M (par 2.b.iii.)
1
Cette loi est associative car si M (m; m ), N (n; n1 ) et P (p; p1 ) sont des éléments de H, alors: (M ?N )?P = M ?(N ?P )
1
car nous obtenons dans les deux cas le point de coordonnées (mnp; mnp ).
Enfin, à tout élément M (m; m ) ∈ H, nous considère M 0 ( m ; m) ∈ H. Alors M ? M 0 = A0 et donc tout élément
1 1

admet un inverse dans H pour la loi ?.


Enfin, pour obtenir le fait que ce groupe soit isomorphme à (R∗ ; ×), nous pouvons considérer l’application φ :

R → H, φ(x) = (x; x1 ). Puisque φ(x × y) = φ(x) ? φ(y), nous en déduisons que c’est bien un isomorphisme de groupes.
3. Résolution de l’équation de Pell-Fermat dans le cas d = 3
3.a Soit respectivement (x, y) et (x0 , y 0 ) les coordonnées de M dans  le repère R et√ R0 et (X, Y ), (X 0 ; Y 0 ) celles
X = x − √3y
du point F (M ). La formule de changement de repère (2.a.ii) est donc: La formule donntant les
Y = x + 3y
 0
x = 2x + 3y
coordonnées de l’image de M par F dans le repère R sont:
y 0 = x + 2y
Ainsi avons-nous:
 0 √ √ √ √
X = x0 − √3y 0 = (2x + 3y) − √3(x + 2y) = (2 − √3)x + (3 − 2√3)y
Y 0 = x0 + 3y 0 = (2x + 3y) − 3(x + 2y) = (2 + 3)x + (3 + 2 3)y

Nous pouvons inverser ces formules, ce qui nous donne:


( √ √ √ √ √
X 0 = (2 − 3)x + (3 − 2 3)y = (2 − 3) 12 (X + Y ) + (3 − 2 3) √63 (−X + Y )
√ √ √ √
Y 0 = (2 + 3)x + (3 + 2 3)y = (2 + 3) 12 (X + Y ) + (3 + 2 3) 63 (−X + Y )

X0

= (2 − √3)X
Nous en déduisons alors finalement:
Y0 = (2 + 3)Y

2
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√ √
3.b. Le point A1 a (2; 1) pour coordonnées dans R. Ainsi, ses coordonnées dans R0 sont √ (2 − 3;√ 2 + 3). Soit
0
M (m, m ) un point de H (repére dans R ). Alors A1 ? M est le point de coordonnées ((2 −
1
3)m; (2 + 3) m ). Ainsi,
√ √ 1 √ √
le produit des coordonnées donne: (2 − 3)m × (2 + 3) m ) = (2 − 3)(2 + 3) = 4 − 3 = 1 et donc ce point vérifie
bien l’équation de H (dans le repère R0 ). √ √ 
3.c. Par 3.b. nous savons que ∀n ∈ N∗ , An+1 = A1 ?An donc nous obtenons par récurrence An+1 (2 − 3)n ; (2 + 3)n
(dans le repère R0 ).
_ √
3.d. Soit M (m; m 1
) ∈ H (on repère toujours dans R0 ). Alors M ∈ An An+1 si et seulement si (2 − 3)n ≤ m ≤
√ √ √ √ √
(2 − 3)n−1 , soit encore si et seulement si (2 − 3)n+1 ≤ (2 − 3)m ≤ (2 − 3)n . Or, (2 − 3)m est l’abscisse de
_
A1 ? M donc l’inégalité implique A1 ? M ∈ An+1 An+2 .
3.e. Soit (x, y) ∈ N2 vérifiant x2 − 3y 2 = 1. Nous considérons donc la demi-branche de l’hyperbole H appartenant
_ _
au quart de plan supérieur. Par 3.d. si M ∈ H0 et M ∈ An An+1 alors F −1 (M ) ∈ An−1 An . Pa récurrence descendante,
_
nous obtenons F −n (M ) ∈ A0 A1 et par 1.c.iii. nous avons F −n (M ) = A0 ou F −n (M ) = A1 . Ainsi, il s’ensuit que
M = F n (A0 ) = An ou M = F n (A1 ) = An+1 , et nous obtenons donc les points de H0 appartenant au quart de plan
suppérieur.
3.f. Les autres points de H0 sont obtenus par les symétries selon l’axe des abscisses ou par celle selon l’axe des
ordonnées (ainsi que par leur composée: la symétrie centrale). Cela nous permet d’obtenir tous les points de H0 .

Partie 2: Etude des cas d = 2 et d = 3

1. On cherche donc les couples (x; y) d’entiers naturels solutions de (E2 ), donc vérifiant x2 − 2y 2 = 1, soit encore
x = 1 + 2y 2 . Déjà (1; 0) est un premier couple de solutions (évident). Ensuite, testons: pour y = 1, nous obtenons
2

x2 = 3 équation n’ayant pas de solutions de N. Pour y = 2, nous obtenons x2 = 9 qui admet bien une solution dans
N; ainsi, nous obtenons le second couple solution: (3; 2). Ensuite on poursuit ... jusqu’à trouver un y tel que 1 + 2y 2
soit un carré, ce qui arrive pour y = 12, donnant le couple (17; 12) pour solutions de (E2 ).
2. Déjà, nous constatons que H est bien un sous-ensemble de R∗+ .

Ensuite, l’élément neutre de (R∗+ ; ×) est 1 = 1 + 0 2, donc 1 ∈ H.
√ √
Soient (g, h) ∈ H 2 . Ainsi, il existe (a, b, c, d) ∈ Z4 tels que√g = a + b 2 et h = c + d 2. De plus a2 − 2b2 =
c2 − 2d2 = 1. Montrons alors que le gh = (ac + 2bd) + (ad + bc) 2 est un élément de H. Déjà (ac + 2bd) et (ad + bc)
sont des entiers comme somme / produit d’entiers (plus formellement, (Z; +; ×) est un anneau). gh > 0 comme
produit de deux éléments strictement positifs. Montrons à présent que gh est aussi un élément de H, c’est-à-dire que
(ac + 2bd)2 − 2(ad + bc)2 = 0.

(ac + 2bd)2 − 2(ad + bc)2 = a2 c2 + 4abcd + 4b2 d2 − 2a2 d2 − 4abcd − 2b2 c2


= a2 (c2 − 2d2 ) + 2b2 (2d2 − c2 )
= a2 − 2b2 car c2 − 2d2 = 1
=1
Nous en déduisons donc que H est stable par ×. √
Soit h ∈ H; ainsi, il existe des entiers a et b tels que h = a + b 2, et a2 − 2b2 = 1. Montrons que h possède un
inverse en raisonnant par analyse-synthèse.
√ √ √
Supposons donc que g = c+d 2 vérifiant c2 −2d2 = 1 est l’inverse de h. Ainsi, h×g = 1, donc (a+b 2)(c+d 2) = 1,
ce qui nous donne le système:
abc + 2ab2 d = b
 
ac + 2bd = 1
d’où et par soustraction d = −b.
ad + bc = 0 a2 d + abc = 0

Il s’ensuit alors que c = a (on substitue d par −b dans la première équation; on obtient ac − 2b2 = 1 et nous savons
que a2 − 2b2 = 1). √ 2 2
√ g = 2a − b 2 2. Déjà, cet élément appartient clairement à H puisque a − 2b = 1.
Phase de synthèse: √Considérons
De plus, g × h = (a − b 2)(a + b 2) = a − 2b = 1 car h ∈ H. Ainsi en déduisons-nous que g possède bien un inverse
dans H.

On pouvait trouver l’inverse de h = a + b 2 sans faire la √ phase d’analyse. En ce cas, il est tout à fait possible
de n’écrire que la phase de synthèse; i.e. posons g = a − b 2. On vérifie déjà que g ∈ H puis que gh = 1 et on
conclut que h possède un inverse dans H.
Néanmoins, quand on a pas d’idée, on raisonne bien souvent par Analyse-synthèse ou par absurde: ces deux
raisonnements permettent de débuter notre recherche de solution avec un hypothèse en plus!
√ √ √
D’après la question précédente, si h = a + b 2, alors h−1 = a − 2 2 (inverse dans H). Ainsi a + b 2 > 0
3.i. √
et a − b 2 > 0. Nous en déduisons donc que 2a = h + h−1 > 2 (l’inégalité est stricte car le cas d’égalité correspond

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uniquement à h = 1, ce qui est exclu car h ∈ H∩]1; +∞[). Nous en déduisons donc que a > 1. Or, puisque a2 = 1+2b2 ,
nous en déduisons que a2 est impaire, donc que a lui-même l’est. Ainsi, a ≥ 3 (premier nombre impaire strictement
supérieur à 1). √
3.ii. Les mêmes inégalités impliquent 2 2b > 0. Or, b ∈ Z, donc g ≥ 1. Pour la valeur b = 1, alors l’équation
a2 − 2 = 1 n’admet pas de solution dans Z. Ainsi en déduit-on que b ≥ 2. √
3.iii. Finalement le premier couple possible est a ≥ 3 et b ≥ 2. Or, √ (3 + 2 2) ∈ H, d’où nous en déduisons qu’il
s’agit de la plus petite valeur possible pour H∩]1; +∞[. Ainsi δ = 3 + 2 2.
4. Puisque H est stable par produit, nous en déduisons que ∀n ∈ N, δ n ∈ H (pour n = 0, cela résulte du fait que
δ 0 = 1 qui est le neutre de H). De plus, puisque δ −1 = 1δ , nous en déduisons que les puissances négatives de δ sont
aussi dans H.
A présent, montrons
h i l’inclusion réciproque. Soit h ∈ H. Puisque h > 0, nous pouvons en prendre le logarithme.
Soit alors k = ln(δ) . Nous avons donc k ≤ ln(h)
ln(h)
ln(δ) ≤ k + 1 d’où k ln(δ) ≤ ln(h) ≤ ln(δ)(k + 1) (la dernière inégalité
étant justifiée par δ > 1 donc ln(δ) > 0). Ainsi: 1 ≤ δhk < δ. Comme δ est le minimum de H∩]1; +∞[, nous en
déduisons que δhk = 1, donc h = δ k . Nous en déduisons donc que H ⊂ {δ n ; n ∈ Z}.
√ √ √ √
5. Nous cherchons
√ donc tous les k tels que (3 + 2 2)k ≤ 100(1 + 2). Nous avons δ 1 = 3 + 2 2, δ 2 = 17 + 12 2
et δ 3 = 99 + 70 2 qui est le dernier élément de H vérifiant cette condition.
6.i. Si nous avons toutes les solutions de (E2 ) dans N2 , alors nous déduisons toutes les solutions de (E2 ) dans Z2 en
utilisant la parité de l’équation x2 − dy 2 = 1. En l’occurence, si (x, y) est solution, alors (−x; y), (x; −y) et (−x; −y)
le sont aussi. √ √
6.ii. Toute solution de (E2 ) dans N2 est de la forme δ k (pour un certain k ∈ N. Ainsi, notons (3+2 2)n = xn +yn 2.
Nous définissons ainsi deux suites. La suite double (xn ; yn ) vérifie: (x0 ; y0 ) = δ 0 = 1 et ∀n ∈ N,

(xn+1 ; yn+1 ) = δ n+1 = δ√n


×δ √
= (xn + yn 2)(3 + 2 2) √
= (3xn + 4yn ) + (2xn + 3yn ) 2.

 x0 = 1; y0 = 0
Ainsi la suite double (xn ; yn ) est définie par les relations de récurrences: xn+1 = 3xn + 4yn
yn+1 = 2xn + 3yn

2

Attention
√ √ici, nous identifions (xn+1 ; yn+1 ) ∈ Z à partir de la relation xn+1 + yn+1 2 = (3xn + 4yn ) + (2xn +
3yn ) 2, car 2 est irrationnel (qui repose sur le fait que √ 2 n’est pas un carré). A titre√d’exemple, on ne peut rien
conclure à partir de la relation suivante: xn+1 + yn+1 4 = (3xn + 4yn ) + (2xn + 3yn ) 4 (idem si (xn ; yn ) ∈ R2 ).

6.iii. En appliquant cette relation de récurrence, nous obtenons:


√ √ √
δ0 = (1); δ 1 = (3 + 2 2); δ 2 = 17 + 12 2; δ 3 = 99 + 70 2...

Nous retrouvons alors bien les résultats de la question II.5.


7. Nous procédons de la même manière que√précédemment (en remarquant que 3 n’est pas √ un carré). Déjà,
recherchons le plus petit élément δ. Si h = a + b 3, alors son inverse est l’élément h−1 = a − b 3. Il s’ensuit alors
que, de h > 0 et h1 > 0, nous obtenons: a ≥ 1. Le cas a = 1 correspond à la solution triviale (1; 0). Considérons dons

a ≥ 2. Cela implique alors b ≥ 1. On montre alors que δ = 2 + 3 est le générateur de l’ensemble H des solutions de
(E3 ). Nous pouvons
√ à présent rechercher les relations de récurrences permettant de définir les suites (xn : yn ) telles
que xn + yn 3 = δ n . Nous obtenons alors: xn+1 = 2xn + 3yn et yn+1 = xn + 2yn , avec comme condition initiale
x0 = 1 et y0 = 0.

Partie 3: Etude du cas général

1. Lemme d’approximation de Dirichlet


a. Considérons les (n + 1) réels {kξ} pour k ∈ {0, · · · , n}. Tous ces réels appartiennent à l’intervalle [0; 1[ par
définition de la partie fractionnaire d’un réel. Aussi, considérons la subdivision régulière de [0; 1[: {Ir = [ nr ; r+1
n [} avec
r ∈ {0, · · · , n − 1}.
Par le lemme des tiroirs, nous en déduisons qu’au moins l’un des intervalles Ir contient 2 éléments: c’est-à-dire
il existe r ∈ {0, · · · , n − 1} et deux entiers naturels 0 ≤ p < q ≤ n tel que {qξ} ∈ Ir et {pξ} ∈ Ir , ce qui implique
0 ≤ {qξ} − {pξ} < n1 .
Nous avons donc: 0 ≤ {qξ} − {pξ} < n1 . Par définition de la partie fractionnaire, nous avons:
0 ≤ qξ − [qξ] − pξ + [pξ] < n1 donc 0 ≤ (q − p)ξ − ([qξ] − [pξ]) < n1 . On pose alors x = q − p ∈ Z et y = [qξ] − [pξ] ∈ Z∗
x 1
ce qui implique alors la relation: 1 ≤ y ≤ n et ξ − y < ny . Il suffit alors de considérer la fraction irréductible pour
obtenir la condition de l’énoncé.

4
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x0 x0
b. Pour N0 ∈ N∗ , on a par a. l’existence d’une fraction irréductible y0 telle que 0 ≤ ξ − y0 ≤ 1
N0 y0 ≤ 1
y02
.
x0 1
Comme ξ est irrationnel, ξ − y0 6= 0. Ainsi, il existe un entier naturel N1 tel que N1 > x
|ξ− y0 |
. Par la question
0
a. il existe alors une fraction irréductible xy11 telle que |ξ − xy11 | ≤ y12 . En réitérant ce processus, nous obtenons une
  1

suite de fractions irréductibles xynn telle que: ∀n ∈ N, |ξ − xynn | < y12 . De plus, les (xn ; yn ) sont tous différents car:
n

∀n ∈ N, |ξ − xyn+1
n+1
| < Nn y1n+1 < N1n < |ξ − xynn |. Nous en déduisons alors le lemme d’approximation de Dirichlet.
2. Existence d’une solution non triviale de (Ed ).
a. Si a ≡ b (mod m) et c ≡ d (mod m) alors il existe des entiers (k; l) ∈ Z2 tels que a = b + km et c = d + lm.
Ainsi, ac = bd + (kd + bl + klm)m ≡√ab (mod m). √
b. Supposons par l’absurde que d ∈ Q. Ainsi, il existe (x, y) ∈ Z × N∗ tels que d = xy et x ∧ y = 1 (i.e. x et y
sont premiers entre eux). Il s’ensuit alors que by 2 = x2 . Soit p un nombre premier divisant x. Alors p2 est un diviseur
de x2 . Alors p2 |(dy 2 ). Or, par le théorème de Gauss, puisque x et y sont premier entre eux, √ nous en déduisons que
p2 |d, ce qui contredit le fait que d soit sans facteurs
√ carrés.√ Ainsi, nous montrons bien que
√ d est irrationnel.
4
√ c. Soient (m, n, p, q) ∈ Z tels que m + n d = p + q d. Alors (m − p) = (q − n) d. Si q 6= n, cela implique
d = m−p
q−n , et par la question b. nous en déduisons que c’est absurde. Aussi, nous avons nécessairement q = n et par
suite p√= m.
d. d est donc irrationnel: nous pouvons donc √ utiliser le lemme d’approximation de √ Dirichlet. Aussi il existe
√ une
infinité de fractions irréductibles xy telles que | d − xy | < y12 . Il s’ensuit alors que |x − y d| < y1 soit |x| < dy + y1 .
√ √ √ √
Ainsi, nous en déduisons que |x + y y| ≤ |x| + y d < 2y d + y1 . En multipliant cette inégalité par |x − y d| < y1
nous en déduisons
√ √ √ 1 √
|x2 − dy 2 | = |x − dy| × |x + dy| < 2 d + 2 ≤ 2 d + 1.
y
e. Par la question précédente, nous savons qu’il existe une infinité de fractions irréductibles xynn telles que |x2 −dy 2 | ≤
√ √ 
2 2d + 1. Aussi existe un entier naturel m ∈ {1, · · · , 2d + 1 } tel qu’il y ait une infinité de couples (x, y) ∈ Z2 avec
x ∧ y = 1 et x2 − dy 2 = m. Considérons alors la restriction de l’application φ : (x, y)Z2 7→ (x (mod m); y (mod m)) ∈
{0, · · · , m − 1}2 à cet ensemble de solutions. L’ensemble d’arrivé étant fini, nous en déduisons que φ n’est pas injective:
il existe donc (x1 ; y1 ) et (x2 ; y2 ) vérifiant |x2 − dy 2 | = m tels que x1 ≡ x2 (mod
√ m) et y√1 ≡ y2 (mod m).
f. Le calcul de γ = α × β montre que γ = (x1 x2 − dy1 y2 ) + (x2 y1 − x1 y2 ) d = p + q d (avec (p, q) ∈ Z2 ). Par les
relations de congruences, nous déduisons: p ≡ x1 x2 − dy1 y2 ≡ x21 − dy12 ≡ 0 (mod m). De même, q ≡ x2 y1 − x1 y2 ≡
x1 y1 − x1 y1 ≡ 0 (mod m). √ √ √
Montrons
√ à présent que p2 − dq 2 = m2 . Partons de (x1 − y1 d)(x2 + y2 d) = (x1 x2 − dy1 y2 ) − (x2 y1 − x1 y2 ) d =
p − q d. Nous avons donc:
√ √
p2 − dq 2 = (p + q d)(p √ − q d) √ √ √
= (x1 + y1 d)(x2 − y2 d)(x1 − y1 d)(x2 + y2 d)
= (x21 − dy12 )(x22 − dy22 )
= m2 .
γ
√ p q
g. Les solutions (1; 0) et (−1; 0) sont triviales. Soit ω = m = a + b d avec a = m et b = m vérifiant
2
p 2 q 2 −dq 2
= pm
 
a2 − db2 = m −d m = 1. Cette solution (a, b) n’est pas triviale. En effet, si a = 1 et b = 0 alors
2
√ √ √
γ = αβ = m. Nous en déduisons alors l’égalité x1 + y1 d = x2 + y2 d, ce qui implique ( d étant irrationnel) x1 = x2
et y1 = y2 : cela contredit la définition des couples (x1 ; y1 ) et (x2 ; y2 ).
3. Description des solutions de l’équation√(Ed )
On considère à présent l’ensemble Hd = {a + b d ∈ R∗+ /(a, b) ∈ Z2 , a2 − db2 = 1}.
a. Nous allons montrer que (Hd ; ×) est un sous-groupe de (R∗+ ; ×). Déjà, les éléments de Hd sont bien des réels
positifs. √
1=1+0 √ d donc Hd est non √ vide. √ √
Si
√ h = a+b d et g = x+y d sont des éléments de Hd , alors le produit gh = (a+b d)(x+y d) = (ax+bdy)+(ay+
bx) d est aussi un élément de Hd puisque (ax+dby)2 −d(ay+bx)2 = a2 x2 +2abxyd+d2 b2 y 2 −da2 y 2 −2abxyd+db2 x2 =
a2 (x2 − dy 2 ) + db2 (dy 2 − x2 ) = a2 − db2 = 1. √ √
Enfin, Hd est stable par passage à l’inverse puisque si h = a + b d, alors on vérifie que h−1 = a − b d est bien un
élément de Hd et qu’il est l’inverse de h.
b. Considérons Hd ∩]1; +∞[. Puisque Hd n’est pas réduit à 1, il existe h ∈ Hd \ {1}. Mais alors h−1 ∈ Hd et donc
l’un des deux éléments {h; h−1 } appartient à l’ensemble Hd ∩]1; +∞[. Il s’ensuit alors que Hd ∩]1; +∞[ est une partie
non vide et minorée de R: aussi, elle √ admet une borne inférieure:
√ soit δ celle-ci.
Montrons que δ ∈ Hd . Si h = a + b d, alors h−1 = a − b d. √ Ainsi, nous avons: 2a = h + h−1 et 2bd > 0. a et b étant
des entiers, nous en déduisons a ≥ 1 et b ≥ 1; ainsi, h ≥ 1 + d > 1.

5
IUFM Martinique Equation de Pell-Fermat
A présent, raisonnons par l’absurde en supposant que δ ∈ / Hd ∩]1; +∞[. Alors, r = δ 2 > δ > 1 (car δ > 1). Aussi,
puisque δ < r est la borne inférieure de Hd ∩]1; +∞[, nous en déduisons l’existence d’un élément h ∈ Hd ∩]1; +∞[
tel que δ < h < δ 2 . Soit ε > 0 tel que δ < h − ε. Alors, il existe un second élément, g ∈ Hd ∩]1; +∞[ tel que
δ < g < h − ε < h < δ 2 . Nous en déduisons alors: 1 < hg < δ ce qui contredit le fait que δ soit le minorant de
Hd ∩]1; +∞[ (puisque hg ∈ Hd ). Aussi, δ ∈ Hd ∩]1; +∞[ et est donc le minimum de cet ensemble.
c. Soit h ∈ Hd . Puisque δ > 1, nous en déduisons que limk→+∞ δ k = +∞ et limk→−∞ δ k = 0. Ainsi, il existe
k ∈ Z tel que δ k ≤ h < δ k+1 . Donc 1 ≤ δhk δ, et comme δ est le plus petit élément de Hd ∩]1; +∞[, nous en déduisons
que h = δ k . Ainsi, Hd = {δ n /n ∈ Z}. 
d. En repassant dans le repère R, nous en déduisons que les solutions de (Ed ) sont de la forme ± 21 (δ n + δ −n ); ± 2√
1
d
(δ n − δ −n
avec n ∈ Z.
4. Algorithme des Anglais pour rechercher δ. √
a.k0 = 1 donc est un diviseur de tout élément. Ainsi, les seules conditions sur l sont ∈ Zet l ≤ [ d]}. L’ensemble

considéré est alors non √
vide et est majoré. Nous end déduisons qu’il possède un plus grand élément, qui est [ d].
b. On a p1 = r0 = [ d], q1 = 1 et k1= r02 − d donc p21 −dq12 = k1 .
p2 −dq 2

c. On a: pn−1 qn − pn qn−1 = pn−1 pn−1 +q n−1 rn−1
kn−1 − pn−1 rn−1 +dqn−1
kn−1 qn−1 = n−1kn−1 n−1 = 1. On en déduit
alors, d’après le théorème de Bezout, que pn ∧ qn = 1.
d. On a p2n − dqn2 = kn2 , soit p2n = kn2 + dqn2 . Si p est un nombre premier divisant à la fois kn et qn , alors p divise
pn et donc pn ∧ qn = p, ce qui contredit pn ∧ qn = 1. Ainsi, kn ∧ qn = 1.
e. (? ? ?). Procédons en deux temps: on montre déjà que l’ensemble {l ∈ Z/ kn |(pn + lqn )} est non vide. Pour ce
faire, on considère l’application Ψ : {0, · · · , kn − 1} → {0, · · · , kn − 1} définie par Ψ(l) = pn + lqn (mod kn ) (i.e. le
reste de la division euclidienne de pn + lqn par kn .
Cette application est injective car si Ψ(l) = Ψ(l0 ), alors pn + lqn ≡ pn + l0 qn (mod kn ) soit (l − l0 )qn ≡ 0 (mod kn ).
Ainsi, kn |(l − l0 )qn et comme kn ∧ qn = 1, le lemme de Gauss implique kn |(l − l0 ). Or, 0 ≤ |l − l0 | ≤ kn − 1, donc
l − l0 = 0.
Ψ étant une injection entre deux ensembles de mêmes cardinaux, c’est une bijection. Ainsi, 0 admet un antécédent
par Ψ, don il existe ` ∈ {0, 1, · · · , (kn − 1)} tel que kn |(pn + `qn ).

Montrons à présent que √ l’ensemble {l ∈ Z/ kn |(pn + lqn ) et l ≤ [ d]} est non vide. ∀j ∈ N, lj = ` − jkn .
Pour j assez grand, lj < [ d]. De plus, kn |(pn + `qn − jkn qn ) = pn + lj qn . Ainsi, l’ensemble considéré est non vide et
est majoré. Nous en déduisons alors qu’il possède un plus grand élément: rn .
f. Par définition de rn , kn divise pn + rn qn donc divise pn (pn + rn qn ) = p2n + pn qn rn . Or, p2n = kn + dqn2 donc kn
divise pn qn rn + dqn2 + kn et donc divise qn (pn rn + dqn ).
g. Comme kn ∧ qn = 1, nous déduisons de f. et du théorème de Gauss que kn |pn rn + dqn . Ainsi kn+1 est un entier.
Enfin:
1
p2n+1 − dqn+1
2
= 2 (p2n rn2 + qn2 d2 + 2dpn qn rn − dp2n − dqn2 rn3 − 2dpn qn rn )
kn
d’où p2n+1 − dqn+1
2
= k12 (rn2 − d)(p2n − dqn2 ). Comme p2n − dqn2 = kn , on en déduit p2n+1 − dqn+1
2
= k1n (rn2 − d) = kn+1 .
n
Cette algorithme permet d’obtenir δ, qui permet à son tour d’obtenir toutes les solutions de (Ed ).

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