Assainissement II (Gen 2) Fin 2023

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PLAN DU COURS d’ASSAINISSEMENT II

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES EAUX


CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LE TRAITEMENT DES EAUX USEES
CHAPITRE 3: ASSAINISSEMENT LIQUIDE COLLECTIF
CHAPITRE 4 : ASSAINISSEMENT LIQUIDE AUTONOME
CHAPITRE 5: GENERALITES ET REGLEMENTATION SUR ASSAINISSEMENT SOLIDE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES EAUX

I- EAUX NATURELLES
I-1- Eaux souterraines
De point de vue hydrogéologique les couches aquifères se divisent en :
Nappes phréatiques ou alluviales : Peu profondes et alimentées directement par les précipitations
pluvieuses ou les écoulements d’eau en dessus,
Nappes captives : Plus profondes que les premières et séparées de la surface par une couche
imperméable, l’alimentation de ces nappes est assurée par l’infiltration sur leurs bordures.
La nature du terrain sous lequel se trouvent ces eaux est un déterminant de leurs compositions chimiques,
cependant elles sont appelées aussi les eaux propres car ils répondent `en général’ aux normes de
potabilité. Pourtant, ces eaux sont moins sensibles aux pollutions accidentelles, elles perdent totalement
leur pureté originale dans le cas de contamination par des polluants.
Quand une eau souterraine contient une concentration en certains minéraux dépassant les normes de
potabilité, mais elle représente des propriétés thérapeutiques on la distribue en bouteilles avec parfois un
traitement bien définit, ces eaux sont dites eaux minérales.
I-2- Eaux de surface
Ce type des eaux englobe toutes les eaux circulantes ou stockées à la surface des continents (rivières, lacs,
étangs, barrages,…). La composition chimique des eaux de surface dépend de la nature des terrains
traversés par ces eaux durant leurs parcours dans l’ensemble des bassins versants. Ces eaux sont le siège,
dans la plupart des cas, d’un développement d’une vie microbienne à cause des déchets rejetés dedans et
de l’importante surface de contact avec le milieu extérieur. C’est à cause de ça que ces eaux sont rarement
potables sans aucun traitement.
I-3- Eaux des mers et océans :
Les mers et les océans constituent des énormes réservoirs d’eau, elles représentent près de 97.4% du
volume d’eau existant actuellement sur notre planète, le reste est la part des eaux continentales (eaux
souterraines et superficielles). Les eaux de mers sont caractérisées par une grande salinité, elles sont
dénommées aussi « eaux saumâtres », ce qui rend leur utilisation difficile, notamment leur coût très élevé
pour leur traitement.
II- EAUX DE CONSOMMATION
Ce sont les eaux destinées à la consommation domestique, elles ont connues une énorme croissance suite
conditions de vie des populations. La consommation domestique en eau varie de quelques litres par jour
dans les pays sans adduction publique et à faible confort ménager jusqu’à plusieurs centaines de litres
dans les pays très développés. Même si ce n’est qu’une petite quantité qui va être bu, jamais ces eaux ne
sont distribuées qu’après traitement, trois facteurs déterminent le choix d’un traitement:
La quantité : La source doit couvrir la demande, en toute circonstance.
La qualité : La qualité de l’eau brute dont on dispose doit être compatible avec la législation en vigueur.
L’économie : Le coût d’investissement et de fonctionnement du procédé de traitement relatif à chacune
des ressources disponibles est déterminant lors de la prise d’une décision.
Il faut signaler que les établissements distributeurs des eaux de consommation sont responsables de la
conformité de ces eaux aux normes jusqu’à leurs arrivées au consommateur.
III- EAUX INDUSTRIELLES :
La qualité et la quantité des eaux utilisées dans l’industrie sont très variables, elles dépendent du type de
l’entreprise productrice et de sa taille (voir tableau I.1). Une eau qui va entrer dans un cycle de
refroidissement d’une chaudière est moins exigeante que l’eau utilisée dans l’industrie électronique. au
développement démographique et à l’amélioration des
VI- EAUX USEES
L’utilisation des eaux engendre un nouveau produit appelé effluent ou eau usée. Les problèmes liés aux
eaux usées sont aussi anciens que ces eaux elles même et ils s’aggravent suivant la croissance
démographique, l’amélioration de la qualité de vie des populations et le développement des activités
industrielles.
Les eaux usées se divisent en deux grandes catégories : les eaux résiduaires urbaines (ERU) et les eaux
résiduaires industrielles (ERI).
VI-1- Eaux résiduaires urbaines
Les eaux résiduaires urbaines (ERU) regroupent les eaux ménagères, les eaux vannes et les eaux de
ruissellement. La composition et les caractéristiques d’une eau résiduaire urbaine sont peu variables par
rapport aux eaux usées industrielles (voir figure I.1). Le tableau suivant regroupe certains paramètres
indicateurs de pollution des eaux résiduaires urbaines en france.
VI-2- Eaux résiduaires industrielles (ERI) :
Les caractéristiques des eaux usées industrielles subissent des grandes variations, elles dépendent à une
multitude de paramètres type de l’industrie, production, nettoyage,…, les différentes étapes du procédé
industriel, l’état des appareils ,… Par ailleurs, il existe des caractéristiques communes entre les effluents de
la même industrie.
En terme de volume et type de polluants, les effluents industriels présentent le plus souvent une charge
importante et un risque de dysfonctionnement structurel et fonctionnel des réseaux d’assainissement et
des dispositifs de traitement des eaux usées. Ces risques sont d’autant plus grands que les industries sont
localisées en amont du réseau d’assainissement.
Les principaux polluants transitant dans les eaux usées d’origine industrielle sont :
Les métaux toxiques,
Les toxines organiques,
Les matières colorées,
Les huiles et graisses,
Les sels,
La pollution organique

VII- CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUE DES EAUX USEES


VII-1- Paramètres physicochimique
VII-1-1 Température
Il est primordial de connaître la température d’une eau. En effet, elle joue un rôle très important dans la
solubilité des sels et surtout des gaz, et la détermination du pH. La mesure de la température est très utile
pour les études limnologiques et le calcul des échanges. Elle agit aussi comme un facteur physiologique
agissant sur le métabolisme de croissance des micro-organismes vivant dans l’eau.
VII-1-2 pH
Le pH mesure la concentration des ions H+ dans l'eau. Ce paramètre caractérise un grand nombre
d'équilibre physico-chimique. La valeur du pH altère la croissance et la reproduction des micro-
organismes existants dans une eau, la plupart des bactéries peuvent croître dans une gamme de pH
comprise entre 5 et 9, l’optimum est situé entre 6,5 et 8,5, des valeurs de pH inférieures à 5 ou supérieures
à 8,5 affectent la croissance et survie des micro-organismes aquatiques selon l’organisation Mondiale de la
Santé (OMS).
VII-1-3 Matières décan tables
De nombreuses particules peuvent constituer des impuretés d'une eau. Les techniques analytiques
nécessaires à leurs déterminations dépendent des dimensions de ces particules. Les impuretés présentes
dans l’eau ont pour origine soit des substances minérales, végétales ou animales.
Les matières décantables sont les matières de grandes tailles, entre 40 micromètres et 5 millimètre et qui se
déposent sans traitement physique et chimique.
VII-1-4 Conductivité
La mesure de la conductivité de l'eau nous permet d'apprécier la quantité des sels dissous dans l'eau
(chlorures, sulfates, calcium, sodium, magnésium…). Elle est plus importante lorsque la température de
l'eau augmente. La conductivité électrique d’une eau usée dépend essentiellement de la qualité de l’eau
potable utilisée et du régime alimentaire de la population et des activités industrielles.

VII-1.5 Chlorures
Les chlorures existent dans la quasi-totalité des eaux à des concentrations très variables. La présence des
chlorures en concentrations élevées dans l’eau contenant du sodium donne un goût salé. Par ailleurs, les
chlorures sont indispensables aux régimes alimentaires. Les effluents des industries de conserve des
viandes et certains légumes sont connus par une forte teneur en sels et particulièrement en chlorure. Dans
des travaux antérieurs ont constaté que la salinité des eaux usées constitue un handicap majeur pour les
eaux réutilisées en agriculture.
VII-1 - 6 Matières organiques
La Demande Biochimique en Oxygène (DBO) c’est la quantité d’oxygène nécessaire à la dégradation de la
matière organique biodégradable d’une eau par le développement des micro-organismes, pendant 5 jours
à 20 °C, on parle alors de la DBO5. Elle est très utilisée pour le suivi des effluents urbains. Elle est exprimée
en mg O2/l.
La Demande Chimique en Oxygène (DCO) c’est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder la matière
organique (bio-dégradable ou non) d’une eau à l’aide d’un oxydant, le bichromate de potassium. Ce
paramètre offre une représentation plus ou moins complète des matières oxydables présente dans
l’échantillon. Elle est exprimée en mg O2/l. Généralement la DCO est 1,5 à 2 fois la DBO5 pour les eaux
usées urbaines et de 1 à 10 pour tout l’ensemble des eaux résiduaires industrielles. La relation empirique
de la matière organique (MO) en fonction de la DBO5 et la DCO est donnée par l’équation suivante :
MO = (2 DBO5 + DCO)/3
VII-1-7 Matières azotées:
L’azote rencontré dans les eaux usées peut avoir un caractère organique ou minéral, il se présente sous
quatre formes:
L’azote organique se transforme en azote ammoniacal.
L’azote ammoniacal (NH4) traduit un processus d’ammonification de la matière organique azotée. Les
ions ammoniums subissent une nitration par action des bactéries nitrifiantes.
L’azote nitreux (NO2-) provient d’une oxydation incomplète de l’azote ammoniacal ou par une
réduction des nitrates par dénitrification. Les nitrites sont instables et sont rapidement transformés en
nitrates.
L’azote nitrique (NO3-) est produit par nitrification de l’azote ammoniacal. Il joue un rôle important
dans le développement des algues et participe au phénomène d’eutrophisation.
Dans les eaux usées, l’azote se trouve principalement sous forme ammoniacale. Les concentrations des
formes oxydées de l’azote sont faibles.
VII-1- 8 Composés phosphorés

Le phosphore est l’un des composants essentiels de la matière vivante. Les composés phosphorés ont deux
origines, le métabolisme humain et les détergents. Dans les eaux usées, le phosphore se trouve soit sous
forme d’ions orthophosphates isolés, soit sous forme d’ions phosphates condensés ou sous forme d’ions
phosphates condensés avec des molécules organiques. Les orthophosphates correspondent au groupement
PO43-, ces phosphates sont fixés facilement par le sol , leur présence dans les eaux souterraines est souvent
liée à la nature des terrains traversés, à la décomposition de la matière organique, aux engrais phosphatés
industriels entraînés par lessivage ou par infiltration. Les polyphosphates sont utilisés comme agents de
peptisation, d’émulsification, de dispersion, d’inhibition … et sont utilisés dans des domaines aussi divers
que les industries de poudres à laver, les industries agroalimentaires, les industries pharmaceutiques
comme inhibiteurs de précipitation et de corrosion.

VII.1.9. Turbidité
La turbidité est une caractéristique optique de l'eau, à savoir sa capacité à diffuser ou absorber la lumière
incidente. La turbidité est donc un des facteurs de la couleur de l'eau. La turbidité est due à la présence
dans l'eau de particules en suspension minérales ou organiques, vivantes ou détritiques. Ainsi, plus une
eau est chargée en biomasse phytoplanctonique ou en particules sédimentaires, plus elle est turbide
(Mizier, 2005 ; Tardat-Henry et al, 1992).
Les conséquences de la turbidité concernent la pénétration de la lumière et Les ultra-violets dans l'eau, et
donc la photosynthèse et le développement des bactéries. Par ailleurs, la couleur de l'eau affecte aussi sa
température et donc sa teneur en oxygène, son évaporation et sa salinité. La turbidité est déterminée par
l’appareil de turbidimètre
CHAPITRE II GENERALITES SUR LE TRAITEMENT DES EAUX USEES
Autres Stations d’épurations
- Lombri-station
Principe :
Les vers utilisés (Eseina andrei) photophobes font leur travail à l’intérieur du
substrat organique dégradant entièrement les effluents. Les galeries qu’ils
creusent dans le substrat assurent l’oxygénation indispensable aux bactéries
épuratrices qui prennent le relais.
CHAPITRE 2 : ASSAINISSEMENT COLLECTIF
A. Les eaux usées
A.1. Définition des eaux usées
Eaux produites par une activité humaine ou industrielle
On distingue :
• les eaux résiduaires urbaines : eaux vannes
• les eaux résiduaires industrielles
B. Le traitement des Eaux usées
On distingue 2 types de traitement :
• Les traitements biologiques
• Les traitements physico-chimiques
B.1. Les traitements biologiques
On utilise la propriété qu’ont les bactéries de consommer, pour leur
métabolisme, la pollution organique dissoute dans l ’eau. Pour assurer cette
épuration biologique, les bactéries nécessitent :
• un support
• de l’Oxygène
• le contact avec la matière organique
.
Le principe de fonctionnement d’une station d’épuration par boue activée à recirculation est repris dans le schéma ci-dessous.
a) LE DEGRILLAGE
Le système de dégrillage se définit par la taille des mailles ou l’espace entre 2 barreaux. Il peut être mécanisé
afin d’évacuer périodiquement les objets retenus au niveau de la grille, afin d’éviter une obstruction de
l’alimentation de la station ou rester manuel dans le cas de petites installations.
1.3 Système d’aération
Cv ≤ 𝟎, 𝟑
• A partir du temps de séjour de 24 h
VBA = Volume total journalier entrant
Exemple :
Charge hydraulique entrante :
- nb EqH : 2 000
- Eaux parasites 20 %
Volume journalier : 360 à 480 m3/j
DBO/5 à traiter : 120 kg/j ; Cv = 0 ,3
CHAPITRE 3 : ASSAINISSEMENT AUTONOME
3.1- Définitions
L’assainissement autonome ou assainissement individuelle ou encore assainissement non collectif est l’ensemble de
collecte, d’évacuation et d’élimination des excrétas et eaux usées d’une habitation.
3.2- Objectifs
L’assainissement non collectif vise donc à prévenir plusieurs types de risques, qu’ils soient sanitaires ou
environnementaux.

3.3- Facteurs limitant l’assainissement autonome


Plusieurs facteurs limitent l’amélioration des conditions de vie des populations à travers cet assainissement autonome
:
Facteurs socio-culturels : l’implication des populations aux projets d’assainissement, les croyances et pratiques
culturels, la défécation et l’hygiène est un sujet tabou qui se dit pas en public, la défécation est une pratique intime,
surtout pour les femmes, l’élimination des fèces appartient à la classe inférieure, le mode de nettoyage anal utilisé
Facteurs économiques : le revenu insuffisant des ménages qui ne leur permet pas d’accéder à des ouvrages
hygiéniques, Manque d’éducation en matière d’hygiène et de personne qualifiée sont également des contraintes.
Néanmoins plusieurs technologies de construction de latrine ont vu le jour dans les pays en voie de développement.

3.4- Notion de latrines et toilettes


Définitions
Les toilettes ou cabinets (cabinet d'aisance) sont un endroit aménagé pour permettre à un individu de s'y soulager de
ses déjections corporelles (uriner ou déféquer).
Le WC ou siège d'aisance, permet soit de s'asseoir, soit de s'accroupir pour recevoir et évacuer les déjections. Les
déjections peuvent être ensuite évacuées avec de l'eau vers les fosses, fosses septiques ou les égouts.
Les latrines désignent les toilettes les moins avancées, situées à l'extérieur de la maison. La distinction entre « toilettes » et
« latrines » n'est pas toujours très claire. Les principaux ouvrages constituant l’assainissement autonome sont les latrines et les fosses
septiques. Les formes actuelles des toilettes varient énormément selon les cultures. Ils existent une diversité des toilettes : les latrines
simples, les latrines ventilées, les toilettes à compost et autres toilettes écologiques, les urinoirs, les toilettes à la turque, etc.
La « latrinisation » est parfois employé pour désigner un programme incluant le développement des latrines.
Objectifs
Les latrines sont le mode d'assainissement de base le plus utilisé dans le monde. Le but d'une latrine est à la fois
d'assurer la santé de ses usagers en contenant ou en évacuant les excréments, et de protéger l'environnement.
Fonction d’une latrine
Une latrine a deux fonctions principales :
assurer la santé de ses utilisateurs en permettant l'évacuation des excréments de manière
hygiénique ;
assurer la protection de l'environnement en contenant les germes pathogènes excrétés. Une latrine mal entretenue a des
conséquences sur la santé publique, l'infrastructure urbaine et la dignité humaine. Une latrine permet de bénéficier d'intimité, de conserver une certaine
dignité, et est un signe de prestige. De même, disposer d'un type de latrine « améliorée » ou d'une toilette peut aussi donner un certain statut social.
Éléments constitutifs d'une latrine
Une latrine est composée de plusieurs éléments :
• Une fosse, dans le cas d'une latrine sèche, ou un système d'évacuation des excréta ; la fosse peut être renforcée ou
non, en béton ou en maçonnerie.
• Une dalle, en béton ou en bois, percée d'un trou et éventuellement recouverte d'un siège. Quand les personnes
s'accroupissent, des emplacements sont prévus pour poser les pieds et ne pas les salir.
• Une superstructure, qui dans sa forme la plus simple est constituée de branchages et de bâches, mais peut aussi
prendre l'allure d'une maisonnette en bois ou en briques. La superstructure est recouverte d'un toit et peut comprendre divers éléments tels
qu'une porte, un conduit de ventilation menant à la fosse, parfois une arrivée d'eau à l'extérieur. Une latrine peut posséder des éléments supplémentaires selon
son type : siphon hydraulique, parfois une chasse d'eau quand c'est possible, un emplacement de douche continu, ainsi que les systèmes d'évacuation des
excréta.
Les différents types de latrine
Les latrines peuvent être globalement classées selon trois critères :
• D'une part, si le dépôt des excréta se fait sur place ou si les excréta sont évacués ;
• D'autre part, si la fosse est sèche ou humide, donc s'il y a ajout d'eau aux excréta ou non.
• Ou encore si elles sont intégrées au bâtiment ou non

3.5 La latrine traditionnelle à fosse sèche


Description
Ce type de latrine est très utilisé dans les pays en voie de développement, en ville comme en campagne. Elle est la
forme la plus rudimentaire des latrines, constituée d’une simple fosse, et fermé autour. Les excréments tombent
directement dans la fosse par un simple trou. Les matériaux de nettoyage anal utilisés sont l’eau, le papier, carton ou
tiges. La ventilation est assurée par des trous en boite à lettre sur un côté supérieur du mur.
La fosse à une profondeur de 3-5m, couvert de tronc d’arbres et de terre pour les modèles simples, ou soit d’une dalle, soit de bois, soit de planches sur
lequel est perforé un trou de 80 à 90 cm de diamètre pour les modèles améliorés. Un abri assurant l’intimité de l’usager en parpaing, planche, paille, tôle ou
banco est réalisé tout autour. Le choix de l’installation dépendra du revenu et des habitudes de l’usager.
Fonctionnement
Deux processus réduisent l’accumulation des boues dans la fosse: la lixiviation et la dégradation des matières
organiques par l’action des microorganismes. L'urine et l'eau de nettoyage anal s’infiltrent dans le sol par le fond de
la fosse et du mur. Le taux d’accumulation moyen des boues varie de 60 à 90 litres par personne /an si des matériaux
de nettoyage tels que des feuilles, des journaux, et du papier de toilette sont utilisés. Pour une bonne profondeur, la
durée de vie d’une fosse peut aller jusqu'à 20 ans sans être vidées. Il est recommandé de réaliser une fosse à une
distance de 30m d’une source d'eau pour limiter l'exposition à la contamination biologique.
Les latrines traditionnelles sont appropriées pour les zones rurales, urbaines ou denses ou il est difficile de vidanger,
des zones ou l'eau est rare et là où le niveau de la nappe souterraine est bas. Elles ne sont pas appropriées aux sols
rocheux ou compacts (difficiles à creuser) ou pour les zones fréquemment inondées.

Latrines traditionnelle et santé des populations


L’usage des latrines traditionnelles réduit la défécation en plein air et permet de limiter les infections des maladies
liées aux excréta, pour peu qu'un entretien régulier soit effectué; cependant, elle pose toujours des problèmes
environnementaux et sanitaires :
• pollution des eaux souterraines par le lixiviat ;
• présence des mouches et d’odeurs ;
• prolifération d'insectes par la présence d’eau stagnée ;
• possibilité d’éboulement/débordement de la fosse pendant les inondations.
Les latrines traditionnelles devraient être construites à une distance appropriée des maisons pour
minimiser les nuisances des mouches et des odeurs pour assurer une convenance et un transport sûr.
Entretien
La latrine traditionnelle ne nécessite pas un entretien particulier au quotidien. Il suffira juste de garder le sol autour de la latrine propre, et de veiller à la
fermeture du trou par un couvercle lorsque la fosse n’est pas utilisée. Quand la fosse est pleine, elle peut être vidangée et réutilisée ou couverte de feuilles et
de terre et la mettre hors service. Un petit arbre peut être planté dessus pour indiquer la présence d’une fosse. Cette deuxième technique permet d'éviter des
vidanges coûteuses, tout en contenant des excréta, et reboisant une zone.
La vidange d’une latrine à simple fosse contenant des excréments pose des problèmes à cause des
germes pathogènes présents dans le dépôt des boues. Lorsque dans la zone, l’espace est disponible, il est conseillé de creuser une deuxième fosse pour une
nouvelle latrine. Si la fosse est étanche et qu’il manque d’espace, elle peut être vidangée et réutilisée. La vidange ne doit pas être manuelle, mais avec une
citerne à dépression. Les fosses ne doivent pas servir de dépôt des ordures ménagères et autres détritus. Mal conçues,
mal construites et mal entretenues, les fosses deviennent des foyers de transmission des maladies, peuvent être la cause de prolifération d’insectes et
propagation d’odeurs, elles risquent de s’effondrer et de contaminer les ressources en eau.
Avantages :
Coûte moins cher,
Construit en matériaux locaux,
Réalisable par l’usager,
Ne nécessite pas d’eau,
Facile à entretenir

Inconvénients:
- malodorante et attire les mouches et les moustiques si la fosse est humide,
- présence des vecteurs de maladies qui se reproduisent dans la fosse,
- nécessite l’ajustement d’un couvercle du trou quand elle n’est pas utilisée,
- mal construite et utilisation dangereuse,
- une fois la fosse pleine, elle est abandonnée au profit d’une autre à construire,
- risque de pollution de la nappe et difficulté de vidange.
L'utilisation très fortement répandue des latrines traditionnelles aux fosses extrêmement profondes
constitue un facteur énorme de contamination de la nappe phréatique, donc de pollution de l'eau.

3.6 Latrines améliorées

3.6.1- La latrine à fosse ventilée (V.I.P)


3.6.1.1- Composantes
La latrine VIP, encore appelée latrine à fosse auto ventilée ou latrine à aération améliorée est constituée d’un abri en mur - écran
pour l’usager servant à la protection contre les intempéries et préservation de l’intimité de l’usager. La ventilation est assurée
par un tuyau débouchant au-dessus du toit dont la partie supérieure est recouverte d’une grille anti-insecte. Cette ventilation
réduit considérablement la prolifération des mouches et odeurs. La fosse est couverte par une dalle portant le trou de défécation.
3.6.1.2 - Fonctionnement
Les principales caractéristiques du fonctionnement d’une V.I.P. résident dans les rôles de l’évent et la conception de la fosse
(fig. 7). La construction doit être de meilleure qualité et d’un d'entretien régulier.
L’évent
La fosse génère des gaz malodorants et corrosifs (odeurs soufrées) provenant des matières organiques contenues dans la fosse
qui doivent être évacués par une ventilation efficace. Sinon, ces gaz dégradent les matériaux (attaquent les bétons et parties
métalliques) et nuisent à sa longévité. Pour pallier à ce problème, il est impératif de prévoir un évent (colonne de ventilation). Le
tuyau de ventilation en plus d’évacuer les gaz, a pour rôle d’aérer la fosse par l’évacuation de l’air nauséabond; l’air favorisant
la décomposition de la matière fécale et de retenir les insectes et les mouches Cette colonne de diamètre 100 mm doit ressortir
en toiture. Un grillage en protège l'accès contre les mouches et moustiques.
La fosse
L’intérieur de la cabine doit rester sombre. L’urine, l’eau d’entretien et de lavage des dalles sont admises dans la fosse, ainsi que
les matériaux biodégradables et pas très encombrants utilisés pour le nettoyage anal. Cette quantité doit être maintenue au strict
minimum pour garder la fosse relativement sèche.
Deux phénomènes importants se déroulent alors dans la fosse et réduisent sa vitesse de remplissage:
- les parties solides sont décomposées par digestion biologique. Les gaz qui se forment, ainsi qu’une partie de l’eau évaporée
sont évacués par le tuyau de ventilation.
- les parties liquides des excréments s’infiltrent dans le sol si sa perméabilité le permet.
3.6.1.3 - Différents types de V.I.P
1. La latrine à fosse unique ou « SanPlat » (appellation anglaise) convient aux zones rurales et aux familles à faible revenu dans
les villes. une fois la fosse pleine, il est possible de la vidanger et la réutiliser. Le contenu récupéré peut être utilisé comme
fertilisant.
2. La latrine à double fosses alternantes appropriée aux zones urbaines et aux constructions définitives, sont utilisées
alternativement. Lorsque la première fosse est pleine, on commence à utiliser la deuxième jusqu’à remplissage. La première
peut être vidangée et en attente d’utilisation, le contenu sera utilisé comme amendement.

3. La latrine à fosses multiples (fig.10), qui n’est autre qu’une série de V.I.P. à double fosses pour les établissements et lieux
communautaires tels que: écoles, marché, établissement sanitaire, grande famille.
Avantages et inconvénients
Avantages
- absence d’odeurs dans la cabine,
- n’attire pas les mouches et moustiques (vecteurs de maladies),
- pas besoin d’eau pour fonctionner,
- reçoit tout matériau de nettoyage anal (solide comme liquide),
- construction et entretien faciles,
- relativement bon marché,
- au bout de 2 ans le contenu de la double fosse peut être utilisé sans traitement comme
amendement et en toute sécurité,
- moindres risques sanitaires
Inconvénients
- obscurité indispensable à l’intérieur de la cabine pour lutter contre les mouches,
- n’est pas anti-moustiques,
- fonctionne bien lorsqu’elle est convenablement orientée au vent,
- aucun obstacle (arbre et bâtiment) environnant ne doit dépasser l’évent.
Entretien de la latrine
Lorsqu’elles sont bien construites et bien entretenus, les latrines VIP résolvent tous les problèmes des latrines à simples fosses,
sauf celui des moustiques (R. Franceys, 2005). L’installation accepte tous les moyens de nettoyage anal sans risque
d’obstruction. L’entretien consiste à maintenir la cabane propre, à garder la porte fermée et vérifier que les grillages anti-
mouches ne soient ni obstrués, ni déchiré. Il est recommandé de verser une fois par an de l’eau dans l’évent pour éliminer les
toiles d’araignée.

3.6.2- La toilette à chasse manuelle (T.C.M)


3.6.2.1- Composantes
Une TCM est une latrine à fosse humide, constituée d’une cuvette et d’un siphon installé sous la dalle. La cuvette de la latrine
est posée sur le sol au-dessus du siphon pour recevoir les urines et excréta. Le siphon est relié à une fosse à l’aide d’une conduite
en PVC de diamètre100mm. Le siphon installé constitue un joint d’étanchéité par lequel on chasse les excréments par une
quantité d’eau suffisante pour expulser les solides dans la fosse et rétablir le niveau du siphon. La présence du siphon empêche
les mouches, les moustiques et les odeurs de remonter de la fosse à la latrine

Elle offre de meilleures conditions hygiéniques et est adaptée pour les zones ou les individus disposent d'une alimentation en
eau provenant d’un puits, d’une borne fontaine et utilisent de l'eau pour le nettoyage anal; les objets volumineux ne pouvant pas
passer.
La fosse peut être placée à l'écart de la superstructure ou se trouvant en dessous du siphon. La latrine peut être reliée à une fosse
septique ou à un réseau d’égout. Le choix de la fosse septique rend le fonctionnement plus pratique pour l'utilisateur (mais
nécessite une vidange).

3.6.2.2 - Principe de fonctionnement


Après chaque usage, la chasse doit être tirée ou qu’une petite quantité d’eau soit versée dans la cuvette pour évacuer les
excréments. Elle entraîne les excréta dans la fosse ou fosse septique par l’intermédiaire du siphon et du tuyau d’amenée. Deux
phénomènes ont lieu dans la fosse pour réduire le taux d’accumulation des boues, la dégradation et l’infiltration :
1. les matières solides sont digérées biologiquement par les bactéries présentes dans la fosse.
Les gaz produits s’y diffusent également.
2. l’eau de chasse (2 à 3litres), de nettoyage de la latrine, et les parties liquides des excréta s’infiltrent dans le sol.
On considère qu'une latrine est pleine lorsque le niveau arrive à 50 cm du sommet de la fosse. La fosse pleine peut être vidangée
et réutilisée, ou mise hors service pendant environ deux ans, le contenu devient un humus organique riche pouvant être manipulé
en toute sécurité (peut servir d'engrais).
Les boues de vidange pouvant être utilisé comme engrais en agriculture. Le taux d’accumulation des boues varie entre 40 litres
par personne et par an si de l'eau est utilisée pour le nettoyage anal. Il est faible à cause de l'infiltration dans le sol de la partie
humide.
3.6.2.3- Principaux types de T.C.M
Les différentes familles de T.C.M sont définies par les conditions de fonctionnement des fosses:
1. Les T.C.M. à fosses humides
2. Les T.C.M. à fosses sèches
Il existe dans chaque famille trois types de T.C.M. exécutables en fonction de l’espace disponible, du site et du nombre
d'usagers :
La T.C.M. à fosse unique (fig. 13)
La T.C.M. à fosse double alternantes (fig. 14)
La T.C.M. à fosses multiples alternantes (fig. 15)
Les WC avec chasse sont particulièrement consommateurs d’eau. Ainsi, à chaque chasse, au moins dix litres d’eau potable s’en
vont dans la canalisation. D`important volume d’eau utilisé pour évacuer seulement une très petite quantité de matière fécale.

Avantages et inconvénients
les avantages:
- bon marché à la réalisation (mais plus chères que les VIP),
- éloigne mouches et moustiques,
- absence d’odeur dans la latrine
- offre une solution à long terme au problème d’évacuation des excréta
- système évolutif: possibilité de raccorder la toilette à un réseau d’égout
- construction simple et entretien de la cuvette facile,
- installation possible à l’intérieur des habitations,
- possibilité de recyclage des ressources
les inconvénients:
- nécessité permanente d’évacuer les excréments,
- nécessité d’une faible quantité d’eau (2 - 3 litres d’eau suffisent pour une chasse)
- se bouchent facilement par l’emploi des matériaux solides pour le nettoyage anal,
- risque de pollution de la nappe.
Entretien de la T.C.M
La T.C.M. demande peu d’entretien:
1. laver quotidiennement avec une petite quantité d’eau, le plancher de la latrine et la cuvette,
2. prévoir en permanence dans la latrine, un seau d'eau d'une capacité minimum de 2 Litres.
3. déféquer aussi près que possible du centre d'ouverture du siphon.
4. humidifier légèrement avec de l’eau, avant chaque utilisation, la surface de la cuvette pour faciliter le glissement des
excréments afin qu’ils évitent de se coller à la surface.
5. empêcher la pénétration dans la fosse des eaux usées provenant des bains ou de la cuisine ou les eaux de pluies
6. Ne pas jeter les déchets solides dans la cuvette pour éviter qu’elle s’obstrue.

3.6.3 Les cabinets d’aisance à compost


3.6.3.1 - Principe de fonctionnement général
Les toilettes à compost assurent une collecte conjointe des urines et des fèces et un traitement des matières par compostage. Ce
mode de fonctionnement est généralement associé à un ajout plus ou moins fréquent de litière carbonée (cendre ou matière
végétale) aux excréta, celle-ci permettant d’absorber les urines et d’améliorer le processus de compostage (B.BERNE, 2010).
Le processus de compostage peut se dérouler au niveau de la toilette, à l’intérieur des réceptacles des matières (on parle alors de
toilette à compostage continu), ou uniquement sur une aire de compostage extérieure, après que les matières aient été vidangées.
La décomposition des résidus organiques se fait naturellement au repos pendant une période pour assurer la destruction des
germes pathogènes, et la récupération de l’humus se fait sans danger pour servir d’engrais.
3.6.3.2- Principaux types de latrines
Il existe deux types de latrines à compostage:
les latrines à compostage en continu, utilisant les bactéries aérobies. Elles comportent des compartiments en pente, étanches à
l’eau, d’environ 3m de long. Les excréta tombent d’une toilette, les déchets organiques de la cuisine et du jardin y sont jetés par
une ouverture séparée. L’air est ventilé à travers le tas de déchets et le tuyau d’évent pour empêcher l’anaérobiose et l’humidité.
Au fur et à mesure que les nouveaux matériaux sont déversés dans la chambre, le matériau ancien se décante vers le fond, puis
glisse dans un compartiment plus petit ou on l’enlève régulièrement. Ce type de latrine réussi mieux dans les pays développés à
cause de son prix élevé et de son exploitation délicate. Elle a été adaptée en Afrique avec des matériaux locaux en utilisant des
fosses en béton ou en moellons et sable. L’humidité est difficilement maîtrisable et les mouches et odeurs sont souvent gênant.
Les latrines à compostage à deux compartiments, utilisant les bactéries anaérobie. Le système consiste à étaler dans l’une des
chambres une couche de matériau organique absorbant (terre sèche) sur laquelle les individus déféqueront. Après chaque
utilisation, une couche de cendre sera versée pour recouvrir les fèces. Au trois quart de remplissage, le contenu sera nivelé à
l’aide d’un bâton et on achève le remplissage avec de la terre sèche et on scelle le trou. Pendant que le contenu du premier
compartiment se décompose par voie anaérobie, le deuxième sera mis en service. Lorsque le deuxième sera plein (après deux
ans pour éliminer complètement les germes pathogènes), le premier sera vidé, remis en service et son contenu utilisé comme
amendement.
3.6.3.3 - Caractéristiques générales des cabinets à compost
Pour que les dispositifs à compost puissent fonctionner efficacement, il faut que les microbes qui assurent la digestion et la
décomposition des matières organiques disposent d’une base nutritive correctement équilibrée. Ces microbes ont besoin de
carbone pour couvrir leurs besoins énergétiques et d’azote pour former les protéines nécessaires à leur croissance.
Par conséquent, pour équilibrer le rapport carbone / azote, un apport de carbone organique sous forme de feuilles, d’herbes ou
d’autres matériaux facilement compostables est nécessaire.

Pour réduire l’acidité et les odeurs et accélérer le processus de compostage, de la cendre de bois peut être ajouté dans la fosse.
L’humus produit par les toilettes à compost fonctionnant correctement est un matériau foncé, friable et inoffensif, ressemblant
plutôt à une bonne terre organique légèrement humide.
3.6.3.4- Avantages et inconvénients
Avantages
Les toilettes à compost ne fonctionnent pas avec de l’eau. Le lavage anal est proscrit, car le compostage est plus efficace si la
matière organique est légèrement humide mais non mouillée: maintenir l’humidité dans la fosse à sa valeur optimale de 40-60%.
Les fosses à compost peuvent être construit avec des fosses enterrées ou non. Elles peuvent également être construites sur un
terrain rocheux. Le risque de pollution du sol est moindre.
Contraintes
Il faut disposer localement de quantités substantielles de matières organiques biodégradables.
La maîtrise de l’humidité est très difficile. Humide, la chambre devient malodorante et difficile à vidanger.
La toilette exige une maintenance très soignée, et les usagers doivent être intéressés à la production et à l’utilisation du
compost. A défaut, le contenu de la latrine peut facilement devenir trop humide et favoriser la prolifération de mouches.
Si les déchets ne sont pas stockés pendant une durée suffisante, les agents pathogènes persisteront dans le compost et
menaceront la santé des personnes qui doivent le manipuler.
Aspects sanitaires
La ventilation de la fosse réduit les mauvaises odeurs et la prolifération des mouches. A condition que le siège à la turque soit
maintenu propre, ils ne font courir aucun risque appréciable à la santé.
Si la capacité de chaque fosse permet le stockage des excréta pendant au moins un an, l’humus obtenu peut être manipulé et
utilisé en agriculture en toute sécurité car il ne contient qu’un petit nombre d’œufs d’ascaris viables.
Fig.3 - Cabinet d’aisance à compost en continu
3.6.4 Le cabinet V.I.P. à puisard (fig.16)
Les matières fécales fraîches arrivent dans la fosse au-dessus d’une couche de boues flottantes,
donnant ainsi un effluent clair et fluide.
Ce cabinet présente les avantages suivants:
- peut recevoir de plus grandes quantités d’eau
- la digestion des effluents se fait plus efficacement
- l’effluent est suffisamment liquide pour être évacué à l’aide d’une pompe
- l’on peut y intégrer une douche et le système est évolutif.

3.6.5 - Les fosses à niveau constant


Les fosses à niveau constant ou cabinet à eau, sont constituées d’un réservoir étanches sous une dalle. Cette dalle est munie d’un
tuyau de descente dont l’extrémité plonge dans l’eau de la fosse pour former une fermeture hydraulique simple qui empêche la
remontée des mouches, moustiques et odeurs. Les excréments tombent dans le réservoir par l’intermédiaire du tuyau. Le
réservoir fonctionne comme une fosse septique et l’effluent s’infiltre dans le sol par un puisard.
Avantages :
installation possible à l’intérieur de la maison ;
peu de problèmes d’odeurs et d’insectes ;
risques sanitaires minimum,
faibles coûts annuels,
Inconvénients :
la construction de cette fosse requiert un savoir-faire à cause de son étanchéité,
difficulté de maintenir continuellement la fermeture hydraulique,
disponibilité d’eau à proximité,
nécessite une vidange régulière des boues
3.6.6 - Le cabinet ATIR
Dans ce cabinet, les excréta sont évacués dans la fosse par une goulotte située sous l’orifice de la dalle. Le cabinet est équipé
d’un tuyau de ventilation afin de minimiser les problèmes d’odeurs et d’insectes.
Avantages:
- la fosse est plus grande et a donc une plus longue durée de vie que les V.I.P.
- la fosse est décalée et peut facilement être vidangée
Inconvénient:
- la goulotte est vite encrassée par les excréments, qui dégagent des mauvaises odeurs et attirent les insectes.

3.6.7 Les toilettes publiques


Les toilettes publiques sont des latrines aménagées dans des lieux d’activité publique. Elles sont en générale réalisées par la
municipalité et gérées soit par cette municipalité ou des organismes privés.
Elles sont rencontrées dans les lieux publics (marché, villes, etc), les bars et restaurants, et dans certains transports en commun,
trains et avions, etc. Leur usage est selon les cas libre ou réglementé.
Lorsqu’elle est à usage règlementé, une personne peut être préposée à l'encaissement d'une redevance, dans d'autre cas un
système d'encaissement automatique. Dans les bars et restaurant, l'usage veut généralement qu'on consomme pour profiter des
toilettes.
Les latrines publiques ont la possibilité d’épouser deux aspects : le premier est l'alignement d'une série de cabines individuelles
groupées en un seul lieu, type courant dans les écoles où un grand nombre d'usagers est susceptible d'utiliser les latrines en
même temps. L'autre type consiste à avoir un seul local divisé en deux parties (hommes et femmes), chacune comportant
plusieurs sièges ou emplacements sans que leur utilisation ne soit forcément très intime. Ce type est plus couramment vu
près des marchés, dans les bars ou restaurant.
L'installation d'une latrine publique a pour but de servir un maximum de personnes par un investissement minimal sur un espace
moindre. Les latrines publiques souffrent d'un problème de gestion : pour qu'elles restent utilisables, il faut qu'un nettoyage
régulier soit fait par une organisation quelconque.
Dans les pays en développement, il est très fréquent de voir des latrines publiques inutilisables à cause d'un manque d'entretien.

3.7- Inconvénients généraux des latrines


A l’exception des latrines à fosses étanches, toutes les autres présentent un risque de pollution de la nappe phréatique. Il est
difficile de réaliser une latrine en terrain très dur. Une latrine fonctionne mal en terrain imperméable.
D’une manière générale, le risque de pollution bactériologique de la nappe phréatique à partir des latrines augmente en passant
de la structure sédimentaire plastique (sables, sables argileux, argiles et marnes, argiles calcaire.) aux formations fracturées ou
fissurées. Au niveau de la nappe phréatique, le risque augmente quand la profondeur diminue.
Emplacement des installations d’évacuation des excrétas
L’emplacement des installations d’évacuation des excréta par rapport aux sources d’approvisionnement en eau potable doit obéir
aux règles suivantes:
1. éviter d’installer les latrines ou autres installations d’évacuation des excréta en amont d’un puits;
2. prévoir entre le puits et la latrine une distance d’au moins 15 m;
3. le fond de la latrine doit être situé à 1,50 m au moins au-dessus de la nappe aquifère, à condition que le sol soit homogène.
Mouvement de la pollution dans un sol sec
Dans un sol sec, il se produit une migration relativement faible de substances chimiques et bactériennes : Latéralement, il n’y a
pratiquement aucun mouvement et, dans le cas d’une lixiviation excessive (rare dans les cabinets), la pénétration verticale est
d’environ 3 m seulement. Lorsque la pollution n’atteint pas l’eau souterraine, il n’y a pratiquement aucun danger de
contaminer les réserves d’eau
Distribution des pollutions bactérienne et chimique dans le sol à partir d’une latrine
La distribution et la migration maximale de la pollution bactérienne et chimique du sol en sens aussi bien vertical qu’horizontal,
sont décrites dans les figures ci-contre :

3.8- Comparaison de quelques latrines

3.9. Fonctionnement et entretien des installations sanitaires

9.1- Fonctionnement
Les systèmes de traitement sont différents et sont réalisés selon des techniques qui dépendent de la nature du sol, de la taille de
l’habitation, de la pente, de l’espace disponible, de la perméabilité, de l’existence d’un puits à proximité, de la présence de
nappes superficielles, etc. Pour être durable, un système d'assainissement doit être seulement économiquement viable,
socialement acceptable et techniquement et institutionnellement approprié. Il devrait aussi protéger l'environnement et les
ressources naturelles.
Les dispositifs de traitement existant sont: les fosses septiques, les fosses toutes eaux, les tranchées d'épandage, les lits
d'épandage, les filtres à sable verticaux drainés ou non drainés, les terres d'infiltration non drainés ou filtrants.
Une filière d'assainissement autonome est constituée par un ensemble de dispositifs réalisant
les étapes de collecte, de prétraitement, d'épuration et d'évacuation des eaux usées domestiques.
Le système de traitement se déroule en 3 étapes:
- Un collecteur des eaux usées,
- Une fosse pour le prétraitement,
- Un système de rejet dans le sol

a) La collecte
Toutes les eaux usées produites dans l’immeuble provenant des WC, des cuisines, des salles de bain, des leviers et buanderies
sont collectées par une canalisation principale à partir des points d'eau de l'immeuble. Ces eaux sont dirigées vers un système de
prétraitement.
Pour permettre une évacuation rapide des eaux usées et excrétas, les conduites doivent avoir un diamètre de 100 mm au
minimum. Une pente variant de 2 à 4 % est acceptable pour éviter toute stagnation et colmatage. Les collecteurs les plus
classiques sont de forme circulaires, ovoïdes ou à banquettes. Les matériaux peuvent être en béton armé ou non, en amiante-
ciment, en PVC, en grès ou en fonte.
Il est aussi recommandé d'éviter autant que possible les coudes à 90° et de les remplacer par des coudes à 45°. Il est
recommandé de collecter les eaux vannes (WC) le plus directement possible, les risques de colmatage étant surtout sur ce réseau
b) Le prétraitement
Le dispositif de prétraitement reçoit l'ensemble des eaux usées en sortie d'immeuble (eaux vannes et eaux grises). Les eaux usées
collectées contiennent des particules solides et des graisses qu’il faudra nécessairement traitées. Il a pour rôle de retenir et de
décanter les matières solides et les déchets flottants des eaux usées. Le prétraitement se déroule soit par :

- une fosse ‘’toutes eaux ‘’ ou fosse septique;


- une installation d'épuration biologique à boues activées ;
- une installation d'épuration biologique à cultures fixées.

En Afrique, le système le plus couramment utilisé est la fosse septique. La fosse septique est conçue uniquement pour recevoir
des eaux vannes en provenance des sanitaires et les eaux ménagères sont directement déversées dans le système de traitement.

Dans la fosse toutes eaux, les particules solides se décantent au fond pour former des boues, et les graisses, huiles et autres
matériaux plus léger que l’eau surnage et constituent une couche d’écume.
Les eaux sont envoyées dans l’ouvrage de traitement qui s’élimine par infiltration. Il est conseillé d’installer en amont de la
fosse un bac à graisse, pour retenir les matières grasses. A la sortie d'un prétraitement, l'effluent est simplement décanté et
liquéfié il est encore chargé aussi bien en polluant organique qu'en germes pathogènes. La fosse n'assurant qu'une fonction de
pré-traitement, seulement 30 % de la pollution initiale est détruite. La fosse toutes eaux génère des gaz malodorants et corrosifs
qui doivent être évacués par une ventilation efficace, située au-dessus des locaux d'habitation et doit avoir un diamètre d'au
moins 100 mm. Elle permet d’évacuer les gaz produits dans la fosse. L'entrée d'air est effectuée sur la canalisation de chute des
eaux usées : ventilation primaire.
La fosse toutes eaux est posée horizontalement sur un lit de pose (lit de sable ou sable stabilisé). Le sable stabilisé est un
mélange à sec de 200 kg de ciment avec 1 m3 de sable pour la pose d'un ouvrage en sol difficile (imperméable, argileux, ou
nappe proche).
- Préfiltre
Un préfiltre peut être installé en aval de la fosse ou incorporé à la fosse, pour retenir les grosses particules qui ne se sont pas
décantées dans la fosse et évite ainsi tout risque de colmatage du système de traitement. La pouzzolane est généralement utilisée
comme filtre à particule.
- Bac dégraisseur
Le bac dégraisseur, situé en amont de la fosse, il permet la rétention des matières solides, graisses, huiles et flottants contenues
dans les eaux ménagères. Son usage est nécessaire en cas :
- d'importants rejets de graisse (restaurants, hôtels) : La présence excessive de graisses et huiles est
susceptible de provoquer des dépôts préjudiciables à l'acheminement des effluents ou au
fonctionnement du dispositif de traitement.
- la fosse est à plus de 10 mètres de l’habitation : Il permet d'éviter le colmatage des graisses dans la
tuyauterie.
Dans la mesure du possible, sa mise en place est à éviter afin de limiter la charge d'entretien du matériel. Sinon, il doit être
installé à moins de 2 m de l'habitation et placé avant la fosse toutes eaux. Son volume minimal est de 200 litres s'il collecte les
eaux de cuisine seules, et de 500 litres s'il collecte toutes les eaux ménagères.
c) Traitement des effluents
Chaque type d’épuration est adapté au type de sol et à la taille de l’habitation. Le traitement peut se faire par infiltration des
eaux dans le sol (sol suffisamment perméable) ou dans un massif de sable (perméabilité insuffisante) ou par une évacuation
superficielle. Le système de traitement le plus couramment utilisé en Afrique est le puisard ou puits perdu. Le puisard est réalisé
et installé dans le sol naturel. Le dispositif est constitué de tuyau et de moellons. Le traitement, par infiltration naturel ou par sol
reconstitué, permet d’éliminer la pollution restante des eaux usées par l’action des microorganismes contenus et qui s'y
développent naturellement.
Cette filière assure une épuration satisfaisante des effluents prétraités et une dispersion efficace dans le sol. L’action des
microorganismes assure la dépollution des eaux usées avant dispersion par écoulement dans le sol. Le traitement peut être aussi
réalisé par tranchées d'épandage souterraines lorsque les caractéristiques du site les permettent, sinon par lit filtrant drainé avant
évacuation des eaux traitées dans le milieu superficiel.
d) L'évacuation des effluents
Elle est effectuée :
par infiltration des eaux dans le sol. L’eau infiltrée ne pollue pas la nappe souterraine, par conséquent la protection des eaux
souterraines est assurée, sauf situation hydrogéologique particulière,
exceptionnellement par rejet vers le milieu hydraulique superficiel.

3.9.2 Entretien
Le dispositif d’assainissement autonome doit être entretenu régulièrement. L’entretien du dispositif est à la charge du
propriétaire de l’habitation. Chaque occupant a pour obligation d'assurer l'entretien de la fosse toutes eaux ou de la fosse
septique et du bac dégraisseur.
En réalité, à une hauteur de boues, ne dépassant pas 50% du volume utile, la fosse doit être vidangée. L’estimation de la hauteur
des boues étant difficile, il est recommandé une fréquence de vidange des matières accumulées dans la fosse septique d’environ
tous les 4 ans et dans le bac tous les ans minimum. Egalement, il est important de vérifier tous les six mois le non colmatage du
bac à graisse.
3.9.3 Conditions générales de mise en place d'un dispositif
Etude de mise en place d'un dispositif
Avant la mise en place d’un système d’assainissement autonome, une étude de faisabilité doit être menée. Cette étude conduit à
préconiser et dimensionner la meilleure solution d’assainissement autonome à mettre en place, sur la base d'investigations
géologiques et d'essais d'infiltration. Cette étude comporte les étapes suivantes :
Préparation des reconnaissances : recherche documentaire, description succincte du contexte géologique, topographique,
hydrogéologique et hydrographique.
Reconnaissances géologiques par sondages : Les sondages sont poussés jusqu'à environ 2,5 m de profondeur, voire plus
dans certains contextes géologiques, (ou moins si le substratum rocheux est peu profond).
Tests d'infiltration : réalisation de 3 essais d'infiltration de type Porchet.
Résultats, rapport : synthèse des résultats, définition et dimensionnement de la filière d'assainissement à mettre en place
avec schémas descriptifs, rédaction puis édition du rapport.
Implantation du dispositif
Le dispositif d'assainissement doit être situé hors des zones destinées à la circulation et au stationnement de tout véhicule, hors
cultures, plantations et zones de stockage de charges lourdes. Il doit respecter une distance minimale de :
- 35 m par rapport à un puits ou tout captage d'eau potable ;
- 5 m par rapport à l'habitation ;
- 3 m par rapport à une clôture de voisinage ou un arbre.
Exécution des travaux et terrassement
Le terrassement est interdit lorsque le sol est détrempé. Les fouilles vides ne doivent pas rester à ciel ouvert par temps de pluie.
Le système d'assainissement ne doit pas être exécuté trop profondément, pour permettre aux bactéries épuratrices du sol de
capter l'oxygène pour se développer et épurer efficacement les eaux.
Remblayage final
Il doit tenir compte des terrassements du sol afin d'éviter tout affaissement ultérieur (ne pas compacter). Pour assurer une
aération suffisante du sol et faciliter l’entretien des conduites, les tuyaux devront être enfouis au plus près de la surface. Un
remblaiement minimum de 20 centimètres de terre végétale (décapée au début des travaux et stockée séparément des déblais)
suffit à les protéger. Les terres argileuses sont à proscrire. Tout revêtement bitumé ou bétonné est interdit
3.10 - Etude D’une Fosse Septique Et Boues D’épuration

I- Etude d’une fosse septique


I.1- Définitions
Une fosse septique est un dispositif de décantation enterrée étanche qui reçoit les eaux vannes (WC) d’une habitation.
Les eaux vannes arrivant dans la fosse par un tuyau de chute sont traitées par séparation des matières solides et des flottants. Les
matières solides retenues sont décantées et forment un dépôt boueux qui se minéralisent. Les effluents septiques débarrassés de
leurs matières solides sont dirigés vers le dispositif de traitement (puisard). La décantation des matières solides protège les
tuyaux contre un risque de colmatage.
La fosse septique fonctionne comme un processus de digestion anaérobie. Les bactéries sont apportées naturellement par les
matières fécales et sont présente à quantité suffisante pour assurer la dégradation partielle de ces matières fécales.
L’épuration dans la fosse septique est une technique d’épuration efficace qui garantit une bonne élimination de la pollution, et
contribue à protéger le milieu naturel (cours d’eaux et nappes phréatiques).
I.2- Description de la fosse septique
Matériau
La fosse septique est généralement construite par le matériau ciment. Le fond est généralement en béton non armé,
suffisamment épais pour résister à la poussée d’Archimède lorsqu’elle est vide. Pour un sol médiocre, il est important de réaliser
le fond en béton armé. Les parois en brique ou en pierre enduit au mortier de ciment pour assurer l’étanchéité. Le couvercle
composé d’une ou plusieurs plaques amovibles est en béton armé, pour résister aux charges qui pourraient lui être imposées.
Taille minimale
Une fosse septique est équipée de deux à trois compartiments. Lorsqu’elle est équipée de deux compartiments, il est
recommandé que le premier occupe 66% du volume total ; alors que lorsqu’elle est équipée de trois compartiments, le premier
n’occupera pas plus de 50% du volume total; le volume restant étant réparti en parts égales entre le deuxième et le troisième
compartiment. Le volume total de la fosse septique varie entre 250 et 300 l.
La hauteur d'eau minimale à l’intérieur des compartiments ne doit pas être inférieure à un mètre. Elle varie entre 1,2 et 1,7 m, un
espace de sécurité de 0,3 m étant conservé dans la partie supérieure.
La largeur minimale d'une fosse est de 60 cm. Les fosses les plus petites font 1 m3, les plus grandes 100 m3. La longueur totale
de la fosse doit être comprise entre deux et trois fois la largeur des compartiments.
Une pente de -25 % doit être prévue pour assurer une répartition des boues La pente doit être descendante vers l’entrée pour
deux raisons : l’accumulation des boues est plus importante au plus proche de l'entrée et la pente favorise le mouvement des
boues vers l’entrée lors de la vidange. Le stockage des premières boues se fait grâce à la pente du radier dans le premier
compartiment. Les autres compartiments auront un radier plat.
Éléments clé du fonctionnement
La structure de la fosse doit demeurer hermétique. Il faut éviter d’y déverser de grandes quantités d’eau de javel.
Pour éviter de possibles pollutions, la fosse doit toujours être située plus bas que les puits et les sources d’eau potable se
trouvant à proximité et, au minimum, à une distance de 30 m de ceux-ci.
Rendements moyens d’épuration
DBO5 20-30 %
DCO 20-30 %
NPK 10-20 %
Pt 0-5%
Coliformes Fécaux 50-75 %

I.3- Description du processus


Le dispositif d’une fosse septique est compartimenté en deux ou trois compartiments disposés en série. La disposition la plus
courante est celle de deux compartiments.
Les effluents provenant des canalisations de collecte arrivent dans la fosse par des tuyaux de drainage de grand diamètre (au
moins 100 mm pour éviter les remous en entrée) avec une faible pente (0,5 %) et se jette dans le premier compartiment par
tuyau immergé ou déflecteurs plongeant de 45 cm sous le niveau d'eau et dépassant d'au moins 15 cm.
Le tuyau immergé évite la perturbation des boues en décantation par les effluents, de la séparation des matières solides et
liquéfaction par digestion de bactéries anaérobies.
Pour les fosses de moins de 1,2m de largeur, un simple tube en T ou un déflecteur inclus dans la paroi suffit. Le déflecteur
empêchera les boues de se remettre en suspension et de sortir de la fosse.
Pour les fosses supérieures à 1,2m de large, il est conseillé d’utiliser un déversoir sur toute la largeur qui permettra un débit
régulier réparti sur toute la largeur.
Compartiment 1
Dans ce compartiment, se produit la sédimentation, la digestion et le stockage des solides en suspension de l’eau résiduaire.
Sédimentation : Au fur et à mesure que les excréta se déposent, leur volume et leur masse diminuent par sédimentation.
Digestion et solidification : Dès que les excréta sont déposés, la décomposition commence par
l’action des bactéries en absence d’oxygène. Pendant cette phase, la matière organique dégradée est transformée en eau et en
gaz. Les boues déposées au fond tendent à durcir sous le poids du liquide et des matières solides qui les surmontent. L’usage de
quantité importante de désinfectant tue les bactéries, ce qui inhibe le processus.
Durant la dégradation anaérobie des boues décantées, les bulles de gaz qui se dégagent perturbent l’écoulement et gênent la
sédimentation normale des solides.
Stabilisation du liquide : Le liquide des fosses septiques subit des modifications chimiques, mais les germes pathogènes ne
disparaissent pas. Les effluents sortant de la fosse septique ne doivent pas être utilisés en agriculture, ni les déchargés dans les
canaux parcequ’ils constituent une source d’infection du fait de leur contenu en germes pathogènes.
Compartiment 2
L’eau clarifiée contenant les flottants passe dans le second compartiment où a lieu une sédimentation de solides mais en quantité
moins importante. Le passage de l’effluent du premier compartiment au second se fait par une cloison (fentes ou petites
longueur de tuyau) dite siphoïde au-dessus du dépôt bloquant les flottants et garantissant aussi la tranquillisation. L’effluent
sortant est rejeté dans des puits d’infiltration ou de tranchée de drainage pour élimination. Pour la sortie des effluents, le même
système de tube en T ou de déflecteur peut être utilisé.

Pendant le processus anaérobie, les gaz sont produits et doivent s’échapper par un évent à sa
partie la plus haute. Sinon, on installera un évent à sortie grillagée sur la fosse elle-même.
Compartiment 3
Dans le cas où la fosse septique est équipée d’un troisième compartiment, un certain traitement secondaire y est, en outre,
obtenu.
I.4- Avantages et inconvénients
Avantages
Consommation énergétique nulle,
Réalisable par l’usager,
Donne à l’usager un confort de WC,
Faible impact visuel, installation enterrée
Inconvénients
- Coûts d’investissement et d’exploitation élevés. L’extraction périodique des boues digérées constitue la principale tâche
d’exploitation ;
- Nécessite une vidange régulière des boues qui doivent être manipulées avec précaution ;
- Faibles rendements en réduction de charge organique et en abattement de pathogènes, elles requièrent donc des traitements
secondaires ;
- Génération de mauvaises odeurs si elles ne sont pas entretenues correctement
- Nécessite une bonne quantité d’eau canalisée pour chasser tous les déchets par les canalisations qui les alimentent ?
I.5- Entretien de la fosse
L’entretien consiste à vérifier régulièrement s’il y a lieu de vidanger la fosse et si l’entrée ou la sortie ne sont pas colmatées. La
vidange doit avoir lieu lorsque les boues occupent la moitié de la fosse.
La meilleure façon de vidanger la fosse est d’utiliser une citerne à dépression, qui aspire les boues au moyen d’un tuyau flexible
relié à une pompe à vide. La vidange manuelle est préconisée lorsqu’on ne dispose pas de citerne, mais elle n’est pas sans risque
pour la santé des exécutants. La fosse ne doit être ni lavée, ni vidangée complètement. On laissera un peu de dépôt pour assurer
la continuité de la digestion.
II- Etude du puits d’infiltration
II.1- Définition
Placé à l'aval d'une fosse septique, le puits perdu est un dispositif de traitement mis en œuvre chaque fois que les caractéristiques
du terrain le permettront (pente du terrain inférieure à 5 %, surface très faible, perméabilité satisfaisante,...).
II.2- Caractéristiques générales
Un matériau granulaire (moellons, briques ou graviers) de plus de 50 mm de diamètre rempli la fosse. L'épuration est réalisée
par les micro-organismes fixés autour des granulats. Le sommet de la fosse devra être construit en maçonnerie de briques ou
parpaings rejointoyés au mortier, formant un anneau et servant de support solide pour la couverture. La couverture sera
confectionnée en béton armé de forme circulaire ;
Les effluents prétraités sont dispersés dans le puits de grande profondeur, permettant leur infiltration lente dans le sol en place et
leur épuration par les moellons et les micro-organismes du sol
fixés autour des granulats. L'évacuation des eaux traitées se fera par infiltration dans le sous-sol.
Lorsqu’on veut éliminer une grande quantité d’effluents, il serait plus économique de réaliser les tranchées de drainage.
II.3- Vitesse d’infiltration
La vitesse d’infiltration des effluents est fonction du type de sol, du niveau de la nappe phréatique et de la porosité du terrain.
Il se forme souvent une mare de liquide stagnant lorsque le puits perdu reçoit également des eaux ménagères. Les germes
pathogènes sont complètement éliminés par l’action des bactéries du sol.
II.4- Dimensions
Diamètre : 1,00 – 2,50 m
Profondeur : 2,00– 5,00 m
II.5- Mise en œuvre
- Réaliser une excavation à fond plat sur une profondeur choisie,
- Scarifier le fond de fouille et les parois du puits sur 2 cm de profondeur,
- L'aération du puits est réalisée par la crépine disposée au milieu du puits;
- Etaler du fond de fouille vers le haut, une couche de matériaux de gravillons sur toute la profondeur,
- Emmancher le tuyau entre le puits et la fosse septique ;
- Recouvrir le système par un couvercle étanche à l’air, en béton armé de 0,10m d'épaisseur.
Le matériau de remplissage doit être lavé de façon à éliminer les fines qu'il contient et stable à l'eau.
Les tuyaux sont rigides, munis d'orifices ou de fentes régulièrement espacés permettant le passage des eaux prétraitées dans le
système de traitement. Le diamètre intérieur doit être de section maximum de 100 millimètres.
II.6- Risques de pollution des eaux souterraines
Les effluents des fosses peuvent contenir des germes pathogènes et des substances chimiques susceptibles de contaminer les
eaux souterraines. Parmi les substances chimiques qui apparaissent dans les eaux usées d’origine domestiques, seuls les nitrates
représente une menace sérieuse pour la santé. Les fuites d’eau dans les canalisations peuvent surgir lorsque les canalisations sont
pleines, en mauvais état ou fissurées.
En général, les effluents qui traversent un sol insaturé sont purifiés par la filtration, ainsi que par des processus biologiques et
d’adsorption. Le passage des polluants provenant des fosses diminue à mesure que les pores s’engorgent Les virus, à cause de
leur petite taille sont peu affectés à la filtration. Les virus et bactéries résistent moins au milieu sec, dans les sols sableux et à
hautes températures.

II.7- Entretien
Les pores du sol finissent par être colmatés par les effluents, ce qui peut ralentir et même arrêter toute infiltration. L’obstruction
peut provenir :
- Colmatage par des solides qui restent après filtration du liquide,
- Prolifération des micro-organismes et de leurs déchets
L’obstruction des pores peut être réduite en veillant à ce que l’infiltration soit uniforme dans le puits par un bon
dimensionnement et une bonne mise en œuvre.

III- Les boues de vidange


Généralités
Dans la plupart des zones urbanisées des pays en voie de développement, la gestion des excréta et eaux usées est dominée par
l’assainissement autonome. Ces déchets sont recueillis dans des systèmes d’assainissement individuel installés au sein des
habitations. Qu’il s’agisse de fosses septiques, de latrines sèches, de latrines à fosse ventilée, de toilettes
publiques non raccordées ou d’autres types de systèmes, tous ces dispositifs emmagasinent des boues qu’il importe d’évacuer
régulièrement. Si ces boues ne sont pas gérées correctement, elles peuvent causer de graves nuisances au niveau de
l’environnement urbain et de la santé publique.
Extraction des boues de vidange
En général, les fosses septiques dans les pays africains ne sont vidées que lorsque des problèmes de saturation apparaissent,
comme un colmatage des toilettes, ou une remontée d’eau. De grandes quantités de boues de vidange extraites des installations
sanitaires sont déversées de façon non contrôlée dans l’environnement suite au manque de systèmes d’élimination adéquats.
Parfois, on les retrouve dans la nature en périphérie de la ville, ou près des habitations ou dans la cour juste à côté du WC et son
devenir importe peu aux vidangeurs.
La gestion des boues actuellement pratiquée se limite habituellement à la vidange des installations, assurée par les services
municipaux ou des entreprises privées et ne prévoit généralement pas de système d’élimination. La vidange peut être faite
mécaniquement ou manuellement. L’évacuation des boues de vidange est assurée par des vidangeurs. Ces vidangeurs,
normalement doivent assurer l’entretien et la maintenance de la fosse septique et autres dispositifs par le curage, le nettoyage et
le débouchage des canalisations.

La prise en charge et le transport des déchets d'assainissement issus de ces opérations d'entretien sont assurés par les vidangeurs.
Dans les normes, le vidangeur est un service bien structuré et organisé, agréé par la municipalité. Il doit lors d’une opération de
vidange donner la quantité et les caractéristiques, l’origine des boues vidangées et leur destination au service d’hygiène de la
ville.
Problèmes de vidange
La vidange d'une fosse est un problème récurrent dans les pays en développement et en particulier dans les bidonvilles. Dans ces
zones, les services de vidange ont un accès difficile, c’est qui favorise la vidange manuelle par ceux qu’on appelle les boueurs.
Dans certaines zones urbaines, les services de vidange ne disposent pas de moyens technique pour accomplir cette mission. On y
compte ainsi de très nombreuses latrines pleines et inutilisables.
La vidange d’une fosse doit être réalisée au moyen d’un camion-citerne spécial de grand volume muni d'une pompe aspirante.
Après la vidange, les excréta doivent être emmené vers un dépôt spécialement aménagé pour élimination.
Ce type d’équipement étant difficile à entretenir et dont le coût de maintenance élevé, et parfois, il ne permet pas d'accéder à des
endroits plus reculés ou très denses, les travailleurs du secteur privé informel préfèrent vidanger les fosses avec des pelles et des
seaux, pendant la nuit, dans des conditions insalubres.
Les matières vidangées sont parfois déversées dans un espace vide, un canal de drainage ou dans une rivière pendant la nuit.
Egalement, les vidangeurs à camions se débarrassent de ces déchets de la même façon que ceux du secteur informel.
Elimination des boues de vidange
L’élimination des boues de vidange est un phénomène qui pollue l’environnement. Il n’existe pas d’endroit officiel de décharge
des boues dans les villes africaines. Les boues sont déversées dans les espaces vides, les champs ou à n’importe quel endroit
semblant adéquat au conducteur du camion vidangeur. L’objectif du vidangeur est de se débarrasser du contenu de son camion
sans se soucier de l’environnement, ni de la santé des populations environnantes.
Les boues peuvent parfois être vendues à un cultivateur. Les boues peuvent être éliminées ou utilisées dans l’agriculture avec ou
sans traitement préalable.
Boues de vidange et santé des populations
Ces matières de vidange sont fortement chargées en pollution microbiologique. Ce dépotage sauvage est un lieu de transmission
de germes de maladies concentrés dans la boue de vidange.
Le dépôt à ciel ouvert des boues de vidanges à proximité des domiciles et le déversement de leur partie liquide dans la rue ou en
brousse par les vidangeurs exposent le voisinage à de fortes nuisances olfactives et aggravent la charge de pollution des plans
d'eau avoisinants (ONEA, 2006).
Une mauvaise gestion de ces boues peut favoriser la transmission des germes pathogènes de différentes manières (Klingel,
2002) :
Négligences dans la manipulation des boues de vidange
Elimination des boues de vidange dans l’environnement
Utilisation agricole de boues de vidange non traitées
Tous ces problèmes pourraient être évités en mettant en place un système de gestion des boues de vidange adéquat, en
garantissant un risque minimum lors du maniement et du transport et prévoyant un système de traitement des boues aboutissant
à une élimination ou une réutilisation sans danger.
Les boues de vidange comme fertilisant
En général, les boues de vidange sont employées de façon non hygiénique dans l’agriculture suite à l’absence de traitement
approprié.
Les boues de vidange est un bon fertilisant du sol, mais ne doivent pas être utilisées directement comme fertilisant sur des
cultures alimentaires, ni stockées à proximité de l'eau (Wikipedia). Elles doivent être épandues sur les terres agricoles avec les
mêmes contraintes de sécurité que celles des boues d’épuration municipales.

Les individus utilisent les fosses de WC pour jeter des objets coupants, des plastiques, des serviettes hygiéniques, des vêtements
gâtés, etc. Ces boues sont mélangées à ces déchets et sa récupération après vidange devient difficile. Elles sont contaminées et
ces déchets réduisent le pouvoir fertilisant des boues. Ces déchets mettent en danger la santé des vidangeurs et des cultivateurs
(la sécurité du travail) et l'hygiène et la santé collective de la population de la ville.
Le mauvais usage et l'insuffisance de traitement des boues de vidange provoquent des problèmes de santé publique et imposent
des risques de contamination des produits maraîchers et des ressources en eau et constitue une nuisance olfactive entre autres
(Florian Erzinger, 2006-2008).

6.3- Dimensionnement de la fosse septique


CHAPITRE 5: GENERALITES ET REGLEMENTATION SUR
ASSAINISSEMENT SOLIDE

I- Quelques clarifications conceptuelles

 Assainissement : ensemble des actions ou de démarches visant à réduire la


prolifération des pathogènes et à maintenir un environnement sain. Il comprend les
activités de collecte, traitement et évacuation des déchets (liquides, solides) et des
excréments.

 Bourse des déchets : plateforme électronique ou d’un service mis en ligne qui
permet de mettre en relation l’offre et la demande des déchets valorisables.

 Déchet : tout résidu d’un processus de production, de transformation ou


d’utilisation, toute substance ou tout matériau produit ou, plus généralement, tout
bien meuble ou immeuble abandonné ou destiné à l’abandon.

 Développement durable : mode de développement qui vise à satisfaire les


besoins de développement des générations présentes sans compromettre les
capacités des générations futures à répondre aux leurs.

 Eaux grises : ensemble constitué par les eaux de vaisselle, de toilette et toutes
celles produites par les activités domestiques.

 Eaux noires : ensemble des excrétas y inclus les eaux provenant de la toilette
anale.

 Economie circulaire :concept économique qui s’inscrit dans le développement


durable et dont l’objectif est de produire des biens et services tout en limitant la
consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau, des sources d’énergie et
qui fait des déchets une ressource potentielle.

 Economie verte :activité économique qui entraine une amélioration du bien-être


humain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significative les risques
environnementaux et la pénurie de ressources.

 Effluent : tout rejet liquide et gazeux d’origine domestique, agricole ou


industrielle, traité ou non traité et déversé directement ou indirectement dans
l’environnement.
 Environnement : ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux
et culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le développement du milieu,
des organismes vivants et des activités humaines.

 Gestion des déchets : ensemble des activités de collecte, transport, recyclage,


valorisation et d’élimination des déchets, y compris la surveillance des sites
d’élimination.

 Gestion écologiquement rationnelle des déchets: toutes mesures ou pratiques


permettant d’assurer que les déchets soient gérés d’une manière qui garantisse
la protection de la santé humaine et de l’environnement contre les effets nuisibles
que peuvent avoir ces déchets.

 Pollution : dégradation d’un biotope par l’introduction, généralement humaine, de


substances ou de radiations, entrainant une perturbation plus ou moins importante de
l’écosystème. Autrement dit, la pollution désigne toute contamination ou modification
directe ou indirecte de l’environnement provoquée par des rejets dépassant le seuil fixé
par les normes.

 Recyclage : processus de réintroduction directe d’un matériel dans son propre


cycle de production en remplacement total ou partiel de la matière première neuve.

II- CONTEXTE GENERAL DE LA GESTION DES DECHETS AU CAMEROUN

Introduction

La gestion des déchets est au cœur des préoccupations environnementales


mondiales et constitue l’un des principaux défis de l’heure au Cameroun. Les quatre (04)
enjeux fondamentaux en la matière sont:

 un enjeu de santé publique pour la population et les travailleurs soumis à des


risques d’exposition à des produits dangereux ;
 un enjeu environnemental à travers les effets néfastes des déchets sur les
différents milieux récepteurs (sol, air et eau) et des effets positifs des
déchets organiques utilisés comme engrais biologiques ;
 un enjeu énergétique par le potentiel de valorisation ou de gisement des
déchets (méthanisation) ou de recyclage avec production d’énergie ;
 et un enjeu économique pour les CTD et les opérateurs privés du secteur de
gestion des déchets par la récupération, valorisation ou élimination finale.
II.1. ETAT DES LIEUX DE LA GESTION DES DECHETS

Les déchets constituent de nos jours une source ou une activité économique
importante créatrice de richesses et d’emplois. Pour un Cameroun sain et débarrassé
des déchets nocifs, il est important de faire un état des lieux global de la situation
actuelle afin d’y apporter des solutions subséquentes, fiables et durables.

II.1.1 Typologie et caractérisation des Déchets

Plusieurs critères permettent de classer ou de catégoriser les déchets générés. On


peut les distinguer en fonction de leur :

Origine, on a les déchets municipaux ; les déchets industriels, les déchets agricoles et
les déchets spécifiques (DR, soins…).

Nature, on a les déchets dégradables ; les déchets non dégradables ; les déchets
inertes et les déchets ultimes.

Etat physique, on sépare les déchetssolides des déchetsliquides, semi-liquideset des


déchetsgazeux.

En fonction de leur caractéristique ou dangerosité, on distingue trois (03)


grandes catégories de déchets à savoir:

Quelques exemples
N° Catégorie de déchets

Ordures ménagères, papiers,


cartons, cosmétiques, emballages
1 Déchets non dangereux plastiques, ferrailles, pneus usés …
Boues de fosse septique, eaux usées
domestiques…
Huile de vidange, piles et
accumulateur, hydrocarbures,
2 Déchets dangereux batteries, eaux usées industrielles,
déchets hospitaliers, médicaux,
pharmaceutiques…..
-D3E : Ordinateurs, imprimantes,
réfrigérateurs, courants, ampoules…
3 Déchets -Déchets radioactifs
spéciaux/spécifiques -Déchets ultimes…
II.1.2. Impacts des déchets

D’une manière générale, les déchets présentent des aspects positifs et négatifs:
o Aspects positifs : ils constituent une source de richesses et un pourvoyeur d’emplois.
Les déchets rentrent dans la chaine de production comme matières premières pour
certaines industries (production de nouveaux produits, sources d’énergies, engrais
agricoles…). Ainsi, la gestion des déchets constitue l’un des grands piliers de
l’économie circulaire.
o Comme effets ou impacts négatifs des déchets, on dénombre une multitude dans
l’environnement et pour la santé humaine ou animale. On peut citer les cas de :
 Perte de l’esthétique visuelle et des espaces exploitables;
 Pollutions diverses (air, eaux et sol) ;
 Contaminations diverses (nappes phréatiques…) ;
 Encombrement ou obstruction des canalisations ;
 Proliférationde diverses maladies et de leurs vecteurs ;
 Dégradation des infrastructures diverses et du cadre de vie en général ;
 Disparition du cheptel d’animaux (cas d’ingestion des emballages plastiques en
lieu et place des aliments…) ;
 Perte de la biodiversité (faune et flore) ;
 Changements climatiques dus à l’émission des GES, de la déforestation etc.

Dépôt sauvage ou anarchique et impacts visuels des déchets


II.1.3. Traitement des déchets

Au regard de l’augmentation de plus en plus croissante des déchets produits par


jour, de leur composition et de leur sources très hétérogènes, la généralisation des
méthodes ou modes de traitement des déchets est complexe et difficile. Ainsi, leur
technique de traitement écologique varie selon leur typologie ou catégorie et/ou selon
leur origine. Les techniques de traitement à mettre en place doivent tenir compte de la
réintégration des déchets dans la chaine de production ou de consommation. Il est
important de souligner qu’il existe des déchets non traitables(pas de filière disponible
de traitement écologique) à l’exemple des déchets radioactifs, toxiques, inertes de
construction … et dont leur mode de gestion au Cameroun reste un défi à relever.
Pour les déchets traitables au niveau national, plusieurs processus sont utilisés.
Les techniques de traitement disponibles et recommandées sont:
 3R : Réduction, Réutilisation, Recyclage
 Compostage (Humus ou engrais biologiques…)
 Valorisation énergétique
 Incinération (destruction, électricité, chaleur…)
 Cogénération (Chaleur…)
 Traitement biologique/Biotechnologie (usage des microorganismes : biolatrine,
biolat 720, exobacty, http 713...)
 Stérilisation (autoclave…)
 Mise en décharge (biogaz/méthanisation, électricité, chaleur…)
 Stockage temporaire / Sécurisation (DR , DU…), etc.
Les formes de traitement des déchets disponibles sont:
 mécanique,
 physico-chimique, thermique
 biologique.
Trois (03) modes de traitement des déchets au Cameroun sont pratiqués:
- en régie (Etat, CTD) ;
- par concession (PSU, SCAN, HYSACAM, Privés)
- et le volontariat (ONG, Associations, GIC…).

Remarque : malgré cette pléthore de formes, de techniques et de modes de gestion


des déchets, on observe pour le déplorer jusqu’à nos jours des cas de déversement
anarchique des ordures et même des déchets dangereux dans la nature, dans les cours
d’eau, sur les voies publiques entraînant parfois à la création spontanée des décharges
non contrôlées même dans les lieux publics et le brûlage à l’air libre des déchets divers.

N.B : l’enfouissement et le brûlage à l’air libre ou à ciel ouvert des déchets


dangereux et des déchets de plastiques sont formellement proscrits et réprimandés
par les textes en vigueur.

Valorisation/traitement des déchets divers

II.1.4 Schémas opérationnels de gestion des déchets

Mise en
décharge

Réutilisation
N.B : tout processus de gestion écologique des déchets nécessite à la base un tri
sélectif, gage du développement de l’économie circulaire à travers le recyclage.

II.2. CAS SPECIFIQUE DE GESTION DES EMBALLAGES PLASTIQUES


ET DES D3E
Pour la gestion écologique des emballages plastiques non biodégradables, l’Etat a :
 interdit les sachets plastiques souples (épaisseur inférieure à 61 microns) et la
promotion des alternatives existantes ou innovantes;
 assuré de larges campagnes de sensibilisation de proximité de tous les acteurs
impliqués (du producteur aux consommateurs) ;
 organisé des tables rondes, la production et la diffusion de spots/outils de
sensibilisation dans les média et les lieux publics etc.
Aussi, la politique nationale définit en 2011 en matière de gestion des emballages
plastiques non biodégradables est d’assurer :
o le retrait de la circulation de 30 des déchets d’emballages plastiques par le biais
d’un cadre réglementaire adéquat ;
o leur valorisation (récupération, recyclage et/ou réutilisation) de 40 par toutes les
recycleurs ;
o le traitement par voie thermique (élimination finale) de l’ordre de 30.
(Cf. Powerpoints sur les emballages plastiques et les DEEE)

II.3. GESTION DES DECHETS PAR LES ACTEURS MAJEURS

La gestion des déchets solides, des eaux usées et des émissions gazeuses
diffèrent selon le type de déchets, leur origine et les acteurs impliqués. A ce titre, il
est très important de relever que la gestion écologique des déchets(hormis les ordures
ménagères)se fait par des structures agréées par le MINEPDED.

II.3.1.Institutions étatiques
L’Etat est chargé de la mise en place des cadres institutionnel, juridique et de
politique nationale. Il joue à cet effet un rôle régulateur, de contrôle et de recherche
de financement dans certains cas.

II.3.2. Ménages
Les ménages pour la plupart se débarrassent simplement de leurs ordures et autres
déchets liquides (eaux usées) au lieu d’assurer un tri sélectif à la base afin de faciliter
leur collecte et traitement écologique. Cette mauvaise gestion des déchets ou pratique
est formellement proscrite.
Pour une gestion saine et écologique, chaque producteur des déchets est tenu de
disposer d’au moins trois (03) à quatre (04) bacs ou poubelles différents : Matières
organiques ; Plastiques ; Ferrailles ; Verres … pour une récupération facile par les
collecteurs/ramasseurs.

II.3.3. Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD)


Les CTD sont chargés de la gestion des déchets ménagers et assimilés et assurent
le suivi de la gestion écologique des déchets industriels dans le double souci de
l’esthétique urbaine et de l’hygiène publique. Aussi, la gestion des ordures ménagères au
Cameroun représente un domaine pas encore suffisamment couvert. Cependant, la
viabilité de ce secteur dépend du mode de financement mis en place pour assurer les
frais de service. Cette filière recrute beaucoup de personnes de nos jours et emploi
assez de la main d’œuvre qui est rémunérée par la vente des matières recyclables ou par
le payement du prix de destruction des déchets par les entreprises agréées. D’une
manière générale, la plupart des CTD ont signé des contrats de partenariat pour la
collecte et la mise en décharge des déchets avec certains privés à l’exemple de
HYSACAM et quelques Associations diverses pour les zones enclavées. Quelques privés
par contre, assurent l’enlèvement ou la vidange des fausses sceptiques et/ou leur
traitement biologique in situ. Notons cependant que d’autres CTD par contre, assurent
une gestion en régie des OM en recrutant le personnel ou les Associations locaux et
acquièrent eux-mêmes leurs moyens de collecte et de transport (cas de la commune de
Dschang et autres).
Aussi, une étude menée par le MINEPDED, (20II-2012) en matière de gestion et de
traitement des déchets par les CTD a révélé les défaillances suivantes :
 l’absence de Plan d’Action Communal de Gestion de l’environnement et celui des
déchets ;
 l’absence de décharges aménagées dans la plupart des Communes ;
 l’absence de tri des déchets à la source ie par les ménages;
 l’insuffisance des moyens alloués à la gestion de l’environnement/des déchets ;
 la méconnaissance de la règlementation environnementale en vigueur…
N.B : l’objectif visé par l’étude est l’amélioration de la gestion des OM par les CTD à
travers un appui à l’assainissement urbain.
II.3.4.Promoteurs /Industriels
Tout projet, programme ou installation dont les activités sont susceptibles d’avoir
un impact sur l’environnement est assujetti à la réalisation soit de l’AES, soit de l’EIES
ou encore soit de la NIE. Cette étude est toujours accompagnée d’un Plan de Gestion
Environnementale et Sociale (PGES) ou d’un cahier de charge qui définit les mesures
palliatives pour toute éventuelle ou potentielle atteinte à l’environnement. Ainsi, chaque
promoteur est tenu de respecter les mesures prises et de faire traiter ses déchets de
manière écologique.
Malheureusement, ces mesures ne sont souvent pas bien respectées par les parties
prenantes. D’autres opérateurs ne les réalisent même pas les prescriptions
environnementales exigées et n’assurent par conséquent pas une gestion normale de
leurs déchets produits.
N.B : Il est très important de signaler le cas du projet innovant et écologique de
fabrication des papiers Kraft à partir des déchets abandonnés de troncs de bananier
grâce à une écotechnologie de pointe. Cette usine ou installation se trouve à Bafang,
Région de l’Ouest. Elle n’utilise aucun produit chimique polluant, la 1ère en Afrique et mise
sur pied par un Ingénieur Electromécanicien. Les produits fabriqués sont 100%
biodégradables et constituent de véritables alternatives aux emballages plastiques
interdits au Cameroun. On y fabrique : papiers rabat, sachets d’emballage, emballages
divers, chemises cartonnées, bristol, sacs cabas…

II.3.5.Opérateurs privés, ANG et les Organismes de financement

Les déchets sont pour la plupart gérés par des opérateurs économiques agrées et
disposant d’une technologie appropriée pour chaque type. Ces derniers exercent une
activité prioritairement économique. A ce titre, ils sont chargés de la collecte, du
transport, du stockage et du traitement écologique (valorisation ou élimination finale)
des déchets collectés (déchets dangereux/industriels, non dangereux et spéciaux).
Bien que parfois dotés de structures organisationnelles précaires, les ANG/ONG
offrent un niveau de service appréciable à l’échelle des quartiers. Aussi, ils mobilisent
la participation des populations tout en leur permettant de participer directement aux
prises de décisions concernant les projets locaux comme le tri, la pré-collecte, la
collecte et le traitement décentralisés des déchets. Dans certains cas, les associations
agissent comme des véritables PME de récupération et travaillent avec des réseaux
d’intermédiaires qu’ils recrutent dans les différents quartiers des grandes villes pour
la récupération des déchets recyclables/valorisables.
N.B : Pour un projet bien monté, fiable et bancable en matière de gestion des
déchets, on peut facilement obtenir des financements.

Dépôt anarchique/mauvaise gestion des déchets

II.4. GESTION DES DECHETS ET DEVELOPPEMENT DURABLE

L’enjeu ici est de savoir si la gestion actuelle des déchets dans nos villes
ontribue ou concoure-t-elle à la réalisation d’un développement durable ou se trouve-t-elle
ans la vision à l terme du développement?
Il est évident que le développement durable et la gestion rationnelle des déchets
sont indissociables ou en interaction. En fait, la gestion écologique des déchets permet
d’assurer la protection et la préservation de l’environnement d’une part et la sauvegarde
de la santé et la sécurité de la population d’autre part. Au stade actuel, la gestion des
déchets dans les grandes villes est parfois confrontée à des problèmes techniques,
matériels et d’ordre financiers qui ne permettent pas leur gestion écologique réelle.

Les notions d’économie circulaire er d’économie verte prennent en compte et


s’appuient sur la gestion efficiente des déchets tout en contribuant au développement
durable. Dans les Entreprises « vertes », la santé au travail est améliorée par les
pratiques environnementaleset les employés sont satisfaits et plus productifs. Avant
tout, l’économie verte est liée au respect de la nature et cherche à maintenir le capital
naturel en équilibre. Aussi, l’économie circulaire vise à réduire, réutiliser, recycler et à
valoriser les déchets dans l’optique de préservation de l’environnement, de la santé et
du développement durable. Son développement ou sa mise en œuvre doit permettre de
diminuer le prélèvement des ressources, de réduire la production des déchets et de
restreindre la consommation d’énergie.

II.5. POLITIQUE NATIONALE ET CADRE NORMATIF DE GESTION


DES DECHETS
La politique nationale en matière de gestion des déchets est le cadre d’orientation
du Gouvernement dans le secteur. Elle est basée sur le principe de gestion hiérarchisée
qui comprend : la prévention, la valorisation et l’élimination finale des déchets et le
principe pollueur-payeur. Cette politique est contenue ou se traduit dans les divers
programmes et stratégies développés par l’Etat à travers le MINEPDED et autres
sectoriels. On peut relever sans être exhaustif:
o la mise sur pied d’un cadre institutionnel qui est chargé de la gestion rationnelle de
l’environnement en général et la gestion écologique des déchets en particulier ;
o l’élaboration en 1996 du Plan National de Gestion de l’Environnement (PNGE), qui
définit le cadre de planification pour le développement des directives, des stratégies
et des actions en matière de protection de l’environnement et la gestion des déchets ;
o l’élaboration en 2007, de la Stratégie Nationale de Gestion des Déchets (SNGD),
qui donne les grandes orientations du Gouvernement en matière de gestion écologique
des déchets et de nombreux guides, directives et des normes référentielles… ainsi
que l’actualisation du profil national chimique en 2013;
o l’élaboration et la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes
environnementaux (PA/PNGE, PSFE, PNM de la convention de Stockholm/projet POP,
pesticides, PCB ; Projet Ozone ; ex PRECESSE…) ;
o l’élaboration, la signature et la mise en application d’importants textes
juridiques/règlementaires relatifs à la gestion des déchets ;
o l’instauration des agréments environnementaux ou attestations de conformité
environnementale tels que : CCE, AES, PE, VT, ACE… ;
o l’organisation des Etats Généraux de l’Environnement (EGE) en 2011 qui a servi de
cadre de définition des grandes orientations et les priorités du Gouvernement en
matière de gestion de l’environnement ;
o l’organisation d’un atelier national de définition de lapolitique nationale en matière
de gestion des emballages non biodégradables ;
o l’organisation de plusieurs campagnes de sensibilisation des parties prenantes sur
les questions environnementales en général, et la gestion des emballages plastiques
interdits en circulation au Cameroun ;
o la réalisation de plusieurs études et enquêtes sur la gestion des déchets (2006-
2011) qui ont démontré que 58% des consommateurs évacue, après usage leurs
déchets dans les rues, les trous ou les poubelles, 22% les remet à des pré-collecteurs
tandis que 20% effectue le brûlage à l’air libre.
o la réalisation des inspections et contrôles environnementaux, des évaluations
environnementales, le suivi des PGES, l’usage des manifestes des déchets… ;
o l’appui aux CTD pour l’amélioration de la gestion des déchets ménagers, l’élaboration
des plans communaux ou intercommunaux, la collecte des déchets d’emballages
plastiques…;
o l’élaboration et la mise en application des normes environnementales ;
o l’organisation en avril 2016 de la 1ère édition des Assisses Nationales des Déchets
(AND-1) ;
o l’application des sanctions en matière de mauvaise gestion des déchets pour tout
contrevenant conformément aux dispositions de la loi cadre portant gestion de
l’environnement (Art. 80,81, 82 et 83) et le Code pénal (Art. 370 alinéa 12 ancien),
etc.
N.B : En cas de vide d’une norme donnée, l’Etat applique les normes internationales en
vigueur.

Conclusion

Si beaucoup est fait en matière de gestion rationnelle des déchets, beaucoup reste
encore à faire pour une gestion écologique des déchets produits et collectés au
Cameroun. On assiste jusqu’à l’heure actuelle à des cas d’abandon ou de dépôt sauvage
des déchets (même dangereux) dans la nature, les voies publiques et autres. Cependant,
on note aussi avec satisfaction la présence à travers le pays des opérateurs privés
agréés et parfois certifiées (ISO 14 001) dans la gestion des déchets divers disposant
de technologies assez appréciables. Ces structures assurent les opérations de recyclage
(ferrailles, plastiques, aluminium, cartons…), d’élimination finale ou incinération des
déchets dangereux, de valorisation des D3E, etc.

III : CADRES INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE DEGESTION DES DECHETS AU CAMEROUN

Introduction
Au regard de l’augmentation sans cesse croissante du tissu industriel assez
important et des atteintes visibles, le Cameroun prend des mesures conséquentes. Des
études ont démontré que 6 000 000 de tonnes de déchets municipaux sont produits
annuellement au Cameroun, et dont 10% représente des déchets plastiques. C’est la
raison pour laquelle, le pays s’est doté de cadres institutionnel et juridique assez
appréciables pour y faire faire, malgré les comportements peu citoyens de la population.

III.1. CADRE INSTITUTIONNEL


Dès la fin des années 60 et plus particulièrement après la participation à la
Conférence de Stockholm en Suède de 1972 sur le développement urbain, le Cameroun
s’est engagé résolument vers la solution des grands problèmes environnementaux. Ceci
se justifie par la ratification, la signature ou l’adhésion à de nombreux Conventions,
Traités, Accords et Protocoles internationaux, régionaux et sous-régionaux en matière
de gestion de l’environnement (près d’une quarantaine) en général et de gestion des
déchets en particulier ainsi qu’à la mise sur pied d’un cadre institutionnel afin de mieux
cerner les grands enjeux et les défis environnementaux présents. C’est ainsi qu’on
assiste tour à tour à :
 la mise en place du Comité National Permanent de l’Homme et de la
Biosphère(MAB=Man and biosphere) de 1977 qui traitait de quelques problèmes
environnementaux et qui a été dissout en 1989;
 la création d’une Direction de l’Environnement au Ministère du Plan et de
l’Aménagement du Territoire (MINPAT) en 1984;
 la création du Ministère de l’Environnement et des Forêts (MINEF) en 1992 ayant
en son sein, un Secrétariat Permanent à l’Environnement (SPE) de 1998;
 la création en 2004 du Ministère de l’Environnement et de la Protection de la
Nature (MINEP) dont les fonctions se sont agrandies/élargies en 2011 et érigé en
Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement
Durable (MINEPDED) avec une Direction des normes et du contrôle et une Sous-
direction en charge de la gestion des déchets.
Dans la filière de gestion des déchets, plusieurs acteurs y interviennent parmi lesquels
on peut distinguer :
 les Institutions de planification, d’orientation et de contrôle telles que les
Ministères publiques. Il est à retenir que le MINEPDED est le Ministère technique
clé en charge de la gestion des déchets, assisté par les administrations sectorielles
telles que : le MINDUH, MINMIDT, MINTP, MINCOMMERCE, MINEE,
MINEPATD, MINSANTE … ;
 les Organismes d’exécution et de gestion que sont : les Collectivités Territoriales
Décentralisées (CTD), les Associations Non Gouvernementales (ANG), les
Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Opérateurs Privés;
 les Organismes de financement tels que : le MINFI, le FEICOM, les bailleurs de
fonds et les ONG internationales.

III.2. CADRE JURIDIQUE DE GESTION DES DECHETS


Afin de gérer de façon écologique et rationnelle les déchets, le Cameroun a
signé, adhéré et/ou ratifié un certain nombre de Conventions/Accords/Traités
internationaux, et s’est doté d’un arsenal de textes juridiques.
Parmi les Conventions et Accords internationaux signés et/ou ratifiés en
matière de gestion de déchets, on peut citer :
 la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP), qui
protège la santé humaine et l’environnement contre les effets nocifs des POP ;
 la Convention de Rotterdam sur la Procédure de Consentement préalable à certains
produits chimiques et pesticides dangereux. Elle réglemente l’importation et
l’exportation de certains produits chimiques qui font l’objet d’un commerce
international ;
 la Convention de Bâle et de Bamako sur les déchets dangereux, qui réglemente les
mouvements transfrontières des déchets dangereux et interdit l’importation des
déchets ou son transit sur un territoire donné;
 la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal pour la protection de la couche
d’ozone, la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes résultant des
activités humaines susceptibles de modifier la nature ou l’épaisseur de la couche
d’ozone (émission des GES et SAO…);
 la Convention de Minamata sur le mercure, qui réglemente tout le cycle de vie des
produits chimiques contenant du mercure (de la production à l’élimination finale);
 la Convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale qui
permet de classer certaines zones humides en sites Ramsar et de les protéger par
conséquent contre toutes formes de pollutions ;
 la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC), avec des mécanismes de développement propre dont l’implémentation
permet de diminuer l’émission des gaz à effet de serre etc.
Parmi les textes nationaux en vigueur, on peut énumérer :
 la loi N°89/027 du 29 décembre 1989 sur les déchets dangereux et toxiques qui punit
à la peine de mort toute personne tentant d’introduire ou de favoriser l’introduction
desdits déchets au Cameroun;
 la loi N° 76/du 8 juillet 1976 fixant les frais d’inspection et de contrôle des
établissements dangereux, insalubres ou incommodes ;
 la loi N° 90/013 du 10 Août 1990 portant protection phytosanitaire;
 la loi n° 96/12 du 05 août 1996 portant loi cadre relative à la gestion de
l’environnement qui fixe le cadre juridique général de la gestion de l’environnement
au Cameroun ;
 la loi 98/015 du 14 juillet 1998 relative aux établissements classés dangereux,
insalubres ou incommodes ;
 l’arrêté n°0070/MINEP du 22 avril 2005 fixant les différentes catégories
d’opération dont la réalisation est soumise à une EIE notamment, la création des
décharges, la création des structures de gestion des déchets ;
 le Décret n°2013/0171/PM du 14 février 2013 fixant les conditions de réalisation des
EIES qui actualise celui de 2005;
 les Décrets n°2011/2581-2585/PM du 23 août 2011 portant respectivement
réglementation des substances chimiques nocives et/ou dangereuses, les modalités
de protection de l’atmosphère, réglementation des nuisances sonores et olfactives,
les modalités de protection des sols et du sous-sol, la liste des substances nocives ou
dangereuses et le régime de leur rejet dans les eaux continentales ;
 le Décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant les modalités d’exercice de
certaines compétences transférées par l’Etat aux communes en matière
d’environnement ;
 le Décret n°2015/1373/PM du 08 juin 2015 fixant les modalités d’exercice de
certaines compétences transférées par l’Etat aux communes en matière
d’environnement ;
 le Décret n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012 fixant les conditions de tri, de
collecte, de stockage, de transport, de récupération, de recyclage, de traitement et
d’élimination finale des déchets ;
 l’arrêté n°001/MINEPDED du 15 octobre 2012 fixantles conditions d’obtention
d’unpermis environnemental en matière de gestion des déchets ;
 l’arrêté n°002/MINEPDED du 15 octobre 2012 fixant les conditions spécifiques de
gestion des déchets industriels (toxiques et/ou dangereux) ;
 l’arrêté n°003/MINEPDED du 15 octobre 2012 fixant les conditions spécifiques de
gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques ;
 l’arrêté conjoint n°004/MINEPDED/MINCOMMERCE du 24 octobre 2012 portant
réglementation de la fabrication, de l’importation et de commercialisation des
emballages plastiques non biodégradables ;
 l’arrêté conjoint n°005/MINEPDED/MINCOMMERCE du 24 octobre 2012 fixant les
conditions spécifiques de gestion des équipements électriques et électroniques ainsi
que de l’élimination des déchets issus de ces équipements ;
 l’arrêté n°00001/MINEPDED du 08 février 2016 fixant les différentes catégories
d’opérations dont la réalisation est soumise à une évaluation environnementale
stratégique ou à une étude d’impact environnemental et social ;
 l’arrêt n°00002/MINEPDED du 08 février 2016 définissant le canevas type des
termes de référence et le contenu de la Notice d’impact environnemental etc.

III.3. CONTEXTE D’APPLICATION DES INSTRUMENTS SUR LE TERRAIN

Malgré la volonté politique et l’arsenal juridique assez importants et fiables, on


assiste toujours à un déficit d’application des textes règlementaires sur le terrain et
très souvent à un conflit de compétences entre plusieurs administrations sectorielles.
Cette situation est aggravée par des cas de corruption, le manque de synergie d’actions
gouvernementales entre les administrations concernées par les questions de gestion des
déchets, de pollution, d’assainissement entre autres ainsi que l’inadéquation entre les
textes en vigueur. Autrement dit, les complications majeures se situent au niveau de :

 le non-respect de la réglementation en vigueur et des normes disponibles par les


responsables des industries et autres acteurs ;
 l’ignorance des lois et règlements en vigueur par la population;

 l’installation anarchique des industries dans la ville;


 le défaut de réalisation des AES par certaines industries existantes ou des EIES, la
NIE par celles en cours d’installation ;
 l’absence ou le non respect des plans de gestion des déchets, des exigences
environnementales diverses et l’absence des données statistiques fiables ;

 laxisme des autorités quant à l’application de la règlementation en vigueur ;


 l’absence de plan d’urbanisation dans certaines mairies et parfois même d’un cadre de
collaboration ou de concertation entre les mairies, les administrations publiques et
les industriels.

Conclusion

Au vu du diagnostic réalisé, il paraît évident que la gestion des déchets est


complexe et pose de sérieux problèmes environnementaux au Cameroun. A ce titre, le
Cameroun dispose d’un cadre institutionnel, quoique insuffisant et d’un arsenal de textes
juridiques assez importants. Afin d’assurer un environnement sain et d’aspirer à
l’émergence certaine de notre pays à l’horizon 2035 en matière de gestion
écologiquement rationnelle de déchets, il y a lieu de développer davantage des
mécanismes d’incitation politique, institutionnel et réglementaire et assurer une
bonne application des textes sur le terrain.

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