Chap I Etude Du Milieu Et Évaluation Des Besoins en Eau

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MODULE : Adduction en Eau Potable

Objectif du cours

Donnez aux stagiaires les bases techniques pour les études des projets d’Adduction
en Eau Potable (AEP) et de drainage des eaux pluviales. Le module aborde les
volets suivants :

 Les bases techniques dans la conception des projets d’AEP ;

 Les bases techniques dans la conception des ouvrages de drainage ;


Programme

Chapitre I : Etude du milieu et évaluation des besoins en eau

Chapitre II : Evaluation des ressources en eau

Chapitre III : Dimensionnement des équipements (électropompes, réseau linéaire,


réservoir de stockage).

Chapitre IV : Etudes hydrologiques d’un bassin versant

Chapitre V : Dimensionnement hydraulique des ouvrages de drainage des eaux


pluviales
Chapitre I : Etude du milieu et évaluation des besoins en eau

L’étude d’un projet d’Adduction en Eau Potable (AEP) ou d’adduction en eau potable
simplifiée (AEPS) nécessite au préalable des études du milieu comprenant des
études démographiques et socio-économique de la zone d’étude.

Ces études se donnent pour objectif :

- De déterminer les besoins en eaux des populations à l’horizon du projet ;

- Déterminer les besoins en eau des infrastructures spécifiques (source de


consommation d’eau) existantes dans la zone ;

- Evaluer les revenus des ménages ainsi que les sources d’approvisionnement
actuelles des populations afin de justifier la pertinence du projet.

Les études du milieu sont effectuées par des sociologues à travers des enquêtes de
terrain et des recherches documentaires.

1) Etudes démographiques

Les études d’un projet d’AEP et d’AEPS nécessite la fixation « d’une période de vie»
ou « durée de vie du projet » ou encore « horizon du projet. ». Elle correspond à la
période de fonctionnement optimal du système d’AEP ou d’AEPS mis en place. Ce
dernier devrait pouvoir répondre à sa vocation sans perturbations (insuffisance de la
ressource notamment). Un disfonctionnement du système avant la durée de vie
pourrait être qualifiée d’une insuffisance dans les études ou dans la réalisation. Au-
delà de l’horizon du projet le système d’AEP mis en place pourrait ne plus pouvoir
répondre à sa vocation entrainant des insuffisances de la ressource dans
l’agglomération.

La durée de vie peut être définie par le concepteur ou par le Maître d’Ouvrage dans
les termes de référence (TDR). Elle conditionnera le dimensionnement ultérieur des
ouvrages. Une durée de vie moyenne comprise entre 15 – 30 ans est globalement
adoptée pour les projets : On retiendra plus spécifiquement une durée de 15 ans
pour les projets en zones rurales et semi urbaine à une moyenne de 20 ans pour les
projets en zone urbaines.

L’estimation de la population à l’horizon du projet peut s’effectuer à l’aide de


plusieurs formules mathématique. La formule géométrique ci-dessous est la plus
utilisée dans les projets d’AEP.

Pn = Po * (1 + a)n
Pn  population à l’horizon du projet
a taux d’accroissement de la population (%)
n durée de vie du projet (année)
Po population initiale (année de démarrage de l’étude du projet)
Exemple : Déterminez la population d’une agglomération à partir des données
suivantes :
Po = 15 000 hbts ; n = 20 ans ; a = 4%
P20 = 15 000 (1 + 0,04)20
= 32.867 hbts

Les données démographiques du milieu sont globalement obtenues à l’aide


d’enquêtes de terrain (recensement ou à l’aide d’exploitation des documents
statistiques récents.

2) Estimation des besoins en eau

a) Les besoins domestiques

Les besoins domestiques représentent la demande globale en eau utilisée dans les
ménages. Ils regroupent entre autre les quantités d’eau de boisson, de lessive, l’eau
pour la cuisson des aliments et les équipements sanitaires.

Les besoins domestiques varient d’une zone à une autre

- En zone rurale et dans le contexte sous régionale, les besoins domestiques


varient entre 15 à 25 litres / habitant/jr. Une moyenne de 20 litres /habitant/jr
est généralement adoptée pour les projets en zone rurale.

- En zone urbaine : les besoins en eau domestique varient considérablement


suivant les équipements sanitaires existants dans la zone du projet. Les
normes ci-dessous sont globalement adoptées dans les concessions.

 Zone urbaine disposant d’équipement sanitaires 60 – 100 litres / jr/ hbt.

 Zone urbaine disposant uniquement d’un robinet dans la cour 30 – 70 litres


/habitant / jr

b) Les besoins spécifiques des infrastructures

Certaines infrastructures de l’agglomération (écoles ; centre sanitaires, marché


administrations publiques etc.…) constituent des domaines à forte consommation
d’eau qu’il faudrait intégrer dans l’évaluation journalière en eau potable. Les normes
ci-dessous sont globalement adoptées dans les projets d’AEP :
- Les centres hospitaliers : 150l – 200 l/ lit/jr
- Les marchés disposant d’équipement sanitaire 400 – 500 l/1000 hbt / jr
- Les écoles : 3 – 5 l /élève / jr
- Les administrations publiques : 5 – 10 l/ htb / jr
- Les jardins publics et parcs : 2 – 5 l/ m²/ jr
- Les internats : 30 – 60 l / élève / jr
- Les abattoirs : 200 – 500 l/ tête de bétail /jr

Remarque : Pour certaines infrastructures spécifiques ne disposant pas de normes


spécifiques, il appartient au concepteur d’affecter les démarches nécessaires, auprès
des structures concernées pour une meilleure évaluation de leurs besoins en eau
pour leurs activités au pas journalier.

c) Les besoins agricoles et pastoraux

L’intégration des besoins agro-pastoraux s’avère indispensable en zone sahélienne


en milieu rural, tout comme dans un projet d’AEP en zone urbaine nécessitant la
construction d’ouvrage (barrage). Le dimensionnement de l’ouvrage tiendra compte
des divers prélèvements à savoir :
- L’Approvisionnement en eau potable,
- Les activités pastorales et agricoles,
- les besoins énergétiques (hydro électricité)

La vocation de l’ouvrage serait précisée dans l’étude de la faisabilité du projet. Les


normes retenues pour les prélèvements pastoraux se présentent comme suit :

 Les bovins : 40 litres/ jr /tête


 Les caprins : 5 litres / jr /tête
 Les asins : 20 litres / jr /tête
 Les chamelins : 50 litres / jr /tête

L’estimation des ressources animales peut, être obtenue auprès de structures


spécialisées dans la zone d’étude.

Les besoins agricoles varient suivant les spéculations (variétés agricoles,


l’évapotranspiration, la pluviométrie ainsi que la nature du sol. Une moyenne de
20 000 m3/ha peut être proposée pour les besoin en eau des cultures.

3) Estimation journalière des besoins en eau dans l’agglomération

a) Besoin domestique (Q domestique)


§

Q domestique =

- Pn : population à l’horizon du projet


- Norme : (litre/ hbt/jr
- Q domestique : besoin domestique journalier (m3)
-
b) Besoins spécifiques des infrastructures (Q spécifique)

Q spécifique =
Q spécifique : besoin spécifique (m3)
qi : Variable caractérisant l’infrastructure
Ni : Norme de l’infrastructure i (litre/jr)

c) Besoin journaliers de l’agglomération


Q journalier = Q domestique + Q spécifique

d) les coefficients influençant les besoins journaliers

L’estimation des besoins en eau dans les agglomérations nécessite la prise en


compte du comportement des différents usagers. Divers coefficient sont ainsi
intégrés dans l’estimation des besoins journaliers en vue d’un bon fonctionnement
des AEP en période critique. Les coefficients appliqués dans les projets d’AEP se
présentent comme suit :

 Coefficient de pointe saisonnière (CPS)


Il représente le rapport entre la consommation journalière moyenne en période de
pointe (période de chaleur en zone sahélienne) et la consommation moyenne
journalière de l’année. Ce coefficient varie entre 1,10 en zone tropicale humide et
1,20 en zone sahélienne.

CPS =

 Coefficient de pointe journaliere (CPJ)


Il représente le rapport entre la consommation d’eau du jour de pointe et la
consommation journalière du mois de pointe. Le jour de pointe pouvant être une
journée de grande consommation d’eau dans l’agglomération (manifestation
culturelle ; journée de fête …). Le CPJ varie entre 1,05 à 1,15

CPJ =

 Coefficient de pointe horaire (CPH)


Il représente un coefficient qualitatif qui traduit la variation maximale de la
consommation d’eau dans l’agglomération au cours de la journée.

Le CPH peut-être calculé à l’aide de la formule empirique ci-dessous :

CPH = 1, 50 +

Des valeurs approchées du CPH sont proposé suivant la taille de l’agglomération.


 CPH = 2,50 – 3  si Population ≤ 104 hts
 CPH = 2 – 2,5  si Population 104 – 5.104 hbts

 CPH = 1,5 – 2  si Population 5,104 – 2.105 hbts


 CPH = 1,5  si Population ≥ 2.105 hbts

 Le coefficient de perte (CP) :


Il représente un coefficient majorateur que l’on intègre dans l’estimation des besoins
journaliers pour tenir compte des pertes d’eau pouvant survenir dans les conduites
des réseaux de refoulement et de distribution. Les pertes peuvent être estimées à
10% au maximum engendrant ainsi un coefficient de perte de 1.1.

Les besoins totaux en eau de l’agglomération à l’échelle journalière peuvent alors


être déterminés par l’expression ci-dessous

Q totaux journalier = Qjournalier x CPS x CPJ x CP

Remarque : Le coefficient de pointe horaire est un paramètre qualitatif qui n’affecte


pas sur la quantité de la ressource en eau.
-

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