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Module 404

Droit

Notion de droit

I - Le droit objectif
II - Le droit subjectif
III - Les branches de droit national
IV - La règle de droit et les autres règles

Exercices

Laurence Virot
Session 1

Notion de droit

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

Pendant un match de tennis, lors d’un service, si le joueur rentre sur le cours avant d’avoir frappé la
balle, le juge de ligne le sanctionne.

De même, lorsque le joueur jette sa raquette pour rattraper une balle, le juge le sanctionne.

Chaque sportif doit ainsi respecter les règles du jeu.

Il en est de même pour la vie en société. La vie en société est encadrée par de nombreuses règles.
Par exemple, un automobiliste doit respecter le code de la route, un électeur doit avoir 18 ans pour
voter, pour se marier les hommes doivent attendre 18 ans…

Le droit se définit donc comme l’ensemble des règles qui encadrent la vie en société. Lorsqu’un individu
ne la respecte pas il est sanctionné.

1 - Donnez la définition du droit. Précisez l’utilité des règles de droit.


2 - Citez deux règles de droit qui s’appliquent dans votre vie quotidienne.
3 - Comment fait-on respecter la règle de droit ?

I - LE DROIT OBJECTIF
L’ensemble des règles de droit constitue le droit objectif c’est-à-dire le droit en vigueur dans un pays.
On peut le définir comme un ensemble de règles permettant aux hommes de vivre en société. Ces
règles sont élaborées par certaines institutions : principalement le Parlement et le Gouvernement. Les
tribunaux veillent au respect du droit par les citoyens.

Les règles juridiques sont générales, impersonnelles et obligatoires.


Les règles juridiques sont impersonnelles et générales : toutes les personnes se trouvant dans une
situation identique se voient appliquer la même règle. Le droit ne fait pas de distinction entre les
membres de la société pour l’application de ses prescriptions.

Exemple : toute personne propriétaire d’un bien peut en disposer librement.

Les règles juridiques sont obligatoires : elles s’imposent à chacun. Des sanctions variées sont prévues
par les textes et appliquées par la justice à l’encontre de ceux qui ne respectent pas le droit. Il peut
s’agir de peines (emprisonnement, amendes…), de réparations (dommages - intérêts…).

Le droit est objectif car toutes ses règles sont impersonnelles et obligatoires.

II - LE DROIT SUBJECTIF

Ce sont les prérogatives dont peut se prévaloir un individu.

Exemple : l’article 544 du code civil (droit objectif) reconnaît le droit de propriété. Ainsi, le
propriétaire d’un terrain peut en user et en disposer (vendre, détruire) librement (droit subjectif).

Exemple : Fabien est propriétaire d’une maison, il a le droit de la louer, de l’occuper, de la vendre.
Fabien est sujet de droit et ses prérogatives s’exercent sur un objet : la maison.

Article 544 du code civil : « la propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière
la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements.

III - LES BRANCHES DE DROIT NATIONAL


Le nombre de règles dans une société développée est tel qu’une classification par catégorie s’impose :
on appelle branche du droit les regroupements des règles juridiques.

Les grandes branches du droit sont :


Le droit privé : il s’agit des règles régissant les rapports entre les personnes (mariage, travail….). On
distingue le droit civil qui regroupe les règles applicables aux personnes privées en dehors de toutes
les dispositions concernant la vie des affaires, et le monde du travail qui relèvent de branches
particulières du droit et les droits spécialisés (le droit du travail, le droit commercial…).

Le droit public qui regroupe les règles d’organisation de l’Etat et des pouvoirs publics, ainsi que les
rapports des particuliers avec ces derniers.

Cette première classification se combine avec une autre, toute aussi fondamentale :

Le droit interne ou national : il regroupe toutes les règles de droit privé ou de droit public élaborées
au sein de la nation. Pour nous, c’est le droit français. On distingue le droit national privé et le droit
national public.

Le droit national public regroupe l’ensemble des règles qui déterminent le fonctionnement des
institutions et qui s’appliquent aux relations entre l’Etat et les particuliers.

Le droit national privé regroupe l’ensemble des règles qui s’appliquent aux relations entre particuliers.

Le droit international : il est nécessaire pour régir les relations entre Etats et parfois celles des
particuliers se rattachant à des nations différentes. On distingue ainsi le droit international public et
le droit international privé.

Le droit international privé regroupe l’ensemble des règles qui s’appliquent aux relations
internationales entre particuliers.

Le droit international public regroupe l’ensemble des règles qui s’appliquent aux relations entre Etats.

Ces classifications ne sont pas immuables et de nouvelles branches apparaissent en fonction de


l’évolution de la société (droit de l’environnement, droit des nouvelles technologies, droit nucléaire…).

IV - LA REGLE DE DROIT ET LES AUTRES REGLES

D’autres règles coexistent avec la règle de droit : les règles de jeux, d’usage, de politesse…

Les règles de droit se distinguent aussi des règles morales. En effet, la sanction de la règle morale est
surtout intérieure. Cependant, la morale influence le droit (les contrats immoraux sont frappés de
nullité).
V - EXERCICE
Précisez à l’aide d’une croix, si dans les expressions suivantes, il s’agit du droit objectif ou d’un droit
subjectif

EXPRESSIONS DROIT OBJECTIF DROIT SUBJECTIF

Philippe, titulaire du permis de


conduire a le droit de conduire
un véhicule.

M. Durand loue un appartement


dont il est propriétaire.

Sabine, âgée de plus de 18 ans a


le droit de voter.

Le vendeur a droit au
paiement des marchandises
vendues.

M. Dupont vend la maison dont il


est propriétaire.
Session 2

Le cadre institutionnel

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

Le cadre institutionnel peut se définir comme un ensemble regroupant les institutions politiques
nationales, les institutions de l’Union européenne (UE) et les collectivités territoriales.

I - LES INSTITUTIONS POLITIQUES NATIONALES


Les institutions politiques nationales sont organisées par la constitution du 4 octobre 1958. Elle met en
place une séparation des pouvoirs entre le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et l’autorité judiciaire.

A - Le pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est partagé par le Président de la République et le gouvernement.

Le Président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel : chaque Français majeur peut
voter pour un candidat. Le Président doit être français, électeur et âgé de plus de 23 ans. Pendant la
durée de son mandat, il ne peut exercer d’autres fonctions.

Le Président de la République tient ses pouvoirs de la constitution de 1958 :

● il nomme le premier ministre et nomme les ministres sur proposition du premier ministre,
● il peut recourir au référendum,
● il peut dissoudre l’assemblée nationale,
● il dispose de pouvoirs exceptionnels en temps de crise,
● il a le « droit de grâce »,
● il promulgue les lois,
● il peut saisir le conseil constitutionnel,
● il négocie les traités internationaux.

Le gouvernement comprend un Premier ministre, des ministres et des secrétaires d’Etat.

Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Pour mener à bien cette mission, il peut
soumettre au vote du parlement des « projets de lois », il dispose également d’un budget et des
services de l’administration.
B - Le pouvoir législatif

Le pouvoir de légiférer appartient au Parlement, qui l’exerce dans le respect de la constitution.

Le Parlement comprend 2 chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat.

Parlement
Assemblée nationale

Elle se compose de : Il se compose de :


577 députés, français, âgés de plus de 23 ans ; 321 sénateurs, français, âgés de plus de 35
élus pour 5 ans au suffrage universel direct ans, élus pour 9 ans au suffrage universel
selon un mode de scrutin uninominal indirect (par les députés et représentants des
majoritaire à deux tours. collectivités territoriales). Le sénat est
renouvelé par tiers tous les 3 ans.

Le parlement :

● partage avec le Premier Ministre l’initiative des lois, il peut en effet déposer des propositions
de lois ;
● vote les lois ;
● l’article 49 de la constitution donne à l’assemblée nationale mais pas au sénat le droit de
censurer le gouvernement.

L’article 34 définit le domaine de la loi.

Article 34

Source : http://www.legifrance.gouv.fr/

La loi est votée par le Parlement.


La loi fixe les règles concernant :

● les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des
libertés publiques ; les sujétions imposées par la Défense nationale aux citoyens en leur
personne et en leurs biens :
● la nationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions
et libéralités ;
● la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la
procédure pénale ; l'amnistie, la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des
magistrats ;
● l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le
régime d'émission de la monnaie.

La loi fixe également les règles concernant :

● le régime électoral des assemblées parlementaires et des assemblées locales ;


● la création de catégories d'établissements publics ;
● les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'Etat ;
● les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur
public au secteur prive.

La loi détermine les principes fondamentaux :

● de l'organisation générale de la Défense nationale ;


● de la libre administration des collectivités locales, de leurs compétences et de leurs
ressources ;
● de l'enseignement ;
● du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
● du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale.

Les lois de finances déterminent les ressources et les charges de l'Etat dans les conditions et sous
les réserves prévues par une loi organique.

Les lois de financement de la sécurité sociale déterminent les conditions générales de son équilibre
financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans
les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique.

Des lois de programmes déterminent les objectifs de l'action économique et sociale de l'Etat.

Les dispositions du présent article pourront être précisées et complétées par une loi organique.

C - Le Conseil constitutionnel

Il est composé de 9 membres nommés pour 9 ans (3 par le Président de la République, 3 par le
Président de l’Assemblée nationale, 3 par le Président du Sénat). Leur mandat n’est pas renouvelable.

Le Conseil constitutionnel contrôle la conformité des lois à la constitution ( à la demande du Président


de la République, du Premier Ministre, du Président de l’Assemblée nationale, du Président du Sénat ou
d’un groupe de 60 députés ou 60 sénateurs.

Complément :

Art. 58

Le Conseil Constitutionnel veille à la régularité de l'élection du Président de la République.


Il examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin

Art. 59

Le Conseil Constitutionnel statue, en cas de contestation, sur la régularité de l'élection des


députés et des sénateurs.

Art. 60

Le Conseil Constitutionnel veille à la régularité des opérations de référendum et en proclame


les résultats.

Art. 61

Les lois organiques, avant leur promulgation, et les règlements des assemblées
parlementaires, avant leur mise en application, doivent être soumis au Conseil
Constitutionnel qui se prononce sur leur conformité à la Constitution. Aux mêmes fins, les
lois peuvent être déférées au Conseil Constitutionnel, avant leur promulgation, par le
Président de la République, le Premier Ministre, le Président de l'Assemblée Nationale, le
Président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, le Conseil Constitutionnel doit statuer
dans le délai d'un mois. Toutefois, à la demande du Gouvernement, s'il y a urgence, ce délai
est ramené à huit jours.

Art. 62

Une disposition déclarée inconstitutionnelle ne peut être promulguée ni mise en application.

Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles


s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
II - LES INSTITUTIONS DE L’UNION EUROPEENNE

A - Les institutions politiques et économiques européennes

INSTITUTIONS COMPOSITION RÔLE

Parlement - 626 députés élus - Participe au processus


Européen pour 5 ans au législatif européen
suffrage universel - Partage avec le Conseil
direct par les de l’UE le pouvoir
Siège à Strasbourg
citoyens des 15 Etats budgétaire
membres

Conseil de l’Union - Réunit les 15 - Adopte les propositions


européenne ministres concernés que lui soumet la
par l’ordre du jour Commission européenne
- Est présidé à tour - Fixe les objectifs
Siège à Bruxelles
de rôle et pour 6 mois politiques de l’UE
par chaque Etat
membre

INSTITUTIONS
Commission - 20 commissaires - Elabore les propositions
POLITIQUES
européenne nommés pour 5 ans qui sont soumises au
par les Conseil de l’UE
gouvernements - Veille à l’application des
Siège à Bruxelles
nationaux, et traités et de la législation
confirmés par un vote européenne (« Gardienne
du Parlement des traités »)
- Président actuel : - Est chargée de
Romano Prodi l’exécution du budget de
l’UE

Conseil (ou Réunit - Donne les orientations


Sommet) européen périodiquement (au générales en matière de
moins 2 fois/an) les politique interne ou
chefs d’Etat ou de internationale de l’UE
gouvernement des
Etats membres
Comité économique 222 membres - A un rôle consultatif
et social (CES) proposés par les - Représente les milieux
gouvernements et socio-économiques
nommés pour 4 ans
par le Conseil de l’UE

Comité des 222 membres, - A un rôle consultatif


Régions représentant les - Veille au respect de
autorités locales, l’identité et des
nommés pour 4 ans prérogatives régionales
par le Conseil de l’UE
INSTITUTIONS
ECONOMIQUES Banque centrale Dirigée par un - Définit et conduit la
européenne (BCE) directoire politique monétaire de l’UE
comprenant un - Gère l’euro
président, un vice - Veille à la stabilité des
président et 4 autres prix
membres

Banque européenne Institution financière - Accorde des prêts à long


d’investissement de l’UE dont le capital terme pour financer des
est détenu projets de développement
conjointement par les régionaux
15 Etats membres

B - Les institutions judiciaires

INSTITUTIONS COMPOSITION ROLE

Tribunal de première Quinze juges nommés par les - juge les recours des
instance Etats pour un mandat de six particuliers contre les
ans renouvelable. décisions des institutions
communautaires.
Siège à Luxembourg

Cour de Justice des Quinze juges et neuf avocats - juge les litiges entre les
communautés européennes nommés d’un commun accord institutions communautaires
(CJCE) par les Etats pour un mandat et les Etats membres.
de six ans renouvelable. - veille à la bonne
interprétation du droit
Siège à Luxembourg
communautaire.
III - EXERCICE

1. Remplir le tableau ci-dessous.

PROPOSITIONS
VRAI FAUX

Le Président de la république nomme le Premier ministre.

Les ministres sont nommés par le Premier ministre, sur proposition


du Président de la république.

Le Sénat peut avoir l’initiative des lois.

Le Gouvernement comprend le Président de la république, le


Premier ministre et un nombre variable de ministres et secrétaires
d’Etat.

Le Président de la république détermine et conduit la politique de


la nation

Le Gouvernement peut être censuré par l’Assemblée nationale,


mais pas par le Sénat.

Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres élus pour


neuf ans.

2. Réalisez une synthèse schématique des institutions politiques.


Session 3

Les sources du droit : les sources


écrites et les autres sources
I - Les sources écrites du droit
II - Les autres sources du droit
III - Exercice

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

Les sources du droit sont diverses. Avec l’ouverture des frontières, l’adoption du traité de Maastricht
en 1992, il est impératif d’étudier, en complément des sources du droit interne, les sources du droit
communautaire.

Les sources du droit seront donc étudiées en 2 séquences : les sources écrites du droit et les autres
sources dans une première séquence, puis développées, dans une deuxième séquence, les sources du
droit communautaire.

Les citoyens acceptent de se soumettre aux règles de droit car l’origine de ces règles est
démocratique.

Dans notre société, les sources du droit sont principalement des textes. Cependant, les textes, aussi
nombreux qu’ils soient, n’apportent pas de réponse à tous les problèmes de la vie en société ; d’où
l’utilité de certaines sources de droit secondaires.

I - LES SOURCES ECRITES DU DROIT


Parmi les sources écrites du droit, on distingue d’une part les lois élaborées par le pouvoir législatif et
d’autre part les règlements qui émanent du pouvoir exécutif .

Exemple (légifrance.fr)
LOIS

LOI n° 2004-801 du 6 août 2004 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des
traitements de données à caractère personnel et modifiant la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative
à l'informatique, aux fichiers et aux libertés (1)

NOR: JUSX0100026L

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,

Vu la décision du Conseil constitutionnel n° 2004-499 DC du 29 juillet 2004 ;

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

TITRE Ier

DISPOSITIONS MODIFIANT LA LOI DU 6 JANVIER 1978 RELATIVE À L'INFORMATIQUE,


AUX FICHIERS ET AUX LIBERTÉS

Article 1 - Les articles 2 à 5 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux
fichiers et aux libertés sont ainsi rédigés :

« Art. 2. - La présente loi s'applique aux traitements automatisés de données à caractère


personnel, ainsi qu'aux traitements non automatisés de données à caractère personnel contenues ou
appelées à figurer dans des fichiers, à l'exception des traitements mis en oeuvre pour l'exercice
d'activités exclusivement personnelles, lorsque leur responsable remplit les conditions
prévues à l'article 5.

« Constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une personne physique
identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro
d'identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres. Pour déterminer si une personne
est identifiable, il convient de considérer l'ensemble des moyens en vue de permettre son
identification dont dispose ou auxquels peut avoir accès le responsable du traitement ou toute
autre personne.

« Constitue un traitement de données à caractère personnel toute opération ou tout ensemble


d'opérations portant sur de telles données, quel que soit le procédé utilisé, et notamment la
collecte, l'enregistrement, l'organisation, la conservation, l'adaptation ou la modification,
l'extraction, la consultation, l'utilisation, la communication par transmission, diffusion ou toute
autre forme de mise à disposition, le rapprochement ou l'interconnexion, ainsi que le
verrouillage, l'effacement ou la destruction.

« Constitue un fichier de données à caractère personnel tout ensemble structuré et stable de


données à caractère personnel accessibles selon des critères déterminés.

« La personne concernée par un traitement de données à caractère personnel est celle à laquelle se
rapportent les données qui font l'objet du traitement.

« Art. 3. - I. - Le responsable d'un traitement de données à caractère personnel est, sauf


désignation expresse par les dispositions législatives ou réglementaires relatives à ce traitement, la
personne, l'autorité publique, le service ou l'organisme qui détermine ses finalités et ses moyens.
A - La hiérarchie des textes de droit national

Niveaux
hiérarchiques

Constitution, lois constitutionnelles : textes fondamentaux 1


organisant les pouvoirs publics.

Lois organiques : permettant la mise en place des organes de


l’Etat. 2
LES LOIS
Lois « ordinaires » : textes adoptés par le Parlement dans
certaines matières. La compétence des députés et des
sénateurs n’est pas illimitée ; elle couvre toutefois les 3
domaines les plus importants du droit. (article 34 de la
Constitution)

Règlements autonomes (décrets) : textes rédigés par le


gouvernement dans un domaine non « réservé » au
Parlement. Ils ont la même importance qu’une loi. (article 37) 3

Ordonnances : textes émanant du gouvernement, qui


empiètent sur le domaine du Parlement (avec l’autorisation
de ce dernier), pour prendre des mesures utiles à l’exécution 3
de son action politique. (article 38)
LES
REGLEMENTS Décrets et arrêtés d’application : textes qui relèvent du rôle
traditionnel de l’exécutif. Ils précisent les modalités
d’application des lois et ordonnances. On distingue :

- les décrets du Premier ministre, 4


- les arrêtés ministériels, 5
- les arrêtés préfectoraux et municipaux pour une mesure 6
d’exécution géographiquement limitée.

B - L’élaboration de la loi

● L’adoption de la loi
Un texte proposé par le Premier ministre (projet de loi) ou par les parlementaires, devient une loi
après avoir été adoptée dans les mêmes termes par chacune des deux assemblées du Parlement. Cette
procédure de discussion donne lieu à des propositions de modifications (des amendements) de la part
des députés et sénateurs.

Une navette du texte s’opère entre les deux assemblées pour aboutir à un contenu unique. Si aucune
convergence ne se dessine, le Premier ministre peut réunir une commission mixte paritaire, composée
de 7 députés et de 7 sénateurs, pour élaborer un texte de compromis.

● La promulgation de la loi

C’est la formalité par laquelle le président de la République donne l’ordre d’exécution du texte adopté
par le Parlement. Il signe pour cela un décret de promulgation, dans un délai de 15 jours après le vote
de la loi.

● La publication de la loi

Elle fait l’objet d’une parution au Journal officiel expédié quotidiennement dans toutes les mairies de
France.

● Complément : schéma de procédure d’élaboration de la loi


II - LES AUTRES SOURCES DU DROIT
A - La coutume

La coutume est un usage constant (c’est-à-dire suivi), ancien (sans qu’on puisse en préciser la durée),
général (commun à une profession, une région, etc.) et considéré par tous comme obligatoire.
Lorsqu’elle présente ces caractères, la règle coutumière a force obligatoire sans être contenue dans
un texte.

La coutume ne peut être qu’un substitut ou un complément de la loi :

● en l’absence de dispositions écrites : la coutume peut créer une règle pour combler un vide
juridique. Elle est alors créatrice de droit.
● sur renvoi de la loi : il arrive que la coutume éclaire certaines modalités d’application des textes
ou certaines notions dont le contenu n’est pas précisé. (ex : « bonnes mœurs », « bon père de
famille »).

B - La jurisprudence

La jurisprudence est l’ensemble des décisions rendues par les différentes juridictions. Lorsque les
règles de droit sont imprécises ou confuses, les magistrats les interprètent. Les magistrats ont donc
un pouvoir créateur de règles de droit qui peuvent être confirmées ou infirmées par une loi
postérieure à leur création.

Lorsque des litiges identiques sont portés à la connaissance des tribunaux, il n’y a aucune obligation
pour les juges de répéter la solution retenue précédemment par d’autres magistrats. Il se peut donc
qu’il y ait entre les magistrats des divergences d’interprétation d’une règle de droit. Dans ce cas, la
Cour de cassation tranche et dit le droit.

C - La doctrine

Il s’agit des avis, des explications et des commentaires formulés par des juristes reconnus
(professeurs, praticiens et magistrats). Ils portent aussi bien sur le sens d’un texte nouveau élaboré
par les parlementaires que sur la compréhension d’une décision de justice ou encore sur la portée d’une
réforme envisagée par le gouvernement.

Ces écrits n’ont pas de force obligatoire mais peuvent néanmoins guider les juges et le législateur dans
leur réflexion.
III - EXERCICE

Situation 1

Le Président de la République,
Vu l’article 8 de la constitution,
Décrète :
Art. 1er – M. Raffarin est nommé Premier ministre.
Art. 2 – Le présent décret sera publié au Journal Officiel de la République française.

Fait à Paris, le 30 mai 2002

Jacques Chirac
Journal officiel du 31 mai 2002

Situation 2

Le Premier ministre,

Sur le rapport du ministre de l’Economie et des Finances, et du ministre de l’Agriculture et de la


Forêt,

Vu la loi du 6 mai 1919 modifiée sur la protection des appellations d’origine,

Décrète :

Art 1er – la liste des cépages blancs principaux (…) est complétée par le cépage « Vermentino », dit
« Rolle ».

Art 2 – Le ministre de l’Economie et des Finances, le ministre de l’Agriculture et de la Forêt sont


chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal
officiel de la République française.

Fait à Paris, le 7 juillet 1992.

Pierre Bérégovoy

Par le Premier ministre :


Le ministre de l’Economie et des Finances,
Michel SAPIN
Le ministre de l’Agriculture et de la Forêt,
Louis MERMAZ
Pour chaque situation, précisez de quelle autorité émane chaque texte, quel est le pouvoir qui ressort
des documents et par qui il est exercé.
Session 4

Les sources du droit communautaire


I - L'origine du droit communautaire
II - Les autres sources du droit
III - Exercice

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

I - L’ORIGINE DU DROIT COMMUNAUTAIRE


Le droit communautaire regroupe les traités (constituant le droit « originaire ») et les actes
unilatéraux (constituant le droit « dérivé).

Le traité de Rome en 1957, l’Acte unique européen en 1987 et le traité de Maastricht en 1992 ont
abouti à la création de l’Union européenne. Puis la construction européenne s’est enrichie d’autres
traités (traité d’Amsterdam en 1997, traité de Nice en 2000…).

Ces sources « supérieures « du droit communautaire s’imposent aussi bien aux autres textes
communautaires qu’aux lois nationales.

L’essentiel du droit communautaire dérivé est composé :

● des règlements obligatoires dans tous leurs éléments et directement applicables,


● des directives qui s’imposent aux Etats membres à qui elles s’adressent. Les institution
nationales doivent adopter les lois qui permettent l’application de leurs dispositions.

II - LA HIERARCHIE DES SOURCES DU DROIT


Les sources du droit sont hiérarchisées, les sources écrites primant les autres. On trouve dans
l’ordre : la constitution, les traités internationaux communautaires, les règlements et directives
communautaires, la loi (constitutionnelle, organique, ordinaire), les règlements autonomes, les
ordonnances, les règlements d’application (décret et arrêté) puis la coutume, la jurisprudence et la
doctrine.

Pour que les traités internationaux soient applicables en France, ils doivent être ratifiés c’est-à-dire
approuvés par le peuple (par référendum) ou par ses représentants (loi de ratification du Parlement).
Si une disposition du traité est contraire à la constitution, la ratification du traité doit
obligatoirement être précédée d’une révision de la constitution. Une fois ratifiés, les traités
acquièrent , dans la hiérarchie des normes, la 1ère place.

III - EXERCICE

I) L’avenir de l’Union européenne

Source : L’unification européenne – Documentation européenne

Le traité instituant l'Union européenne ne met pas encore un point final à l'unification européenne
mais constitue seulement une étape supplémentaire dans la voie de cet objectif tant souhaité.
Malgré l'unification des domaines fondamentaux de l'économie et de la finance et
l'institutionnalisation communautaire de la coopération dans les domaines de la politique étrangère
et de sécurité et de la politique des affaires intérieures et de justice, l'Union européenne, telle
qu'elle est définie par l'œuvre du traité de Maastricht n'est pas encore un État ou une fédération
[…].

Le processus d’unification européenne et les progrès réalisés sur cette voie ne sauraient
(cependant) être poursuivis avec succès et être pleinement efficaces que s'ils sont acceptés par les
citoyens de la Communauté et soutenus par une conscience européenne. Le public comprend mal les
rouages et la structure de l'Union européenne et son mécanisme complexe de prise de décision. Il
n'est pas étonnant que le sentiment nécessaire de solidarité et d'appartenance à une même
communauté ait de la peine à

émerger chez les citoyens de l'Union. […]. Les citoyens de l'Union doivent être plus étroitement
impliqués dans l'élaboration du processus d'unification. Il convient de les informer et de leur
demander leur avis. Les participants au processus d'unification ont pris conscience de cette
nécessité. L'information et la transparence ne sont plus de simples slogans, mais ont été
concrétisées sous la forme de mesures. Citons, principalement, l'engagement que se sont aussi fixé
les institutions communautaires de rendre leurs actions plus transparentes et, notamment, de
présenter, sous une forme claire et aisément compréhensible par les citoyens de l'Union, les
règlements qu'elles arrêtent. Ce n'est que lorsque ces mesures, et bien d'autres, seront
suffisamment intégrées dans ses travaux administratifs et législatifs quotidiens que les citoyens
pourront prendre conscience, dans leur vie quotidienne également, de ce qu'est l'Union européenne
et comprendre qu'il importe de militer pour l'unification de l'Europe. Seule cette unification est
capable, à terme, de créer et de sauvegarder la paix, la liberté et la prospérité en Europe.
Répondre aux questions suivantes :

1) Quel est le traité qui a institué l’Union Européenne ?


2) Qu’est-ce qu’une « fédération » ? Justifiez la phrase soulignée.
3) Analysez le processus d’unification évoqué dans le texte : quels sont ses objectifs ? Les conditions
de son succès ? Par quoi est-il freiné ? Quelles mesures ont déjà été prises pour le favoriser ?
Session 5

Les sources des droits subjectifs


I - Les sources des droits subjectifs
II - Exercice

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

I - LES SOURCES DES DROITS SUBJECTIFS

A) Les actes juridiques

Ce sont les agissements qui expriment la volonté d’une personne de créer des droits, de les modifier,
de les transmettre ou de les éteindre.

On distingue 2 types d’actes juridiques :

● Les actes unilatéraux : un seul sujet de droit exprime sa volonté, même si plusieurs personnes
peuvent être concernées. L’exemple type est le testament.
● Les actes bilatéraux ou multilatéraux : ils sont obligatoirement formés par la rencontre de
volonté de 2 ou plusieurs personnes désireuses d’obtenir un résultat : tel est la cas du contrat
dont les exemples sont nombreux (vente, location, prêt…)

B) Les faits juridiques

Ce sont des événements qui produisent des effets juridiques non recherchés. Des droits naissent donc
indépendamment de la volonté des personnes. On distingue 2 types de faits juridiques :

● Les faits naturels et involontaires

Les événements se rattachant à la vie des personnes (naissance, décès, âge atteint), et certains
événements particuliers (force majeure qui rend impossible l’exécution d’un contrat) font naître des
droits ou éteignent des obligations.

● Les faits de l’homme

Certains agissements d’une personne, volontaires ou involontaires, créent des droits au profit de tiers.
On parle de délit (civil) en cas de faute volontaire et de quasi-délit en cas d’imprudence ou de
négligence.
Si les actes juridiques et les faits juridiques sont tous deux créateurs de droit, seuls les effets des
actes juridiques sont voulus. Cette différence a des conséquences importantes sur le régime de la
preuve.

II - EXERCICE
Pour chacune des situations ci-dessous :

1) Précisez quel est (ou quels sont) le(s)s droit(s) subjectif(s) créé(s) par la situation.
2) Qui en est titulaire
3) Quel est l’évènement à l’origine de ce droit

Situation 1

Mme Martin s’engageait à pieds sur les passages piétons. Elle a été renversée par la voiture de Mme
Barrau. L’état de Mme Martin a nécessité une prise en charge par les pompiers.

Situation 2

Testament de Mme Tocker, professeur, décédée le 4 mars 2005

Je lègue à Madame Rater, ma nièce, demeurant à Cannes la propriété et la jouissance de tous mes
biens.

Fait à Cannes, le 5 septembre 1980

Situation 3

M Durand, dentiste, a malencontreusement cassé une dent à son client M. Saissy.


Session 6

Le droit de la preuve
I - La charge de la preuve (Qui ?)
II - L'objet de la preuve (Quoi ?)
III - Les moyens de la preuve
IV - L'administration de la preuve
V - Exercice

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

Définir le régime de la preuve consiste à se poser plusieurs questions : qui doit prouver, quoi, avec quel
instrument et comment ?

Lorsque des personnes concluent un acte juridique, elles sont en mesure d’en prévoir les effets et
peuvent donc également en prévoir la preuve. Le régime de la preuve est donc stricte.

Au contraire, les effets d’un fait juridique n’étant jamais voulus, leur preuve ne peut pas être prévue à
l’avance. Le régime de la preuve est donc plus souple.

I - LA CHARGE DE LA PREUVE (QUI ?)


Le principe est posé par l’article 1315 C . civ. : c’est au demandeur d’apporter la preuve de ce qu’il
prétend. Le défendeur doit lui tenter d’apporter la preuve contraire.

Cependant, dans certains cas, la loi a prévu de dispenser le demandeur de la charge de la preuve. Il
bénéficie dans ce cas d’une présomption légale.

On distingue 2 types de présomptions légales :

● La présomption simple qui permet au défendeur de se libérer en apportant la preuve contraire.

Ex : l’article 1315 C .civ. prévoit que les parents sont responsables du dommage causé par leurs enfants
parce qu’ils sont présumés avoir manqué à leur devoirs d’éducation. Les parents peuvent toutefois se
libérer de cette responsabilité en prouvant qu’ils ont eu une attitude irréprochable dans la surveillance
de l’enfant.
● La présomption irréfragable qui n’autorise pas le défendeur à faire la preuve contraire.

Ex : L’employeur est présumé responsable des dommages causés à autrui par ses salariés et ne peut
pas s’exonérer de cette responsabilité en prouvant qu’il n’a pas commis de faute. (idée que l’employeur
profite de l’activité de ses salariés et qu’il doit donc en supporter les risques)

II - L’OBJET DE LA PREUVE (QUOI ?)


Le demandeur doit prouver le fait ou l’acte à l’origine de sa prétention. Les parties n’ont donc pas à
prouver la règle de droit qui fondent leur prétentions.

III - LES MOYENS DE PREUVE


Tous les procédés de preuve n’ont pas la même efficacité dans un procès. Il existe des moyens de
preuve « parfaits » et des moyens de preuve « imparfaits ».

LES MOYENS DE PREUVE PARFAITS (lient le juge)

L’écrit L’acte authentique - est rédigé par un officier public dans les
formes légales
- fait foi sur ce qui a été constaté jusqu’à
inscription de faux

L’acte sous seing privé - est établi et signé par une ou plusieurs
personnes privées
- doit être établi en autant d’originaux
que de parties qui s’engagent
- doit comporter mention manuscrite de la
somme ou de la quantité promise s’il
matérialise un engagement unilatéral
- fait foi jusqu’à preuve contraire
L’écrit électronique - depuis la loi du 13 mars 2000, l’écrit
sous forme électronique est admis en
preuve au même titre que l’écrit sur
support papier
- la personne dont il émane doit pouvoir
être dûment identifiée
- il doit être établi et conservé dans des
conditions de nature à en garantir
l’intégrité

La copie d’acte est une reproduction fidèle et durable de


l’original

L’aveu judiciaire déclaration par laquelle une personne reconnaît en justice la vérité d’un
fait susceptible de produire contre elle des effets juridiques

Le serment - affirmation solennelle en justice d’un fait ou d’un acte dont dépend
l’issue du litige
- déféré par une partie à son adversaire
Décisoire

LES MOYENS DE PREUVE IMPARFAITS (ne lient pas le juge)

Le témoignage (ou - déclaration faite en justice sous la foi du serment


preuve testimoniale) - par un tiers
- qui a constaté lui-même ce qu’il déclare

Les présomptions de conséquences que le juge tire d’un fait connu à un fait inconnu
fait

Le serment déféré par le juge à l’une des parties


supplétoire

IV - L’ADMINISTRATION DE LA PREUVE
Evénements à prouver Moyens de preuve admissibles

Acte juridique ≤ 800 tous les moyens de preuve

Acte juridique > 800 principe : nécessité d’un moyen de preuve


parfait
exception : un moyen de preuve imparfait
suffit :
- s’il y a impossibilité matérielle ou morale de
se procurer un écrit
- s’il y a perte de l’écrit par force majeur
- s’il y a commencement de preuve par écrit
- si l’opération est commerciale

Fait juridique principe : tous les moyens de preuve


exception : exigence d’un moyen de preuve
parfait pour l’état des personnes (acte de
l’état civil)

Fait juridique principe : tous les moyens de preuve


exception : exigence d’un moyen de preuve
parfait pour l’état des personnes (acte de
l’état civil)

V - EXERCICE
a) M. Durand, conducteur d’un poids lourd perd le contrôle de son véhicule et heurte la voiture de M.
Magère.

b) M. Dupond signe cette reconnaissance de dette :

Je soussigné, M. Dupond, reconnaît devoir la somme de 60 154 euros à mon employeur, M. Saitout, et
m’engage à rembourser cette somme dans les 2 mois à venir

Fait à cannes, le 10 mars 2005


Après avoir réclamé le règlement de cette somme, M. Saitout assigne M. Dupond devant le TGI ;

c) La société Castou n’a pas livré le téléviseur d’une valeur de 560 euros acheté par son client M.
Barale.

Pour chaque situation ci-dessus, répondez aux questions suivantes, sans oublier de justifier vos
réponses :

1) Qui détient un droit subjectif ? Quel est ce droit subjectif. Quelle est sa source ?
2) Qui doit apporter la preuve de son droit ? Que doit –il prouver ? Par quels moyens?
Session 7

La capacité juridique des personnes


I - La notion de capacité juridique
II - L'incapacité
III - La capacité des personnes
V - Exercices

date de la dernière modification : 20 octobre 2005

Toute personne juridique a des droits et peut en principe les exercer. Cette double aptitude reconnue
aux personnes est la règle. Cependant , certaines d’entre elles sont frappées d’incapacité.

I - LA NOTION DE CAPACITE JURIDIQUE


La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et d’obligations (c’est la capacité de
jouissance) et à les exercer (c’est la capacité d’exercice).

La capacité peut connaître des restrictions. On parle alors d’incapacité.

II - L’INCAPACITE

Il existe différentes formes d’incapacité.

L’incapacité générale concerne tous les actes juridiques (ex : l’incapacité générale du mineur), alors que
l’incapacité spéciale ne concerne que certains actes (ex : incapacité des associations non déclarées
d’utilité publique de recevoir des dons).

En ce qui concerne l’incapacité d’exercice, une personne ne peut exercer les droits dont elle est
titulaire (ex : un mineur ne peut louer l’appartement dont il a hérité). Alors que dans l’incapacité de
jouissance, une personne ne peut acquérir ou transmettre des droits (ex : le mineur ne peut pas faire
de testament).

L’incapacité distingue différentes sortes d’actes selon leur importance.

Les actes de la vie courante sont des actes de la vie quotidienne sans gravité (ex : acheter une
baguette de pain).

Les actes d’administration assurent la gestion et la conservation du patrimoine (ex : louer un


appartement, vente de choses d’usage « courant »).

Les actes de disposition sont des actes graves modifiant la consistance du patrimoine (ex : donation
d’un bien, vente d’un bien, demande de prêts).

L’incapacité a pour objectif de protéger :

● les personnes vulnérables physiquement ou mentalement contre elles mêmes et les autres ;
● la société et l’intérêt général (ex : interdictions légales frappant les personnes condamnées pour
certaines peines…).

Les actes accomplis par un incapable sont nuls. La nullité provoque l’anéantissement rétroactif de l’acte
et la remise des choses en l’état initial. L’action en nullité est intentée par l’incapable ou son
représentant.

III - LA CAPACITE DES PERSONNES

A) La capacité des personnes physiques

Toutes les personnes physiques ont en principe la capacité juridique, exceptés les mineurs et les
incapables majeurs.

Le mineur est en principe frappé d’une incapacité générale d’exercice. Il est représenté par ses parents
ou par un tuteur.

L’émancipation confère au mineur émancipé la pleine capacité juridique et l’assimile au majeur (il ne peut
cependant pas devenir commerçant).

Certains majeurs ne peuvent pas prendre en charge leurs intérêts en raison d’une altération de leurs
facultés mentales ou physiques. L’incapable majeur est alors placé par le juge sous un des trois régimes
de protection.
La tutelle concerne l’altération profonde des facultés et provoque une incapacité générale d’exercice,
l’incapable est alors représenté par un tuteur ;

La curatelle concerne une altération moins grave des facultés, le majeur fait seul les actes
d’administration mais il est assisté d’un curateur pour les actes de disposition ;

La sauvegarde de justice concerne une altération légère des facultés, elle n’entraîne pas l’incapacité, le
majeur conserve le libre exercice de ses actes.

Les différents régimes de protection

Principe Exception(s)

Mineur Incapacité totale : l’administrateur Capacité admise pour les actes


légal (père, mère ou tuteur) conservatoires et les actes de la
représente le mineur dans tous les vie courante (achat de livres, de
actes. CD…)

Le mineur émancipé dispose d’une


capacité d’exercice.

Majeur sous Capacité Toutefois, si à l’occasion d’un


sauvegarde de contrat il subit un préjudice, les
justice tribunaux peuvent annuler cet acte.
(régime temporaire
instauré à la suite
d’une déclaration
médicale)

Majeur en curatelle Incapacité partielle : les actes de Capacité reconnue pour les actes
(régime applicable disposition ne peuvent être conservatoires et les actes
aux majeurs ayant réalisés qu’avec l’assistance d’un d’administration mais ceux-ci
des comportement curateur. peuvent être annulés par les
néfastes à leurs tribunaux si le majeur a subi un
intérêts) préjudice.

Majeur en tutelle Incapacité totale : le tuteur


(régime applicable représente le majeur sous tutelle
aux majeurs dont dans tous les actes.
les facultés sont
gravement altérées)
B) La capacité des personnes morales

● la capacité de jouissance

Les personnes morales de droit privé doivent se limiter à l’objet fixé dans leur statut. La loi leur
interdit certaines activités (ex : les associations ne peuvent avoir un but lucratif).

Les personnes morales de droit public doivent se limiter aux activités pour lesquelles elles ont été
créées. Seul l’Etat dispose d’une large capacité.

● la capacité d’exercice

La personne morale agit par l’intermédiaire de ses représentants personnes physiques qui l’engage vis-à-
vis des tiers.

IV - EXERCICE

Complétez le tableau ci-dessous

PROPOSITIONS VRAI FAUX

La capacité de jouissance est l’aptitude à exercer les droits dont on


est titulaire

L’achat d’un journal est un acte de disposition

La vente d’un appartement est un acte de disposition

Tous les mineurs ont la capacité juridique

Tous les majeurs ont la capacité juridique

La curatelle est le régime de protection le plus fort.

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