Bonnes Pratiques de Distribution en Gros

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Bonnes pratiques de distribution en gros

INTRODUCTION :
Les bonnes pratiques de distribution en gros (BPDG) des médicaments à usage
humain (décision du directeur général de l'ANSM du 20/02/2014- J.O 25/03/2014 et son
annexe BO N°2014/9 bis du 17/06/2014) se substituent dès à présent aux bonnes pratiques
de distribution en gros (BPDG) publiées au BO N° 2000/8 bis (arrêté du 30/06/2000).

Cette édition a été élaborée à partir du guide de bonnes pratiques de distribution de


médicaments à usage humain tel que publié par la Commission européenne (07/03/2013 en
application des articles 80 et 84 de la directive 2001/83/UE relative aux médicaments à
usage humain modifiée par la directive 2011/62/UE).

PLAN DU COURS
I] DEFINITION

II] INTERETS DES BPDG

III] ETABLISSEMENTS CONCERNES

IV] LIGNES DIRECTRICES OU PRINCIPES DE BPDG

1) SYSTÈME DE QUALITE/GESTION DE LA QUALITE

2) Personnel

3) Qualification des fournisseurs et des clients

4) STOCKAGE

5) Transport

6) Documentation

7) Plaintes, retours, rappels

8) Médicaments falsifiés/produits pharmaceutiques de contrefaçon

9) Auto-inspections

10 ) Inspections

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I] DEFINITION
Les bonnes pratiques de distribution sont un ensemble de normes pour
l'approvisionnement, la manipulation, le stockage et le transport des médicaments à
usage humain et de leurs principes actifs. Les titulaires de licences et d'autorisations
de vente en gros doivent se conformer aux bonnes pratiques de distribution afin de
garantir la qualité, la sûreté et la sécurité des médicaments tout au long de la chaîne
d'approvisionnement pharmaceutique.

II] INTERETS DES BPDG


 elles ont un impact considérable sur la santé publique : Toute erreur de distribution
peut entraîner des pénuries, des retards, voire l’introduction de médicaments
falsifiés sur le marché.

 elles aident à la traçabilité des produits: ce qui peut être un facteur énorme lors des
enquêtes officielles sur les problèmes de qualité ou les incidents impliquant des
produits pharmaceutiques.

III] CHAMPS D’application


• Les BPDG concernent la distribution en gros des médicaments à usage humain
réalisée par les établissements pharmaceutiques (articles L.5124-1 et R.5124-2 du
CSP). Elles sont applicables aux :

• fabricants

• exploitants chargés des opérations de distribution en gros

• importateurs

• dépositaires et aux grossistes répartiteurs,

• ainsi qu'à tout autre établissement pharmaceutique ayant des activités de


distribution en gros de médicaments sur le territoire national ou à partir du territoire
national.

IV] Lignes directrices ou principes de bonnes pratiques de distribution (BPD)


Les directives suivantes sont basées sur les bonnes pratiques de distribution des produits
pharmaceutiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et sur les lignes directrices
de la Commission européenne (CE) sur les bonnes pratiques de distribution des
médicaments à usage humain.

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V] Les principes des BPDG
Les BPDG rappellent les principes fondamentaux qui doivent être respectés en matière de
distribution en gros des produits pharmaceutiques notamment en termes d'organisation
générale comprenant :

• la gestion de la qualité ;

• le personnel, les locaux ;

• les équipements dont les systèmes informatisés.

Elles précisent également les conditions de mise en œuvre de certaines activités, telles que :

• l'approvisionnement, la réception, le stockage et la manutention des produits

• la sécurisation de l’approvisionnement (qualification des fournisseurs et des


destinataires) et des transactions en clarifiant la notion d’acquisition et de
distribution

• la préparation et la livraison des commandes

• le transport en particulier des produits nécessitant des conditions spéciales comme


les produits thermosensibles

• les retours de produits non défectueux, la gestion des réclamations, des rappels ou
des retraits de produits, la détection des produits falsifiés, la destruction des produits
inutilisables

La documentation obligatoire et l'auto-inspection.

1) Système de qualité/gestion de la qualité

Un système qualité doit comporter la structure organisationnelle, les procédures, les


processus, les ressources et les actions nécessaires pour démontrer que le
distributeur répond aux exigences de qualité. La gestion de la qualité ou le système
de qualité doit comprendre une politique de qualité documentée ainsi que des
procédures d’achat et de libération autorisées.
Les grossistes sont également tenus d’évaluer les risques potentiels pour la qualité
des produits et de suivre les principes de gestion des risques de qualité. Les systèmes
de qualité doivent être régulièrement examinés et révisés en fonction des
recommandations des évaluations des risques effectuées.

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2) Personnel
Une formation initiale et une mise à jour sont nécessaires pour tout le personnel
impliqué dans la distribution et doivent couvrir les sujets suivants :
La Sécurité des produits ;
Les aspects de l’identification des produits ;
La détection des médicaments falsifiés ;
Eviter que des contrefaçons n’entrent dans la chaîne d’approvisionnement ;
Le distributeur doit conserver un registre de toutes les formations aux BPD et évaluer
régulièrement leur efficacité à garantir de bonnes pratiques de distribution dans
toute l’organisation.
3) Qualification des fournisseurs et des clients
Les grossistes doivent vérifier si un fournisseur potentiel dispose d’une autorisation de
distribution en gros ou d’une licence de distributeur en gros avant de le sélectionner. Des
contrôles de diligence raisonnable doivent être effectués et comprennent des
observations sur les points suivants :

• la réputation ou la fiabilité du fournisseur ;

• la probabilité que le produit pharmaceutique proposé soit falsifié ;

• la quantité du produit pharmaceutique proposé, surtout s’il n’est généralement


disponible qu’en petites quantités ;

• des prix surévalués ;

• En outre, les grossistes ne doivent accepter que les commandes de clients disposant
d’une autorisation de distribution en gros, d’une licence de grossiste, ou autorisés à
fournir des médicaments au public.

4) STOCKAGE
(Voir cours du stockage des médicaments)
Bien que le principe du premier périmé, premier sorti (FEFO) soit recommandé,
les exceptions à ce principe sont autorisées à condition qu’elles soient
documentées et qu’aucun stock périmé ne soit distribué.
Les gestionnaires d’entrepôt doivent effectuer des inventaires réguliers des
stocks, en comparant les stocks réels et les stocks enregistrés. Toute anomalie ou
irrégularité dans les stocks doit être documentée et faire l’objet d’une enquête.
5) Transport
Avant l’expédition, le grossiste doit d’abord confirmer que le bon de livraison est valide
ou qu’il existe un plan de réapprovisionnement en matériel documenté pour le client.
Après confirmation, les médicaments doivent être placés dans un conteneur

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d’expédition avec une étiquette décrivant les exigences et les précautions de
manipulation et de stockage, ainsi que le contenu du conteneur et sa provenance.

• Une fois étiqueté, le conteneur d’expédition peut être chargé sur le véhicule au
moment opportun, en fonction du calendrier de livraison. Il est important de se
rappeler que la qualité, l’intégrité et la sécurité des médicaments pendant le transit
relèvent toujours de la responsabilité du grossiste.

• Par conséquent, le grossiste doit établir des mesures et des protocoles qui
garantissent ce qui suit :

Les médicaments ne sont pas endommagés ou contaminés pendant le transport

Les conditions de stockage requises sont maintenues pendant toute la durée du


transport

Les véhicules et les médicaments à l’intérieur de ces véhicules sont protégés contre le vol

Si un écart par rapport à ce qui précède se produit pendant le transport, l’exploitant du


véhicule doit le signaler au grossiste et au destinataire.

6) Documentation
La documentation doit être suffisante pour permettre une traçabilité complète des
médicaments à travers les canaux de distribution. Toutes les parties impliquées doivent
être facilement identifiables. Voici les exigences en matière de documentation
concernant la distribution des médicaments :

Le titre, la nature et l’objectif de l’événement sont clairement énoncés

Daté et approuvé par une personne autorisée

Pas de modification sans l’autorisation nécessaire

Tous les documents et registres (tels que ceux d’expédition et de réception) doivent être
conservés pendant 7 ans, sauf indication contraire de l’autorité nationale ou régionale.

7) Plaintes, retours, rappels


Les plaintes doivent être divisées en deux catégories :

Celles relatives à la qualité du produit et celles relatives à sa distribution.


 Pour les plaintes relatives à la qualité, le grossiste est tenu d’informer
immédiatement le fabricant ou le titulaire de l’autorisation de production.
 Pour les plaintes relatives à la distribution, le grossiste doit mener une
enquête approfondie pour identifier la cause du problème mentionné dans la
plainte.

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Pour les retours, le grossiste doit effectuer une évaluation qui prend en compte les éléments
suivants avant de réintroduire le produit dans le stock vendable :

 La nature du produit retourné


 les éventuelles conditions particulières de stockage requises
 L’état du produit retourné
 Son historique et le temps écoulé depuis sa délivrance

Toutefois, si le produit retourné était un produit volé, il ne peut pas être réintégré
dans le stock vendable.

En cas de rappel, le grossiste doit informer les parties prenantes suivantes de la chaîne
d’approvisionnement :

• Le fabricant ou le titulaire de l’autorisation de mise sur le marché ;

• les autorités réglementaires du pays ou de la région du grossiste ;

• les clients et les autorités des pays auxquels les produits ont pu être distribués ;

• Le grossiste doit également enregistrer l’évolution du rappel et émettre un rapport


final comprenant un rapprochement entre les quantités de produits livrés et
récupérés.

8) Médicaments falsifiés/produits pharmaceutiques de contrefaçon


Le distributeur doit immédiatement informer l’autorité compétente et le titulaire de
l’autorisation de mise sur le marché lorsqu’il identifie ou soupçonne qu’un
médicament est falsifié. La vente et la distribution de médicaments suspectés d’être
des contrefaçons doivent être suspendues. Ces produits doivent être stockés
séparément des autres produits et étiquetés comme falsifiés et non destinés à la
vente.
Lorsqu’il a été confirmé que le produit pharmaceutique est une contrefaçon, une
décision formelle doit être prise concernant son élimination. Le distributeur est tenu
de prendre des mesures pour s’assurer que les contrefaçons ne réintègrent pas la
chaîne d’approvisionnement ou ne se retrouvent pas avec des stocks vendables.
9) Auto-inspections
Une exigence clé des bonnes pratiques de distribution est un programme d’auto-
inspection. La portée des auto-inspections peut varier. Le grossiste peut décider qu’une
auto-inspection complète effectuée moins souvent est préférable à des auto-inspections
plus petites et plus spécifiques effectuées régulièrement. Cependant, quelle que soit sa
portée, chaque auto-inspection doit être exécutée de manière impartiale et détaillée ; et

Être complétée par un personnel compétent désigné par l’entreprise.

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Les résultats de chaque auto-inspection doivent être consignés dans un rapport qui note les
observations faites au cours de l’inspection. Toute forme de non-conformité, de déficience
ou d’irrégularité doit faire l’objet d’une enquête et sa ou ses causes profondes doivent être
identifiées. Le grossiste doit également établir, documenter et suivre les actions correctives
et préventives (CAPA).

10) Inspections
L'application de la réglementation relative à la distribution en gros des médicaments (dont
les bonnes pratiques) est périodiquement vérifiée lors d'inspections réalisées par l’ANSM ou
les Agences Régionales de Santé sous l'égide de l'ANSM.

Leur objectif est de vérifier que les opérateurs mettent en œuvre les conditions de garantie :

Du maintien de l’intégrité de la chaine d’approvisionnement

De la qualité des médicaments

De leur approvisionnement en temps et en heure sur l’ensemble du territoire

Ainsi, une attention particulière est portée sur la maîtrise de la chaîne du froid pour les
produits thermosensibles (les vaccins par exemple).

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