Topo TP BIO 1032 2021

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I FACULTE DES SCIENCES

UNIVERSITY OF YAOUNDE I FACULTY OF SCIENCE


___________ _____________

DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE ET PHYSIOLOGIE VEGETALES


DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY

Unité de Génétique et Amélioration des plantes (UGAP)

Travaux praTiques
de Bio 1032
Equipe pédagogique :
 Pr. Joseph Martin BELL
 Dr. Hermine BILLE NGALLE
 Dr. Benoît-Constant LIKENG LI-NGUE
 Dr. Godwill NTSOMBOH NTSEFONG

Nom de l’étudiant :

Numéro du groupe :

1
PARTIE I : MISE EN EVIDENCE DES LOIS DE MENDEL DANS LA
CREATION VARIETALE CHEZ LES PLANTES: CAS DU GOMBO

Objectif : à la fin de ce TP, l’étudiant doit être capable d’appliquer les lois de Mendel à la
création variétale chez les plantes autogames.

A) Création variétale chez le gombo


Le gombo (Abelmoschus esculentus) appartient, selon la classification de
Linné à l’embranchement des Spermaphytes ; au sous-embranchement des
Angiospermes ; à la classe des Dicotylédones ; à l’ordre des Liliales ; à la
famille des Malvaceae et au genre Abelmoschus. Il a pour épithète spécifique
esculentus. C’est un légume cultivé pour son fruit (une capsule), très populaires
dans la plupart des pays tropicaux et méditerranéens, dont la valeur
nutritionnelle est intéressante pour compléter une alimentation déséquilibrée.

C’est une plante annuelle caractérisée par une croissance indéterminée et


dont les fleurs sont hermaphrodites : son mode de reproduction préférentiel est
donc l’autogamie. Les lignées pures sont donc des variétés répandues chez le
gombo. Toutefois, les variétés hybrides représentent une part importante dans
la création variétale.

B) Caractères d’intérêt
La création variétale nécessite l’identification des caractères d’intérêt
agronomique et héréditaires, donc transmissibles. Le gombo en présente
plusieurs. Dans le cadre des présents TP, l’hérédité de quelques-uns sera suivie.
Ces caractères sont observés sur des parties de la plante telles que la tige, le
pétiole, le stigmate et les fruits. La transmission du type de port d’un plant, ainsi
que celle de sa réaction face à la fusariose sont également étudiées.
2
Certaines variétés de gombo, passées par le processus de création
variétale, sont homologuées et enregistrées dans le catalogue officiel des espèces
et variétés végétales. Chez ces dernières, il a été possible d’identifier différents
phénotypes.
- La sensibilité ou la résistance à une maladie (M) : la fusariose
- Des tiges (T) pourpres ou vertes
- Un stigmate (S) blanc, violet ou orangé
- Un port (A) dressé ou rampant
- Des pétioles (P) pourpres ou verts
pourpres, verts, pourpre-vert
trapus ou effilés
- Des fruits (F) :
courts ou longs
lisses ou rugueux

C) Processus de création variétale


Deux types de variétés peuvent être mis sur pied, des variétés lignées
pures ou des variétés hybrides. Dans le cadre de ces TP, nous verrons comment
créer une variété hybride.
1) Obtention des lignées pures : Autofécondation
Après l’identification des parents en fonction du phénotype d’intérêt, il est
nécessaire et indispensable de se rassurer de leur pureté, avant tout croisement
possible. Cette phase de l’amélioration variétale se fait par des autofécondations
successives. Chez le gombo, il faut au moins 4 à 5 générations
d’autofécondation pour purifier ou s’assurer de la pureté des parents. De façon
pratique, les boutons floraux matures des parents sont identifiés avant d’être
ensachés dans les sacs de pollinisation appropriés. Ceci jusqu’à l’obtention du

3
fruit. Les graines matures de ce dernier sont ensuite semées et constitue une base
pour l’autopollinisation suivante.

2) Croisements contrôlés chez le gombo


Un croisement contrôlé (ou pollinisation contrôlée), est une opération qui
consiste à déposer, intentionnellement, du pollen prélevé sur la fleur d’une
plante sur le stigmate de la fleur d’une autre plante. Six principales étapes
peuvent être dégagées.

a) Identification des boutons floraux matures. Généralement chez le


gombo, les fleurs s’épanouissent dans la nuit. Ainsi, les boutons
floraux qui doivent s’ouvrir sont identifiés au crépuscule, à travers
d’une part leurs dimensions (beaucoup plus volumineux) et d’autre
part leur coloration, qui passe du vert au vert orangé ou alors du rouge
au jaune ;
b) Émasculation. Le but de cette étape est d’éviter l’autofécondation.
Les techniques d’émasculation sont variées : traitement à l’alcool,
traitement au froid, castration génétique (stérilité mâle, utilisation de
gamétocide…). Dans le cadre de ces travaux pratiques, la technique
de castration manuelle est utilisée. Elle consiste à :
- mettre à nu le stigmate et le style en enlevant délicatement tour
à tour les sépales, les pétales et les étamines et ce, à l’aide d’une
lame de rasoir ou d’un scalpel ;
- nettoyer minutieusement le stigmate avec de l’eau de préférence
distillée contenue dans une seringue ou un récipient approprié
(par exemple une bouteille de Tangui dont le bouchon est
soumis à de fines perforations).

4
c) Ensachage. Immédiatement après l’émasculation, les fleurs ou les
inflorescences sont ensachées dans des sacs appropriés de dimensions
convenables afin d’éviter les pollinisations croisées hasardeuses
(insectes, vent).
d) Étiquetage. Les fleurs castrées sont étiquetées juste après
l’ensachage. Les étiquettes sont attachées sur les fleurs ou les
inflorescences à l’aide d’un fil et devraient porter toutes les
informations relatives au croisement (date, origine des génotypes…).
e) Pollinisation. Le pollen mature et supposé viable est déposé sur le
stigmate réceptif pour induire et favoriser la fécondation. Il est
conseillé d’utiliser chez le gombo, tôt le matin, du pollen frais car la
viabilité de ce dernier décroît avec le temps et devient nulle aux
environs de midi. Donc le pollen prélevé doit être directement déposé
sur le stigmate.

D) Résultats : différents types de fruits


Lorsque les différentes étapes décrites ci-dessus ont été respectées, on peut
espérer, sous réserve des problèmes de chute ou d’incompatibilité qui pourraient
intervenir, aboutir à l’obtention d’un fruit mature (appelé capsule), trois mois
environ après le semi. La capsule obtenue dans le cadre d’un croisement contrôlé
renferme des graines hybrides qui donneront plus tard des plantes hybrides.
Toutefois, après castration, si la pollinisation n’est pas effectuée ou si le pollen
déposé sur le stigmate n’est pas viable, un fruit abortif se forme. Celui-ci ne
survit que pendant quelques jours. Il faut enfin signaler que naturellement, les
fruits du gombo sont issus de l’autofécondation. Donc en l’absence de toute

5
castration, le fuit qui se développe ici résulte de la fécondation entre gamètes
(♂ et ♀) de la même plante (autofécondation).

E) Manipulation
Observer la planche associée.
a) Résultats des autofécondations
- Les autofécondations successives des individus 1 donnent toujours
des individus identiques aux individus 1.
- Les autofécondations successives des individus 3 donnent toujours
des individus identiques aux individus 3.
- Les autofécondations successives des individus 2 donnent toujours
des individus identiques aux individus 1 pour certains, aux
individus 2 pour d’autres et aux individus 3 pour d’autres encore.
b) Résultats des croisements
L’expérimentateur décide, à partir de ces trois types d’individus, de mettre
sur le marché, une nouvelle variété de gombo aux fruits verts et longs. Il croise
deux individus de la planche qu’il a identifiés comme des races pures et obtient
en F1, 100% de plantes à fruits longs et pourpres. L’autofécondation de ces
dernières donne une population constituée de 150 individus dont les fruits
peuvent être regroupés en quatre. Il constate alors qu’un des quatre groupes est
phénotypiquement constitué des fruits qu’il recherche pour sa nouvelle variété.

6
PLANCHE A EXPLOITER

FM
F

Fruits de l’individu 2

Légende
BP : bouton floral P : pétiole T : tige S : stigmate
F : fruit FI : fruit immature FM : fruit mature

Vous aimerez peut-être aussi