Le Commentaiere de Texte

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LE COMMENTAIERE DE TEXTE

1. Qu’est-ce que le commentaire de texte


Le commentaire est un exercice auquel l’étudiant en faculté de Droit sera bien
souvent confronté à l’occasion des travaux dirigés ou même des examens
notamment dans les disciplines comme le droit constitutionnel ou le droit civil.
Ainsi un commentaire consiste à comment taire le texte : il s’agit ici de faire
ressortir les idées cachées évoquées par le texte. Commenter ce n’est pas
paraphraser, ni redire les mots de l’auteur avec des synonymes, commenter c’est
« expliquer, analyser, apprécier un texte juridique selon une méthode1 ». Il n’y a
pas de différence entre un commentaire et la tâche de « kpakpato2 » ou de
« gbêrê3 », il faut ressortir les non-dits de l’auteur, déceler la pensée de l’auteur.

2. Les étapes d’un commentaire de texte

Comme les autres exercices juridiques, le commentaire de texte admet également


deux parties : une introduction et un développement.

2.1. L’Introduction

L’introduction se présente comme la charpente, l’architecture du travail à


effectuer. L’introduction vient pour poser le fondement de la tâche confiée à
l’étudiant, il est donc crucial pour l’étudiant de faire bonne impression. Celle-ci
répond à des parties précises à respecter obligatoirement.

A- La phrase d’accroche

Contrairement à la dissertation, la phrase d’accroche ici ne consiste pas à faire une


généralité afin d’aboutir au sujet. Comme son nom l’indique, elle doit accrocher,

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2
C’est une expression utilisée dans le jargon ivoirien afin de désigner une personne qui s’adonne aux
racontas, aux commérages.
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Ibid.

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voir impressionnée le correcteur , elle doit être directement rattaché au texte en
question. La phrase d’accroche peut être une citation, une maxime latine, un
mouvement de pensée etc….

Exemple de phrase d’accroche

1) L’absolutisme est une idéologie politique prônant une confiscation totale


du pouvoir de la part de son détenteur, ainsi toute opposition doit être
obligatoirement mis en déroute. (Mouvement de pensée)
2) « lex specialis derogate Legi generalli », les règles spéciales dérogeraient
aux règles générales tel est le sens exprimé par cette maxime latine ayant
une valeur de PGD dans l’ordre juridique international. (Maxime latine)
B- La phrase de liaison

La seconde étape consiste à établir un lien entre le texte et la phrase d’accroche.


Une phrase d’accroche sans liaison avec le texte est vaine.

Exemple :

(Suite de la phrase d’accroche avec le mouvement de pensée) : l’un des acteurs


incontournables ayant marqué la politique de par son appartenance absolutiste
idéologique est Nicholas machiavel.

C- La présentation du texte
1. Identifier la nature du texte

L’étudiant doit au préalable identifier le nature juridique du texte auquel il est


confronté :

- S’agit-il d’un texte de doctrine4 ?


- S’agit-il d’un texte de jurisprudence5

4
Gérard Cornu, vocabulaire juridique, puf , 13ème édition , 2018, p359 « Ensemble des ouvrages juridiques » 2
5
Ibid. : « Ensemble des solutions apportées par les décisions de justice dans l’application du Droit ou même
dans la création du Droit»
il faut également préciser que les textes de jurisprudences ont une méthodologie propre à eux dénommé le
commentaire de décision ou commentaire d’arrêt.

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- Est-ce un article6 issu d’une loi ?
- Est-ce un discours politique ?

Une fois la nature du texte identifié, il faut également s’incruster dans la vie de
l’auteur.

2. L’auteur

Il faut indiquer l’auteur, son nom, sa nationalité, sa fonction en tant que juriste si
possible, son domaine de compétence etc. (ex : s’agissant d’un texte du prof Bléou
l’on dira qu’il est spécialisé en Droit constitutionnel)

3. Les sources du texte

Le texte à commenter a toujours une origine, il s’agit d’une œuvre. L’étudiant(e)


doit faire mention de celle-ci dans la présentation du texte. Il doit par la même
occasion préciser : la date de publication de l’œuvre, l’édition de publication, la
ville d’édition, la ou les pages concernées ainsi que les chapitres concernés.

NB : les sources du texte se trouvent généralement à la fin du texte, cependant il


peut arriver que la source du texte à commenter n’a pas été mentionnée, dans une
telle hypothèse il ne faudra pas prendre en compte la présentation du texte dans le
travail.

Exemple de source

(Suite) ce texte à commenter est tiré de son œuvre, le prince, édité par Antonio
Blado d’Asola à Florence en Italie en 1532.

D-Inscrire le texte dans son domaine / contexte précis.

Le texte à commenter s’inscrit dans un domaine juridique, dans un contexte


particulier. Il peut s’agir d’un domaine tel que le droit administratif, le droit
constitutionnel, le droit civil , l’économie, la géographie etc. quant au contexte il

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Ici également il y a une méthodologie spéciale différente du commentaire de texte dénommé le commentaire 3
d’article.

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s’agit des circonstances lointaines ou proches qui ont engendré le point de vue de
l’auteur dans le texte, il peut s’agir ici de motivations politiques, historiques,
juridiques, religieuses etc. (l’idée générale véhiculée par l’auteur doit figurer dans
cette étape de l’introduction)

EXEMPLE :

Ainsi l’auteur est un célèbre homme politique écrivain qui nous montre dans cette
mine d’or littéraire et juridique, les voies et moyens pour devenir prince. Le texte
se situe dans un contexte dominé par des conflits notamment à florence, lieu de
naissance de l’auteur. C’est donc dans un cadre dominé par la violence que
Nicholas Machiavel va puiser ses idées qui feront de lui une icône.

E-L ’intérêt du sujet

Le contexte du texte est succédé par l’intérêt. L’intérêt peut toucher différents
domaines d’analyses : économique, politique, religieux, social, juridique etc. ainsi
l’intérêt consiste à présenter « pourquoi l’auteur aurait pris la peine d’écrire sur
ce thème7 »

Exemple d’intérêt

L’analyse d’un tel texte suscite un intérêt binaire : politico-juridique.


Au niveau politique, le texte s’adresse particulièrement à une catégorie de
personne bien identifiée à savoir « le prince » ; ainsi le prince correspondrait au
détenteur du pouvoir politique selon le régime choisi. En tout état de cause, il
s’agit là d’un « code de conduite » permettant donc au « prince » de maintenir la
légitimité de son pouvoir.

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Quant à la dimension juridique, elle intervient dans la mesure où le régime
politique voulu par le prince serait encadré par des règles et principes bien définis.

F- La problématique (une controverse doctrinale est à relever à ce niveau)

Les avis entre enseignants du Droit sont partagés à ce niveau. En effet certains
avis sont notamment pour la problématique tandis que d’autres sont contre.
Cependant en ce qui nous concerne (membre du COFED) nous vous
recommandons de vous fier à l’avis de votre enseignant étant donné que c’est ce
celui-là même qui aura le dernier sur votre copie durant la correction. Il serait
donc avantageux pour vous de vous tenir à son avis.

G- L’annonce du Plan

Le plan dans un commentaire peut être une tâche facile ou difficile en fonction de
la forme du texte. Ainsi il faudra se fier aux connecteurs logiques, aux arguments
émis par l’auteur.

A l’image du commentaire d’arrêt ou la dissertation, le commentaire de texte suit


le même procédé de formation du plan ; un plan en deux parties (I et II) composé
de deux sous-parties (A et B). L’étudiant dans la formulation du plan est tenu
d’employer les mêmes mots retenus par l’auteur du texte.

Exemple d’annonce du plan

L’auteur dans la présentation de son idéologie au prince indique à ce dernier


d’user d’une ruse (I) dans le maintien de son pouvoir, accompagnée d’une
violence légitime tenant compte des situations en présence (II).
NB : l’annonce des sous-parties du grand I à savoir A et B doit figurer dans le
travail : c’est ce qu’on appelle le chapeau. Le passage du grand I au grand II est
fait par une transition qui consiste à rappeler brièvement les points analysés dans
le grand I ainsi que l’annonce du grand II.

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2.2. L e développement

Le développement du commentaire consiste à repérer les points focaux de


l’argumentation de l’auteur. A cet effet, tout n’est pas à commenter dans un texte,
vous devez distinguer les idées importantes (à commenter) des explications, des
illustrations présentées par le texte. Commenter n’est pas disserter, dans le
commentaire vous devez vous fiez uniquement au texte quand bien même vous
aurez d’autres informations d’un autre auteur à ce sujet. Ainsi vous pouvez citer
des phrases de l’auteur tout en les mettant entre les guillemets (« »).

Concrètement la méthode à suivre passe par une analyse et une critique :

Analyser : analyser c’est examiner tout en expliquant les arguments pertinents


évoqués par l’auteur. Il ne s’agit pas de paraphraser mais de faire ressortir les non-
dits de l’auteur (pourquoi l’auteur évoque cet argument ? qu’est-ce qu’il cherche
à montrer à ses lecteurs ?)

Critiquer : comme nous l’avions mentionné en début commenter est identique


aux commérages, au « gbêrê » au « kpakpatoya ». L’étudiant doit faire une
critique de l’argumentation de l’auteur. Critiquer c’est faire ressortir les avantages
ainsi que les faiblesses du texte. La critique peut être positive ou négative
conformément à votre bon sens en tant que juriste tout en tenant compte du texte.
Cependant dans la critique les expressions comme « en ce qui nous concerne,
pour notre part, à notre humble avis » sont préférables. Il faut donc éviter les
« selon moi, pour ma part, moi kanga Johanna je pense que » ……

NB : ce travail est la propriété intellectuelle des étudiants intervenants au


COFED

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METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE DE TEXTE

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