Cours Sociologie Des Organisations LII
Cours Sociologie Des Organisations LII
Cours Sociologie Des Organisations LII
1- L’organigramme
Avec plus ou moins de précision, une entreprise doit définir les fonctions de chacun, leurs
relations, le rôle de l’autorité, etc, qui fait quoi qui commande qui, qui transmet l’ordre où
communications à qui, etc. Dans certaines entreprises, les fonctions peuvent être définies dans
leur moindre détail et avec beaucoup de munitie ; sans quoi au contraire, chacun est laissé
assez libre d’improviser sa conduite selon les circonstances, voire de prendre le travail qui
arrive ou de le passer à quelqu’un d’autre.
L’organisation est une idéologie, au sens où les représentations des responsables sur ce que
doivent être les rapports humains façonnent leurs structures. Il faut pouvoir lire, ou du moins
expliciter, la place de chacun et sa fonction.
Toute entreprise individuelle doit donc avoir une structure abstraite (il faut un PDG, ou un
chef de service ; la place existe, qu’elle soit la personne concrète qui l’occupe), et, de fait,
toute entreprise en a une. Ce constant ne doit pas cacher l’originalité de ce type de structure,
qui correspond à un monde d’exercice du pouvoir. Max Weber, le premier a observé que toute
société devait se reposer sur un type de domination reconnue comme légitime.
Quelle est la source de cette légitimité accordée au pouvoir ? Cette source est triple, c’est-à-
dire qu’il y a trois types de domination possibles : la domination rationnelle, traditionnelle ou
charismatique. Cette typologie est fondée sur « le caractère propre de la motivation qui
commande l’obéissance », explique Raymond Aron ; « Est rationnelle la domination fondée
sur la croyance à la légalité des ordonnances comme à la légalité des titres de ceux qui
exercent la domination. Est traditionnelle la domination fondée sur la croyance au caractère
sacré des traditions anciennes et à la légitimité de ceux qui ont été appelés par la tradition à
exercer l’autorité. Est charismatique la domination fondée sur un dévouement hors du
quotidien et justifié par le caractère sacré ou la force héroïque d’une personne et de l’ordre
révélé ou créer par elle.».
Le premier obstacle donc à la modernisation de la société est l’Etat. Parler d’Etat modeste,
c’est réclamer un Etat qui soit capable d’adaptation, qui acceptera de reconnaître qu’il est en
retard que le meilleur moyen pour lui de contribuer à la modernisation du pays, c’est
d’accepter d’abord de se moderniser lui-même.
2.2-Problème fonctionnel
Le centre opérationnel est composé des membres de l’organisation les opérateurs dont le
travail est directement lié à la production des biens et des services. Les opérateurs
accomplissent quatre tâches essentielles :
1- Ils procurent ce qui est nécessaire à la production. Par exemple, dans une entreprise
industrielle, le département des achats se procure les matières premières et il peut y avoir un
autre département qui les réceptionne ;
2- Ils assurent la fabrication proprement dite. Pour certaines organisations, il s’agit de couper
des arbres et de le transformer en pate puis en papier. Pour d’autres, il s’agit de prendre des
pièces et d’en faire des ensembles complets, par exemples des machines à écrire. Pour
d’autres encore, il s’agit de transformer des informations ou des individus, comme le font le
consultant, l’enseignant le coiffeur ou le médecin ;
4- Ils assurent les fonctions de support direct aux divers stades de production, comme la
maintenance des machines et la tenue des stocks de matières premières.
Le centre opérationnel est le cœur de chaque organisation, la partie qui permet à l’ensemble
de survivre .mais toutes les organisations .l’exception des plus petites, ont aussi besoin de
composantes administratives : le sommet stratégique, la ligne hiérarchique et la
technostructure.
3.2- Le sommet stratégique
Au sommet stratégique de l’organisation, on trouve ceux qui sont chargés des responsabilités
les plus larges – le directeur général (qu’on appelle président, directeur, ou pape, importe
peu), et les autres cadres dirigeants dont les fonctions sont globales. On inclut dans ce groupe
leurs secrétaires, leurs assistants, etc. Dans certaines organisations, le sommet stratégique
comprend le comité directeur (parce que sa fonction est globale, même si ses membres
représentent des intérêts particuliers), dans d’autres, il comprend le conseil de direction deux
ou trois individus qui se partagent le travail du directeur général. La fonction du sommet
stratégique est de faire en sorte que l’organisation remplisse sa mission de façon efficace, et
qu’elle serve les besoins de ceux qui contrôlent l’organisation ou qui ont sur elle du pouvoir
(comme les propriétaires, les administrations, les syndicats, les groupes de pression).
Ceci lui impose trois ensembles de devoirs le premier, dont nous avons déjà discuté est celui
de la supervision directe, qui est du ressort des cadres du sommet stratégique et de la ligne
hiérarchique .parmi les rôles d’encadrement Mintzberg, 1973 ,a)associés à la supervision
directe ,on a l’allocation des ressources qui inclut la conception de la structure, l’affectation
des hommes et des ressources aux diverses taches, le commandement et l’autorisation des
décisions importantes, le traitement des perturbations, qui implique la résolution des conflits,
le traitement des exceptons et des problèmes qui remontent la ligne hiérarchique ,le contrôle
qui implique l’appréciation des activités des salariés, la dissémination, qui implique la
transmission des informations du haut vers le bas, et la direction, qui implique le recrutement
et l’affectation du personnel, l’essence de la supervision directe consiste à faire en sorte que
l’ensemble de l’organisation fonctionne de façon intégrée et sans coups.
Le sommet stratégique est joint au centre opérationnel par la ligne hiérarchique. cette ligne va
des cadres situés immédiatement au-dessus du sommet stratégique jusqu’à l’encadrement de
premier niveau (par exemple les agents de maitrise) qui ont autorité directe sur les operateurs
et qui incarnent ce mécanisme de coordination que nous avons appelé la supervision directe.la
figure 2.3 .montre une ligne hiérarchique, celle de l’armée américaine, qui va du général
quatre étoiles(au sommet stratégique)au sergent-qui est le cadre de premier niveau. Cette ligne
d’autorité est scolaire, c’est-à-dire qu’elle est une ligne unique allant du haut en bas. Mais
nous le verrons plus loin, et il n’y a rien de nécessaire, les lignes peuvent se diviser et se
rejoindre un « subordonné »peut avoir plus d’un « supérieur ».
Que font tous ces cadres ? Si le sommet stratégique donne la direction d’ensemble et si le
centre opérationnel produit les biens et les services, pourquoi l’organisation a-t-elle besoin de
toute cette ligne de cadres intermédiaires ? Une première réponse est évidente. Quand
l’organisation est de grande taille et utilise la supervision directe comme mécanisme de
coordination, elle a besoin de cadres de niveau intermédiaires. En théorie, un cadre – le
directeur général au sommet stratégique-peut superviser tous operateurs .en pratique
cependant, la supervision directe requiert un contact étroit entre cadre et operateur, et il ya
donc une limite au nombre d’opérateurs qu’un cadre peut superviser.
3.4- La technostructure
Dans la technostructure on trouve les analystes (et les employés qui les aident) qui servent
l’organisation en agissant sur le travail des autres. Ces analystes sont dissociés du flux direct
de travail : ils peuvent le concevoir, le planifier, le changer ou assurer la formation
Ne font pas le travail eux-mêmes. Ainsi la technostructure est efficace quand elle utilise des
techniques analytiques pour rendre le travail des autres plus efficaces.
Les analystes sont eux qui sont les moteurs de la standardisation dans l’organisation. Ceci ne
veut pas dire que les opérateurs ne peuvent pas standardiser eux-mêmes leur travail, ou le voir
standardisé par leur supérieur hiérarchique. Mais, en général, plus une organisation utilise la
standardisation et plus la technostructure y est importante. Une telle standardisation permet à
un employé de faire un travail qui requérait les compétences d’un cadre.
Aux trois types de standardisation correspondent trois sortes d’analystes de contrôle : les
analystes du travail (tels les spécialistes de méthodes) qui standardisent les procédés de travail;
les analystes de planification et de contrôle (planification à long terme, budget, comptabilité)
qui standardisent les résultats; et les analystes du personnel (recrutement, formation, etc.) qui
standardisent les qualifications.
Il est surprenant de voir que ces unités de support logistique sont pratiquement
ignorées par la littérature qui traite de la conception des organisations. La plupart du temps,
elles sont mélangées avec les départements « fonctionnels » qui conseillent l’encadrement.
Mais elles sont en fait très différentes de la technostructure. Elles ne se préoccupent pas de
standardisation, et leur fonction essentielle n’est pas le conseil (bien qu’elles puissent en
donner). Il faut plutôt les voir comme des unités ayant chacune une fonction particulière à
remplir. La presse universitaire publie des livres, le club des enseignants est un cadre pour des
activités sociales des professeurs, la fondation apporte de l’argent.