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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
----------------------------------
UNIVERSITÉ DE TOLIARA
---------------------------
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
----------------------------------------
MENTION : LETTRES
--------------------------
PARCOURS : PHILOSOPHIE
---------------------

L’ÉDUCATION DE LA FAMILLE

CHEZ JEAN-JACQUES ROUSSEAU

À TRAVERS L’ÉMILE OU DE L’ÉDUCATION

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de

LICENCE D’ENSEIGNEMENT

Présenté par : RAKOTOARIVELO Marianot Jacquel

Sous la direction du : Docteur SOLOHERY Volazanaka Claude

Année universitaire : 2022-2023


L’ÉDUCATION DE LA FAMILLE

CHEZ JEAN-JACQUES ROUSSEAU

À TRAVERS L’ÉMILE OU DE L’ÉDUCATION


REMERCIEMENTS

Nous tenons à apporter nos sincères remerciements à toutes les


personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, en
particulier :

 Docteur BIALAHY William Zozol, Directeur de l’ENS de


l’Université de Toliara ; qui nous a autorisé de présenter ce
mémoire et qui cherche toujours des moyens pour l’amélioration
de notre formation.
 Docteur SOLOHERY Volazanaka Claude, qui a pu nous accorder
son temps précieux pour nous encadrer et nous conseiller dans la
réalisation de ce mémoire.
 Tous les Enseignants de l’ENS et de l’Université de Toliara, de
nous avoir partagé leurs connaissances, ainsi que leurs
expériences.
 Tous les Responsables administratifs et techniques ainsi que nos
amis qui ont contribué à la réalisation du présent mémoire.

 Toute la famille qui nous a soutenu moralement et matériellement.


Grâce à votre collaboration, ce mémoire est mis à terme.

i
INTRODUCTION

L’éducation est le seul moyen pour pouvoir échapper à l’ignorance. Cette


éducation commence toujours dans la famille. La famille est la seule source de
l’éducation de l’homme. En général, le champ de l’éducation familiale comprend
en son essence une dualité dans la mesure où il renvoie à la fois à l’action
éducative exercée par la famille envers ses enfants et à des interventions
socio-éducatives visant à soutenir les parents dans certains aspects de
l’éducation de leur progéniture.

Parmi de nombreux philosophes importants ayant traité de l'éducation,


nous avons choisi d'étudier l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau en nous
concentrant sur l'ouvrage Émile ou de l’éducation. Cet ouvrage est important
d'abord en raison de la révolution pédagogique qu'il propose le fondement de
l’éducation dans l’éducation négative et ensuite en raison de l’énorme influence
de Jean-Jacques Rousseau sur la philosophie sociale et politique. Cela nous
incite à parler un peu de sa biographie.

Jean-Jacques Rousseau naît à Genève le 28 juin 1712 dans une famille


calviniste. Sa mère, Suzanne Bernard, meurt le 7 juillet de la même année. Son
père, Isaac Rousseau est horloger, installé d’abord à Genève, puis à Nyon.
Rousseau est un génial autodidacte qui s’est illustré dans des domaines très
variés : essais philosophiques, théâtres, textes de théories musicales, projets
de réforme politique, romans, poèmes, autobiographie (les très célèbres
Confessions publiées en 1782 après sa mort). Il est décédé à Ermenonville
(près de Paris) le 2 juillet 1778.

A propos de cet ouvrage, il est volumineux, et compte 630 pages


environ, selon les éditions, et organisé en cinq livres introduits par une préface.
Les livres l et II traitent l'âge de la nature, le premier s'intéressant au nourrisson
et le second, à l'enfant de deux à douze ans. La troisième traite l'âge des
forces, de douze à quinze ans. Le quatrième dévoile l'âge de la raison et des
passions, de quinze à vingt ans, et le dernier, l'âge de sagesse et du mariage,
de vingt à vingt-cinq ans. C’est ici que nous essayons de tirer notre thème :

1
L’EDUCATION DE LA FAMILLE CHEZ JEAN-JACQUES ROUSSEAU À
TRAVERS L’EMILE OU DE L’ÉDUCATION.

Le titre, Émile ou de l’éducation, annonce déjà l'objet de l'ouvrage, son


contenu propose un projet éducatif. La pensée philosophique commande toute
la pédagogie et c'est une réflexion nouvelle que livre Rousseau dans son
modèle d'éducation où l'anthropologie, la psychologie et la sociologie façonnent
la pédagogie. C’est pour cela que nous interrogeons si l’éducation, est vraiment
utile dans la famille. De cette problématique, nos analyses et nos réflexions
vont s’articuler autour des deux points suivants : D’abord, pour la première
partie, nous examinerons le contexte général de l’éducation rousseauiste de la
famille. Là, nous parlerons du concept de la famille et de l’éducation de la
famille. Et, enfin, dans la deuxième et dernière partie, notre réflexion sera
orientée vers l’ordre de la société. Ici nous discuterons de la relation de la
famille avec les générations, et aussi nous essaierons de voir la nécessité de
l’éducation en particulier de la femme.

2
PREMIERE PARTIE:

GENERALITE DE L’EDUCATION ROUSSEAUISTE DE LA


FAMILLE
Pour bien s’intégrer sur cette partie ; dans le premier chapitre il faut bien
éclaircir le concept de la famille ; là nous étudierons la famille chez Jean-
Jacques ROUSSEAU et après nous parlerons de la hiérarchie dans une famille.
Comme notre titre ici exprime l’éducation de la famille, dans le second chapitre
il est important d’éclaircir l’éducation de la famille, là nous discutons de la
pensée éducative de Jean-Jacques ROUSSEAU et puis l’idée de nature et
l’éducation négative.

I- LE CONCEPT DE LA FAMILLE.

La notion de la famille est un objet familier possédant une part


personnelle et intime relevant du registre privé, mais aussi un objet étranger
dans la mesure où la famille de l’un ne peut jamais être la propre famille de
l’autre, ou l’on ne peut jamais savoir les sentiments qui s’élaborent dans la
famille d’autrui. Jean-Jacques ROUSSEAU a son propre concept en parlant de
la famille, donc il est nécessaire de parler de la définition de la famille pour lui.

I.1. La famille chez Jean Jacques Rousseau.

Les informations les plus anciennes que nous connaissons concernant


l’étymologie du terme « familia » remontent au IIe siècle de notre ère. Ils
proviennent des lexicographes Paul Diacre et Pompeius Festus1. Nous n’allons
pas ici revenir sur l’aspect lexicographique très détaillé de ce terme ; mais il
s’agit de reprendre quelques éléments afin de montrer qu’il porte en lui la
tradition familiale patriarcale.

D’après Festus, le terme familia dériverait du terme famulus qui


proviendrait de famel, terme équivalent à servus2. A l’origine, la première
signification des termes famulus et familia sont les suivantes : famulus
désignerait « serviteur, domestique, esclave » alors que familia signifierait

1 Henrion, Roger. « Des origines du mot Familia » in L’antiquité classique, Tome 11, fasc. 2,
1942. p. 253.
2 Ibid.

4
« ensemble des esclaves et des serviteurs vivant sous un même toit »3. Selon
certains lexicographes du XXe siècle, le terme famulus pourrait également
signifier « l’habitant de la maison »4, alors que le terme familia aurait par la suite
désigné « l’ensemble des êtres appartenant à une même maison, maître et
femme, enfants, serviteurs vivant sous sa domination5 ». Ici, la notion de maître
de famille apparaît dans la signification du terme alors que ce n’était pas le cas
à l’origine.

Cette tâche a pour objectif de rendre compte de la notion de famille à


partir de la position de Jean-Jacques Rousseau en faisant appel à la réception
critique de la politologue et féministe Carole Pateman6. L’idée principale est
d’interroger la pensée du philosophe genevois afin de mettre en lumière la
conception traditionnelle de la famille. Un retour sur des textes fondamentaux
est une façon de comprendre la construction historique d’une notion
philosophique. La notion de famille du siècle des Lumières nous aide donc à
comprendre celle d’aujourd’hui. Pour cela, nous nous attacherons plus
particulièrement à l’opinion de Rousseau qui consiste à fonder la famille dans la
nature. Ensuite, cette conception qui définit la famille est la seule société
naturelle repose sur une argumentation du type « naturaliste ».Et il posait
qu’une conception patriarcale où la femme est dominée par l’homme et où les
rôles et les devoirs reposent sur une distinction genre. L’autorité paternelle
provoque l’inégalité entre l’homme et la femme. Par conséquent, le
patriarcalisme consiste à faire du père le chef de famille, est conservé par
Rousseau. Ceci il est omniprésent dans toute son argumentation.

La conception rousseauiste sur le mariage, elle est fondée sur l’amour


qui repose sur un consentement du libre choix du partenaire. Pourtant, malgré
cette liberté accordée à la femme de choisir son futur mari, ce consentement ne
lui permet pas de s’extraire de l’autorité de son mari du fait que ce pouvoir est
naturel et qu’il répond au principe originel d’inégalité entre les deux sexes. Si

3Henrion, Roger. « Des origines du mot Familia » in L’antiquité classique, Tome 11, fasc. 2,
1942. p. 254.
4Ibid., p.255.
5Ibid., p.258.
6 C’est dans son ouvrage intitulé Le contrat sexuel qu’elle critique l’idéologie du contrat :

Pateman, Carole, Le contrat sexuel, (1982), trad. C. Nordmann, Paris, La Découverte, 2010.

5
John Locke réclame qu’il y a égalité entre les deux sexes à l’état de nature (un
droit égal à la liberté naturelle), Rousseau contredire cette thèse. L’inégalité
entre les deux sexes est naturelle si bien qu’il n’est pas nécessaire de vouloir la
justifier au sein du mariage par le biais d’une quelconque convention. Ainsi, si le
mari est considéré comme le plus adapté à l’autorité et le plus raisonnable,
l’autorité lui revient naturellement puisque par définition le raisonnable
commande le déraisonnable car la raison est une manière principale pour vivre.
Or, est-ce une vérité absolue et universelle d’affirmer qu’il est de l’ordre de la
nature que les femmes obéissent aux hommes ? Il en va de même de l’autorité
du père sur ses enfants qui est fondée sur la nature et qui consiste à veiller à
leur conservation. Pour Rousseau, l’autorité repose exclusivement sur le
pouvoir paternel. Pourtant, rien n’opposerait du point de vue de la nature le fait
que la mère obtienne ce même droit. Par conséquent, ne faudrait-il pas, comme
Locke le propose, étendre ce devoir aux parents et non pas exclusivement au
père ? Bref, cela nous dévoilent qu’une argumentation qui repose sur une
justification du type naturelle est fragile. Or, si l’on part du principe que les
femmes et les hommes sont égaux à l’état de nature, et que dans le cadre du
mariage les droits et devoir des époux reposent sur un pacte volontaire comme
le pouvoir parental ou l’autorité du mari sur l’épouse et cela permet de justifier
les inégalités de manière contractuelle. La justification est donc plus solide
même si sa pertinence mériterait d’être questionnée.

Précisément au deuxième chapitre Du contrat social Rousseau affirme


que « la plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la
famille»7. Dans cette société naturelle, l’homme a ce devoir premier, « sa
première loi qui est de veiller à sa propre conservation »8 l’homme doit observer
toujours son enfant. Cet acte de liberté, collectif à chaque homme, l’enfant doit
obéir et avoir soin de leur parent jusqu’il obtient âge de la raison. L’enfant doit
donc, « d’abord par nécessité, ensuite par reconnaissance »9 obéir à son père.
La liaison entre enfant et père devient caduque une fois que l’enfant devient
adulte.

7Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social, liv I, chapitre II, pp.191-192.


8 Idem.
9 Idem., Discours sur l’économie politique(1755), in l’Encyclopédie. pp. 363-364.

6
Pour Rousseau, l’autorité du père sur ses enfants est déjà qualifié de
naturel : « Le père étant physiquement plus fort que ses enfants […], le pouvoir
paternel passe avec raison pour être établi par la nature »10. Ici, le principe du
pouvoir paternel est basé sur la force physique du père. Cependant, comme le
soulève Simone Zurbuchen11, Rousseau affirme dans Du contrat social que
«force ne fait pas droit et qu’on est obligé d’obéir qu’aux puissances
légitimes»12 si bien que si l‘on exclut « la force physique comme fondement du
pouvoir paternel, comment celui-ci peut-il être naturel »13? Si la force ne fait pas
droit, l’autorité pourrait être justifiée par le sentiment naturel qui dicterait au père
ses devoirs à l’égard de ses enfants? Toutefois, d’ après ces deux arguments ;
nous pourrions envisager que la force physique d’un père possède une certaine
influence sur l’autorité de son fils (par peur, il pourrait être intimidé et par
conséquent il obéirait). Certes, le père se doit de prendre soin de ses enfants
par nécessité, parce qu’ils dépendent de sa présence, de son attention, de son
amour. Cependant, dans une famille l’attribution exclusive du pouvoir du père
sur ses enfants repose surtout sur des considérations culturelles, c’est-à-dire
sur une conception traditionnelle de la famille basée principalement sur le
patriarcat.

I.2. Hiérarchie de la famille.

Maintenant ce que Jean-Jacques ROUSSEAU veut insister ici, c’est


d’avouer l’ordre entre les parents et l’enfant et leur place dans la famille :

I-2-1. Les femmes doivent rester en tant qu’une mère idéale.

Une mère parfaite pour Jean-Jacques ROUSSEAU doit accomplir son


devoir ; mais il déplore que des familles nobles confient leur enfant, encore

10Jean-Jacques ROUSSEAU, Discours sur l’économie politique(1755), in l’Encyclopédie.


pp. 362-363.
11 Simone Zurbuchen est professeure de philosophie politique à l’Université de Lausanne.
12 Jean-Jacques ROUSSEAU., Du contrat social, liv I,chapitre II, pp.195-196.
13 Zurbuchen, Simone, « La famille, une société naturelle ? » in Goyard-Fabre, Simone.

Rousseau Et La Nature. Rousseau Studies : Revue annuelle 6. Genève, Slatkine, 2018, p. 132.

7
nourrisson, à des nourrices et que ce ne soit pas sa propre mère qui s’en
occupe. Les nourrices sont qualifiées de femmes mercenaires à qui on confie
des « enfants étrangers »14. Il y a quelques arguments s’opposent le recours
aux nourrices :
• Il décrit l’absence d’affection de ces femmes qui souhaitent simplement
que cet enfant leur coûte le moins de peines possibles : « Quand il est bien lié,
on le jette dans un coin sans s’embarrasser de ses cris »15. Puis « On le
suspend à un clou comme un paquet de hardes […] le malheureux reste ainsi
crucifié, pendant que la nourrice vaque à ses affaires»16. Les femmes veulent
qu’elles n’aient pas le sentiment pour ses enfants.
• L’origine du lait importe peu : la tendresse de la véritable mère est
précieuse. La sollicitude maternelle ne se supplée point. Pourtant Rousseau
exprime que : « L’enfant a-t-il moins besoin des soins d’une mère que de sa
mamelle ? »17. L’allaitement est un besoin naturel.
• Le recours aux nourrices dégrade les liens familiaux et provoque
l’égoïsme puisque l’on ne pense qu’à soi-même en négligeant ses devoirs
familiaux. C’est pour cela l’auteur évoque que : « L’habitude ne renforce plus
les liens du sang, il n’y a plus ni père, ni mère, ni enfant, ni frère, ni sœur […]
Chacun ne songe plus qu’à soi »18. Le sentiment naturel qui renvoi l’enfant à
aimer sa mère et la mère à aimer son enfant doit être renforcé par des soins,
des devoirs réciproques, par l’habitude de vivre ensemble :
Les devoirs sont réciproques ; et s’ils sont mal remplis d’un côté,
ils seront négligés de l’autre […]. Si la voix du sang n’est fortifiée
par l’habitude et les soins, elle s’éteint dans les premières années
[…]. Nous voilà dès les premiers pas hors de la nature19.

Cependant, si les mères allaitaient de nouveau leur enfant, les mœurs se


réformeraient, les sentiments de la nature se réveilleraient dans les cœurs,
l’Etat se repeuplerait. Et si les femmes redevenaient des mères, les hommes
redeviendraient des pères et des maris. La meilleure contrepoison des

14 Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou l’éducation, liv. I, p. 69.


15 Ibid.
16 Ibid., p.70.
17 Ibid., p.72.
18 Ibid., p.73.
19 Ibid., p.75.

8
mauvaises mœurs est l’attraction de la vie domestique : « Quand la famille est
vivante et animée, les soins domestiques font la plus chère occupation de la
femme et le plus doux amusement du mari »20. Mais Rousseau est pessimiste
et fataliste. Il pense que la nature est définitivement altérée et que l’on ne
retrouvera plus de véritable familial : « les femmes ont cessé d’être mères ;
elles ne le seront plus ; elles ne veulent plus l’être »21. Elles ne font que fuir leur
devoir.

I-2-2. Le père doit assurer son rôle en tant qu’éducateur.

Le rôle principal d’un père dans une famille est basé sur l’éducation, il
doit avoir une capacité d’éduquer : « Comme la véritable nourrice est la mère,
le véritable précepteur est le père »22. Jean-Jacques ROUSSEAU admet que
l’amour d’un père porte à son enfant ainsi que le temps et les soins qu’il lui
consacre sont plus profitables que le savoir d’un précepteur :
« Il sera mieux élevé par un père judicieux et borné que par le plus habile
maître du monde»23. Pourtant, dans la famille les pères et les mères
n’accomplissent pas leurs rôles envers ses enfants. C’est un sentiment naturel
de s’occuper son enfant pour les pères, comme l’auteur a infirmé ici :
« Ame vénale ! Crois-tu donner à ton fils un autre père avec de l’argent ? […]
ce n’est pas même un maître que tu lui donnes, c’est un valet »24. Alors, le père
doit avoir un sentiment naturel de s’occuper de son enfant, de l’élever, de
l’éduquer. Pour lui, le père doit garantir son devoir : «Celui qui ne peut remplir
les devoirs de père n’a point le droit de le devenir »25. Rousseau a nous
conseillé à titre personnel qu’il aurait mieux fait de ne pas avoir d’enfant. Il n’y a
ni pauvreté, ni travaux, ni respect humain, qui le dispensent de nourrir ses
enfants et de les élever lui-même. Il avoue la nécessité de ressentir une forte
culpabilité pour l’abandon de ses enfants dont il ne peut se délivrer.

20 Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou l’éducation, liv I, p.74.


21 Ibid.
22 Ibid., p.80.
23 Ibid., pp.80-81.
24 Ibid., p.83.
25 Ibid., p.82.

9
II- L’éducation de la famille.

L’éducation de la famille repose sur l’idée que pour assurer le bien-être


des enfants, il faut soutenir leurs parents en développant leurs compétences, et
donc intervenir auprès d’eux. L’éducation familiale a un concept de viser la
résolution des problèmes dans une famille et pour soutenir l’action des parents
qui rencontrent des difficultés dans l’exercice de leurs rôles parentaux.

II.1. La pensée éducative de Rousseau.

Dans son ouvrage L’Émile ou de L’Éducation est fondé sa pensée


éducative. Pour Jean-Jacques ROUSSEAU, l’enfant est le fondement de
l’éducation.
Dans Émile ou de l’éducation, Rousseau affirme la spécificité de
l’enfance et de sa mentalité. L’ouvrage est étroitement associé au
Contrat social (on remarquera que les deux sont parus la même
année) en ce qu’il propose un programme éducatif adapté à une
véritable société politique. L’éducation comme politique renvoie à
l’opposition entre nature et culture […] c’est-à-dire, revenir à un
principe fondamental et premier. Ce principe premier auquel
Rousseau nous invite à revenir c’est la nature. La tâche de
l’éducation sera justement de réaliser ce retour par le biais de deux
principes : l’être humain n’est pas un moyen, mais une fin et il faut
préserver la nature dans l’être humain. 26

D’après lui, l’éducation doit être naturelle. Il propose une approche


éducative fondée sur la nature de l’enfant. Les enfants ont une disposition innée
et de potentialités qui doivent être développées harmonieusement. Il adoptait
l’accent sur le respect de la nature en suivant l’étape du développement de
l’enfant.
Rousseau soutenait l’idée que l’enfant devait apprendre par l’expérience
directe (comme on le laisse vivre sans instruction là l’enfant reçoit directe
l’éducation). Par conséquent, il repoussait l’exploration et le contact avec le
monde réel. Face la confrontation avec les mondes, il peut développer ses
facultés par la découverte et l’expérimentation. C’est pour cela qu’il doit avoir de
l’expérience.

26Stéphane Martineau et Alexandre Buysse (2016)., « Rousseau et l’éducation : apports et


tensions". Phronesis, 5(2), 14–22. https://doi.org/10.7202/1038136ar du le 5 fév. 2023 01:21

10
Sur l’autonomie de l’enfant, ici Jean-Jacques ROUSSEAU a une grande
importance. Il conseillait de lui laisser une certaine liberté d’action et de choix
(sur la liberté que les enfants doivent agir en premier) en suivant de son
développement, de son épanouissement personnel et sa capacité à prendre
des décisions raisonnées.
L’éducation morale d’après Jean-Jacques ROUSSEAU, C’est une
éducation viser le développent moral et individu. Il appuyait l’importance de
l’empathie, de la bienveillance et du respect d’autrui. Selon lui, l’éducation
morale devait être suivie des exemples clairs et de expérience vécues, mais
non pas des éducations abstraits.
Pour lui aussi, la formation du citoyen doit faire en prioritaire, car
l’éducation devait préparer l’enfant à devenir un citoyen vertueux et engagé
dans la société (l’enfant doit maitriser la confrontation avec le monde). C’est
pour cela qu’il posait l’accent sur l’éducation civique, la compréhension des
valeurs communes et le sens du bien commun.

II.2. L’idée de nature et l’éducation négative.

Selon Jean-Jacques ROUSSEAU, il considère que l’être humain est


naturellement bon, libre et vertueux à l’état de nature mais la société déprave
cette nature originelle. Dans sa pensée l’idée de nature occupe une place
centrale et elle est intimement liée à son concept d’éducation négative. Ce
philosophe qui a défini avec inspiration le cadre de cette pensée rigoriste, la
première tâche de l'éducation est de former de bons citoyens.

Fondée sur la liberté humaine, le principe de l'éducation est de


« permettre à la nature de s'épanouir dans la culture »27. Car l'intention de
Rousseau n'est pas, a priori, d’ostraciser ou de proscrire l'éducation et les
sciences.

27Jean Starobinski, Jean-Jacques Rousseau: la transparence et l'obstacle, Gallimard, 1971, pp.


47-48.
11
Rousseau considère sur la relation entre l’homme et le citoyen, et la
formulation, péremptoire au début de l’Émile: « il faut opter entre faire un
homme ou un citoyen ; car on ne peut pas faire à la fois l’un et l’autre »28. Dès
les premières pages du texte, Rousseau accentue que la finalité la plus
profonde de son projet éducatif idéal est la formation de l’homme. Il confirme
qu’il est nécessaire pour Émile de devenir un bon citoyen, de savoir les normes
et les règles de coexistence sociale et de travailler pour participer à la
prospérité économique de sa nation, c’est pour cela qu’il affirme que son élève
restera toujours un « aimable étranger »29. À la fin du processus éducatif,
devenu père, mari et citoyen, Émile respectera les règles sociales où il est.
Cependant en même temps, il sera capable de manifester son essence, qui est
la bonté naturelle qui caractérise le fondement caché de chaque être humain.

Quant à l’éducation négative ou l’éducation par la nature, les principes


d'éducation qui se trouvent dans le premier livre de l'Emile composent la base
de l'éducation rousseauiste, mais ils seront suivis de précisions dans les livres
suivants et d'autres arguments nouveaux s'y joindront. C’est déjà dans le
premier livre apparaissent presque toutes les maximes de l'éducation
rousseauiste qui seront élargies et amplifiées au cours du livre entier.
L'éducation négative consiste en un retrait des influences corruptrices de
la société: « La première éducation doit donc être purement négative. Elle
consiste, non point à enseigner la vertu ni la vérité, mais à garantir le cœur du
vice et l'esprit de l'erreur. »30 Cette éducation contient encore une fois plusieurs
principes. L’éducation négative est l'art de promouvoir une auto-éducation de
l'élève ou découvre peu à peu ses forces naturelles et qui selon Rousseau, lui
servent automatiquement de guide. Le gouverneur reste pendant longtemps
[les trois premiers livres] le spectateur qui protège l'enfant en créant des
situations favorables : « Jeune éducateur, je vous prêche un art difficile, c'est
de gouverner sans préceptes, et de tout faire en ne faisant rien. »31 Il fera
attention que l'élève ne prenne pas des habitudes qui peuvent vite créer de
nouveaux besoins:

28 Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou l’éducation, liv. I, p. 248.


29 Ibid., liv. V, p. 527.
30 Ibid., liv. I., pp.112-113.
31 Ibid., liv. II, p.149.

12
« La seule habitude qu'on doit laisser prendre un enfant est de n'en contracter
aucune. »32 L’éducation négative vise à préserver la liberté naturelle de l’enfant
en évitant toute forme de contrainte ou d’autoritarisme.

Pour bien savoir sur l’éducation, Jean-Jacques ROUSEAU propose:


« J'enseigne à mon élève un art très long, très pénible, et que n'ont assurément
pas les vôtres; c'est celui d'être ignorant. »33 Etre ignorant à tout ce qui est
inutile à savoir dans la phase de développement convenante, être ignorant vers
le savoir acquis de manière conventionnelle, voire irréfléchie de l'élève, ce trait
de l'éducation rousseauiste sera surtout développé dans le deuxième livre.
Dans le premier il y a encore peu de situations où on peut l'appliquer car le
nouveau-né passe peu de temps à l'apprentissage conscient. Seulement à la
fin du premier livre, quand Emile apprend à parler, nous appliquons déjà le
principe de l'éducation négative. Selon les coutumes du temps l'enfant doit
apprendre et cela aussi vite que possible car: "Il faut nécessairement, à ceux
qu'on élève au milieu du monde, des instructions plus précoces qu'à ceux qu'on
élève dans la retraite."34 Alors, pour lui l’enfant doit développer son autonomie
et ses facultés naturelles en étant encouragé à explorer le monde.

32 Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou l’éducation, liv I, p.71.


33 Ibid., liv. II, p.158.
34 Ibid. p.129.

13
DEUXIEME PARTIE :

L’ORDRE DE LA SOCIETE
Selon Jean-Jacques ROUSSEAU, l’ordre de la famille dans une société
doit être fondé sur des principes de justice surtout sur l’égalité et le respect
mutuel :
notre ordre social, qui, de tout point contraire à la nature que rien
ne détruit, la tyrannise sans cesse, et lui fait sans cesse réclamer
ses droits. Je suivis cette contradiction dans ses conséquences, et
je vis qu’elle expliquait seule tous les vices des hommes et tous les
maux de la société.35

Rousseau indique que les idées sur l’ordre social ont été élaborées à
une époque spécifique et peuvent être interprétés et adaptées différemment
selon les contextes et les valeurs sociétales contemporaines.

Notre travail se divise en deux chapitres : en premier on va parler de la


famille et de la liaison entre les générations. Ici on discuterait des rapports
entre homme et femme, et les rapports entre parents et enfants. En deuxième,
on verra sur le besoin d’éducation de la femme. Là on parlera de la condition
féminine, et de la recherche de la femme idéale chez Jean Jacques
ROUSSEAU.

I- LA FAMILLE ET LA LIAISON ENTRE LES GENERATIONS.

Au moment l’homme décide de fonder des familles, là commence le


bouleversement de l’ordre naturel :
Cessant de s’endormir sous le premier arbre, ou de se retirer dans
les Cavernes, on trouva quelques sortes de haches de pierres
dures, et tranchantes, qui servirent à couper du bois, creuser la
terre, et faire des huttes de branchages, qu’on s’avisa ensuite
d’enduire d’argile et de boue. Ce fut là l’époque d’une première
révolution qui forma l’établissement et la distinction des familles,
et qui introduisit une sorte de propriété.36

Ces idées de Rousseau sur la famille et la liaison entre les


générations sont influentes dans la réflexion sur les relations familiales et la
dynamique intergénérationnelle.

35 Jean-Jacques Rousseau, Lettre à Christophe Beaumont, op. cit,. pp. 966-967.


36 Idem, Second Discours, op. cit., Deuxième partie, p. 167.
15
Cependant, il est important de noter que les conceptions contemporaines de la
famille peuvent varier et inclure diverses structures et relations familiales en
dehors du modelé traditionnel. L’histoire de la société humaine commence avec
la famille au point que dans le Contrat social Rousseau écrit que « la plus
ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille.»37
Dans les sociétés développées, nous assistons à une origine émotionnelle
(mariage) de la famille. La relation amoureuse entre l’homme et la femme pose
deux problèmes : le problème des rapports entre mari et épouse et le problème
des rapports entre générations, entre parents et enfants. En effet, à l’état de
nature, l’homme et la femme sont libres, mais que dans la société ils sont
interdépendants et doivent assumer les conséquences sexuelles, en
l’occurrence leurs enfants. Ces derniers ont droit à la protection et à l’éducation
mais ils sont obligés d’obéir à leurs parents, aux adultes.

I.1. Les rapports entre homme et femme.

Pour Jean-Jacques ROUSSEAU, Les rapports entre l’homme et la


femme sont souvent caractérisés par une vision traditionnelle et inégale des
rôles de genre. L’ordre naturel des relations entre les hommes et les femmes
dans le Second Discours se heurte à l’ordre rationnel des relations entre les
hommes et les femmes dans le livre V de l’Émile et dans La Nouvelle Héloïse
par exemple.

a- L’égalité entre les conjoints dans la famille.

Rousseau prône une égalité fondamentale entre les conjoints au sein de


la famille. Il s’oppose à la domination et à la soumission dans les relations
conjugales, et encourage plutôt une relation d’égal à l’égal, basée sur le respect
mutuel et la coopération.

37 Jean-Jacques Rousseau., Du contrat social, op. cit., liv. I, chap. II, p. 352.

16
Il annonçait d’admiration dans le Second Discours, l’homme et la femme
sont égaux devant la jouissance. Ils écoutent « uniquement le tempérament qu’
[ils ont] reçu de la Nature, et non le goût qu’ [ils n’ont] pu acquérir, et toute
femme est bonne pour lui »38 et tout homme est bon pour elle. Selon l’ordre
naturel, aucun ne domine l’autre. Cette égalité dans la jouissance entre
l’homme et la femme représente la justice à l’état de nature. La nature
masculine et la nature féminine dans l’état naturel, en dehors de la solitude
absolue, ressembleraient à celles des gardiens et des gardiennes dans la
république platonicienne, en ce sens que les femmes sont communes aux
hommes, et les hommes sont communs aux femmes dans l’état de nature de
Rousseau comme dans la cité idéale de Platon : « les femmes de nos guerriers
seront communes toutes à tous:[…] et les parents ne connaîtront pas leurs
enfants ni ceux-ci leurs parents»39. Dans l’état de nature comme dans la cité
idéale, la conséquence sexuelle ne persuade pas les actions du père, parce
que dans le premier cas la Nature veille à la conservation des enfants, et dans
le deuxième cas les enfants sont à la charge de l’État. D’après ces deux
arguments, la différence sexuelle introduit la division du travail :
Ce fut alors que s’établit la première différence dans la manière de
vivre des deux sexes, qui jusqu’ici n’en avaient eu qu’une. Les
femmes devinrent plus sédentaires et s’accoutumèrent à garder la
Cabane et les Enfants, tandis que l’homme allait chercher la
subsistance commune.40
Les femmes doivent se consacrer surtout à la sphère domestique et à
l’éducation des enfants, tandis que les hommes doivent s’occuper des affaires
publiques et exercer un pouvoir politique. Rousseau décrit la division sexuelle
du travail dans les familles primitives. Toutefois, le travail féminin semble
proportionné aux capacités physiques de la femme, et le travail masculin
semble proportionné aux capacités physiques de l’homme. La justice dans les
familles primitives résiderait dans cette proportion. Pour Jean-Jacques
ROUSSEAU, les rapports matrimoniaux dans les familles anciennes diffèrent
de ceux dans les familles développées.

38 Jean-Jacques Rousseau, Second Discours, Deuxième partie. p. 158.


39 PLATON, République, ed. Garnier Flammarion, France, 1996, liv. V, p. 212.
40 Idem, p.170.

17
b- La dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme dans la famille.

L’union entre l’homme et la femme doivent suivre la loi entant qu’union soit
légitime, cela signifie pour Jean-Jacques ROUSSEAU que la femme a une
droit de se faire marier avec son conjoint : « l’homme et la femme sont faits
pour s’aimer et s’unir ; mais passé cette union légitime, tout commerce d’amour
entre eux est une source affreuse de désordres dans la société et dans les
mœurs».41 C’est pour cela que les femmes ont des devoirs principaux sur son
enfant.
Dès les premières pages de l’Émile, Rousseau s’adresse immédiatement
à la mère étant donnée son importance dans l’épanouissement de l’enfant : « la
première éducation est celle qui importe le plus, et cette première éducation
appartient incontestablement aux femmes [car] l’auteur de la nature […] leur eut
donné du lait pour nourrir les enfants. »42 Pour bien remplir cette fonction
maternelle, la mère a besoin du ménagement durant sa grossesse, d’une vie
molle et sédentaire pour allaiter ses enfants, de la patience, de la douceur,
d’une affection indestructible pour les élever. Autrement dit, elle est
naturellement destinée à occuper les emplois sédentaires et casaniers
(couture…), à gouverner le foyer familial. Comme tous deux concourent au
bonheur commun par des chemins différents et comme ce partage de travaux
et de soins est le plus fort lien de leur union, la répartition des fonctions selon la
capacité physique des deux sexes est juste. Cette division sexuelle du travail
est conforme à l’ordre rationnel, à la justice raisonnée. Lorsque la raison
humaine impose à l’homme et à la femme une place conforme à leur nature
physique, leur intérêt commun est réalisé.

41 Jean-Jacques Rousseau, Premier Discours, op. cit., Dernière réponse, p. 75.


42 Ibid., Émile ou l’éducation, op. cit., liv. II, pp. 245-246.
18
Dépourvus de la force physique, il est difficile pour la femme et les
enfants de satisfaire désirs et besoins. La femme rencontre des difficultés pour
élever seule ses enfants et ne doit pas abandonner à d’autres « les pensions,
les couvents, les collèges, l’État… »43 le soin de s’en occuper.

Toutes familles ont besoins de la femme, face aux dures conditions de la


nature des relations sociales, la femme a besoin de la protection de l’homme
pour survivre :

la femme et l’homme sont faits l’un pour l’autre, mais leur mutuelle
dépendance n’est pas égale : les hommes dépendent des femmes
par leurs désirs ; les femmes dépendent des hommes et par leurs
désirs et parleurs besoins ; nous subsisterions plutôt sans elles
qu’elles sans nous.44

Dans le cadre familial, il existe une dépendance mutuelle, réelle entre


l’homme et la femme mais inégale, car la femme est doublement dépendante
de l’homme: la dépendance affective et la dépendance matérielle. Jean-
Jacques ROUSSEAU considère que l’inégalité naturelle des forces physiques
entre l’homme et la femme implique l’inégalité dans la répartition des tâches.

I.2. Les rapports entre parents et enfants.

L’idée principale de Jean-Jacques ROUSSEAU concernant la relation


parent-enfant est que les parents doivent respecter la nature et le
développement naturel de l’enfant. Les enfants sont les fruits de l’union
conjugale. Ayant le droit d’être aimés physiquement et moralement, l’homme et
la femme sont obligés désormais d’assumer pour que la société et l’humanité
profitent aussi de leur mariage : « on ne s’épouse point pour penser
uniquement l’un à l’autre, mais pour remplir conjointement les devoirs de la vie
civile, gouverner prudemment la maison, bien élever ses enfants. »45

43 Jean-Jacques ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse, op. cit., quatrième partie, X, p. 460.


44
Ibid., Émile ou l’éducation, liv. V, p. 702.
45 Jean-Jacques ROUSSEAU, Lettre à d’Alembert, op. cit., p. 75.

19
Les épouses chérissent et « aiment la patrie et les choix »46. Comme les
enfants sont la conséquence naturelle du mariage, ils sont dans l’obligation de
gouverner avec prudence la maison familiale et d’être responsables de la
conservation et de l’éducation de leurs enfants dont la vie civile a besoin.
L’homme qui est incapable d’assumer les devoirs paternels « n’a point
droit de le devenir. Il n’y a ni pauvreté ni travail ni respect humain qui le
dispensent de nourrir ses enfants, et de les élever lui-même. »47 Aucune
excuse ne justifie les manquements à la responsabilité paternelle. Ces traitent
rousseauistes signifient que « le véritable précepteur est le père. » 48Il assure
aux besoins de sa femme, de ses enfants, les protège et assure leur éducation.
Si le père assume toutes ces fonctions, alors Rousseau lui attribue le statut du
chef de famille : « la famille est donc si l’on veut le premier modèle des sociétés
politiques; le chef est l’image du père, le peuple est l’image des enfants»49.
Nourris, protégés et éduqués, les enfants doivent par conséquent obéir à leurs
parents. C’est pour cela que les enfants doivent avoir l’obéissance aux parents
et cela n’est pas illimité :

encore les enfants ne restent liés au père qu’aussi longtemps qu’ils


ont besoin de lui pour se conserver. Sitôt que ce besoin cesse, le
lien naturel se dissout. Les enfants, exempts de l’obéissance qu’ils
devaient au père, le père exempt des soins qu’il devait aux enfants,
rentrent tous également dans l’indépendance. Cette liberté
commune est une conséquence de la nature de l’homme50.

Selon Jean-Jacques ROUSSEAU, les enfants doivent être élevés dans


un environnement qui favorise leur liberté et leur épanouissement naturel, plutôt
que d’être soumis à l’autorité stricte et à l’influence de la société. Il préconise
également une approche plus douce et bienveillante dans l’éducation des
enfants, en accordant une attention particulière à leur développement moral et
émotionnel.

46 Jean-Jacques ROUSSEAU., La Nouvelle Héloïse, op. cit., Troisième partie, XX, p. 372.
47 Idem. pp.262-263.
48 Idem. p. 261.
49 Idem, Discours sur l’économie politique, in Encyclopédieop. cit., p. 241.
50
Idem., Du contrat social, liv. I, chap. II, p. 352.
20
II- LE BESOIN D’EDUCATION DE LA FEMME.

Pour bien illustrer ce chapitre, on doit se poser la question concernant


l’utilité de l’éducation de la femme dans la famille. Dans l’Emile ou l’éducation,
l’auteur nous donne la réponse non seulement, l’éducation de la femme est
nécessaire, il est du devoir de l’Humanité d’éduquer la femme. D’où la
justification de l’intitulé du second chapitre concerne le besoin d’éducation de la
femme. D’après Jean-Jacques ROUSSEAU, l’éducation idéale de la femme doit
être différente de l’homme. Il constate qu’il y a l’inégalité des deux sexes. Nous
verrons en premier lieu qu’il y a la condition féminine et en second temps on
discutera la recherche de la femme idéale selon Jean-Jacques ROUSSEAU.

II.1. La condition féminine.

Pour éclaircir cette section ; dans un premier temps, nous allons donner
la définition de la condition féminine, dans le second, nous verrons le rôle de la
femme dans la vie familiale, et pour terminer, sa mission dans la vie sociale.

II.1.1. Définition de la condition féminine.

C’est dans le cadre de l’étude de l’œuvre Emile ou de l’éducation que


Jean-Jacques ROUSSEAU nous propose une définition de la condition
féminine dans la société à son époque. Dans le livre V, il essaye de définir la
condition féminine. L’auteur de l’Emile ou de l’éducation va se servir d’un
exemple, Sophie. Celle-ci représente pour lui l’épouse idéale d’Emile,
comportant tous les caractères et attitudes que chaque femme doit avoir.
Voyons donc comment on doit former la femme qui conviendra à l’homme
naturel. Tout d’abord, l’éducation des filles, et par ricochet des femmes, doit
être assurée par des mères. Aussi, « La femme vaut mieux comme femme »51
elle doit respecter sa place entent que femme dans une famille.

51
Jean-Jacques ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, Liv V, p.474
21
En effet, l’auteur a écrit : « Partout où elle fait valoir ses droits, elle a
l’avantage ; partout où elle veut usurper les nôtres, elle reste au-dessous »52.La
femme ne doit pas emprunter la personnalité de l’homme, car ce faisant, elle ne
fait que se rabaisser au rang inférieur. Ensuite, les qualités de la femme et de
l’homme ne seront pas interverties. Ce sont les vœux de l’auteur exprimées
dans les lignes suivantes : « Cultiver les qualités de l’homme et négliger celles
qui leur sont propres, c’est donc visiblement travailler à leur préjudice » 53. Pour
lui, il se réfère toujours à la nature. Il déclare tous les principes sociaux du
caractère humain. Même la position d’une femme n’est pour lui qu’une loi
naturelle.

Jean-Jacques ROUSSEAU considérait les femmes comme des êtres


naturellement différents des hommes, destinées surtout à être épouses et
mères. Il soutenait que les femmes devaient se consacrer à leur rôle
domestique et éducatif, et qu’elles devaient être soumises à l’autorité
masculine.

II.1.2. Rôle de la femme dans la vie familiale.

Jean-Jacques ROUSSEAU a précisé que c’est la nature elle-même qui


lui a accordé ce rôle. Non seulement, elle assure l’accouchement de l’enfant,
mais elle doit, en plus de dispenser l’éducation de ce dernier.

Il est aussi essentiel qu’elle comprenne le vrai sens du mariage. Par


conséquent, la femme doit être fidèle à son mari. Il n’est pas à démontrer que
l’un des objectifs du mariage est d’obliger la femme à un contrôle ferme de son
propre comportement. Et à propos de la fidélité, Jean-Jacques ROUSSEAU a
écrit que :

…Mais la femme infidèle fait plus, elle dissout la famille et brise


tous les liens de la nature ; en donnant à l’homme des enfants qui
ne sont pas à lui, elle trahit les uns et les autres, elle joint la
perfidie à l’infidélité…54.

52 Jean-Jacques. ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, Liv V, p.474.


53 Ibid.
54 Ibid., Liv V. p.470

22
Maintenant, selon l’idée de Jean-Jacques ROUSSEAU, la femme a une
principale responsabilité de prendre soin du foyer, d’enlever les enfants et du
soutenir leur mari. La femme doit être soumise au contrôle de son mari afin de
ne pas perdre son chemin. La femme, étant avant tout, faite pour plaire à
l’homme, devait recevoir depuis son enfance une éducation culturelle et
esthétique. Ainsi, dans la vision de Rousseau, la vie familiale était le domaine
principal de la réalisation pour la femme.

II.1.3. Rôle de la femme dans la vie sociale.

C’est devoir de son mari d’apprendre à sa femme ce qu’elle doit


connaître. Car elle ne doit rien ignorer : « la femme a plus d’esprit, et l’homme
plus de génie ; la femme observe et l’homme raisonne »55. De ce passage, on
peut tirer que la femme demeure le support moral de l’homme. Le respect de
cette pratique défend à la femme une position certaine et souhaitable dans la
société. Elle est également le symbole de l’unité, l’harmonie, l’esthétique et
l’affection.

Pour Jean-Jacques ROUSSEAU, la femme doit avoir des qualités. Dans


le livre V, il parle des qualités qu’une femme doit posséder. A ce titre, il note :

La première et la plus importante qualité d’une femme est la


douceur : faite pour obéir à un être aussi imparfait que l’homme,
souvent si plein de vices, et toujours si plein de défauts, elle doit
apprendre de bonne heure à souffrir même l’injustice et à
supporter les torts d’un mari sans se plaindre ; ce n’est pas pour
lui, c’est pour elle qu’elle doit être douce .56
Ici, Jean-Jacques ROUSSEAU insiste toujours sur la soumission de la
femme, c’est à-dire le fait d’obéir à son mari, même s’il a des défauts. Il
conseille aux femmes de bien supporter les erreurs commises par leur mari.
Elles devront jouer le rôle de bonnes mères de famille devant leurs enfants
têtus. Tout cela aura pour but d’éviter le déshonneur et la perturbation au sein
du foyer. La femme a aussi la responsabilité d’assurer le bon fonctionnement
des liens entre les membres de la famille. Elle doit tout œuvrer pour amener et

55 Jean-Jacques. ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, Liv V.p.507.


56 Ibid., pp.482-483.
23
garantir l’unité de la famille. Par ailleurs, elle doit supporter les fautes et les
manquements de son mari.

II.2. A la recherche de la femme idéale.

C’est ici que nous devons voir l’opinion de Rousseau face à la qualité
d’une bonne femme. Nous nous focaliserons dans la dernière étape de
l’éducation pour Emile: c’est celle d’avoir une femme ; car selon l’auteur lui-
même: « ll n’est pas bon que l’homme soit seul, Emile est homme ; nous lui
avons promis une compagne, il faut la lui donner »57.

II.2.1. Sophie ; la femme idéale d’après Jean-Jacques Rousseau.

D’après Jean-Jacques ROUSSEAU, cette femme idéale n’est autre que


Sophie. Elle incarne les qualités de pureté, de douceur, de modestie et de
dévouement. Cependant, elle est dotée des qualités justifiant ainsi le choix
d’Emile au sein des jeunes filles de son âge. « Sophie n’a qu’un bon naturel
dans une âme commune : tout ce qu’elle a de plus que les autres femmes est
l’effet de son éducation »58. Pour être une femme idéale, Sophie doit avoir une
éducation intellectuelle et esthétique. L’auteur propose que :

Dès qu’une fois, il est démontré que l’homme et la femme ne sont


ni ne doivent être constitués de même, de caractère ni de
tempérament, il s’ensuit qu’ils ne doivent pas avoir la même
éducation59
Sophie n’apprendra que des choses d’usage qui lui seront vraiment utiles
car, il est démontré que l’intelligence chez les filles est plus précoce que celle
des garçons. A propos de l’éducation esthétique de Sophie. Presque toutes les
petites filles apprennent avec répugnance à lire et à écrire; mais elles
apprennent toujours volontiers à coudre; elles s’adonnent volontiers aux travaux
manuels: la couture, la broderie, la dentelle, et la tapisserie.

57 Jean-Jacques. ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, Liv V. p. 532.


58 Ibid., p. 465.
59 Ibid. p.473.

24
Sophie ne serait ni très belle, ni laide, mais demeure une femme pleine de
grâce, car la « Beauté n’est pas générale, elle périt par mille accidents, elle
passe avec les années ; l’habitude en détruit l’effet »60

Et quant à la conception religieuse doit pratiquer Sophie ;

Sophie a de la religion, mais une religion raisonnable et simple,


peu de dogmes et moins de pratiques de dévotion, ou plutôt ne
connaissant de pratique essentielle que la morale, elle dévoue sa
vie entière à servir Dieu en faisant le bien61
Comme on le sait, les idées religieuses de Jean Jacques Rousseau se
perçoivent à travers son œuvre : Profession de foi du Vicaire Savoyard. Elles
relèvent de la religion naturelle qui dresse un réquisitoire acerbe contre les
religions révélées.

II.2.2. Le Roman d’Emile et Sophie.

Sophie est une femme idéale pour Rousseau. Mais elle ne devrait pas
être seule, il lui faut un compagnon. Voyons comment le futur époux de Sophie
est décrit par l’auteur :

Considérez mon Emile, à vingt ans passés, bien formé, bien


constitué d’esprit et de corps, fort, saint, adroit, robuste, plein de
sens, de raison, de bonté, d’humanité, ayant des mœurs, du goût,
aimant le beau, faisant le bien, libre de l’empire des passions
cruelles, exempt du joug de l’opinion, mais soumis à la loi de la
sagesse, et docile à la voix de l’amitié62
C’est à l’occasion d’un voyage à pied, qu’Emile, guidé par son
précepteur, reçoit l’hospitalité d’une famille qui se trouve être celle de Sophie.

- Le choix d’un bon mari pour Sophie ; quand elle atteint l’âge de
mariage, elle doit penser à ceci :

60 Jean-Jacques. ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, p.484.


61 Ibid., p.520.
62 Ibid. p. 549.

25
Le bonheur d’une honnête fille est de faire celui d’un honnête
homme : il faut donc penser à vous marier ; il y faut penser de
bonheur, car du mariage dépend le sort de la vie, et l’on n’a jamais
trop de temps pour y penser63
Sophie est libre de choisir son futur mari mais les parent ne sont que
consultés. Mais le choix d’un bon mari est parfois difficile car il faut tenir compte
de plusieurs paramètres, tels, par exemple, l’âge, le revenu, l’éducation, le rang
social, l’origine. Tel était le cas de Sophie. Elle avait besoin d’un amant, mais
cet amant devait être son mari ; et pour le cœur qu’il fallait au sien, l’un était
presque aussi difficile à trouver que l’autre. Quoique tout amour, si beau soit-il,
doit se terminer par un mariage bien assorti.

- A propos des voyages : il est important pour l’auteur car il a écrit que :

Voyager à pied, c’est voyager comme Thalès, Platon et Pythagore.


J’ai peine à comprendre comment un philosophe peut se résoudre
à voyager autrement, et s’arracher à l’examen des richesses qu’il
foule aux pieds et que la terre prodigue à sa vue.64
D’après Jean-Jacques ROUSSEAU, Le voyage à pied était une forme de
retour à l’état naturel de l’homme. Il recommande la manière agréable de
voyager pouvant nous offrir des plaisirs divers : la santé s’affermit, l’humeur
s’égaye. Les piétons sont toujours gais, légers et contents de tout. Quand on
veut voyager, il faut aller à pied. C’est ainsi, grâce aux bienfaits des voyages
qu’Emile se forme et parfait son éducation politique.

63 Jean-Jacques. ROUSSEAU, Emile ou l’éducation, Liv V. p.524


64 Ibid., p. 540.
26
CONCLUSION

Pour terminer, nous avons constaté que l’éducation tient une place
primordiale selon Jean-Jacques ROUSSEAU. Dans son ouvrage Emile ou de
l'éducation, il met l’importance de l’éducation face à la famille particulièrement
les parents et l’enfant.

Pour lui, la famille est comme la seule société naturelle qui repose sur
une argumentation du type naturaliste. Elle a une conception patriarcale où la
femme est dominée par l’homme et où les rôles et les devoirs se fondent sur
une distinction de genre. Le patriarcalisme consiste à faire du père « le chef de
famille ». Mais quand à la conception du mariage, elle tient compte du
consentement ou du libre choix du partenaire. L’homme a ce devoir premier de
veiller à sa propre conservation, et les enfants sont liés au père jusqu’à ce qu’ils
puissent par eux-mêmes juger des moyens propres à leur conservation ou
jusqu’à ce qu’il obtienne l’âge de la raison. Dans la famille, tous les membres
ont leurs places : la mère doit prendre soin de ses enfants surtout sur
l’allaitement, Le père doit jouer son rôle d’éducateur. Là, nous avons vu la
hiérarchie de la famille.

L’éducation renvoie à l’opposition entre nature et culture. La nature est


bonne et parfaite, la société est corrompue. Pour Jean-Jacques ROUSSEAU le
principe premier c’est la nature. L’éducation ne doit pas chercher à former un
type d’homme ou de femme en particulier, mais bien l’homme et la femme dans
leur essence même. Il faut laisser l’enfant se développer librement sans
entraver son développement. Pour suivre les lois sur l’éducation, l’éducateur
doit motiver l’élève à l’apprentissage. Il ne s’agit donc pas de former un type
d’être humain en particulier, mais bien l’être humain lui-même. Pour lui,
l’éducation négative doit intervenir le moins possible auprès de l’enfant afin de
le laisser réaliser ses propres expériences. Et dans l’éducation active ou
positive, l’enfant participe entièrement au processus d’apprentissage pour
préparer à la vie parmi les membres de la société. Rousseau soutient que la
finalité la plus profonde de son projet éducatif idéal est la formation de l’homme.

27
Suivre la nature consiste à développer chez l’enfant la vocation humaine.
L’éducateur n’aura qu’à s’en tenir à la nature, seul véritable maître.
Rousseau critique l’ordre social et politique qui conteste l’ordre naturel
puisque cette contestation implique les vices humains, les maux sociaux, les
inégalités, c’est-à-dire les injustices. Quant à l’égalité entre l’homme et la
femme dans les familles primitives, il met en évidence la nature identique de
l’homme et de la femme à travers leur liberté naturelle. Pour l’emploi ; le travail
féminin semble proportionné aux capacités physiques de la femme, et le travail
masculin semble proportionné aux capacités physiques de l’homme. Les
femmes sont naturellement destinées à s’occuper des emplois sédentaires et
casaniers, à gouverner le foyer familial ; et les hommes se consacrent aux
travaux extérieurs et à l’éducation des enfants. Si le père assume toutes ces
fonctions, alors il attribue le statut du chef de famille. Les enfants, exempts de
l’obéissance qu’ils devaient au père, le père exempt des soins qu’il devait aux
enfants, rentrent tous également dans l’indépendance, ils sont faits
naturellement pour être aimés et protégés.
Sophie est l’épouse idéale de l’Emile. L’éducation des filles doit être
assurée par la mère. La femme ne doit pas emprunter la personnalité de
l’homme, et elle ne doit pas défier son époux. Par conséquent, la femme doit
être fidèle à son mari. Pour être une femme idéale, Sophie doit avoir une
éducation intellectuelle et esthétique. Elle doit connaitre que l’intelligence chez
les filles est plus précoce que celle des garçons. Face à ce roman, Sophie avait
besoin d’un amant et doit se compléter par un mariage bien assorti.
L’éducation de la famille pour Jean-Jacques ROUSSEAU, est un
concept fondamental puisque ce philosophe met toujours l’importance de la vie
sociale, et en visant la tranquillité de la famille. C’est pour cela qu’il nous
éduque la manière de vivre dans la famille dans son ouvrage l’Emile ou
Education. Jusqu’à maintenant, l’éducation tient toujours un rôle primordial pour
les parents. Même dans le langage du jour qui affirme que : « mianara tsy ho
tahafin’anake » qui signifie littéralement : « Apprenez pour ne pas être imité par
les enfants », on exhorte « de faire en prioritaire de l’éducation ».

28
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES DE JEAN -JACQUES ROUSSEAU :

1. 1749 et 1753 : Discours sur les sciences et les arts, Discours sur
l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Editions Garnier–
Flammarion, Paris1971, 249 pages.

2. 1759 : La nouvelle Héloïse I, Editions Gallimard, Paris, 549 pages.

3. 1761 : La nouvelle Héloïse II, Editions Gallimard, Paris, 573 pages.

4. 1762 : Emile ou de l’éducation, Paris 1966, 633 pages.

5. 1762 : Du contrat social, Editions collection Pluriel, Paris 1978, 445


pages.

6. 1771 : Les confessions, Editions classique Larousse, Paris 1960, 512


pages.

OUVRAGES COMPLEMENTAIRES :

7. BLOCH Jean, « Rousseau et l’éducation nationale et patriotique des


filles », in Jean-Jacques Rousseau, politique et nation, Ed. Honoré
Champion, Paris, 2001. 1232 pages.
8. Compayré, Gabriel, Histoire critique des doctrines de l'éducation, 2
tomes, Hachette, Paris 1879 et 1885. 463 pages.
9. Fénélon, François de Salignac de la Motte, Traité de l'éducation des
filles, ds. Oeuvres, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris 1983.
185 pages.
10. FRAISSE Paul et PIAGET Jean, Traité de la psychologie
expérimentale, Editions PUF, Paris, 199 pages.
11. GONCOURT Edmond et JULES, La femme du 18°siècle, éditions
Garnier-Flammarion, Paris, 160 pages.
12. HAZAN Emile, Abrégé de psychologie de l’enfant et de pédagogie
pratique, Editions Fernand Nathan, Paris, 165 pages.
13. Henrion, Roger. « Des origines du mot Familia » in L’antiquité
classique, Tome 11, fasc. 2, 1942.34pages.
ii
14. Pateman, Carole, Le contrat sexuel, (1982), trad. C. Nordmann,
Paris, La Découverte, 2010. 332 pages.
15. PLATON, Le Banquet ou de l’amour, Editions Gallimard, Paris 1983,
183 pages.
16. PROAL, LA psychologie de ROUSSEAU, Editions Alcane, Paris
1930, 196 pages.
17. MASSON Pierre-Maurice, La religion de Jean-Jacques Rousseau,
Ed. Slatkine Reprints, Genève, 1970. 1048 pages.
18. STAROBINSKI Jean, Jean-Jacques Rousseau, la transparence et
l’obstacle, Ed. Tel Gallimard, France, 1998. 457 pages.

DICTIONNAIRES :

20. Dictionnaire des Philosophes, Editions PUF, Paris, 2725 pages.


21. Dictionnaire Le Petit Larousse illustré, Editions Larousse, Paris
1993,1784 pages.

WEBOGRAPHIE :

22. https://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2018-2-page-163.htm: LA
PRÉSENCE DE ROUSSEAU DANS LA RÉFLEXION ÉDUCATIVE
DE PESTALOZZI. Du le 5 fév. 2023.
23. https://doi.org/10.7202/1038136ar:Stéphane Martineau et Alexandre
Buysse (2016)., « Rousseau et l’éducation : apports et tensions".
Phronesis, 5(2), 14–22. Du le 5 fév. 2023.

iii
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .......................................................................... i
INTRODUCTION ............................................................................. 1
PREMIERE PARTIE: ....................................................................... 3
GENERALITE DE L’EDUCATION ROUSSEAUISTE DE LA
FAMILLE ......................................................................................... 3
I- LE CONCEPT DE LA FAMILLE. ................................................. 4
I.1. La famille chez Jean Jacques Rousseau. ............................................................... 4
I.2. Hiérarchie de la famille. ............................................................................................... 7
I-2-1. Les femmes doivent rester en tant qu’une mère idéale. ............................. 7
I-2-2. Le père doit assurer son rôle en tant qu’éducateur. .................................... 9

II- L’éducation de la famille ......................................................... 10


II.1. La pensée éducative de Rousseau. ....................................................................... 10
II.2. L’idée de nature et l’éducation négative. ............................................................. 11

DEUXIEME PARTIE : .................................................................... 14


L’ORDRE DE LA SOCIETE .......................................................... 14
I- LA FAMILLE ET LA LIAISON ENTRE LES GENERATIONS. ... 15
I.1. Les rapports entre homme et femme. .................................................................... 16
a- L’égalité entre les conjoints dans la famille. .................................................. 16
b- La dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme dans la famille. ......... 18
I.2. Les rapports entre parents et enfants. .................................................................. 19

II- LE BESOIN D’EDUCATION DE LA FEMME. ........................... 21


II.1. La condition féminine................................................................................................ 21
II.1.1. Définition de la condition féminine. ............................................................... 21
II.1.2. Rôle de la femme dans la vie familiale. ......................................................... 22
II.1.3. Rôle de la femme dans la vie sociale............................................................. 23
II.2. A la recherche de la femme idéale. ........................................................................ 24
II.2.1. Sophie : la femme idéale d’après Jean-Jacques Rousseau. ................... 24
II.2.2. Le Roman d’Emile et Sophie. ........................................................................... 25
CONCLUSION ............................................................................... 27
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ ii

v
RESUME

Jean-Jacques ROUSSEAU est un philosophe des lumières qui met en


primordiale l’éducation de l’homme dans le domaine de la société. Il parle de
cette éducation dans son ouvrage intitulé « l’Emile ou de l’éducation » en disant
que l’éducation ne doit pas chercher à former un type d’homme ou de femme
en particulier, mais bien d’homme et de femme dans leur essence même. Pour
lui, l’éducation de la famille est un moyen pour rendre le bon fonctionnement de
la citoyenneté. Les rôles des membres de la famille semblent proportionnés à
leurs capacités physiques. L’homme joue le rôle éducateur et la femme est
destinée à s’occuper des emplois sédentaires et casaniers, à gouverner le foyer
familial. L’inégalité naturelle des forces physiques entre l’homme et la femme
implique l’inégalité dans la répartition des tâches. D’après Jean-Jacques
ROUSSEAU, pour avoir une vie tranquille dans la famille, il faut suivre la loi de
la nature.

Mots-clés : patriarcal, précepteur, naturel, conjoint, devoir.

ABSTRACT

Jean-Jacques ROUSSEAU is an enlightenment philosopher who places


the education of man in the field of society above all else. He talks about this
education in his book entitled “Emile or Education” saying that education should
not seek to train a particular type of man or woman, but rather man and woman
in their very essence. For him, family education is a means to ensure the proper
functioning of citizenship. The roles played by the family seem proportionate to
their physical abilities, the man plays the educational role and the woman is
destined to take care of the sedentary jobs and homebodies, to govern the
family home. The natural inequality of physical strength between men and
women implies inequality in the distribution of tasks. According to Jean-Jacques
ROUSSEAU, for having a peaceful life in the family, you must follow the law of
nature.

Key-Words : patriarchal, tutor, natural, joint, (to) owe.

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