Tchad Plan National de Developpement Sanitaire 2018 2021

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REPUBLIQUE DU TCHAD

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MINISTERE DE LA SANTE
PUBLIQUE

PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT


SANITAIRE (PNDS3 : 2018-2021)

MSP​ - ​Plan National de Développement Sanitaire : PNDS3 2018-2021 - Tchad


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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 2
I. GENERALITES 2
1.1. CONTEXTE POLITIQUE ET ADMINISTRATIF 2
1.2. DONNEES GEOGRAPHIQUES 2
1.3. DONNEES DEMOGRAPHIQUES 2
1.4. DONNEES ECONOMIQUES 2
1.5. REFERENTIEL AU PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT 2
II. SITUATION SANITAIRE 2
2.1. ETAT DE SANTE DE LA POPULATION 2
2.1.1. SANTE DE LA FEMME 2
2.1.2. SANTE DE L’ENFANT 2
2.1.3. SANTE DE L’ADOLECENT 2
2.1.4. SANTE DES PERSONNES AGEES ET DES PERSONNES VIVANT AVEC HANDICAP 2
2.1.5. SANTE DES POPULATIONS NOMADES ET INSULAIRES 2
2.1.6. PRINCIPAUX DETERMINANTS DE LA SANTE 2
2.2. ANALYSE DE LA REPONSE DU SYSTÈME DE SANTE 2
2.2.1. GOUVERNANCE ET LEADERSHIP 2
2.2.2. RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTE 2
2.2.3. MEDICAMENTS, AUTRES PRODUITS DE SANTE ET LABORATOIRE 2
2.2.4. INFRASTRUCTURES, EQUIPEMENTS ET MAINTENANCE 2
2.2.5. FINANCEMENT DE LA SANTE 2
2.2.6. INFORMATION SANITAIRE ET RECHERCHE 2
2.2.7. PRESTATIONS DES SERVICES ET DES SOINS DE SANTE 2
III. SYNTHESE DES RESULTATS DE LA MISE EN ŒUVRE DU PNDS 2 2
IV. PROBLEMES PRIORITAIRES 2
4.1. PROBLEMES DE SANTE DE LA POPULATION 2
4.2. PROBLEMES LIES A LA REPONSE ACTUELLE DU SYSTÈME DE SANTE 2
V. RAPPEL DE LA STRATEGIE NATIONALE DE LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE
2
VI. RAPPEL DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LA SANTE 2
6.1. VISION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LA SANTE 2
6.2. FONDEMENT, VALEURS ET PRINCIPES 2
6.3. ORIENTATIONS GLOBALES DE LA POLITIQUE NATIONALE 2
DE SANTE 2

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VII. OBJECTIFS, AXES D’INTERVENTION, ACTIONS PRIORITAIRES 2
7.1. OBJECTIFS GENERAL ET SPECIFIQUES 2
VIII. CHAÎNE DES RÉSULTATS 2
8.1. ORIENTATIONS STRATEGIQUES 2
8.2. DETERMINATION DES PROGRAMMES 2
IX. PLANIFICATION DU PNDS 2
X. FINANCEMENT DU PNDS 2
10.1. HYPOTHESE D’ESTIMATION DES COUTS 2
10.2. ESTIMATION DU COUT 2
10.3. CADRAGE BUDGETAIRE 2
10.4. PLAN DE FINANCEMENT DU PNDS3 2
10.5. ANALYSE DES GAPS 2
XI. CADRE DE MISE EN OEUVRE 2
11.1. CADRE INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE 2
11.2. PROCESSUS DE PLANIFICATION OPERATIONNELLE 2
11.3. MECANISMES DE COORDINATION ET ORGANES DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE 2
11.4. SUIVI ET EVALUATION 2
XII. ANNEXES 2

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Catégories et proportions de populations cibles 2

Tableau 2 : Indicateurs démographiques 2

Tableau 3: Indicateurs de lutte contre le paludisme 2

Tableau 4 : Densité de personnel de santé par région en 2016 2

Tableau 5 : Les hôpitaux des districts par région 2

Tableau 6 : Les infrastructures actuelles de la première ligne des soins (CS) 2

Tableau 7: Evolution du crédit alloué à la santé par grandes masses en million des FCFA de 2013 à 2016. 2

Tableau 8 : Evolution des financements extérieurs par rapport à la dotation de l’Etat de 2013 à 2016 (en
millions de FCFA). 2

Tableau 9 : Situation d’Exécution Budgétaire de 2013 à 2015 (en millions de F CFA) 2

Tableau 10 : Evolution des dépenses des ménages de 2013 à 2016 (en million de FCFA). 2

Tableau 11: Nombre de personnes couvertes par l’assurance maladie 2

Tableau 12 : Nombre des adhérents aux mutuelles de santé (2013 à 2016) 2

Tableau 13 : Etat de fonctionnalité des zones de responsabilité par délégation sanitaire régionale 2

Tableau 14: Etat de fonctionnalité des hôpitaux des districts sanitaires. 2

Tableau 15: Indicateurs des facteurs de risques comportementaux 2

Tableau 16 : Situation des maladies sous surveillance en 2015 2

Tableau 17: Objectifs du PNDS3 2

Tableau 18: Evolution de quelques indicateurs d’impacts (2018 -2021) 2

Tableau 19 : Estimation du coût annuel du PNDS 3 par pilier 2

Tableau 20 : répartition du budget du PNDS3 par programme 2

Tableau 21: Gap de financement selon les différents sénari 2

Tableau 22: Budget par orientation stratégique 2

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Evolution des différentes formes de malnutrition au Tchad 2

Figure 2 : Circuit d’approvisionnement en médicaments 2

Figure 3 : Disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires 2

Figure 4. Evolution des dépenses totales de santé DTS par habitant et par an (en USD). 2

Figure 5. Evolution de la dépense publique de santé en % du PIB 2

Figure 6. Evolution du Budget annuel du MSP en Milliards de Francs CFA 2

Figure 7. Evolution de l’engagement d’Abuja pour le Tchad (2001-2014) 2

Figure 8: L’évolution de la part du paiement direct dans la dépense totale de santé (en %). 2

Figure 9 : Evolution des taux d’utilisation des services à la consultation curative de 2011 à 2015 2

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ACRONYMES ET ABREVIATIONS

ATS: Agent Technique de Santé


AVC: Accident Vasculo-cérébral
AVP: Accident de la Voie Publique
BET: Borkou-Ennedi-Tibesti
CDMT: Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CNLS: Conseil National de Lutte contre le SIDA
CNAR: Centre national d’appareillage et de rééducation
CPE: Consultations Préventives Enfant
CPN : Consultation Prénatale
CPoN: Consultation Post Natale
CS: Centre de Santé
CSU: Couverture Sanitaire Universelle
DGPL : Direction Générale de la Pharmacie et Laboratoire
DNTA : Direction de Nutrition et de Technologie Alimentaire
DOSS: Direction de l'Organisation des Services de Santé
DS: District Sanitaire
DSIS: Direction des Statistiques et de l'Information Sanitaire
DSR Délégation Sanitaire Régionale
DVSE: Direction de la Vaccination et de la Surveillance Epidémiologique
EDS-MICS : Enquête Démographique et de Santé & Multiple Indicators Cluster Survey
(Enquête à Indicateurs Multiples)
EDST : Enquête Démographique et de Santé au Tchad
ENASS : Ecole Nationale des Agents Socio-Sanitaires
FBR : Financement Basé sur les Résultats
FRNRMMNI Feuille de Route Nationale pour la Réduction de la Mortalité Maternelle,
: Néonatale et Infantile
FSSH : Faculté des Sciences de la Santé Humaine
HGRN : Hôpital Général de Référence Nationale
HME : Hôpital de la Mère et de l’Enfant
HTA : Hypertension Artérielle
IDH : Indice de Développement Humain
IHP+: Partenariat International pour la Santé et Initiatives Apparentées
JANS: Joint Assessment of National Strategy (Evaluation de la qualité d’un plan ou
d’une stratégie nationale)
MEG: Médicaments Essentiels Génériques
MSP: Ministère de la Santé Publique
MTN: Maladies Tropicales Négligées
NC: Nouveau Cas
ODD: Objectifs de Développement Durable
OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PAO Plan d’Action Opérationnel
PCA: Paquet Complémentaire d’Activités

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PCIME: Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
PEV: Programme Elargi de Vaccination
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Paquet Minimum d’Activités
PND: PND: Plan National de Développement
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PNS : Politique Nationale de Santé
PRDS: Plan Régional de Développement Sanitaire
PSDRHS : Plan Stratégique de Développement des Ressources Humaines pour la Santé
PSLS : Programme Sectoriel de Lutte contre le SIDA/IST
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH
RCS : Responsable de Centre de Santé
RDC : Recouvrement de Coûts
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
RH : Ressources Humaines
RHS : Ressources Humaines pour la Santé
SARA : Service Availability and Readiness Assessment
SIS: Système d’Information Sanitaire
SNCSU : Stratégie Nationale de Couverture Sanitaire Universelle
SONU : Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence
SONUB : Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence de Base
SONUC : Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence Complets
SWEDD: Sahelian Women Empowerment Demographic Dividend
TBN: Taux Brut de Natalité
TDR Test de Diagnostic Rapide
THA: Trypanosomiase Humaine Africaine
ZR: Zone de Responsabilité

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RESUME EXECUTIF

Depuis environ trois décennies, le système de santé du Tchad est basé sur les soins de santé primaires
(SSP) avec le district de sanitaire comme cheville ouvrière. Grâce à cette option la disponibilité et
l’accessibilité des prestations essentielles de santé ont été améliorées en termes de couverture sanitaire et
de prestations réalisées. Malgré ces acquis, les résultats des dernières enquêtes (EDS-MICS 2014-2015,
Enquête sur la disponibilité des services et l’opérationnalité des structures - SARA…), montrent que les
indicateurs de santé restent faibles. C’est le cas des taux de mortalités maternelles et infantiles qui sont
les plus élevés de la sous-région (860 pour 100 000 naissances vivantes pour la mortalité maternelle et 72
‰ pour la mortalité infantile). Afin d’améliorer ces résultats, le Tchad a révisé sa politique de santé
pour l’adapter aux nouveaux contextes caractérisés par la vision du Tchad à l’horizon 2030,
l’opérationnalisation des Objectifs de Développement durable (ODD), la mise en place de la Couverture
Sanitaire Universelle (CSU)... Le Tchad a également élaboré plusieurs autres documents de politique
nationale dont la Stratégie de la santé communautaire, l’organigramme du Ministère de la Santé Publique
(MSP), et renforcé plusieurs programmes dont ceux relatifs aux maladies transmissibles et non
transmissibles (notamment la Tuberculose, le VIH/SIDA, le Paludisme…), à la santé reproductive et aux
maladies tropicales négligées (MTN).

Afin de traduire la Politique nationale de santé (PNS) 2016-2030 en acte, le MSP a procédé à
l’élaboration du Plan national de développement Sanitaire Troisième Génération (PNDS3). La démarche
d’élaboration de ce PNDS a été inclusive, participative et consensuelle et a vu la participation de
l’ensemble des parties prenantes. Les étapes suivantes ont été suivies : (i) l’analyse de la situation
sanitaire nationale, (ii) la définition des orientations stratégiques ; (iii) la définition des axes
d’intervention et des priorités d’actions ; (iv) l’élaboration du cadre de mise en œuvre et du cadre de
suivi-évaluation ; (v) la planification et la budgétisation axée sur les résultats avec l’outil OneHealth.

L’analyse de la situation sanitaire nationale a permis de mettre en exergue les principaux problèmes
suivants : Le taux élevé de la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile, la charge de mortalité et
de morbidité élevée due aux maladies transmissibles et non transmissibles, l’ampleur de la malnutrition
surtout chez les enfants ,la faible performance du système de santé dans ses six piliers fondamentaux
(insuffisance des ressources humaines qualifiées et leur gestion ,l’insuffisance de médicaments de qualité
et autres intrants ,l’insuffisance de coordination et gestion du secteur et le manque de la culture de la
redevabilité, l’insuffisances des ressources financières et de leur utilisation, insuffisance de la couverture
sanitaire surtout pour les populations des zones d’accès difficile et les insulaires , la faible qualité et la
fiabilité des données du Système d’Information Sanitaire (SIS), l’insuffisance de l’offre des services de
santé, etc.)

La mise en œuvre de ce nouveau plan contribuera à atteindre les résultats définis dans la Politique
Nationale de Santé 2016/2030 :

a) Orientations stratégiques relatives à la gouvernance & leadership


Il s’agit de renforcer la gouvernance et de redynamiser la multisectorialité dans la mise en œuvre des
activités sanitaires à tous les niveaux du système de santé.
b) Orientations stratégiques relatives au financement de la santé
Il question d’accroitre les ressources financières du secteur de la santé et d’améliorer l’efficience de leur
utilisation, de promouvoir des mécanismes de protection de la population contre le risque financier lié au
paiement ainsi que l’équité dans la répartition et l’affectation des ressources des soins de santé.

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c) Orientations stratégiques relatives aux ressources humaines pour la santé
Il s’agit d’améliorer la gestion des ressources humaines en santé et de poursuivre le déploiement et
redéploiement du personnel dans les différentes régions.
d) Orientations stratégiques relatives au SIS
Elles concernent le renfoncement de la coordination et de leadership en matière de gestion de
l’information sanitaire ainsi que des capacités institutionnelles et techniques des services concernés par ce
domaine. Il s’agit aussi, de réviser la carte sanitaire pour rendre opérationnelle progressivement toutes les
structures sanitaires.
e) Orientations stratégiques relatives aux infrastructures et équipements
Elles visent le renforcement de la coordination, du cadre stratégique et normatif et l’accroissement de la
couverture en infrastructures sanitaires.
f) Orientations stratégiques relatives aux médicaments et autres produits de santé
Elles se focalisent sur le renforcement du cadre institutionnel, juridique, organisationnel et fonctionnel
du secteur pharmaceutique, du Système d’Assurance Qualité des médicaments et autres produits de santé.
Elles mettent aussi l’accent sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement en produits de santé afin de
garantir bonne accessibilité géographique et financière aux populations ainsi que la lutte contre la vente
illicite des médicaments.
g) Orientations stratégiques relatives aux prestations de soins et services de santé
Il s’agit d’améliorer la disponibilité, la qualité, l’utilisation et la capacité opérationnelle des services de
santé a tous les niveaux du système de santé, de promouvoir la santé des jeunes, des adolescents et des
personnes âgées, de renforcer les activités de santé à base communautaire ainsi que les stratégies de
promotion de la santé à tous les niveaux du système de santé et de se préparer et répondre aux urgences
en santé.

La mise en œuvre du PNDS3 2018-2021 se focalisera sur une approche multisectorielle à tous les
niveaux du système de santé. Le cadre institutionnel orientera la mise en œuvre du PNDS3 à travers les
organes et Instances de coordination par niveau : Le Comité de Direction, les Conseils Régionaux et
Départementaux de Santé, etc. Des plans opérationnels seront élaborés chaque année à tous les niveaux
du système et validés par les différentes instances.

Le cadrage financier du PNDS3 2018-2021 a été fait en prenant en compte les données programmatiques
utilisant l’outil de budgétisation OneHealth. L’estimation des financements disponibles pour le PNDS a
été faite selon les trois (03) scénarii retenus dans le plan quinquennal de développement du Tchad
2016-2021 qui sont les suivants : le ​Scénario de base ou «actuel», le ​Scénario optimiste ou «d’un
Tchad émergent» ​et le ​Scénario pessimiste ou «d’un Tchad en état de chocs extrêmes»​. Ces scénarii
ont permis de dégager un budget prévisionnel du PNDS3 variant de 555 398 889 133 à 296 913 889 112
F. CFA entre le 1​er​ et le 3​e​ en passant du 1er au 3e scénario, avec un gap d’environ 50%.

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INTRODUCTION

Le Gouvernement, dans le cadre de l’élaboration du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS)


s’est inspiré des documents internationaux et nationaux. Le PNDS constitue de ce fait, le premier d’une
série des plans du gouvernement pour la mise en œuvre du volet santé de l’agenda de développement
durable dans le pays à l’horizon 2030. Ainsi, Il sera le cadre de mise en œuvre de la Politique Nationale
de Santé (PNS) et du Plan Stratégique de la Couverture Universelle en santé pour les quatre (4)
prochaines années (2018-2021). Ces documents stratégiques constituent avec le Plan National de
développement (PND), le cadre de référence pour le troisième Plan National de Développement Sanitaire
(PNDS3)

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté le 15 septembre 2015. Articulé
autour de 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) et 169 cibles, les ODD visent à renforcer la
paix partout dans le monde dans le cadre d’une liberté plus grande et à l’élimination de la pauvreté sous
toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, et de permettre à tous de vivre en bonne santé et
promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

Se situant dans cette logique, le PNDS3 qui est bâti autour des 6 piliers du système de santé, se fixe
comme objectif d’assurer à la population l’accès universel aux soins et services de santé de qualité,
globaux, intégrés, continus et centrés sur la personne afin de contribuer efficacement au développement
socio-économique du pays.

Elaboré grâce à une démarche inclusive, participative et consensuelle de l’ensemble des parties prenantes,
le PNDS3 a connu cinq grandes étapes qui sont : (i) l’analyse de la situation sanitaire nationale, (ii) la
définition des orientations stratégique; (iii) la définition des axes d’intervention et des priorités d’actions ;
(iv) l’élaboration d’un cadre de mise en œuvre et du d’un cadre de suivi-évaluation et (v) la planification
et la budgétisation axée sur les résultats avec l’outil OneHealth.

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I. GENERALITES

I.1. CONTEXTE POLITIQUE ET ADMINISTRATIF

Le Tchad est un Etat unitaire et laïc. Le processus de décentralisation et de déconcentration des services
vers les régions, départements et communes pour un développement harmonieux y est enclenché après la
Conférence Nationale Souveraine de 1993. Le pays compte actuellement 23 régions dont celle de
N’Djaména, 69 départements et 275 Sous-préfectures. Les régions sanitaires sont calquées sur les régions
administratives et les districts sanitaires correspondent plus ou moins aux départements. Bien qu’il y ait
une volonté manifeste de décentralisation, l’organisation administrative du Tchad reste fortement
marquée par la centralisation des services de l’Etat dans la capitale.

Du point de vue politique, la Constitution du 31 Mars 1996, révisée le 06 juin 2005, prévoit un régime de
type présidentiel. Le Président de la République incarne le pouvoir exécutif, il est élu pour un mandat de
5 ans. Une Assemblée Nationale détenant le pouvoir législatif est mise en place pour un mandat de 4 ans.
Le pouvoir judiciaire est assuré par une Cour Suprême, un Conseil Constitutionnel et une Haute Cour de
Justice et la Cour des Comptes. Il existe aussi un Haut Conseil de la Communication chargé de garantir la
liberté de la presse et l’expression pluraliste des opinions et un Conseil Economique, Social et Culturel
qui a un rôle consultatif. Enfin, les partis politiques, les associations de la société civile et les mass
médias concourent au renforcement de la démocratie.

I.2. DONNEES GEOGRAPHIQUES

Le Tchad est un état continental, classé


5​ième​parmi les pays les plus vastes du continent
africain. Situé entre les 8​ième et 14​ième degrés de
latitude Nord et les 14ème et 24ème degrés de
longitude Est, il couvre une superficie de 1 284
000 km². Il est limité au Nord par la Libye, à
l’Est par le Soudan, au Sud par la République
Centrafricaine et à l’Ouest par le Niger, le
Nigeria et le Cameroun.

Le Tchad est découpé en trois zones climatiques.


Le Nord est une zone saharienne vaste (60% du
territoire national) avec un climat désertique et
une pluviométrie inférieure à 200 mm par an. Le
Sud est une zone soudanienne (10% du territoire
national) assez fortement pluvieuse
(pluviométrie entre 800 et 1200 mm par an),
avec certaines régions quasiment inaccessibles
pendant la saison des pluies. On trouve entre les
deux, une zone sahélienne (30% du territoire
national) avec une pluviométrie comprise entre

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200 et 800 mm. N’Djamena, la capitale, est située dans cette zone. Du fait de cette répartition climatique,
on trouve au sud une végétation abondante avec des savanes arborées diminuant graduellement en allant
vers le nord pour laisser la place à la savane puis au désert (avec quelques oueds).

L’hydrographie et le relief du Tchad font de ce pays un véritable bassin, bordé à l’Est et au Nord par des
montagnes, on trouve également des montagnes au Sud-ouest La cuvette sédimentaire du Tchad est
occupée par de nombreux lacs, dont le principal, le Lac Tchad alimenté à 90% par le fleuve Chari (1200
km) et le Logone (1000 km). Ces lacs et cours d’eau permanents entrainent une humidité constante. Au
centre-est, on trouve de nombreux cours d’eau intermittents qui tendent à disparaître. Sur 23 régions que
compte le pays, 10 sont enclavées en partie en saison pluvieuse. Il s’agit de la moitié du Salamat, d’une
partie de l’Ouaddaï, du Guéra, du Moyen Chari, de Hadjer Lamis, du Lac, des deux Mayo-Kebbi et de la
Tandjilé.

Le réseau routier tchadien est en plein essor pour le désenclavement intérieur et extérieur du pays. La
majeure partie des grandes villes du Tchad comme Abéché, Mongo, N’Djaména, Bongor, Kélo,
Moundou, Doba, Sarh et Kyabé sont reliées entre elles par des routes bitumées et plusieurs projets sont
en cours pour relier le Tchad aux pays voisins. De par son enclavement, le Tchad est fortement dépendant
de plusieurs axes, notamment l’axe Douala-N’Djaména et N’Djaména-Port Harcourt pour ses
approvisionnements. Le réseau aéroportuaire comprend un aéroport international à N’Djamena et
plusieurs aérodromes dans le pays.

Le Tchad est couvert sur une très grande partie par de réseaux de téléphonie mobile qui facilitent un
accès rapide aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le paysage médiatique
au Tchad est en pleine évolution du fait de la libéralisation de la presse. Avec le développement de la
radio et de la télévision nationale sur satellite, l’arrivée des nouvelles chaines de télévisions privées et
l’existence de radios communautaires à travers presque tout le territoire national, la sensibilisation de la
population à travers la communication audiovisuelle se développe considérablement. A cela s’ajoutent les
modes de communication populaires: crieurs publics, griots, théâtre populaire ou communautaire, contes,
diapo-langage, etc.

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I.3. DONNEES DEMOGRAPHIQUES

La population du Tchad, selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH2) de


2009, était de 11.039.873 habitants. Elle est estimée en 2016 à 14.107.527 habitants parmi lesquels les
hommes représentent 49,4% contre 50,6% pour les femmes. La population du Tchad est très jeune : les
moins de 25 ans représentent 68% du total de la population tandis que les plus de 60 ans représentent
4,5%. Selon le milieu de résidence, 21,9% de la population vit en milieu urbain, 78,1% en milieu rural
dont 3,4% sont des nomades.

La densité moyenne de la population est relativement faible (10,65 hab. /km²). Mise à part la région de
N’Djaména qui est une particularité (2 356,72 hab. /km²), la densité de la population varie de 0,40 hab.
/km² au Borkou-Tibesti à 95,67 hab. /km² au Logone occidental. Les Délégations sanitaires régionales
(DSR) des Mayo Kebbi Ouest et Est, de la Tandjilé, du Mandoul et du Logone occidental ont une densité
largement au-dessus de la moyenne nationale. Il s’agit essentiellement des régions qui offrent des
conditions socioéconomiques favorables à l’implantation humaine. En effet, cette partie du pays reçoit au
moins 1 000 mm de pluie par an et elle est drainée par 2 grands fleuves. Elle dispose d’une végétation
abondante et des sols relativement riches. A l’opposé, les DSR du Kanem (5,70), du Salamat (5,41), du
Batha (6,59), du Barh El Gazal (6,26), de l’Ennedi (0,98) affichent une densité nettement en dessous de la
moyenne nationale. Cela s’explique en partie par le caractère désertique de ces régions à l’exception du
Salamat.

Le taux d’accroissement moyen annuel de la population est de 3,5%. Selon les résultats du recensement,
les naissances attendues représentent 4,1%, les grossesses 4,23%, les nourrissons de 0-11 mois 3,7%, les
enfants de 0-59 mois 20,20%, les jeunes de moins de 15 ans 50,6% et les femmes en âge de procréer
21,76%.

Tableau 1 : Catégories et proportions de populations cibles sur 5 années.

Population Grossesses Naissanc Nourriss Enfants Jeunes de Jeune et Femmes


Totale attendues es ons de de 0-59 moins de Adolescen en âge de
attendues 0-11 mois mois 15 ans t de 10 à procréer
24 ans
4,23% 4,10% 3,70% 20,20% 50,60% 18,20% 21,76%
2017 15 778 415 667 427 646 915 583 801 3 143 858 7 983 879 2 871 672 3 433 383
2018 16 346 438 691 454 670 204 604 818 3 301 980 8 271 298 2 975 052 3 556 985
2019 16 934 910 716 347 694 331 626 592 3 420 852 8 569 064 3 082 154 3 685 036
2020 17 544 566 742 135 719 327 649 149 3 544 002 8 877 551 3 193 111 3 817 698
2021 18 176 171 768 852 745 223 672 518 3 671 587 9 197 142 3 308 063 3 955 135
Source : DSIS

Le tableau suivant reprend quelques indicateurs démographiques.

Tableau 2 : Indicateurs démographiques

Indice synthétique de fécondité (ISF) 6,4


Taux brut de natalité (TBN) 3,6 %
Age moyen au premier rapport sexuel pour les filles 16.2
Femmes de 15-19 ans qui sont déjà mères ou enceintes 36%
% de grossesses attendus 4,23%

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% d’accouchements attendus 4,1%
Taux de mortalité néonatale (décès pour 1000 naissances) 34 ‰
Taux de mortalité infanto-juvénile (pour 1000) 133 ‰
Taux de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) 860 pour 100 000
Espérance de vie à la Homme 51,6 ans RGPH2
naissance Femme 53,4 ans RGPH2
Source : EDST-MICS 2014-2015

Le Tchad est peuplé d’une ​mosaïque de 256 ethnies​, regroupées en douze principaux groupes
linguistiques inégalement réparties sur l'ensemble du territoire. Le français et l'arabe sont les deux
langues officielles. Les religions pratiquées au Tchad sont l’islam, le christianisme et l’animisme.

I.4. DONNEES ECONOMIQUES

Le Tchad, qui a rejoint le groupe des pays producteurs de pétrole) en 2003, est devenu fortement
dépendant de cette ressource. Avant l’avènement de « l’ère pétrolière », l’économie tchadienne reposait
essentiellement sur l’agriculture et l’élevage et le produit intérieur brut (PIB) avoisinait les 220 dollars
par habitant en 2001-2002 (soit moins de la moitié de la moyenne de l’Afrique subsaharienne). En 2014,
le PIB était estimé à 1024 dollars par habitant. A partir de 2015, l’économie du pays a commencé à être
fortement touchée par la chute des cours du baril du pétrole, une dégradation du contexte sécuritaire dans
la sous-région du lac Tchad.et une baisse de la pluviométrie. Malgré les efforts du secteur public pour
promouvoir la mécanisation agricole, une meilleure gestion des ressources en eau et une plus large
diffusion des intrants agricoles et des pesticides, la production agricole tchadienne demeure très
fortement dépendante des aléas climatiques.

L’élevage et l’agriculture ainsi que le commerce sont les autres secteurs porteurs de l’économie.
L’industrie manufacturière occupe une place marginale (1,3% du PIB) et repose essentiellement sur le
sucre et le coton (on estime que plus de deux millions de personnes vivent directement ou indirectement
du coton).

En dépit d’un taux de croissance exceptionnel de l’ordre de33,8 % dans le secteur pétrolier, le taux de
croissance du PIB a chuté à 2,5 % en 2015 contre 6,9 % en 2014.. Le taux d’inflation annuel moyen a
atteint 4,2% en fin novembre 2015 alors qu’il était inférieur à 1% sur la même période en 2014. Cette
augmentation de l’inflation tient à la baisse de la production agricole, à la dépréciation du franc CFA par
rapport au dollar américain et à l’augmentation des coûts de commerce régional à cause des conflits qui
sévissent dans la région. Les projets de développement dépendant des ressources pétrolières comme les
infrastructures sont très affectés et certains sont suspendus à cause de manque des ressources. Les
secteurs des services ont ressenti les effets de la détérioration du contexte sécuritaire, de la forte réduction
des dépenses publiques et de l’accumulation de la dette vis-à-vis des fournisseurs.

Enfin, l’ensemble des recettes de l’État ont baissé de 37% entre 2014 et 2015. L’État est en train de
mener des efforts d’ajustement budgétaire du fait de sa vulnérabilité aux chocs exogènes. Le Budget de
l’Etat initial 2017 (LFI) correspond à 51,44% du Budget de l’Etat 2013 (LFR). Les Recettes
prévisionnelles 2017 correspondent à 48,73% de celles de 2013, ce qui constitue un déficit important.

En dépit de la mise en œuvre de différentes stratégies de développement, le Tchad reste l’un des pays les
plus pauvres au monde. En effet, selon l’Indice de Développement Humain (IDH), ilest classé au 185​ème
rang sur 188 en 2015 contre 184​ème en 2014. Les deux-tiers de la population (d’environ 14millions
d’habitants) vivent en dessous du seuil de pauvreté​.

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Sur le plan régional, ​le Tchad est membre de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique
Centrale (CEMAC) composée de six (6) Etats qui sont : le Tchad, la RCA, le Gabon, le Congo
Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Cameroun qui partagent une monnaie commune, le franc CFA
arrimé à l’Euro. Il est également membre de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale
(CEEAC) dont l’intégration économique des onze (11) Etats membres (les six pays de la CEMAC plus
l’Angola, le Burundi, la République Démocratique du Congo, Sao Tome et Principe et le Rwanda) tarde à
se mettre en place.

Enfin, l'instabilité régionale met le Tchad dans une situation socio-économique et humanitaire difficile.
Le pays accueille des centaines de milliers de réfugiés (environ 550.000 en 2015) en provenance de la
République Centrafricaine, du Soudan (Darfour), du Nigéria et du Niger.

I.5. REFERENTIEL AU PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT

Le Gouvernement de la République du Tchad est conscient que le développement du pays est largement
tributaire de la mobilisation et de la valorisation de son capital humain. Pour ce faire, il s’est fixé, dans
son Plan Quinquennal de développement (PQ 2016 – 2020), comme objectif principal, d’améliorer l’état
de santé de la population en mettant l’accent particulièrement sur : i) l’amélioration du pilotage du
secteur de santé ; ii) l’accroissement de l’offre et la qualité des services de santé et iii) l’amélioration de
l’état nutritionnel en faveur de la population en général et plus particulièrement des femmes et des
enfants et ce, dans le contexte global du Développement Durable.

C’est dans cette perspective qu’a été élaborée la Politique Nationale de Santé (PNS) pour l’horizon
2016-2030 qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Développement Durable
adopté par les Nations Unies et auquel le Tchad a souscrit en 2015. Le Plan National de Développement
Sanitaire (PNDS 3) est le premier d’une série des PNDS destinés à la mise en œuvre de cette politique.

II. SITUATION SANITAIRE

II.1. ETAT DE SANTE DE LA POPULATION

II.1.1. SANTE DE LA FEMME

Les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé & Multiple Indicators Cluster Survey
(EDS-MICS) 2014 – 2015 montrent que le taux de mortalité maternelle est passé de 1. 099 pour 100.000
naissances vivantes (NV) en 2004 à 860 pour 100.000 NV en 2014, soit une baisse d’environ 20% sur
une période de 11 ans. La cible fixée par le pays pour 2015 (OMD) était de 275 décès pour 100 000
naissances vivantes. Ce rythme de réduction qui est d’environ 2% l’an est trop lent. Sans efforts et
investissements supplémentaires, plusieurs décennies seront nécessaires pour atteindre la ciblée fixée
pour 2015.

Les facteurs à l’origine de cette forte mortalité sont entre autres : (i) l’âge de la femme (plus de grossesses
précoces et/ou tardives : avant 18 ans et au-delà de 35 ans) ; (ii) le nombre élevé de grossesses (plus de 6
par femme) ; (iii) les grossesses rapprochées (moins de 2 ans entre 2 naissances) ; (iv) le faible pouvoir
d’achat des ménages ; (v) l’éloignement du centre de santé ou le manque de routes pour atteindre les
formations sanitaires ; (vi) l’ignorance des signes de danger de la grossesse par les femmes , les familles,

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les accoucheuses traditionnelles et les communautés; (vii) le statut de la femme ; (vii) la qualité
insuffisante des services obstétricaux (la plupart des accouchements sont faits par le personnel non
formé) ; (viii) le manque de sensibilisation en faveur de la santé de reproduction ; (ix) l’analphabétisme ;
(x) les us et coutume, (xi) l’insuffisance ou manque de couverture en services de SONU, etc.

Le taux de Couverture des premières et quatrièmes consultations prénatales (CPN1 et CPN4) sont
passés pour la CPN 1 de 53% en 2004 à 64% en 2014 et pour la CPN4 de 23% en 2004 à 31% en 2014.
Le taux de couverture en VAT 2 + des femmes enceintes est passé de 42% en 2004 à 56% en 2014. Le
taux de couverture en accouchements assistés par du personnel qualifié est passé de 20,7% en 2004 à 34
% en 2014. Ce taux de couverture est plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural où les tabous autour
de l’accouchement sont encore très importants. Seulement 22% des accouchements ont eu lieu dans un
établissement de soins en 2014. En 2015, les accouchements dystociques représentaient 6,82% du total
des accouchements réalisés dans les formations sanitaires. La couverture pour la Prévention de la
Transmission Mère-Enfant du VIH (PTME) est très faible (39% en 2015 dans les structures sanitaires).
Les services de consultations post natales (CPoN) ne sont pas fréquentés alors qu’une proportion
importante de décès maternels et de décès de nouveau-nés surviennent dans la période néonatale et se
produisent dans les 48 heures qui suivent l’accouchement. Le taux de couverture de CPoN n’est que de
8.65% en 2015. La prévalence contraceptive moderne est passée de 1,6% en 2004 à 5% en 2014. Les
besoins non satisfaits en contraceptifs de 28,3% en 2004 sont passés à 23% en 2014 avec un taux de
couverture contraceptive moderne de 5%.

II.1.2. SANTE DE L’ENFANT

Entre 2004 et 2014, le taux de mortalité néonatale est passé de 48‰ à 34‰ pour une cible Objectif du
millénaire pour le développement (OMD) fixée à 12‰. Le taux de mortalité infantile est passé de 102‰
à 72‰ soit une réduction moyenne annuelle de 3%. La mortalité des enfants de moins de 5 ans est passée
de 163 à 133‰ sur la même période, soit 1.8% de réduction moyenne annuelle. La cible OMD était de
64‰. Toutefois, ces taux restent encore élevés. Cette situation est due au fait que les soins essentiels au
nouveau-né sont très peu développés dans les formations sanitaires surtout celles du niveau périphérique.
Seuls 74% des CS sont dotés de moyens de transport pour une évacuation rapide vers un hôpital.

Les taux de mortalité chez les enfants sont légèrement plus élevés en milieu rural qu’en milieu urbain. Si
on considère le taux de mortalité infanto-juvénile, les écarts sont importants entre les régions : Il est plus
faible dans le Wadi Fira (67‰) et beaucoup plus élevé dans le Logone Oriental (230‰). Il est plus faible
parmi les ménages de quintiles de biens économiques les plus élevés que parmi ceux des ménages des
quintiles les plus faibles.

Enfin, un intervalle inter génésique d’au moins 36 mois entre les naissances réduit le risque de mortalité
infanto-juvénile : les enfants qui naissent moins de deux ans après la naissance précédente présentent le
taux de mortalité le plus élevé (192‰ contre 71‰ pour les enfants qui naissent plus de 4 ans après la
naissance précédente). Au Tchad 30% des enfants sont nés moins de 2 ans après la naissance précédente.

Les couvertures vaccinales sont encore très basses au Tchad. La couverture vaccinale complète avant le
premier anniversaire est passée de 11% en 2004 à 25% en 2014 tandis que les taux de couverture par
vaccin sont variables (le BCG est de 60%, les taux de Penta 1 et Penta 3 sont respectivement de 58% et
33%, soit une déperdition de 25%).

Par rapport à la prévention contre le paludisme, le pourcentage des enfants de moins de 5 ans qui dorment
sous moustiquaire est passé de 33.30% à 36% entre 2013 et 2015 selon EDS MICS, soit un gain de 7.5%.

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Cette couverture est encore très basse pour avoir un impact sur la morbidité et la mortalité chez les
enfants de moins de 5 ans.

Tableau 3: Indicateurs de lutte contre le paludisme

Indicateurs 2013 2015


Pourcentage de ménages possédant au moins une moustiquaire
33,30% 77%
imprégnée d'insecticide de longue durée d'action
Pourcentage d’enfants de moins de 5 ans qui dorment sous une
28,30% 36%
moustiquaire
Pourcentage des femmes enceintes qui dorment sous une
28,70% 35%
moustiquaire
Pourcentage de personnes résidant dans le ménage ayant dormi
24,80% 33%
sous une moustiquaire
Pourcentage de personnes résidant dans le ménage ayant dormi
30,30% 33%
sous une MIILDA
% des enfants de moins de 5 ans ayant pris des antipaludiques le
ND 17.6%
jour même où le jour suivant le début de la fièvre
% des femmes ayant reçu au moins 3 doses de Traitement
ND 8%
préventif du Paludisme durant la grossesse
Source : l’EDS-MICS 2014 – 2015

La malnutrition sous ses différentes formes demeure un problème de santé publique aussi bien en milieu
rural qu’en milieu urbain (Enquête SMART 2016). Au plan national, la prévalence de la Malnutrition
Aiguë Globale (MAG) ou émaciation est estimée à 11,9%, soit 277.800 enfants de moins de 5 ans. Cette
prévalence est au-dessus du seuil d’alerte de 10% fixé par l’OMS. En outre, 26% des enfants de moins de
5 ans souffrent de malnutrition chronique ou retard de croissance et 20% d’insuffisance pondérale qui est
la combinaison des 2 précédentes formes.

Figure 1 : Evolution des différentes formes de malnutrition au Tchad

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L’allaitement maternel exclusif des enfants de 0-6 mois n’est pratiquée que par 7.3% des femmes qui
accouchent, tant les habitudes culturelles sont résistantes aux changements1.

La malnutrition a un impact négatif sur la santé avec une contribution d’environ 43% des décès chez les
jeunes enfants. Elle limite le développement cognitif des enfants et leur capacité de production
économique a l’âge adulte. En 2012, il est estimé que la mortalité infantile associée à la sous-nutrition a
réduit de 13 % la population active du Tchad alors que les coûts annuels associés à la sous-nutrition chez
l’enfant sont estimés à 575 milliards de CFA, ce qui correspond à 9,5% du PIB du pays.2

II.1.3. SANTE DE L’ADOLECENT

La population du Tchad est relativement jeune. Les moins de 25 ans représentent 68% du total de la
population. Par rapport à la sexualité des jeunes, l’âge médian à la première union des femmes de 25 à 49
ans est de 16,1 ans contre 22,8 ans chez les hommes. Chez les adolescents, 36% des femmes de 15 à 19
ans ont commencé leur vie féconde et 30% ont déjà un enfant. Cette entrée précoce dans la vie féconde,
facilitée par un niveau d’instruction faible (62% des femmes n’ont aucun niveau d’instruction), favorise
la morbidité et la mortalité chez la femme. A cela s’ajoutent les facteurs socioculturels dont le mariage
précoce des filles avant l’âge de 15 ans dans certaines régions du pays. En effet 52% des adolescentes
sont mariées à 16 ans et 71% des filles ont déjà un enfant à 19 ans. Cette situation a amené les hautes
autorités du pays à prendre l’Ordonnance N°006/PR/2015 portant Interdiction du Mariage d’Enfants
avant 18 ans.

Selon l’enquête STEPS WISE de 2008, la prévalence du tabagisme chez les jeunes est de 11,2 % et celle
de l’alcoolisme est de 17%. L’enquête GYTS de 2008 réalisée par le MSP en collaboration avec l’OMS
sur le tabagisme chez les jeunes en milieux scolaires publics et privés indique une tendance à la hausse.

La Médecine Scolaire cherche à mettre à la disposition des jeunes des milieux scolaires quelques services
de santé génésique avec l’implication des pairs éducateurs mais cela reste très limité. Il en est de même
de la lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme et les drogues.

On note cependant que la politique de santé des adolescents n’est pas très développée. Le cadre législatif
n’est pas défini et on ne dispose pas d’informations sur les différents indicateurs de la santé des
adolescents.

II.1.4. SANTE DES PERSONNES AGEES ET DES PERSONNES VIVANT AVEC


HANDICAP

Il n'existe pas encore de véritables statistiques nationales sur la morbidité chez les personnes âgées et sur
la prévalence et l’incidence des incapacités et des handicaps au Tchad. Selon le rapport mondial sur le
handicap de l’OMS et de la Banque Mondiale, les personnes handicapées représentent environ 15% de la
population mondiale et 80% d’entre elles vivent dans des pays à ressources limitées.
Le MSP ne dispose pas, pour ces deux sous-groupes de population, d'un programme spécifique. Ces
programmes seront mis en place dans le cadre du présent PNDS.

II.1.5. SANTE DES POPULATIONS NOMADES ET INSULAIRES


Le Programme national pour la santé des populations nomades, insulaires et des zones d’accès difficiles
(PNSN) a été créé en 2014 et a été lancé officiellement en 2016. Il a pour objectif de favoriser l’accès aux

1
Enquête SMART 2016
2
Le cout de la faim en Afrique- L’incidence sociale et économique de la sous nutrition chez l’enfant au Tchad-2016

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Soins de Santé Primaire aux populations Nomades, Insulaires et des Zones d’Accès Difficile pour faire
face aux obstacles spécifiques que connaissent ces populations. Le projet intervient chez les nomades, les
insulaires, les populations des zones d’accès difficile, dans les camps des réfugiés et des camps des
déplacés avec un programme intégré de santé humaine et animale. Le PNSN vient en appui aux CS pour
les activités préventives comme le PEV, la CPN recentrées…

II.1.6. PRINCIPAUX DETERMINANTS DE LA SANTE

L’état de santé de la population tchadienne est influencé par plusieurs déterminants dont les principaux
sont décrits ci-dessous :

Les conditions géo-climatiques. ​L’étendue du Tchad avec les grandes distances séparant les différentes
localités influe négativement sur le développement d’un système de santé harmonieux. A cela s’ajoute le
fait que certaines populations insulaires ou nomades sont difficiles d’accès. L’existence de trois zones
climatiques fait que le profil des problèmes sanitaires varie du Nord au Sud avec une prédominance des
pathologies vectorielles et des maladies hydriques dans le sud.

Le Tchad est enclavé au niveau interne et externe​. Le pays s’ouvre à l’extérieur à travers le transport
routier vers le Cameroun, le Bénin et le Nigeria (le port le plus proche, Port Harcourt au Nigeria, étant
situé à environ 1750 km de la capitale). Au niveau intérieur la plupart des grandes villes du Tchad sont
reliées entre elles par des routes bitumées dont certaines sont assez dégradées. Cette situation influe sur le
transport des intrants et surtout, la circulation des personnes pendant la saison des pluies où des
formations sanitaires sont difficiles d’accès. Les dunes de sable constituent également une entrave
majeure pour le déplacement des patients en toutes saisons dans les régions désertiques.

Le taux d’analphabétisme est de 62% chez les femmes et 36% chez les hommes de 15 à 49 ans​. Par
rapport à la santé génésique, l’âge médian à la première union est de 23,4% pour les femmes de niveau
supérieur contre 15, 9% chez les analphabètes. Par rapport aux utilisatrices des méthodes contraceptives
modernes, les femmes qui ont une instruction supérieure utilisent 7 fois plus de ces méthodes (21%) par
rapport à celles qui ne sont pas instruites (3%).

La situation socioculturelle. ​Il existe dans le pays des pratiques socioculturelles qui influencent
négativement la santé de la population. C’est le cas de l’excision des filles, du mariage précoce, du lévirat
et du sororat, du maraboutage et de certains interdits alimentaires.

La situation économique. ​En dépit de la mise en œuvre de différentes stratégies de développement, le


Tchad reste l’un des pays les plus pauvres au monde. Les deux-tiers de la population vivent en dessous
du seuil de pauvreté. Cette situation économique difficile a un impact sur le pouvoir d’achat des
populations et réduit l’accès au service de santé.

L’hygiène, l’eau et l’assainissement​. Selon les résultats de l'EDST-MICS (INSEED, 2014/2015), 56%
de la population utilise une source d'eau améliorée. L'accès aux sources d'eau améliorées est d’environ
85% pour les ménages urbains contre seulement 48% pour les ménages en milieu rural. Le manque d’eau
potable dans certaines régions du pays ainsi que des mauvaises pratiques de stockage de l'eau potable à la
source, exposent les populations à des maladies hydriques (choléra, l’hépatite virale E, la fièvre
typhoïde…). En 2014-2015, seulement 8% des membres de ménages utilisent des toilettes améliorées qui

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ne sont pas partagées (28% en milieu urbain et 3% en milieu rural).

L’évacuation des ordures ménagères est un sérieux problème de santé publique. La situation actuelle se
caractérise par l’insuffisance d’ouvrages pour l’élimination des ordures. Il en est de même pour
l’évacuation des eaux usées et pluviales. Ces conditions précaires d’hygiène du milieu et
d’assainissement constituent un facteur de risque important de morbidité et de mortalité pour la
population.

Les autres déterminants de la santé. En dehors des déterminants développés plus haut s’ajoutent les
facteurs suivants : le mode de vie sédentaire surtout dans les villes, le stress, l’inactivité physique,
l’alimentation non équilibrée (l’ignorance et la méconnaissance des bonnes pratiques alimentaires dont la
consommation des fruits et de légumes, l’indisponibilité des aliments et la barrière financière limitant la
variation et l’utilisation des aliments), le surpoids (25% des adultes), la consommation du tabac
(Proportion des adultes qui fument : 20,2% ), de l’alcool (22.6%) et des autres drogue. Tous ces facteurs
favorisent le développement des maladies non transmissibles comme l’hypertension artérielle (HTA),le
diabète ou le cancer, qui sont en pleine expansion dans le pays.

II.2. ANALYSE DE LA REPONSE DU SYSTÈME DE SANTE


Cette section analyse la manière dont le système de santé est organisé pour répondre aux problèmes de
santé de la population tchadienne tels que décrits dans la section précédente. Cette analyse se fera en
prenant comme cadre conceptuel, les piliers du système de santé tels que proposés par l’OMS.

II.2.1. GOUVERNANCE ET LEADERSHIP

1. Dispositions légales et Cadre juridique du secteur de la santé

Le dispositif juridique dans le secteur de la santé est insuffisant. Les textes ne sont pas complets : c’est le
cas du secteur privé à but lucratif qui repose sur des textes désuets ou inexistants. Il manque des textes
pouvant garantir la qualité des prestations du secteur privé comme le système d’accréditations. Beaucoup
de lois adoptées dans le cadre de la réforme du secteur de la santé ne sont pas mises en œuvre à cause de
l’absence des textes d’application (cas des lois sur les écoles régionales de santé, la réforme de l’Ecole
Nationale des Agents sanitaires et sociaux, le code d’hygiène, la Santé de la reproduction, la lutte contre
le SIDA, la réforme hospitalière, etc.). Les textes sur la pharmacie sont adoptés et publiés avec un retard
important. Il n’existe pas un service chargé de la législation et du suivi de l’application des textes légaux
et juridiques au MSP. Les ressources humaines compétentes existantes en la matière sont dispersées dans
les services et les textes juridiques ne sont pas bien suivis par les services initiateurs. Cette situation est
due à l’insuffisance des capacités institutionnelles du MSP pour l’élaboration et le suivi de la mise en
œuvre des textes juridiques.

2. Planification Stratégique

Le processus de la planification stratégique a été participatif et inclusif depuis le PNDS 2 (2013-2016).


Cependant, le cycle retenu pour la planification stratégique, cinq ans officiellement (mais quatre ans en
réalité pour le PNDS3) en référence au cycle de développement retenu par le pays, est très court pour la
mise en œuvre et pour l’organisation des activités de suivi et évaluation. Compte tenu de l’indisponibilité
des cadres compétents du MSP déjà, en sous-effectif et qui sont impliquées dans le suivi de plusieurs
dossiers) et la faible coordination du MSP dans l’élaboration des différents plans (PNDS et plan
sectoriels), le processus d’élaboration de la planification stratégique prend beaucoup de temps. Ce qui
explique la courte durée de sa mise en œuvre. Le PNDS2 prévu pour la période 2013-2015 a été prolongé
d’un an.

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Cette situation crée un décalage entre le cycle de planification du PNDS et celui des plans sous-sectoriels.
En effet, les services ou projets/programmes nationaux de santé bénéficiant des appuis conséquents des
partenaires techniques et financiers élaborent dans le délai leurs stratégies et plans stratégiques (santé
communautaire, couverture sanitaire universelle, Plan Stratégique de Développement des Ressources
Humaines pour la Santé, PSDRHS, etc.) et respectent bien le cycle quinquennal alors que les PNDS 1 et
2 restent sur des cycles de 3 à 4 ans.

Par ailleurs, le MSP a accusé des insuffisances pour organiser le suivi et l’évaluation du PNDS2Une des
recommandations de l’évaluation du Pré-pacte signé par le gouvernement et ses partenaires du secteur de
la santé consiste à utiliser les mécanismes de suivi et évaluation du PNDS pour faire le suivi des
engagements contenus dans le Pacte. Ceci suppose que ces mécanismes soient fonctionnels sans cela le
suivi des engagements du Pacte ne sera pas efficace.

3. Coordination

Plusieurs mécanismes de concertation et de coordination existent au sein du MSP (Comité directeur


annuel du MSP, comité de direction hebdomadaire, réunion de concertation trimestrielle avec les PTF,
comités de pilotages, comités directeurs des DSR et DS, cluster santé comité de suivi du PNDS, comité
de suivi du pacte, comité de coordination inter-agence du PEV, comité technique national de lutte contre
les épidémies, etc.). Les réunions de certains mécanismes de concertation et de coordination tels que les
réunions multisectorielles mensuelles régionales et départementales, sont organisées régulièrement par les
autorités administratives pour alimenter les réunions du 24 de chaque mois avec les hautes autorités du
pays.

Par contre d’autres mécanismes sont peu ou pas du tout fonctionnels à cause soit des ressources humaines
qualifiées très limitées ayant une surcharge de travail, soit de l’absence d’une programmation annuelle
des activités de coordination par les services impliqués, soit encore de la difficulté de mobilisation des
ressources financières nécessaires à leur organisation (cas du comité de suivi du PNDS2 ou du pacte, des
comités de pilotage, etc.).Il ressort de ce qui précède que beaucoup reste à faire pour renforcer la
coordination, la supervision formative et le suivi-évaluation dans le secteur de la santé. En effet, il
n’existe pas de mécanismes formels de coordination (incluant la préparation des dossiers au niveau
technique) dans le secteur, la supervision des activités sanitaires à tous les niveaux demeure toujours
insuffisante, en raison soit du manque de planification réelle de ces activités, soit de l’insuffisance des
ressources propres du MSP pour l’organisation du suivi rapproché des activités sur le terrain.

4. Le partenariat

Des conventions sont signées entre le gouvernement et les partenaires au fur et à mesure que les
opportunités se présentent. Le partenariat s’est renforcé avec l’adhésion du Tchad au Partenariat
International pour la Santé et Initiatives Apparentées (IHP+), suivi de la signature en 2011 d’un pré-pacte
et en 2014 d’un pacte entre le Gouvernement et ses partenaires dont la mise en œuvre des engagements
des parties devait permettre de faciliter l’exécution des PNDS 1 et 2. La mise en œuvre du pré pacte a été
bien suivie contrairement à celle du pacte qui n’a fait l’objet que d’une seule réunion de suivi depuis sa
signature. Une activité d’évaluation de ce pacte par le MSP est en cours de réalisation.

La dynamique de la multisectorialité dans la mise en œuvre des politiques et stratégies en matière de


santé n’est pas évidente par manque d’implication des autres Ministères dans les questions relatives à la
santé de la population. De même, le MSP n’est toujours pas associé dans l’élaboration des politiques
sectorielles d’autres départements ministériels. Ce qui constitue des opportunités manquées pour
renforcer l’approche de la santé dans toutes les politiques.

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Le partenariat public et privé à but non lucratif (ONG et Confessions religieuses) s’est davantage renforcé
grâce à la politique contractuelle adoptée en 2001 et révisée en 2014. Quant au secteur privé lucratif il
n’est pratiquement pas impliqué dans la prise de décisions importantes dans le secteur de la santé. En
outre, ce secteur n’est pas bien organisé et bien suivi par le MSP.

5. Les réformes sectorielles

Le MSP a engagé plusieurs réformes dans le secteur de la santé pendant la période de mise en œuvre des
PNDS 1 et 2. Il s’agit notamment de :
✔ la réforme de l’ENASS qui devrait aboutir à la transformation de l’actuelle ENASS en une Ecole
supérieure de santé publique ayant la mission de former les techniciens supérieurs de la santé
pour renforcer les capacités opérationnelles des hôpitaux et autres structures de soins dans le
pays ;
✔ la réforme hospitalière qui devrait aboutir à terme à l’autonomisation des hôpitaux régionaux
pour leur permettre de disposer des ressources propres et suffisantes pour leur bon
fonctionnement ;
✔ la couverture sanitaire universelle qui doit permettre d’améliorer l’accès aux services de santé
de qualité à la population et en particulier aux personnes pauvres et indigentes au travers des
assurances maladies, des mutuelles de santé et la caisse nationale de solidarité;
✔ la Santé communautaire (voir point 6) pour impliquer réellement les communautés dans la
gestion de leurs problèmes de santé ;
✔ la révision de l’organigramme du MSP ayant abouti à la réorganisation du fonctionnement du
MSP.

De manière générale, ces différentes réformes ont été revues au gré de changement à la tête du
département. Parfois elles sont ajustées pour répondre aux orientations politiques sans tenir compte des
ressources disponibles. Certaines réformes lancées depuis le PNDS1 n’ont toujours pas abouti ; c’est le
cas de la réforme de l’ENASS, de la réforme hospitalière, de la réforme du secteur privé lucratif, etc.
Cependant, quelques résultats ont été enregistrés en donnant plus de responsabilité et d’autonomie au
niveau déconcentré aux hôpitaux régionaux et aux pharmacies régionales d’approvisionnement. Ils ont eu
beaucoup d’impact sur le fonctionnement de ces services qui ont bénéficié des subventions appréciables
octroyées par l’Etat.

Par contre, la réforme de l’enseignement qui a démarré également pendant la période du PNDS1 a connu
un début d’exécution avec la création des écoles régionales de santé, n’a pas beaucoup évolué, malgré la
relance de l’adoption de leurs textes organisationnels pour mieux définir leurs missions.

Enfin, il faut noter l’existence de la Direction de l’Organisation des Services de Santé, DOSS) qui est
chargée de suivre les différentes réformes du MSP. Malheureusement, des moyens humains et matériels
suffisants ne lui sont pas encore alloués pour remplir sa mission. Il faut en outre souligner le fait que le
MSP manque de capacités techniques d’analyse prospective tenant compte de la vision globale de ce
qu’on souhaite avoir dans le court, moyen et long termes avant de lancer une réforme.

6. Participation communautaire

La Participation communautaire a été mise en place depuis l’Initiative de Bamako. Les communautés ont
été impliquées dans la gestion des services de santé à travers les Comités de Santé (COSAN) et les
Comités de Gestion (COGES). Malheureusement, des abus émanant de ces organes (manque de
transparence et de redevabilité, et inamovibilité des responsables) ont été à plusieurs reprises décriés suite
aux supervisions menées par les DSR et les MCD. En outre, les rôles de ces comités sont très limités et

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ne prennent pas en compte les soins au niveau communautaires. Cette situation a amené le MSP à adopter
en 2015 la stratégie nationale de santé communautaire afin d’impliquer réellement les communautés dans
la résolution de leurs problèmes de santé. Pour cela, l’on note l’engagement politique qui consiste en un
recrutement de deux agents de santé communautaire par village (soit environ 40 000), l’existence d’un
plan stratégique de mise en œuvre de la stratégie et d’un document harmonisé de formation en santé
communautaire élaboré en 2016.

Cependant, malgré les efforts consentis, la mise en œuvre de la stratégie de santé communautaire connaît
une certaine lenteur, en raison de; (i) la non fonctionnalité des mécanismes de suivi des activités
communautaires ; (ii) l’insuffisance des ressources humaines au sein du MSP ;(iii) la mise en œuvre
réelle des politiques et stratégies, (iv) l’absence de curricula pour la formation des agents de santé
communautaire et, (v) la mise en place des systèmes propres aux programmes verticaux en santé
communautaire.

7. Redevabilité/Contrôle

La culture de la gestion axée sur les résultats et de la redevabilité n’existe pratiquement pas en raison de
la non mise en œuvre des mesures d’accompagnement prévues dans le Budget Programme. Le contrôle
de la gestion des ressources a été renforcé grâce à l’Inspection Générale du MSP et aux missions
ponctuelles du Contrôle d’Etat. L’Inspection Générale s’est vue renforcée en moyens logistiques et
humains. Mais, ceux-ci demeurent encore insuffisants pour lui permettre de remplir convenablement sa
mission. Néanmoins, cela a permis la restauration progressive de l’obligation de rendre compte, même si
les effets positifs demeurent encore mitigés. Les sanctions proposées ne sont pas toujours appliquées en
raison des interférences extérieures​.
.
8. Décentralisation/déconcentration

Depuis les années 1980, les services de santé sont déconcentrés avec une délégation de pouvoir aux
niveaux des délégations sanitaires régionales (DSR) et des districts sanitaires. Le nombre des districts
sanitaires est en perpétuel augmentation. Il est de à 138 en 2015. Comme résultat, le personnel et le
plateau technique ne répondent pas aux normes de l’OMS et ne permettent pas d’assurer leur viabilité.
Mais le manque de décentralisation effective limite la prise de décisions à ces niveaux pour améliorer la
prise en charge de la population.

Les collectivités locales sont décentralisées, mais elles n’ont pas toujours le pouvoir de décisions sur les
services de santé à cause du retard enregistré dans l’application des textes de la décentralisation de façon
générale et de l’absence de définition claire de leurs responsabilités dans la gestion des services
déconcentrés et décentralisés.

9. Dialogue politique en santé

Le Dialogue politique en santé a commencé au Tchad en 2012. Les organes du dialogue politique
existants sont alignés sur les mécanismes de dialogue et de coordination décrits au paragraphe 3, sur la
coordination du secteur de la santé. Il existe un plan de mise en œuvre des recommandations suivi par le
MSP et ses partenaires​.

II.2.2. RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTE


2.2.2.1 Effectifs des ressources humaines pour la santé

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A la fin de l’année 2016, le MSP disposait de 8.149 personnels de santé. Conformément aux normes de
l’OMS pour l’atteinte des ODD, les personnels sont repartis de manière inégale entre les régions comme
le montre le tableau ci-dessous.

Ce tableau relève que la densité du personnel de santé au niveau national est estimée à 0,58 pour mille
habitants en 2016 alors que la norme recommandée par l’OMS était de 2,3 pour mille habitants pour
atteindre les OMD. Cette norme a évolué dans le contexte des ODD. Elle est actuellement de 4,45 pour
les personnels de santé pour 1000 habitants3. Cette densité du personnel de santé au Tchad cache
beaucoup de disparité entre les régions. En dehors des régions de Tibesti, N’Djamena et Ennedi Ouest
dont les densités sont respectivement de 5,57, 3,05 et 1,49. Sur les 20 autres régions, 18 ont une densité
de moins de 0,6 et les 2 autres ont une densité qui varie entre 0,7 à 0,8 pour mille. La densité de Tibesti
s’explique par le fait que la Région étant désertique, est très peu peuplée (25 483 habitants) alors que les
distances à parcourir sont importantes.

Ces données montrent que le Tchad est dans une profonde crise en ressources humaines pour la santé. Par
rapport à la norme de 2,3 personnels de santé pour 1000 habitants, le déficit en RHS en 2016 est évalué à
environ 24 385 agents. Les besoins en RHS générés par la nécessité d’atteindre les cibles des ODD
creusent encore davantage ce déficit le faisant passer du simple au double.

Tableau 4 : Densité de personnel de santé par région en 2016


4
Régions Population Médeci Autre s Professionnel Professionnel Personnel de total Densité/r
sanitaires (2016) ns professionnel s des soins s des soins santé non personnel égion
s soignants infirmiers obstétricaux soignant5
(ATS, IDE) (SFDE)
Barh El 113 0,34
329 798 7 14 53 4 35
Gazal
Batha 626 168 9 23 132 15 15 194 0,31
Borkou 119 968 7 13 30 5 30 85 0,71
Chari 214 0,29
741 499 14 50 76 42 32
Baguirmi
Ennedi Est 137 540 11 10 24 7 67 119 0,87
Ennedi Ouest 77 707 4 9 14 5 84 116 1,49
Guéra 690 137 14 28 102 24 16 184 0,27
HadjerLamis 726 671 9 47 114 15 26 211 0,29
Kanem 427 378 10 24 86 6 99 225 0,53
Lac 556 087 10 27 98 24 22 181 0,33
Log. 372 0,42
883 304 17 78 140 32 105
Occidental
Log. Oriental 999 056 21 45 130 27 42 265 0,27
Mandoul 805 134 14 41 91 12 28 186 0,23
Mayo K. Est 993 214 11 55 134 20 66 286 0,29
Mayo K. 210 0,29
723 609 15 42 112 11 30
Ouest
Moyen Chari 753 783 23 63 114 34 59 293 0,39
N’Djamena 1 219 649 282 956 1119 246 1122 3725 3,05
Ouaddaï 924 482 17 160 131 17 45 370 0,40
Salamat 387 528 5 21 101 9 19 155 0,40

3
http://who.int/hrh/resources/globstrathrh-2030/en/

4
Autres personnels soignants : Ce sont tous les professionnels non compris les médecins, les IDE, ATS et les SFDE. Ils
sont au total 1 828.
5
Il s’agit de tout le personnel non soignant : administrateurs, comptables, secrétaires, personnel d’appui, etc.

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Sila 496 697 10 26 64 8 18 126 0,25
Tandjilé 848 515 11 57 107 14 41 230 0,27
Tibesti 25 483 12 14 40 14 62 142 5,57
Wadi Fira 651 723 7 25 94 10 11 147 0,23
TCHAD 14 145 130 540 1 828 3 106 601 2 074 8 149 0,58
Source : DRH/MSP/2016

Le MSP a fourni des efforts dans la maitrise des effectifs qui demeure relative. Des mesures ont été prises
pour l’affectation des agents en arrière-pays. Parmi ces mesures, les plus caractéristiques sont : i) le
décret N° 903 du 12 octobre 2006pris pour fixer le statut particulier des corps des fonctionnaires du
secteur de la santé et de l’action sociale. Ce décret a défini une stratégie de fidélisation du personnel qui
est basée sur la sécurité et la promotion professionnelle ; ii) Le protocole d’accord signé en décembre
2011 entre les partenaires sociaux et le gouvernement accordant le versement aux personnels de santé de
plusieurs types d’indemnités et avantages à partir de 2012 (logement, transport, zones austères,
responsabilité, prime de garde, etc.) ; iii) le décret du 17 avril 2013 portant l’échelonnement indiciaire et
défini les modalités de reclassement des corps et de reversement des fonctionnaires.

Malgré la mise en œuvre de tous ces dispositifs juridiques, les résultats de ces stratégies ne sont pas
visibles. Il y a toujours une forte concentration des agents dans les grands centres urbains et surtout à
N’Djamena où se retrouve environ 46% de l’ensemble du personnel de santé pour 9% de la population
totale.

2.2.2.2 Cadre organique et gestion prévisionnelle des RHS

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Stratégique de Développement des Ressources Humaines en
Santé (PSDRHS) et pour un meilleur pilotage des effectifs du personnel, le pays a initié depuis 2012 la
mise en place de la gestion prévisionnelle des RHS avec l’outil IRHIS. Cependant, ce logiciel n’est pas
encore opérationnel à cause de la lenteur dans l’alimentation de la base des données sur le personnel.

L’effectif total du personnel de santé au Tchad qui était de 7543 (fonctionnaires, contractuels,
décisionnaires) en 2012 est passé à 9 146 agents toutes catégories confondues pour tout le secteur de la
santé en 2015. Ce nombre comprend aussi tous ceux qui travaillent pour les autres départements
ministériels et le secteur privé. Ces efforts résultent entre autres : i) des accords signés entre le
gouvernement et ses partenaires à travers le pré-pacte et le pacte concernant l’amélioration des conditions
de travail du personnel de la santé et des affaires sociales, ii) la prise en compte dans la Loi des Finances
des profils annuels prioritaires des agents sanitaires à recruter et iii) l’existence des documents nationaux
(PNS, PNDS, Plan Stratégique de Développement des RH, etc.) qui donnent les estimations des besoins
en ressources humaines qualifiées pour le MSP.

2.2.2.3 Production des ressources humaines pour la santé

1. Formation initiale

Suite aux constats de la faiblesse de production des écoles publiques, il a été créé quatre sites de
formations initiale décentralisée à Abéché, Moundou, Sarh et N’Djaména et une école à Biltine. Les
Ecoles de formation initiale décentralisées (FID) qui avaient pour mission initiale de former seulement
des Agents techniques de santé (ATS) et des ETS accoucheuses, ont été érigées en Ecoles régionales de
santé (ERS) où en plus des ATS, sont formés aussi les IDE et les SFDE.

Parallèlement, des initiatives privées se sont manifestées à partir de 1998 par la création des écoles
privées de formation des professionnels de santé. Ainsi, ces dix dernières années, on a assisté à la

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prolifération d’écoles de formation paramédicales privées qui ne respectent pas toujours les normes et
standards. Selon le PDRHS (2013), il y a 25 écoles de santé privées (confessionnelles et privées à but
lucratif). L’évaluation de 22 écoles privées sur les 25 reconnues en 2013 n’a retenu que 2 écoles de santé
qui avaient la capacité de former un personnel selon les normes. Cette évaluation a révélé de grosses
faiblesses dans le recrutement des étudiants (qui ont de très bas niveaux), le manque de personnel
enseignant qualifié et de matériels didactiques, l’insuffisance de stages pratiques, les structures
inappropriées etc.

Pour améliorer la qualité du personnel formé tant dans le secteur public que privé, le gouvernement a
instauré l’examen unique de certification des Professionnels de santé en 2014 avec un taux de réussite par
rapport aux inscrits de 14,76%. En 2016, cet examen a été élargi aux lauréats des écoles publiques mais le
taux de réussite reste faible (17,47%). En 2014, les curricula de toutes les sections de formation des
paramédicaux ont été révisés. Un Comité Technique d’Accréditation des Ecoles de Formation des Agents
Sanitaires et Sociaux (CTAEFASS) a été mis en place en 2016. Ce comité a élaboré un plan et un manuel
des procédures d’accréditation des écoles de formation des paramédicaux.

Dans tous les cas, le rythme actuel de production des ressources humaines pour la santé qui est d’environ
500 professionnels de santé est très insuffisant pour produire un nombre aussi important de personnel
qualifié nécessaire pour combler le gap. A cela s’ajoute le faible quota de recrutement accordé au MSP
par la loi des finances qui aggrave cette situation. Ces données montrent que la crise des RHS risque de
compromettre durablement la capacité des services à produire les interventions essentielles dont la
population a besoin et celle du pays à atteindre l’ODD 3 et la CSU en 2030

2. Formation continue

La formation continue en santé comprend des formations et séminaires de courte durée et les formations
diplômantes. A ce jour le MSP ne dispose pas de statistiques sur les formations de courte durée (Ateliers
et séminaires) aux différents niveaux du système de santé.

La pénurie de médecins spécialistes se fait sentir à tous les niveaux du système de santé. Mais il y a une
amélioration ces dernières années avec la formation sur place en DES de chirurgie, gynécologie et
pédiatrie. Dans le cadre de la formation post universitaire, l’appui des partenaires a permis de former 20
médecins entre 2011 et 2015 en gynécologie/obstétrique.

Le MSP a mis en place une Commission d’attribution de bourses d’études qui a envoyé entre 2014 et
2016, 145 médecins et 252 paramédicaux (IDE, SFDE et TS) en spécialisation.

Dans le cadre de formation complémentaire de jeunes médecins, 90 médecins ont bénéficié de formation
en management de District sur la période 2012 à 2014. Parmi ces derniers 60 ont été mis en stage en
chirurgie de base de 6 mois. Par manque de financement, ces formations sont suspendues depuis 2015.

Tous ces efforts ont permis d’améliorer la qualité du personnel et d’augmenter leur nombre, mais cela
reste encore insuffisant.

L’analyse de la situation de la formation continue a relevé l’absence d’un cadre formel de formation
continue bien que cela soit prévu dans le PDSRHS.

II.2.3. MEDICAMENTS, AUTRES PRODUITS DE SANTE ET LABORATOIRE


II.2.3.1. Cadre institutionnel et juridique

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Conformément à la feuille de route pour la réforme du secteur Pharmaceutique, l’Autorité Nationale de
Réglementation Pharmaceutique s’est lancée dans un processus de réforme depuis 2012 en passant d’une
direction technique à une direction générale (Décret N°1644/PR/PM/MSP/2014portant organigramme du
MSP). La Loi N°24/PR/2004 relative à la Pharmacie au Tchad n’est pas encore appliquée dans son
intégralité. En effet, elle a déjà fait l’objet de sept (7) Décrets d’application, vingt cinq (25) arrêtés et
deux (2) décisions. Il reste encore à élaborer huit (8) Décrets supplémentaires et vingt et six (26) Arrêtés
pour son application intégrale.

La Communauté Economique et Monétaires de l'Afrique Centrale (CEMAC) à travers l’Organisation de


la Coordination pour la Lutte Contre les Endémies en Afrique Centrale(OCEAC), son organe
d’exécution, a adopté la Politique Pharmaceutique Commune (PPC) conformément à l’acte additionnel
N°07/13-CEMAC-OCEAC-CCE-SE-2 portant adoption de la PPC ainsi qu’une série des dispositifs
règlementaires tels que: (i) Règlement N°02/13-UEAC-OCEAC-CM-SE-2 portant adoption des lignes
directrices sur l’approvisionnement en médicaments essentiels ; (ii) Règlement
N°03/13-UEAC-OCEAC-CM-SE-2 portant adoption des lignes directrices sur la pharmacovigilance, (iii)
Règlement N°04/13-UEAC-OCEAC-CM-SE-2 portant adoption du manuel de procédures d’inspection
pharmaceutique ; (iv) Règlement N°05/13-UEAC-OCEAC-CM-SE-2 portant référentiel d’harmonisation
des procédures d’homologation des médicaments à usage humain

Ces dispositifs règlementaires ont fait l’objet de transposition dans les différentes procédures nationales
notamment : une (1) procédure générale dite Procédure des Procédures, sept (7) Procédures
d’Homologation, trois (3) Procédures d’Importation et cinq (5) Procédures d’Inspection.

II.2.3.2. Approvisionnement, stockage et distribution des médicaments et autres produits


de santé

L’importation des médicaments par la Centrale Pharmaceutique d’Achats (CPA) se fait sur appels d’offre
restreint après pré qualification des fournisseurs conformément aux procédures du code des marchés
publics. L’importation porte sur des Médicaments Essentiels Génériques (MEG), sous la Dénomination
Commune Internationale (DCI). Dans la nouvelle procédure, la pré-qualification des fournisseurs se fait
de manière continue. Conformément à l’article 4 du Décret portant son statut, la CPA est fondée sur un
partenariat entre les pouvoirs publics, les partenaires au développement, les communautés bénéficiaires et
les autres intervenants qui participent à la mise en œuvre de la Politique Pharmaceutique Nationale
(PPN). Elle a pour objectif l’approvisionnement en MEG, réactifs et dispositifs médicaux, consommables
biomédicaux et matériel médico-technique pour les formations sanitaires des secteurs public et privé à
but non lucratif. Pour ce faire, l’Etat Tchadien alloue annuellement un budget pour l’achat et la
distribution des médicaments. Ce budget a été de 1.700.000.000 FCFA en 2013 ; 1 800 000 000 FCFA en
2014 et, 500 000 000 FCFA en 2015. Cette baisse des fonds alloués à la CPA en 2015 est en grande
partie due à la situation économique que traverse le pays.

Il faut noter que les dispositions du partenariat entre l’Etat et les partenaires au développement relatives à
la CPA ne sont pas toujours respectées. En effet, certains partenaires au développement approvisionnent
directement les Pharmacies Régionales d’Approvisionnement (PRA), les HD et CS en médicaments et
dispositifs médicaux non homologués et de qualité douteuse qui échappent au Système Assurance Qualité
mis en place par les autorités de la réglementation.

Il convient également de noter que depuis 2008, le gouvernement a mis en place une politique de gratuité
des soins en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans. En 2012, cette politique de
gratuité a été étendue aux urgences médicales. Les factures des produits pharmaceutiques livrés aux
formations sanitaires par la CPA sont remboursées par l’Etat.

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Les conditions de stockage et de distribution des produits au niveau des entrepôts de la CPA et des PRA
ont connu une amélioration avec la construction des cinq chambres froides (CPA, PRA Mayo Kebbi,
PRA Ouaddaï, Pra Logone Occidental, PRA Zone N’Djamena,), l’achat de cinq véhicules de transport
tout terrain pour la CPA, la PRA N’Djamena, la PRA Bongor, la PRA Moundou et la PRA Mongo. Il est
à noter que ces véhicules ne sont pas tous adaptés aux transports des médicaments à l’exception d’un
véhicule de la CPA et de la PRA du Mayo Kebbi et de la PRA Zone N’Djaména. Cependant les moyens
logistiques ne sont pas encore suffisants pour un approvisionnement régulier des structures sanitaires. Le
Système d’Information et de Gestion Logistique reste faible et constitue un obstacle à une bonne
quantification des besoins.

Sur les 23 régions, 17 disposent des PRA dont 2 ne sont pas encore fonctionnelles. Les régions qui ne
disposent pas de PRA sont : Mayo Kebbi Ouest, Hadjer Lamis, Ennedi-Est, Bar El Gazel, Tibesti et
Chari-Baguirmi). Entre les PRA et les services desservis (HD, HR et CS), certains des CS sont à plus de
200 kms et parfois les pistes pour s’y rendre ne sont pas toujours bonnes. Cette situation fait que certains
responsables des CS se ravitaillent au marché parallèle.

Figure 2 : Circuit d’approvisionnement en médicaments

Source :
annuaire statistique DSIS 2015. HN4, HR 22, HD 107, CS 1334

II.2.3.3. Disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires

L’évaluation de la disponibilité des médicaments essentiels a été faite dans le cadre de l’enquête SARA à
partir d’une liste de dix-sept (17) médicaments essentiels traceurs fournie par l’OMS en 2015. Selon les
résultats de l’enquête, le Paracétamol est disponible dans le plus grand nombre de formations sanitaires

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(99%). Il est suivi des antibiotiques tels que l’Ampicilline (94%) et l’Amoxicilline (94%). L’Ibuprofène
est disponible dans 85% des établissements.

Les médicaments spécifiques pour la prise en charge des maladies non transmissibles commela
Metformine, l’Insuline, l’Amitriptyline, le Glibenclamide, l’Enalapril et le Béclométazone sont présents
dans peu de formations sanitaires ; leur prescription est surtout faite au niveau des hôpitaux.

En général, une structure sanitaire dispose en moyenne de 7 des 17 médicaments essentiels. La


disponibilité moyenne des médicaments traceurs dans les formations sanitaires est de 44%. Environ 1%
seulement des formations sanitaires disposent de l’ensemble des médicaments essentiels ayant été retenus
pour cette évaluation.

Figure 3 : Disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires

Source : Rapport de l’Enquête SARA, 2015

II.2.3.4. Accessibilité financière aux médicaments essentiels et génériques

Dans le souci de faire de l’accessibilité financière aux médicaments une question réglementaire, les
textes suivants ont été pris : (i) la convention CPA-Gouvernement exonérant les taxes sur les
médicaments dans le secteur public et (ii) l’Arrêté N°372 du 22 août 2014 portant tarification des prix des
médicaments qui a revu à la baisse les marges bénéficiaires sur les médicaments vendus par les PRA, les
hôpitaux et les centres de santé.

Des subventions sont aussi accordées pour l’achat des médicaments spécifiques comme les
antituberculeux, les ARV et les antipaludéens.

L’acquisition des médicaments par la mise en concurrence des fournisseurs nationaux et internationaux a
permis d’avoir des médicaments de qualité et à bon prix. Il faut noter que la crise économique actuelle a
un impact négatif non négligeable sur la situation financière de la CPA. Les créances non payées par le

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gouvernement s’élèvent à plus de 10 milliards FCFA, avec pour conséquence directe la rupture des stocks
de certaines molécules. Si cette situation perdure, la survie de la CPA sera menacée. Ainsi, les PRA, les
hôpitaux de district (HD) et les CS sont obligés de s’approvisionner de temps en temps chez les grossistes
privés agréés par le MSP avec un coût un peu plus élevé qu’à la CPA. Dans les formations sanitaires se
trouvent alors des médicaments chers et non accessibles pour la population. Par ailleurs, ces structures
s’approvisionnent aussi sur le marché illicite, ce qui est potentiellement dangereux pour la santé de la
population.

La contribution du secteur privé non lucratif (confessionnel et associatif) dans la couverture sanitaire du
pays est d’environ 25%.

II.2.3.5. Production locale de médicaments

A ce jour, il n’existe pas d’unités de production locale des médicaments dans le pays. La volonté des
autorités de produire sur place des médicaments à faible coût et de bonne qualité a amené l’Etat à initier
un projet de création d’une usine pharmaceutique pour fabrication locale (de huit molécules). La pause de
la première pierre a été faite en 2012. A ce jour le projet n’a pu être concrétisé du fait de la crise
économique et aux efforts consacrés à la lutte contre le terrorisme.

II.2.3.6. Médecine et pharmacopée traditionnelles

Dans le domaine de la pharmacopée, le Tchad a accusé un très grand retard. La Division de la


Médecine Traditionnelle a été érigée en Direction de la Médecine et Pharmacopée Traditionnelle. Un
certain nombre d’activités ont été réalisées notamment le recensement et la formation des tradipraticiens,
le recueil des recettes et l’identification des plantes médicinales dans sept régions (le Mayo Kebbi Est, le
Mayo Kebbi Ouest, le Logone Occidental, le Logone Oriental la Tandjilé, le Mandoul et le Kanem).
Il est aussi à noter que le regroupement des tradipraticiens en associations et en confédérations est
actuellement effectif. Les textes relatifs à la Médecine et à la Pharmacopée Traditionnelle ont été élaborés
en 2016 et sont actuellement dans le circuit pour être adoptés.

II.2.3.7. Assurance qualité des médicaments

Le système d’assurance qualité des médicaments du secteur publique est assuré d’une part par le Service
Assurance Qualité de la Centrale pharmaceutique d’achat (CPA) et d’autre part par les différents services
de la DGPL à savoir : le Service Médicaments (homologation des médicaments mis sur le marché
national), le Service de Contrôle Qualité et le Service Pharmacovigilance (Surveillances des Effets
Indésirables et rapportage des fiches de pharmacovigilance à UMC à travers Vigiflow).

Dans son nouveau Plan de Développement Stratégique, la Direction Générale de la pharmacie et du


Laboratoire (DGPL) procédera à un Appel d’Offre International (AOI) pour la mise en concurrence et la
pré-qualification d’une liste prédéfinie de Laboratoires de Contrôle de Qualité. Ainsi, tous les partenaires
et le système national intervenant dans le domaine du médicament sont astreints à passer par ces
laboratoires pré-qualifiés pour le contrôle de la qualité des médicaments distribués sur le territoire
national du Tchad.

Le manque d’équipement de Laboratoire de Contrôle Qualité (LCQ) et de personnel qualifié est


actuellement pris en compte par une budgétisation d’appareils légers et lourds respectivement dans le Pan
de Développement Stratégique de la DGPL et le projet SWEDD (Sahelian Women Empowerment
Demographic Dividend).

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Quant à l’homologation, elle ne se fait pas conformément aux règlements de l’OCEAC. Il se dégage donc
la nécessité de créer un pool de comité d’experts et la Commission Nationale du Médicament, de former
le personnel à l’analyse des dossiers au format CTD (Commun Technical Document).

II.2.3.8. Vente illicite des médicaments et circulation des médicaments contrefaits

La prolifération du marché illicite des médicaments et la circulation de faux médicaments ont pris une
ampleur sans égale à cause de l’insuffisance des moyens de contrôle et de la non-application des textes en
vigueur. Les quantités des médicaments vendus dans la rue sont de plus en plus importantes. On retrouve
les mêmes médicaments dans les formations sanitaires tant publiques que privées.

Les établissements comme les dépôts pharmaceutiques et grossistes illégaux s’installent constamment de
manière anarchique sans l’aval de l’Autorité de la Règlementation Pharmaceutique rendant ainsi le
marché accessible aux personnes non habilitées. Il faut ajouter à cela la porosité des frontières avec le
flux des médicaments sans Autorisation de Mise sur le Marché tchadien (AMM) en provenance de tous
les horizons.

II.2.3.9. Problèmes liés aux RHS dans le secteur pharmaceutique

A ce jour, le Tchad compte au moins 100 pharmaciens. Ce nombre est largement inférieur aux besoins de
sorte que la gestion du médicament est actuellement en grande partie entre les mains des personnes non
qualifiées. Les infrastructures, les moyens pédagogiques et de travaux pratiques liés à la formation au
diplôme d’Etat de docteur en Pharmacie restent cependant très insuffisants. Il ya donc nécessité de nouer
des coopérations avec des facultés nanties en vue de résoudre ce problème. Il est prévu dans les
recommandations du PDS de la DGPL une coopération avec des Facultés de Pharmacie pour répondre
aux problèmes de la qualité de la formation de la filière pharmacie en Faculté de Science et de la Santé de
l’Université de N’Djaména.

II.2.3.10. Résistance aux antibiotiques

Le phénomène de résistance aux antibiotiques n’est pas bien connu du fait de l’absence de laboratoires
d’analyse biologiques disposant des matériels pour tester la sensibilité des germes aux antibiotiques. Il est
donc nécessaire qu’il soit étudié pour connaitre les contours en vue d’entreprendre des actions nécessaires
pour le résoudre. Il y a également nécessité de réviser les ordinogrammes, de former les professionnels de
santé aux ordinogrammes et à l’usage rationnel, et d’évaluer régulièrement l’usage rationnel lors de la
prescription et de la dispensation.

II.2.3.11. Laboratoire

L’analyse de la « capacité de diagnostic » qui a été faite lors de l’enquête SARA est basée sur 8 examens
de laboratoire jugés essentiels pour une bonne prise en charge des malades dans les services. Il s’agit de :
le taux d'hémoglobine, la glycémie, la capacité de diagnostic du paludisme, la bandelette urinaire pour la
protéinurie, la bandelette urinaire pour la glycosurie, la capacité de diagnostic du VIH, le test de
diagnostic rapide de la syphilis et le test urinaire de grossesse.
Au Tchad, dans les documents de politique sanitaire, le laboratoire ne fait pas partie à ce jour, des
activités du PMA même si le TDR du paludisme est désormais présent dans la plupart des CS (83%). On
note que de plus en plus de CS font quelques examens élémentaires.

Dans 85% des structures sanitaires, il existe un moyen de diagnostic biologique du paludisme. Cet
examen est, avec le test de grossesse (57%) et la sérologie VIH, les examens les plus disponibles. Le reste
des tests est réalisé dans moins de 15% des établissements. Sur les 8 examens de laboratoire, les
formations sanitaires disposent d’environ 3 tests. Seulement 3% des établissements réalisent l’ensemble

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des tests appréciés. Le taux d'hémoglobine est l’examen qui est le moins réalisé au niveau des hôpitaux
(60% pour les HN et 62% pour les HR/HD/Cliniques). Ces structures de base réalisent également le test
de grossesse (55%) et la sérologie VIH (49%).

D’une manière générale, les hôpitaux nationaux sont à même de réaliser 7 des 8 examens appréciés
contre 6 pour les HR/HD/Cliniques.

II.2.4. INFRASTRUCTURES, EQUIPEMENTS ET MAINTENANCE


II.2.4.1. Infrastructures sanitaires

1. Cadre institutionnel et réalisation des travaux

Pour tous les projets de construction des infrastructures, le Ministère de la Santé Publique est le Maitre
d’Ouvrage (MO) et le Ministère des Infrastructures est le Maitre d’Ouvrage Délégué (MOD).

La mission du MOD consiste à (i) sélectionner les bureaux d’études, de contrôles et de supervisions
compétents pour la réalisation de l’avant-projet sommaire et détaillé (APS et APD) ainsi que le suivi des
travaux, (ii) préparer et lancer le Dossier d’Appels d’Offres (DAO) tout en sélectionnant les entreprises
de construction qualifiées et, (iii) coordonner l’état d’avancement des travaux sur le chantier.

Le MO quant à lui coordonne les activités suivantes : (i) approuver les plans architecturaux et
d’exécutions des travaux (électricité, plomberie sanitaires, etc.), (ii) procéder à la remise des sites des
travaux, (iii) assister au processus de préparation et de lancement des DAO, (iv) faire le suivi parallèle
et/ou conjoint avec le MOD, (v) participer aux réceptions techniques, provisoire et définitive des travaux,
(vi) exprimer les besoins de construction des infrastructures et, (vii) programmer les infrastructures
conformément à la carte sanitaire du pays.

Cependant, malgré les tâches qui lui sont assignées, le MSP en tant que MO est confronté aux difficultés
de mise en œuvre dues aux conflits de compétence ou aux limites que montrent certains textes en vigueur
qui ne lui permettent pas d’être mieux représenté dans le processus de passation de marchés, de suivi des
travaux de construction et même pendant les réceptions des travaux. Le plan des infrastructures n’est pas
encore lié aux plateaux techniques de ces dernières.

2. Normes en matière d’infrastructures sanitaires

Le problème majeur souligné au cours de la mise en œuvre des PNDS 1 et 2 est la mauvaise conception
des plans architecturaux des infrastructures sanitaires qui ont le plus souvent pour conséquences
l’inadéquation avec les équipements lors de l’installation de ceux-ci. Il faut aussi relever le problème de
faible implication des techniciens du MSP dans le suivi des travaux de construction. Comme
conséquences, on constate souvent une installation non appropriée des réseaux électriques, de la
plomberie sanitaire, des fluides médicaux, etc. A cela, il faut ajouter le problème d’insuffisance des
normes de construction des infrastructures qui constituent un handicap majeur dans la conception
architecturale. Par ailleurs, le pays ne dispose pas de carte sanitaire. Cette situation ne permet pas une
implantation harmonieuse des structures de santé (Hôpitaux et centres de santé) dans les DS.

Actuellement le Tchad a un réseau de structures de santé au-dessus de ses moyens. Cela est dû au
non-respect des normes en matière de création des districts sanitaires, des zones de responsabilités et des
formations sanitaires ne permettant pas la viabilité de ces différentes entités.

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3. Etat des infrastructures du niveau périphérique

Le niveau périphérique comprend 138 districts sanitaires dont 107 fonctionnels. Parmi les 107 DS, 72 ne
disposent pas d’un hôpital de district, soit 52%. Le nombre des DS sans HD est présenté par région dans
le tableau suivant :

Tableau 5 : Situation des hôpitaux de district par région, en 2016

Délégations Régionales Total de DS Nombre de DS %


Sanitaires sans HD
Bahr El Gazal 4 3 75%
Batha 5 2 40%
Borkou 2 1 50%
Chari Baguirmi 6 2 33%
Ennedi Est 3 1 33%
Ennedi Ouest 5 3 60%
Guéra 5 1 20%
Hadjer Lamis 7 4 57%
Kanem 5 4 80%
Lac 6 4 66%
Logone Occidental 5 1 20%
Logone Oriental 10 4 40%
Mandoul 8 2 25%
Mayo Kebbi Est 10 6 60%
Mayo Kebbi Ouest 9 7 77%
Moyen Chari 8 4 50%
N’djamena 14 10 71%
Ouaddaï 4 2 50%
Salamat 3 1 33%
Sila 4 3 75%
Tandjilé 7 4 57%
Tibesti 2 1 50%
Wadi Fira 6 2 33%
TOTAL 138 72 52%
Sources : DIES /MSP 2016

Il est important de signaler que 12 HD sont achevés en 2016 et attendent d’être équipés et que 14 HD
sont en cours de construction.

La répartition des zones de responsabilité et des CS est reprise dans le tableau suivant :Sur les 1652
Zones de responsabilité (ZR) existantes, 1 334 dispose d’un centre de santé, soit 80%. Cependant, sur les
1334 CS fonctionnelles, 445 ne sont pas construits selon les normes, soit 33%. Le nombre total des CS à
construire (ZR sans CS et CS non conformes aux normes) est de 763, soit 46% des besoins en CS par
rapport à l’ensemble des ZR existantes. On note par ailleurs que 20 CS viennent d’être achevés, mais ils
sont encore non équipés et 66 CS sont en cours de construction.

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Tableau 6 : Les infrastructures actuelles de la première ligne des soins (CS)

Délégations Nombre de Nombre des Nombre des ZR % des ZR avec CS


Sanitaires DS ZR avec CS construit construit
Régionales fonctionnelle
s
Bahr El Gazal 4 65 60 92%
Batha 5 63 47 74%
Borkou 2 13 11 84%
Chari Baguirmi 6 72 52 72%
Ennedi Est 3 10 7 70%
Ennedi Ouest 5 19 7 36%
Guéra 5 77 58 75%
Hadjer Lamis 7 63 54 85%
Kanem 5 145 127 87%
Lac 6 105 93 88%
Logone Occidental 5 66 56 84%
Logone Oriental 10 126 114 90%
Mandoul 8 81 62 76%
Mayo Kebbi Est 10 116 102 87%
Mayo Kebbi Ouest 9 96 87 90%
Moyen Chari 8 96 71 73%
N’djamena 14 58 46 79%
Ouaddaï 4 109 73 66%
Salamat 3 38 37 97%
Sila 4 43 26 60%
Tandjilé 7 91 81 89%
Tibesti 2 9 7 77%
Wadi Fira 6 91 56 61%
TOTAL 138 1652 1334 80%
Sources :DIES/MSP 2016

4. Etat des infrastructures du niveau intermédiaire

Par rapport aux hôpitaux régionaux, sur les 23 régions que compte le pays, seuls 6 sont aux normes (Sarh,
Moundou, Doba, Koumra, Abéché et Bongor). Les 17 autres nécessitent une nouvelle construction.
Cependant, sur les 17 HR à construire, 4 sont déjà achevés (Pala, N’Djaména, Biltine et Amdjarass) et
prêts à être équipés et 3 autres (Koumra, Ati et Amtiman) sont en cours de construction. Ce qui donne un
nombre de 11 hôpitaux régionaux (HR) à construire pour être aux normes. Pour les HME par contre, sur
les 23 régions que compte le pays, seul l’HME de N’Djamena est fonctionnel. Celui d’Abéché est en
cours de construction. Ainsi, pour atteindre la couverture en matière d’HME, il est prévu d’en construire
de 21, soit un HME par DSR. 17 PRA existent sur les 23 dont le pays a besoin. Sur les 17 qui existant, 02
ne disposent pas encore des structures et du personnel. Les régions qui ne disposent pas de PRA sont :
Mayo Kebbi Ouest, Hadjer Lamis, Ennedi-Est, Bar El Gazel, Tibesti et Chari-Baguirmi). Parmi les PRA
existantes, certaines devront être reconstruites pour les mettre aux normes nationales (bâtiments

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administratifs, entrepôts de stockage et logements). Chacune des 23 DSR devrait disposer d’un bâtiment
administratif et d’un bâtiment servant de logement ; Or seuls 13 sont aux normes.

5. Etat des infrastructures du niveau central

Les infrastructures sanitaires du niveau central sont : 5Hôpitaux Nationaux, 1 Centre National de
Traitement des Fistules, 1 dépôt sub-national pour les vaccins, 1 centrale pharmaceutique d’achat (CPA),
1 Centre National d’Appareillage et de Rééducation (CNAR), 1 Centre national de transfusion sanguine
(CNTS) ,1 magasin central, etc. Les infrastructures administratives sont : le siège du MSP, les bureaux
des programmes et projets du MSP, les logements des médecins, et l’ENASS. Il est important de signaler
que sur les seize (16) programmes nationaux, huit ne disposent pas de bureaux. Certains services
nécessitent des extensions (Siège MSP, ENASS, programmes…).
Le Siège du Haut Conseil d’Accès au Fonds Mondial et du Centre de Traitement du Cancer ont leurs
dossiers dans le circuit d’approbation.
Certains travaux de construction des infrastructures sont en arrêts à cause de la conjoncture économique
que traverse le pays. Cette situation concerne les infrastructures à tous les niveaux du système de santé y
compris ceux dont les marchés de construction sont déjà approuvés et qui n’attendent que le financement
(cas de l’usine pharmaceutique de N’Djaména).
Le centre national de traitement des fistules dont les travaux ont démarré depuis 2016 fait partie des
marchés de construction en arrêt.

II.2.4.2. Equipements médico-sanitaires

1. Cadre institutionnel des équipements médico-sanitaires

L’acquisition des équipements médico-sanitaires se fait essentiellement sur le budget de l’Etat. Certains
sont donnés par des partenaires. Aussi, le MSP est chargé de définir les caractéristiques techniques et les
répartitions de ces équipements conformément aux besoins exprimés par les DSR.

2. Normes en matière d’équipements médico-sanitaires

Il n’existe pas de normes en matière d’équipements médico-sanitaires dans le pays. Cette situation
explique en grande partie le fait que l’un des problèmes majeurs constatés lors de la mise en œuvre des
PNDS 1 et 2 a été l’inadéquation entre les plans architecturaux des infrastructures sanitaires construites et
les équipements médico-sanitaires. Il convient de noter également l’absence des documents des stratégies
et des normes dont l’une des conséquences est la disparité des marques des équipements fournis par les
partenaires. Le manque des normes en équipements impacte dès lors sur la maintenance préventive et
curative ainsi que sur le choix des équipements qui ne sont pas adaptés aux nouvelles technologies et aux
besoins des différentes structures sanitaires.

3. Etat actuel des équipements dans les formations sanitaires

Depuis 2012, le MSP a équipé 16 HD, 100 CS, sans oublier l’HME et l’Hôpital de la Renaissance. Le
MSP a également renforcé les équipements des certains hôpitaux régionaux, hôpitaux de district, centre
de santé revitalisés et les hôpitaux nationaux à travers le pays. Malgré ces efforts consentis, beaucoup de

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structures sanitaires achevées attendent d’être équipées. Il s’agit de 4 HR, 12 HD, 20 CS. A cela, il faut
aussi ajouter la remise à niveau des plateaux techniques de ces structures avec des équipements adéquats
et adaptés aux nouvelles technologies.

Il faut aussi signaler que les programmes d’infrastructures et de dotation des formations sanitaires en
matière d’équipements ne sont pas toujours bien coordonnés du fait des retards accusés dans le délai
contractuel des constructions et le manque d’implication du maître d’ouvrage dans le suivi des travaux.

En plus, ces programmes ne prennent pas en compte la disponibilité et la qualité du personnel existant
pour leur utilisation optimale.

4. Disponibilité de l’eau, de l’électricité, hygiène et assainissement et moyens de


communication

Selon l’enquête SARA, 61% des formations sanitaires disposent d’une source d’eau améliorée, 76%
disposent des installations sanitaires améliorées, 15% disposent d’une source d’énergie, 21% des
équipements de communication et 4% d’un ordinateur/internet/email. La faible couverture en eau potable
et surtout en électricité a un impact négatif sur la qualité des soins.

II.2.4.3. Maintenance des infrastructures et des équipements médico-sanitaires

Le Tchad dispose d’un document de politique de maintenance des infrastructures et des équipements
médico-sanitaires. Cependant, sa mise en œuvre n’est pas suffisante. En conséquence, on assiste à un
raccourcissement de la durée de vie de certains équipements tels que les appareils de radiographie et de
laboratoire. Il est aussi important de signaler que ce document de politique nécessite d’abord une
évaluation avant son actualisation au vu de l’évolution technologique et au nombre des structures
sanitaires de plus en plus important.

Pour sa mise en œuvre, un plan de maintenance a été élaboré. Ce plan prend en compte les structures
sanitaires par catégorie et selon l’importance des travaux à réaliser. Pour les infrastructures sanitaires par
exemple, la maintenance est faite soit par le MSP ou par le Secrétariat Général du Gouvernement (SGG)
qui le plus souvent n’implique pas le Maitre d’Ouvrage.

Aussi, dans le document de la politique, il est prévu la formation des techniciens et la décentralisation des
services de maintenances dans les régions. Ces services de maintenance doivent se limiter aux travaux de
maintenance préventive et doivent coordonner leurs activités avec le niveau central qui demeure leur
référence. A ce jour, les services de maintenance régionaux sont inexistants, ce qui amène dans la plupart
des cas les responsables des structures sanitaires à faire appel à des techniciens peu qualifiés. Les
interventions sont organisées depuis le niveau central. On note qu’il y a une insuffisance de ressources
humaine en santé, en quantité et en qualité, pour développer des services de maintenances tant dans le
niveau central qu’au niveau périphérique. A cela, s’ajoute l’insuffisance des équipements nécessaires
pour assurer l’entretien des équipements médico-sanitaires.

L’absence de standardisation des équipements tels que les réfrigérateurs pour la chaîne de froid rend la
maintenance très difficile.

II.2.5. FINANCEMENT DE LA SANTE

Le financement du secteur de la santé est analysé à travers les Dépenses totales de santé (DTS); le
système de collecte des fonds ; les mécanismes de mise en commun et protection contre les risques ; les
modalités d’achat, ainsi que l’efficience et l’équité dans la répartition des ressources

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II.2.5.1. Dépense totale de santé

Les DTS regroupent les dépenses effectuées par l’Etat, les partenaires, les ménages et les privés
(Entreprises et Assurances…). Ces dépenses sont estimées par l’Organisation Mondiale de la Santé de
2001 à 2014 pour un montant qui varie de 12 à 37 USD par habitants/an. La courbe suivante nous montre
l’évolution des dépenses de santé par habitant et par an en dollars avec une estimation du taux de
conversion : 1 USD=500Fcfa.

Figure 4. Evolution des dépenses totales de santé DTS par habitant et par an (en USD).

Source : ​(​http://apps.who.int/nha/database/Home/Index/en​)

L’analyse de cette courbe fait ressortir que durant la période couverte par les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD), le Tchad n’a pas atteint les 40 dollars de dépense totale de santé (DTS) par
habitant suggérée par la commission de macroéconomie et santé mise en place par l’OMS en 2001, même
si entre 2001 et 2014, la DTS par habitant et par an a augmenté d’environ 200% en passant de 12 à 37
USD. Les données de 2015 et 2016 ne sont pas encore disponibles. Cependant, il est attendu que ces
dépenses totales de santé baissent au cours de ces deux dernières années compte tenu des difficultés
économiques auxquelles le pays fait face. Cette situation intervient au moment où le pays s’engage à
atteindre la Couverture sanitaire universelle (CUS) dans le cadre du programme de développement
durable adopté par les Nations Unies en Septembre 2015. Des études récentes montrent que la dépense
publique de santé devrait atteindre 86 USD par habitant et par an pour améliorer les chances de faire des
progrès vers la couverture sanitaire universelle6.

En revanche, la dépense publique de santé en % du PIB n’a presque pas évolué au cours de la même
période. La figure suivante montre l’évolution des dépenses publique de santé en % du PIB pour la
période 2001-2014.

Figure 5. Evolution de la dépense publique de santé en % du PIB

6
https://www.chathamhouse.org/publication/shared-responsibilities-health-coherent-global-framewor
k-health-financing%20#sthash.FBxJ5WpB.dpuf

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Source​ : (​http://apps.who.int/nha/database/Home/Index/en​)

En ce qui concerne la dépense de santé en % du PIB, on constate que les pays qui font des progrès
significatifs vers la CSU ont des dépenses publiques de santé qui représentent environ 4% du PIB. Le
graphique ci-dessus nous montre que le Tchad n’a atteint que 3% en 2003 et depuis lors, la dépense de
santé en % du PIB oscille entre 1 et 2 %.

II.2.5.2. Sources de financement

Comme signalé précédemment, le secteur de la santé publique est financé à travers quatre sources : (i)
l’Etat, (ii) les partenaires et (iii) les ménages et (iv) le financement privé. Cependant, seuls les
financements de l’Etat et des partenaires sont inscrits dans le budget du MSP.

L’Etat finance les dépenses de santé, à travers l’allocation d’un budget au MSP. La loi des finances
repartit annuellement le Budget Général de l’Etat aux différents départements ministériels notamment
celui de la santé sur la base du Cadre des dépenses à moyen terme (CDMT) central, tout en tenant compte
des priorités et orientations nationales, ainsi que du contexte macroéconomique du pays. Outre, le
financement de l’Etat, le MSP bénéficie des financements des partenaires sous forme de dons et de prêts.

La figure suivante montre l’évolution du Budget du MSP de 2013 à 2016.

Figure 6. Evolution du Budget annuel du MSP en Milliards de Francs CFA

Source : MFB/DGB/MSP

L’analyse de la courbe du budget du MSP nous montre que les dépenses de la santé depuis 2013 sont
en pleine régression de manière générale avec une forte chute en 2015 tandis que les besoins de la
population sont croissants d’une part et, d’autre par l’adoption par le pays exige des dépenses de santé
plus importantes. Ces réductions sont survenues suite à la crise économique et financière due à la chute

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du prix de baril du pétrole au niveau mondial. Le budget de la santé a baissé de 22,84% entre 2013 et
2016.

Par rapport aux respects des engagements pris à Abuja par les Chefs d’Etat africains en 2012 pour
consacrer au moins 15% du budget global de l’Etat au secteur de la santé, les données disponibles
montrent une évolution en dents de scies avec une tendance générale à la baisse.

Figure 7. Evolution de l’engagement d’Abuja pour le Tchad (2001-2014)

Sources des données : ​http://apps.who.int/nha/database/Home/Index/en

La figure ci-dessus révèle cependant que le Tchad a atteint le pic en 2004 avec 16% des dépenses de
santé par rapport aux dépenses totales du gouvernement.

Cependant il faut noter que les autres départements de l’Etat effectuent des dépenses de santé qui ne sont
pas maitrisées par le MSP. Il s’agit notamment du Ministère de la Défense Nationale (Médecine et santé
Militaire), les ministères de l’Enseignement Supérieur et de l’Education Nationale (Médecine scolaire,
universitaire et sportive), et les Grands Projets Présidentiels (des infrastructures et des équipements).

Le crédit alloué au Ministère de la Santé Publique est présenté en grandes masses par poste budgétaire
(dépenses du personnel, dépenses des biens matériels, dépenses des services, les transferts et les
investissements.). Le tableau ci-dessous nous décrit l’évolution du budget de la santé pour les quatre
dernières années.

Tableau 7: Evolution du crédit alloué à la santé par grandes masses en million des FCFA de 2013 à
2016.

Rubriques 2013 2014 2015 2016 Total %


Dépenses du 29 743 30 585 31 342 33 342 12 5012 30%
personnel
Dépenses des biens 5 593 8 078 3 640 2 783 20 094 5%
matériels
Dépense des services 5 643 6 733 1 360 642 14 177 3%
Transferts 36 896 42 930 25 938 12 969 118 733 28%
/Subventions
● Hôpitaux 15 583 17283 12114 6644 51 624 43%
● Programmes 16 130 15530 8697 3798 44 155 37%
● Autres 5 183 10117 5127 2527 22 954 20%
Investissements 43 786 29 660 20 829 46326 140 596 34%
Total 121 661 117 986 83 109 96 062 41 8612 100%
Source : MFB/ MSP.​

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L’analyse du tableau fait ressortir que les postes budgétaires du MSP ont connu des baisses en valeur
absolue depuis 2014 à l’exception des charges du personnel de santé. Cette situation si elle continue, aura
un impact négatif sur la capacité du MSP à mettre en place de nouveaux services de santé pour combler le
déficit.

L’analyse de ce tableau montre également que le poste budgétaire pour les dépenses d’investissement
occupe le premier rang avec 34%, suivi de celui des dépenses du personnel avec 30% et les
transferts/subventions 28%. Les dépenses du fonctionnement sont très faibles avec un total de 8% dont
5% pour les dépenses des matériels et 3% pour les services.

Le financement extérieur se fait sous forme d’appui (dons et prêts) des Partenaires Techniques et
Financiers principalement pour les projets et programmes. Le tableau ci-après indique l’évolution des
financements extérieurs de 2013 à 2016.

Tableau 8 : Evolution des financements extérieurs par rapport à la dotation de l’Etat de 2013 à
2016 (en millions de FCFA).
Année Financement Extérieur pour Dotation du MSP % par rapport à la
le MSP. dotation du MSP
2013 20 350 121 264 16,7%
2014 8 589 117 986 7,2%
2015 20 824 83 103 25%
2016 37 196 93 560 39,7%%
Source : MFB/MSP

Ce tableau montre également qu’en valeur absolue, l’aide extérieure destinée à la santé a augmenté entre
2013 et 2016 même si elle a connu une baisse en 2014. Ainsi, l’augmentation de la part de l’aide
internationale dans la dotation du MSP, passant de 16,7% à 39,7% est à la fois plus liée à l’augmentation
de l’aide internationale (en valeur absolue) et à une baisse des ressources domestiques consacrées à la
santé.

Le bilan financier à travers le tableau ci-dessous nous décrit la situation financière suivant l’exécution du
budget du Ministère de la Santé Publique, en termes d’engagements validés est acceptable durant les trois
dernières années (2013-2015).

Tableau 9: Situation d’Exécution Budgétaire de 2013 à 2015 (en millions de F CFA)


2013 2014 2015
Rubriques TE TE TE
P E P E P E
(%) (%) (%)
Personnel 29 743 29 742 100 30 585 30 585 100 31 342 31 342 100
Biens matériels 5 593 5 517 98 8 078 8 038 99 3 640 3 540 97
Services 5 643 5 586 99 6 783 6 039 89 1 360 1 211 89
Biens et Services 11 236 11 159 99 14 861 14 078 94 5 000 4 751 93
Transferts et
36 893 36 324 98 42 930 40 571 94 25 938 25 728 99
subventions

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Investissements 25 033 25 033 100 29 660 20 497 69 0 0
Financement
20 350 N.D N.D 8 589 N.D N.D 20 824 N.D N.D
Extérieur
TOTAL 125 896 104 865 99 126 625 105 730 89 83 104 61 821 99
Source : DF/MSP.

NB : P = prévision ; E = exécution ; TE = Taux d’exécution.

Ce bilan financier fait ressortir une baisse des allocations budgétaires entre 2013 et 2015 (de
125 896 048 000 FCFA en 2013 et 83 103 752 000 FCFA en 2015, avec un taux d’engagement dégressif
de 99,55% en 2013 ; 89,47% en 2014 et 99,25% en 2015. Cependant le taux d’exécution du financement
extérieur n’a pas été rapporté, puisque le MSP ne détient pas les rapports financiers des PTF.

En plus des engagements de l’Etat et les financements extérieurs, inscrits dans le budget du MSP, les
ménages contribuent également au financement de la santé notamment par le biais du recouvrement des
coûts au niveau des formations sanitaires. Cette contribution des ménages n’est pas inscrite dans le
budget de l’Etat. Les recettes du Recouvrement des coûts (RdC) sont utilisées comme un budget
additionnel pour le fonctionnement des formations sanitaires notamment pour la prise en charge des
contractuels et personnel d’appui ainsi que les primes du personnel soignant et pour le payement des
médicaments. Le tableau suivant fait ressortir l’évolution de ces RdC pour les 4 dernières années.

Tableau 10 : Evolution des dépenses des ménages de 2013 à 2016 (en million de FCFA).

Année Dépenses des Dotation du MSP % des RdC


ménages
2013 3 808 121 264 3,14%
2014 8 166 117 986 6,92%
2015 8 743 83 104 10,52%
2016 8 455 93 561 9,03%
Source : Annuaire statistique sanitaire 2015 / SPB/ MSP.

Sous réserve de la complétude et de la qualité des données, on constate que la contribution des ménages a
plus que doublé entre 2013 et 2016, malgré l’instauration de la gratuité des soins d’urgence dans les
formations sanitaires. Ces taux restent élevés pour la majorité de la population qui vit en dessous du seuil
de pauvreté. Les Comptes Nationaux de la Santé (CNS) seront nécessaires pour confirmer ou non cette
tendance.

II.2.5.3. Mise en commune des fonds et protection contre le risque financier

Il n’existe pas de mécanismes de mise en commun des fonds pour le secteur de la santé. L’évolution de la
part du paiement direct dans la dépense totale de santé entre 2010 et 2014 est présentée par la figure
suivante.

Figure 8: L’évolution de la part du paiement direct dans la dépense totale de santé (en %).

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​ ttp://apps.who.int/nha/database/Home/Index/en
Sources des données : h

Selon l’OMS, la part du paiement direct dans la dépense totale de santé doit être inférieure à 15-20% de
la dépense totale de santé. La figure ci-dessus montre que le paiement direct au Tchad affiche une
tendance à la baisse entre 57 et 39% entre 2001 et 2014 avec un taux modal de 64% en 2002. Le taux de
la dernière année où la donnée est disponible (2014) est d’environ 2 fois plus élevé que la limite
supérieure selon les estimations de l’OMS. Le risque des dépenses catastrophiques de santé reste encore
très élevé au Tchad. A ce jour, il n’existe pas d’études faites pour déterminer l’ampleur de l’incidence
des dépenses catastrophiques ni celle des dépenses appauvrissant de santé.

Un certain nombre des mécanismes de protection contre le risque financier existent dans le pays, mais ils
sont tous à un état embryonnaire. Il s’agit des mécanismes assurantiels et des mécanismes assistanciels.
Les sociétés d’assurance maladie qui existent sont : STAR nationale et SAFAR.

La population couverte par ces mécanismes en 2016 était estimée à ​14 223 (soit seulement 0,10%)
comme le montre le tableau suivant.

Tableau 11: Nombre de personnes couvertes par l’assurance maladie

Institutions 2013 2014 2015 2016


STAR NATIONALE 4770 4025 3053 3222
SAFAR 5364 7285 11038 11770
Total 10 134 11 310 14 091 14 223
Population totale 12 745 650 13 200 844 13 670 084 14 152 314
% des assurés 0,080% 0,085% 0,10% 0,10
Source : Star Nationale/Safar

Les mutuelles de santé sont encore au début de leur expérience et sont limitées à quelques régions. Elles
couvrent une population de 50 988(soit seulement 0,36%).
Tableau 12 : Nombre des adhérents aux mutuelles de santé (2013 à 2016)

Désignation 2013 2014 2015 2016


Nombre des adhérents 22 095 36 230 43 072 50 988
Population totale 12 745 650 13 200 844 13 670 084 14 152 314
% de la pop couverte 0,17% 0,27% 0,32% 0,36%
Source : DOSS/MSP

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Il ressort de ce qui précède qu’il n’existe pas au Tchad de programme d’assurance maladie destiné à
couvrir l’ensemble de la population. Les données ci-dessus indiquent que de 2013 à 2016, le taux annuel
de la population assurée et celui de la population couverte par les mutuelles, rapporté à la population
totale, n’atteint pas 1%.
Les mécanismes d’assistance qui existent sont essentiellement la gratuité des soins d’urgence et la
gratuite ciblée qui concerne la femme enceinte et les enfants de moins de 5 ans. Concernant les mutuelles,
le remboursement des factures des soins prestés se fait sous forme des médicaments. Ceci pose deux
problèmes : (i) les créances du gouvernement vis à vis de la CPA sont de plus en plus importantes ce qui
constitue une menace pour la survie de la Centrale ; (ii) la baisse des recettes du recouvrements des coûts
dans les formations sanitaires a un impact négatif sur les ressources disponibles pour racheter les produits
et pour financer le fonctionnement des formations sanitaires.

II.2.5.4. Modalités d’achats

De façon générale, l’allocation des ressources financières de ces dernières années (2013-2016) est faite
sans tenir compte des besoins réels exprimés par le MSP dans son projet de budget. En plus, ces budgets
subissent souvent des coupes drastiques lors des collectifs budgétaires notamment le poste des
investissements (19% en 2013, 3,36% en 2014 et une suppression totale en 2015). Le budget 2016 du
MSP a été engagé avec un grand retard (en novembre 2016) du à la crise financière et seuls les crédits
délégués aux régions et la subvention de l’Hôpital de la Renaissance ont été effectivement exécutés en fin
décembre 2016.

Les principaux postes budgétaires pour le MSP sont : (i) les dépenses du personnel, (ii) les dépenses de
fonctionnement, (iii) les transferts et subventions et, (iv) les dépenses d’investissements.
Les dépenses totales de personnel sont destinées à couvrir les charges salariales du personnel de santé, le
recrutement de nouveaux agents toutes catégories confondues et les divers avantages (indemnités et
primes de responsabilités, avancement, reclassement…) au cours d’un exercice dans le cadre d’une
couverture progressive en RHS.

Les dépenses de fonctionnement (Biens et Services) concernent l’ensemble des dépenses de l’Etat les
Evacuations Sanitaires, les missions de supervision, la formation, les ateliers, l’acquisition des matériels
et fournitures des bureaux, etc. Les dépenses de fonctionnement sont destinées aux directions centrales du
MSP, aux DSR et aux hôpitaux régionaux qui n’ont pas des subventions directes. Cette catégorie des
dépenses devrait croître considérablement compte tenu des besoins réels des DSR et DS. Malgré
l’inscription de ces dépenses dans le budget de l’Etat, les crédits ne sont pas facilement mobilisables pour
réaliser les activités ci-dessus citées.

Les subventions et transferts permettent de financer les hôpitaux, les programmes et centres nationaux de
santé, la Gratuité des soins d’urgence, l’achat et la distribution des médicaments, les fonds de
contributions au financement des programmes et autres institutions dont les besoins deviennent de plus en
plus croissants. Les subventions ont pour objectif de permettre aux hôpitaux d’assurer une prise en charge
médicale effective et efficace des patients.

Les dépenses d’investissement permettent de couvrir les projets d’investissement, en matière de


construction, réhabilitation, contrepartie des projets et divers équipements. Cette rubrique a subi des
coupes budgétaires drastiques ces dernières années et les projets d’investissement du MSP font l’objet
des reports d’année en année.

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De façon générale, on note d’une part que les fonctions de fournisseur d’achats et de fournisseur des
services sont assumées par le MSP et d’autre part, les modalités d’achats pratiquées dans le secteur de la
santé sont assez passives. Elles n’incitent pas à la performance, ni à l’efficience dans l’utilisation des
ressources, ni à l’amélioration de la qualité des soins.

Le financement basé sur les résultats ou financement basé sur la performance (FBR/PBF), a été lancé au
Tchad avec le financement de la Banque Mondiale pour une période de deux ans (mai 2011- juin 2013).
Ce système a couvert huit districts sanitaires dans quatre Délégations Sanitaires Régionales. Une nouvelle
phase a démarré en janvier 2015 et couvre onze DS dans 6 DSR.

II.2.5.5. Equité et Efficience dans l’utilisation des ressources financières

La répartition du budget du MSP entre les régions et les districts est faite sur base des mesures prises par
le MSP compte tenu de la fonctionnalité des nouvelles structures sanitaires et des stratégies en matière de
lutte et prévention des maladies et du budget général disponible. Cependant cette répartition qui ne tient
pas compte des spécificités de chaque région et surtout de la population couverte, ne permet pas de
garantir l’équité dans l’affectation des ressources. En plus l’affectation du budget de l’Etat consacré à la
santé aux différentes régions ne tient pas compte des interventions des partenaires positionnées sur les
terrains. Cette situation expose à des risques d’iniquité dans l’affectation des ressources existantes mais
aussi à des doublons et gaspillage.

Comme cela a été mentionné précédemment, l’insuffisance de coordination entre les programmes de
construction des infrastructures et ceux d’équipements et l’inefficacité des programmes de maintenance
exposent à une réduction de la durée de vie des équipements, ce qui ne favorise pas l’efficience dans
l’utilisation des ressources. On note également des équipements laissés à l’abandon dans les formations
sanitaires souvent mal arrangés ou même exposés aux intempéries parce que les utilisateurs ne sont pas
conscients de leurs coûts, voir leur utilité.

Des incoordinations qui accentuent l’inefficience sont également enregistrées dans la gestion des
différents piliers du système de santé. C’est le cas des infrastructures et des RHS. En effet, la mise en
place de nouvelles infrastructures et la dotation en équipements ne s’accompagnent pas toujours de
renforcement des capacités des RHS pour leur utilisation optimale. Ceci conduit également à une
diminution de la durée de vie de ces derniers.

La gestion axée sur les résultats reste encore à promouvoir dans le secteur de la santé au Tchad. Les
budgets ordinaires alloués aux services ne sont pas liés aux objectifs et résultats à atteindre. Toutefois,
suivant les directives de la CEMAC en matière des reformes des finances publiques et des gestions
efficaces et efficientes, le Ministère de la Santé Publique a été retenu avec cinq autres départements
ministériels comme ministère pilote pour la mise en place du budget programme basé sur les résultats,
avec l’élaboration d’un Plan annuel de Performance pour chacun des ministères concernés.

L’amélioration de l’efficience dans l’utilisation des ressources existantes peut contribuer à atténuer tant
soit peu les effets de la crise économique que traverse le pays.

II.2.6. INFORMATION SANITAIRE ET RECHERCHE

Le Tchad a souscrit à des engagements internationaux dont les Objectifs de Développement Durables
(ODD) qui ont de nombreuses implications dans le domaine de la santé. Le besoin de faire un suivi et une
évaluation efficace de ces initiatives a engendré des actions de renforcement du Système Statistique

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National (SSN) en général et du système d’information sanitaire (SIS) en particulier. Le SIS étant
reconnu comme un pilier du dispositif de suivi et évaluation de toutes les politiques et stratégies de
développement en matière de santé, bénéficie d’une attention particulière de la part du MSP et de ses
partenaires techniques et financiers.

L’analyse du SIS a permis d’identifier quelques problèmes qui sont : - i) la faiblesse dans la coordination
et la planification liée à la non fonctionnalité de la commission nationale du SIS ;-ii)l’insuffisance des
ressources ;- iii) la faible qualité des données produites ;iv) l’insuffisance des outils de collecte produits
par le SIS ;- v) la faible complétude et promptitude ;- vi) l’insuffisante décentralisation du SIS dans les
régions, - vii) et la multiplicité de système parallèles de collecte de données sur le terrain. Les dispositifs
actuels d’information sanitaire qui ont bénéficié d’un large consensus entre toutes les parties prenantes
lors de la révision des outils en 2013, restent relativement bien adaptés pour assurer une bonne production
de données de qualité pour le secteur de la santé. Toutefois, la disponibilité des ressources humaines en
nombre et en qualité sera un élément clé du développement du système d’information sanitaire au même
titre que les ressources financières et matérielles.

II.2.6.1. Gestion de l’information de routine

Le fonctionnement du SIS de routine, objet d’un consensus mis en place en 1985 s’est dégradé au fur et à
mesure du temps et est marqué par une faible coordination, une faible qualité des données, une
insuffisance en ressources humaines (personnel qui manque souvent de formation spécifique dans le
domaine des statistiques), matérielles et financières. En outre, viennent s’ajouter la non appropriation du
SIS par certains responsables du niveau opérationnel faute de motivation et l’insuffisance en production
et en approvisionnement des outils de gestion du SIS, (source de rupture intempestive sur le terrain) et la
circulation simultanée des anciens et nouveaux outils crée la confusion dans les services. A cela s’ajoute
la décentralisation de la composante informatique en périphérie pour la saisie des RMA qui n’est
opérationnelle que dans certains districts sanitaires par manque de ressources pour assurer la formation et
les supervisions des équipes aux différents niveaux. Et enfin, les équipements disponibles ne sont pas
adaptés. C’est pour cela que, la transmission des données est difficile et cela a un impact direct sur la
complétude et la promptitude, d’où le retard de plus d’une année dans la production de l’annuaire
statistique.

Eu égard à cette situation, de nombreux programmes et projets, soucieux d’avoir des informations en
temps réel et de leurs exigences, ont développé des systèmes parallèles pour produire leurs propres
données. Par conséquent, la multitude d’outils de collecte de données surcharge les prestataires de soins,
fragilise davantage le SIS de routine et réduit sa crédibilité.

Pour permettre de disposer d’un système d’information sanitaire intégré, performant à tous les niveaux,
plusieurs réformes du SIS ont été initiées par le Ministère de la Santé Publique dont celle de 2013. Sur la
base d’un consensus entre toutes les parties prenantes, les indicateurs et les outils du SIS ont été révisés et
une feuille de route a été élaborée et adoptée. En adoptant une démarche participative au cours de son
élaboration, le MSP a pris en compte les besoins de tous les acteurs du SIS.

La feuille de route (2012-2014) avait pour ambition de revitaliser et moderniser le SIS de routine. Elle a
connu un début d’exécution avec le renforcement de la DSIS en personnel, l’achat des ordinateurs dédiés
au SIS qui ont permis la décentralisation de la saisie des RMA avec le nouveau logiciel GESIS, la
formation des 3 cadres de la DSIS en SIS.

Cependant, on note que l’ensemble des acteurs du système de santé et les partenaires n’ont pas mis en
place les mécanismes nécessaires pour accompagner de manière efficace la mise en œuvre de ces
réformes, raison pour laquelle, celles-ci n’ont pas donné les résultats escomptés.

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Dans le cadre de revitalisation et de modernisation du SIS (2012-2014), le MSP s’est engagé à
transformer l’allocation en subvention pour permettre au SIS de faire face à l’épineuse question
d’approvisionnement en outils. Il était de même pour les partenaires qui devraient mutualiser les
ressources consacrées au recueil d’informations sanitaires au SIS pour assurer les ressources nécessaires à
son fonctionnement. La non tenue de ces engagements n’a pas permis d’aller jusqu’au bout dans la mise
en œuvre des réformes du SIS.

Toutefois, si la dernière feuille de route reste toujours pertinente de par son contenu, il convient de
signaler que le MSP ne dispose pas toujours d’une stratégie globale de développement du système
nationale d’information sanitaire.

La commission nationale du système d’information sanitaire a pour rôle le pilotage du SIS, le plaidoyer,
l’harmonisation et la validation des indicateurs et outils de collecte de données. Plus spécifiquement, la
commission est responsable de la qualité des informations sanitaires et le premier responsable des
données diffusées. Malheureusement la commission a rencontré des difficultés pour son fonctionnement à
cause de sa composition et de la non disponibilité de ses membres.

Les principaux produits issus de la collecte et du traitement des données sont les annuaires statistiques
sanitaires au plan national (Tome A) et au plan régional (Tome B). Ces productions sont le plus souvent
diffusées sous format papier, ce qui retarde leur parution et rend leur accessibilité difficile aux
utilisateurs.

Le fait que l’information ne soit pas facilement accessible aux décideurs, aux cadres des différentes
directions, aux gestionnaires des données et aux opérateurs sur le terrain ne favorise pas la culture de
prise de décisions sur des bases factuelles​. Pour y parvenir, le système d’information sanitaire doit
s’efforcer de produire de l’information de qualité en temps réel, accessible et utilisable par tous les
acteurs pour une prise de décisions éclairées en vue de l’amélioration de la santé des populations.

La faiblesse coordination et du leadership ou du moins la faible collaboration avec le secteur privé à


cause de la non fonctionnalité de la commission nationale du SIS, fait qu’il y a des sérieuses difficultés
pour l’intégration du secteur privé dans la production de l’information de routine. Cette situation entraine
la de déperdition d’une bonne partie de l’information sanitaire quand on sait que ces dernières années les
populations surtout celles des grandes villes, s’orientent de plus en plus vers ces formations sanitaires
privées. Le MSP à travers la DSIS doit instaurer un cadre propice de collaboration et d’échanges avec le
secteur privé pour collecter les données épidémiologiques de manière la plus complète possible.

II.2.6.2. Surveillance épidémiologique

Le pays dispose d’un système de surveillance hebdomadaire pour de détecter les flambées épidémiques et
d’organiser des ripostes appropriées. Ce système repose sur des équipes régionales qui collectent des
informations et les envoient de manière hebdomadaire au niveau central. Les données collectées
alimentent les réunions hebdomadaires et permettent de prendre des décisions rapides en cas de besoin.
Cela exige la disponibilité d’un système d’information sanitaire performant. .

Toutefois, il existe encore des défis importants à relever en matière de surveillance épidémiologique
parmi lesquels : i. la faible capacité des structures sanitaires à fournir des services essentiels de santé de
qualité et de l’information sanitaire fiable en temps réel, ii) la faible capacité d’analyse de données et de
riposte face aux épidémies et iii) l’absence d’un système de surveillance communautaire fiable. Ces
insuffisances sont particulièrement ressenties dans les formations sanitaires du 1​er​ échelon.

II.2.6.3. Carte sanitaire

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Le processus d’élaboration d’une carte sanitaire entamée en 2006, n’a pas donné des résultats escomptés.
Sa mise à jour est problématique car les données de base issues de la collecte de données sont jugées de
faible qualité et le personnel formé à cet effet n’est plus en place. L’absence d’une carte sanitaire ouvre la
voie à des découpages des DS en zones de responsabilité qui ne respectent pas ou peu les critères/normes
nationaux de découpage. Aussi, l’immixtion (ou influences) des politiques et autres personnalités
contribuent-elle à la création anarchique des centres de santé et districts sanitaires. Ces interventions
intempestives sapent les efforts du MSP dans sa planification à rendre opérationnelles les structures de
santé (CS et hôpital de DS) et du coup annihilent les efforts d’équité dans la répartition géographique des
services de santé.

II.2.6.4. Enquêtes nationales

Au Tchad, les enquêtes sont réalisées par l’INSEED et les autres Instituts de recherche, les Partenaires au
développement et autres Ministères sectoriels. Les principales enquêtes nationales réalisées ces dernières
années sont : l’Enquête Démographique et de Santé au Tchad (EDS) 1 et 2, l’Enquête sur la
Consommation des ménages et le Secteur Informel (ECOSIT), Enquête sur les Connaissances, Attitudes
et Pratiques (CAP) sur le VIH/SIDA, l’enquête Démographique de Santé à Indicateur Multiples
(EDS-MISC) et les SMART. Ces enquêtes sont organisées selon une périodicité variable : 5 ans pour
l’EDS, 4 à 5 ans pour l’ECOSIT, 2 ans pour le CAP. Le MSP est souvent associé pour fournir les
compétences nécessaires et quelquefois des ressources financières complémentaires pour l’organisation et
la conduite de ces enquêtes nationales. Des efforts restent à faire pour que les enquêtes nationales soient
réalisées conformément aux planifications du MSP.

Les résultats de ces enquêtes ont permis au Ministère de concevoir les politiques, les stratégies et plans
nationaux de développement (PNS, PNDS3, Stratégie Nationale de la CSU, etc.) sur la base des données
factuelles et probantes issues de ces enquêtes. Cependant, son institutionnalisation reste un défi pour le
MSP, car la collecte de données et la mise à jour de ces outils nécessitent la mobilisation d’énormes
ressources matérielles, financières et humaines.

Le Tchad n’élabore pas régulièrement les comptes nationaux de la santé. Ces derniers n’ont été produits
qu’une seule fois pour l’année 2011. L’enquête SARA qui détermine la disponibilité des services et la
capacité opérationnelle des services de santé n’a été également réalisée qu’une seule fois en 2015

II.2.6.5. Recherche en santé

La déclaration de Ouagadougou souligne que la recherche pour le secteur de la santé est un domaine
important qui doit exiger une attention accrue des Etats. A l’instar des autres ministères, le MSP doit
également réactiver ses propres mécanismes et outils de recherche. Cependant, force est de constater que
les services en charge de la recherche opérationnelle en santé ne disposent pas de ressources nécessaires
(humaines, financières…) pour organiser les enquêtes et les évaluations.

Par ailleurs, en l'absence d'une stratégie du MSP, les appuis des partenaires au développement dans le
domaine de la recherche ciblent souvent les programmes et services de santé selon leurs domaines de
prédilection. En général, les données issues des recherches sont insuffisamment utilisées par les services
centraux pour la prise de décision car certains de ces documents, non moins importants, sont peu diffusés.

II.2.7. PRESTATIONS DES SERVICES ET DES SOINS DE SANTE


II.2.7.1. Organisation de l’offre et utilisation des services de santé

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Le système de santé tchadien est de type pyramidal à 3 niveaux : un niveau central, un niveau
intermédiaire et un niveau périphérique. ​Le niveau central comprend les services centraux et les
institutions nationales dont cinq hôpitaux nationaux. Le niveau intermédiaire comprend 23 Délégations
Sanitaires Régionales (DSR) les Etablissements Publics Hospitaliers des Régions (hôpital régional), les
Pharmacies Régionales d’Approvisionnement (PRA)... ​Le niveau périphérique est composé de 138
Districts Sanitaires (DS) dont 107 fonctionnels. Chaque DS dispose des Etablissements de soins qui sont
l’hôpital de District et les Centres de santé. En outre, une offre des soins au niveau communautaire dont
la stratégie vient d’être adoptée est en début de mise en œuvre.

II.2.7.2. Utilisation des services curatifs

En 2015 il a été notifié 3717488 nouveaux malades au 1​er niveau des soins (centres de santé). Le taux
d’utilisation des services est passé de 0.20 à 0.27 nouveaux cas (NC) par habitant et par an avec une
moyenne annuelle de 0,23 NC par habitant et par an. Cette moyenne est inférieure aux normes de l’OMS
attendues qui sont de 1 NC/habitant et par an pour le milieu urbain et 0,5 NC/habitant par an pour le
milieu rural. On note que les régions du Borkou, Ennedi et Tibesti ont le taux d’utilisation des services le
plus faible.

Figure 9 : Evolution des taux d’utilisation des services à la consultation curative de2011 à 2015

Source : Annuaires statistiques 2011-2015

II.2.7.3. Organisation des soins de santé primaires

1. Organisation des soins de santé au niveau communautaire

La pyramide sanitaire au Tchad a prévu trois niveaux des soins comme cela est décrit dans la section
précédente. Cependant, quelques interventions à base communautaire sont assurées par certains
programmes nationaux notamment celles relatives à la distribution de masse de l’Ivermectine dans la
lutte contre l’onchocercose, la chimio prévention saisonnière du paludisme, la prise en charge des cas de
paludisme, la distribution des moustiquaires et la sensibilisation. Mais ces interventions sont limitées
dans quelques districts sanitaires. A noter qu’une politique de santé communautaire et des stratégies
spécifiques viennent d’être adoptées en 2016.

2. Zones de responsabilités et Centres de Santé

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Sur le plan organisationnel, le pays est divisé en zones de responsabilité au 1er niveau de la pyramide
sanitaire. Une zone de responsabilité doit desservir entre 5000 habitants (zones de faible densité) et
10.000 habitants (zones à forte densité) autour d’un rayon de 10 km ou 2 heures de marche. Sur cette
base, le pays devrait compter en 2016, 1800 zones de responsabilité et donc autant des centres de santé.
Or, à ce jour le système de santé dispose de 1652 zones de responsabilité dont 1334 seulement sont
fonctionnelles, parmi lesquelles certaines ne respectent pas les critères d’implantation des centres de
santé.
En se référant au tableau ci-dessous, aucune région ne présente une couverture sanitaire complète. Six
régions sont les plus déficitaires : Sila, Ennedi ouest, Mandoul, Moyen Chari, Chari-Baguirmi, Ouaddaï.
Si les investissements de l’Etat ont permis de construire des infrastructures sanitaires adéquates, celles
construites par quelques partenaires au développement et la communauté ne répondent pas souvent aux
normes. Par ailleurs, on constate sur le terrain que depuis 2010, les nouveaux centres de santé construits
(135) sont bien équipés alors que les anciens disposent des équipements vétustes nécessitant un
renouvellement complet. Concernant la disponibilité des ressources humaines, tous les centres de santé au
niveau rural comptent au plus un agent qualifié alors qu’il en faudra deux par centre de santé. Dans
certaines régions il y a encore des CS tenu par du personnel non qualifié alors qu’en milieu urbain, on
dénombre une pléthore de personnel qualifié. On estime qu’environ 50% du personnel de santé des
grandes agglomérations nécessitent un redéploiement.

Tableau 13​: Etat de fonctionnalité des zones de responsabilité par délégation sanitaire
régionale

Délégations Sanitaires Zones de Responsabilité


Régionales Total Fonctionnelles Gap
1. Batha 63 47 16
2. Wadi Fira 91 56 35
3. Borkou 13 11 2
4. Guéra 77 58 19
5. Kanem 145 127 18
6. Lac 105 93 12
7. Logone Occidental 66 56 10
8. Logone Oriental 126 114 12
9. Ouaddaï 109 73 36
10. Salamat 38 37 1
11. Tandjilé 91 81 10
12. Chari Baguirmi 72 52 20
13. Hadjer Lamis 63 54 9
14. N’Djaména 58 46 12
15. Mayo Kebbi Est 116 102 14
16. Mayo Kebbi Ouest 96 87 9
17. Mandoul 81 62 19
18. Sila 43 26 17
19. Moyen Chari 96 71 25
20. Barh El Gazal 65 60 5
21. Ennedi Ouest 19 7 12
22. Ennedi Est 10 7 3
23. Tibesti 9 7 2
TCHAD 1652 1334 318
Source : DSIS 2015

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Au niveau du 1​er échelon, les centres de santé assurent une liste d'activités qui est composé de :
consultations curatives primaires, consultations préventives des enfants sains de 0-4ans, vaccination des
enfants de 0 à 11 mois, consultation prénatale, accouchements normaux, Planification Familiale, prise en
charge des maladies chroniques, éducation sanitaire, communication avec la population, activités
communautaires, système de référence/contre-référence pour les patients ne pouvant pas être pris en
charge au premier échelon.
Le fonctionnement des centres de santé est assez insuffisant du fait d’un certain nombre de facteurs. Les
résultats de l’enquête SARA de 2015 montrent que l’indice moyen de capacité opérationnelle générale
des services de soins est de 56%.

En considérant les différents scores, pour les CS, les éléments d’équipement ont le meilleur score
(81,3%) contre 39,3% pour les médicaments essentiels. L’indice de capacité opérationnelle des services
généraux varie entre 54,1% pour les CS à 84,7% pour les hôpitaux nationaux.

3. Hôpitaux des districts

L’hôpital de district assure la prestation des services de soins de santé primaires de 2​ème échelon en
assurant le Paquet Complémentaire d’Activités (PCA). Il sert de référence aux échelons plus bas du
système de santé. Ce paquet comprend : consultations de référence, prise en charge des urgences
médicochirurgicales et accouchements compliqués, hospitalisation des cas référés par le 1​er​échelon,
fonction diagnostique (laboratoire et imagerie médicale), système de référence/contre référence. A noter
que dans la plupart de ces hôpitaux des districts la mise en œuvre de PCA pose problème pour plusieurs
raisons : le manque d’infrastructures adéquates, l’insuffisance des ressources humaines en quantité et en
qualité, l’insuffisance d’équipements et l’insuffisance des services de diagnostic (laboratoire, imagerie,
etc.)

Selon l’enquête SARA (Service Availability and Readiness Assessment)7 de 2015, les équipements
essentiels et les éléments de précautions standards sont les composantes de capacités opérationnelles qui
présentent les scores moyens les plus élevés (81,8% et 77,7%). Les capacités de diagnostic et la
disponibilité des médicaments essentiels ont les plus faibles scores moyens avec respectivement 43,6% et
30,9%.
T​ableau 14​: Etat de fonctionnalité des hôpitaux des districts sanitaires en 2015.

Délégations Sanitaires District Sanitaire


Régionales Total Fonctionnel Gap
1. Batha 5 4 1
2. Wadi Fira 6 5 1
3. Borkou 2 2 0
4. Guéra 5 5 0

7
L’enquête SARA mesure un certain nombre d’indicateurs liés aux services de santé. Parmi ceux-ci on peut citer :
✔ La disponibilité des services de santé mesure la présence ou non des infrastructures sanitaires, du personnel de santé et de
l’utilisation des services. Ainsi, l’indice de disponibilité des services est mesuré sur base des trois sous-indices que sont l’indice
de la disponibilité de l’infrastructure sanitaire, l’indice de disponibilité du personnel et l’indice d’utilisation des services.
✔ La Capacité opérationnelle générale des services mesure la capacité des établissements de soins à fournir des services de base.
Elle s’apprécie par la disponibilité et le fonctionnement de certains éléments requis pour une bonne prestation des services de
santé. Les Indices et scores moyens de capacité opérationnelle générale des services : c’est une moyenne calculée sur la base
des scores des différents items que sont les éléments d’aménagements et de confort indispensable, les éléments
d’équipements essentiels, les éléments de précaution standard, les éléments de capacité de diagnostic et les médicaments
essentiels.

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5. Kanem 5 5 0
6. Lac 6 6 0
7. Logone Occidental 5 4 1
8. Logone Oriental 10 8 2
9. Ouaddaï 4 4 0
10. Salamat 3 3 0
11. Tandjilé 7 5 2
12. Chari Baguirmi 6 6 0
13. Hadjer Lamis 7 5 2
14. N’Djaména 14 4 10
15. Mayo Kebbi Est 10 7 3
16. Mayo Kebbi Ouest 9 8 1
17. Mandoul 8 6 2
18. Sila 4 4 0
19. Moyen Chari 8 5 3
20. Barh El Gazal 4 4 0
21. Ennedi Ouest 5 2 3
22. Ennedi Est 3 3 0
23. Tibesti 2 2 0
TCHAD 138 107 31
Source : DSIS 2015

L’hôpital de district est organisé en services de : consultation externe, bloc opératoire, salles
d’accouchement, laboratoire, imagerie, services d’hospitalisation et morgue. A cause de l’insuffisance
des ressources humaines et d’équipements, ces services ne sont pas tous opérationnels même si les
infrastructures sont disponibles dans la plupart des cas. Selon l’enquête SARA, le score moyen pour tous
les éléments traceurs de chirurgie de base est de 47%. Seulement 1% des établissements de santé
disposent de tous les éléments traceurs pour les services de chirurgie de base. Il est à noter que la prise en
charge des urgences chirurgicales est faible ; cela s’explique d’une part par l’insuffisance du plateau
technique et d’autre part par l’insuffisance de formation des jeunes médecins généralistes en chirurgie
de base. A ce problème s’ajoute la quasi absence des anesthésistes dans les hôpitaux de district.

En matière de transfusion sanguine, tous les établissements ne satisfont pas à tous les critères définis dans
le cadre de l’enquête SARA. Selon les types d’établissement le score moyen est de 66% pour les hôpitaux
nationaux et 57% pour les autres hôpitaux et cliniques. Le score est plus élevé en milieu urbain (57%)
qu’en milieu rural (41%). Le secteur privé réalise mieux que le secteur public les tests de compatibilité
(50% contre 31%), la sécurité d’approvisionnement de sang (59% contre 42%), et l’approvisionnement
suffisant en sang (82% contre 58%).

4. Soins de santé centrés sur la personne

Les soins de santé centrés sur la personne représentent une approche des soins qui fait délibérément des
individus, des familles et des communautés des acteurs et des bénéficiaires de systèmes de santé fiables,
capables de répondre humainement et globalement aux besoins et préférences des individus et des
communautés. La notion des soins de santé centrés sur la personne s’oppose à celle des soins de santé
centrés sur la maladie. Les soins de santé centrés sur la personne constituent un levier important pour
avancer vers la CSU. Leur mise en œuvre nécessite : (i) une plus grande autonomisation des personnes
desservies par le secteur de la santé, (i) une forte collaboration entre les usagers, les communautés et les
prestataires des services de santé, (iii) une plus grande collaboration entre les différents niveaux du
système de santé, (iv) des réformes visant à mettre en place des dispositifs de financement qui contribuent

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à défragmenter les services de santé. La notion des soins de santé centrés sur la personne est assez récente
n’est pas suffisamment partagées parmi les différents acteurs du système de santé. Le Tchad a entrepris
de faire un état des lieux de la question pour générer les données qui permettront de dégager des voies et
moyens pour avancer dans ce domaine.

5. Equité dans l’offre des soins de santé primaires

Le découpage sanitaire du pays a prévu l’implantation des services de santé dans toutes les régions.
Cependant, les critères de découpage n’ont pas tenu compte de certaines spécificités géographiques et
sociales. C’est pourquoi des disparités existent entre les régions notamment pour les zones d’accès
difficile, les insulaires et pour l’accès des nomades aux services. L’ampleur de ces disparités n’est pas
encore documentée. La problématique de l’offre des soins en milieu carcéral reste encore entière.

Pour permettre l’accès des services et des soins à toute la population, des mécanismes de financement et
stratégie ont été mis en place, notamment à travers la gratuité ciblée des soins aux femmes enceintes et
aux enfants de moins de 5 ans et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de santé nomade. Malgré
cela, l’accès aux services et des soins reste faible ; c’est pourquoi, le pays a opté pour la mise en œuvre de
deux nouvelles initiatives, à savoir : la politique de santé communautaire et la stratégie nationale de
couverture sanitaire universelle.

II.2.7.4. Offre des soins de santé de référence secondaire

L’hôpital régional (HR) est la structure de soins de troisième recours et constitue le niveau de référence
pour les hôpitaux de district (deuxième référence). Son plateau technique est supérieur à celui d’un
hôpital de district. L’hôpital régional est organisé en services spécialisés suivants : médecine, chirurgie y
compris le bloc opératoire, la gynéco-obstétrique, la pédiatrie, l’ophtalmologie, l’odontostomatologie,
l’ORL, l’imagerie, le laboratoire et la pharmacie. A ce jour, le pays compte six hôpitaux
régionaux disposant des infrastructures appropriées. Les 17 autres régions ne disposent pas d’un hôpital
régional avec des infrastructures, ni plateaux techniques nécessaires. Seulement quatre hôpitaux disposent
de tous les services spécialisés recommandés avec la présence des techniciens supérieurs. Les rares
médecins spécialistes (chirurgien, gynécologue, pédiatre) y compris les expatriés ne sont présents que
dans trois hôpitaux régionaux.

La capacité opérationnelle générale des services telle que évaluée dans l’enquête SARA est confondue à
celle des hôpitaux des districts (score de 56%).

II.2.7.5. Offre des services des services et soins de santé tertiaires

Le niveau tertiaire des soins comprend cinq hôpitaux nationaux tous situés à Ndjamena. Il s’agit de :
l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant (HME), l’hôpital
de la Renaissance, l’hôpital de l’amitié Tchad/Chine (HATC) et le Centre Hospitalo-universitaire (CHU)
le Bon Samaritain. Ils jouent le rôle d’hôpitaux universitaires et de centres de référence pour les hôpitaux
des régions. Leur capacité technique permet d’assurer la formation et la recherche médicale. La
disponibilité des services spécialisés varie d’un hôpital à l’autre et leur permet d’être complémentaires.
Selon l’enquête SARA, la capacité opérationnelle générale des services dans les hôpitaux nationaux
représente les scores de 93% pour les équipements, 85% de capacité de diagnostic, 84,5% des services
généraux et 100% des précautions standard.

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II.2.7.6. Organisation et offre des services de santé du secteur privé

Les services de prestations des soins du secteur privé sont composés des services de santé à but non
lucratif surtout confessionnels (centres de santé et hôpitaux) et des cliniques privées à but lucratif. Au
Tchad, on dénombre à ce jour 11 hôpitaux et 226 centres de santé privés confessionnels ; à cela
s’ajoutent, 24 cliniques, 66 cabinets médicaux et 109 cabinets des soins privés à but lucratif. Les services
de santé des armés disposent d’un réseau de formations sanitaires à Ndjamena et dans les provinces. Ces
formations sanitaires sont fréquentées par la population civile dont il faut tenir compte dans les
statistiques sanitaires et définir un partenariat avec le MSP. Mis à part le CHU Bon Samaritain, 8 sur les
11 hôpitaux privés ont le statut des hôpitaux de district. Les hôpitaux et les centres de santé privés
respectent le découpage sanitaire pour compléter la couverture sanitaire. Ainsi, ils offrent des services au
même titre que les formations sanitaires du secteur public. Il est à noter que ces formations sanitaires
offrent souvent des prestations de qualité meilleure. Mais, face à la conjoncture financière actuelle
défavorable, certains de ces hôpitaux éprouvent des difficultés car les ressources extérieures dont elles
bénéficient deviennent de plus en plus rares les obligeant à solliciter l’appui de l’Etat pour leur
fonctionnement.

II.2.7.7. Référence et contre référence

Le système de santé tel que défini dans la PNS est un système intégré, avec une interdépendance des trois
niveaux. Le centre de santé réfère les malades aux services des soins de l’hôpital de district à la
consultation ou à la maternité de référence grâce à une fiche de référence. L’hôpital de district adresse
aux médecins spécialistes des hôpitaux régionaux les malades dont l’état de santé le nécessite. Il en est de
même des hôpitaux régionaux qui orientent les malades au niveau des hôpitaux nationaux. Après sa prise
en charge, le patient référé peut être réorienté avec une fiche de contre référence pour la continuité des
soins au service d’origine. Ce système de référence et de contre référence garantit la disponibilité de
l’information sur le malade tout le long de la chaine de soins. Il arrive que des références ne soient pas
pertinentes et de ce fait, elles peuvent entrainer un dysfonctionnement à différents niveaux. Aussi, il est
constaté que la contre- référence entre ces niveaux ne se fait pas comme recommandé.

La fonctionnalité de la référence/contre référence repose sur le respect des différents niveaux de soins.
Au niveau des villes et en particulier à N’Djamena, les relations entre les différents niveaux de soins ne
sont pas toujours respectées par les patients.

Depuis 2011, des progrès notables ont été enregistrés pour rendre opérationnel ce système de référence et
de contre-référence. En effet, le gouvernement a doté tous les hôpitaux et même certains centres de santé
éloignés des ambulances. Cependant, certains problèmes persistent telles que la maintenance de la
logistique, la prise en charge des chauffeurs et la dotation en carburant, etc.

II.2.7.8. Services de santé de la reproduction

1. Services de Planification Familiale

L’utilisation des services de planification familiale reste faible car le taux d’utilisation des méthodes de
contraception moderne est de 5% en 2014 (EDS-MICS 2014-2015)..
Sur la base des résultats de l’enquête SARA, 80% des structures sanitaires du 1​er niveau (CS), 76% des
services de 2​e niveau (hôpitaux de district, hôpitaux régionaux et cliniques) et 40% des hôpitaux
nationaux offrent les services de planification familiale. Les formations sanitaires de la zone urbaine
(89%) offrent plus de services de PF que celles de la zone rurale (78%) où se trouvent plus de 80% de la
population. Environ une structure privée sur deux, pratique la PF soit (47%).

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Les méthodes offertes par le plus grand nombre de structures sont la contraception injectable (70%), le
préservatif masculin (69%), les pilules contraceptives orales combinées (66%), et les pilules
contraceptives progestatives (57%). Le dispositif intra-utérin (DIU) et le préservatif féminin sont offerts
par un peu plus d’une formation sanitaire sur trois (34%).

En se référant aux six éléments traceurs de l’enquête SARA, plus de 70% d’établissements de santé
disposent de tous les éléments. En général, les établissements de santé ont 5 des 6 éléments traceurs pour
la planification familiale, soit un score de disponibilité globale de 83%.

De manière spécifique, il ressort que plus de 90% des établissements de santé disposent de contraceptifs
injectables, plus de 86% de tensiomètre, de préservatifs masculins, de pilules contraceptives orales
combinées. La plus faible capacité est enregistrée dans la formation en PF des agents de santé au niveau
des agents formés à la PF. En effet, seulement 78% des formations sanitaires disposent d’agents formés à
la PF et 70% disposent des directives pour la PF. Ce qui corrobore l’insuffisance relevée dans le rapport
de l’évaluation des besoins en SONU (2011).

2. Soins prénatals recentrés

Selon les normes en matière de politique de santé de la reproduction, les soins prénatals se focalisent sur
l’assurance, le soutien et le maintien du bien-être maternel tout au long d’une grossesse et d’un
accouchement. L’OMS recommande au moins 4 visites prénatales au cours de la grossesse. En 2015,
492506 nouvelles inscrites, ont été enregistrées par les centres de santé.

L’enquête SARA révèle que les services de soins prénatals sont offerts dans plus de 96% des structures
sanitaires. Les quatre éléments traceurs utilisés sont disponibles dans plus de 90% des établissements. Par
type d’établissement 98% des centres de santé offrent des services de soins prénatals contre 63% des
structures de 2ème niveau. Cette proportion est de 98% pour les structures de la zone rurale contre 87%
pour celles de la zone urbaine.

Les résultats de l’enquête permettent de constater que peu d’établissements de santé (1%) disposent de
tous les éléments indispensables pour les soins prénatals. On note une insuffisance d’agents formés en
soins prénatals (47%) ; seulement 46% des structures sanitaires disposent des directives en soins
prénatals. Ces données posent un sérieux problème de la qualité des soins prénatals offerts dans les
différentes formations sanitaires.

3. Services de prévention et de transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant

La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME) est un domaine prioritaire de la


lutte contre l’infection à VIH/SIDA au Tchad. Son objectif est de réduire la transmission de
l’infection à VIH de la mère à l’enfant qui est susceptible de se faire pendant la grossesse, le travail et
l’accouchement mais aussi au cours de l’allaitement maternel.

Les stratégies proposées pour réduire la propagation du VIH/SIDA au Tchad visent à intégrer
progressivement les activités de Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME) dans le paquet
minimum d’activités (PMA) et le Paquet Complémentaire d’Activités (PCA) des formations

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sanitaires : maternités et centres de santé, lors des consultations prénatales (CPN), des accouchements
assistés, des consultations post natales et des consultations des nourrissons. Selon l’enquête SARA,
globalement, 58% des établissements offrent des services de PTME. Les services de conseil et le
dépistage pour les femmes enceintes séropositives et de dépistage VIH aux enfants nés des mères
séropositives sont offerts respectivement dans 57% et 49% des établissements sanitaires. Le service
de conseil sur la planification familiale aux femmes enceintes séropositives n’est offert que par 42%
des établissements sanitaires. La prophylaxie ARV pour femmes enceintes séropositives est offerte
dans 28% des établissements sanitaires et la prophylaxie ARV aux nourrissons nés des mères
séropositives dans 22% des formations sanitaires.

En ce qui concerne la capacité opérationnelle de services PTME, 48% des établissements disposent des
directives et 76% du personnel formé sur ces directives PTME alors que 41% de personnel est formés
sur les directives alimentation nourrisson/jeune enfant. L’offre de diagnostic du VIH est de 80%. Les
sirops ne sont disponibles que dans 12% des établissements et la prophylaxie ARV chez la femme
enceinte est disponible seulement dans 16% des cas. Le DBS pour nouveau-né séropositif n’est
disponible que dans 5% des établissements.

Seulement 1% des établissements sanitaires qui offrent le service PTME disposent de l’ensemble des
éléments traceurs et chaque établissement dispose d’au moins 4 éléments, soit un score moyen de
41%. Comme conséquence, seules 42% de femmes enceintes séropositives sont sous protocole
PTME et 12 % des enfants nés de mère séropositive bénéficiant de soins pédiatrique pour prévenir la
transmission du VIH.

4. Soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base

L’enquête sur la disponibilité des Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence(SONU) en 2011 a relevé
qu’aucune des 23 régions n’a atteint le nombre requis de formations sanitaires offrant des SONU.
Lorsqu’une structure sanitaire, en l’occurrence un centre de santé (CS) dispose et fournit les sept
fonctions énumérées ci-dessous, elle est dite structure SONU de base ou SONUB. Ces fonctions sont
: i) administration parentérale d’antibiotiques, ii) administration parentérale d'ocytociques, iii)
administration parentérale d'anticonvulsivant, iv) accouchement assisté par voie basse, v) extraction
manuelle du placenta, vi) évacuation des produits résiduels ou débris ovulaires et vii) réanimation
néonatale.

Selon l’enquête SARA 2015, cinq des sept fonctions constituant les SONUB sont exécutées par plus de
80% des structures sanitaires ; 92% des établissements de soins offrent un service d’accouchement
assisté par voie basse ; l’évacuation utérine après accouchement est de 91% l’extraction manuelle du
placenta est de 91% et la réanimation néonatale de84%. L’administration
parentérale d’ocytociques est pratiquée par 64% contre seulement 26% pour l’administration parentérale
d’anticonvulsivants. 19% des établissements réalisent à la fois les sept fonctions SONUB. En milieu
rural l’offre de service d’accouchement est plus élevée (95%) qu’en milieu urbain (80%) par rapport
au nombre de service de santé.

5. Soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets

Les soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets (SONUC) prennent en compte, en plus des sept
fonctions des SONUB, la transfusion sanguine et les césariennes pour un total de neuf fonctions. Pour
l’analyse de la capacité opérationnelle des services, les groupes d’éléments traceurs suivant ont été
pris en compte : i) Personnel et directives ; ii) Equipements et, iii) Médicaments et produits.

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Selon les résultats de l’enquête SARA 2015, 92 % des hôpitaux disposent de personnel formé en
chirurgie et 74% en anesthésie. On manque toutefois des directives SONUC au niveau des
établissements (62%). Par rapport aux équipements moins de 27% des établissements ont la capacité
de prendre en charge les prématurés. On note également une faible disponibilité en équipement
d’anesthésie (20%). Seuls 47% des établissements utilisent du sang sécurisé.

Le score moyen est de 60% (chaque établissement dispose de 12 à 13 éléments traceurs). Ainsi, 60% des
hôpitaux de 2​ème et 3​e niveau (hôpitaux de district, hôpitaux régionaux et nationaux) assurent à la fois
la césarienne et la transfusion sanguine. Les cliniques réalisant la césarienne représentent 6% et la
transfusion sanguine 8%.

6. Prise en charge des fistules obstétricales

La fistule obstétricale qui est l’une des formes les plus sévères de la morbidité maternelle touche toutes
les régions du Tchad. La problématique de la fistule va au-delà des aspects sanitaires car la plupart
des victimes de la fistule obstétricale vivent un drame social. La proportion de femmes déclarant
souffrir ou avoir souffert d'une fistule est de 2,1% selon l’EDS-MICS 2014-2015.

La prise en charge des cas de fistule obstétricale a tout d’abord démarré à travers une Unité fonctionnelle
au sein de l’hôpital de la Liberté, ensuite le Centre national de Santé de la Reproduction et de Prise en
Charge des Fistules a pris la relève de la prise en charge de fistule obstétricale. Elle se fait à ce jour
de façon continue au Centre National de Traitement de Fistule de Ndjamena et à l’Antenne de prise
en charge de Fistule de l’hôpital régional d’Abéché. En plus de la prise en charge de routine, des
campagnes sont organisées dans les antennes Sarh, Mongo, Moundou et Mao. Le nombre

7. Transfusion sanguine

Le rôle de la transfusion dans des circonstances pathologiques mettant en jeu le pronostic vital, ainsi que
dans l’amélioration de la qualité de vie au cours des maladies chroniques n’est plus à démontrer.
Cependant au Tchad, la transfusion sanguine encore à l’état embryonnaire puisqu’elle n’est pas
efficiente et présente encore des risques de transmission de maladies infectieuses. Et les efforts faits
par le gouvernement pour doter notre pays de grands hôpitaux modernes, n’a pas fondamentalement
impacté son statut. En principe l’implantation des hôpitaux régionaux et/ou de références devraient
s’accompagner également de la construction des Centres de t Transfusions et/ou Banque de Sang
adaptés et modernes pour répondre aux exigences quantitatives et qualitatives des besoins en sang et
ses dérivés, à la hauteur des pathologies spécifiques et de plus en plus complexes, dont la prise en
charge adéquate se fait de plus en plus dans nos nouveaux hôpitaux.

8. Services de la vaccination

La politique nationale de vaccination a pour objectif de développer des stratégies visant à mettre en
œuvre des activités pour la réduction de la morbidité et de la mortalité liées aux maladies évitables
par la vaccination. Il s’agit plus spécifiquement de l’amélioration des taux de couverture en VPO 3,
PENTA 3, VAR, VAT 2+ et BCG qui sont les antigènes traceurs.

L’offre des services de vaccination de l’enfant est assurée par 91% des formations sanitaires. Le PEV
étant inclus essentiellement dans la liste des activités couvertes par la gratuité, il est offert par 96%
des CS contre 23% des structures du 2e niveau. Par rapport à l’instance gestionnaire, l’offre est plus
élevée dans les services publics que privés (92% contre 85%). L’offre des services de vaccination est
de 95% en milieu rural contre 74% en milieu urbain.

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La capacité opérationnelle des établissements de santé à fournir des services de vaccination des enfants et
des femmes enceintes a été évaluée en fonction de la disponibilité des 14 éléments traceurs suivants
en 3 groupes : personnel et directives, équipement, médicaments et produits​. ​Concernant la
disponibilité de ces éléments traceurs dans les établissements qui offrent des services de vaccination
des enfants et des femmes enceintes, la proportion des formations sanitaires ayant tous les éléments
est de 48%. Généralement, elles disposent de 12 des 14 éléments, soit une disponibilité moyenne de
94%. On note une faible disponibilité en source d’énergie (68%), en réfrigérateur (66%) et en agents
formés au PEV (70%). La disponibilité en vaccin varie entre 78% et 84%. En pratique certains CS
situés à proximité des DS prennent les vaccins directement au DS et les ramènent en fin de journée.

L’utilisation de ses services demeure très faible car seulement 25% des enfants de 11 mois sont
complètement vaccinés8 au Tchad.

9. Services de santé de l’enfant : soins préventifs et curatifs

Les soins préventifs et curatifs font référence aux soins qui sont offerts gratuitement aux enfants de moins
de 5 ans et qui permettent de leur assurer une bonne croissance. Le diagnostic et la prise en charge
des maladies de l'enfance devraient être faits dans tous les établissements de santé alors que la
surveillance de la croissance de l’enfant se fait exclusivement dans les CS. L’offre des services de
soins préventifs et curatifs pour les enfants de moins de 5 ans est disponible dans 97% des formations
sanitaires. La surveillance de la croissance de l’enfant est assurée par 73% d’établissements selon
l’enquête SARA. Les services de soins préventifs et curatifs sont offerts par 99% des CS et 75% des
hôpitaux. L’offre est plus élevée dans les établissements publics (98% contre 95%) et en milieu rural
(99% contre 91%).

Parmi les établissements de santé, 22% disposent d’agents formés à la surveillance de la croissance des
enfants et 36% en PCIME. Cela dénote de la non-maîtrise de la surveillance de la croissance de
l’enfant pour laquelle les matériels nécessaires à l’activité ne sont pas disponibles partout. Moins de
1% des formations sanitaires disposent de tous les éléments et en moyenne, elles disposent d’environ
10 à 11 des 19 éléments traceurs soit un score moyen de disponibilité global de 56%. Par ailleurs, le
score moyen pour l’ensemble des établissements est de 56%. On ne note pas de différence entre le
public et le privé. Entre le milieu rural et le milieu urbain, la différence n’est pas significative (55%
contre 58%).

10. Services de santé de l’adolescent

Les services de santé de l’adolescent sont un ensemble de services offerts aux personnes âgées de 10 à 19
ans. Il s’agit de la santé génésique des adolescents qui est prise en charge par le programme de la
santé de la reproduction et de la médecine scolaire, universitaire et sportive.
Selon l’enquête SARA, les services de santé de l’adolescent sont offerts par 96% des établissements. De
façon spécifique, 58% des structures offrent les préservatifs, moins de 40% les contraceptifs oraux
combinés et 13% le Traitement anti rétroviral (TARV). L’offre de service de santé de l’adolescent est
plus forte dans les CS (99%) que dans les hôpitaux (61%). L’offre est plus élevée en milieu rural
(99%) qu’urbain (86%) ; plus forte dans le public que le privé (97% contre 91%). La capacité
opérationnelle des services de santé de l’adolescent est très faible car très peu de personnel est formé
(entre 26% et 37%) dans les différents domaines. Seulement 52% des établissements font le
diagnostic du VIH. Le préservatif masculin est disponible dans 76% des établissements. 3% des
établissements disposent de tous les éléments traceurs. Chaque structure possède entre 2 et 3 éléments
soit un score moyen de 41%.

8
EDS-MICS 2014-2015

MSP​ - ​Plan National de Développement Sanitaire : PNDS3 2018-2021 - Tchad


11. Services de santé des personnes âgées

Le système de santé ne dispose pas, pour ce sous-groupe de populations, d'un programme spécifique. Il
serait souhaitable d’envisager pour la période du présent plan le développement des politiques et
stratégies permettant d’assurer la prise en charge des personnes âgées qui représentent 4,5 % de la
population totale.

II.2.7.9. Lutte contre la maladie

1. Lutte contre les maladies transmissibles

a. Lutte contre le paludisme

Le paludisme constitue de loin la première cause de morbidité et de mortalité tant au niveau des CS que
des hôpitaux. Selon le rapport PNLP 2015, le paludisme représente 34% de motifs de
consultations, 30% d’hospitalisations et 35% de décès dans les formations sanitaires. Toutes les
tranches d’âges sont touchées par cette pathologie. La répartition des cas confirmés par tranche
d’âges est la suivante : (i) 15,2 % chez les nourrissons de 0-11 mois, (ii) 33,1% chez les enfants
de 1 à 4 ans, (iii) 18.9% chez les sujets de 5 à 14 ans (iv) 32,8% chez les personnes âgées de 15
ans et plus. Le paludisme constitue aussi la première cause indirecte de mortalité maternelle car
9.1% des cas est observée au sein de ce groupe qui constituent 5,51% de la population nationale. ,
.

Mais ce taux reste sous-estimé car la plupart de cas sont traités en dehors des formations sanitaires et
beaucoup d’enfants meurent à domicile. Le programme national de lutte contre le
paludisme(PNLP) se fixe comme objectif de réduire de moitié la mortalité et la morbidité
imputables au paludisme particulièrement chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes
enceintes. Pour atteindre cet objectif, les principaux axes stratégiques retenus sont les suivants :
(i) la prévention, (ii) la prise en charge et, (iii) le renforcement/ amélioration des interventions
d’appui à la gestion du programme

Le paludisme est diagnostiqué et traité dans toutes les formations publiques et privées tant en milieu
urbain que rural. Le diagnostic du paludisme est basé sur le test rapide de diagnostic (93%) ou les
symptômes (90%). De même, 96% des établissements de santé sont en mesure de faire la
confirmation du paludisme (test de dépistage rapide ou goutte épaisse). Le test de diagnostic
rapide (TDR) est disponible de manière indistincte dans plus de 94% des formations sanitaires. La
microscopie n’est pratiquée que dans 21% des services. 17.6% des enfants de moins de 5 ans ont
reçu des antipaludiques le jour même où le jour suivant le début de la fièvre. Le traitement
préventif intermittent chez la femme enceinte est offert dans 87% des formations sanitaires mais
seulement 8% des femmes enceintes ont reçu au moins 3 doses de TPI durant leur grossesse.

La chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS) est réalisée dans 22 districts sanitaires avec une
couverture de plus de 100% en 2016. Le traitement préventif intermittent a permis de couvrir avec
deux doses 54,31% de femmes enceintes au lieu de quatre doses attendues au cours des CPN. Les
activités de pulvérisation intra domiciliaire n’ont pas été réalisées.

Concernant la prévention du paludisme par l’utilisation des moustiquaires imprégnées, le rapport


EDS-MICS 2014-2015 montre que 42,5% des ménages disposent d’une moustiquaire imprégnée
à longue durée d’action (MILDA) pour deux personnes et que 45,6% et 34,7% respectivement des
enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes ont dormi sous MILDA la veille de l’enquête.

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b. Lutte contre la Tuberculose

La tuberculose reste un problème de santé publique au Tchad avec une prévalence estimée à 209 cas
pour 100 000 habitants et une incidence de 151 pour 100 000 habitants (rapport OMS 2013) soit
un nombre attendu de 20 492 cas de tuberculose en 2015.

La lutte antituberculeuse est intégrée à différents niveaux de la pyramide sanitaire. Tous les hôpitaux
fonctionnels assurent le dépistage et la prise en charge des cas de la tuberculose. Il faut noter
qu’au 1​er niveau, les activités de lutte antituberculeuse se résument à l’identification des cas de
toux de plus de 15 jours et à leur orientation vers les hôpitaux. De plus en plus les
responsables des CS font le suivi des malades en phase ambulatoire. La confirmation du
diagnostic et la prescription des antituberculeux sont strictement réservés aux hôpitaux. Le
diagnostic basé sur la radiographie est peu disponible (3%). Le test rapide Gene Xpert utilisé dans
la plupart des cas pour le diagnostic de la tuberculose multi-résistante est disponible actuellement
dans six régions (N’Djamèna, Bongor, Moundou, Sarh, Amtiman et Abéché). La couverture en
appareil Gene Xpert va progressivement s’étendre à tous les hôpitaux des chefs-lieux des régions.
En raison du faible plateau technique, le laboratoire National de Référence des Mycobactéries
(LNR) du PNT n’est pas à mesure de réaliser les activités de culture des mycobactéries et de test
de sensibilité des mycobactéries aux antituberculeux de 1​ère et 2ème ligne. Il est à noter qu’une
stratégie de décentralisation de diagnostic et prise en charge de la tuberculose est en cours de mise
en œuvre à titre pilote dans 30 centres de santé confessionnels et 112 centres de santé publique.

En 2015, 12 026 nouveaux cas de tuberculose toutes formes confondues ont été notifiés sur environ
20 000 cas estimés par l’OMS soit 60% du taux de dépistage (objectif : au moins 70%). Le taux
du succès de traitement chez les nouveaux cas de tuberculose est de 74% (8205/11052 x 100)
(objectif : 85%) et 17% des patients tuberculeux mis sous traitement sont des perdus de vue
(objectif : moins de 10%). La capacité de diagnostic de la tuberculose chez l’enfant est faible et la
prise en charge de la tuberculose multi résistante est à ses débuts. L’implication de la
communauté dans la lutte antituberculeuse est insuffisante. Toutefois, le recrutement des relais
communautaires pour l’orientation des suspects de la tuberculose et le suivi des patients
tuberculeux tant dans la population générale que chez les nomades est en cours d’exécution à
travers l’ONG nationale « BASE ».

Le Tchad compte parmi les pays où la charge de la double infection TB/VIH est élevée. Selon le rapport
de l’OMS de 2014, l’incidence de la coïnfection TB/VIH est estimée à 33 cas pour 100 000
habitants et 11 cas de décès pour 100 000 habitants sont attribuables à la coïnfection TB/VIH.

La recherche de l’infection par le VIH parmi les patients tuberculeux s’est améliorée progressivement
pendant les trois dernières années. La proportion des cas de coïnfection TB/VIH détectés parmi
les patients tuberculeux est restée stable. Depuis ces dernières années, le nombre de patients
tuberculeux dépistés dans les centres de dépistage et de traitement (CDT) pour le VIH est
croissant.

La prise en charge de la coïnfection TB/VIH parmi les tuberculeux au Tchad en 2015 montre que sur
12026 cas de TB notifiés, 7919 cas sont testés pour le VIH ; Le taux de dépistage du VIH chez
les tuberculeux est de 65% (7919/12026) (objectif : au moins 90%). Parmi les patients
tuberculeux testés pour le VIH, 1752 sont positifs soit 22,12%.

c. Lutte contre le VIH/SIDA

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La prévalence du VIH/SIDA qui était de 3,3 % en 2005 (EDST1), est passée à 2,5% en fin 2013
(estimation ONUSIDA) pour atteindre 1,6% en 2014-2015 (Réf : EDST MICS 2014-2015).

La pandémie du SIDA est de type évolutif et généralisé marqué principalement par la persistance des
comportements à risque, de l’accès limité aux soins et aux services de prévention, du taux élevé
d‘analphabétisme, de la pauvreté, de la persistance des pesanteurs socio culturelles, etc. Selon les
estimations de l’ONUSIDA en 2012, le nombre de personnes vivant avec le VIH est estimé
à 210 000 personnes et 88 047 ont besoin de traitement anti rétroviral. L’effectivité de la gratuité
de la prise en charge (ARV, Ios, examens biologiques) a été instaurée depuis 2007. Le nombre de
sites de PEC qui était de 10 avant la gratuité est passé à 86 en 2015 pour atteindre 90 en 2016.
109 centres de dépistage volontaire (CDV) sont fonctionnels en 2015.

Le nombre de PVVIH sous ARV qui était de 7215 en 2007 est passé à 44 207 selon l’Etude sur la
réactualisation exhaustive de la file active des personnes vivant avec le VIH sous traitement ARV
en décembre 2016.

L’offre de service de conseil et dépistage du VIH est disponible dans 56% des établissements de santé.
Tous les HN (100%) et 89% des autres hôpitaux (HR, HD et Cliniques) offrent le service de
conseil et dépistage du VIH. Sur l’ensemble des CS, 54% font le conseil et le dépistage du VIH.
Les possibilités d’offre de service des établissements publics et privés sont quasiment les mêmes
(56% et 57%). L’offre de service de conseil et dépistage varie en fonction du milieu de résidence
soit 77% en milieu urbain contre 51% en milieu rural. Le score moyen de capacité opérationnelle
est de 73% pour l’ensemble des établissements. Il est de 80% pour les hôpitaux et 72% pour les
CS. Ce score moyen est approximativement le même pour les établissements publics et privés soit
respectivement 73% et 70%.

2. Lutte contre les maladies non transmissibles

La situation épidémiologique des Maladies Non Transmissibles (MNT) n’est pas encore bien documentée
et donc peu élucidée. L’annuaire des statistiques sanitaires du pays fait ressortir chaque année des cas
de diabète, des maladies cardio-vasculaires, des cancers et des pathologies chroniques respiratoires
dans nos structures hospitalières. On constate que les maladies non transmissibles (pathologies
cardiovasculaires, rhumatismes, diabète, cancers, insuffisances respiratoires, drépanocytose,
affections psychiatriques etc.) deviennent préoccupantes par leur fréquence et leur gravité croissante.
Les facteurs favorisant la recrudescence des MNT sont notamment le tabac, l’alcool, l’alimentation
non équilibrée, l’inactivité physique, le stress et l’obésité. Ces facteurs de risque, toutefois pas si
rependu au Tchad, jouent un rôle important dans l’émergence de ces maladies​.

Une enquête menée dans la ville de N’Djaména en octobre 2008 a montré que 31,7% de la population
adulte présentent au moins trois facteurs de risque de développer une MNT.

Tableau15​: Indicateurs des facteurs de risques comportementaux

Facteurs de risques chez les adultes au Tchad Hommes Femmes Total


Fumeur du tabac (%). 20,2% 1,2% 11.2%
Pourcentage des adultes qui consomment de l'alcool actuellement 22,6% 10.6% 17%
(ceux qui ont bu de l'alcool au cours des 30 derniers jours)

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Pourcentage des adultes ne pratiquant aucune activité physique 61.2% 87.3% 74,0%
intense
Adultes qui consomment moins de 5 portions de fruits et légumes 88.5% 80.3% 84,8 %
par jour (%)
Adultes ayant une tension artérielle élevée (PAS ≥160 et/ou PAD 8,3 12,7 10,2 %
≥100 mm Hg ou actuellement sous traitement médical pour
tension artérielle élevée) %
Pourcentage des adultes atteints de surcharge pondérale ou 29,9% 43,7% 36 ,3%
d’obésité (IMC 25 Kg/m​2​)
Source : OMS, Enquête STEPS 2008 Tchad.

Face à ces situations, un certain nombre de mesures visant à combattre les maladies non transmissibles
(MNT) ont été prises notamment : la ratification de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte
anti-tabac (CCLAT) en 2006 et l’adoption par l’Assemblée nationale de la Loi antitabac
N°10/PR/10, promulguée le 10 juin 2010. Cependant, les textes d’application de cette loi ne sont
pas encore tous disponibles. La loi 22 ​portant réglementation et contrôle des stupéfiants,
promulguée en 1995 qui tarde encore à connaître un début d’exécution faute de décrets
d’application. Un projet de loi en 2013 sur l’alcoolisme est en ce moment dans le circuit
d’adoption.

De manière globale, une Direction des Maladies Transmissibles et non Transmissibles est en charge de la
lutte avec l’élaboration en cours d’une stratégie nationale de prise en charge des MNT. La prise
en charge des maladies non transmissibles est intégrée dans les paquets de services aux différents
niveaux de la pyramide sanitaire. Les structures sanitaires de premier niveau ne sont pas adaptées
pour prendre en charge ces affections (et celles de 2 et 3 niveau ?)

a. Lutte contre les maladies cardiovasculaires

Entre 2011 et 2015, le nombre de cas d’HTA enregistrés dans les formations sanitaires est passé de 1 138
à 5 756.Pour la même période le nombre d’AVC a progressé de 55 en 2011 à 735 en 2015. Alors
que le nombre d’HTA a pratiquement doublé en 3 ans, celui des AVC a plus que triplé.

Très peu de services spécialisés existent pour la prise en charge des cas des maladies cardiovasculaires.
Le pourcentage de structures disposant des directives et du personnel qualifié n’est pas élevé :
60% et 40% pour les hôpitaux nationaux et 35% et 18% pour les autres. Au niveau des CS, aucun
ne dispose de personnel formé sur le dépistage et le traitement des maladies cardiovasculaires
(MCV). Les médicaments sont peu disponibles, en particulier l’oxygène (disponible dans 82%
des autres hôpitaux).

Le score moyen de 33% pour les CS est dû à la disponibilité des équipements standards pour tous les
services. Seuls 20% des hôpitaux nationaux et 3% des autres hôpitaux disposent de l’ensemble
des éléments traceurs. Ce qui confirme la faible capacité de prise en charges de MCV dans les
formations sanitaires. Les structures urbaines sont favorisées par rapport à celles rurales (43%
contre 35%). Même les services de réadaptation fonctionnelle pour la prise en charge des
séquelles (hémiplégie, paralysie faciale etc.) ne sont pas assez développés.

b. Lutte contre le diabète

La prévalence du diabète au Tchad est de 12,9% chez les personnes de plus de 55 ans en milieu urbain
(Health and Sci. Vol 16 (3) (July – August - September 2015). En 2011, 254 nouveaux cas de
diabète ont été diagnostiqués au niveau des hôpitaux de district, 242 cas en 2012 et 448 cas en

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2013, 851 cas en 2014 et 2759 cas en 2015. Entre 2011 et 2015 le nombre de cas a été ainsi
multiplié pratiquement par 10.

Un programme de lutte contre le diabète a été créé en 2013 mais il n’est pas encore opérationnel.
Les hôpitaux nationaux (HN) offrent tous un service de diagnostic et de prise en charge du diabète, mais
seuls 79% des hôpitaux régionaux et de district et cliniques sont à mesure de diagnostiquer le
diabète et d’en assurer une prise en charge. Il n‘y a pas de différence entre les établissements
publics et privés quant à l’offre de service.

Au niveau national, 51% des établissements de santé offrent des services de diagnostic et / ou de prise en
charge du diabète. Pour la capacité de prise en charge, seuls 5% des structures disposent des
instructions et seulement 3% du personnel est formé à la prise en charge du diabète. Peu
d’établissements (moins de 8%) disposent des antidiabétiques oraux. Le score moyen est de 38%,
ce qui revient à 4 à 5 éléments traceurs en moyenne par établissement.

c. Lutte contre les maladies respiratoires chroniques

Les données sur les maladies respiratoires chroniques (MRC) ne sont pas spécifiquement documentées.
Elles sont confondues avec toutes les pathologies respiratoires. Les MRC sont prises en charge à
tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Pour certaines maladies comme l’asthme, il existe un
schéma thérapeutique standard au niveau des CS qui prévoit la référence des patients au niveau
des hôpitaux après une première prise en charge par l’infirmier. Cependant, il n’existe pas au
niveau national un programme spécifique qui définit une liste des équipements standards et des
médicaments spécifiques pour la prise en charge de ces maladies aux différents niveaux du
système des soins. Au niveau national, 52% des établissements de santé offrent des services de
diagnostic et / ou de prise en charge des maladies respiratoires chroniques.

d. Lutte contre les cancers

Le Tchad ne dispose pas encore d’un registre de cancer pour générer des données précises sur cette
pathologie. Cependant, selon l’étude réalisée par CIRC en 2012, la situation des cancers au Tchad
se présente comme suit : 6078 nouveaux cas de cancers (soit 3646 chez les femmes et 2432 chez
les hommes) et 4034 décès (soit 2 637 chez les femmes et 1397 chez les hommes). Selon ces
données, le taux de létalité de cancer au Tchad est de 66,37%, ce qui explique la gravité de cette
maladie.

Devant l’ampleur de ce fléau, un Programme National de lutte contre les cancers est mis en place en
2014. Celui-ci a élaboré un plan de lutte contre les cancers qui a été adopté en décembre 2016.
Cependant, certains établissements publics et privés effectuent quelques activités de diagnostic et
de traitement de cancers. Les associations de lutte contre les cancers également œuvrent en
sensibilisant et encourageant le dépistage à travers des séances de dépistage de masse de cancer
du col de l’utérus et du sein.

Un projet de détection précoce des cancers a démarré en 2016 dans les structures hospitalières publiques
qui impliquent les trois hôpitaux nationaux, à savoir : HME, HGRN et HATC avec la formation
en cancérologie des médecins, une unité de prise en charge pédiatrique et le renforcement des
unités d’anatomo - pathologie et des équipements en imagerie.
Pour ce qui concerne le diagnostic et la prise en charge du cancer du col, moins de 3% des établissements
offrent cette prestation. Par contre, aucune structure de prise en charge thérapeutique du cancer
pédiatrique et de l’adulte n’existe dans nos structures hospitalières. Il en est de même pour les soins
palliatifs.

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e. Lutte contre les accidents de circulation et leurs conséquences

Les accidents de la voie publique à travers le pays impliquent les motos et les véhicules à quatre roues.
L’OMS a déclaré la décennie 2011-2020années de sécurité routière. Les données disponibles
concernent les mois de mars 2014 et 2015 et impliquent les blessés en motos sans casques admis à
l’Hôpital Général de Référence Nationale et l’hôpital de l’Amitié Tchad-Chine. Il montre que 80%
des accidents des voies publiques impliquent des motos et 100% des décédés sont sans casques et
font suite à des traumatismes crâniens. 80% des victimes sont des adolescents et des jeunes.

3. Lutte contre les maladies tropicales négligées

Les maladies tropicales négligées (MTN) constituent toujours un problème de santé publique au Tchad
car elles sont invalidantes et ont des impacts socio-économiques négatifs sur les populations. Les
MTN (répertoriées par l’OMS) à l’état endémique au Tchad sont : l’onchocercose, la filariose
lymphatique, les géo helminthiases, les schistosomiases, le trachome, la lèpre, la dracunculose, la
Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) et la leishmaniose. Les cinq premières peuvent bénéficier
d’une chimioprophylaxie de masse qui, administrée annuellement, réduit considérablement leur
charge de morbidité. Les autres MTN sont traitées au cas par cas.

Le Tchad organise des actions de lutte contre l’onchocercose, les schistosomiases, les géo-helminthiases,
la lèpre, le trachome, la dracunculose et la trypanosomiase humaine africaine. Par contre les autres
pathologies endémiques n’ont pas de cartographies établies (leishmaniose, dengue).

La prévalence des schistosomiases intestinales varie de 0 à 30, 4% dans les différents districts. Seuls deux
districts présentent des prévalences au-dessus de 10% (Goré à 14% et Sarh à 30,4%). Les
schistosomiases urinaires, à l’opposé de celles intestinales semblent constituer un réel problème de
santé publique au Tchad car la prévalence atteint 80,4% dans les districts endémiques. Les
prévalences des helminthiases transmissibles par le sol varient de 0 à 18%.

Pour accorder plus de considération et d’attention à ces maladies, le MSP a élaboré un plan directeur de
lutte couvrant la période 2017-2021. Pour l’onchocercose, des résultats très satisfaisants des
évaluations épidémiologiques et entomologiques prouvent que le pays est en phase de pré
élimination. Aussi, le Tchad a atteint le seuil d’élimination de la lèpre (au niveau national, le taux de
détection est de 0,3 cas pour 100 000 habitants) en tant que problème de santé publique, mais la
répartition des cas est très variable d’une région à une autre.

4. Soins ré-éducationnels : Soins de réadaptation fonctionnelle (appareillage orthopédique,


rééducation fonctionnelle et kinésithérapie).

La réadaptation fonctionnelle est composée de diverses disciplines médicales et paramédicales (médecine


physique réadaptation, kinésithérapie, orthophonie, ergothérapie, appareillage orthopédique). Elle
s'adresse aux personnes atteintes d'incapacité fonctionnelle suite à une maladie, un accident de voix
publiques ou domestique ou un accident cardio-vasculaire (AVC), qui prennent de l’ampleur et
constituent une des principales raisons des évacuations sanitaires à l’étranger.
Le secteur de la réadaptation fonctionnelle est encore très peu développé au Tchad. Le Centre National
d’Appareillage et de Rééducation (CNAR) prend en charge des personnes en situation d’handicap
physique.
Certains services sont sous tutelle du MSP : ce sont le service de rééducation de l‘Hôpital Général de
Référence National et le service de rééducation fonctionnelle de l‘Hôpital de l‘Amitié
Tchado-Chinoise, le service de rééducation fonctionnelle des hôpitaux de Bongor, de Moundou, de

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Sarh et de Mongo. D’autres services sont sous tutelle des confessions religieuses et des privées. Il
s’agit du Centre d'Appareillage et de Rééducation de Kabalaye (CARK) N'Djamena, du Centre des
Handicapés de Moundou, du centre des handicapés de Doba du centre de Bitkine et e l’Unité de Pala

La santé ré-éducationnelle est relancée grâce à la validation d’un plan national de réadaptation
fonctionnelle. Cependant ce service est limité par l’insuffisance du personnel qualifié, d’insuffisance
adéquates et de la faible disponibilité des équipements nécessaires pour assurer la rééducation
fonctionnelle des tous les centres, y compris la capacité d’appareiller sur place certains cas de
handicaps.

5. Services de prévention et de prise en charge de la malnutrition

De manière globale 44,2% de la population vit dans l’insécurité alimentaire et la malnutrition aigüe
globale des enfants de moins de 5 ans atteint le seuil critique de 15% dans 6 des 23 régions. Le
nombre des Unités Nutritionnelles Ambulatoires (UNA) et Thérapeutiques (UNT) est passé de 142 en
2010 à 607 en 2016 et celui des Unités Nutritionnelles Supplémentaires (UNS) de 38 en 2010 à 355
en 2016. L’augmentation du nombre des enfants malnutris aigus sévères pris en charge qui est passé
de 59260 en 2010 à 180176 en 2016 s’explique par la multiplication du nombre des Unités
Nutritionnelles et a capacité des prestataires dans le dépistage des cas. La prévalence de la
malnutrition reste encore préoccupante. Face à cette situation et dans le but de réduire la prévalence
des différentes formes de la malnutrition, le Tchad a adopté en 2015 la Politique Nationale de
Nutrition et d'Alimentation. Son Plan d’Action Intersectoriel (PAINA) est en cours de validation.

L’augmentation de la notification des enfants malnutris évoquée ci-dessus est liée au processus
d’intégration de la prise en charge de la malnutrition aigüe dans le PMA et la disponibilité des ATPE
en encourageant la fabrication locale.

6. Qualité des soins et sécurité des patients

Comme dans la plupart des pays de la région africaine, le Tchad ne dispose pas de politiques nationales
en matière de sécurité des pratiques de soins. L’insuffisance des financements et l’absence de
systèmes d’appui essentiels (stratégies, lignes directrices, outils et normes notamment) font que la
sécurité des patients demeure une préoccupation majeure pour le pays. Il est donc clair que des
investissements sont nécessaires pour améliorer la sécurité des patients dans les services de santé. Le
mauvais accueil dans les formations sanitaires est la conséquence de l’absence d’une charte de
malade.

L’utilisation peu indiquée des antimicrobiens, surtout à des doses inadéquates ou le recours abusif aux
injections dans des cas où des formes orales auraient été plus indiquées, témoignent de pratiques
inadaptées. Les prestations de soins chirurgicaux au niveau périphérique dans de mauvaises
conditions est un défi sérieux dans la mesure où l’on enregistre chaque année des cas graves de
complications.

Le manque de données sur les complications liées à certaines pratiques de soins entrave l’élaboration de
stratégies fondées sur des bases factuelles et de solutions pertinentes et efficaces pour améliorer la
sécurité des patients et la qualité des soins. Il en est de même pour la mauvaise gestion des déchets
hospitaliers, qui expose les agents de santé et la population à des infections, à des intoxications et à
des lésions.

Les résultats de l’évaluation de la qualité des soins de santé réalisée récemment dans trois hôpitaux de
référence tertiaire (Hôpital de la Mère et de l’Enfant, Hôpital de l’Amitié Tchad-Chine et le Centre

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Hospitalier Universitaire le Bon Samaritain), ont révélé que les infrastructures, les matériels et
équipements, la connaissance et les compétences des prestataires semblent encore insuffisants pour
offrir des soins de qualité aux patients. Les problèmes relatifs au niveau du plateau technique, aux
ruptures des médicaments, des produits et consommables de même que l’insuffisance tant en quantité
qu’en qualité du personnel persistent et méritent d’être pris en compte pour améliorer la qualité des
9
soins dans les hôpitaux .
Le ministère de la santé publique avec ses partenaires ont organisé un atelier portant sur la qualité des
soins afin d’élaborer un guide de sécurité des patients. Ce guide s’articule autour de quatre aspects à
savoir : (i) la check-list de matériels pour les interventions chirurgicales, (ii) la charte de malades, (iii)
la charte de l’hôpital, (iv) l’accueil des malades.

7. La surveillance épidémiologique et la Gestion des épidémies, urgences et catastrophes

Le Tchad a mis à jour la liste des maladies sous surveillance selon les normes de l’OMS qui prennent en
compte 144 maladies qui sont : Méningite, Rougeole, Tétanos néonatal (TNN), Fièvre jaune, Choléra,
Ver de Guinée, Grippe aviaire, Hépatite E, Grippe à H1N1, Poliomyélite (PFA), paludisme,
Malnutrition aigüe (modérée et sévère), Piqures des scorpions et MVE à virus Ebola. Depuis 2015 les
décès maternels sont intégrés à la liste des maladies et événements sous surveillance.

Ces maladies font l’objet d’une surveillance hebdomadaire active permettant de détecter des flambées
épidémiques et d’organiser des ripostes appropriées. Bien que la collecte des données s’opèrent dans
des conditions acceptables, quelques faiblesses subsistent et concernent surtout la promptitude des
données dont les retards sont imputables surtout au problème de communication avec les régions de
l’extrême nord du pays.

Le Comité Technique National de Lutte contre les Epidémies avec l’appui des partenaires, élabore
régulièrement un plan de contingence pour permettre la mobilisation des ressources nécessaires à la
riposte des épidémies récurrentes.

Tableau 16: Situation des maladies sous surveillance en 2015

N° Maladies sous surveillance Cas Décès Létalité


1 Méningite 225 32 14,22
2 Rougeole 1823 33 1,81
3 Tétanos néonatal 192 62 32,29
4 Suspicion de fièvre jaune 422 7 1,66
5 Fièvre jaune ND ND 0
6 Choléra ND ND ND
7 Cas de rumeurs de Ver de Guinée 1798 ND 0
8 Ver de Guinée confirmé 9 ND 0
9 Malnutrition aigüe modérée 206792 48 0,02
10 Malnutrition aigüe sévère 114865 31 0,03
11 PFA 463 ND 0
12 Suspicion de paludisme 1213100 1805 0,15
13 Paludisme confirmé 702925 1693 0,24
14 MVE à virus Ebola - - 0
Source : Service de surveillance épidémiologique 2015

9
Ministère de la Santé Publique. Rapport d’évaluation de la Evaluation de la qualité des soins maternels, néonatals et
pédiatriques intégrés dans 3 hôpitaux de référence de N’Djaména. Mai 2017.

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Après les années 2010 et 2011 marquées par une grande épidémie de choléra, une riposte énergique a
permis d’enrayer l’épidémie. Depuis lors, une épidémie est survenue en 2014 avec 172 cas dont 10
décès et a été vite contrôlée. Pour la poliomyélite à virus sauvage, les multiples campagnes nationales
des activités vaccinales supplémentaires ont permis d’enrayer la circulation avec aucun cas notifié
depuis le 2 juin 2012, soit quatre ans, faisant du Tchad un pays libre de PVS. Quant à l’épidémie de
la méningite à méningocoque, les campagnes de 2012 par le vaccin MENAFRIVAC a permis de la
contrôler laissant la place aux cas sporadiques de méningites à pneumocoques chez les enfants (225
cas ont été notifiés en 2015 avec 32 décès). Pour la rougeole, grâce aux campagnes de suivi, la
tendance est également à la baisse, avec toutefois quelques poches d’épidémies ayant nécessité des
ripostes.

8. Promotion de la santé

La promotion de la santé se définit comme le processus qui permet aux individus d’accroitre leur contrôle
sur leur santé et de l’améliorer. L’OMS recommande une stratégie Régionale qui couvre une période
de dix ans. La stratégie met l’accent sur les actions multisectorielles de promotion de la santé dans
tous les problèmes, programmes et secteur touchant à la santé publique. Le but de cette stratégie est
de poursuivre et intensifier les actions de promotion de la santé afin de contribuer à la réduction des
principales causes évitables de maladies, des incapacités et des principales affections imputables aux
maladies transmissibles et aux maladies non transmissibles, à la violence et aux traumatismes, à des
affections maternelles et infantiles, ainsi qu’à des menaces nouvelles et réémergences pour la santé
publique.

Pour le Tchad un document de stratégie est élaboré en 2016 mais qui n’est pas encore été mis en œuvre.
Entre temps, les actions sont menées dans le cadre des programmes nationaux existants. Le plan
intégré de communication est en cours de validation. Pour mieux coordonner les actions de
promotion, une direction de la santé environnementale et de la promotion de la santé a été créée.

Par son caractère transversal, la communication devrait appuyer tous les programmes pour l’atteinte du
Développement Durable au niveau national et international ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui.

Dans le domaine d’assainissement l’insuffisance des ouvrages d’assainissement et le non-respect des


règles élémentaires d’hygiène sont entre autres des facteurs qui favorisent la survenue des maladies
telles que : les maladies diarrhéiques y compris, le choléra, la poliomyélite, la gale, la conjonctivite et
d’autres maladies. Malgré les efforts consentis dans le secteur d’eau, d’assainissement et d’hygiène,
beaucoup reste à faire dans ce domaine. 55% des ménages ont accès à l’eau de consommation dont 85
% en milieu urbain contre 47 % en milieu rural ; 7% des ménages ont accès à des toilettes dont 86%
en milieu urbain et 19% en milieu rural. Seulement 8% des ménages ont accès à l’électricité.

9. Etat de mise en œuvre du règlement sanitaire international

Le Règlement sanitaire international 2005 (RSI 2005), entré en vigueur le 15 juin 2007 est un accord
juridique international qui a force obligatoire pour les Etats membres de l’OMS. Il a pour objectif de
prévenir la propagation internationale des maladies, de s’en protéger, de la maitriser et d’y réagir par
une action de santé publique proportionnée et limitée aux risques qu’elle présente pour la santé
publique, en évitant de créer des entraves inutiles au trafic et au commerce internationaux.

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Le Tchad, Etat Partie du RSI, victime de plusieurs menaces et des événements de portée internationale a
décidé d’initier un processus qui lui a permis de mener une étude documentaire des principales
capacités nationales requises en vertu du RSI. C’est ainsi qu’un plan d’action et de mobilisation des
parties prenantes pour l’accélération de la mise en œuvre du RSI a été élaboré (RSI 2005), mais son
actualisation reste une nécessité. En termes de capacité d’Action/Réponse/Riposte, le Tchad dispose
d’un certain nombre d’atouts diffus et peu coordonnés pour une prompte mobilisation en cas
d’urgence.

En termes de capacité de préparation, le Tchad dispose des opportunités mais aussi de faiblesses. Il
dispose d’une cartographie des risques sanitaires mais ne dispose pas des stratégies pour une
intervention en situation d’urgence de grande envergure, qui tiennent aussi compte des besoins de
routine.

Les réponses souvent tardives aux épidémies, l’émergence inattendue de l’épidémie d’Ebola a
désorganisé le système de santé en Afrique et la difficulté de mise en œuvre du RSI ont emmené
l’OMS et les Etats membres à adopter une attitude proactive pour éviter des désastres. Pour cela, elle
préconise la mise en place d’un centre d’Opérations d’Urgences en Santé Publique (COUSP) dans un
certain nombre de pays dont le Tchad. A cet effet, un comité interministériel est mis en place pour
élaborer les textes statutaires du COUSP.

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SYNTHESE DES RESULTATS DE LA MISE EN ŒUVRE DU PNDS 2

Le PNDS2 a couvert la période de 2013 à 2015. Il a été prolongé jusqu’en 2106. La fin de sa mise en
œuvre correspond ainsi globalement à celle de la période des Objectifs du Millénaires pour le
Développement (OMD). La mise en œuvre du PNDS 2 a apporté des progrès sensibles dans
l’amélioration de la santé de la population même si certains résultats réalisés n’ont pas atteint la cible
dans le cadre des OMD. C’est le cas de la mortalité maternelle et de la mortalité des enfants de moins de
5 ans.

Dans le domaine des infrastructures et de l’équipement, le gouvernement a construit et rendu fonctionnels


entre 2010 et 2016, l’hôpital de la Renaissance, 2 maternités, 1 HR à Doba, 25 hôpitaux de district (HD),
153 CS, 3 dépôts sub-nationaux pour les vaccins à N’Djaména, Moundou et Sarh, une banque de sang et
18 unités transfusionnelles, 2 PRA et 255 logements de fonction pour les médecins. Cependant certaines
structures terminées attendent d’être équipées : il s’agit d’1 HD, 4 HR, 10 CS, du Centre des fistules.
D’autres chantiers sont en cours d’exécution : il s’agit, de 60 CS, de 2 HD et de l’hôpital Mère/Enfant
d’Abéché. Entre 2013 à 2016, environ 300 ambulances sont déployées sur l’ensemble du territoire
national.

L’amélioration de la prestation des services a été accompagnée des efforts dans le domaine des ressources
humaines. De 2012 à 2015 le nombre de médecins est passé de 528 à 696, des infirmiers (IDE+ATS) de
3375 à 3563, des SFDE de 416 à 532 et des pharmaciens de 69 à 79.

En matière de formation initiale, une deuxième faculté de médecine a été crée à Abéché. 300 étudiants
ont été envoyés au Cuba pour des études de médecine. L’ENASS a formé 616 agents diplômés d’Etat et
les quatre écoles régionales, 2166 agents paramédicaux. Le DES de gynécologie, de pédiatrie et de
chirurgie générale sont ouvert à N’Djaména avec 32 étudiants. 75 bourses de spécialité ont été attribuées
aux médecins et 175 aux paramédicaux en 2015 et 2016.

Tous ces efforts ont eu un impact positif sur le développement du système de santé. Le nombre de DS est
passé de 121 à 136 et ceux fonctionnels de 78 à 104 soit une amélioration de 33% ; Le nombre des zones
de responsabilité a augmenté de 1450 à 1719 et les zones fonctionnelles sont passées de 1160 à 1478 avec
une augmentation de 27,4%.

En termes d’amélioration de la santé de la population, on note parmi les résultats les plus importants le
fait que le Tchad est exempt de poliovirus sauvage depuis 2012, alors que la méningite et la rougeole sont
sous contrôle. Le taux de mortalité maternelle est passé de 1099 pour 100 000 naissances vivantes en
2004 à 860 en 2014, soit une réduction de 25%. Les couvertures en CPN1 et CPN4 sont passées
respectivement de 53% et 23% à 64% et 31% soit une amélioration de 11% et 8%. Durant la même
période la couverture des accouchements assistés s’est améliorée en passant de 20,7% à 34%.

Le taux de mortalité infanto-juvénile est passé de 102‰ en 2004 à 72 ‰ ; en 2014 soit une réduction de
30%. La couverture des enfants complètement vaccinés avant leur premier anniversaire s’est augmentée
de 14% en passant de 11% en 2004 à 25% en 2015et le taux de couverture en Penta était de 58%10. La
prise en charge des malnutris aigus a été renforcée avec la création des centres de prise en charge dont le
nombre est passé de 142 en 2010 à 610 en 2016 avec une augmentation de 330%.

La prise en charge des PVVIH aussi s’est améliorée. Les ARV sont régulièrement disponibles et le
nombre de malades sous ARV est passé de 7215 en 2007 à 44207 au 31 décembre 2016. La prévalence
11
du VIH a baissé de 3,3% en 2005 à 1,6% en 2014.

10
EDS MICS 2014-2015
11
EDST II

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Des progrès ont été enregistrés dans les domaines de la prévention, diagnostic et du traitement du
Paludisme. Plus de 6.711.585 moustiquaires imprégnées ont été distribuées à la population mais
seulement 36% des enfants de moins de 5 ans et 35% des femmes enceintes dorment sous moustiquaires
imprégnées. En 5 ans le nombre de malades traitées est passé de 12.72.841 à 1.490.518.

Des efforts conséquents ont permis d’améliorer le diagnostic des tuberculeux multi bacillaires dont le
nombre est passé de 3.849 en 2012 à 5.724 en 2016 avec une augmentation de 48,7%. Le taux de succès
thérapeutique est de 74% en 2016. Cependant, plusieurs problèmes restent encore à résoudre. Ces
derniers sont synthétisés dans la section suivante.

Des efforts conséquents ont permis d’améliorer le diagnostic des tuberculeux pulmonaires à microscopie
positive dont le nombre est passé de 3.849 en 2012 à 5.724 en 2016 avec une augmentation de 48,7%. Le
taux de succès thérapeutique est de 68% en 2012 à 76% en 2016.

III. PROBLEMES PRIORITAIRES

Cette section reprend les principaux problèmes retenus à l’issue de l’analyse de la situation. Ils sont
regroupés en : (i) problèmes de santé de la population et, (ii) problèmes liés aux différents piliers du
système de santé.

III.1. PROBLEMES DE SANTE DE LA POPULATION

1. Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est encore élevé au Tchad. Il est passé de
102‰ à 72‰ entre 2004 et 2014​. ​Dans le même temps, le taux de mortalité néonatale a
connu une baisse plus lente passant de 48‰ à 34‰. La faible couverture des interventions à
haut impact sur la santé de l’enfant explique en grande partie le peu de progrès enregistrés dans
ce domaine.

2. Bien qu’elle ait baissé ces dernières années, la mortalité maternelle est encore élevée. Elle
est passée de 1.099 à 860 pour 100 000 naissances vivantes entre 2004 et 2014​. Le ratio de
mortalité du Tchad est le deuxième plus élevé de la sous-région derrière celui de la République
Centrafricaine (882 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes). Le faible taux
d’accouchement institutionnelle (22%), l’insuffisante disponibilité des SONU (Inférieur au
minimum de 5 SONU pour 500.000 habitants) et le faible taux de prévalence contraceptive
moderne (5%) sont les principales raisons de cette mortalité encore élevée.

3. Les maladies transmissibles représentent une charge élevée de mortalité et de morbidité au


Tchad​ :

✔ Le paludisme représente à lui seul 30% d’hospitalisations et 35% des décès qui surviennent
dans les formations sanitaires. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés même si
aucune tranche d’âge n’est épargnée. Les enfants de moins d’une année (21 107 NC/100 000
nourrissons) sont deux fois plus touchés que ceux de 1 à 4 ans (10 687 NC/100 000 enfants)
en 2015. Chez les femmes enceintes, on a enregistré 11 597 NC/100 000 femmes au cours de
la même année.

✔ Selon l’OMS, la prévalence de la tuberculose était estimée à 209 cas pour 100 000 habitants
et l’incidence à 159 cas en 2013. Ceci correspond à 20 492 cas de tuberculose attendus en
2015. Cependant, en 2015, seuls 12 026 cas ont été notifiés soit environ 60% au lieu de 70%
attendus. Au cours de la même année, Le taux de succès thérapeutique était de 74% au lieu de

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85% attendus. L’incidence de la coïnfection TB/VIH est estimée à 33 cas pour 100 000
habitants.

✔ Bien que sa prévalence ait baissé ces dernières années (3,3% en 2005 à 1,6% en 2014-2015),
le VIH/SIDA reste encore un problème majeur de santé publique au Tchad. Selon
l’ONUSIDA, le nombre des PVVIH était estimé à 210 000 dont 88 047 avait besoin de
traitement. En 2016, le nombre des personnes vivant avec le VIH sous traitement ARV était
de 44 207.

4. Les maladies non transmissibles (MNT) n’ont pas été suffisamment documentées au Tchad.
Cependant, il ressort des annuaires statistiques que leur fréquence et leur gravité enregistrées dans
les formations sanitaires sont de plus en plus importantes. L’enquête STEP réalisée en 2008 a
montré que 31,7% de la population adulte souffre d’au moins d’une des trois pathologies (HTA,
le diabète et les bronchopathies) liées aux facteurs de risques des MNT (le tabac, l’alcool,
l’alimentation non équilibrée, l’incapacité physique, le stress et l’obésité).

5. La malnutrition sous ses différentes formes demeure un problème de santé publique au


Tchad​. La prévalence de la Malnutrition Aiguë Globale (MAG 2015) est estimée à 11,9%, soit
277 800 enfants. Cette prévalence est au-dessus du seuil d’alerte de 10% fixé par l’OMS. La
prévalence du retard de croissance (EDS-MICS) au Tchad pour les enfants de moins de 5 ans est
de 39,9%. La malnutrition chronique ou retard de croissance affecte 26% des enfants de 0 à 59
mois et l’insuffisance pondérale est de 20% selon l’enquête MAG 2016.

III.2. PROBLEMES LIES A LA REPONSE ACTUELLE DU SYSTÈME DE SANTE


III.2.1. PROBLEMES LIES A LA GOUVERNANCE & AU LEADERSHIP

1. Le dispositif juridique du secteur de la santé est incomplet : le MSP a lancé des réformes
sectorielles sous les PNDS 1&2. Dans ce cadre beaucoup de textes, notamment des lois ont été
adoptées. Mais elles ne sont pas appliquées faute des décrets d’application. Le MSP ne dispose pas
d’un service chargé de l’élaboration des textes juridiques et du suivi de leur application.

2. La coordination du secteur de la santé demeure encore faible. ​Faute des ressources propres au
MSP et d’une planification rigoureuse des activités d’appui, et d’une faible supervision des activités
sur le terrain, certains mécanismes de coordination existants ne fonctionnent pas et les activités de
supervision et de suivi-évaluation se font de manière occasionnelle.

3. La culture de la transparence et de la redevabilité est faible. ​Ces valeurs ne sont pratiquement pas
intégrées dans la conduite des activités sanitaires par les responsables à tous les niveaux du système
de santé. Néanmoins, le niveau central est soumis régulièrement aux audits et aux contrôles.

4. La dynamique de la multisectorialité dans le secteur de la santé est faible. ​Cette faiblesse réduit
les chances de promouvoir la santé dans toutes les politiques nécessaires pour agir sur les
déterminants de la santé.

5. La décentralisation du système de santé reste insuffisante​. Le système de santé reste encore très
centralisé. Les délégations sanitaires régionales et les districts sanitaires ne maitrisent pas les effectifs
et les compétences du personnel d’une part et ils n’ont pas une autonomie financière et le statut
juridique requis pour gérer leurs entités. La multiplication des districts sanitaires et des centres de

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santé sans respect des critères constitue un handicap certain à un fonctionnement efficient des
structures existantes.

III.2.2. PROBLEMES LIES AU FINANCEMENT DE LA SANTE

1. Le manque d’une stratégie global et crédible pour le financement de la santé. ​Le Tchad a adopté
tout récemment une PNS orientée vers l’atteinte de l’ODD 3 dont la cible centrale est la Couverture
Sanitaire Universelle. Une stratégie nationale de la CSU a été adoptée par le gouvernement et
l’ensemble des parties prenantes. Cependant le pays ne dispose pas encore d’une Stratégie Nationale
de Financement de la Santé (SNFS).

2. Le secteur de santé reste encore sous financé à 37 USD par habitant et par an12, alors que les
premières estimations situent les besoins pour faire des avancées vers la CSU à 86 UDS par
habitant et par an13. En plus, on note une baisse constante du budget de l’Etat consacré à la santé
depuis 2013 avec une baisse de 22,84% de 2013 à 2016. Cette situation accroît la dépendance
vis-à-vis des ressources extérieures dans un contexte où les pays doivent compter d’abord sur les
ressources domestiques pour financer la CSU et les ODD.

3. La part du paiement direct des ménages dans la dépense totale de santé est encore très élevée
(52% selon CNS 2011). Elle est plus de deux fois supérieure à la limite fixée par l’OMS (20%). Dans
le même temps, les mécanismes de protection contre le risque financier sont encore à leur état
embryonnaire.

4. L’inefficience dans l’utilisation des ressources du secteur de la santé est de plus en plus
grandissante. Cette inefficience prend plusieurs formes parmi lesquelles on peut citer : (i) l’absence
de la culture de la gestion axée sur les résultats qui ne permet pas de produire plus de santé avec les
ressources actuelles ; (ii) des incohérences entre les plans architecturaux des infrastructures et
équipements mis en place et la faiblesse des programmes de maintenance qui a pour conséquence la
diminution de la durée de vie des équipements, etc.

5. L’affectation des ressources financières aux régions et aux districts ne se fait pas de manière
équitable​. En effet, il n’existe pas de critères ou clé de répartition des ressources (domestiques et
extérieures) qui permettraient de favoriser l’équité dans l’offre et l’utilisation des services entre
régions et districts. Il serait opportun de définir des critères objectifs pour la répartition des ressources
qui prennent en compte par exemple des critères d’utilisation du service ou de la population couverte

III.2.3. PROBLEMES LIES AUX RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTE

1. Les RHS au Tchad restent insuffisantes tant en quantité qu’en qualité. En plus, il existe un
problème d’inadéquation entre les profils et les emplois. La densité du personnel de santé au
niveau national est estimée à 0,58 pour mille habitants en 2016 alors que la norme recommandée par
l’OMS est de 4,45 pour mille en vue de faire des progrès vers l’atteinte de l’ODD3 et la CSU. A cela,

12
http://apps.who.int/nha/database/Home/Index/en
13
https://www.chathamhouse.org/publication/shared-responsibilities-health-coherent-global-framework-health-financi
ng%20#sthash.FBxJ5WpB.dpuf

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s’ajoute, la prolifération des écoles privées de santé publique qui forment du personnel de qualité
douteuse.

2. L’insuffisance dans la gestion des RHS disponibles​ : l’effectif des agents du secteur de la santé
voire celui du MSP n’est pas maîtrisé. Cette insuffisance est due entre autres à l’absence des outils de
gestion des RHS tel que le cadre organique​.

3. Les RHS ne sont pas reparties de manière équitable entre régions d’une part et entre le milieu
urbain et rural d’autre part. ​Elles sont plus concentrées dans les grands centres urbains. La ville de
N’Djamena concentre à elle seule plus de 45% RHS du pays en 2016.

4. L’insuffisance dans le développement et/ou la mise en œuvre des politiques et stratégies des
RHS​. Les politiques et stratégies développées entre autres le PSDRHS et le plan de carrière, ne sont
pas suffisamment mises en œuvre.

5. La faible couverture en soins de sage-femme (8% au Tchad selon le rapport SoWMy 2014) avec
plus de 60% de sages-femmes à N’Djamena ​;

6. La prolifération des écoles privées de formation des paramédicaux (IDE, sages-femmes…). ​Ces
écoles n’ont ni du personnel enseignant requis, ni des structures de stage pratique et d’encadreurs
pour une formation de qualité​.

7. L’insuffisance de spécialistes au Tchad et plus particulièrement dans les régions.

III.2.4. PROBLEMES LIES AUX INFRASTRUCTURES, EQUIPEMENTS ET MAINTENANCE

1. Le manque d’une politique globale et crédible pour les infrastructures et l’équipement ancré
dans le PMA-PCA. ​Les infrastructures et les équipements doivent répondre au besoin de produire
des catégories des services de santé conformes à l’organisation du système des soins dans le pays. Au
niveau périphérique par exemple, les infrastructures et équipements (et même d’autres ressources
telles que les RHS) doivent répondre au besoin de la production des PMA et de PCA de qualité. Les
infrastructures et équipements que le gouvernement et les partenaires mettent en place actuellement
n’ont pas fait l’objet d’études qui permettent d’assurer qu’ils vont contribuer de façon efficace et
efficiente à la production des services dont on a besoin aux différents niveaux du système de santé.

2. L’insuffisance de coordination dans les travaux de construction des infrastructures médico-


sanitaires. ​Les textes en vigueur qui définissent les attributions du Maitre d’ouvrage et du Maitre
d’Ouvrage Délégué ne permettent pas une bonne représentativité du Maitre d’Ouvrage dans les
processus de passation des marchés, de suivi des travaux et de la réception des ouvrages. Ceci a un
impact négatif sur la qualité des travaux (réseaux électriques, fluides médicaux, plomberies sanitaires,
etc.).

3. Le non-respect des normes en matière de création des districts sanitaires, des zones de
responsabilités et des formations sanitaires ne permettant pas la viabilité de ces différentes
entités​.

4. L’insuffisance des normes en infrastructures et équipements médico-sanitaires. ​Cette situation


se traduit par l’inadéquation souvent observée entre les plans architecturaux des infrastructures et les
équipements lors de leur installation. Cette situation influence le choix des équipements lourds, par

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conséquent, on note une grande disparité des marques, et ceci impacte négativement la maintenance
préventive et curative.

5. Une faible couverture en matière des infrastructures médico-sanitaires. ​Le nombre total des CS à
construire (ZR sans CS et CS non conformes aux normes) est de 763, soit 46% des besoins en CS par
rapport à l’ensemble des ZR existantes. Parmi les 138 districts sanitaires, 72 DS ne disposent pas
d’HD, soit 52%. Six (6) des 23 régions du pays ne disposent pas d’infrastructures pour les PRA,
parmi celles qui en disposent certaines doivent être mises aux normes. 22 HME sont à construire sur
14
les 23 dont le pays a besoin .

6. L’insuffisance dans la maintenance préventive et curative des infrastructures et des


équipements. La politique nationale de maintenance élaborée en 2004, est faiblement mise en œuvre
faute de ressources adéquates. Cette politique nécessite une évaluation et une révision à l’évolution
technologique ainsi qu’à l’augmentation considérable du nombre des structures sanitaires. .

III.2.5. PROBLEMES LIES AU SYSTÈME D’INFORMATION SANITAIRE

1. Le manque d’une stratégie globale et crédible du MSP pour le SIS. ​Le MSP ne dispose pas d’un
plan stratégique pour une meilleure gestion du système d’information sanitaire. Ce plan devrait
permettre de développer l’ensemble du système d’information sanitaire (information de routine,
surveillance épidémiologique, enquêtes, etc.) et créer les conditions de l’alignement des partenaires
au SIS

2. Une faible coordination et de leadership du SIS à tous les niveaux. ​L’absence d’un cadre de
concertation avec les structures impliquées dans la production des données sanitaires (programmes,
projets, partenaires et Ministères connexes à la santé), et la non fonctionnalité de la commission
nationale du SIS du fait de sa composition, sont à l’origine de la faible coordination. La faible
collaboration avec le secteur privé, la faiblesse dans la communication au sein des services en charge
de l’Information Sanitaire à différents niveaux (DSIS, DSR, DS) concourent également à la faiblesse
de la coordination et leadership.

3. Une faible qualité et fiabilité des données du SIS​. Il existe des écarts importants entre les données
du SIS et celles des enquêtes. Cette situation est entre autres due à une insuffisance quantitative et
qualitative du personnel en charge du SIS au niveau périphérique, à la non maitrise de l’outil
informatique par le personnel en charge du SIS, à la vétusté des équipements informatiques, à la
surcharge de travail (multiplicité des systèmes parallèles avec redondance des outils de collecte), à
l’insuffisance de motivation du personnel, à la rupture fréquente des outils de collecte sur le terrain, à
l’insuffisance des moyens de communication, la faible qualité de la supervision du personnel à tous
les niveaux, etc.

4. Une absence de recherche opérationnelle et d’institutionnalisation de certaines enquêtes


nationales​. L’absence de la recherche opérationnelle dans le domaine de la santé pour compléter les
données de routine et la non institutionnalisation de certaines enquêtes telles que : l’enquête SARA et
les Comptes Nationaux de Santé (CNS), faute de ressources nécessaires accentuent la faiblesse du
Système National d’Information Sanitaire.

5. Une absence de carte sanitaire nationale. ​Le MSP ne dispose pas d’une carte sanitaire nationale
comme outil de gestion prospective du secteur. Cette situation expose à une implantation anarchique
des infrastructures sanitaires. Certains CS sont implantés à moins de 10 Km l’un de l’autre et il n’est
14
Ces données n’incluent pas les infrastructures qui sont en cours de construction.

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pas rare d’assister à des conflits inter ou intracommunautaires du fait de l’implantation anarchique
des CS.
6. L’insuffisance du logiciel GESIS. ​Le logiciel GESIS actuellement en utilisation est très complexe et
difficile à maîtriser. Cela retarde entre autres la décentralisation de la saisie des RMA dans les DS et
influe sur la qualité des données, d’où la nécessité de développer le logiciel DHIS2 recommandé par
l’OMS.

III.2.6. PROBLEMES LIES AUX MEDICAMENTS ET AUTRES PRODUITS DE SANTE

1. Insuffisances du cadre juridique et institutionnel au contexte actuel du secteur pharmaceutique.


Suite aux différents ​accords signés par le pays dans le domaine du médicament pour se conformer
aux engagements internationaux, il était indispensable de mettre en place des textes qui répondent à
ces engagements. Malheureusement, on constate que les textes des lois et des règlements ne sont
toujours pas adoptés ou publiés. Dans le cas où ils sont publiés leur application reste un problème.

2. Insuffisance du budget national alloué pour l’achat et la distribution des médicaments


essentiels. ​Le budget alloué annuellement à la CPA par le gouvernement (Fonds médicaments) pour
l’approvisionnement en médicaments a fortement baissé ces dernières années. Il est passé de
1 800 000 000 FCFA à 500 000 000 FCFA entre 2014 et 2015, soit une baisse de 72%.

3. Non performance de la Chaîne d’approvisionnement dans le secteur public ainsi que dans le
secteur privé reste. Cela se traduit par l’insuffisance d’espace de stockage au niveau central,
régional et périphérique. Le Système d’Information et de Gestion Logistique n’est pas performant.
On note une insuffisance des moyens de transport pour la distribution régulière des médicaments
depuis le niveau central jusqu’aux centre de santé et un non-respect du circuit officiel
d’approvisionnement. Le secteur privé joue un rôle important dans le système de santé mais son
organisation et son financement n’est pas suffisant. Il n’existe pas un plan d’accompagnement du
secteur privé.

4. La prolifération du marché illicite et des faux médicaments. ​Les médicaments illicites notamment
les Sous Standard, le Faux, les Faussement Etiquetés, les Contrefaits… (SSFFC) inondent les
marchés et sont sources des problèmes de santé voire des décès liés à leur utilisation. Toutes les
actions entreprises avec les autres services de l’administration (douane, intérieur, finance etc.) n’ont
donné aucun résultat satisfaisant pour éradiquer ce phénomène. Il faut noter la cherté de la vie, la
qualité de l’accueil et de la prise en charge dans les services, L’interférence des certaines
personnalités entrave la mise en œuvre des initiatives de lutte contre le marché illicite des
médicaments. Les campagnes de sensibilisation sur les méfaits de ces médicaments de la rue restent
très insuffisantes.

5. Usage peu rationnel des produits de santé. ​Les actions de sensibilisation, d’information de la
population d’une part et la formation du personnel de santé d’autre part sur l’usage rationnel des
produits de santé ont montré leurs limites. On constate aujourd’hui des incohérences de prescription
et de consommation des médicaments sans le respect des directives, d’où des cas avérés des
problèmes de santé dus aux consommations abusives et irrationnelles des médicaments. On note
également une résistance à certaines molécules, notamment aux antibiotiques et antipaludiques.

6. La faiblesse du système d’assurance qualité des produits de santé. ​Le système d’Assurance
Qualité connait une défaillance dans sa mise en œuvre selon les textes en vigueur. De
l’homologation, en passant par le Contrôle qualité pré et post Autorisation de Mise sur le Marché, à la
Pharmacovigilance, le problème reste entier. Le Comité d’Expert est inexistant et la Commission
Nationale du Médicament est non fonctionnelle. L’irrégularité dans l’organisation des réunions des

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sous commissions d’Autorisation de Mise sur le Marché, le manque de compétence dans l’analyse
des dossiers au format CTD (Common Technical Dossiers), l’absence d’équipement en matière de
Contrôle Qualité et la faiblesse du système de pharmacovigilance indiquent clairement la faiblesse du
Système d’Assurance Qualité des produits de santé.Le manque d’un Laboratoire National de Santé
Publique a un impacte très négatif sur le système de santé au Tchad.

7. La faible sécurité transfusionnelle demeure encore et toujours un problème majeur de santé


publique​. Le sang et ses dérivés dont l’importance dans la prise en charge des affections médicales,
chirurgicales, mais surtout obstétricales et pédiatriques n’est plu à démontrer. Ces produits souvent
indisponibles, et quand bien même ils le seraient, ne sont pas toujours systématiquement dépistés
pour les hépatites B, C et la Syphilis, constituant ainsi de risques pour les receveurs.

III.2.7. PROBLEMES LIES AUX PRESTATIONS SANITAIRES

1. 1 ’offre des services de santé est peu disponible : ​Au niveau périphérique les activités de santé de
reproduction (SONUB, SONUC) et la PTME ne sont pas réalisées par toutes les formations sanitaires
fonctionnelles. Les capacités opérationnelles des services sont limitées au point que les services
inclus dans la gratuité des soins ne sont pas complètement mis en œuvre ainsi que la prise en charge
des maladies non transmissibles. A cela s’ajoute l’insuffisance des activités de santé à base
communautaire et la réadaptation fonctionnelle qui contribue à la récupération des séquelles des
maladies et accidents de la voie publique... Dans la plupart des régions, les hôpitaux de district font
office d’hôpitaux régionaux alors qu’ils ne répondent pas aux normes requises, car il se pose un
sérieux problème d’infrastructures, équipements et ressources humaines. Au niveau national les
services spécialisés tels que l’oncologie, l’IRM, le centre des brulés, etc... sont quasi inexistants.
Plusieurs documents de politiques et stratégies sont indisponibles pour garantir des services de qualité
à certaines cibles, et la sécurité des patients. Le système de santé actuel ne permet pas de répondre
aux urgences et catastrophes de manière prompte et efficace par manque des stratégies globales
relatives à ce domaine.

Il en est de même de la promotion de la santé pour laquelle il n’existe pas de stratégie nationale.

2. La qualité des services des soins en général et du couple mère/enfant en particulier, est faible.
D’une manière générale, l’insuffisance de la capacité opérationnelle des services est liée à la faible
disponibilité des médicaments essentiels, du personnel de santé qualifié et au manque d’application
de l’approche des soins centrés sur la personne notamment pour le dépistage et la prise en charge des
maladies prioritaires et pour les activités de santé de la reproduction. Tous ces problèmes sont les
causes de la sous-utilisation des services des soins curatifs et préventifs.

3. L’accessibilité aux services de santé et leur utilisation sont faibles. ​De 2010 à 2015 l’utilisation
des services de santé n’a pas beaucoup évolué, elle a oscillé entre seulement 0,2 et
0,27NC/habitant/an. L’accessibilité est d’ordre géographique, financier et socioculturel. Les
populations des zones d’accès difficile et les populations spécifiques (insulaires et nomades), ne
bénéficient pas des soins appropriés du fait de leur position géographique et de leur mode de vie. Les
critères de découpage adoptés n’ayant pas permis de leur assurer une couverture sanitaire adéquate,
un programme de santé pour ces populations a été mis en place mais il reste encore faible. Aussi, les
coûts des soins au niveau des hôpitaux restent encore élevés et le système de paiement direct limite
l’accès aux soins à une grande partie de la population sans compter les difficultés liées à la référence
des malades.

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IV. RAPPEL DE LA STRATEGIE NATIONALE DE LA COUVERTURE SANITAIRE
UNIVERSELLE

La Stratégie Nationale de la Couverture Sanitaire Universelle (SNCSU) du Tchad a été adoptée par le
Gouvernement en 2015. Elle met un accent particulier sur les questions liées à la prévention, la protection
financière, l’équité dans l’accès aux services de santé, la qualité des services, le développement des
ressources humaines pour la santé, le renforcement du système de santé et la durabilité. Elle comporte six
(6) axes stratégiques, à savoir :

1​er axe : Développer les mécanismes contre les risques financiers​. L’accès de la population aux soins
demeure insuffisant malgré les efforts faits par l’Etat (par exemple en construisant des hôpitaux et centres
de santé, en mettant en place des mécanismes de gratuité, etc.). Les raisons financières y sont pour
beaucoup : soit la population paie directement les services de santé qu’elle demande, soit elle renonce à
se soigner parce qu’elle ne peut pas faire face à la dépense. Dans ce dernier cas, elle est exclue de
l’utilisation des services de santé. Pour réduire ces risques, la SNCSU a prévu de développer des
mécanismes protégeant la population contre les risques financiers en limitant le paiement direct au point
de consommation. Cela se fera à travers des mécanismes assuranciels (mutuelles de santé, assurance
maladie obligatoire, harmonisation des deux mécanismes, etc.) et des mécanismes assistanciels (à court
terme il sera procéder au ciblage des populations pauvres pour bénéficier de l’assistance, et à long terme,
il sera privilégié l’affiliation des populations pauvres et vulnérable aux mécanismes assuranciels).

2​ème axe : Utiliser les ressources plus efficacement et équitablement​. La mise en œuvre de la
couverture sanitaire universelle (CSU) demande des financements nouveaux et complémentaires. Mais,
on peut aussi améliorer l’efficacité des dépenses actuelles de santé, ce qui libérera ainsi des ressources
qui peuvent être utilisées pour couvrir davantage des personnes ou des services. Il sera mis en chantier
des études pour identifier ces inefficacités et proposer des solutions d’amélioration des ressources au
bénéfice de la santé de la population (amélioration de la proximité des structures de santé avec les
communautés, renforcement des structures de soins en personnels qualifiés, accessibilité aux
médicaments de qualité à tous, etc.).

3​ème axe : Favoriser le partenariat public privé. ​L’offre de services de santé doit être la meilleure
possible et satisfaire les besoins de la population. Une des voies pour qu’elle soit mieux protégée consiste
à ce que tous les acteurs de la santé, publics comme privés, y contribuent au mieux dans le respect de la
PNS et de la Politique nationale de contractualisation. Il sera donc procédé à la diversification des
prestataires de services de santé tout en renforçant la collaboration entre eux. En facilitant au côté du
secteur public, le développement de différentes catégories de prestataires de soins privés, on donne
davantage de choix à la population pour se soigner.

4​ème axe : Prévenir des risques ayant une incidence sur la santé. ​Dans la vie quotidienne, la population
est exposée à un certain nombre de risques dont plusieurs ont un lien avec la santé (par exemples : risques
d’accidents de la route, exposition à différentes formes de contaminations alimentaires,
environnementales, à des catastrophes naturelles, risques d’agression, etc.). Face à ces risques, elle ne se

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sent pas toujours protégée. Il est alors du devoir de l’Etat de la protéger contre ces risques qui ont des
incidences sur sa santé. La SNCSU envisage les actions que l’Etat peut prendre pour prévenir ces risques.
Tous les Ministères sont potentiellement concernés. Les actions pourront recourir à des moyens divers :
campagnes d’information et de sensibilisation, élaboration des normes et règlementations, mise en place
des taxations spécifiques sur certains biens dont on connaît les effets néfastes sur la santé de la
population, etc.

5​ème axe : Prendre davantage en compte les souhaits de la population​. Très souvent ce sont les
institutions ou acteurs qui pensent à la place des individus à propos de contre quoi et comment les
protéger, mais rarement ils demandent leur avis afin de le prendre en compte.
Le principe de base de cet axe est d’impliquer la population à toutes les étapes du processus de la CSU en
lui fournissant les informations requises et en lui offrant les moyens de faire connaitre ses besoins. Les
actions à développer consisteront à consulter la société civile sur les besoins en protection sociale, en
santé et développer un dialogue régulier autour de ses souhaits et/ou de ses propositions, saisir
directement les besoins des populations au moyen d’enquêtes et/ou des sondages d’opinion auprès des
ménages, développer l’information de la population sur la CSU en se basant sur les agents
communautaires, utiliser des indicateurs de résultats qui puissent être communiqués largement et
régulièrement, etc.

6​ème axe : Mobiliser les ressources financières pour la CSU​. La CSU a besoin de suffisamment de
ressources pour son financement. En effet, le développement de la CSU repose sur la disponibilité des
services de santé de qualité qui nécessite par elle-même des ressources financières suffisantes et ce,
d’autant que la demande par effet mécanique va s’accroitre. Il sera aussi nécessaire de soutenir les
mécanismes de protection contre les risques financiers (mécanismes de gratuité, système d’affiliation des
couches défavorisées de la population, etc.). Pour cela, les financements publics, qu’ils soient internes ou
externes, devront donc augmenter mais surtout se diversifier.

En plus des axes stratégiques de la stratégie nationale de CSU, il est prévu un dispositif institutionnel de
mise en œuvre articulé avec celui de la stratégie nationale de Protection sociale (Comité de pilotage et
comité technique). Une cellule opérationnelle d’appui, à caractère intersectoriel, se charge du suivi
rapproché de la mise en œuvre de la CSU.

En conclusion, la mise en œuvre de la SNCSU devrait permettre de rendre les services de santé de qualité
accessibles géographiquement et financièrement à tous les niveaux du système de santé, sans que
personne n’ait à faire face à des dépenses catastrophiques à cause du coût des services de santé.

V. RAPPEL DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LA SANTE

V.1.VISION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LA SANTE

La Politique Nationale de Santé s’inscrit dans la vision globale du Tchad à l’Horizon 2030, et est en
rapport avec les Objectifs du Développement Durable. La vision de la Politique Nationale de Santé est
que d’ici 2030, le système de santé du Tchad soit un système intégré, performant et résilient, centré sur la
personne. Il sera axéen particulier sur les groupes vulnérables, pour permettre à tous un accès équitable
aux soins globaux de qualité, dans le cadre de la CSU mise en œuvre par le Gouvernement avec l’appui
des partenaires et l’adhésion des populations. Cette vision consacre l’adhésion du Gouvernement au
processus de réforme du secteur de la santé et son engagement en faveur de la mobilisation des ressources
au bénéfice de ce secteur.

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V.2.FONDEMENT, VALEURS ET PRINCIPES
La vision du développement sanitaire du Tchad à l’horizon 2030 est soutenue par des valeurs et des
principes directeurs.

1. Valeurs

Les valeurs qui sous-tendent la politique nationale de santé sont les droits de l’homme en particulier les
droits humains dont le droit à la santé, la solidarité nationale entre citoyens, l’équité dans l’accès aux
soins, l’éthique dans les pratiques professionnelles, la prise en compte de l’approche genre, l’intégration
et la continuité des activités de soins, la décentralisation du système, la justice sociale et la transparence
(redevabilité).
2. Principes directeurs

Les principes directeurs de la PNS sont :


✔ Le leadership : le MSP doit s’affirmer à tous les niveaux du système et dans toutes les actions à
mener dans le secteur de la santé.
✔ La gouvernance : ​la redevabilité et la transparence doivent apparaître dans la mise en œuvre des
activités quotidiennes à tous les niveaux du système de santé.
✔ La décentralisation et déconcentration : la décentralisation et la déconcentration se feront de
manière progressive en fonction des ressources disponibles et en s’adaptant à la politique de
décentralisation du Gouvernement. Les acquis dans le domaine de la santé seront préservés et
voire renforcés.
✔ L’intégration et continuité des activités de soins : l’intégration et la continuité des soins seront
renforcées à tous les niveaux du système.
✔ Le respect des engagements internationaux : il s’agira de faire l’état des lieux des principaux
engagements en matière de santé afin de les traduire dans les faits.
✔ La mise en place de la CSU : elle se fera de manière progressive. La finalité est de supprimer les
barrières financières et d’autres barrières qui entravent l’accès aux services à tous et en particulier
aux personnes pauvres et vulnérables. Parallèlement, la disponibilité et la qualité de l’offre des
services seront renforcées.
✔ Les Soins de Santé Primaires : le système de santé sera organisé selon les principes des soins de
santé primaires (SSP) tels que proclamés par la Déclaration d’Alma- Ata (1978), l’initiative de
Bamako (1987) et la Déclaration de Ouagadougou sur les SSP en Afrique (1988).

V.3. ORIENTATIONS GLOBALES DE LA POLITIQUE NATIONALE DE SANTE

Les aspirations nationales sont principalement en rapport avec la réduction de la morbidité et de la


mortalité liées aux problèmes prioritaires de santé de la population en général et plus particulièrement
ceux de la santé de la mère et de l’enfant, le renforcement des interventions contre les principales
maladies en poursuivant la mise en place des programmes, l’amélioration de l’accès et de la disponibilité
des services de santé de qualité.

Un accent doit être mis sur l’élimination de l’épidémie du VIH, la réduction de la tuberculose, la maîtrise
du paludisme et des autres maladies prioritaires (maladies épidémiques, maladies à élimination et
éradication, maladies émergentes, maladies non transmissibles, la malnutrition) dont la tendance actuelle
doit commencer à s’inverser.

Le MSP doit également développer et mettre en œuvre les stratégies nationales pour la réduction de la
mortalité maternelle et néonatale dans toutes ses composantes à savoir : Soins Obstétricaux et Néonatals

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d’Urgence de Base et Complets (SONUB/SONUC), les mutilations génitales féminines (MGF) et le
Planning familial (PF) sont des volets à améliorer. Il en est de même pour la santé environnementale.

Le MSP doit assurer la continuité des soins et renforcer l’intégration des soins. Le PMA et le PCA sont
souvent incomplets et non adaptés au contexte actuel et doivent être revues et réadaptés. Il doit également
assurer une meilleure disponibilité et une utilisation rationnelle des médicaments, vaccins et réactifs sûrs,
efficaces, de bonne qualité et à un coût abordable pour les populations, ainsi que la disponibilité des
ressources humaines en quantité et en qualité à tous les niveaux du système et leur fidélisation sur le
terrain. Le circuit des médicaments et autres intrants doit également être renforcé et sécurisé.

L’organisation des services et la coordination de la gestion du système national de santé y compris les
secteurs privés lucratif et traditionnel, doivent être renforcées. Une attention particulière doit être
accordée à la prévention et au contrôle des maladies à potentiel épidémique.

La gouvernance dans la gestion du système doit être renforcée à tous les niveaux du système et un accent
doit également être mis sur l’obligation de rendre compte. Il reste un long chemin à faire pour la
concrétisation de ces aspirations car la couverture sanitaire du territoire national n’est pas encore
complète. Pour cela, la mise en œuvre progressive de la stratégie nationale de la couverture sanitaire
universelle doit permettre d’améliorer l’accessibilité de tous aux services de qualité.

VI. OBJECTIFS, AXES D’INTERVENTION ET ACTIONS PRIORITAIRES


VI.1. OBJECTIFS GENERAL ET SPECIFIQUES

L’objectif général et les objectifs spécifiques poursuivis dans le cadre du présent PNDS sont repris
ci-dessous :

Tableau 17: Objectifs du PNDS3

Objectif général : Assurer à la population l’accès universel aux soins de santé de qualité,
globaux, intégrés, continus et centrés sur la personne afin de contribuer efficacement au
développement socio-économique du pays.
Objectif spécifique 1 : Contribuer à la réduction de la mortalité maternelle
Cible D’ici 2021, réduire le taux de mortalité maternelle de 860 pour 100.000
naissances vivantes à 751 pour 100.000 naissances vivantes
D’ici 2021, les taux de couverture de la CPN1 et CPN4 passent respectivement
de 64% et 31% à 75% et 50%
D’ici 2021, le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié augmente
de 34% à 65%
D’ici à 2021, le nombre minimum de SONU pour 500.000 habitants sera de cinq
dont un SONUC
D’ici à 2021 le taux de prévalence contraceptive augmente de 5 à 15%
Objectif spécifique 2 : contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité
infanto-juvénile
D’ici 2021, réduire le taux de mortalité infanto-juvénile de 133 à 74 décès pour
1000 naissances vivantes
Cibles D’ici 2021, réduire le taux de mortalité infantile de 72 à 37 décès pour 1000
naissances vivantes

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D’ici 2021, réduire le taux de mortalité néonatale de 34 à 20 décès pour 1000
naissances vivantes
D’ici 2021, accroitre la couverture vaccinale des enfants complètement vaccinés
de 25 à 50%
D’ici 2021, augmenter la couverture vaccinale au Pentavalent de 33à 90% chez
les enfants de 0 à11 mois
D’ici 2021, augmenter la couverture vaccinale du VAR de 70% à 80% chez les
enfants de 0 à 11 mois
D’ici 2021, augmenter la couverture en chaine du froid de 67% à 95%
Le % d’enfants qui dorment sous MII est passé de 30% à 60%
D’ici 2021, réduire le taux de malnutrition chronique chez les enfants de moins
de 5ans de 26% à 30%
D’ici 2021, réduire le taux de malnutrition aigüe chez les enfants de moins 5 ans
de 13% à 8%
Objectif spécifique 3 : Contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité liées aux
maladies transmissibles
D’ici 2021, réduire la prévalence de VIH/SIDA de 1,6% à 1,2% et éliminer la
transmission du VIH de la mère à l’enfant ;
D’ici 2021, réduire de 20% la prévalence de la tuberculose qui est de 221 pour
100.000 habitants
Cibles D’ici 2021, le taux de succès thérapeutique de la TB est passé de 74% à 85%
D’ici 2021, réduire d’au moins 40 % le taux de morbidité et de mortalités liées
au paludisme
D’ici 2021, éliminer les principales maladies tropicales négligées, les hépatites
virales et les maladies transmissibles par l’eau et autres maladies transmissibles ;
Objectif spécifique 4 : Contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité liées aux
maladies non transmissibles
D’ici 2021, réduire la prévalence des facteurs de risque du diabète de 20% dans
la population adulte
D’ici 2021, réduire la prévalence des facteurs de risque de l’hypertension
artérielle de 20% dans la population adulte
D’ici 2021, réduire la prévalence des maladies respiratoires chroniques dans la
Cibles population générale
D’ici 2021, renforcer la lutte contre les substances psychoactives notamment les
stupéfiants, l’alcool et le tabac ;
D’ici 2021, renforcer la santé mentale
D’ici 2021, réduire significativement le nombre des décès et des blessures dus à
des accidents de la voie publique
Objectif spécifique 5 : Contribuer à l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle (accès
équitable aux services de santé curatifs, préventifs, promotionnels et de réadaptation ainsi que
la protection contre le risque financier lié au paiement des soins)
D’ici 2021, accroitre à 40% et de façon équitable l’accès de la population
tchadienne aux services de santé curatifs, préventifs, promotionnels et de
Cibles réadaptation de qualité
D’ici 2021, réduire de 20% l’incidence des dépenses catastrophiques et
appauvrissant de santé

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VII. CHAÎNE DES RÉSULTATS

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Tableau 18 : Chaine des résultats
INTRANTS ET PROCESSUS EXTRANTS EFFETS
1. La gouvernance est améliorée et 1. La disponibilité et la capacité 1. La couverture vaccinale des enfants
le leadership renforcé dans le opérationnelle des soins prénataux complètement vaccinés augmente de
secteur augmentent de 61% à 100%. 25% à 50%
2. Le budget de l’Etat consacré à la 2. La disponibilité et la capacité 2. La couverture vaccinale au
santé augmente de 10% chaque opérationnelle des services de PF sont Pentavalent augmente de 33% à 90%
année à partir de son niveau de passées respectivement de 57% à chez les enfants de 0 à11 mois ;
2016 ; 100% qui offrent au moins 3 3. La couverture vaccinale du VAR
3. La densité du personnel de santé méthodes et 43% à 80% pour ceux qui augmente de 70% à 80% chez les
augmente à 0.80 pour 1000 offrent cinq méthodes de enfants de 0 à 11 mois ;
habitants contraception 4. La couverture en chaine du froid
4. 6 HME, 6 HR, 21 HD, 153 CS, 3. La disponibilité des SONUB et des augmente de 67% à 95%
10 bureaux et logement des SONUC est passée respectivement de 5. Le taux de prévalence contraceptive
DSR, 5 PRA, 1 CPA, 3 dépôts 57% et 60% à 100%. La capacité augmente de 5 à 10% ;
sub-nationaux pour les vaccins, opérationnelle augmente à 100% 6. Le % d’enfants qui dorment sous MII
et 1 centre national de 4. La disponibilité et la capacité est passée de 30% à 60% ;
traitement des cancers sont opérationnelle des services de 7. Le taux d’accouchement assisté par un
construits et équipés; et toutes vaccination sont passées personnel qualifié augmente de 34% à
les autres infrastructures en respectivement de 87% et 48% à 65% ;
cours de construction sont 100%. 8. Le taux de couverture de la CPN1 et
achevées et équipées ; 5. La disponibilité et la capacité CPN4 passent respectivement de 64%
5. Le SIS est performant et opérationnelle des services de lutte et 31% à 75% et 50%
contribue à la prise des décisions contre les maladies transmissibles 9. La proportion des malades VHI sous
6. Le système augment à 100% ARV augmente de 40% ;
d'approvisionnement, de 6. La disponibilité des services de lutte 10. La prévalence des facteurs de risque
distribution et de stockage des contre les MNT passe de 32% à 75% des MNT est réduite de 20% à partir
médicaments devient et leur capacité opérationnelle de leur niveau de 2016 ;
performant, la vente illicite des augmente à 70% 11. Le taux de succès thérapeutique de la
médicaments est contrôlée et la 7. L’utilisation des services curatifs TB est passé de 74% à 85% ;
tendance est à la baisse passe de 0.2 à 0.5 consultations par 12. Le taux de malnutrition chronique
habitants et par an chez les enfants de moins de 5ans de
8. La sécurité des patients est assurée 39,9% à 30%
dans l’ensemble des formations
sanitaires du pays

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VII.1. ORIENTATIONS STRATEGIQUES

Conformément à la PNS, les orientations stratégiques du présent PNDS découlent de différents


problèmes identifiés dans les différents piliers du système de santé tchadien. Il s’agit des
orientations stratégiques relatives à la gouvernance & leadership, au SIS, aux Ressources
Humaines pour la Santé, aux Infrastructures et Equipements, aux Médicaments et autres produits
de santé, au financement de la santé et enfin aux Prestations des Services de Santé.

VII.1.1. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES A LA


GOUVERNANCE & LEADERSHIP

Deux orientations stratégiques transversales sont retenues. Il s’agit de : (i) Renforcement de la


gouvernance dans les services de santé à tous les niveaux du système et, (ii) la redynamisation de
la multisectorialité dans la mise en œuvre des activités sanitaires à tous les niveaux du système.

Orientation stratégique 1 : Renforcement de la gouvernance dans les


services de santé à tous les niveaux du système de santé.
Résultat attendu 1.1: Les textes juridiques sont adoptés et appliqués pour accélérer
l’aboutissement des réformes sectorielles

Action 1.1.1 : Créer un service au sein du MSP chargé d’élaborer les textes juridiques et de
suivre leur adoption et application.

Le nouveau service à créer aura pour mission d’élaborer les textes législatifs et réglementaires de
manière générale avec l’implication des acteurs concernés (directions techniques/MSP, PTF,
Ministères connexes, société civile et secteur privé), en commençant par les décrets d’application
des lois déjà existantes (réforme hospitalière, réforme des écoles de santé, réforme du secteur
pharmaceutique, secteur privé, couverture sanitaire universelle, santé communautaire, etc.). Une
fois les textes adoptés, ce service se chargera de les vulgariser aux différents niveaux de la
pyramide. Il veillera également à leur mise en application en concertation avec les services
concernés et à leur conservation.

Action 1.1.2 : Renforcer les capacités de documentation et de communication sur le secteur


de la santé ​:

Le MSP procédera à la centralisation et à la diffusion des documents nationaux de référence


portant sur les lois, les politiques, les stratégies et les plans du secteur de la santé (PNS, PRDS,
PNDS, SNCSU, stratégie de santé communautaire, Pactes, plans stratégiques des projets et
programmes de santé, etc.). La vulgarisation de ces documents stratégiques se fera à l’endroit de
tous les acteurs de santé intéressés durant toute la période de mise en œuvre du PNDS.

Résultat attendu 1.2 : La culture de la transparence et de la redevabilité dans la conduite des


interventions sanitaires sont ancrées dans les services aux différents niveaux du système.

​ enforcer le leadership du MSP à tous les niveaux du système de santé :


Action 1.2.1 ​: R

Le MSP doit jouer un rôle directeur et assumer effectivement le pilotage du secteur en se basant
sur une stratégie sectorielle élaborée en consultation avec l’ensemble des acteurs. Le leadership du
MSP doit être affirmé de manière permanente et à tous les niveaux de la pyramide sanitaire

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(central, régional et district). A ce titre, le MSP doit amener les partenaires à s’inscrire dans les
priorités définies par le Gouvernement et à harmoniser leurs apports et leurs dispositifs d’appui et
de suivi sur cette stratégie. Il assure également les activités de supervision, de suivi/évaluation
intégrés et conjoints à tous les niveaux du système de santé sur la base d’une programmation
rigoureuse et à l’allocation rationnelle des ressources aux services sur la base de leurs besoins
réels.

Action 1.2.2 : Redynamiser les instances de coordination et de dialogue politique à tous les
niveaux du système de santé et les rendre fonctionnels et efficaces ​:

Le MSP compte une multitude d’instances de coordination et de concertation à savoir le Conseil


National de Santé, la réunion de concertation MSP/ Partenaires, le Comité directeur/la Revue
annuelle, les comités de pilotage, les comités du suivi du PNDS et du Pacte, le comité de suivi du
dialogue politique, le CCIA, les comités directeurs des DSR et des DS, etc. Ces plates-formes
fonctionnent tant bien que mal pour des raisons évoquées plus haut. Il est prévu dans la première
année de mise en œuvre du PNDS de les redynamiser en fusionnant certains mécanismes de
coordination et en redéfinissant clairement leur rôle ainsi que la périodicité de la tenue des
sessions afin de les rendre plus efficaces. Pour réaffirmer le leadership du MSP, la présidence de
ces rencontres nécessite d’être rehaussée au moins au niveau des Directeurs Généraux.

Action 1.2.3 : Créer un service dédié au suivi/évaluation

Les activités de supervision, de suivi/évaluation se feront sur la base d’une programmation


rigoureuse au début de chaque année en impliquant les PTF et les autres acteurs concernés. Elles
feront l’objet de validation par les parties impliquées et pourront être financées par plusieurs
sources dans le cadre de la mise en œuvre du PNDS. Elles s’effectueront à tous les niveaux du
système de manière intégrée et conjointe. Le nouveau service à créer sera étroitement impliqué
dans le processus du début à la fin. Il veillera à ce que le feedback des conclusions soit fait aux
services concernés afin de corriger les dysfonctionnements constatés et au suivi de la mise en
œuvre des recommandations sur la base d’un tableau de bord.

Action 1.2.4 : Mettre en place un mécanisme pour le contrôle systématique la gestion des
services de santé à tous les niveaux et sensibiliser les responsables sur la bonne gouvernance

Le MSP, à travers l’Inspection Générale, doit renforcer le contrôle de la gestion des ressources
aussi bien dans les services centraux que régionaux de manière permanente. Ce contrôle portera
sur les ressources de l’Etat et des partenaires mis à la disposition des services de santé. Il convient
de souligner que l’inspection générale sera focalisée sur la notion de gestion et de redevabilité, par
contre l’inspection technique pharmaceutique relèvera de la Direction Générale ayant la charge de
la pharmacie et des laboratoires. L’inspection générale devra pouvoir améliorer les pratiques de
gouvernance du système de santé au niveau central, régional, district et hospitalier, par
l’application de méthodes et d’outils appropriés (élaboration d’un cahier des charges, des manuels
de procédure d’utilisation des ressources mises à la disposition des services, etc.) dans le cadre
d’un programme de renforcement des capacités des acteurs nationaux. Mais en amont, les
capacités techniques et matérielles de l’Inspection générale seront renforcées. L’on devra arriver
progressivement à développer dans les services la culture de redevabilité.

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Orientation stratégique 2 : Redynamisation de la multisectorialité dans la
mise en œuvre des activités sanitaires à tous les niveaux du système de santé
Résultat attendu 2.1 : Le rôle de transversalité de la santé est reconnu par tous les acteurs dans
le développement socioéconomique

Action 2.1.1 : Mettre en place et/ou redynamiser des mécanismes opérationnels de


concertation entre les acteurs de santé dans le suivi des activités sanitaires (PTF, Ministères
y compris le MSP, société civile, secteur privé, etc.)

La santé étant un domaine transversal qui contribue au développement socioéconomique d’un


pays, la promotion, la prévention et le rétablissement de la santé doivent être pris en compte dans
toutes les politiques sectorielles. Mais malheureusement la place accordée actuellement au
Ministère de la Santé Publique ne lui permet pas d’exprimer toutes les préoccupations en prenant
en compte les déterminants de la santé dans la définition des politiques et stratégies. Bien que
placé parmi les secteurs prioritaires dans le document du Plan National de Développement du
Tchad, il est aujourd’hui indispensable que les autres Ministères sectoriels, les partenaires au
développement et la société civile associent le secteur de la santé, dans toute définition des
politiques et stratégies sectorielles afin que la transversalité de la santé soit prise en compte et que
les problèmes de santé soient abordés de manière globale et non segmentée. A cet effet, des
actions de plaidoyer à tous les niveaux doivent se réaliser de manière continue avec les différents
acteurs concernés.

Action 2.1.2 : Mettre en place un cadre de dialogue et de concertation avec le secteur privé

Le secteur privé que ce soit lucratif (cliniques, cabinets, officines dépôts, etc.) ou non lucratif
(formations sanitaires confessionnelles, ONG…) joue un rôle très appréciable dans la couverture
sanitaire en ce qu’il permet au pays de disposer d’une diversité des offres de soins. Ainsi, le MSP
devra l’impliquer davantage dans la définition, la mise en œuvre et le suivi des politiques et
stratégies en matière de santé en exploitant le contenu de la politique de contractualisation pour
combler les insuffisances (exemple : la vente des médicaments génériques par les officines, le
suivi de l’exercice en clientèle privée, etc.). Pour cela, dans le premier trimestre de la première
année de mise en œuvre du PNDS3, le MSP devra corriger cette insuffisance en créant un cadre
de dialogue et de concertation avec le secteur privé et le rendre fonctionnel.

Action 2.1.3 : Renforcer la mise en œuvre de la politique contractuelle

La redynamisation de la politique de la contractualisation passe par une large vulgarisation du


document de politique contractuelle afin qu’elle soit bien connue et comprise comme outils de
collaboration pour le secteur de la santé. Le MSP devra aussi, avec l’appui d’une assistance
technique, élaborer les guides et les outils de mise en œuvre, et procéder à la formation d’abord
des cadres du ministère même, puis tous les potentiels acteurs de la contractualisation. Le
mécanisme de suivi/évaluation de la mise en œuvre de la Politique de contractualisation doit être
revu afin de donner plus de dynamisme et de moyens nécessaires pour qu’une complémentarité
entre le secteur public et le secteur privé. Le Tchad a besoin de l’apport d’autres partenaires
comme les associations, le secteur privé lucratif ou non pour le développement du secteur de la
santé.

Résultat attendu 2.2 : Le partenariat sud-sud est effectif pour le renforcement technique du
secteur de la santé

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Action 2.2.1 : Redynamiser la coopération Sud/Sud afin de faire bénéficier le MSP de
l’expertise avérée des pays partenaires :

La coopération sud-sud est retenue par le Gouvernement comme une des stratégies lui permettant
de disposer des moyens pour la mise en œuvre des politiques et stratégie nationales en matière de
santé. A ce titre, elle devra être renforcée avec les pays de la région africaine, les pays asiatiques,
du Golfe et de l’Amérique latine. Durant la période du PNDS, le MSP devra mener une
prospection en vue de la signature des accords de coopération dans des domaines variés
(formation, fourniture des équipements et médicaments, mobilisation des spécialistes pour
renforcer les capacités opérationnelles des hôpitaux, évacuations sanitaires des malades tchadiens,
etc.).Toutes ces actions se feront en impliquant étroitement le Ministère en charge des Affaires
Etrangères et de la Coopération Internationale.

VII.1.2. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AU FINANCEMENT


DE LA SANTE

Orientation stratégique 3 : Accroissement des ressources financières en


faveur du secteur de la santé
Résultat attendu 3.1- le budget du MSP a augmenté de 10% chaque année à partir du budget de
2016

Action 3.1.1 : Redynamiser le dialogue politique pour mobiliser davantage des ressources
domestiques en faveur du secteur de la santé.

L’objectif de ce dialogue sera d’atténuer la baisse des ressources publiques destinées au secteur de
la santé pendant la période de crise économique et financière que traverse le pays et, inverser la
tendance à partir de 2018. Ce dialogue politique peut prendre plusieurs formes : il peut s’agir
d’un dialogue direct entre le MSP et le Ministère en charge des finances, d’un plaidoyer auprès de
l’Assemblée Nationale, etc. La réunion du 24 peut également être utilisée comme une opportunité
pour porter les besoins des ressources à allouer au secteur de la santé au sommet de l’Etat.

Action 3.1.2 ​: ​Mobiliser davantage des ressources extérieures en faveur du secteur de la


santé à travers la coopération bi et multilatérale.

L’aide au développement a été réduite au Tchad depuis l’ascension du pays au rang des pays
producteurs et exportateurs du pétrole en 2003. S’il est vrai que les pays devront davantage
compter sur les ressources domestiques pour espérer réaliser des progrès vers les ODD, il n’en
demeure pas moins que la situation actuelle nécessite une mobilisation accrue des ressources
extérieures pour faire face à la situation de crise que le pays traverse. Une table ronde de
mobilisation des ressources sera organisée à l’intention des partenaires tant intérieurs
qu’extérieurs, des projets seront élaborés et soumis dans le cadre de la coopération bi et
multilatérale. Les initiatives mondiales pour la santé (FM, GAVI-Alliance, Bill & Melinda Gate
Fondation, PEPFAR, etc.) seront également mises à profit.

Action 3.1.3 : Mettre en place des financements innovants en faveur du secteur de la santé.

Pour faire face aux besoins en ressources du secteur de la santé qui deviennent de plus en plus
importants du fait de l’adoption des ODD et de la CSU, le Gouvernement tchadien a besoin de

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nouvelles sources de financement pour la santé. Le financement innovant à travers l’instauration
des taxes sur certains produits nocifs à la santé tels que l’alcool, le tabac, les boissons sucrées, etc.
sera pratiqué. Des taxes sur la téléphonie mobile et les transactions financières seront également
mises à profit pour le secteur de la santé. Les études en cours en vue de la détermination de
l’espace fiscal potentiel disponible en faveur du secteur de la santé seront poursuivies.

Orientation stratégique 4. Promotion des mécanismes de protection de la


population contre le risque financier lié au paiement des soins de santé.
Résultat attendu 4.1 : La part du paiement direct dans la dépense directe de santé, les dépenses
catastrophiques ainsi que le taux d’appauvrissement liés au paiement des services de santé
baissent progressivement au Tchad.

Action 4.1.1 : Mettre en place une assurance maladie destinée à protéger toute la population
contre le risque financier lié au paiement des services de santé.

Il sera développé un mécanisme d’Assurance Maladie Universelle qui comprendra 3 régimes : (i)
le Régime d’Assurance Santé Obligatoire pour le secteur formel, (ii) le Régime d’Assurance Santé
Volontaire pour le secteur semi-formel et (iii) le Régime d’Assurance Santé pour la prise en
charge des personnes pauvres et vulnérables. La mise en place de ces régimes
d’assurances-maladies se fera dans le cadre de la Stratégie Nationale de Couverture Universelle en
Santé. Les deux premiers seront contributifs. En ce qui concerne le régime d’Assurance
Obligatoire, les cotisations seront payées par les affiliés ainsi que leurs employeurs sous forme de
retenue à la source. Concernant le deuxième, les contributions des affiliés se feront à travers les
mutuelles de santé (qui restent encore à développer) et autres associations éventuelles. Le
troisième régime sera financé en grande partie par le gouvernement et les partenaires intéressés. Il
pourra après évaluation, inclure si nécessaire, les gratuités actuellement pratiquées dans le pays et
pourra bénéficier des financements innovants qui seront mobilisés. La situation économique
actuelle ainsi que l’expérience de la mise en œuvre de la gratuité (pour laquelle les ressources
disponibles dans le budget de l’Etat pour 2017 ne représentent que 15, 82% de leur niveau de
2013), impose une certaine prudence dans la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle.
Celle-ci devra être progressive en fonction des ressources disponibles et pour éviter un
effondrement du système de santé.

Action 4.1.2 : Etendre progressivement le système des mutuelles de santé dans toutes les
régions du pays.

Les mutuelles de santé seront utilisées pour mettre en place le Régime d’Assurance Volontaires
pour le secteur semi-formel. Cependant, elles sont encore à leur niveau embryonnaire dans le
pays. Actuellement, quelques mutuelles de santé sont en cours d’expérimentation dans quatre
régions du pays. La promotion de leur développement devient un levier essentiel à la mise en
place de l’Assurance Maladie dans le pays. Les expériences positives seront passées à l’échelle
pour couvrir l’ensemble du territoire national. Cette mise à l’échelle nécessitera un appui à la fois
technique et financier de la part du gouvernement et de ses partenaires.

Action 4.1.3 : Evaluer et consolider les mécanismes d’assistance aux populations vulnérables
et aux indigents actuellement pratiqués dans le pays.

Les mécanismes d’assistance en cours seront évalués et rationalisés en tenant compte de la


capacité de mobilisation des ressources par le gouvernement. L’objectif visé ici est de tirer les

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leçons de la mise en œuvre de programmes de gratuités, notamment en ce qui concerne les
populations ciblées, les paquets des soins offerts, la capacité du gouvernement à payer compte
tenu du contexte économique actuel ainsi que la capacité pour les services de santé à supporter la
pression qui résultera d’un accroissement important de la demande. Les résultats de cette
évaluation permettront de réajuster, de consolider les programmes en cours avant de lancer les
différents régimes d’assurance-maladie énoncées plus haut. Les mécanismes d’assistance seront
étendus aux indigents pour lesquels une caisse de solidarité nationale pourra être mise en place.
Ceci passe par l’identification des indigents et de leur capacité contributive.

Action 4.1.4 : Mettre en place un mécanisme de mise en commun des ressources

A moyens ou longs termes, un mécanisme de mise en commun des ressources sera institué afin de
créer les conditions pour un meilleur partage des risques entre les différents régimes, mais aussi
pour assurer l’équité dans l’accès aux soins entre les affiliés qui relèvent des différents régimes
(assurance maladie obligatoire, mutuelles de santé et mécanismes d’assistance aux vulnérables et
aux indigents). Des dispositions seront prises pour que les coûts administratifs du dispositif restent
dans les limites acceptables.

Action 4.1.5 : Elaborer les baselines de la Couverture Sanitaire Universelle en Santé

Le lancement de la CSU va nécessiter que soit mis en place un dispositif institutionnel pour le
suivi des progrès. Pour mieux suivre les résultats, on aura besoin d’avoir les données de base. Une
étude sera menée pour établir les données de base de la CSU dans le pays. Celles-ci comprendront
à la fois, les données relatives à la couverture des interventions et celles relatives à la protection
contre le risque financier15

Orientation stratégique 5 : Amélioration de l’efficience dans l’utilisation des


ressources du secteur de la santé.
Résultat attendu 5.1 : Les ressources financières allouées au secteur de la sante sont utilisées
de manière efficace et efficiente.

Action 5.1.1 : Mettre en place le budget programme en vue de promouvoir la gestion axée
sur les résultats.

Le budget-programme va permettre de mettre en place une planification qui établit les liens entre
les ressources disponibles et les résultats d’une part, et d’autre part, il permet de promouvoir la
redevabilité dans le secteur. En effet, les responsables des budgets-programmes seront comptables
des résultats de leurs programmes respectifs, ce qui va contribuer à améliorer l’utilisation des
ressources et de maximiser les résultats. Ce budget programme sera mis en place conformément à
la nouvelle loi organique relative aux lois de finances et en fonction des programmes tels que
définis dans le présent PNDS.

Action 5.1.2 : Mener des études d’efficience dans l’utilisation des ressources du secteur de la
santé.

15
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/112823/1/WHO_HIS_HIA_14.1_fre.pdf

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L’’amélioration de l’efficience devient une option à explorer sérieusement dans le contexte de
crise économique dans lequel se trouve le pays actuellement. Des études seront menées pour
évaluer l’ampleur de l’inefficience dans le secteur de la santé. Ces études identifieront des
domaines dans lesquels une utilisation rationnelle des ressources pouvant contribuer à dégager des
économies qui peuvent être utilisées à produire plus de résultats de santé. Ces études permettront
également d’identifier des mesures à prendre pour assurer l’efficience dans l’utilisation des
ressources. Le plaidoyer sera mené pour une mobilisation effective à temps des ressources
allouées par l’Etat pour créer les conditions de mise en œuvre des budgets-programmes axés sur
les résultats.

Action 5.1.3 : Redynamiser les organes de gestion des Hôpitaux et des Centres de santé.

Les conseils d’administration (CA) ne fonctionnent pas normalement dans certains hôpitaux
régionaux et sont parfois inexistants dans d’autres, tout comme les comités de gestion au niveau
des HD et des centres de santé. Durant la période du PNDS, le MSP mettra en place un conseil
d’administration dans tous les hôpitaux régionaux, des comités de gestion (COGES) dans les HD
et CS. Ils contribueront à une utilisation efficiente et efficace des ressources du secteur au niveau
périphérique.

Action 5.1.4. Elaborer chaque année les comptes nationaux de la santé

Les capacités des services du MSP seront renforcées pour élaborer chaque année les comptes
nationaux de la santé afin de permettre une prise des décisions basées sur l’évidence en matière de
d’affectation et de gestion des ressources financières mises à la disposition du MSP. L’élaboration
des comptes nationaux de la santé sera institutionnalisée à moyens termes.

Orientation stratégique 6: Promotion de l’équité dans la répartition et


l’affectation des ressources aux régions et districts sanitaires sur base des
clefs de répartition préalablement définies
Résultat attendu 6.1 : L’équité dans la répartition et l’affectation des ressources sur base des
clefs de répartition préalablement définies est appliquée

Action 6.1.1 : Définir les critères objectifs pour une affectation équitable des ressources
financières.

Il sera défini des critères pour une répartition équitable des ressources financières en général
(budget de l’Etat et autres) à tous les niveaux du système. . Ces critères prendront en compte entre
autres la taille de la population de la Région ou du District Sanitaire bénéficiaire, le niveau de
développement sanitaire de la région ou du district (couverture sanitaire, etc.), des indicateurs
essentiels de santé, des ressources existantes, etc.

Action 6.1.2 : Mettre en place un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des engagements
des PTF dans le cadre du partenariat International pour la santé (IHP+) du PNDS.

Il s’agira pour le MSP de mettre en place et de rendre fonctionnel un cadre de concertation


conformément aux orientations de l’IHP+ pour le suivi de l’Efficacité de la Coopération au
Développement (ECD). Ce cadre permettra de faire le suivi des 8 pratiques de l’ECD dont
l’appropriation (qui inclut le financement par le gouvernement de ses propres politiques et plans),

MSP​ - ​Plan National de Développement Sanitaire : PNDS3 2018-2021 - Tchad


l’alignement des interventions des PTF sur le PNDS, l’inscription des financements dans le
budget national, le suivi des réalisations et la redevabilité, l’utilisation progressive d’un seul cadre
commun de suivi/évaluation et de reportage du PNDS, etc.
Dans le même cadre il sera mis en place une commission de redevabilité comprenant le PTF, les
organisations de la société civile, le secteur privé et le MSP, avec davantage d’échange financiers
entre les MSP et les PTF.

Action 6.1.3 : Organiser des sessions budgétaires annuelles pour la mise en œuvre des plans
opérationnels qui seront déclinés du PNDS.

Les sessions budgétaires seront organisées ​au début de chaque année ​avec toutes les parties
prenantes en vue de l’affectation équitables des ressources à la mise en œuvre des plans
opérationnels annuels. Elles seront des opportunités non seulement pour décider des affectations
budgétaires, mais également pour prendre en considération la question d’équité dans l’affectation
des ressources afin de donner les mêmes chances à tous les districts de se développer et donc à
toute la population quel que soit son lieu de résidence à avoir accès géographiquement aux
services de santé.

Action 6.1.4 : Assurer un suivi régulier de la gestion des ressources provenant des
recouvrements des coûts.

Le MSP ne supervise pratiquement pas la situation des recettes des hôpitaux (recouvrements des
couts, des actes et médicaments…) et la manière dont elles sont dépensées par ceux-ci en
complément de leurs crédits ou subventions annuels de fonctionnement. Par ailleurs, les hôpitaux
ne fournissent pas des rapports financiers au Ministère, justifiant les dépenses des recouvrements
des coûts. Ce suivi sera semestriel à tous les niveaux du système de santé en vue d’encourager la
transparence dans la gestion de ces ressources. Les services de l’Inspection Générale de la santé
(IGS) ainsi que ceux de la Direction des Finances du MSP en charge du suivi des dépenses seront
mis à profit pour impulser la culture de la bonne gouvernance et de la redevabilité à tous les
niveaux du système de santé et en particuliers dans les formations sanitaires qui réalisent des
recettes à travers le recouvrement des coûts.

Action 6.1.5 : Elaborer la Stratégie Nationale de Financement de la Santé

La mise en œuvre du PNDS et du Plan Stratégique de la Couverture Sanitaire Universelle va


nécessiter des ressources financières importantes pour créer les services de santé et les rendre
disponibles à toute la population notamment par la réduction de la part du paiement direct dans la
DTS. Le besoin d’équité dans la répartition des ressources ainsi que celui de l’efficience dans leur
utilisation est de plus en plus ressentie. Pour une meilleure coordination de toutes les options
relatives au financement de la santé, une Stratégie de Financement de la Santé sera élaborée dès la
première année de mise en œuvre du PNDS.

VII.1.3. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AUX RESSOURCES


HUMAINES POUR LA SANTE

Orientation stratégique 7 : Poursuite de la dotation des formations


sanitaires en RHS en quantité et en qualité suffisante sur la base du
PMA-PCA.

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Résultat attendu 7.1: la densité du personnel de santé augmente significativement au cours de
la mise en œuvre du présent PNDS.

Action 7.1.1: Maintenir un quota de 500 agents toutes catégories confondues par an dans la
Loi des Finances pour le recrutement du personnel de santé.

Le MSP doit plaider auprès des Ministères des Finances et de celui de la Fonction Publique pour
inscrire et maintenir dans la Loi des Finances un quota de 500 agents à recruter chaque année sur
la base des besoins identifiés par profil pour un redéploiement dans les formations sanitaires
déficitaires.

Action 7.1.2: Renforcer le partenariat pour le recrutement de 900 agents de santé de 2018 à
2021 pour augmenter le nombre de personnel sur fonds des partenaires

Le MSP a négocié avec ses PTF en vue de l’appuyer pour le recrutement des agents de santé pour
pallier les insuffisances. A cet effet, d’ici 2021, 900 agents soit 300 par an seront recrutés sur le
financement des PTF et redéployés sur les terrains. Ces agents seront sous la supervision d’une
cellule de coordination qui sera mise en place par le Ministère de la santé Publique en accord avec
les PTF.

Action 7.1.3 : Renforcer le partenariat par la coopération (Sud – sud) pour augmenter un
minimum de 50 agents tous les ans.

Actuellement (2017) avec la coopération Sud-Sud existante, 32 médecins et paramédicaux


cubains sont en mission d’appui médical au Tchad pour une durée de 2 ans renouvelable.
L’objectif est de voir cette coopération se renforcer pour augmenter et maintenir le nombre des
agents de santé cubains à un minimum de 50 par an dans le cadre du renforcement des formations
sanitaires en RH en quantité et en qualité.

Action 7.1.4 : Renforcer les capacités d’accueil et de production des écoles.

Il est question d’augmenter les quotas fixés chaque année aux concours d’admission dans les
écoles de santé : i) ENASS : la capacité d’admission annuelle de l’ENASS qui est de 250
étudiants passera à 300 ; ii) les Ecoles Régionales des Agents Sanitaires et Sociaux (ERSAS) qui
produit 400 par an passe à 500 chaque année. La production moyenne par an est de 200 pour
l’ENASS et 350 pour les ERSAS.

Action 7.1.5 : Poursuivre la formation continue et en spécialisation des 300 médecins et 600
paramédicaux dont respectivement 120 et 300 au Tchad.

L’insuffisance des médecins spécialistes et des paramédicaux spécialisés au Tchad, oblige le MSP
et celui de l’Enseignement Supérieur à la transformation des salaires en bourses du personnel afin
de poursuivre la formation dans différents domaines ciblés. A part les agents qui seront formés au
Tchad, d’autres seront formés à l’extérieur.

Action 7.1.6 : Mettre en place des mécanismes pouvant garantir la qualité de la formation
dans les écoles (privées et publiques) formant les paramédicaux.

En effet, la prolifération des écoles privées ces dernières années assurant une formation des agents
de santé de qualité médiocre, a amené le Ministère de la Santé Publique à revoir les dispositifs de

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formation afin de procéder à la sélection des meilleurs lauréats par un examen unique de fin de
formation chaque année et garantir par conséquent, la qualité des cadres formés tant dans les
écoles publiques que privées.

Orientation stratégique 8 : Amélioration de la gestion des RHS


Résultat attendu 8.1: Le système de gestion des RHS est renforcé et devient performant

Action 8.1.1: Compléter la base des données IHRIS et de l’observatoire pour la maîtrise des
effectifs des RHS et les rendre opérationnels.

Cette action consistera à former le personnel dédié à cette activité à la collecte des données et à
l’utilisation du logiciel IHRIS dans toutes les régions et DS du pays.

Action 8.1.2 : Déployer les recrus dans toutes les régions en favorisant les régions déficitaires
pour raison d’équité.

Cette activité consiste à mettre en œuvre le plan de déploiement disponible tenant compte des
besoins exprimés par les régions déficitaires. Le déploiement se fera à travers un plan de
déploiement de personnel validé par la réunion du comité de direction avec l’implication des
autres Ministères tels que le Ministère de la fonction publique qui valide les certificats de prise de
service avant la prise en charge financière par le Ministère des finances. Pour s’assurer que le
déploiement est efficace, le gouverneur et le délégué sanitaire doivent s’assurer de la présence
physique des agents déployés sur le terrain.

Orientation stratégique 9 : Renforcement des politiques et stratégies de


gestion des RHS
Résultat attendu 9.1 : Les politiques et stratégies relatives aux RHS sont élaborés/actualisées et
mises en œuvre

Action 9.1.1 : Elaborer des stratégies/politiques et mesures pour la motivation du personnel.

Dans le cadre de motivation du personnel et de leur fidélisation en particulier en milieu rural, un


protocole d’accord a été signé en 2012 par les syndicats et les ministères concernés après études
préalables sur le découpage du pays en différentes zones, afin de prendre en compte les primes et
les indemnités. L’application de certains points du protocole qui semblent irréalistes n’est pas
certaine. Sur ce, l’élaboration d’un document de politique de motivation est plus qu’indispensable
pour se substituer au protocole d’accord. Cette politique mettra en exergue toutes les stratégies de
fidélisation et revoir les acquis contenus dans le protocole d’accord ainsi que la mise en place des
contrats de performance. A cet effet, une assistance technique sera mobilisée à cet effet. Il s’agira
aussi de mettre en place un système de performance basé sur les résultats à tous les niveaux de la
pyramide sanitaire pour accroitre la redevabilité et l’efficience dans la gestion des ressources
limitées.

Action 9.1.2: Réaliser l’évaluation à mi-parcours et finale du PSDRHS :

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Compte tenu de la pénurie aigue du personnel de santé le MSP s’est doté d’un plan stratégique de
développement des RHS 2000-2030. Ce plan est jugé très ambitieux. Le MSP a procédé à sa
révision en mettant en place un nouveau plan stratégique de développement des RHS 2013-2020
qui nécessite une évaluation à mi-parcours (2017) afin d’intégrer les priorités, notamment les
indicateurs de santé pour l’atteinte des ODD d’ici 2030.

Cette activité va être menée de manière participative en associant tous les acteurs concernés : le
MSP, les PTF, les ministères de la défense, des finances, de la fonction publique, de l’action
sociale et de l’enseignement supérieur, le ministère en charge de l’administration du territoire
(décentralisation et déconcentration) ainsi que la société civile et les PTF.

VII.1.4. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AU SIS

Orientation stratégique 10 : Renfoncement de la coordination et de


leadership en matière de gestion de l’information sanitaire.
Résultat attendu 10.1 : Le mécanisme de suivi technique du SIS est créé et rendu fonctionnel

Action 10.1.1 : Redynamiser la Commission Nationale du SIS

Mise en place depuis 2004, la commission nationale SIS n’a jamais été fonctionnelle. Elle sera
redynamisée en révisant sa composition en vue de mettre en place une équipe beaucoup plus
technique avec des moyens conséquents notamment un Secrétariat permanent. Cette
redynamisation viendra renforcer la coordination et la concertation entre les parties y compris le
secteur privé. Sa fonctionnalité permettra de faire mieux fonctionner la Direction du SIS qui aura
pour obligation de rendre compte à une instance multisectorielle. Et cela va contribuer sans nul
doute à renforcer le leadership du Ministère de la Santé Publique du fait qu’il disposera d’une
information de qualité pour la prise des décisions éclairées.

Orientation stratégique 11 : Renfoncement des capacités institutionnelles et


techniques des services en charge de la gestion du Système d’Information
Sanitaire
Résultat attendu 11.1 : les services en charge du SIS mis en place sont capables de produire des
données de qualité qui concourent à la prise de décisions et qui sont acceptées par toutes les
parties

Action 11.1.1 : Renforcer les capacités institutionnelles du SIS

La feuille de route actuelle de renforcement du SIS sera évaluée. Sur la base des résultats et leçons
apprises, un plan stratégique pour le renforcement du SIS sera élaboré sous forme de Schéma
Directeur du SIS. Cela permettra au Ministère de la Santé Publique d’avoir sur la période de mise
en œuvre du PNDS3 des directives claires pour mieux orienter les activités relatives à la gestion
de l’information à tous les niveaux de la pyramide sanitaire.

Action 11.1.2 : Doter les services du SIS des ressources humaines en quantité et qualité
suffisantes

Pour que le SIS réponde à toutes les préoccupations en matière de santé, il est primordial qu’il
dispose des ressources humaines qualifiées en nombre suffisant de toutes les catégories
socioprofessionnelles permettant de concevoir, d’analyser et d’interpréter les données collectées à

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tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Cela va donner des éléments plus convaincants pour une
prise de décisions au niveau politique et stratégique.

Il convient de souligner que la disponibilité en ressources humaines de qualité et en nombre


suffisant doit être renforcée par le recyclage et la formation continue surtout au niveau
périphérique.

Action 11.1.3 : Renforcer les capacités de la DSIS en matériels et équipements

Il est indéniable que si l’on veut retrouver les performances d’antan du SIS et/ou de son évolution
par rapport aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, des moyens
conséquents doivent être mis à disposition pour l’acquisition des matériels performants et de
qualité. La maîtrise de l’information et la disponibilité des données de qualité sont des conditions
sine qua none pour toute décision rationnelle et réaliste. Pour ce faire, le renforcement du SIS doit
être fait à tous les niveaux : i) Niveau central : 5 ordinateurs portables et 4 ordinateurs fixes avec
de kits complets dont un serveur ; doter la DSIS du logiciel DHIS2 t le rendre fonctionnel à tous
les niveaux ; ii) niveau intermédiaire : 23 kits d’ordinateurs et de connexion, iii) niveau
périphérique : doter tous les DS fonctionnels de kits d’ordinateurs.

Orientation stratégique 12 : élaboration d’une carte sanitaire pour rendre


opérationnelle progressivement toutes les structures sanitaires
Résultat attendu 12.1 : Une carte et un découpage sanitaires sont élaborés, validés et mis en
œuvre par toutes les parties.

Action 12.1.1 : Elaborer une carte sanitaire imposable à tous.

La carte sanitaire en tant qu’outil de gestion prospective du système de santé sera élaborée. Elle
doit contenir de nouvelles stratégies qui prennent en compte les spécificités régionales et la
densité de la population afin de faciliter l’accessibilité géographique des populations et respecter
les normes internationales recommandées par l’OMS. Cette définition de la nouvelle carte
sanitaire doit nécessairement prendre en compte les stratégies en matière de santé communautaire
et de la CSU ainsi que de la viabilité des structures. Cette carte guidera les investissements dans le
secteur de la santé y compris ceux du secteur privé et permettra de renforcer l’équité dans le
développement de l’offre des services de santé. Elle sera imposable à tout acteur public ou privé
qui veut investir dans le secteur de la santé.

Action 12.1.2 : ​Réactualiser ​le découpage sanitaire.

Compte tenu de l’évolution démographique du pays et des spécificités régionales, il est


indispensable de revoir le découpage sanitaire du pays. L’usage de la carte sanitaire ainsi que le
nouveau découpage contribueront à mettre fin à la prolifération et la création anarchique des
formations sanitaires qui viendraient mettre en péril les stratégies pour l’atteinte des objectifs de
couverture sanitaire.

VII.1.5. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AUX


INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS

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Orientation stratégique 13: Renforcement de la coordination entre les
différents acteurs qui interviennent dans les domaines des infrastructures et
équipements médico sanitaires
Résultat attendu 13.1 : les textes officiels qui régissent le MO et le MOD sont actualisés et
permettent une meilleure représentation du MO dans tous les processus de passation des
marchés et de suivi des travaux sur terrain

Action 13.1.1 : Plaidoyer auprès du Ministère des Infrastructures en vue de la révision des
textes (Commission d’Ouverture et de Jugement des Offres, Sous-commissions Techniques
d’Elaboration et de Jugement des Offres, etc.)

Le MSP est sous représenté dans tous les organes suscités (1 seul cadre). Ce qui ne lui permet de
bien suivre les travaux de construction des infrastructures sanitaires. C’est pourquoi à la première
année de mise en œuvre du PNDS, le MSP devra faire un plaidoyer soutenu pour amener le
Ministère des Infrastructures à procéder à la révision de leurs textes afin de l’intégrer réellement
dans tout le processus de construction des infrastructures sanitaires. La Direction des
Infrastructures et Equipements Sanitaires (DIES) représentera le MSP dans les organes
d’élaboration des dossiers techniques et de suivi des travaux liées aux infrastructures sanitaires.

Action 13.1.2 : Renforcer la coordination entre le MO et le MOD dans le domaine des


infrastructures et des équipements.

Une meilleure coordination entre le MSP (Maître d’Ouvrage) et le Ministère en charge des
infrastructures (Maître d’Ouvrage Délégué) aidera à mieux harmoniser les plans architecturaux
des infrastructures sanitaires et le type d’équipements dont les approvisionnements relèvent de la
responsabilité du MSP. La standardisation des équipements et la mise en place d’un programme
de maintenance efficace aideront à prolonger la durée de vie des équipements et de dégager des
économies d’échelles.

Orientation stratégique 14: Renforcement du cadre stratégique et normatif


relatifs aux infrastructures et des équipements médico sanitaires, y compris
leur maintenance
Résultat attendu 14.1 : les documents de politiques, stratégies et normes dans les domaines des
infrastructures et des équipements médico sanitaires sont disponibles et mis en œuvre

Action 14.1.1 : Elaborer les normes en infrastructures et équipements médico sanitaires

L’élaboration d’un document de normes en infrastructures et équipements médico-sanitaires


devient dès lors une priorité du fait des manquements constatés dans la conception architecturale
des infrastructures sanitaires. Cette mauvaise conception a pour conséquences l’inadéquation entre
la construction et les équipements d’une part et la mauvaise qualité des installations techniques
(électricité, plomberies sanitaires, fluides médicaux, etc.), d’autre part. Les normes qui seront
définies dès la première année du PNDS serviront alors de référence à tous les acteurs impliqués
(Ministères impliqués, PTF, grands travaux et projets présidentiel, Comité de gestion et de suivi
des 5% des revenus pétroliers alloués aux localités productrices du pétrole, etc.).

Action 14.1.2 : Réviser la politique de maintenance.

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Le pays dispose d’un document de la politique nationale de maintenance élaboré en 2004.
Cependant, il nécessite une évaluation dont les résultats alimenteront par la suite sa révision en
tenant compte de l’évolution technologique et de l’augmentation considérable du nombre des
structures sanitaires. L’évaluation débutera dès la première année de la mise en œuvre du PNDS.
Ce document de politique permettra de limiter les disparités dans les commandes des équipements
lourds et une meilleure planification dans la formation du personnel technique qualifié en la
matière dans toutes les régions. Il permettra aussi le suivi de la gestion du patrimoine
(équipements et infrastructures) à tous les niveaux. L’objectif visé est de disposer d’au moins un
technicien qualifié par région comme responsable du service de maintenance (soit au total 23
personnes) qui servira d’interface avec le niveau central.

Action 14.1.3 : Elaborer et mettre en œuvre une stratégie basée sur les énergies
renouvelables pour les infrastructures sanitaires.

Les infrastructures sanitaires sont dans la plupart alimentées par les groupes électrogènes. Ce qui a
pour conséquence les coûts très élevés en fourniture de carburant et en maintenance. La politique
nationale de santé prône la mise en place d’une stratégie basée sur les énergies renouvelables pour
l’ensemble des structures sanitaires. L’avantage est la réduction des coûts de leur fonctionnement.
C’est pourquoi le MSP devra élaborer le plutôt possible cette stratégie et de la mettre en œuvre, si
possible à la deuxième année.

Action 14.1.4 ​: Créer un cadre de concertation entre les différents acteurs pour le suivi des
politiques, stratégies et normes dans les domaines des infrastructures et des équipements
médico sanitaires.

Une mise en place d’un cadre de concertation des différents acteurs (Ministères impliqués, PTF,
grands travaux et projets présidentiels, le Comité de gestion et de suivi des 5% des revenus
pétroliers alloués aux localités productrices du pétrole, etc.) est nécessaire afin de permettre une
meilleure coordination et obtenir un meilleur résultat dans la mise en œuvre de toutes les
politiques et stratégies élaborées. Cette plateforme doit s’occuper aussi du respect de la carte
sanitaire du pays/des normes en matière de création des structures sanitaires. La création de cette
plateforme débutera dès la première année de la mise en œuvre du PNDS.

Orientation stratégique 15: Accroissement de la couverture en


infrastructures sanitaires
Résultat attendu 15.1 : Des infrastructures sanitaires (hôpitaux et centres de santé) sont
construits et fonctionnels aux différents niveaux de la pyramide

Action 15.1.1 : Construire de nouvelles infrastructures sanitaires et achever la construction


de celles dont les travaux sont en cours.

Au cours de la période de la mise en œuvre de ce PNDS, il sera construits et équiper : 6 Hôpitaux


de la Mère et de l’enfant (Moussoro, Amdjarass, Mongo, Bongor, Sarh et Goz Beida), 6 hôpitaux
régionaux avec des Centres de Transfusion et Banque de Sang, 21 hôpitaux de district, 153 CS, 10
bureaux des DSR, 1 centre national de traitement des cancers, un Centre National de Transfusion
Sanguine. L’objectif visé est d’atteindre un taux de couverture de 90% en centres de santé au
cours du PNDS. Les 4 HR qui sont déjà achevés (Pala, N’Djaména, Biltine et Amdjarass) sont
prêts à être équipés et 3 autres (Koumra, Ati et Amtiman) sont en cours de construction. 1 HME
est aussi en cours de construction. Il convient d’ajouter à toutes ces constructions, celles de 10
bureaux et résidences des DSR et un centre national de traitement des cancers à N’djamena. La

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construction de toutes les infrastructures sera étalée sur les trois premières années de mise en
œuvre du PNDS.

Compte tenu du contexte économique difficile que traverse le pays, beaucoup des travaux de
construction sont à l’arrêt. Il s’agit de 66 CS, 14 hôpitaux de district, 3 hôpitaux régionaux, 1
hôpital de la Mère et de l’enfant, 1 centre national de traitement des fistules et l’extension à 2
niveaux supplémentaires du siège du MSP. Aussi, pour éviter la dégradation supplémentaire de
ces infrastructures, le MSP doit dès la première année de ce PNDS achever tous ces travaux de
construction. Pour ce faire, un plaidoyer doit être mené au plus niveau de l’Etat. Pour ce qui
concerne l’extension du siège du MSP, tous les dossiers techniques sont disponibles et dès la
première année du PNDS le financement sera recherché pour lancer les travaux de démarrage.

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Action 15.1.2 : Construire une usine pharmaceutique, une CPA, 5 PRA, 3 dépôts
s²ub-nationaux pour les vaccin.

Au vu des difficultés que le pays traverse en matière de procédures d’acquisition, de contrôle et de


stockage des médicaments, il est prévu au cours de ce PNDS la construction d’une usine
pharmaceutique, d’une Centrale Pharmaceutique d’Achats, de 5 Pharmacies Régionales
d’Approvisionnement et de 3 dépôts sub-nationaux. Aussi, sur les 23 régions du pays seules 15
régions disposent d’une PRA et qui ne répondent pas aux normes. Leur construction sera
également étalée sur les trois premières années de la mise en œuvre du PNDS.

Action 15.1.3 : Equiper et rendre fonctionnels 4 hôpitaux régionaux, 12 hôpitaux de district


et 20 CS déjà construits

Parmi les travaux de construction qui ont été lancés au cours des années précédentes, certains sont
complètement achevés. Il s’agit des 4 HR, 12 HD et 20 CS. Ces structures n’attendent que d’être
équipées pour les rendre fonctionnelles. C’est le cas des 4 HR (N’Djamena, Biltine, Pala et
Amdjarass) dont le marché d’équipements est en cours, et pourra être achevé au plus tard vers la
fin de la première année de la mise en œuvre du PNDS. Pour les autres structures par contre, les
équipements sont recherchés et pourront être effectifs à la fin de la troisième année de la mise en
œuvre du même PNDS.

Toutes les infrastructures qui seront construites au cours de la mise en œuvre de ce PNDS (actions
7,8 et 9) seront équipées.

VII.1.6. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AUX


MEDICAMENTS ET AUTRES PRODUITS DE SANTE

Orientation stratégique 16 : Renforcement du cadre institutionnel,


juridique, organisationnel et fonctionnel qui régit le secteur
pharmaceutique.

Résultat attendu 16.1 : Le cadre juridique et institutionnel est adapté au contexte et aux
objectifs pour l’amélioration du secteur pharmaceutique.

Action 16.1.1 : Elaborer, adopter et mettre en œuvre les textes juridiques et réglementaires
du secteur de la pharmacie.

Le cadre juridique et institutionnel actuel ne répond pas aux attentes du secteur. Il est primordial
que des initiatives soient prises pour l’accélération dans la mise en œuvre des textes qui sont
élaborés et adoptés et mettre en place des mécanismes permettant de compléter les textes
manquants (8 décrets supplémentaires et 26 arrêtés pour l’application intégrale de la Loi 24).

Action 16.1.2 : Mettre en place le mécanisme de coordination du secteur de la Pharmacie.

Compte tenu de la présence importante des intervenants dans le secteur du médicament, il est
impératif de mettre en place une plateforme de coordination sous la présidence de la DGPL afin
de disposer des informations nécessaires pour une gestion rationnelle du médicament. Cela pourra
répondre aux manquements actuels où tous les processus de gestion et d’approvisionnement et de
stock ne sont pas maitrisés par les services du MSP ce qui fragilise le rôle régalien de l’Etat.

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Orientation stratégique 17 : Renforcement du Système d’Assurance Qualité
des médicaments et autres produits de santé.
Résultat attendu 17.1 : le Système d’Assurance Qualité fonctionnel et performant est mis en
place.

Action 17.1.1 : Renforcer les capacités techniques des services d’Assurance Qualité.

Pour que le Service Qualité joue son rôle, il est indispensable de renforcer les services
d’Homologation, de Contrôle Qualité, de l’Inspection Pharmaceutique et de la Pharmacovigilance.
En matière d’Homologation, il est indispensable de faire recours à un appui technique permettant
de faire l’analyse de la situation, de définir les mécanismes de mise en place d’un Comité
d’Experts et de sa fonctionnalité.

En ce qui concerne le Contrôle Qualité, les 2 premières options seront combinées à court et moyen
termes et une 3​ème option est retenue à long terme. Ce sont : (i) mettre en concurrence les
laboratoires certifiés pour mettre en place une liste de laboratoires pré qualifiés, (ii) acquérir de
matériels légers pour le contrôle de la qualité à l’importation et les contrôles de routine et (iii) la
construction et l’équipement d’un Laboratoire de Contrôle pour renforcer à long terme les
capacités techniques en matière d’Assurance Qualité.

En matière de Pharmacovigilance : il s’agira de mettre en place le Système de Notification


Spontanée recommandée par l’OMS par la formation d’un réseau de 100 agents de notification au
plan national, l’équipement de ces derniers en matériels informatiques (tablettes informatiques), le
développement d’une application mobile permettant de faire des e-notifications, l’abonnement à
VIGIFLOW pour centralisation des données à l’Uppsala Monitoring Center (UMC).

Concernant l’Inspection Pharmaceutique, il s’agira du renforcement des capacités techniques


notamment en matière de Ressources Humaines qualifiées (3 pharmaciens formés en Inspectorat
Pharmaceutique), en formation continue, en moyens logistiques et bureautiques.

Orientation stratégique 18 : Renforcement de la gestion de la chaîne


d’approvisionnement en produits de santé dans le secteur de la santé afin de
garantir une bonne disponibilité et une bonne accessibilité géographique et
financière aux populations.
Résultat attendu 18.1 : la chaine d’approvisionnement en produits de santé dispose des
capacités pour garantir une disponibilité des médicaments, des vaccins et des consommables
médicaux de qualité et assure une accessibilité géographique et financière aux populations.

Action 18.1.2 : Renforcer les capacités logistiques de la chaine


d’approvisionnement/distribution et de mettre en place des mécanismes de financement
pérenne de service chargé de gérer les produits de santé.

Concernant la logistique, il s’agira d’élaborer un référentiel opposable notamment sur les Bonnes
Pratiques de Distribution (BPD), et doter les services centraux (CPA, PEV) et régionaux (23
PRA) en moyens de transports adéquats et en équipement de chaine de froid. Il faudra également
harmoniser la gestion de l’approvisionnement, du stockage, du transport et de la distribution des
médicaments, équipements/biens durables et autres produits de santé et allouer des fonds sur le
budget national pour le transport des produits de santé

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S’agissant de ressources financières, il est primordial que les créances de l’Etat soient totalement
payées à la CPA, ce qui lui permettra de retrouver toute sa crédibilité vis-à-vis de ses fournisseurs
et de procéder aux commandes des produits de santé. Les PRA doivent également régler leurs
créances auprès de la CPA. Cela nécessite à ce que les parties impliquées mettent en place des
mécanismes et des outils qui éviteraient les expériences négatives observées actuellement. La
transparence dans la gestion et la redévabilité dans le secteur du médicament doivent être de mise.
Un mécanisme de contractualisation qui protège la CPA doit être mis en place et pour garantir la
disponibilité à des coûts abordables des médicaments essentiels et génériques.

Action 18.1.2 :Sécuriser les dépenses essentielles destinées aux médicaments

Cette action va permettre de s’assurer que le gouvernement par ce temps marqué par la baisse des
recettes de l’Etat continue à assurer les dépenses essentielles liés à l’approvisionnement et à la
mise à disposition des médicaments essentiels et génériques au niveau des structures de santé. il
s’agira non seulement de rembourser les factures impayées de la CPA comme on l’a vu ci-haut,
mais de s’assurer qu’au cours des prochaines années, les fonds publics seront toujours disponibles
pour permettre à la CPA de faire face à la demande croissante des formations sanitaires en matière
des médicaments

Action 18.1.3 : Développer les ressources humaines dans le domaine pharmaceutique.

Pour qu’il y ait des ressources humaines qualifiées en quantité suffisante dans le domaine du
médicament, il faut une augmentation du nombre des pharmaciens. Pour cela, des possibilités
pourraient être accordées pour donner des quotas supplémentaires dans le recrutement des
pharmaciens à la Fonction Publique.

En outre il faut encourager la formation des spécialistes à l’extérieur pour un renforcement des
capacités techniques dans le domaine de la pharmacie et du médicament surtout en matière de
conception, de planification, de gestion et de suivi et évaluation.

Orientation stratégique 19 : Renforcement de la lutte contre la vente illicite


des médicaments
Résultat attendu 19.1: les capacités institutionnelles, législatives et techniques des organes de
lutte contre la vente illicite des médicaments sont renforcées et le marché des médicaments est
mieux régulé et assaini.

Action 19.1.1 : Actualiser les textes sur la pharmacie, élaborer, adopter et mettre en œuvre
un plan multisectoriel de lutte contre le marché illicite des médicaments.

Les textes existants dans le domaine de la pharmacie surtout en ce qui concerne le marché illicite
seront révisés afin de les adapter au contexte régional (référence au plan de lutte de l’OCEAC) et
de renforcer les pouvoirs des organes chargés de mener les activités de lutte contre le marché
illicite. Ces organes doivent être renforcés techniquement et institutionnellement pour répondre
aux missions qui leur sont assignées. Les conclusions de leurs investigations doivent être
appliquées par les services judiciaires conformément aux textes de la République. A cet effet, les
organes qui seront mis en place doivent élaborer, faire adopter et mettre en œuvre un plan
multisectoriel de lutte contre le marché illicite des médicaments. Ce plan doit être vulgarisé au
niveau national, et imposé à toutes les parties et bénéficier des moyens nécessaires de l’Etat et des
Partenaires Techniques et Financiers.

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Action 19.1.2 : Renforcer les capacités techniques des services pour la promotion de l’usage
rationnel des médicaments et autres produits de santé de qualité.

L’usage rationnel des médicaments dans le contexte actuel du pays nécessite l’actualisation ou
l’élaboration des outils et des ordinogrammes qui doivent être obligatoirement utilisés par les
agents de santé à tous les niveaux du système. Ces outils doivent répondre aux nouvelles
exigences en matière de soins de santé et doivent être vulgarisés. Pour que les nouvelles initiatives
portent fruit, il est impératif de procéder à la formation de tout le personnel prescripteur et celui
chargé de l’information et de la sensibilisation. Les agents de santé communautaires auront dans
leurs tâches la prise en compte des questions de l’utilisation des médicaments par les populations
selon les protocoles de traitements.

VII.1.7. ORIENTATIONS STRATEGIQUES RELATIVES AUX


PRESTATIONS

Orientations stratégique 20 : Amélioration de la disponibilité, de la qualité


et de la capacité opérationnelle des services de santé a tous les niveaux du
système de santé
Résultat attendu 20.1 : Toutes les structures de santé fonctionnelles disposent de tous les
services conformément aux normes nationales

Action 20.1.1 : Elaborer/actualisez les normes relatives au PMA, PCA et plateaux techniques
des formations sanitaires du niveau périphérique, intermédiaire et national.

Le PMA et le PCA tels que définis sont insuffisantes pour une mise en œuvre intégré des activités
et pour une programmation des ressources nécessaires. Par ailleurs ces paquets ne prennent pas en
compte des nouvelles activités aussi importantes. C’est ainsi que l’action consistera à réviser les
paquets de services pour prendre en compte tous les services tant préventifs, curatifs que
promotionnels essentiels de lutte contre les maladies à forte morbidité et mortalité.

Action 20.1.2 : Rendre fonctionnelles les formations sanitaires nouvellement construites


conformément aux normes nationales.

Plusieurs formations sanitaires ont été construites ces dernières années, mais elles ne sont pas
encore fonctionnelles. D’autres sont en cours de construction. Dans le souci d’améliorer la
couverture sanitaire, les formations sanitaires déjà construites seront rendues fonctionnelles et des
dispositions seront prises pour que celles qui sont en cours de construction soient rendues
fonctionnelles une fois les travaux terminés. L’action consistera à les équiper, à y affecter le
personnel qualifié et à les approvisionner en médicaments.

Résultat attendu20.2 : Les services de SR de qualité sont disponibles dans toutes les formations
sanitaires publiques et privées à tous les niveaux du système des soins.

Action 20.2.1 : Renforcer les services de PF, des CPN, et les SONUB et les SONUC et de
prise en charge des fistules à tous les niveaux du système des soins.

La disponibilité des services de PF est assez élevée, mais leur capacité opérationnelle est faible.
Pour pallier à cette situation, le personnel de santé sera formé en conseil afin de mieux présenter
les différentes méthodes de contraception et les effets indésirables. Les directives relatives à la PF

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seront mises à disposition des formations médicales de tous les niveaux. L’approvisionnement
régulier des intrants de la PF sera assuré.

Les services des CPN sont offerts dans environ 98% des services de santé de la première ligne.
Cependant cette disponibilité contraste avec la qualité. Les services des CPN seront introduits
dans les HD et les HR qui n’en pratiquent pas. L’ensemble du personnel offrant les CPN sera
formé dans les centres de santé, les hôpitaux de district et les hôpitaux nationaux. Les directives
seront rendues disponibles dans toutes ces formations sanitaires. Quelques examens essentiels de
laboratoire feront partie du PMA et du PCA actualisés pour qu’ils soient réalisés
systématiquement lors de la CPN recentrée.

La faible disponibilité des formations sanitaires offrant la totalité des fonctions SONUB constitue
un handicap majeur dans la prise en charge efficace des complications obstétricales. La qualité et
la capacité opérationnelle de ces formations restent assez préoccupantes dans la mesure où la
moitié des agents ne sont pas formés dans la gestion intégrée de la grossesse et de l'accouchement.
Des actions seront mises en œuvre pour pallier à ces insuffisances (formation du personnel en
PCIGA, mise à disposition des directives et intrants),

Les plateaux techniques seront renforcés dans les 30% d’HD et HR qui n’offrent pas de SONUC
pour avoir une couverture totale de ces services à ce niveau. L’objectif visé ici est de faire en sorte
que tous les centres de santé offrent les services de PF, la CPN et les SONUB et que tous les
hôpitaux de district, les HR offrent les services des SONUC. Tous les hôpitaux régionaux seront
renforcés pour assurer la prise en charge continue des fistules.

Action 20.2.1 : Renforcer les services de prévention de la transmission du VIH/SIDA de la


mère à l’enfant (PTME)

La disponibilité des services de PTME dans les formations sanitaires atteint à peine 58% (64%
d’HD et HR et 58% des CS). Leur capacité opérationnelle est encore plus faible. L’’actualisation
des normes (PMA, PCA, etc.) sera une opportunité pour avoir des normes par niveau qui intègrent
les services de PTME. Ceci permettra de rendre les services des PTME dans au moins 80% des
formations sanitaires par niveau. La formation du personnel, l’approvisionnement en intrant
compléteront cette action en vue d’améliorer la qualité et la capacité opérationnelle des services.

Action 20.2.2 : Renforcer les services de vaccination à tous les niveaux du système de santé

La chaîne de froid est insuffisante à tous les niveaux du système de santé, plus particulièrement
dans les centres de santé. En effet, environ 1/3 des centres de santé du pays ne disposent pas de
réfrigérateurs et un autre 1/3 ne dispose pas de la source d’énergie pour le stockage des vaccins.
Ces centres de santé seront dotés en réfrigérateurs solaires. La maintenance des réfrigérateurs et
autre logistique nécessaire à la vaccination sera améliorée pour permettre le fonctionnement
optimal de la chaîne de froid.

La disponibilité de tous les antigènes dans les centres de santé est inférieure à 90%. Un
approvisionnement régulier des centres de santé en vaccins sera assuré pour que tous les centres
de santé disposent de tous les antigènes à tout moment afin d’éviter les occasions manquées.

Des sessions de formations seront organisées pour le personnel non encore formé qui offrent les
services de vaccination dans tous les centres.

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Les services de vaccination sont disponibles dans 22% d’hôpitaux des districts et régionaux, dans
5% d’hôpitaux nationaux et dans 85% des formations sanitaires privées. Les formations sanitaires
qui ne disposent pas des services de vaccination se verront dotées de la logistique nécessaire, des
directives et leur personnel sera formé. Elles seront régulièrement approvisionnées en vaccins et
autres intrants de vaccination. L’immunisation sera renforcée par l’introduction de nouveaux
vaccins dans le PEV de routine.

Pour assurer l’équité dans l’immunisation des stratégies spécifiques seront développées telles que
les stratégies avancées et mobiles, pour atteindre les populations les plus éloignées des centres de
santé. Des stratégies novatrices seront mises en œuvre pour atteindre les populations nomades,
insulaires et celle des zones d’accès difficile.

Résultat attendu 20.3 : La lutte contre les maladies transmissibles est renforcée dans la
communauté et à tous les niveaux du système de santé

Action 20.3.1: Renforcer les interventions de prévention et de prise en charge du paludisme


à tous les niveaux du système de santé

Les couvertures en MIILDA sont encore trop basses pour pouvoir protéger les enfants de moins
de 5 ans et les femmes enceintes contre le paludisme (33%). Les activités de distribution des
masses des MIILDA seront intensifiées et étendues à toutes les provinces du pays. La distribution
lors de la CPN, de la CPoN et de la vaccination sera poursuivie et intensifiées. Les activités de
chimio-prévention saisonnière du paludisme des enfants de zéro à cinq ans qui se font dans
quelques DS seront passées à l’échelle dans la zone sahélienne.

La communication pour le changement des comportements dans le cadre de la promotion de la


santé sera mise à profit pour promouvoir l’hygiène et l’assainissement du milieu. La pulvérisation
intra domiciliaire complétera les actions de prévention contre le paludisme.

La disponibilité des services qui offrent le TPI chez les femmes enceintes sera étendue à toutes les
formations sanitaires qui offrent la CNP recentrée et leur qualité améliorée par la disponibilité des
intrants et la formation du personnel

La disponibilité des services de prise en charge sera renforcée pour que toutes les formations
sanitaires du pays soient à mesure d’offrir ces services. L’accent sera mis sur l’amélioration de
qualité des services par la formation du personnel de santé sur le diagnostic et la prise en charge
du paludisme simple et grave, l’approvisionnement régulier des formations sanitaires en test de
diagnostic rapide (TDR) et en médicaments antipaludiques.

Action 20.3.2 : Renforcer la prévention et la prise en charge du VIH/SIDA à tous les niveaux
du système de soins.

Tous les services menant au dépistage et traitement du VIH/SIDA et des IST seront renforcés dans
l’ensemble des formations sanitaires tant publiques que privées en ce qui concerne leur
disponibilité et leur qualité. Les formations sanitaires seront approvisionnées en intrants et le
personnel formé sur les directives nationales.

Les services en charge de la prescription des ARV sont encore peu disponibles. Ils verront leur
disponibilité et leur qualité améliorées dans les formations sanitaires à la fois publiques que
privées. L’accent sera mis sur l’accroissement de la disponibilité des ARV, le suivi médical des

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patients sous traitement, la formation des prescripteurs y compris dans les centres de santé en vue
de la décentralisation du traitement, etc.

Les services des soins d’appui en matière de VIH (le traitement des infections opportunistes, la
dispensation des soins palliatifs, le traitement Intra Veineux des infections fongiques, le traitement
contre le sarcome de Kaposi, les services de récupération nutritionnelle) seront intégrés dans le
PMA et PCA en vue d’améliorer leur disponibilité et leur qualité.

Action 20.3.3: Renforcer les interventions de prise en charge de la Tuberculose dans les
formations sanitaires à tous les niveaux du système de santé

Le score moyen des structures de deuxième niveau qui offrent les services de prise en charge de la
TB incluant la prescription du traitement est très faible (13%). La disponibilité de ces services
sera améliorée au cours des années de mise en œuvre de ce PNDS. Les formations sanitaires
seront dotées en médicaments et intrants pour le diagnostic de la TB. Le diagnostic et la prise en
charge de la tuberculose multi résistante (MDR) seront progressivement étendus dans les hôpitaux
régionaux. Les hôpitaux disposeront des matériels nécessaires pour la prise en charge de la TB
de l’enfant et de la coïnfection TB/VIH. Le personnel sera formé sur les directives de prise en
charge de toutes les formes de TB. Les activités de dépistage et prise en charge de la TB seront
décentralisés dans les centres de santé. Le laboratoire national de référence de mycobactéries
(LNR) sera renforcé pour réaliser les activités de culture des mycobactéries et le test de sensibilité
aux antituberculeux

Résultat attendu 20.4 : Les maladies non transmissibles sont correctement prises en charge à
tous les niveaux du système de santé.

Action 20.4.1 : Mettre en place le dispositif de lutte contre les maladies non transmissibles.
Cette action consiste à adopter les stratégies de lutte contre les maladies non transmissibles
notamment le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète et les maladies respiratoires
chroniques car malgré leur ampleur, il n’existe pas encore un cadre formel d’orientation pour faire
face à ces pathologies. Le dispositif à mettre en place sera multisectoriel. A propos des facteurs de
risque, il est question de compléter les textes d’application de la Loi antitabac N°10/PR/10,
promulguée le 10 juin 2010. Il est également question de faire adopter la Loi contre l’alcoolisme
élaborée depuis 2013 et la mettre en œuvre. Des dispositions seront prises pour mettre en œuvre
des stratégies d’encadrement psychosocial, de prise en charge et de réinsertion des personnes
souffrant des troubles mentaux et d’accompagnement des consommateurs des substances
dangereuses (tabac, alcool et drogues). Les actions des recherches opérationnelles sur les facteurs
de survenue des maladies non transmissibles seront également mises en œuvre.

Les activités de lutte contre les maladies non transmissibles feront partie des paquets d’activités
qui sera défini à tous les niveaux du système de santé y compris dans la communauté.

Action 20.4.2 : Renforcer les capacités des formations sanitaires pour le diagnostic, la prise
en charge et le suivi des malades souffrant des maladies non transmissibles

Il sera question de rendre disponibles les protocoles de prises en charge des maladies non
transmissibles, les moyens de diagnostics et les médicaments et autres intrants nécessaires. En
outre, il faut renforcer les compétences du personnel pour la prise en charge.

La prise en charge de maladies non transmissibles et les interventions y relatives seront intégrées
dans les plans opérationnels annuels des formations sanitaires.

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Orientations stratégiques 21 : Amélioration de l’utilisation des services de
santé à tous les niveaux

Résultat attendu 21.1​ :​ L’accessibilité de toute la population aux services de santé est renforcée.

Action 21.1.1: Atteindre les populations d’accès difficile par des stratégies appropriées.

Cette action permettra de renforcer la mise en œuvre de la stratégie de santé nomade et des zones
d’accès difficile en déployant des moyens adaptés. Aussi, il sera question d’organiser les activités
des soins préventifs et curatifs en stratégie avancée et en stratégie mobile pour les populations
situées à plus d’une heure de marche et pour les populations nomades. Un accent sera également
mis sur les soins en milieu carcéral. Un paquet des soins sera défini pour ces populations ainsi que
les modalités de sa mise en œuvre.

Orientation stratégique 22 : Promotion de la santé des jeunes, des


adolescents et des personnes âgées
Résultat attendu 22.1: les services de santé des jeunes, des adolescents, des personnes âgées et
des personnes handicapées sont développés et intégrés dans les paquets d’activités à tous les
niveaux du système de santé.

Action 22.1.1 : Définir les politiques, plans stratégiques, les normes relatives à la santé des
jeunes, des adolescents, des personnes âgées et des personnes handicapées.

La définition des politiques et des plans stratégique de santé scolaire, de la santé des adolescents
et des personnes âgées favorisera leur développement. Dans la mise en œuvre de ces politiques
seront mieux organisés les services de santé existants à disposer des centres de conseils et
d’écoute des jeunes et adolescents et des centres de rééducation fonctionnelle. A travers cette
action, on renforcera le service national d’hygiène scolaire et universitaire en créant
progressivement des services régionaux dans les 23 régions pour mettre en œuvre un paquet de
services défini.

Actions 22.1.2 : Promouvoir les soins ré-éducationnels et de réadaptation dans tous les
hôpitaux.

Il sera question de mettre en œuvre le plan stratégique de rééducation fonctionnelle et de


réadaptation une fois validé pour développer les soins ré éducationnels et de réadaptation à tous
les niveaux de la pyramide sanitaire avec le CNAR comme centre de référence national, de créer
un centre d’appareillage et de production des équipements orthopédiques et, de renforcer des
capacités des prestataires (introduction de la kinésithérapie dans l’enseignement au niveau des
écoles publiques de santé).

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Action 22.1.3 : Renforcer les capacités du personnel de santé dans la prise en charge des
problèmes de santé des adolescents, des jeunes, des personnes âgées et des personnes
handicapées.

Une fois les politiques, plans stratégiques et normes relatives à la santé ​des adolescents, des
jeunes, des personnes âgées ​et des personnes handicapées, ​élaborés et adoptés, le personnel de
santé sera formé à tous les niveaux de la prise en charge et les formations sanitaires équipées
conséquemment pour assurer une prise en charge efficace des problèmes de santé de ces
catégories de la population. Ce renforcement des capacités devra se traduire entre autres par la
prise en compte des interventions relatives à la santé des adolescents, des jeunes, des personnes
âgées et des personnes handicapées, dans les plans opérationnels annuels.

Orientations stratégique 23 : Renforcement des activités de santé à base


communautaire dans tous les districts sanitaires.
Résultat attendu 23.1: Les activités de santé à base communautaire sont mises en œuvre dans
tous les districts sanitaires fonctionnels.

Action 23.1.1 : Organiser le cadre des interventions à base communautaire.

Cette action consistera à​ : (i) ​vulgariser le document de stratégie au niveau périphérique y compris
le niveau communautaire ; (ii) mettre en place le cadre institutionnel et réglementaire au niveau
communautaire, (iii) renforcer les capacités des communautés à contribuer à la gestion efficace de
leurs problèmes de santé, (iv) assurer le suivi des interventions et des mécanismes de coordination
des interventions qui seront mis en place à tous les niveaux.

Actions 23.1.2: Assurer les activités de santé communautaire au niveau opérationnel.

L’action consistera à recruter deux agents de santé communautaire par village soit 40 000. Ces
agents seront formés sur des modules spécifiques élaborés à cet effet pour être capables de
maîtriser le paquet des services défini. Un accent particulier sera mis sur la supervision de ces
agents pour garantir la qualité et la continuité des services.

Orientation stratégique 2 : Renforcement des stratégies de promotion de la


santé à tous les niveaux du système de santé
Résultat attendu 24 : Les activités promotionnelles de santé sont développées pour susciter la
demande des services.

Action 24.1.1: Mettre en place un cadre stratégique relatif à la promotion de la santé

Un document de stratégie de la promotion de la santé sera élaboré et mis en œuvre. Un plan


intégré de communication sera développé pour sensibiliser la population en vue d’un changement
de comportement et de l’impliquer dans la recherche de solutions à ses problèmes de santé. La
mise en œuvre de la stratégie de santé communautaire consolidera les bases de cette action.

Action 24.1.2 : Mettre en place un cadre multisectoriel pour la promotion de la santé à tous
les niveaux du système de santé

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La promotion de la santé nécessite l’implication de plusieurs secteurs de la vie nationale. Un cadre
de concertation multisectorielle sera mis en place en soutien aux actions de promotion de la santé.
Il comprendra non seulement les ministères concernés (MSP, ministère en charge de l’eau et
assainissement, ministère en charge de l’environnement, ministère en charge de l’éducation,
ministère en charge de la décentralisation, etc.), mais aussi la société civile, les partenaires au
développement et le secteur privé.

Orientations stratégique 25 : Préparation et réponse aux urgences en sante


Résultats attendu 25.1 : Le système de santé est préparé pour répondre efficacement aux
urgences en santé.

Action 25.1.1: Organiser Accélérer la mise en œuvre du règlement Sanitaire International


(RSI)
Pour permettre au pays d’avoir des orientations afin d’améliorer la sécurité sanitaire, il sera
organisé une évaluation conjointe MSP/OMS du RSI. Cette évaluation va déterminer les capacités
de base pour la mise en œuvre de RSI, les forces, les meilleurs pratiques, les domaines où le
renforcement est nécessaire, les défis et les actions prioritaires.

Action 25.1.2: Mettre en place et rendre fonctionnel ​un centre d’Opérations d’Urgences en
Santé Publique (COUSP) dans un certain nombre de pays dont le Tchad.
Les réponses souvent tardives aux épidémies, l’émergence inattendue de l’épidémie d’Ebola a
désorganisé le système de santé en Afrique et la difficulté de mise en œuvre du RSI ont emmené
les Etats membres à adopter une attitude proactive pour éviter des désastres. Pour relever ce défi,
le Tchad à l’instar de certains pays africains, a opté pour la mise en place d’un Centre
d’Opérations d’Urgences en Santé Publique (COUSP). Le COUSP permettra aux pays de se
préparer et répondre promptement en cas de survenue d’une urgence sanitaire.

Axe stratégique 26 : Renforcer les interventions préventives et curatives de


la nutrition
Résultat attendu 26.1 : Les activités de dépistage et de prise en charge des malnutris sont
développées au niveau de tous les services de santé et avec une forte implication des
communautés

Activité 26.1.1 : Assurer une prise en charge adéquate de la malnutrition aigüe au niveau
des CS et des hôpitaux.

Le succès de la prise en charge des cas de la malnutrition aigüe passe par un dépistage précoce du
cas dans les formations sanitaires et un dépistage actif avec l’implication de la communauté. Cette
prise en charge est primordiale dans l’amélioration, le maintien de l’état de santé des enfants et
donc garantir une croissance harmonieuse. Il s’agira d’étendre la couverture et la référence vers
les structures de soins pour la prise en charge adéquate des enfants malnutris aigus, de renforcer
les institutions sanitaires au niveau périphérique pour assurer la qualité des services aux femmes
et aux enfants suivant leur statut nutritionnel à travers l'Unité Nutritionnelle Supplémentaire
(UNS) pour la malnutrition aiguë modérée, l'Unité Nutritionnelle Ambulatoire (UNA) pour la

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malnutrition aigüe sévère sans complication et l'Unité Nutritionnelle Thérapeutique (UNT) pour la
malnutrition aigüe sévère avec complications médicales.

Activité 26.1.2 : Promouvoir l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant

Pour assurer aux nourrissons et aux jeunes enfants, une croissance optimale et un développement
harmonieux, la stratégie de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et le plan de passage à
l’échelle de ladite stratégie seront renforcés pour promouvoir l’initiation précoce à l’allaitement
maternel, faciliter l’accès aux aliments de complément appropriés et d’augmenter le taux des
femmes qui allaitent leurs enfants jusqu’à l’âge de deux ans. Pour ce faire, des stratégies de
renforcement des capacités pour le personnel à différentsniveau et de plaidoyer vers les
communautés seront particulièrement développées.

Activité 26.1.3 : le Suivi de croissance des enfants

La surveillance de la croissance et la promotion d’une croissance optimale sont des éléments


essentiels des soins de santé primaires des enfants. Le suivi de cette croissance est l’activité clé
qui permet de dépister précocement et prendre en charge les cas de malnutrition chez le
nourrisson. Cependant cette activité est très peu développée au niveau des CS. Il s’agira de la
redynamiser en réintroduisant la surveillance de la croissance par les mesures du poids et de la
taille de tous les enfants, intégrer les mesures représentées sur une courbe de croissance et
l’interpréter. Les capacités des structures du personnel et des services devront être renforcées, y
compris la mise en œuvre des mécanismes de suivi et de récupération des absents au rendez-vous
du suivi. La forte implication de la communauté sera un gage de succès.

Activité 26.1.4 : Assurer une supplémentation adéquate en micronutriments pour les enfants
et les femmes enceintes

Les carences sont essentiellement dus à une faible diversification alimentaire et un faible apport
en micronutriments (fer, vitamine A, iode etc…). Plusieurs actions et stratégies seront entreprises
pour fournir ces éléments aux populations à risque en les intégrant aux activités préventives (CPN,
Consultation préventive enfants, déparasitage dans les écoles…) amis aussi en faisant de
campagnes de promotion au sein des communautés.

Activité 26.1.5 : Assurer la surveillance nutritionnelle régulière

La surveillance nutritionnelle et une activité pluridisciplinaire qui implique plusieurs ministères.


Cependant le MSP va renforcer et assurer la pérennité de la surveillance nutritionnelle sur
l’ensemble du territoire. En plus des données de routines des enquêtes périodiques types enquêtes
SMART (annuelle) et SLEAC seront réalisées avec pour objectifs d’évaluer l’état nutritionnel de
la population afin d’informer le plan de monitorage national et réorienter ou planifier les
interventions et les réponses relatives par rapport aux résultats.

VII.2. DETERMINATION DES PROGRAMMES

Pour la mise en œuvre des orientations stratégiques et actions prioritaires retenues, il est
nécessaire de définir des programmes conformément a la directive de la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale(CEMAC). Un programme regroupe les crédits ou
des ressources destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions
représentatif d’une politique publique clairement définie dans une perspective de moyen terme. La

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détermination des programmes prépare la mise en place de la reforme relative au
budget-programme

Cette réforme a pour objectifs de :

✔ Améliorer efficacité de l’action publique, pour le bénéfice de tous (citoyens, usagers,


contribuables et agents de l’Etat). L’enjeu est de parvenir à dépenser mieux et à rendre
plus efficace l’allocation des moyens financiers et humains au sein des programmes
✔ Promouvoir la gestion axée sur les résultats au sein de l’administration publique :
✔ Instaurer la transparence dans la gestion publique, en rendant notamment plus lisibles les
documents budgétaires à la fois pour le Parlement et pour le citoyen. Dans la sphère
publique, la question de l’information et de sa circulation est en effet essentielle, à la
gestion publique comme à la démocratie

Trois programmes sont ainsi définis sur la base des orientations stratégiques et actions prioritaires
retenues dans ce PNDS. Il s’’agit de : (i) du programme de pilotage du secteur de la santé, (ii) le
programme de l’offre des services et soins de santé et le programme d’accès aux services de santé

1. Programme de pilotage du secteur de la santé

La mission de ce programme consiste à définir des orientations sectorielles (politiques, stratégies,


plans, directives, normes et standards etc.) de s’assurer de leur mise en œuvre, de coordonner
l’ensemble du secteur et de s’assurer de l’atteinte des résultats escomptés compte tenus des
ressources qui seront mises à disposition. Ce programme comprend les orientations stratégiques et
actions prioritaires relatives aux piliers Gouvernance & leadership et Système d’Information
Sanitaire, toutes les actions destinées à la mobilisation des ressources ainsi que le suivi et
évaluation du PNDS.

2. Programme d’organisation de l’offre des services et soins de santé

La mission de ce programme va consister à organiser l’offre des services de santé et à s’assurer de


la qualité de cette dernière et de son accessibilité géographique par toute la population tchadienne
quel que soit son lieu de résidence. Ce programme comprend toutes les orientations et actions
prioritaires des piliers suivants : prestations des services de santé, financement de la santé (sans la
mobilisation des ressources), ressources humaines pour la santé, infrastructures sanitaires et
équipements et les médicaments et autres produits de santé.

3. Programme d’accès aux services de santé

La mission de ce programme est de s’assurer que les services de santé sont financièrement
accessibles à l’ensemble de la population, sans que cette dernière en subisse des difficultés
financières ou ne bascule dans la pauvreté. Ce programme comprend l’orientation stratégique
relative à la promotion des mécanismes de protection de la population contre le risque financier lié
au paiement des soins de santé et toutes les actions qu’elle comprend.

4. Programme offre des services et soins nutritionnels

La mission de ce programme est de s’assurer que les activités de dépistage et de prise en charge
des malnutris sont développées au niveau de tous les services de santé et avec une forte
implication des communautés. Il comprend les interventions du module « Nutrition » proprement
dit (les interventions en rapport avec la nutrition dans le module santé infantile et Les

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interventions en rapport avec la nutrition dans le module santé maternelle et du nouveau-né) et les
interventions en rapport avec la nutrition dans le module « Eau, Assainissement et Hygiène ».

VIII. PROGRAMMATION DU PNDS

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Tableau 19 : Planification du PNDS

1. Gouvernance
Objectifs et résultats attendus Indicateurs Budge
t Re

OS.1.1 : Renforcement de la gouvernance dans les services de santé à tous les niveaux du système de santé

R.1.1.1: Les textes juridiques sont adoptées et appliquées pour accélérer l’aboutissement des reformes sectorielles
A.1.1.1.1 : Créer un service au sein du MSP chargé Nombre de textes adoptés et appliqués
d’élaborer les textes juridiques et de suivre leur adoption SG
et application
A.1.1.1.2 : Renforcer les capacités de Nombre de personnes formées
documentation et de communication sur le secteur de la SG
santé
R.1.1.2 : La culture de la transparence et de la redevabilité dans la conduite des interventions sanitaires sont ancrées
niveaux du système
A.1.1.2.1: Renforcer le leadership du MSP à tous Nombre de réunion avec les PTF
organisées par le MSP/Nbre prévu SG
les niveaux du système de santé
A.1.1.2.2 : Redynamiser les instances de Nombre de réunions tenue/nombre
coordination et de dialogue politique à tous les niveaux programmées SG
du système de santé et les rendre fonctionnels et D
efficaces
A.1.1.2.3 : Créer un service dédié au Service de suivi/évaluation créé et
SG
suivi/évaluation fonctionnel
A.1.1.2.4: Contrôler de manière systématique la Nombre de missions de contrôle
gestion des services de santé à tous les niveaux et IG
sensibiliser les responsables sur la bonne gouvernance
OS.1.2 : Redynamisation de la multisectorialité dans la mise en œuvre des activités sanitaires à tous les niveaux du sys

R.1.2.1 : Le rôle de transversalité de la santé est reconnu par tous les acteurs dans le développement socioéconomiqu
A.1.2.1.1 : Mettre en place des mécanismes Nombre de réunions tenues avec les
opérationnels de concertation entre les acteurs de santé différents acteurs/nombre réunions
SG
dans le suivi des activités sanitaires (PTF, Ministères, programmées
société civile, secteur privé, etc.)
A.1.2.1.2 : Mettre en place un cadre de dialogue Nombre de réunions tenues avec le secteur
privée/nombre réunions programmées SG
et de concertation avec le secteur privé
A.1.2.1.3 : Renforcer la mise en œuvre de la Nombre de contrats signés
SG
politique contractuelle
R.1.2.2 : Le partenariat sud-sud est effectif pour le renforcement technique du secteur de la santé
A.1.2.2.1 : Redynamiser la coopération Sud/Sud Nombre d'experts du Sud accueillis/an
afin de faire bénéficier le MSP de l’expertise avérée des SG
pays partenaires
2. Financement de la santé
OS.2.1 : Accroissement des ressources financières en faveur du secteur de la santé
R.2.1.1: le budget du MSP a augmenté de 10% chaque année sur la base du budget 2016

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A.2.1.1.1 : Redynamiser le dialogue politique pour % des ressources domestique dans le
mobiliser davantage des ressources domestiques en budget santé annuel SG
faveur du secteur de la santé
A.2.1.1.2 : Mobiliser davantage des ressources % des ressources extérieurs dans le budget
extérieures en faveur du secteur de la santé à travers la annuel de la santé SG
coopération bi et multilatérale
A.2.1.1.3 : Mettre en place des financements Existence des ressources innovantes
SG
innovants en faveur du secteur de la santé
OS.2.2. Promotion des mécanismes de protection de la population contre le risque financier lié au paiement des soins
R.2.2.2 : La part du paiement direct dans la DTS, les dépenses catastrophiques ainsi que le taux d’appauvrissement lié
baissent progressivement au Tchad
A.2.2.2.1 : Mettre en place une assurance maladie Nombre des assurés pour la santé
destinée à protéger toute la population contre le risque SG
financier lié au paiement des services de santé
A.2.2.2.2 : Etendre progressivement le système Nombre de mutuelles de santé créées;
nombre des adhérents aux mutuelles SG
des mutuelles de santé dans toutes les régions du pays
A.2.2.2.3 : Evaluer et consolider les mécanismes Rapports d'évaluation des structures
d’assistance aux populations vulnérables et aux indigents d'assurance SG
actuellement pratiqués dans le pays
A.2.2.2.4 : Mettre en place un mécanisme de mise Existence d'un mécanisme de mise en
commun des ressources SG
en commun des ressources
A.2.2.2.5 : Elaborer les baselines de la Couverture Existence de baselines sur la CSU
SG
Sanitaire Universelle en Santé
OS.2.3 : Amélioration de l’efficience dans l’utilisation des ressources du secteur de la santé

R.2.3.3 : Les ressources financières allouées au secteur de la sante sont utilisées de manière efficace et efficiente
A.2.3.3.1 : Mettre en place le budget programme Existence d'un budget programme
DF
en vue de promouvoir la gestion axée sur les résultats
A.2.3.3.2 : Mener des études d’efficience dans Rapports d'études
DF
l’utilisation des ressources du secteur de la santé
A.2.3.3.3 : Mener des études d’efficience dans
l’utilisation des ressources du secteur de la santé
Nombre de réunion des organes de gestion
A.2.3.3.3 : Redynamiser les organes de gestion des
des hôpitaux et des CS par rapport au DF
Hôpitaux et des Centres de santé
nombre prévu
OS.2.4 : Promotion de l’équité dans la répartition et l’affectation des ressources aux régions et districts sanitaires sur
préalablement définies
R.2.4. 4 : L’équité dans la répartition et l’affectation des ressources sur base des clefs de répartition préalablement d
A.2.4.4.1 : Définition des critères objectifs pour Mise en place des critères objectifs
une affectation équitable des ressources financières d'attribution des ressources
A.2.4.4.2 : Mettre en place un mécanisme de suivi Mise en place d'un cadre de suivi des
de la mise en œuvre des engagements des PTF dans le engagements des PTF
cadre du partenariat International pour la santé (IHP+) du
PNDS

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A.2.4.4.3 : Organiser des sessions budgétaires Rapports des sessions budgétaires
annuelles pour la mise en œuvre des plans opérationnels
qui seront déclinés du PNDS
A.2.4.4.4 : Assurer un suivi régulier de la gestion Rapport des missions de contrôle de la
des ressources provenant des recouvrements des coûts gestion des ressources du RdC
A.2.4.4.5 : Elaborer la Stratégie Nationale de Existence d'une stratégie nationale de
Financement de la Santé financement de la santé
3. Ressources Humaines pour la santé
OS.3.1 : Poursuite de la dotation des formations sanitaires en RHS en quantité et en qualité suffisante

R.3.1.1 : la densité du personnel de santé augmente significativement au cours de la mise en œuvre du présent PNDS
A.3.1.1.1 : Maintenir un quota de 500 agents Nombre de personnel intégré par an
toutes catégories confondues par an dans la Loi des DR
Finances pour le recrutement du personnel de santé
A.3.1.1.2 : Renforcer le partenariat pour le Nombre de personnel intégré par an
recrutement de 900 agents de santé de 2018 à 2020 pour
DR
augmenter le nombre de personnel sur fonds des
partenaires
A.3.1.1.3 : Renforcer le partenariat par la Nombre des agents issus de la coopération
coopération (Sud - sud) pour augmenter un minimum de sud/sud par an DR
50 agents tous les ans
Nombre des admis annuellement dans les
A.3.1.1.4 : Renforcer les capacités d’accueil et de
écoles ; Nombre de personnel produits DR
production des écoles
annuellement
A.3.1.1.6 : Poursuivre la formation continue en Nombre de personnel qui s'inscrit chaque
spécialisation des 300 médecins et 600 paramédicaux année en spécialisation DR
dont respectivement 120 et 300 au Tchad
A.3.1.1.7 : Mettre en place des mécanismes Mécanismes mis en place et leur
pouvant garantir la qualité de la formation dans les écoles fonctionnalité DR
(privées et publiques) formant les paramédicaux
OS.3.2 : Amélioration de la gestion des RHS
R.3.2.2 : Le système de gestion des RHS est renforcé et devient performant
A.3.2.2.1 : Compléter la base des données IRHIS et Les bases sont mises en place et utilisés
de l’observatoire pour la maîtrise des effectifs des RHS et DR
les rendre opérationnels
A.3.2.2.2 : Déployer les recrus dans toutes les Situation du personnel dans les régions
régions en favorisant les régions déficitaires pour raison déficitaires par rapport à la situation de DR
d’équité 2015
OS.3.3 : Renforcement des politiques et stratégies de gestion des RHS
R.3.3.1 : Les politiques et stratégies relatives aux RHS sont élaborés/actualisées et mises en œuvre
A.3.3.1.1 : Elaborer des stratégies/politiques et Existences de stratégies mises en œuvre
pour motiver le personnel DR
mesures pour la motivation du personnel
A.3.3.1.2 : Réaliser l’évaluation à mi-parcours et Rapports d'évaluation du PSDRHS
DR
finale du PSDRHS
4. Système d'information sanitaire
OS.4.1 : Renfoncement de la coordination et de leadership en matière de gestion de l’information sanitaire

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R.4.1.1 : Le mécanisme de suivi technique du SIS est créé rendu fonctionnel
A.4.1.1.1 : Redynamiser la Commission Nationale Nombre de réunions de la commission sur
le nombre prévu pour la période DS
du SIS
OS.4.2 : Renfoncement des capacités institutionnelles et techniques des services en charge de la gestion du Système d’
R.4.2.1 : les services en charge du Système d’Information Sanitaire mis en place sont capables de produire des donné
de décisions et qui sont acceptées par toutes les parties
A.4.2.1.1 : Renforcer les capacités institutionnelles Nombre de personnes formées aux
différents niveaux du système DS
du SIS
A.4.2.1.2 : Doter les services en charge de la Nombre de ressources humaines affectées
gestion du SIS des ressources humaines en quantité et à la DSIS DS
qualité suffisantes
A.4.2.1.3 : Renforcer les capacités du SIS en Rapports de réceptions des équipements
DS
matériels et équipements

OS.4.3 : élaboration d’une carte sanitaire pour rendre opérationnelle progressivement toutes les structures sanitaires

R.4.3.1 : Une carte et un découpage sanitaires sont élaborés, validés et mis en œuvre par toutes les parties
A.4.3.1.1 : Elaborer une carte sanitaire imposable Disponibilité de la carte sanitaire
DS
à tous
Rapport de mise à jour du découpage
A.4.3.1.2 : Réactualiser le découpage sanitaire DS
sanitaire
5. Infrastructure et équipement
OS.5.1 : Renforcement de la coordination entre les différents acteurs qui interviennent dans les domaines des infrastru
sanitaires
R.5.1.1 : les textes officiels qui régissent le MO et le MOD sont actualisés et permettent une meilleure représentation
passation des marchés et de suivi des travaux sur terrain
A.5.1.1.1 : Plaidoyer auprès du Ministère des Existence de texte révisés dans le domaine
Infrastructures en vue de la révision des textes des infrastructures
(Commission d’Ouverture et de Jugement des Offres, DI
Sous-Commissions Techniques d’Elaboration et de
Jugement des Offres, etc.)
A.5.1.1.2 : Renforcer la coordination entre le MO Nombre de réunions de coordinations
et le MOD dans le domaine des infrastructures et des entre le MO et le MOD DI
équipements
OS.5.2 : Renforcement du cadre stratégique et normatif relatifs aux infrastructures et des équipements médico sanitai

R.5.2.1 : les documents de politiques, stratégies et normes dans les domaines des infrastructures et des équipements
mis en œuvre
A.5.2.1.1 : Elaborer les normes en infrastructures Existence de nouvelles normes en
infrastructures et équipements DI
et équipements médico sanitaires
A.5.2.1.2 : Evaluer et réviser la politique de Document de politique de maintenance
DI
maintenance révisé
A.5.2.1.3 : Elaborer et mettre en œuvre une La stratégie sur les énergies renouvelables
stratégie basée sur les énergies renouvelables pour les élaborée DI
infrastructures sanitaires

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A.5.2.1.4 : Créer un cadre de concertation entre Nombre de réunions avec les différents
les différents acteurs pour le suivi des politiques, acteurs de la santé sur les normes en
DI
stratégies et normes dans les domaines des infrastructures et équipements sanitaires
infrastructures et des équipements médico sanitaires
OS.5.3 : Accroissement de la couverture en infrastructures sanitaires
R.5.3.1 : Des infrastructures sanitaires (hôpitaux et centres de santé) sont construits et fonctionnels aux différents niv
A.5.3.1.1 : Construire de nouvelles infrastructures Nombre des infrastructures construites
sanitaires et achever la construction de celles dont les DI
travaux sont en cours
A.5.3.1.2 : Construire une usine pharmaceutique, Existence d'une usine pharmaceutique
fonctionnelle DI
une CPA, 5 PRA, 3 dépôts sub-nationaux pour les vaccins
A.5.3.1.3 : Equiper et rendre fonctionnels 4 Nombre des hôpitaux fonctionnels
hôpitaux régionaux, 12 hôpitaux de district et 20 CS déjà DI
construits
6. Médicaments et autres produits de santé
OS.6.1 : Renforcement du cadre institutionnel, juridique, organisationnel et fonctionnel qui régit le secteur pharmaceu

R.6.1.1 : Le cadre juridique et institutionnel est adapté au contexte et aux objectifs pour l’amélioration du secteur p
A.6.1.1.1 : Elaborer, adopter et mettre en œuvre Nombre de textes élaborés et adoptés
les textes juridiques et réglementaires du secteur de la DG
pharmacie
A.6.1.1.2 : Mettre en place le mécanisme de Rapports d'activités du comité de
coordination DG
coordination du secteur de la Pharmacie
OS.6.2 : Renforcement du Système d’Assurance Qualité des médicaments et autres produits de santé

R.6.2.1 : le Système d’Assurance Qualité fonctionnel et performant est mis en place


Rapports d'enquête de qualité dans les
A.6.2.1.1 : Renforcer les capacités techniques des
services ; types de formation et nombre de CS
services d’Assurance Qualité
bénéficiaires ?
OS.6.3 : Renforcement de la gestion de la chaîne d’approvisionnement en produits de santé dans le secteur de la santé
disponibilité et une bonne accessibilité géographique et financière aux populations
R.6.3.1 : la chaine d’approvisionnement en produits de santé dispose des capacités pour garantir une disponibilité de
consommables médicaux de qualité et assure une accessibilité géographique et financière aux populations
Liste de réception des équipements
A.6.3.1.1 : Renforcer les capacités logistiques de la
donnés aux délégations ; Disponibilité de
chaine d’approvisionnement et mettre en place des
fonds sécurisés pour le financement des DG
mécanismes de financement pérenne de service chargé
services chargés de gérer les produits de
de gérer les produits de santé
santé
A.6.3.1.2 : Développer les ressources humaines Notes mettant à disposition de la DGPL des
cadres DG
dans le domaine pharmaceutique
OS.6.4 : Renforcement de la lutte contre la vente illicite des médicaments
R.6.4.1 : Les capacités institutionnelles, législatives et techniques des organes de lutte contre la vente illicite des méd
des médicaments est mieux régulé et assaini
A.6.4.1.1 : Actualiser les textes sur la pharmacie, Nombre de textes élaborés ; un plan
élaborer, adopter et mettre en œuvre un plan multisectoriel de lutte contre les
DG
multisectoriel de lutte contre le marché illicite des médicaments illicite est mis en œuvre.
médicaments

MSP​ - P
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A.6.4.1.2 : Renforcer les capacités techniques des Rapport d'enquête sur la qualité des
services pour la promotion de l’usage rationnel des prescriptions DG
médicaments et autres produits de santé de qualité
7. Prestations
OS.7.1 : Amélioration de la disponibilité des services de santé a tous les niveaux du système de santé

R.7.1.1 : Toutes les structures de santé fonctionnelles disposent de tous les services conformément aux normes natio

A.7.1.1.1 : Elaborer les normes relatives aux Existence des normes sur les activités
plateaux techniques des formations sanitaires du niveau retenues aux différents niveaux DG
périphérique, intermédiaire et national
A.7.1.1.2 : Renforcer les paquets des services de Nombre de CS et d'HD avec PMA ou un
toutes les formations sanitaires existantes des niveaux PCA complet DG
périphériques, intermédiaires et centraux
A.7.1.1.3 : Rendre fonctionnelles les formations Nombre de nouvelles formations
sanitaires nouvellement construites conformément aux fonctionnelles après 2017 ; DG
normes nationales
OS.7.2 : Amélioration de la qualité des prestations des services et des soins à tous les niveaux du système de santé

R.7.2.1 : La capacité opérationnelle des services est renforcée à tous les niveaux du système de santé
A.7.2.1.1 : Renforcer l’organisation des services
DG
disponibles à tous les niveaux du système de santé
A.7.2.1.2 : Améliorer le diagnostic, la prise en Nombre de service d'imagerie et
charge et le suivi des malades à tous les niveaux du laboratoire fonctionnel ? DG
système de santé

R.7.2.2 : Les maladies non transmissibles sont correctement prises en charge à tous les niveaux du système de santé

A.7.2.2.1 : Mettre en place le dispositif de prise en Nombre de services avec capacité de prise
charge contre des maladies non transmissibles aux en charge des MNT DM
différents échelons du système de santé
A.7.2.2.2 : Renforcer les capacités des formations Nombre de services avec capacité de prise
sanitaires pour le diagnostic, la prise en charge et le suivi en charge des MNT DM
des malades souffrant des maladies non transmissibles
OS.7.3 : Amélioration de l’utilisation des services de santé à tous les niveaux
R.7.3.1 : L’accessibilité de toute la population aux services de santé est renforcée
A.7.3.1.1 : Atteindre les populations d’accès Nombre des stratégies avancées et des
stratégies mobiles organisées ? DG
difficile par des stratégies appropriées
OS.7.4 : Promotion de la santé des jeunes, des adolescents et des personnes âgées

R.7.4.1 : les services de santé des jeunes, des adolescents, des personnes vivantes avec handicap, et des personnes âg
les paquets d’activités à tous les niveaux du système de santé
A.7.4.1.1 : Définir les politiques, plans Nombres de documents de politiques, plan
stratégiques, les normes relatives à la santé des jeunes, stratégiques et normes produits
DG
des adolescents, des personnes vivantes avec handicap et
des personnes âgées

MSP​ - P
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A.7.4.1.2 : Renforcer les capacités du personnel de Nombre de personnels de santé formés
santé dans la prise en charge des problèmes de santé des
DG
adolescents, des jeunes, des personnes vivantes avec
handicap et des personnes âgées

OS.7.5 : Renforcement des activités de santé à base communautaire dans tous les districts sanitaires

R.7.5.1 : Les activités de santé à base communautaire sont mises en œuvre dans tous les districts sanitaires fonctionn
A.7.5.1.1 : Organiser le cadre des interventions à Rapports DOSS
DG
base communautaire
A.7.5.1.2 : Assurer les activités de santé Rapports DOSS
DG
communautaire au niveau opérationnel
OS.7.6 : Renforcement des stratégies de promotion de la santé à tous les niveaux du système de santé

R.7.6.1 : Les activités promotionnelles de santé sont développées pour susciter la demande des services
A.7.6.1.1 : Mettre en place un cadre stratégique Un cadre stratégique est adopté et mise en
œuvre DG
relatif à la promotion de la santé
A.7.6.1.2 : Mettre en place un cadre multisectoriel Existence d'un cadre multisectoriel aux
pour la promotion de la santé à tous les niveaux du différents niveaux du système de santé DG
système de santé

OS.7.7 : Renforcer les interventions préventives et curatives de la nutrition

R.7.7.1 : Les activités de dépistage et de prise en charge des malnutris sont développées au niveau de tous les service
implication des communautés
Activité 7.7.1.1 : Assurer une prise en charge Rapport SIS
adéquate de la malnutrition aigüe au niveau des CS et des DS
hôpitaux.
Activité.7.7.1.2 : Promouvoir l’alimentation du Rapport DNTA
DN
nourrisson et du jeune enfant
Rapport SIS
Activité.7.7.1.3 : le Suivi de croissance des enfants DS

Activité.7.7.1.4 : Assurer une supplémentation Rapport SIS/DNTA


adéquate en micronutriments pour les enfants et les DN
femmes enceintes
Activité.7.7.1.5 : Assurer la surveillance Résultats enquêtes
DN
nutritionnelle régulière

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IX. FINANCEMENT DU PNDS

IX.1. HYPOTHESE D’ESTIMATION DES COUTS

L’évaluation des coûts du PNDS s’est faite à l’aide de l’outil OneHealth. Les données de base
retenues ont été tirées des rapports officiels. Les données des enquêtes ont été privilégiées quand
elles existent ; à défaut des données des enquêtes, celles des annuaires statistiques ont été
retenues. La procédure de budgétisation qui consistait à retenir des interventions « traceurs » par
niveau de prestations en rapport avec la politique nationale de santé a été appliquée. Cela a
conduit à faire l’analyse de leurs déterminants en termes de disponibilité des intrants essentiels, de
ressources humaines, d’accessibilité, d’utilisation de ces services par la population, de couverture
adéquate et de couverture effective. En outre, elle a permis de définir les stratégies, de fixer des
objectifs et de déterminer les impacts en les liant aux coûts des interventions pour chaque phase
pour la mise en œuvre des interventions qui ont un impact sur la santé de la population.

Sur la base des données programmatiques prises en compte dans l’outil OneHealth, certains
indicateurs atteindraient les niveaux suivants :

Tableau 20: Evolution de quelques indicateurs d’impacts (2018 -2021)

INDICATEURS 2018 2019 2020 2021


Taux de mortalité maternelle (pour 100 000
860 782 757 751
naissances)
Taux de mortalité infantile 72‰ 56‰ 45‰ 37‰

Taux de mortalité néonatale 26‰ 22‰ 20‰


34‰
Taux de mortalité avant cinq ans
133‰ 116‰ 92‰ 74‰

IX.2. ESTIMATION DU COUT

Le coût estimatif du PNDS3 sur les années de mise en ooeuvre du PNDS est repris dans le
tableau suivant :

Ce budget reprsente 16 USD par tete d’habitant et par an. Il prend en compte la situation
économique actuelle du pays. A titre d’exemple, la dépense de santé du gouvernement en 2014 a
été de 20 USD. Il convient de rappeller que pour les OMD, la dépense totale de santé
recommandée (OMS-BM) était d’au moins 40 USD par habitant et par an. Les études
préliminaires situent cette dépense à un minimum de 83 USD par habitant pour qu’un pays puisse
atteindre la CSU et les autres cibles de l’ODD3.

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Tableau 21 : Budget annuel du PNDS 3 par pilier

Proportio
PILIER 2018 2019 2020 2021 Total
n (%)
1. Gouvernance & leadership 930 508 677 786 936 827 772 873 501 705 643 127 3 195 962 132 0,57
2. Financement de la santé 19 167 774 666 19 169 274 666 19 167 774 666 19 167 774 666 76 672 598 662 13,64
3. Ressources Humaines pour la 110 593 063
27 458 334 992 26 793 026 422 27 705 183 371 28 636 518 904 19,68
santé 690
4. Système d'information
2 830 993 361 1 959 546 898 2 226 157 298 2 078 807 161 9 095 504 718 1,62
sanitaire
156 760 018
5. Infrastructure et équipement 19 654 487 504 62 584 200 719 37 260 665 004 37 260 665 004 27,89
231
6. Médicaments et autres 163 967 370
25 396 268 563 41 270 084 596 48 112 604 163 49 188 413 187 29,17
produits de santé 508

7. Prestations 22 240 386 497 6 685 720 559 6 018 475 636 6 795 403 623 41 739 986 316 7,43
562 024 504
Total 117 678 754 260 159 248 790 686 141 263 733 639 143 833 225 672 100
257

Tout en prenant en compte la situation économique du pays, ce budget s’inscrit aussi dans la
rupture avec le passé en termes de tendance dans la mesure ou il permet quand dans ce contexte
difficile de faire des avancées en termes de réalisation des résultats à un rythme assez élévé par
rapport aux années précédentes. En termes de réduction de la mortalité maternelle, la réduction se
fera selon un rythme de 3% par an contre 2% au cours de 10 dernières années. Concernant la
mortalité infantojuvénile, la rééduction attendue se fera au rythme de 12% par an contre 3%
annuel au cours des dernières années.

La repartition du budget par programme est repris dans le tableau suivant :

Tableau 22 : Répartition du budget du PNDS3 par programme

Proportio
2018 2019 2020 2021 Total
n (%)
1. Programme de
pilotage du secteur de 840 407 106 1 676 055 655 1 163 984 330 1 461 268 956 5 141 716 047 0,91
la santé
2. Programme de
l’offre des services et 93 609 579 996 133 394 395 655 114 961 284 123 116 350 623 848 458 315 883 622 81,55
soins de santé
3. Programme d’accès
19 984 276 666 19 912 024 666 19 912 024 666 19 912 024 666 79 720 350 662 14,18
aux services de santé
4. Programme offre
des services et soins 3 244 490 492 4 266 314 710 5 226 440 521 6 109 308 202 18 846 553 925 3,35
nutritionnels
Total 117 678 754 260 159 248 790 686 141 263 733 639 143 833 225 672 562 024 504 257 100

IX.3. CADRAGE BUDGETAIRE

L’estimation des financements disponibles pour le PNDS3 a été faite selon les trois (03) scénarii
retenus dans le plan quinquennal de développement du Tchad 2016-2020 qui sont les suivants :

MSP​ - P
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✔ Scénario de base ou «actuel » : ​Le taux de croissance du PIB réel est impacté par la chute des
cours du pétrole observé depuis 2014et l’insécurité dans la sous-région. L’économie connaît une
récession en 2016 avec un taux de croissance de -2,6%. Cette croissance atteindra 4,4% au cours
de la période 2017-2020.

✔ Scénario optimiste ou « d’un Tchad émergent » : le taux de croissance du PIB réel soutenu
d’une part par la diversification de l’économie et la promotion des unités de production à travers
la mise en place des infrastructures d’appui financés sur des ressources intérieurs et extérieures.
L’on s’attend à une régression de l’économie de l’ordre de – 1,7%).

Entre 2017 et 2020, le taux moyen de croissance du PIB réel atteindrait 4,7% grâce d’une part à la
mobilisation des ressources intérieures et extérieures pour financer les secteurs structurants et d’autre
part, à la stabilité politique au niveau national et international.

✔ Scénario pessimiste ou « d’un Tchad en état de chocs extrêmes » : le taux de croissance du


PIB réel est dépendant des aléas climatiques, des ressources naturelles dont le pétrole, et de
l’insécurité dans la sous-région entravant les échanges commerciaux et les investissements
publics et privés. L’économie connaîtrait des récessions entre 2016 et 2017, où le taux de
croissance passerait respectivement de -2,3 à -1,8%. Le taux moyen de croissance du PIB réel
serait de 3,2% pour la période allant de 2018 à 2021.

NB : Les données macroéconomiques prises en compte sont celles fournies par le Ministères du
plan

MSP​ - P
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IX.4. ANALYSE DES GAPS

Les gaps selon les différents sénarios sont repris dans le tableau suivant:
Tableau 23: Gap de financement selon les différents sénari

2018 2019 2020 2021 Total %


Dépenses
117 678 754 260 159 248 790 686 141 263 733 639 143 833 225 672 562 024 504 257 100
planifiées
Espace Financier 48,
69 846 999 983 66 923 999 997 65 470 999 980 69 846 999 983 272 088 999 942
Scénario de base 4
51,
GAP 47 831 754 277 92 324 790 689 75 792 733 659 73 986 225 689 289 935 504 315
6
Scenario 46,
66 355 000 011 63 578 000 011 62 197 000 018 66 354 999 981 258 485 000 020
pessimiste 0
54,
GAP 51 323 754 249 95 670 790 675 79 066 733 621 77 478 225 691 303 539 504 237
0
Espace Financier 50,
73 339 000 005 70 268 999 991 68 744 999 994 73 338 999 984 285 691 999 975
Scénario optimiste 8
49,
GAP 44 339 754 255 88 979 790 695 72 518 733 645 70 494 225 688 276 332 504 282
2

Les gaps sont importants dans tous les scénarii, mais ils pourront diminuer au fur et à mesure que
les données des ressources disponibles seront collectées.

X. CADRE DE MISE EN OEUVRE


X.1. CADRE INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE
Le PNDS3 est un outil du Gouvernement pour le secteur de la santé, sa mise en œuvre se fera sous
le leadership du MSP. Elle impliquera tous les départements du gouvernement, les partenaires au
développement, la société civile ainsi que le secteur privé qui interviennent dans le secteur de la
santé.

1. Rôles et responsabilités du gouvernement

Les départements ministériels devront chacun en ce qui le concerne, apporter sa contribution pour
soit maintenir, soit améliorer la santé de la population. Les ministères suivants auront un rôle de
premier plan à jouer : le Ministère en charge de la santé, du ministère en charge de l’action sociale
et le ministère en charge des finances. Chacun de ces ministères aura une responsabilité
particulière dans le cadre de la mise en œuvre de la SCUS qui est au centre de ce PNDS.

Le ministère de la santé publique

La responsabilité du MSP est de développer l’offre des services de santé de qualité et d’assurer
que toutes les populations, quel que soit leur milieu de résidence ou leur mode de vie, etc. ont un
accès équitable à ces services. Le MSP devra également mobiliser les autres départements
ministériels à élaborer et mettre en œuvre des politiques sectorielles favorables à la santé. Le MSP
devra en plus mobiliser les ressources tant intérieures qu’extérieures pour financer la mise en
œuvre du PNDS3.

Le ministère en charge de l’action sociale

MSP​ - P
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Le ministère en charge de l’action sociale aura pour responsabilité de contribuer à la mise en place
l’assurance maladie en vue de protéger la population contre le risque financier lié au paiement des
soins de santé. Cette responsabilité devra être assumée en parfaite collaboration avec le MSP
chargé d’organiser l’offre des services.

Le ministère en charge des finances

Le ministère en charge des finances a pour responsabilité, la mise à disposition des ressources
nécessaires à la réalisation des activités retenues dans le PNDS3.

La Primature

L’implication dans la mise en œuvre du PNDS de tous les départements ministériels nécessite une
coordination à un niveau élevé de l’appareil de l’Etat. Cette coordination sera assurée par la
Primature.

2. Rôles et responsabilités des partenaires au développement

Les partenaires au développement selon leurs missions/mandats seront appelés à apporter leurs
appuis techniques et/ou financiers dans la mise en œuvre du PNDS3pour l’amélioration de la
santé conformément aux ODD. Il est attendu que l’appui apporté (à la fois sur le plan technique
que financier), puisse contribuer à réduire l’impact de la crise économique actuelle sur l’atteinte
les résultats attendus du secteur de la santé dans le cadre du programme de développement durable
dans lequel le pays s’est engagé.

3. Le secteur privé

Le secteur privé lucratif et non lucratif apportera sa contribution à la mise à disposition d’une
offre des services et soins de santé de qualité conformément à la politique nationale de santé.

4. Les organisations de la société civile

La société civile aura à jouer le rôle suivant : (i) Contribuer à susciter la demande de service, (ii)
Contribuer à améliorer l’offre et acheter les services à travers les mutuelles de la santé.

X.2. PROCESSUS DE PLANIFICATION OPERATIONNELLE

La mise en œuvre du PNDS3 se fera sur base des plans opérationnels qui seront élaborés et/ou
actualisés chaque année. Il s’agit du Cadre des dépenses sectorielles à moyen terme (CDSMT) et
les plans d’action opérationnels (PAO).

Cadre de dépenses sectorielles à moyen terme

Un cadre des dépenses sectorielles à moyen terme sera élaboré dès le début de la mise en œuvre
du PNDS pour une durée de 3 ans. Le CDSMT est un plan glissant qui sera actualisé au début de
chaque année et gardera toujours sa durée de 3 ans. En tant que l’une des composantes du CDMT
piloté par le ministère en charge des finances, Il sera élaboré sur base des instructions et des
plafonds budgétaires fournis par ce dernier ministère.

Sur le plan sectoriel, le CDSMT sera élaboré sur base des programmes du PNDS3. Le MSP
élaborera un CDSMT basé sur les programmes de pilotage du système de santé et de
l’organisation de l’offre des services et soins de santé. Le programme d’accès aux services de

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santé sous la responsabilité du ministère en charge de la sécurité sociale fera partie du CDSMT de
ce ministère.

Les CDSMT seront des outils par excellence de la gestion axée sur les résultats. Ils lieront les
résultats aux ressources qui seront mises à disposition. Ils définiront les responsabilités dans
l’atteinte des résultats et initieront les réformes structurelles à la fois sectorielles et
intersectorielles nécessaires à la mise en œuvre du PNDS3

Plan d’action opérationnelle

Sur la base du CDSMT du MSP, toutes les structures à tous les niveaux élaboreront des plans
d’actions opérationnels pour la mise en œuvre du PNDS. Ces Plans d'action opérationnel (PAO)
seront élaborés sur base des missions respectives de chaque niveau et de chaque structure. Sur
base des PAO des CS, les équipes cadres des districts incluront dans leurs propres plans les
besoins d’appui à ces derniers. Sur base des PAO des DS, les Délégations Régionales incluront
dans leurs PAO les besoins d’appui à ces derniers.

X.3. MECANISMES DE COORDINATION ET ORGANES DE SUIVI DE LA MISE


EN ŒUVRE

La coordination de la mise en œuvre du PNDS3 sera assurée aux différents niveaux du système de
santé : Central, Intermédiaires (région) et Périphérique (District). Les principaux acteurs
concernés par le secteur de la santé seront impliqués dans la coordination de la mise en œuvre du
PNDS3 à travers les organes de coordination à différents niveaux du système de santé. Ces
organes sont décrits dans le Plan de suivi et évaluation du PNDS3.

X.4. SUIVI ET EVALUATION

Pour assurer une bonne efficacité dans la mise en œuvre du PNDS3, il a été élaboré un plan
spécifique de suivi et d’évaluation fondé sur les objectifs du PNDS. Le plan décrit ainsi les
organes et les mécanismes du suivi et évaluation ainsi que les principaux indicateurs.

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ANNEXES

-1- Cartographie budgétaires


-2- Liste des documents consultés
-3- Equipe de rédaction du PNDS3

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ANNEXE 1

Cartographie budgétaire, Budget PNDS


par pilier et par orientation stratégique

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Tableau 24: Cartographie budgétaire, Budget PNDS par pilier et par orientation stratégique

ORIENTATION STRATEGIQUE 2018 2019 2020 20

1. Gouvernance & leadership 793 610 702 640 881 251 702 817 926 635 587 5
OS.1.1 : Renforcement de la
gouvernance dans les services de santé 531 765 996 394 325 995 448 290 996 372 400 9
à tous les niveaux du système de santé
OS.1.2 : Redynamisation de la
multisectorialité dans la mise en œuvre
261 844 706 246 555 256 254 526 930 263 186 5
des activités sanitaires à tous les
niveaux du système de santé
2. Financement de la santé 19 173 274 666 19 169 274 666 19 167 774 666 19 167 774 6
OS.2.1 : Accroissement des ressources
financières en faveur du secteur de la - - -
santé
OS.2.2. Promotion des mécanismes de
protection de la population contre le
19 159 524 666 19 159 524 666 19 159 524 666 19 159 524 6
risque financier lié au paiement des
soins de santé
OS.2.3 : Amélioration de l’efficience
dans l’utilisation des ressources du 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 0
secteur de la santé
OS.2.4 : Promotion de l’équité dans la
répartition et l’affectation des
ressources aux régions et districts 11 750 000 7 750 000 6 250 000 6 250 0
sanitaires sur base des clefs de
répartition préalablement définies
3. Ressources Humaines pour la
27 124 162 295 26 186 301 711 26 981 195 860 27 868 569 9
santé
OS.3.1 : Poursuite de la dotation des
formations sanitaires en RHS en 26 683 180 095 25 895 635 511 26 799 799 660 27 695 328 7
quantité et en qualité suffisante
OS.3.2 : Amélioration de la gestion des
69 252 000 2 500 000 2 500 000 2 500 0
RHS
OS.3.3 : Renforcement des politiques et
371 730 200 288 166 200 178 896 200 170 741 2
stratégies de gestion des RHS
4. Système d'information sanitaire 2 430 993 361 1 559 546 898 1 826 157 298 1 678 807 1
OS.4.1 : Renfoncement de la
coordination et de leadership en
603 637 063 106 346 000 401 346 000 199 792 5
matière de gestion de l’information
sanitaire
OS.4.2 : Renfoncement des capacités
institutionnelles et techniques des
1 814 856 298 1 440 700 898 1 412 311 298 1 466 514 6
services en charge de la gestion du
Système d’Information Sanitaire

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OS.4.3 : Elaboration d’une carte
sanitaire pour rendre opérationnelle
progressivement toutes les structures 12 500 000 12 500 000 12 500 000 12 500 0
sanitaires et réalisation
d'enquêtes/études
5. Infrastructure et équipement 20 634 930 214 64 028 065 391 38 507 807 714 38 696 029 6
OS.5.1 : Renforcement de la
coordination entre les différents
acteurs qui interviennent dans les 1 248 200 000 488 400 000 555 900 000 555 900 0
domaines des infrastructures et
équipements médico sanitaires
OS.5.2 : Renforcement du cadre
stratégique et normatif relatifs aux
infrastructures et des équipements 715 242 710 995 964 672 691 242 710 879 464 6
médico sanitaires, y compris leur
maintenance

OS.5.3 : Accroissement de la couverture


18 671 487 504 62 543 700 719 37 260 665 004 37 260 665 0
en infrastructures sanitaires

6. Médicaments et autres produits


1 424 339 554 1 219 457 648 1 008 608 228 789 754 7
de santé
OS.6.1: Renforcement du cadre
institutionnel, juridique,
80 397 975 43 055 575 43 055 575 43 055 5
organisationnel et fonctionnel qui régit
le secteur pharmaceutique
OS.6.2 : Renforcement du Système
d’Assurance Qualité des médicaments 623 850 516 627 331 329 627 331 329 621 529 9
et autres produits de santé
OS.6.3 : Renforcement de la gestion de
la chaîne d’approvisionnement en
produits de santé dans le secteur de la
santé afin de garantir une bonne 685 644 613 519 340 293 330 007 624 116 955 4
disponibilité et une bonne accessibilité
géographique et financière aux
populations
OS.6.4 : Renforcement de la lutte
34 446 450 29 730 450 8 213 700 8 213 7
contre la vente illicite des médicaments
7. Prestations 46 097 443 469 46 445 263 122 53 069 371 947 54 996 701 9
OS.7.1 : Amélioration de la disponibilité
des services de santé a tous les niveaux 428 964 740 14 059 680 081 23 196 858 372 27 602 482 1
du système de santé
OS.7.2 : Amélioration de la qualité des
prestations des services et des soins à 38 247 131 385 25 540 775 151 22 419 329 161 19 481 777 3
tous les niveaux du système de santé
OS.7.3 : Amélioration de l’utilisation
555 428 973 700 1 309 630 1 463 2
des services de santé à tous les niveaux

MSP​ - P
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OS.7.4 : Promotion de la santé des
jeunes, des adolescents et des 197 181 372 198 841 761 193 205 668 187 200 4
personnes âgées
OS.7.5 : Renforcement des activités de
santé à base communautaire dans tous 100 000 000 100 000 000 100 000 000 100 000 0
les districts sanitaires
OS.7.6 : Renforcement des stratégies
de promotion de la santé à tous les 5 276 530 798 4 591 488 163 5 140 952 944 5 581 880 5
niveaux du système de santé
OS.7.7: Renforcer les interventions
916 070 703 1 019 904 266 1 082 356 173 1 104 602 1
préventives et curatives de la nutrition
OS7.8 : Préparation et réponse aux
931 009 042 933 600 000 935 360 000 937 296 0
urgences en santé

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ANNEXE 2 :

LISTE DOCUMENTS DE REFERENCE

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Tableau 25: LISTE DEOCUMENTS DE REFERENCE
1 ANNUAIRE STATISTIQUES SANITAIRES TCHAD TOME A 2015 et 2014
2 ARRETE 0154-2015 ORGANISATION MSP TCHAD – COPIE
3 ARRETE 417 CREANT COMITE REV PNS
4 BUDGET PDS DGPL 2007-2020
5 CADRE LOGIQUE PDS DGPL 2017
6 CARTOGRAPHIE PTF SANTE, PRESENTATION A LA REVUE SECTORIELLLE 2015
7 CDMT MSP 2017
8 COMITE DE REDACTION PNDS3
9 CONSTITUTION DU TCHAD
1
DOCUMENTS DU COMITE DIRECTEUR 2016 BONGOR
0
1
DOCUMENTS REVUE SECTEUR SANTE 2015 SARH
1
1
LA STRATEGIE NATIONALE DE LA PROTECTION SOCIALE
2
1
OBJECTIFS DES ODD
3
1 PACTE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET SES PARTENAIRES DU SECTEUR DE LA
4 SANTE
1
PAO DSRV 2016
5
1 PLAN CADRE DES NATIONS UNIES D’ASSISTANCE AU DEVELOPPEMENT
6 (UNDAF) 2017-2021
1 PLAN D’ACTION INTERSECTORIEL DE NUTRITION ET D’ALIMENTATION
7 (PAINA) 2017-2021 (JAN. 2017)
1 PLAN D’ACTION POUR L’ACCELARATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU
8 REGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL (RSI 2005) AU TCHAD
1 PLAN DIRECTEUR DE LUTTE CONTRE LES MALADIES TROPICALES NEGLIGEES
9 (MTN)
2
PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT SANITAIRE PNDS 2017-2020 (AVRIL 2017)
0
2 PLAN PLURI ANNUEL COMPLET DU PROGRAMME ELARGI DE VACCINATION
1 DU TCHAD 2013 – 2017
2 PLAN QUINQUENNAL DE DEVELOPPEMENT (PQ 2016–2020 ) de la « vision 2030, le
2 Tchad que nous voulons » (Septembre 2016)
2
PLAN STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT DES RH POUR LA SANTE AU TCHAD.
3
2
PLAN STRATEGIQUE DE SANTE COMMUNAUTAIRE 2015-2018 (juin 2015)
4
2 PLAN STRATEGIQUE NATIONAL POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA
5 COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE DU TCHAD 2017 – 2019

MSP​ - P
​ lan National de Développement Sanitaire : PNDS3 2018-2021 - Tchad
2
PNDS 2 Version finale
6
2
PNS 2016 -2030
7
2
PRDS 2017/2020 des 23 DSR
8
2
POLITIQUE DE SANTE COMMUNAUTAIRE AU TCHAD
9
3 POLITIQUE NATIONALE DE CONTRACTUALISATION DANS LE SECTEUR DE LA
0 SANTE (mars 2014)
3 POLITIQUE NATIONALE DE NUTRITION ET D’ALIMENTATION 2014 – 2025
1 ADOPTE EN 2015
3 POLITIQUES ET NORMES DES SERVICES DE SANTE DE LA REPRODUCTION
2 (AVRIL 2011)
3
PRESENTATIONS ATELIER REVUE ET PROGRAMMES 2017
3
3
RAPPORT ENQUETE EDS/MICS 2014/2015
4
3
RAPPORT ENQUETE SARA 2015
5
3
RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN EN AFRIQUE 2016 (PNUD)
6
3 STRATEGIE NATIONALE DE LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE DU
7 TCHAD (SEPTEMBRE 2014)
3
STRATEGIQUES RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES POUR LA SANTE (1)
8
3
TDR Comité technique PNDS3
9

MSP​ - P
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ANNEXE 3:

MSP​ - P
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Tableau 26: Equipe de Redaction du PNDS3
NOM/PRENOM TITRE

1 Dr ROHINGALAOU NDOUNDO Directeur Général de l'Action Sanitaire


2 DJEDOUSSOUM NAOUNDANGAR Coordinateur du BCE
3 MOUSSA ASSAYE Directeur de la Planification
4 ALLAYE AMBOULMATO Directeur Adjoint DSIS
5 LIPELBA GALY Directeur Adjoint DIES
6 NAOUDJI YANAMRA Conseiller à la DRH
7 MAHAMAT ISMAEL IBRAHIM CSPB/BF
8 DR DAOUDA LAWA DGPML
9 DJIMADOUMNGUE NGARHOIBA Chef de Service Planification
10 DR BRAHIM HAMID Inspecteur Général
11 Dr MBAITOLOUM WEINA Consultant National pour le PNDS3
12 Dr KALAMBAY NTEMBWA Expert International PNS/PNDS OMS
Hyppolite
13 PASCAL SEDGO Consultant international OneHealth OMS
14 AMADOU ALHASSANE Consultant International OneHealth OMS
15 ABATCHA KADAI OMS/Tchad
16 MARTINE YOYAMMEL OMS/Tchad
17 Dr ZINA YAKOUBA OMS/Tchad

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