Modèles de Quelques Dispositifs Optiques

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Chapitre O3 : Modèles de quelques dispositifs optiques

I. Caractéristiques d'un instrument optique


1. Présentation
Un instrument optique est un instrument formant une image d'un
objet. C'est généralement une association de plusieurs systèmes
optiques. Les instruments d'optique servent généralement à
améliorer la vision des objets perçus par l’œil.
2. Caractéristiques d'un instrument optique
Un instrument optique est constitué de plusieurs systèmes optiques
centrés donc on peut le caractériser par plusieurs caractéristiques.
 Les foyers : ce sont le foyer objet 𝑭 et le foyer image 𝑭′ .
 Le Grandissement : c'est le rapport de la taille de l'image finale
par l'instrument sur la taille de l'objet.
 Le Champ de vision : est constitué de l'ensemble des points
objets à partir desquels des rayons lumineux forment des
pinceaux susceptibles de traverser l'instrument pour parvenir
au récepteur.
 Le Profondeur de champ : (ou latitude de mise au point)
correspond à la zone de netteté en avant et en arrière du plan de
mise au point : plus celle-ci est grande, plus la profondeur de
champ est grande.
 Pouvoir de résolution : (ou pouvoir de séparation, pouvoir
séparateur, résolution spatiale, résolution angulaire) exprime la
capacité d'un système optique à distinguer les détails. Il peut
être caractérisé par l'angle ou la distance minimal(e) qui doit
séparer deux points contigus pour qu'ils soient correctement
discernés.
II. l’œil
1. Présentation
L’œil est un système optique capable de capter les signaux
lumineux avant que l'information ne soit réinterprétée par le
cerveau et transformée en formes et en couleurs. Il se compose une
succession de dioptres qui ne sont pas parfaitement sphériques
séparent des milieux différents.
L’œil humain correspond grossièrement à une petite boule de 𝟐, 𝟓 𝒄𝒎 de
diamètre. Elle est constituée de plusieurs éléments dont on mentionne :
 La pupille : C'est le diaphragme de système qui permet de se situer dans les
conditions de Gauss mais aussi de régler l'intensité de lumière entrant à
l‘œil.
 Le cristallin : c'est l'organe qui joue le rôle le plus important en ce qui
concerne la réfraction des rayons lumineux.
 La rétine : est une membrane sensible aux radiations lumineuses, située au
fond de l‘œil.
On trouve aussi la cornée, l'humeur aqueuse, le corps vitré et un ensemble de
muscles.
Une modélisation simple de l’œil consiste à considérer la rétine comme un
écran, la pupille comme un diaphragme et les autres parties (principalement le
cristallin) comme étant une lentille convergente de distance focale image 𝑭′
variable sachant que la distance 𝒅 entre cette lentille (Le cristallin) et l'écran
(la rétine) est fixe.
Le processus d'accommodation c'est le faite que le cristallin se déforme de telle
façon à changer la distance focale image ce qui permet d'obtenir des images
nettes sur la rétine. Pour un œil normal (emmétrope) :
𝒇′ ∈ 𝟐𝟓𝒎𝒎 , 𝟐𝟖𝒎𝒎
Modélisation simple de l‘œil

On définit le punctum proximum (PP) comme étant la distance entre l‘œil est
l'objet le plus proche qu'on peut voir (image nette) c'est-à-dire c'est la distance
minimale de vision distincte. Alors que le punctum remotum (PR) est la distance
entre l‘œil est l'objet le plus loin qu'on peut voir. Pour un œil normal
𝒑𝒑 ≈ 𝟐𝟎 𝒄𝒎 𝒆𝒕 𝒑𝒓 → ∞
Donc la profondeur de champ est la distance entre le PP et le PR qui est infinie
pour œil normal.
2. Caractéristiques
a. Le pouvoir d'accommodation
𝟏 𝟏
𝑨= −
𝑷𝑷 𝑷𝑹
b. pouvoir de résolution
L‘œil ne peut distinguer deux détails d'un objet que si leur image se forme sur
deux cellules différentes de la rétine. Notant 𝑳 la distance entre deux cellules et
𝜽 l'angle sous lequel l’œil voit un objet formé des deux points 𝑨𝑩. On doit
avoir 𝑨′ 𝑩′ = 𝜽𝒅 > 𝑳 alors 𝜽 > 𝜺 tel que 𝜺 est la limite de résolution angulaire
de l‘œil définie par :
𝑳
𝜺=
𝒅
En effet 𝑳 ≈ 𝟖 µ𝒎 et 𝒅 ≈ 𝟐𝟓 𝒎𝒎 alors :
𝜺 = 𝟑, 𝟐 × 𝟏𝟎−𝟒 𝒓𝒂𝒅 = 𝟏, 𝟖 × 𝟏𝟎−𝟐 ° = 𝟏, 𝟏′
On rappelle que :
𝟏° = 𝟔𝟎′ 𝒎𝒊𝒏𝒖𝒕𝒆 𝒅′ 𝒂𝒓𝒄 𝒆𝒕 𝟏′ = 𝟔𝟎′′ (𝒔𝒆𝒄𝒐𝒏𝒅𝒆 𝒅′ 𝒂𝒓𝒄)
c. Le champ de vision
dépend principalement du diamètre de la pupille (3 à 4 mm) et la nature de
l'objet à voir et de la morphologie (écartement des yeux, profondeur, etc.). En
effet, on peut définir quatre types de champ :
Champ monoculaire : est un champ correspondant à la vision monoculaire qui
est un mode de vision dans lequel chacun des deux yeux est utilisé séparément.
Le champ correspondant est 94° à 101° pour chaque œil. le champ de vision
couvert par les yeux d'un être humain peut avoisiner les 200° par fractions. Par
fraction, signifie qu'il est impossible de voir sur 200° simultanément, mais il est
possible de couvrir cet angle par mouvements oculaires.
Champ binoculaire : C'est le champ commun entre les deux yeux , c'est ce
qu'on appelle la vision binoculaire. Ce mode couvre un maximum de 62° par
œil soit 124°, mais dans cet angle tout n'est pas perceptible avec précision. Les
couleurs ne sont pas perceptibles sur les bords, seule la lumière est perceptible.
Champ de discrimination des couleurs : est la zone de l'espace dont l’œil est
capable de distinguer les couleurs. Il correspond à un angle entre 30° et 60° par
œil.
Champ de reconnaissance des symboles : c'est la zone de perception des
symboles (formes géométriques). Il correspond à un angle entre 5° et 30° par
œil.
La zone de confort : permettant de lire et de voir avec la plus haute précision est
comprise dans un angle entre 20° à 40°.
3. Défauts de l’œil

Il existe plusieurs défauts bien connus de l’œil, appelée amétropies, on


mentionne ici les quatre défauts les plus répandus :
La myope : Si l‘œil est trop convergent c'est-à-dire que son PR n'est plus situé à
l'infini mais à quelques mètres. L’œil myope voit ou de loin, par contre ça vision
de près est meilleure car le PP est plus proche.
Pour corriger la myopie, on associe à l’œil une lentille divergente.
L'hypermétrope : Si l’œil est trop divergent, cet œil est capable de voir à l'infini
mais en accommodant.
Le PP est plus éloigné de l’œil (il n'est pas assez convergent), la vision de près est
moins aisée.
Pour corriger ce défaut, on associe à l’œil une lentille convergente.
La presbytie : est un défaut qui vient avec l'âge de l'organe, le cristallin n'est
plus assez souple pour se déformer à la demande. La vision de près qui demande
au cristallin de devenir plus convergent est altérée.
L'astigmatisme : provient de la forme de l‘œil qui n'est pas tout à fait sphérique,
ce qui diminue la qualité de la vision que ce soit de près ou de loin.
III. L'appareil photo
1. Présentation
Un appareil photographique reflex mono-objectif est un type d'appareil
photographique dans lequel un même objectif sert à la fois à la visée et à la prise
de vue. Lors de la visée, un miroir réfléchit vers le verre de visée (le penta-
prisme) la lumière en provenance de l'objectif (d'où le nom de reflex). Ce miroir
se relève brièvement lors de la prise de vue, afin de laisser la lumière atteindre la
surface sensible (le capteur).
2. Modélisation d'une appareil photographique

L'objectif photographique est formé de plusieurs lentilles épaisses séparées ou


collées. Dans certains appareils ces lentilles peuvent se déplacer les unes par
rapport aux autres, ce sont des objectifs à géométrie variable, ou zooms. Ceci
permet de limiter les aberrations mais limite le flux lumineux transmis.
Généralement, on assimile l'objectif d'une appareil photographique à une lentille
mince L de centre O et de distance focale 𝒇′ . On note 𝒅 > 𝟎 la distance entre la
lentille et l'écran 𝑬. Cet écran est une pellicule sensible à la lumière. La mise au
point de l'objectif correspond au réglage de la distance 𝒅 de telle façon à avoir
l'image d'un objet sur l'écran. En effet, si on note 𝒙 > 𝟎 la distance entre l'objet
et l'objectif, cette
distance vérifie :
𝟏 𝟏 𝟏 𝒇′ 𝒙
+ = ⇒ d=
𝒅 𝒙 𝒇′ 𝒙−𝒇′

Sur l'objectif, on indique généralement les distances minimales et maximales de


mise au point.
3. Caractéristiques d'une appareil photographique

On caractérise une appareil photographique par sa distance focale 𝒇′ , le


diamètre 𝑫 de son diaphragme, la taille du capteur et par la durée d'exposition.
On se propose d'étudier l'effet de chaque facteur sur la qualité de l'image.
3.1. La distance focale
Généralement pour les appareils photographiques la distance focale est de
l'ordre de centimètre. Voici des photos prises du même endroit avec un appareil
muni d'un unique capteur mais avec des objectifs de focales différentes :

On remarque que plus la focale est grande, plus le champ est étroit, plus on
capture un détail de l'image.
3.2. La taille du capteur
Dans les appareils photographiques, on a deux types de capteur de lumière. Le
premier type c'est les films photographiques qui sont constituées d'une plaque
de verre sur laquelle on a déposé une émulsion de gélatine. Cette surface est
rendue sensible à la lumière grâce à un mélange de microcristaux de chlorure et
de bromure d'argent. Alors que le deuxième correspond aux détecteurs CCD
(charge coupled device) qui permet un traitement et stockage numériques de
l'image.
La résolution des appareils photographiques est définie par la taille des cellule
élémentaire du détecteur. c'est la taille des micro-cristaux pour les films et les
pixel pour les CCD. La taille est généralement de l'ordre de 𝟕 µ𝒎. Par exemple
un détecteur CCD rectangulaire de dimensions 𝟏𝟓, 𝟏𝒎𝒎 × 𝟐𝟐, 𝟕𝒎𝒎
correspond à 𝟔, 𝟓. 𝟏𝟎𝟔 pixel de taille 𝟕 µ𝒎 × 𝟕, 𝟒 µ𝒎. On dit que ce détecteur
contient 𝟔, 𝟓 𝑴𝒑 (mégapixels).
la taille du capteur a une plus grande influence sur la qualité résultante de
l'image. En effet, plus la taille d'un capteur sera grande, plus il y aura de place
pour les pixels. Chaque photo-site pourra donc capter le plus de lumière
possible lors de la prise de photo. Logiquement, si le capteur est plus petit pour
un même nombre de photo-sites, la place pour chacun sera réduite. Ainsi, une
quantité de lumière moins importante sera captée, réduisant la qualité de
l'image obtenue. On trouve plusieurs taille de capteurs :
Capteur Plain format APS - C 4/3
Taille 24 mm × 𝟑𝟔 𝒎𝒎 15,5 mm × 𝟐𝟑, 𝟔 𝒎𝒎 13 mm × 17,3 mm
En photographie, on parle généralement sur la focale équivalente. C'est la
distance focale que doit avoir l'objectif pour obtenir la même image sur un
capteur plein format. On calcul cette distance, en utilisant le tableau de
conversion suivant :
Capteur Plain format APS - C 4/3
Facteur de conversion 1 1,5 2
Voici les photos que vous obtiendrez d'un même sujet à la même focale, mais
avec différents capteurs :

Image obtenue sur un capteur plein Image obtenue sur un capteur APS
format
3.3. Le diamètre du diaphragme

Le diaphragme permet principalement de se placer dans les conditions de


Gauss. Mais son diamètre possède une grande influence sur la luminosité de
l'image obtenue. On caractérise un appareil photographique par la
grandeur N.O (nombre d'ouverture) qui représente le rapport de la focale 𝒇′ de
l'objectif sur le diamètre D de diaphragme :
𝒇′
𝑵. 𝑶 = (𝑺. 𝑫)
𝑫
Généralement 𝑵. 𝑶 < 𝟖 pour garder un flux lumineux suffisant. En pratique
𝑵. 𝑶 ≈ 𝟓.
3.4. La durée d'exposition

Les appareils photographique contient une pièce très importante à savoir


l'obturateur (shutter). Cette pièce est une pièce mécanique (généralement)
utilisée dans les appareils photographiques ou les caméras, placée
entre l'objectif et le capteur ou la pellicule. Il permet de laisser passer
temporairement la lumière issue de la scène et traversant l'objectif avant qu'elle
ne soit captée par le dispositif argentique ou numérique, en faisant varier le
temps de pose et donc la durée d'exposition. Il est maintenu en position fermée
lorsqu'il n'est pas sollicité.
Image prise à grande durée d'exposition Image prise à petite durée d'exposition
3.5. Profondeur de champ
La profondeur de champ augmente lorsque :
 Le diamètre de diaphragme d'entrée D diminue.
 La distance optique de mise au point augmente.
 La distance focale est plus courte.
La taille du capteur influence la profondeur de champ. Pour un cadrage
équivalent, plus le capteur sera petit, plus la profondeur de champ sera grande.
IV. Lunette astronomique

La lunette astronomique est un instrument afocal constitué de l’association


d'un objectif convergent qu'on modélise par une lentille convergente de centre
𝑶𝟏 et de distance focale 𝒇𝟏 ′ et d'un oculaire convergent qu'on modélise aussi
par une lentille convergente de centre 𝑶𝟐 et de distance focale 𝒇𝟐 ′ . La distance
𝑶𝟏 𝑶𝟐 = ∆ est appelée intervalle optique.

Modélisation simple de la lunette astronomique


En effet, l'objet est à l'infini donc l'image 𝑨𝟎 𝑩𝟎 de cette objet par l'objectif est
située dans son plan focal image. Pour avoir un système afocal, il faut que
l'image finale soit à l'infini ce qui correspond à un objet
(𝑨𝟎 𝑩𝟎 ) situé au plan focal objet de l'oculaire. Alors on doit avoir 𝒇𝒐𝒄 = 𝒇𝒐𝒃 ′ ce
qui correspond à un intervalle optique :

L'intérêt majeur d'une lunette c'est d'augmenter la taille angulaire d'un objet
(un astre par exemple). Alors il est important de déterminer l'expression de
grandissement angulaire 𝑮𝒂 . Pour ce faire, on trace le trajet d'un rayon issu
d'un point 𝑩 d'un objet 𝑨𝑩 situé à l'infini et dont la taille angulaire α.
D'après le schéma, on a :

Or les angles sont généralement petites donc tan(𝒙) ≈ 𝒙. Alors le


grandissement est donné par :
Remarques :
 Le signe moins (donc 𝑮𝒂 < 𝟎) exprime le faite que le sens de l'angle α′ est
l'inverse du sens de l'angle α.
 Pour augmenter le grandissement de la lunette, il faut donc utiliser un
oculaire de distance focale très grande ou un objectif très convergent. Par
exemple pour une lunette commerciale 𝒇𝒐𝒄 ′ = 𝟏 𝒎 et 𝒇𝒐𝒃 ′ = 𝟏 𝒎𝒎 alors
𝑮𝒂 = 𝟐𝟎 alors la Lune dont la taille angulaire (diamètre apparent) est α = 0,5°
possède une image de taille
α′ = 10°.
 Le champ de vision dépend de la taille des lentilles utilisées.

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