Chapitre 6

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Chimie et physique 1 pour cursus prépa Les bases de l’optique géométrique

Chapitre 6. Instruments Optiques à


base de lentilles minces

Ce chapitre présente quelques exemples d’instruments optiques fabriqués à partir des systèmes
optiques simples étudiés dans les précédents chapitres. Nous ne nous intéresserons qu’aux
systèmes optiques donnant une image virtuelle et ayant un diamètre apparent plus grand que
l’objet observé à l’œil nu comme les loupes, les microscopes ou les systèmes astronomiques.

1. Notions théoriques

a. La puissance P d’un instrument optique

La puissance P d’un instrument est une grandeur algébrique qui est définie par le rapport de
l’angle 𝛼′ sous lequel on voit l’image de l’objet à travers l’instrument et de la dimension de
l’objet.

𝛼
𝑃
𝐴𝐵

La puissance P s’exprime en dioptries (𝛿) ou en 𝑚 , 𝛼 en radians et 𝐴𝐵 en mètres.

Puissance d’un système optique : 𝑃 𝛼


𝐴𝐵
Ici 𝛼′<0, 𝐴𝐵>0, donc P>0

La puissance d’un système dépend ainsi des conditions d’observation (positions de l’image et
de l’œil de l’observateur).

Par ailleurs, si l’image finale est à l’infini, la puissance devient une caractéristique de
l’instrument nommée puissance intrinsèque 𝑷𝒊

La puissance est essentiellement utilisée pour les loupes et les microscopes (instruments
optiques pour lesquels l’objet est proche de l’instrument).
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b. Le grossissement G d’un instrument optique

Le grossissement caractérise l’amplification du système optique : on voit G fois plus gros.

Le grossissement G est le rapport entre les diamètres apparents sous lequel on voit l’objet à
l’œil nu 𝑎𝑛𝑔𝑙𝑒 𝛼 et sous lequel on voit l’image virtuelle à travers l’instrument 𝑎𝑛𝑔𝑙𝑒 𝛼

G=

Cette grandeur est sans dimension.

Le grossissement commercial Gc est défini lorsque l’observateur regarde un objet à l’œil nu


placé à 25 cm de l’œil. Le grossissement commercial permet de caractériser certains instruments
optiques dans les mêmes conditions d’observation.

Dans le cas d’un objet proche et de petite dimension placé à la distance Ω𝐴 25 𝑐𝑚 de l’œil
(noté Ω), on peut déterminer le diamètre apparent α de l’objet (c’est à dire l’angle sous lequel
il nous apparait),

A Ω

𝐴𝐵
tan 𝛼
Ω𝐴
On remarque que 𝐴𝐵>0 et Ω𝐴<0, on obtient bien 𝛼 < 0

Dans l’approximation des « petits angles », cette relation devient : tan 𝛼 𝛼 ,𝛼


en radian, et les valeurs algébriques dans la même unité.

On peut alors définir le grossissement commercial 𝑮𝒄 𝑃. Ω𝐴 𝑃. 𝑑

Avec P (en δ) et d= 0,25 m

2. La loupe
La loupe est une lentille convergente qui a pour rôle de grossir un objet de
petite taille. Cela consiste à voir cet objet sous un angle plus grand qu’à
l’œil nu et donc de mieux observer les détails de cet objet.

a. Conditions de fonctionnement en loupe d’une lentille


convergente
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Une lentille convergente fonctionne en loupe si l’objet est placé :

- Soit entre la lentille et son plan focal


objet : l’image est alors virtuelle droite
et plus grande que l’objet

Observation d’une image à distance finie

- Soit dans son plan focal objet.


L’image est alors à l’infini et elle est
observable sans fatigue par un œil
normal
Observation d’une image à l’infini

b. Puissance de la loupe

La puissance de la loupe est comme nous l’avons vu : 𝑃

La loupe est d’autant plus puissante que, pour un objet donné, 𝛼 est grand.

La puissance de la loupe dépend de :

- La distance focale de la loupe


- La position de l’objet
- La position de l’œil par rapport à la loupe

La puissance intrinsèque Pi est définie dans des conditions spéciales d’utilisation

- Si l’objet se trouve au foyer objet (image à l’infini) ou bien


- Si l’œil de l’observateur se trouve au foyer image 𝐹 de la loupe

Dans ce cas la puissance dépend uniquement de la distance focale de la loupe.

Dans ces deux cas, on a la relation tan 𝛼 = où 𝑓 est la distance focale image de la loupe.
Dans l’approximation « des petits angles » on peut exprimer tan 𝛼 ~𝛼 , d’où

𝑃 on appelle cette puissance la puissance intrinsèque 𝑃 de la loupe.

On remarquera que 𝑃 correspond à le vergence de la lentille convergente !

Ordre de grandeur pour la loupe: 5𝛿 𝑃 50𝛿

c. Grossissement d’une loupe

Dans l’approximation « des petits angles », le grossissement commercial de la loupe s’exprime


par
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𝐺 𝑃. 𝑑 en prenant par convention d=0,25m

Si l’on peut définir la puissance intrinsèque de la loupe, on aura également :

𝑃 1
𝐺
4 4𝑓

3. Le microscope

a. Description du microscope

Le microscope en champs large permet d’obtenir des grossissements d’images


plus importants qu’avec une simple loupe. Sa puissance, beaucoup plus
grande que celle d’une loupe, est de l’ordre de 100 à 6000 dioptries.

Principe : Un exemple simple de microscope est le « microscope composé ». Il se


compose de deux lentilles convergentes. La première L1 est placée « proche » de
l’échantillon AB et a une courte distance focale de l’ordre de quelques millimètres :
c’est l’objectif. Elle donne une image réelle 𝐴1𝐵1 de l’objet AB. La seconde L2 est l’oculaire qui joue
le rôle de loupe. Sa distance focale est de l’ordre de quelques centimètres.

Principe d’un microscope – Image finale à l’infini

L’image intermédiaire 𝐴1𝐵1 est généralement placée dans le plan focal objet de l’oculaire pour que
l’image définitive 𝐴′𝐵′ soit située à l’infini et soit observée sans fatigue par un œil normal. Dans le cas
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où 𝐴1𝐵1 est n’est pas dans le plan focal objet de l’oculaire, l’image finale ne se forme pas à l’infini. Le
tracé des rayons correspondants est représenté ci-dessous :

Microscope – Image finale virtuelle à distance finie

La distance entre l’oculaire et l’objectif est fixée par les constructeurs pour que l’intervalle entre
le foyer image de l’objectif et le foyer objet de l’oculaire soit d’environ 15 à 20 cm. La distance
entre le foyer image F1' de l'objectif est le foyer objet F2 de l'oculaire est appelée intervalle
optique Δ : Δ = F1'F2

b. Puissance du microscope

Par définition, la puissance du microscope est donnée par :

𝛼
𝑃
𝐴𝐵
avec P en dioptries (𝛿) ou en 𝑚 , 𝛼 en radians et 𝐴𝐵 en mètres. En introduisant 𝐴 𝐵
dans l’expression on obtient :

𝑃 = 𝛾 .𝑃

avec 𝛾 : le grandissement linéaire de l’objectif et 𝑃 la puissance de l’oculaire.

c. Grossissement du microscope

Le grossissement standard du microscope est donné par : G .

Dans l’approximation des « petits angles » et dans le cas d’un objet proche et de petite
dimension placé à la distance 𝑑 Ω𝐴 = 0.25m de l’œil (noté Ω), 𝛼

Si l’on développe l’expression de 𝐺 , on obtient :

𝐺 =- 𝑑=𝑃 .𝑑 𝑃 . 𝑑. 𝛾 𝛾 .𝐺 .
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avec 𝛾 : le grandissement linéaire de l’objectif et 𝐺 le grossissement commercial de


l’oculaire.

4. Le télescope réfractant
Le télescope est le cousin du microscope. Leur principe fondamental est
similaire, mais quand le microscope est construit pour observer un objet
proche, le télescope réfractant est fait pour agrandir l’image sur la rétine des
objets lointains.

Nous allons voir deux exemples de télescopes réfractant, pour observer des objets à l’infini.

- La lunette astronomique ou lunette de Kepler

- La lunette terrestre ou lunette de Galilée

a. La lunette de Kepler

La lunette de Kepler est un télescope réfractant composé de deux lentilles convergentes :


l’objectif (de distance focale image 𝑓 𝑂 𝐹 et l’oculaire (de distance focale image 𝑓
𝑂 𝐹 . L’objectif, comme dans le cas du microscope, est la lentille la plus proche de l’objet.
L’oculaire la plus proche de l’œil. La lunette de Kepler est un système dit « afocal ». C’est-à-
dire qu’il produit à l’infini l’image d’un objet situé à l’infini. On obtient ce type de montage
avec deux lentilles convergentes en les plaçant de manière à ce que le point focal image de
l’objectif 𝑭𝟏 coïncide avec le point focal objet 𝑭𝟐 de l’oculaire. L’image finale est inversée,
vue sous un angle agrandi et rejetée à l’infini.
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Le grossissement de la lunette de Kepler est alors donnée par :


𝑨𝟏 𝑩𝟏
𝒇𝟐 𝒇𝟏
𝐺 𝑨𝟏 𝑩𝟏
=
𝒇𝟐
𝒇𝟏

On remarque que G < 0 : l’image obtenue est inversée.

Pour augmenter le grossissement, il faut donc diminuer la distance focale de l’oculaire ou


augmenter celle de l’objectif.

Les lunettes modernes ont toutes des objectifs et des oculaires composés de plusieurs lentilles
d’indices différents, de manière à corriger certains défauts, tels les aberrations chromatiques.
Comme l’image obtenue est inversée, cette lunette, telle qu’elle est représentée, n’est donc pas
très pratique pour les observations terrestres. Pour de telles applications, on lui adjoint
généralement un système de redressement d’image, constitué d’un système de deux lentilles
convergentes.

b. La lunette de Galilée

La lunette de Galilée diffère peu de la lunette de Kepler. Elle est constituée de deux lentilles,
une convergente (l’objectif, de distance focale image 𝑓 𝑂 𝐹 et la seconde divergente
(l’oculaire, de distance focale image 𝑓 𝑂 𝐹 ).

La lunette de Galilée est également un système afocal. Le point focal image de l’objectif
𝑭𝟏 coïncide avec le point focal objet 𝑭𝟐 de l’oculaire.

Le grossissement de la lunette est alors donnée par :


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𝐴 𝐵
𝛼 𝑓 𝑓 𝑓
𝐺
𝛼 𝐴 𝐵 𝑓 𝑓
𝑓

On remarque que G > 0 : l’image obtenue est droite.

Pour augmenter le grossissement, il faut donc comme précédemment diminuer la distance


focale de l’oculaire ou augmenter celle de l’objectif.

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